La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle
Sujet: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Mar 27 Juil - 13:53
Certains évènements de la vie sont si impactant qu’ils marquent de leur empreinte la destinée de ceux qui ne les ont pourtant ni vécus ni connus. Tel était le cas concernant le terrible conflit qui avait opposé le Bief au Royaume des Terres de l’Ouest. Megara n’était point encore née lorsqu’il s’était tenu, venue au monde quelques années plus tard, et vivant depuis en temps de paix sans que jamais elle ne sente planer sur elle l’ombre d’une guerre qui pourrