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 II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]

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MessageSujet: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMar 3 Nov - 22:38


Le soleil commençait à baisser à l'horizon et l'air se faisait encore plus froid que d'habitude mais je n'y prêtais pas la moindre attention. Je me moquais bien de ce qui pouvait se passer autour de moi. Plus rien n'avait d'importance depuis que j'avais reçu, deux jours plus tôt, cette lettre accompagnée de deux hommes portant un lourd paquet et des plus curieux quant à leur contenu. Ils avaient été payés grassement pour ne pas poser de questions et pour m'apporter le présent d'Harren mais, autant le dire tout de suite, à leur mine, ils auraient donné cher pour découvrir ce que c'était. Et, j'aurais donné tout l'or du monde pour ne pas le savoir.

Je me souvenais avoir lu la lettre et avoir mis une éternité à comprendre ce qu'il voulait dire. C'était impossible, elle ne pouvait pas être là. Pas comme ça. Le reste s'était déroulé comme dans un rêve, un cauchemar plutôt. J'avais eu l'impression de ne plus être capable de réfléchir à quoi que ce soit, je ne me rappelais même plus ce que j'avais pu dire ou faire avant que l'odeur, au départ ténue puis de plus en plus entêtante ne m'empêche de penser à quoi que ce soit d'autre. Alors j'étais partie, je m'étais éloignée autant que possible du campement trainant avec moi l'un des chevaux qui portait le corps, après avoir payé tous ceux qui avaient eu l'air de vouloir poser des questions.

Quand j'avais jugé être assez loin pour  ne pas être dérangée, j'avais fait la seule chose dont j'étais capable. J'avais commencé à creuser avec une pelle que j'avais récupérée au campement. Je n'avais pas le choix de toute façon, nous devions partir le lendemain, rejoindre le gros de la troupe, mais toujours à l'arrière, loin du danger réel que représentaient les sauvageons. Il fallait que ce soit fait maintenant, avant que tout le monde sache.

La terre commençait à geler. J'arrivais encore à creuser mais elle était suffisamment dure pour que chaque pelletée soit encore plus difficile à faire que la précédente. Et, malgré le temps passé, j'avais l'impression que je n'avais pas avancé d'un pouce. Je n'avais pas été capable de la maintenir en vie et maintenant, je n'étais même pas capable de lui offrir une sépulture décente.
Je me laissais tomber à même le sol, effleurant doucement le corps emmailloté du bout des doigts. Je n'avais même pas osé la découvrir, je ne savais pas comment j'aurais pu réagir et il me coûtait déjà de garder un semblant de raison. Soupirant profondément et me demandant combien de temps encore je devrais rester là pour arriver à creuser un trou suffisamment profond pour qu'elle repose en paix, je fronçais les sourcils alors qu'un bruissement de feuilles attira mon attention. Il y avait du monde là, tout près. Je levai les yeux, les plissant pour essayer de distinguer quelque chose et je remarquai alors plusieurs silhouettes.

Avec un peu de chance, c'étaient des sauvageons et, dans quelques instants, tout cela serait enfin terminé. Un peu de répit, un peu de paix et, surtout, l'oubli.

Je me figeai alors que je reconnaissais la silhouette du nordien. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire ici ? Il était loin, occupé à des affaires toutes stratégiques et n'avait pas le droit d'être ici. Pas maintenant. Je n'étais pas prête à l'affronter alors que tout s'écroulait sous mes yeux sans que je sois capable de récupérer les morceaux.

Toujours assise sur le rebord de mon semblant de fosse, je levai alors les yeux dans sa direction, mon regard accrochant le sien comme j'avais l'habitude de le faire depuis plus de deux ans maintenant. Mais il n'y avait nulle provocation, nul amusement. J'avais peut-être les yeux un peu plus brillants que d'ordinaire et je devais être aussi pâle qu'un mort. Je réalisais seulement maintenant qu'Harren avait probablement raison, certainement même et que tout cela avait été en vain. J'avais échoué. Lamentablement. Et pourquoi ? Pour rien. Je n'étais même pas en capacité de lui faire payer comme je l'aurais voulu, je ne pouvais même pas le rendre responsable de sa mort. C'était bien plus ma faute que la sienne.

Je laissais alors échapper un sourire et sans bouger, je brisai ce silence pesant avant lui, avant qu'il ne dise quelque chose que je n'avais pas envie d'entendre. Les questions allaient venir et j'allais devoir lui dire la vérité, sans bien savoir comment.

"Et bien messire, il semblerait qu'il soit tout simplement impossible d'acheter la loyauté de vos hommes. Je leur ai donné une véritable fortune et pourtant, ils vous ont dit où j'étais. Et sans la moindre hésitation je parie."

J'avais parlé d'un ton léger tout sauf naturel. Je ne pouvais guère en vouloir aux gardes, ils n'avaient fait que leur devoir. Et cet argent, je m'en moquais, tout comme le reste. Réalisant alors que je tremblais, j'attrapai à nouveau la pelle que je serrai contre moi nerveusement. Mes doigts étaient rouges, ma peau était à vif et pourtant, je continuais de la serrer de toutes mes forces, comme si c'était la dernière chose qui me raccrochait encore à la raison. C'était surement le cas d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 4 Nov - 21:22

J'étais pris d'une certaine excitation, en ce début de soirée, je sentais bien que la campagne prenait enfin sa tournure la plus intéressante et la plus dramatique. Je me demandais toujours à quel jeu jouait le grand chef de guerre des sauvageons, si je tombais dans un de ces pièges ou bien s'il tombait dans le mien. Sans doute devait-il avoir été surpris de la célérité avec laquelle mes troupes s'étaient déplacées ; rares étaient les osts aussi vastes à pouvoir se mouvoir si rapidement. Grâce aux dépôts que j'avais fait ériger par centaines sur l'ensemble du territoire, à ces routes en meilleur état que les chemins de terre ailleurs dans Westeros, mes hommes avaient pu couvrir une distance qui ne les avait pas démotivés, bien au contraire. Ils avaient réussi à tenir la cadence grâce aux tambours et aux cors de guerre à chaque avant et arrière de colonne, à chaque division qui marchait vers la mort et la gloire. Je savais aussi qu'à ce stade, les escarmouches entre troupes de reconnaissance allaient bientôt commencer. Nous étions maintenant si proches, quelques jours de marche seulement, que nos unités en avant du gros des troupes n'allaient pas tarder à s'étriper à la première occasion. J'avais mis Bran à la tête de notre cavalerie légère et semi-lourde, pour la simple et bonne raison qu'il ne me fallait pas un tacticien, un stratège de campagne, mais un type avec de l'acuité tactique et des troupes, un fonceur qui savait malgré tout se raisonner, profiter d'opportunités sur le moment. Je m'attendais à ce que les premiers courriers de contacts avec l'ennemi arrivent dès demain dans la journée.


Mon conseil de guerre venait de se terminer et j'étais déjà un peu ivre. Pas grand chose, mais tant de fatigue et de sauts de repas en chevauchant m'avaient laissés amoindri. Je voulais me requinquer, et j'allais donc voir Mathie. Je savais que ces dernières semaines, elle avait eu fort à faire, en gérant le bordel de campagne pour plusieurs dizaines de milliers d'hommes de troupe. On ne m'avait pas rapporté beaucoup d'incidents et aucun véritablement grave. Je pensais avoir fait le bon choix, ça évitait les viols et autres calamités que chaque armée infligeait toujours sur son passage, même dans ses propres frontières. Pourtant, en arrivant près des tentes à fille, un lancier m'indiqua que Mathie s'était éloignée. Il résista un temps à me dire où, mais ses camarades furent plus loquaces. Ils m'informèrent que la belle s'était éclipsée avec une pelle et un corps de femme qu'elle allait visiblement enterrer. Les questionnant plus avant, j'appris qu'aucune des putains n'était morte. Je ne comprenais pas. Je n'étais pas encore inquiet, mais je commençais à me demander ce qui était en train de se jouer ici.


Je m'éloignais donc, resserrant ma cape en peaux de loups autour de mes épaules car il commençait à faire frisquer. Je rencontrais ma maîtresse un peu plus loin. Elle m'accueillit avec autant d'intensité que d'ordinaire, mais sans joie, sans rien d'autre qu'une mélancolie qui réveillait la mienne, y rendant un écho particulièrement fort. Quelque chose s'était passé, quelque chose de terrible. Je le voyais dans ses yeux.



| Pourquoi voudrais-tu te cacher de moi, Mathie ? Et qui est cette femme? Que s'est-il passé, par les Anciens Dieux? |


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyJeu 5 Nov - 16:58


Il était amusant de voir qu'en cet instant, certains détails prenaient de l'importance, comme si tout le monde autour de moi avait cessé d'exister, ce qui serait probablement bientôt le cas de toute façon. Je sentais ma cape bien trop légère par rapport au froid qui se faisait de plus en plus mordant, je sentais la morsure du givre sur les écorchures de mes doigts et, l'espace d'une seconde, mon regard s'attarda sur les derniers brins d'herbe qui subsistaient encore malgré la température. J'étais étonnée de voir un peu de verdure, à m'en demander si mon imagination ne me jouait pas des tours. Je n'avais pas dormi depuis deux jours maintenant et je commençais doucement mais surement à perdre pied.

Je me focalisais sur ce trou à creuser, sans chercher à ce qui pourrait se passer après, lorsque je n'aurais plus rien à quoi me raccrocher. Il faudrait que je quitte ce campement peut-être mais pour aller où ? Et surtout, pour faire quoi ? Je ne pouvais pas vraiment rester là à attendre que les sous-fifres d'Harren viennent mettre le reste de ses menaces à exécution, ce qui ne saurait tarder. Les nordiens n'avaient pas à payer une fois de plus pour mes propres fautes, il fallait que je parte avant.

Mais c'était sans compter sur le hasard, le destin, la malchance. Peu importait le nom que cela pouvait bien porter mais le fait était là et la dernière personne que je me sentais prête à affronter se tenait à quelques mètres de moi. Si mon premier réflexe avait été de souhaiter qu'il reparte dans la direction opposée sans me poser la moindre question, j'étais maintenant plus partagée. Une part de moi, celle totalement dénuée de bon sens, était heureuse de le croiser, même une dernière fois. Une autre était soulagée à l'idée qu'il voit tout ça et que je sois obligée de lui raconter ce qui s'était passé. A bien y réfléchir, cette part là n'étais guère plus intelligente que l'autre, c'était peut-être même encore pire. Et puis, restait le peu de raison qui subsistait malgré tout, qui continuait de souhaiter qu'il s'en aille et vite.

Mais les questions tombaient déjà. Je pouvais sentir l'inquiétude dans sa voix même si je savais qu'elle ne durerait guère une fois qu'il comprendrait ce dont il retournait. Je me rendais compte qu'il serait facile de mentir une nouvelle fois. Je pouvais trouver des centaines de raisons aussi plausibles les unes que les autres pour expliquer la situation. Cette femme pouvait ne pas être ma mère, il pouvait s'être passé bien des choses cohérentes. Mais je n'avais plus envie de mentir, cela n'en valait plus la peine.

Je soufflais alors, esquissant un sourire triste à ses propos, les mots n'étant pour le moment pas si compliqués à trouver que je ne le craignais.

"Parce qu'il est des choses que j'aurais souhaité vous apprendre autrement."

Ma voix s'était pourtant mise à trembler. Je savais que ce moment arriverait tôt ou tard mais je ne voulais pas fondre en larmes devant lui. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pleuré et je n'allais pas commencer maintenant, quand bien même ma mère aurait mérité bien plus de larmes que je ne pourrais jamais verser pour elle.

Réalisant que j'avais laisser le silence s'installer, je me mordillais la lèvre, essayant de reprendre un semblant de contenance avant de souffler, d'une voix rauque.

"Il s'agit de Milia, ma mère."

Une présentation bien trop sobre pour celle qui avait tout sacrifié pour moi mais, en cet instant, je ne voyais pas quoi dire de plus. Je me relevais alors, le regard rivé sur le corps emmailloté, me demandant si j'aurais le courage de l'ouvrir avant de l'enterrer pour de bon et je laissais échapper un soupir, alors que je desserrais légèrement mon emprise sur la pelle avant de me planter à quelques mètres du nordien. Je sentais mes jambes trembler sous mon point et je me rendais compte que je serais probablement incapable de continuer à creuser cette maudite tombe. Un échec de plus à rajouter à cette longue liste qui était désormais la mienne.

"Un présent d'Harren. En remerciement de ne pas avoir fait ce qu'il m'a demandé."

Levant enfin à nouveau les yeux dans sa direction, je le fixais longuement, sans rien dire avant de souffler, d'un ton las.

"Et je suppose que vous imaginerez sans mal ce qu'il pouvait attendre de moi pour que son mécontentement soit aussi important."

Et voilà, la partie était terminée. Je réalisais là encore que j'aurais pu le dire de mille façons différentes, que j'aurais pu trouver une angle qui me permette de me sauver d'une façon ou d'une autre. Mais à quoi bon ? Tout ce que j'avais fait, je l'avais fait pour elle et c'était maintenant trop tard. Et si je m'étais égarée, si j'avais décidé de suivre une autre voie, c'était  pour un homme qui n'attachait plus de l'importance qu'à ses enfants et à la guerre. Je savais pertinemment que je ne représentais rien pour lui et pourtant, j'avais tout de même pris ma décision en toute connaissance de cause. J'étais encore plus stupide qu'Harren l'avait supposé visiblement.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyVen 6 Nov - 11:29

Il faisait un peu frais, dehors. Pourtant, c'était encore l'été. Les signes étaient discrets mais bien présents; le Nord était plein de vie encore à cette période de l'année. Quand je m'éloignais de la colonne principale, il était possible d'apercevoir ça et là des nids, des faisans, des hiboux et autres canidés des forêts qui se cachaient à notre approche. Partout, les épaisses fougères jonchaient le sol, ou quand la forêt de pins s'éclaircissait, les hautes herbes cachaient encore quantité de vie. J'aimais ce Nord à l'état brut, j'aimais m'enfoncer dedans. Pourtant, le givre et la fraîcheur de la rosée du matin, parfois mâtinée de brouillard, rappelaient la mort qui nous guettait tous dans un jour comme celui-ci. Ce soir, un vent froid, presque mordant, descendait de la mer encore lointaine pour balayer mes terres. De circonstance. Je me rendais bien compte que quelque chose n'allait pas chez Mathie, je la connaissais suffisamment pour le savoir. Elle semblait dévastée, pas au désespoir le plus vif, mais à celui que l'on observait chez certains soldats après leur premier bain de sang. Il y avait une forme de lassitude, une douleur sourde, terrible, mais silencieuse. Quelque chose s'était brisé, j'en étais sûr. Son sourire me semble étrange, travesti par des émotions bien peu courantes chez cette jeune femme. Le malaise croit et j'hésite. Sa voix tremble. Le drame arrive, je ne sais pas lequel mais je le sens.


Je fronce les sourcils.



| Ta mère? |


Je ne savais pas grand chose de Mathie, sinon qu'elle était native du Conflans. Que ferait donc sa mère ici? Puis, elle lâche sa bombe.


| Que... Quoi? |


Harren. Harren lui a demandé de faire quelque chose. Mathie ne l'a pas fait et sa mère en est morte. Harren le Noir, mon pire ennemi, lui a demandé quelque chose, à elle. Il la connaît donc. Il l'a déjà rencontrée. Il sait qui elle est. Il sait qui elle est pour moi. Mon coeur se serre, mon esprit chevauche à toute vitesse dans l'obscurité de tout ce que cela implique. Je serre les dents. Non, pas encore. Je me rends compte au bout de quelques secondes que je retenais ma respiration. Ou plutôt, que j'étais incapable de respirer. Je reprends mon souffle de manière totalement erratique, comme frappé en pleine tempe. Je me rends compte de la taille de l'imposture, du précipice au bord duquel je me tiens depuis une période que je ne saurais même pas estimer. Et pourtant, tout est clair.


Je connais Harren depuis longtemps.


Aurait-il fait la paix sans atout dans sa manche en cas de reprise des hostilités? Mathie vient du Conflans. Il a dû faire pression sur sa mère et me l'envoyer. Combien de choses ai-je abordé en sa compagnie, des choses que le Roi des Rois n'avait pas à savoir? Toute cette affection, cette habitude d'elle, cette proximité, tout ça n'avait été qu'un piège. Je pensais l'utiliser pour mes propres besoins, et j'en nourrissais quelque culpabilité alors qu'elle, de son côté, me séduisait pour le compte de son pire ennemi. Je suffoquais littéralement, l'émotion, l'horreur, étaient puissantes, insupportables. Je redressais un regard perdu vers la jeune femme, empli d'horreur, de dégoût, et de colère. Je revoyais Sigyn, je la revoyais là, devant moi. Tout remontait d'un coup.



| C'est lui qui t'a envoyée dans mon lit, n'est-ce pas? Tout n'était qu'un mensonge, depuis le début. Ce fils de chienne a dû concevoir ça en m'apprenant veuf. Le sale enfant de putain. Et toi... |


Je me rapproche, menaçant, dans une fureur noire, pulsionnelle.


| Et toi, tu m'as redonné goût à beaucoup de choses, tu m'as rendu ma jeunesse, tu as été là pour moi. Pour m'utiliser. Jusqu'à la moelle. Dis-moi, Mathie, qu'est ce que tu lui as dit, pendant tout ce temps? Sur moi, sur ma famille, sur le Nord? QU'EST-CE QUE TU LUI AS DIT? |


Horreur, j'ai pêché par avidité, par solitude, par égo. Et maintenant, je me rends compte que le Nord est dans un danger plus grand encore que ce que j'imaginais. Par ma faute. Moi, son suzerain.


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Alors que j'étais là, plantée au milieu de nulle part, dans un endroit que j'aurais probablement fui comme la peste quelques années plus tôt, je réalisais à quel point j'avais appris à apprécier le Nord. Le calme qui tranchait tellement avec le Conflans, ses habitants dont la rudesse supposée cachait en réalité des personnes fiables sur lesquelles j'avais pu compter bien plus que les gens auprès de qui j'avais grandi et fait mes premières armes. J'avais même appris à apprécier les putains avec qui je partageais mon quotidien et à m'attacher à elles, ce qui ne m'était jamais vraiment arrivé auparavant. Peut-être que je ne réalisais ça que parce qu'il était de moins en moins probable que je revienne un jour à Winterfell. Ou que je sorte tout simplement de cette petite clairière. Encore une fois, je voyais les choses lorsqu'il était trop tard pour faire marche arrière. Enfin, j'aurais pu encore si je l'avais réellement voulu.

Mais étonnamment, là, tout de suite, ça n'avait pas la moindre importance. Les regrets n'avaient pas vraiment leur place dans cette brume qui m'entourait, il était bien trop tard pour ça. A dire vrai, j'aurais été incapable de dire ce que je pouvais ressentir en cet instant, encore moins en voyant la silhouette du nordien se dessiner à quelques mètres de moi. Si je n'avais pas encore été décidé quant à ce que je pourrais lui dire, brusquement, je me décidais pour la vérité, je n'avais après tout plus rien à protéger ni à sauver et je n'avais pas la prétention de songer à l'importance que pouvait avoir ma propre existence.

Je hochai doucement la tête quand il m'interrogea sur ma mère, guettant plutôt sa réaction au reste de mes propos. J'avais toujours su qu'un jour, il me regarderait de cette façon. Et pourtant, ça ne rendait pas la situation plus facile à vivre. J'avais honte d'en être arrivée là, de ne pas avoir pu être capable de tout lui dire quand il était encore temps. Mais tous ces sentiments étaient noyés par cette lassitude, cette fatigue qui ne faisait que s'accentuer à mesure que le temps passait.

Je bafouillai alors, d'une voix à peine audible alors que sa colère ne faisait que croître à mesure qu'il parlait.

"Tout n'a pas été que mensonge, vous ne pouvez pas dire ça… je…"

Et puis ma voix s'éteignit d'elle-même. A quoi bon. Lui aussi n'écouterait que ce qu'il avait envie d'entendre et ne me laisserait de toute façon même pas le temps de réellement dire ce que je voulais. Je n'étais rien de plus qu'une catin et une traîtresse de surcroît. Rien de ce que je pourrais dire ou faire n'influerait sur l'image qu'il était en train de se forger de moi. Et sur ce qui allait inexorablement arriver. J'aurais pourtant aimer lui dire, lui raconter tout ce que j'avais pu vivre et ressentir ces dernières années . Comme si cela pouvait avoir la moindre importance ou servir à quelque chose.

La fureur qui brillait maintenant dans ses yeux était paradoxalement plus simple à affronter que le dégoût et l'horreur que j'avais pu lire quelques instants plus tôt. Ce n'était pour autant pas plus rassurant, surtout que ça ne faisait qu'accélérer le moment où ma propre fin viendrait. Mais là, au moins, je pouvais le fixer dans les yeux sans ciller, sans détourner le regard.

Il se rapprocha et je sentis mon corps se tendre malgré moi. Le coup n'arriva pas pourtant mais je sentais qu'il n'était pas loin tandis que la voix du nordien se faisait plus forte, jusqu'à son cri qui me fit sursauter. Pour autant, je ne bougeais pas d'un pouce, mon regard fixant toujours le sien, soufflant à nouveau, dans un murmure qui contrastait fortement avec le ton qu'il venait de prendre.

"Visiblement, rien de suffisant pour qu'il ne mette pas ses menaces à exécution, qu'il ne tue ma mère et ne me laisse juste le temps de savourer l’événement avant d'en finir avec moi, ce qui ne saurait tarder. A moins qu'il ne compte sur vous pour le faire."

Une fois de plus, ma voix s'était mise à trembler, au pire moment possible. Il était hors de question d'implorer sa pitié ou quoi que ce soit du même acabit. Prenant une profonde inspiration, j'essayais tant bien que mal de garder la tête droite, attendant la sentence, la sanction, le reste de ses propos résonnant dans mon esprit.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMar 10 Nov - 23:54

Tout s'écroulait. Je me rendais compte que la longueur d'avance que je pensais avoir sur le Noir était duperie pure et dure. Je n'avais rien réussi, je n'avais rien accompli. Je n'avais été qu'une marionnette, me prêtant à un numéro de bouffonnerie pour le plus grand plaisir de mon ennemi. Manoeuvré par les cuisses d'une femme, d'une jeunesse qui n'était plus la mienne depuis longtemps. Plus dans la tête, plus dans le cœur, bien qu'encore de façade. Je n'étais qu'un homme fait, pas encore de quarante ans. Jeune encore, aux yeux de beaucoup. Et je devais l'être encore un peu pour m'être ainsi entiché d'une catin, une pute qui avait passé la majeure partie de sa vie à susurrer à ses chevaucheurs à quel point ils étaient beaux, intelligents, doués en tous points. J'avais cru à ses mensonges, je m'étais perdu dans ses regards. Crétin. J'avais mis en danger le Nord tout entier, des gens par dizaines de milliers, juste pour les beaux yeux d'une femme. Je n'étais qu'un fou. Mon père avait raison. Un jeune fol pétri d'idéalisme et d'aventure. Brandon m'avait pris Sigyn, avait flétri ce qu'il y avait de meilleur en moi, sans le savoir. Je me rendais compte que les jeunes pousses de ce que j'espérais être un renouveau n'étaient que des cendres. Oh bien sûr, je n'étais pas stupide. Si Harren le Noir avait envoyé la mère de ma pute jusqu'ici en pièces, c'était qu'elle avait fini par arrêter d'obéir à ses ordres. Pourtant, elle avait dû le faire, auparavant. Cela faisait deux ans qu'elle était avec moi, qu'elle partageait ma couche, mes secrets. Rien de militaire, le plus souvent. Mais quelles informations avaient-elle données sur moi, sur ma famille, sur tout ? Je me rendais compte que je ne connaissais pas la jeune femme, et que j'avais misé l'avenir de tout un peuple juste pour ce maudit regard.


Je suffoquais. J'inspirais aussi profondément que possible, mais sans parvenir à faire quoi que ce soit.


J'étais trahi, trompé. Que ce soit du sexe n'avait aucune importance ; j'étais cocu depuis des années et rien ne me touchait plus, Mathie et moi ne nous étions jamais considérés comme un couple. Mais là, c'était pire. C'était plus fondamental encore que tout le reste. Plus important que ce qui nous liait. C'était une question de principe.Ma confiance avait été trahie à nouveau. Et elle était là, à mettre en avant le fait qu'elle avait choisit d'arrêter sa félonie. Espérait-elle que cela la sauve ? Je basculais la tête en arrière, me mordant la langue, des larmes amères que je refoulais en fermant les yeux et en inspirant profondément. Sigyn, oh, mes Dieux.



| Depuis tout ce temps. Je t'ai ouvert mon lit, mes faveurs. Je t'ai ouvert mes secrets et tout le reste, alors que tu travaillais pour l'homme qui m'a pris mes frères, qui a fait tourner casaque à mon plus proche ami, qui m'a éloigné de ma femme. Tu as peut-être arrêté de lui fournir des informations, mais tu l'as fait, par le passé. Jamais Harren le Noir n'aurait attendu si longtemps. |


Là, ça allait mieux. Cette bonne vieille haine. Brûlante, lancinante, qui avait calciné tout ce qu'il restait d'autre. Torrhen avait laissé place au Roi du Nord. Ce que j'avais toujours été, ce que je serais toujours. Ce que je devais être en permanence. Je lâchais sur elle un regard froid, pesant et pleine de menaces.


| Tu vas tout me raconter dans le détail. Ce que tu as fait pour être près de moi, ce que tu lui as dit, tout ce que tu as fait contre moi. Sinon, je le jure par les Anciens Dieux, je te laisse en pâture aux loups qui hantent ces forêts. |


J'aurais pu être heureux avec elle. Sans avoir porté de couronne, j'aurais pu me laisser aller à l'aimer, à fonder quelque chose de solide, de durable, avec elle. Là, il n'y avait plus que des cendres, de la haine et de la rancoeur. On m'avait dépouillé de tout. Et aujourd'hui, je perdais le peu de dignité et de fierté personnelle qu'il me restait. Même cela, je n'avais su l'accomplir. Ce pathétique désir d'être un peu heureux de vivre avait causé ma perte, et peut être celle de tout ce qui m'était cher.


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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 18:17


Cela faisait des mois que j'avais repoussé l'échéance, espérant trouver une façon de lui avouer les choses qui ne me ferait pas passer pour ce que j'étais réellement, celle qui lui avait menti durant des années et qui n'était entrée dans son lit que pour servir les intérêts de son ennemi. Et je n'avais jamais trouvé comment le dire, comment lui expliquer tout ce qui s'était greffé à ma mission première et qui m'avait fait chuter. A mesure que je le regardais, je voyais cet homme que j'avais eu la chance de côtoyer disparaître petit à petit pour laisser sa place au Roi. Je réprimais un soupir, réalisant à quel point j'avais réellement tout perdu en un souffle à peine et je détournais les yeux, mon regard se perdant à nouveau sur le corps de ma mère.

A quoi bon essayer de me justifier, de lui raconter quoi que ce soit ? Il était évident qu'il ne voyait que ma trahison et il était difficile de lui en tenir rigueur. A ses paroles, je fermais les yeux, sans rien dire. La haine qu'il nourrissait à l'encontre de Harren était presque palpable et celle qu'il commençait à avoir pour moi se sentait dans chacun des mots qu'il pouvait prononcer. Je ne pouvais rien y faire et le supplier n'était pas dans mes projets. Je voulais garder le peu de fierté qu'il me restait, quand bien même j'en avais encore ce qui, avec tout ce qui s'était passé, n'était pas vraiment sûr.

Je levais les yeux vers lui, soutenant à nouveau son regard menaçant, quand bien même je savais que je n'arriverais guère de cette façon à lui faire comprendre tout ce que je voulais. Je laissais filer un long moment de silence avant de souffler, à mi-voix.

"Tous les détails ne doivent pas vraiment vous intéresser. Comme la façon dont il est venu jusqu'à moi et ce qui a fait qu'il m'a choisie moi plutôt qu'une autre. Après tout c'est ma félonie elle-même dont vous voulez le récit, peu importe le pourquoi et le comment n'est-ce pas ?"

Ma lassitude pouvait se sentir dans chacune de mes paroles. Elles faisaient écho à sa froideur, à cette distance qu'il venait d'imposer comme un bloc. Je n'avais qu'une envie, m'allonger auprès de ma mère et la pleurer alors que cet engourdissement que j'avais ressenti depuis que j'avais appris la nouvelle commençait à se dissiper. Essuyant une larme que je n'avais pas réussi à refréner, je continuais alors, toujours sur le même ton.

"Je n'avais pas envie d'aller dans le Nord. Tout ce qu'on entendait sur vous était effrayant et surtout, je ne serais plus là pour veiller sur elle. Harren m'a promis que si je faisais ce qu'il voulait, ma mère serait en sécurité, elle n'aurait plus à faire … tout ce qu'elle faisait pour ma survie et la sienne. C'était plus que tentant. Après tout, vous n'étiez rien pour moi. Simplement le Roi d'une contrée ennemi, dont les soldats avaient déjà saccagé des villages et qui n'hésiterait pas à tous nous tuer pour le bien des siens."

Je soupirais profondément, serrant un peu plus ma pelle contre moi alors que mes jambes tremblaient de plus belle.

"Alors je suis partie pour Winterfell. Et contre toute attente, la mienne en tout cas, j'ai réussi à me glisser dans votre lit. Vos humeurs l'intéressaient grandement mais, pour le reste, il était bien souvent plus au courant de moi de tout ce qui pouvait avoir trait à la politique ou aux mouvement militaires. Vos soldats peuvent être bien trop bavards pour votre bien, surtout après plusieurs verres. N'importe qui aurait pu lui rapporter ce qu'il entendait. Je l'informais des gens qui venaient vous rendre visite, de l'ambiance générale. Ce genre de choses."

Je fronçais les sourcils, butant sur les mots et finissant par lâcher la pelle dans la neige, croisant les bras pour me protéger de la froideur ambiante et de celle du nordien.

"Mais il y a quelques mois, les choses ont changé. Il a voulu en savoir plus alors que de mon coté, je ne voulais plus lui donner d'informations. J'ai essayé de lui mentir, de l'orienter dans de fausses directions, avant de couper toute communication. Il m'a rappelé que s'il m'avait fait une promesse, cela impliquait aussi qu'il y ait des conséquences si je ne respectais pas ma part du marché. Mais j'en étais incapable. Et voilà le résultat."

Qu'il me jette en pâture aux loups, qu'il me laisse pourrir là ou pire encore. A dire vrai, je m'en moquais. Prenant une nouvelle inspiration, je finis par m’asseoir à même le sol, continuant toujours de le fixer et attendant une nouvelle fois la sanction qui, à coup sûr, ne manquerait pas de tomber.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 19:01

Je me rendais compte de ma bêtise, de mon égoïsme. Je n'avais toujours eu que dédain pour les hommes qui se laissaient plus aller aux loisirs qu'à leur devoir. Je nourrissais le plus profond mépris pour ceux qui couraient la gueuse sans jamais s'arrêter, ivres de cons, assoiffés de chattes en chaleur. Ces hommes-là étaient prisonniers de leurs pulsions, incapables de discerner le plus grand bien. Les ivrognes étaient du même acabit, même si je pouvais autrement plus comprendre ces penchants-là. Se perdre soi-même, seul, était souvent la seule échappatoire et j'y avais recours. Je ne valais pas mieux que les autres, de facto. J'étais un homme prisonnier de sa propre solitude, qui se perdait dans les putes et dans la bière, comme tous ceux que j'avais méprisé pendant des années. Autant dire que je n'étais pas digne de ma position, pas digne de l'héritage qui était le mien. Finalement, peu importe tout ce que je pouvais penser. Seuls comptaient les faits. Et je ne m'étais pas montré à la hauteur de ce que j'aurais dû être. Je n'aurais jamais dû me lier à Mathie Rivers. Petite poule du Conflans, au cul bien fait, au sourire aguicheur et à son regard enflammé. Je m'étais fait aguicher comme les autres. Ce qu'elle disait n'avait qu'un écho limité, car je contemplais les abîmes dans lesquels je m'étais plongé, la médiocrité pure que j'avais accepté par peur de ce que la charge de mon devoir impliquait. Bien sûr que régner impliquait être seul. C'était d'une évidence. Et j'aurais dû avoir les reins plus solides. Comme mon père. Je le comprenais, maintenant. J'avais été trompé par ma femme, trahi par mon dernier frère, floué à nouveau par une ribaude que j'avais moi-même accepté dans mon lit comme une maîtresse régulière. Je me sentais empli de fiel envers Harren le Noir.


Il m'avait pourri la vie. Il m'avait privé de tout ce qui avait pu compter pour moi, de manière directe ou indirecte. Je soutiens, le cœur plein de poisons, la propre rancoeur de Mathie qui attend de moi que je comprenne. Que je COMPRENNE!



| Tu as trahi un homme et plus encore un Roi, et tu attends de moi que je compatisse? |


Je serrais les poings. Avant... Avant, je devais savoir. Maintenant elle pleurait mais cela ne m'émouvait pas le moins du monde, comme jadis les larmes de Sigyn qui m'expliquait sa faute, qui cherchait de la compréhension, de la compassion, mon pardon. Je l'écoutais, me focalisant autant que possible sur ma fonction, sur ce que je pouvais rattraper. Jamais je ne pourrais restaurer mon honneur, perdu depuis des années, mais je pouvais sans doute encore limiter la casse. Harren avait mis un pied dans mon intimité, donc. Par Mathie, il avait su plus encore qui j'étais, ce que je voulais, ce que je faisais. Comment se comportait Winterfell avec le temps. Le fait que Mathie semble, et ai fait, finalement le choix de ne plus me trahir n'enlevait rien au fait que tout ce que nous avions eu n'était qu'un mensonge qui certes devenait réel, mais bâti sur des bases malsaines, sur une confiance perdue. Je me sentais mal, horriblement nauséeux, pris de vertige devant l'ampleur de ma bêtise, de ma faiblesse. J'empoigne la jeune femme par le cou, l'attirant contre moi. Harren m'avait possédé.


| Et pendant tout ce temps, je m'imaginais que la jeune et belle Mathie Rivers était éprise d'un homme tel que moi, qu'elle n'était pas aussi vénale et cupide que les autres filles de joie, à simuler le plaisir de ma compagnie. Je m'attachais à cette femme qui semblait me comprendre, qui semblait s'accommoder de sa position auprès de moi. Qui semblait, peut-être, m'aimer pour ce que j'étais et pas pour mon argent ou mon titre. Je ne veux plus jamais entendre tes mensonges, putain. Tu m'as empoisonné pendant deux ans. Quel abruti ai-je pu être ! |


Je la jette à terre, sans ménagement. Quand je pensais à tout ce que j'avais partagé avec elle, j'en étais malade et écoeuré.


| Merci à toi pour cette nouvelle leçon de vie. C'était précieux. Je sais ce que j'ai à faire, maintenant. Certaines choses attendent depuis bien trop longtemps, vois-tu. Il est temps d'honorer quelques vieilles promesses. |


Mon cœur était froid, pesant, douloureux. Il ne battait pas plus vite, mais plus fort, plus lentement. Je n'étais pas brisé, comme je l'avais été pour Sigyn. J'étais déterminé. J'étais le Roi. J'avais fait des erreurs, mais j'avais quelque chose que mon ennemi n'avait pas. Je regardais Mathie, et c'était douloureux. A ma manière, j'avais aimé cette fille. Alors qu'elle était placée là à dessein, alors qu'elle essayait juste de sauver sa mère. Je comprenais ses raisons, bien sûr que je les comprenais. Mais je ne pouvais pas pardonner. Pas comme ça.


| Je ne veux plus de toi dans ma couche. Je suis dur mais juste, et je pense qu'Harren t'as lui-même déjà suffisamment punie pour ta trahison. On ne récolte que ce que l'on sème. Pour toi, c'est un cadavre. Pour moi, du danger pour les miens. Tu n'officieras plus pour le roi, et tu ne gèreras plus le bordel de cette armée. Si tu veux manger, tu travailleras. Je ne veux plus te voir. Plus jamais. J'avais confiance en toi. Cette confiance, tu ne l'as plus. |


Je devrais la tuer, là tout de suite. J'en ai l'envie, la colère est suffisante. Mais je regretterais mon cœur. Parce que j'aimais cette petite. A quel point ? Je n'en sais rien. Pas autant que Sigyn, mais la mémoire travestit les souvenirs et je me rappelle avoir haï ma femme. Peut-être étais-je sous le charme de cette ribaude, qui m'a floué. Ca me fait mal, de penser qu'elle aussi m'ait finalement trahi. Je pensais que Mathie était sous mon emprise, qu'elle ne me ferait jamais souffrir comme j'avais souffert autrefois, je me trompais.


| Comment ai-je pu y croire... Combien de fois m'as tu trahi ? Combien de fois t'es tu dit que tu gagnais du répit à mes paroles, à qui les as-tu répétées ? Je veux connaître tes complices, tous tes complices. |


J'étais le Roi. Je ne pensais plus qu'à mon devoir.


| Je ne veux plus te voir. Mais si tu veux te venger de celui qui a tué ta mère, je peux t'y aider. |


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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 19:54


Jamais je n'aurais cru qu'il me laisserait raconter mon histoire, enfin une partie de mon histoire, sans m'interrompre, sans chercher à me frapper ou sans me passer par le fil de l'épée. D'une certaine façon, j'aurais préféré, les choses seraient enfin finies. Mais je continuais de parler, lâchant les mots les uns après les autres avec une difficulté grandissante, sans pour autant le toucher le moins du monde.

"Je n'ai jamais demandé votre compassion. Il y a longtemps que je sais que jamais je ne pourrais obtenir ce genre de choses d'hommes comme vous."

Je ne voulais pas dire ça comme ça mais sa réaction ne faisait que mettre en lumière tout ce qu'Harren avait bien pu dire dans cette maudite lettre. Et de me rappeler à quel point j'avais agi stupidement, écoutant des sentiments que j'aurais me contenter d'ignorer encore et encore. Je me crispais lorsqu'il m'attrapa par le cou, me demandant si le moment fatidique était finalement arrivé mais il se contenta de parler. Et chacun de ses mots réussit à me blesser bien plus qu'il aurait pu le faire avec ses poings. Essayant tant bien que mal de me relever alors qu'il venait de me jeter à terre, je sentis la tristesse qui me rongeait et qui menaçait d'éclater fissurer un peu plus cette carapace que je rejetais au loin, soufflant alors, captant à nouveau son regard alors qu'il posait les yeux sur moi.

"J'ai commis deux erreurs par amour dans ma vie messire. Commencer à vous espionner et arrêter de le faire. Dans les deux cas, je pense que je le paierais assez longtemps pour me rappeler mes actes. Vous ne me croirez de toute façon pas mais tout ce que je vous ai dit, surtout ces derniers temps était vrai. J'aurais tout donné pour garder cette place que j'avais gagné près de vous. J'ai tout donné à dire vrai. Malheureusement pour moi. C'était stupide."

J'aurais tellement aimé lui mentir et continuer de jouer mon rôle sans le moindre scrupule. Nous n'en serions pas là, ni lui ni moi et ma mère serait probablement, certainement même, toujours en vie. Je laissais échapper un soupir au reste de ses propos et gardais le silence, songeant un instant au dragon que j'avais croisé avant mon départ. Il restait peut-être quelque chose à sauver de tout ça. Ne serait-ce que pour faire payer la mort de ma mère. Je secouais alors la tête, ignorant mes mâchoires qui se contractaient alors que des pensées plus ou moins cohérentes se bousculaient dans mon esprit.

"Il n'y a qu'à Hoare que j'ai répété vos paroles. Parce que je n'avais pas d'autre choix."

A dire vrai, je n'avais même pas eu le temps d'envoyer la moindre missive au dragon. Alors, j'énonçais ce nouveau fait sans passion, sans chercher à gagner une sympathie qui n'existait de toute façon plus. Peu importait les détails, il n'avait pas vraiment l'air de s'en soucier. Et lui annoncer que le bâtard Targaryen savait que la pute du Nord s'était entichée de son roi n'avait pas d'intérêt pour l'heure. A ses dernières paroles, mon cœur manqua un battement et je relevai la tête, le fixant longuement.

"Si vous me dégagez de cette façon de la gestion de ce bordel, il y aura des questions. Les gens parlent, même s'ils auront d'autres sujets de préoccupation, ça ne passera pas inaperçu. Et tout le monde saura. D'une façon ou d'une autre. Lui aussi. Il a toujours su où j'étais. Il a même su me trouver à Goeville."

Ce n'était probablement pas le genre d'informations bonne à prendre à la veille d'une bataille. Mais il s'en moquait certainement, ne songeant qu'à me faire disparaitre de sa vue. Pour autant, il fallait que j'essaie. Je laissais alors filer un instant de silence avant de reprendre, d'un ton aussi neutre que possible alors que, pour la première fois de mon existence, j'aurais été prête à le supplier pour qu'il me pardonne. Déglutissant avec difficulté, je cillais pour chasser de nouveau les larmes qui affluaient.

"Je ne mérite plus rien venant de vous et je ne chercherais pas à vous apitoyer. Je ne l'ai jamais fait et je ne commencerais pas maintenant. Ce serait vous manquer encore un peu plus de respect. Mais il est vrai que je veux me venger. Je ne peux pas vous demander votre aide non plus, ce serait stupide. Par contre, s'il pense que j'ai toujours votre confiance, vous avez aussi tout à y gagner."

Je parlais au Roi et non plus à l'homme que j'avais appris à connaitre. Je n'aimais pas ça et j'aurais préféré affronter une franche colère que de le voir ainsi. Il n'était guère compliqué de savoir où je voulais en venir et, malgré la missive d'Harren, je le savais suffisamment ambitieux pour être prêt à écouter ma nouvelle proposition. Mais pour ça, il fallait que le Roi du Nord m'écoute, que je ne flanche pas et que j'arrive à rester concentrée sur ce que je voulais lui dire. Je m'effondrerais plus tard, quand je serais vraiment seule, quand tout ça serait fini, d'une façon ou d'une autre.


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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 22:24

Tout ce que j'avais fait ces derniers temps avait fini par masquer l'homme que j'avais été. Tout ce que j'avais fait avait masqué le roi, avait masqué le loup. Ma conduite aux négociations du Val était restée assez fidèle de qui j'étais, mais même là j'avais manoeuvré alliés comme ennemis. Je n'étais pas peu fier de moi, ni de ma prestation. Avec le temps, j'avais compris Harren le Noir et ses stratégies, j'avais fini par connaître et comprendre mon ennemi intime, ma némésis. Ce démon m'avait enseigné les plus rudes des leçons pendant la guerre. Chaque perte, village dévasté ou frère disparu au combat n'avait pas fait que m'endurcir. J'avais appris, intégré, analysé. Ils voyaient tous le Roi du Nord fort honorable, tempétueux et belliqueux, très à cheval sur l'honneur. Mathie avait participé sans le savoir, et même de mon côté de manière inconsciente, à ce mouvement d'ensemble. Je m'étais montré amical avec le Dragon, avec le Val, prudent avec l'Ouest avec qui je signais pourtant une alliance. Pourtant, tout cela faisait partie du plan, tout était à l'endroit prévu sur l'échiquier. L'apparition sur l'échiquier du dragon avait précipité les choses, celle des sauvageons n'était qu'un impondérable. Ils pensaient tous me cerner. Même le Noir, le pensait aujourd'hui. Grâce à Mathie, alors qu'elle avait orchestré la pire des félonies.


Cette dernière et ultime atteinte personnelle, brutale et imprévue, me remettait dans les rails de qui j'étais vraiment, dans ce pour quoi j'oeuvrais depuis des années. Le Nord se souvient. Le Nord se souvient toujours de tout, nourrit sa haine, aiguise ses rancunes. Et le Nord, c'était moi. Ils me voyaient tous en parangon de chevalerie, alors qu'être chevalier n'était qu'une chimère sudienne. J'étais un boucher, un boucher avec des objectifs. J'avais abandonné les montagnes et Motte-La-Forêt, sans espérer qu'elles ne tombent mais en comptant bien sur le fait qu'ils jouent le rôle d'appâts. J'avais placé l'ennemi dans un secteur que je désirais le voir emprunter. Et mon adversaire, une brute épaisse devant sustenter plusieurs dizaines de milliers de personnes, s'était saisit des choix que je lui avais proposés. Oh, je partageais la peine des Glover et de tout le Nord, qui alimentaient ma haine et ma colère, mais je n'avais pas tout fait pour les protéger pour autant. Parce qu'en guerre contre Harren le Noir, le plus fin tacticien de Westeros, j'avais appris à sacrifier et j'avais appris à perdre pour mieux gagner. La victoire n'était pas acquise : le seigneur de guerre sauvageon était, je le voyais bien, plein de ressources. Mais j'avais mis le plus de chances possibles de mon côté.


L'estocade que m'avait porté Mathie était douloureuse, mais pas mortelle. Mon égo était en lambeaux et j'aurais volontiers passé la nuit à m'enivrer, à me morfondre, à penser à ma femme et à toute la cruauté de l'existence. Mais paradoxalement, la blessure m'avait rendu à ma véritable dangerosité. Je voyais le monde plus clairement, comme après la mort de Sigyn. Après les mois passés à boire, quand j'avais lancé les travaux et les réformes dans mon Royaume. Ma lente préparation. Je dévisage Mathie. J'ai presque cru à cette relation, et à tous les mensonges qu'elle induisait sur ma propre personne. Je suis fou. J'ai dû le devenir en cours de route.



| Tu me connais mieux encore que je ne l'aurais espéré, alors. | lui rétorquais-je, sans la moindre ironie.


J'étais le Loup, le glacial Roi du Nord. Je blessais Mathie, physiquement et psychologiquement. Une partie de moi, celle qui croyait encore à mes mensonges, à mes duperies, s'en retrouvait égratignée. Mais le moi, celui que mon père avait attendu toute sa vie sans jamais le voir, s'en fichait. QU'était donc un peu de souffrance alors qu'il y avait assez de sang qui coulait en ce monde pour y noyer les Anciens Dieux et les nouveaux ? Je comprenais, en tous cas. Plus qu'elle ne le pensait. Je laissais couler son mea culpa. Qu'ajouter ? Je ne reviendrais pas sur ce que je venais de dire. Je lâchais un rire dénué de joie, un rire froid, quand elle me parla des gens, des on-dit et de ce genre de rumeurs.


| Que me chaut l'avis des autres ? Je me suis affiché à tes côtés dans un bordel devant des civils et devant des soldats. Tout le Nord doit le savoir. Ce ne sera pas la première fois qu'un Roi répudie sa catin ou sa maîtresse. Je me fiche de ce qu'on raconte de moi. |


J'avais toujours contrôlé l'information qui me concernait. Personne ne savait pour mes enfants, pour ma femme. Personne ne savait. Au bordel, j'avais laissé l'information. Parce que Mathie comptait énormément, mais aussi parce que je savais que cela me rendrait plus proche de mes hommes, de leur montrer que j'étais comme eux. Au fil du temps, je savais paraître sous le jour qu'il fallait. Comme Harren, mais sous un autre mode de fonctionnement. Dur quand il le fallait, proche aux autres moments. La figure du père brutal mais aimant. C'était ce que j'incarnais, pour nombre de ceux qui allaient bientôt mourir pour moi. Et ils pensaient tous me connaître, ils me jugeaient. Qu'ils continuent, cela me rendrait la tâche plus aisée. Et Mathie et son coup de poignard me facilitaient encore plus la tâche. Merci de couper cette attache là, jeune fille. Il ne m'en restait plus beaucoup, et celle-là m'aurait bridé dans la guerre à venir. Le fiel revenait couler dans mes veines à toute vitesse, comme du temps où j'appris la trahison de Sigyn et Brandon. Je n'étais que le Roi. Pas un homme. Un Loup.


| Exprime-toi clairement. Y compris au sujet de tes complices, car je sais que tu n'as accès de base à aucun corbeau ni messager. Donc, je veux ceux qui transmettaient tes messages. Sinon, peu importe ta tentative de rédemption, tu paieras pour tous les traîtres. |


Je n'avais plus patience ni pitié. Je comptais l'utiliser, puisqu'elle m'avait trahi. Je réfléchissais en roi et non en homme. Un homme l'aurait pelée vive. J'en avais envie. Mais je devais voir au delà. Je devais voir l'intérêt du royaume, le mien. Je savais d'expérience, que liquider la jeune femme ne résoudrait aucun problème. Restait l'utilitarisme forcené dans lequel je me trouvais depuis des années.


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Maintenant que tout avait été dit, qu'il savait et que je ne pourrais plus jamais faire marche arrière, je regrettais chacun de mes mots, chacun de mes actes. Mais pas uniquement de ces deux dernières années. Tout le chemin qui m'avait mené jusqu'à cette forêt, près de cette tombe sordide n'avait été qu'une multiplications d'erreurs toutes aussi stupides les unes que les autres. Et maintenant, alors que je regardais celui qui allait mener des milliers d'hommes à la bataille d'ici quelques jours, je réalisais à quel point tout aurait pu se passer autrement.

Je n'avais jamais vraiment compris ce qui pouvait guider le Roi du Nord, nous en avions déjà parlé à plusieurs reprises et, même aujourd'hui, alors que je me demandais si ma dernière heure était venue ou pas, je n'arrivais toujours pas vraiment à cerner. J'avais appris beaucoup sur lui ces dernières années et, même s'il n'en avait pas conscience, il devait être aujourd'hui la personne qui me connaissait le mieux. L'ironie était telle qu'elle m'aurait presque fait sourire si j'avais eu le cœur à ça. Mais, en cet instant, j'avais une fois de plus juste envie que tout s'arrête et de me réveiller, comme si tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve.

A sa réplique, je lâchais, impassible, mon regard se perdant quelques instants dans le vague.

"Je vous connais bien plus que vous ne le vouliez. Et l'inverse est malheureusement vrai. Mensonge, duperie, félonie, appelez ça comme vous voulez, ou non. Ca, c'était bien réel."

C'était peut-être stupide de pointer du doigt que j'avais paradoxalement plus que réussi ma mission et que j'avais atteint les objectifs d'Harren, connaitre autant que possible le Roi du Nord. Mais, là encore, je ne m'en rendais compte que maintenant, alors qu'il était bien trop tard. Son rire, bien différent de ceux que j'avais réussi à obtenir avec le temps, me glaça le cœur une fois de plus.
Je fermais les yeux quelques instants, cillant pour faire disparaître ces larmes qui s'obstinaient à revenir bien malgré moi.

"L'avis des autres ne vous a jamais guère importé, ça je le sais bien. J'imagine aussi que ce n'est pas l'opinion publique qui pourrait vous faire fléchir. Il serait stupide de ma part de croire le contraire. Mais ce n'est pas pour ça que vous en parle."

Je prenais les coups les uns après les autres, n'arrivant guère à les parer mais essayant de tenir bon malgré tout. Je commençais à faillir, peu à peu, alors que me heurtais à ce mur de glace avec une violence que jamais je n'avais soupçonnée. Moi qui avait toujours cru n'avoir aucun impact réel quant à son caractère ou à sa vision des choses, voilà que j'étais pour le moins détrompée et de la pire des façons. Et, pour la première fois depuis deux ans, je lui faisais face sans le moindre artifice, sans le moindre mensonge, j'avais l'impression de ne faire qu'empirer les choses, si c'était possible.

Je laissais échapper un nouveau soupir alors que je le fixais, essayant de retrouver sans succès celui que j'avais connu. il était bizarrement plus simple de lui raconter les détails qu'il demandait. Ce n'était plus vraiment l'homme que j'avais blessé et j'en venais à me demander s'il avait réellement existé pour disparaître aussi rapidement.

"J'avais accès à un corbeau quand j'allais voir votre Mestre. Il ne savait pas à qui je m'adressais et ne m'a jamais posé de questions. La discrétion était de mise quand j'étais chez lui et il était plus occupé à s'assurer qu'il n'y ait pas d'incident malencontreux qu'à essayer de deviner à qui s'adressait les missives que je pouvais envoyer ou recevoir."

En deux ans il ne m'avait jamais rien demandé. Oh, il avait certainement du se poser des questions, mais il avait cru comprendre que tout ce qui me concernait ou presque semblait revêtir le sceau du secret. Ce n'était qu'un de plus à rajouter à sa liste quand je quittais son office au petit matin à intervalles réguliers.

"Si Hoare pense que j'ai toujours vos faveurs, si rien ne change et que je recommence à lui donner des informations, vous pourrez trouver là un moyen d'influer sur le cours des choses. Je pourrais avoir de nombreuses raisons de vouloir à nouveau tenir mes engagements, ne serait-ce que par peur de ce qu'il a mis dans la missive qu'il m'a adressée. Ou parce que j'ai réfléchi à ce qu'il m'a dit."

J'avais l'impression de m'adresser à une autre personne, d'être moi-même quelqu'un d'autre que je ne connaissais pas. Je me demandais pourquoi je m'obstinais à vouloir rester auprès du loup, alors qu'il voulait se débarrasser de moi. La vengeance n'était pas le seul motif qui pouvait guider mes paroles, quand bien même elle commençait à brûler dans mon cœur avec une vivacité que je n'aurais jamais imaginée.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 23:48

J'ai l'impression que les choses sont rentrées dans l'ordre. Comme si l'éphémère rapprochement avec mes enfants et la relation avec Mathie n'avaient été que des parenthèses bienvenues. Je savais que j'étais fou, que je me protégeais de manière plus ou moins consciente, mais c'était le sentiment que l'événement me laissait. Je me sentais vide et dévasté. Plus perturbé par quoi que ce soit, plus véritablement inquiet... Plus de pensées parasites. Je n'avais plus du tout envie de sexe, ce soir. Je n'avais plus envie de la proximité d'une femme. Je ne voulais plus que l'on réchauffe mon lit, je ne ressentais plus le besoin de dormir contre quelqu'un d'autre, de sentir des mains sur moi qui n'auraient pour dessein ni de me poignarder, ni de m'étrangler. Je ne voulais plus de cette paix-là. Je me sentais plus moi-même. L'ancien moi, ce type moins veule et moins lâche, qui pensait passer à côté de sa vie. Voilà ce que cela apportait, de vouloir en profiter. Je n'aurais jamais dû vouloir cette parenthèse, souhaiter autre chose que la solitude de ma fonction. Régner signifiait être seul. Ceux qui réussissaient l'avaient compris depuis longtemps. On pouvait trouver des partenaires, des alliés, mais jamais des égaux, des âmes-soeurs, appelez cela comme vous le voulez. Je dévisageais la jeune femme. Je n'avais plus envie de la prendre dans mes bras. Le lien qui nous attachait s'était effiloché à la vitesse de ses révélations.


| Oui, tu as raison. Nous étions allés trop loin. |


Donnée purement objective. Elle ne pouvait plus qu'échouer dans son rôle d'espionne à partir du moment où elle se prenait d'affection pour le vieux fauve que j'étais ? Et moi, je ne pouvais plus que me prendre un violent retour de bâton en pleine figure dès l'instant où je ne la considérais plus que comme des cuisses entre lesquelles je pouvais me réchauffer. Nous n'avions que ce que nous méritions. La faute à Harren le Noir, encore et toujours. La tristesse de Mathie ne m'émeut pas, je me sens vide. On m'a retiré une des seules choses qui me fasse encore sourire, ces derniers temps. Qu'importe le reste. Je laisse couler ses paroles. Je sentais qu'elle aurait besoin de réconfort. Elle venait de perdre sa mère pour moi, en faisant volte-face. Mais je ne nourrissais ni compassion, ni pitié. Je secoue la tête quand elle parle du Mestre, et lâche dans un souffle.


| Foutus sudiens. |


Au moins le vieillard avait-il fait en sorte que je n'engendre aucun bâtard avec une femme qui n'était venue dans ma couche que par devoir, obligation et malversation. Je dévisage Mathie. Elle veut se venger de Hoare. Elle a raison, je la connais. C'est pourquoi je la crois. Elle ne sera plus ma maîtresse, je ne lui ferais plus confiance à elle. Mais je fais toujours confiance à la vengeance. Elle est la plus pure des motivations. Et maintenant que la révélation de sa trahison m'a débarrassé de tout pathos, j'entrevoyais le champ des possibles.


| Il ne mordra à l'hameçon que s'il a encore un moyen de pression contre toi. Autrement, il saura que tu mens et que tu as retourné ta veste. A-t-il des raisons de croire que malgré l'exécution de ta mère, tu irais au bout de ta mission? |


Et je me trouvais là avec Mathie, douce Mathie, à parler mission. Alors que quelques jours avant, je batifolais avec elle comme un jeune écuyer, retrouvant des brides de ma jeunesse passée. Le monde devient fou. Ou plutôt, il redevient comme il l'a toujours été. Plein d'opportunités, de sang, et de larmes. Et je connais les règles du jeu, je bénéficie sans cesse de piqûres de rappel.


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Torrhen Braenaryon
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Il n’avait pas fallu grand-chose pour que tout bascule. Oh, bien sûr, la mort de ma mère avait des conséquences que je ne pouvais pas encore vraiment deviner, mon esprit se refusant encore à vraiment assimiler l’information et à comprendre que plus jamais je n’aurais à veiller sur elle, plus jamais je ne pourrais me dire que tout ça, c’était uniquement pour son bien-être et qu’elle était enfin en sécurité grâce à moi. Demain ou un autre jour, je finirais par réaliser, par comprendre qu’en fait, j’avais été une de plus l’instrument de ses propres souffrances et qu’elle avait fini par payer de sa vie l’erreur de ne pas s’être débarrassée de moi pendant qu’il en était encore temps. Mais, face au Roi du Nord, ce n’était pas le genre de choses qui avait réellement de l’importance.

Je fronçais les sourcils et je soufflais, plus pour moi-même qu’autre chose, oubliant presque la présence du nordien tant mes pensées s’emmêlaient.

"Je me demande à quel point il l’a faite souffrir."

La réponse était évidente et, à cette pensée, je me crispais de plus belle. Cillant alors, je soupirais en écho à ses paroles, reportant mon attention sur lui et je lâchais, bien involontairement.

"Je… j’aurais aimé que…"

Je secouais la tête, chassant les idées stupides qui me venaient à l’esprit avant que sa colère ne finisse par éclater réellement. Je m’attendais à pire, tellement pire, que le fait de me retrouver au sol me laissa de marbre. A croire que je ne vais même pas la peine qu’il s’énerve réellement, que j’avais visiblement surestimé ma place auprès de lui. L’évocation du Mestre et de la façon dont j’avais pu communiquer avec Harren ne le toucha pas non plus, à croire qu’il se contentait de glaner des informations sur un sujet qui ne le concernait même pas.

Il ne me restait qu’une seule à laquelle je comptais bien me raccrocher et qui sembla enfin trouver écho chez le loup. Se venger de celui qui nous avait mis dans cette situation. Oh, il était facile pour moi de vouloir jeter la pierre à Harren, j’avais tout de même après tout bien réussi à me mettre toute seule dans ce bourbier sans son aide. Mais, pour l’heure, il était plus simple de lui en vouloir que de chercher à trouver ma part de responsabilité dans la mort de celle qui m’avait mise au monde.

"Oh il peut avoir tout un tas de raisons de me croire, outre le fait qu’il a clairement menacé de mettre fin à mes jours, ce en soit pourrait être une motivation nécessaire pour que je recommence à lui envoyer des informations."

Je laissais filer un silence, me doutant bien que c’était le genre de paroles qui, en cet instant, ne le toucheraient plus vraiment. Je m’adressais au roi maintenant et il fallait que je me mette bien ça en tête alors que je tentais de mettre mes idées bien au clair, ce qui s’avérait quelque peu délicat au vu de la façon dont il me regardait.

"Mais je peux lui donner d’autres raisons de me croire. Je peux lui dire que j’ai vu quel homme vous étiez réellement, qu’il avait raison et que j’ai retrouvé l’ambition qu’il avait pu apercevoir chez moi il y a quelques années. Ce genre de choses."

L’idée me déplaisait et, pourtant, à bien y réfléchir, ce n’était pas totalement faux. Je n’avais songé, pas un instant, que le nordien me pardonnerait ce que j’avais pu faire. Mais qu’il se détache aussi facilement, qu’il me donne cette impression d’être en train de parler à un parfait étranger qui n’avait cure de ce qui pouvait m’arriver me faisait une fois de plus comprendre la portée des paroles employées par Hoare. Pour autant, ça ne changeait en rien mon envie, mon besoin de vengeance. C’était bien la dernière chose qu’il me restait.

"Et, si je fournis une information utile, quelque chose qui prouvera ma bonne foi, il m’écoutera. Il m’a bien écoutée au début. S’il pense que je me suis fourvoyée et que je suis revenue dans le droit chemin, il est possible qu’il morde à l’hameçon."

Je relevais les yeux, le fixant longuement avant de souffler, sans cacher cette amertume à laquelle je comptais bien me raccrocher pour l’heure. Tout plutôt que de me laisser aller aux autres sentiments qui commençaient à refluer petit à petit, prêts à me faire perdre pied pour de bon.

"Il semblerait que je sois plutôt douée pour le mensonge et pour observer ce qui se passe autour de moi. Surtout quand tant de choses sont en jeu. Je n’ai plus rien à perdre de toute façon. Autant que j’essaie."
Comment avions-nous pu en arriver à parler de la sorte ? Comment est-ce que j’arrivais à aligner encore des phrases de façon cohérente alors qu’au fond, je n’avais qu’une envie, c’est que tout s’arrête pour de bon. Mais ça ne marchait visiblement pas comme ça. Alors, autant continuer à jouer ce nouveau jeu qui ne me ressemblait pas plus que le précédent.


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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptySam 14 Nov - 19:00

Je me demandais ce qui avait pu faire de moi un Roi, en dehors de ma naissance. M'étais-je jamais montré digne de ma charge ? Courir les gueuses, m'enivrer dans les tavernes, ça je savais faire. C'était certain. Trucider des hommes, je savais bien faire aussi. Mais régner ? QU'avais-je accompli en toutes ces années ? Oh, j'avais procédé à des préparatifs, lents mais minutieux, qui ne donnaient pas encore tous leurs résultats. C'était un fait. Mais au-delà de cela, il y avait toujours le doute. J'avais perdu des frères, des hommes de valeur. Brandon s'était toujours montré impétueux mais néanmoins diplomate, prompt à la colère mais autrement réfléchi, assez sage. Il n'avais jamais eu de mauvais esprit dans ce qu'il entreprenait. Moi... Je restais prisonnier, malgré les années, de ce que j'avais développé dans ma jeunesse. Une passion certaine pour le houblon, un penchant absolu pour les femmes. Combien en avais-je connues ? Pas pendant mon mariage, mais ce n'était pas une période si longue que cela, finalement. Ma femme était morte très tôt et elle ne m'avait pas laissé un goût très prononcé pour la fidélité conjugale, pour un certain calme dans ce type de relations. Et voilà qu'une beauté étrangère m'avait subjugué par sa jeunesse, sa beauté et sa fougue, et j'avais mis en danger des années de préparation, et des milliers de mes gens. Maintenant, j'en venais à douter du fait que les sauvageons aient trouvé tout seul la parade au Mur... Mais ce n'était probablement que de la paranoïa, née de la fatigue, de la colère, du désespoir.


Quelles cartes mon pire ennemi avait-il encore à jouer ?


Je ne réponds rien sur sa mère. Cela ne servirait à rien. Je balaie ce qu'elle allait dire, d'un revers de la main. Je n'avais pas envie de l'écouter. Je n'avais pas envie de rendre ça plus difficile, ou plutôt plus simple. Si elle continuait de parler, je ne savais pas de quoi je serais capable. Ou plutôt si, je le savais très bien. Et je n'en avais pas envie.



| Oui, moi aussi, j'aurais aimé. Vraiment. |


Mais mon ton ne laissait rien entrevoir d'autre que la fin de ce que nous avions, peu importe ce que c'était. J'avais couché avec l'ennemi. Un ennemi contraint, mais un ennemi quand même. Qui avait oeuvré à la destruction de ma famille. Je rationnalisais le tout, en me forçant à profiter de l'opportunité plutôt qu'à faire autre chose qui puisse m'être préjudiciable. Je ne compris pas tout d'abord l'argument de Mathie. Avant de me rappeler que chez les petites gens, la vie comptait souvent plus que l'honneur, malédiction et bénédiction mêlées de la noblesse que j'incarnais. Ou que je pensais incarner. Ne nous aventurons pas sur ce terrain. Je pesais le pour et le contre. Il fallait qu'elle soit prudente dans ses arguments. Je me demande ce que je risque, avant de trancher. D'instinct autant que de raison.


| Oh, je fais confiance à tes talents de duperie et de mensonges. Tu vas lui dire quelque chose qui va le convaincre ; tu n'essaieras pas, tu réussiras. Inutile de te parler des conséquences, tu es une fille intelligente. Et tu lui diras que je n'ai pas défendu les côtes, qu'il n'y a personne du Neck à l'Île aux Ours. Je n'ai rien pour me protéger non plus à Moat Cailin, sinon quelques centaines d'hommes qui donnent le change. Tu lui diras que le Nord est faible et après les Sauvageons, prêt à tomber. Je te donnerais le détail des effectifs. Est-ce que tu m'as bien compris? |


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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMar 17 Nov - 19:31


Alors que passaient les secondes, j'avais l'impression de sentir brusquement le froid m'envahir de toute part, de le sentir enfin tel qu'il était réellement. Je commençais aussi doucement mais surement à me perdre dans mes pensées, dans les regrets et dans tout ce qui allait finir par me rattraper. Tout ce que j'avais fui depuis plus de deux ans, que j'avais ignoré en espérant trouver la solution idéale quand je n'aurais plus choix, tout était là, juste sous mes yeux.

Et mes mensonges venaient de tout ravager sur leur passage. Toutes ces illusions que je m'étais construites, tout ce que j'avais cru toucher du bout des doigts, ces chimères que j'avais prises pour des réalités et pour lesquelles j'avais fini par tout avouer… tout gisait là, à mes pieds, avec le corps de ma mère que je fixais sans même la voir réellement.

Sa réponse me glaça un peu plus. Cette facilité déconcertante qu'il avait eue à détruire le semblant de lien que je pensais avoir tissé avec lui était presque effrayante. C'était peut-être dans l'immédiat la seule chose qui ne me faisait pas totalement perdre pied, cette sensation que rien de tout cela n'était réel. Ca n'avait pas pu arriver, pas comme ça, pas aussi simplement. J'en venais à me dire qu'il ne pensait pas un mot de ce qu'il disait, qu'il répondait sans vraiment réfléchir. Que jamais il n'aurait aimé que les choses se passent autrement. Sinon, il aurait réagi autrement. Comment ? Je n'en avais pas la moindre idée et, dans l'immédiat, je n'avais pas envie de le savoir.

Je soufflais alors, sans pouvoir me retenir une fois de plus et avec une amertume que je ne me soupçonnais pas.

"Bien évidemment…"

Ma voix était à peine plus haute qu'un murmure, je n'étais même pas sûre qu'il m'avait entendue, et je secouais brièvement la tête, comme pour chasser toutes ces pensées qui m'empêchaient de réfléchir alors que je faisais ce que je savais faire de mieux, ce qui était nécessaire pour ma propre survie. C'était bien la seule chose pour laquelle j'étais visiblement douée. Me maintenir en vie alors que tout autour de moi s'écroulait et que je n'avais plus rien qui en vaille vraiment la peine. L'espace d'un instant, alors que j'essayais tant bien que mal de lui expliquer pourquoi je pensais avoir une chance de convaincre Harren, je devinais qu'il n'était pas le moins du monde convaincu par ce que j'étais en train de lui dire.

Rien d'étonnant à cela, nous étions de deux mondes totalement différents où nos aspirations, notre façon de vivre étaient diamétralement opposés et où nos décisions n'avaient pas le moins du monde le même impact.

Il aurait certainement de loin préféré la mort au déshonneur que j'étais en train de vivre et ne se serait certainement pas abaissé à faire ce que je proposais. Pour autant, il en profiterait largement si tout fonctionnait et, tout comme l'avait fait le dragon quelques semaines plus tôt, il en tirerait ce qu'il voudrait. Finalement, il se décida enfin et à ses propos, je laissais échapper un sourire sans joie, me mordillant nerveusement la lèvre pour ne pas éclater en sanglots ou éclater tout court à la façon dont il s'adressait à moi.

"Bien. Vous me ferez donc encore confiance pour quelque chose. Je réussirais ou j'en crèverais. Dans les deux cas, vous en tirerez au moins un minimum de satisfaction."

Je ne savais même pas quelle option je préférais. De toute façon, il était tout de même fort probable que les choses finissent mal. Enfin, encore plus mal. Mais il fallait que j'ai ma vengeance,  pour tout ce qui venait de s'écrouler et pour celle qui avait payé à ma place.

Je hochais alors doucement la tête au détail de ce qu'il voulait me voir raconter à Harren, croisant les bras et réprimant tant bien que mal les tremblements que je n'arrivais plus à contrôler.

"J'ai bien compris oui. Et je suppose que vous voudrez lire les missives avant que je ne les envoie."

Il était peu probable qu'il me laisse la moindre opportunité de ne pas suivre à la lettre ses consignes. Et je n'en avais de toute façon pas l'intention. Mais ce serait lui demander de me croire et ça, plus jamais ça n'arriverait.

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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyVen 20 Nov - 15:27


On n'aurait pu imaginer situation plus difficile, plus compliquée. C'était tout bonnement invivable, insupportable. Je me rendais compte que ma défiance naturelle envers les étrangers m'avait leurrée lorsque les choses étaient importantes et beaucoup plus graves, m'avait empêchée de voir le véritable danger. Mathie avait pu se faufiler dans mon lit, dans mon intimité non seulement physique, mais pas seulement. Elle avait représenté un formidable danger. Elle s'était attachée, mais pourtant je ne me sentais qu'un coeur de pierre, maintenant. Aucune de ses simagrées, voix brisée et yeux rougis ne pouvaient m'atteindre devant l'ampleur de la trahison. Je la sentais dévastée, en proie au doute. Une telle femme, j'aurais pu construire ma vie avec. Nous ressentions beaucoup d'affection, j'en étais persuadé. Et un esprit à la fois si semblable et si différent que cela faisait bien longtemps qu'elle avait éclipsé toutes les autres. Combien de maîtresses avais-je depuis que Mathie était là? Devinez donc, mais je suis sûr que vous ne trouverez pas. Pas aucune, non, il avait bien fallu, lors de mes longues périodes d'absence, que je me laisse un peu aller. Mais pas loin. Et elle était plus importante que toutes les autres. Là où les autres s'étaient contentées, depuis des années, de rendez-vous secrets, d'entrevues à la sauvette, Mathie avait eu sa place dans mon lit au palais, ainsi qu'une déclaration publique. Mais tout cela était derrière moi. J'avais oublié le plus important, dans cette histoire. J'en avais oublié l'objectif, l'oeuvre d'une vie. J'étais faible, et je me détestais pour cela. Les choses devaient changer.


J'eus un sourire dénué de joie aux paroles suivantes de la jeune femme.



| Ne te leurre pas. Tu n'as pas ma confiance. Tu ne l'as plus. |


J'étais peut-être stupide, mais je ne faisais que rarement plusieurs fois les mêmes erreurs et je ne tenais pas à ce que Mathie ne soit l'exception qui confirme la règle. Nous avions déjà tous deux assez donné, n'est-ce pas? Je la voyais si faible, si atteinte, que j'eus un instant le réflexe de me croire cruel. Avant que la constatation ne tombe. Bien sûr que je l'étais. C'était l'apanage des rois, de pouvoir déployer des trésors de cruauté jusque là insoupçonnés. Je la regardais. Comment avais-je pu? Je me maudissais intérieurement, et plus encore, je maudissais mon ennemi.


| Non, tu les feras lire à Brandon, mon frère, qui contrôlera tes écrits. |


Qui s'en offusquerait? Il était courant que les maîtresses des rois finissent par être celles de leur entourage quand le roi n'en avait plus envie, et venant de Brandon, personne ne serait plus étonné que cela. Je tournais le dos, et m'apprétais à m'enfuir. Je devais tout reconfigurer, tout changer. J'avais escompté que mon ennemi reste apathique, reposant sur ses lauriers. Pauvre fou que j'avais été. Je m'arrêtais et me retournais, ouvrant la bouche. Puis, mon visage se ferma, je regardais le sol, et je me retournais pour repartir vers le camp. Au moins m'étais-je donné les outils pour la guerre totale que je désirais. Je n'attendais plus rien de Mathie, en temps normal, je ne serais parti sans l'embrasser, sans la serrer, lui promettre monts et merveilles. Là, rien. La promesse muette que la souffrance ne venait que commencer, et pas que pour nous.


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MessageSujet: Re: II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé]   II est des vérités qu'il faut taire, parce qu'il est des erreurs qu'il faut dévoiler... [Tour II - Terminé] EmptyMar 24 Nov - 13:28


Une fois de plus, ses paroles me faisaient vaciller. Il savait viser juste pour dire exactement ce qu’il fallait pour me blesser, avec cette distance, ce froid que je ne lui avais jamais connu. Si je pouvais saisir quelle vision il avait maintenant de moi, je n’arrivais toujours pas à comprendre, à intégrer la façon dont il avait si brusquement coupé tout lien entre nous. J’avais été assez sotte pour me croire d’une quelconque importance à ses yeux, voilà qui me ramenait à la réalité avec une violence que je n’aurais pas imaginée.

Je baissais alors la tête, me mordillant la lèvre et refusant qu’il voie à quel point ses propos pouvaient me toucher et je soufflais, à voix basse.

"Très bien. Je ne me leurrerai plus sur rien du tout de toute façon."

Et puis, un nouveau coup. Je fermais le poing si fort que mes jointures blanchissaient alors qu’il évoquait le nom de son frère et je me contentais de hocher la tête avant de répondre, même s’il n’attendait rien de ma part.

"Ce sera fait messire."

Rien de plus. C’était inutile de toute façon, il n’écouterait pas. J’avais peut-être été idiote de croire qu’il m’opposerait autre chose que ce froid glacial mais on ne m’y reprendrait pas c’était une certitude. Peu m’importait à qui je ferais mes compte-rendu ou qui s’occuperait de me surveiller. A dire vrai, en cet instant, plus rien n’avait réellement d’importance.

Et c’était fini. En tout cas, il en avait visiblement fini avec moi. J’aurais du m’estimer heureuse d’être toujours en vie mais ce n’était même pas le cas.
Je le regardais alors s’éloigner sans un mot de plus, sans un regard en arrière, soufflant, sans même être sûre qu’il m’entendrait.

"Je suis tellement désolée…"

Et, une fois sa silhouette disparue à travers les arbres, mes jambes flanchèrent pour de bon et je me laissais tomber au bord du trou que j’avais commencé à creuser. Me recroquevillant sur moi-même, je lâchais prise, sans même chercher à retenir quoi que ce soit. J’étais seule, pour de bon cette fois-ci et il était temps que je m’en rende compte avant que ce ne soit moi qu’on enterre pour de bon.

J’aurais été incapable de dire combien de temps j’étais restée comme ça mais, quand je me relevai, je grimaçai de douleur. Mes jambes étaient engourdies par le froid et je ne sentais même plus mes mains. Personne n’était plus là depuis longtemps pour m’observer et, de toute façon, je n’en avais cure.

J’attrapais à nouveau la pelle et je recommençais à creuser, lentement mais surement, les yeux bouffis mais secs. J’avais suffisamment pleuré sur mon sort et celui de ma mère. Je ne pouvais plus me le permettre quand bien même elle aurait mérité tellement plus. J’avais tout perdu dans un moment de faiblesse et je ne risquais pas de l’oublier.

Mais, maintenant, j’avais une vie à enterrer. Tout comme cette existence que j’avais cru être la mienne.

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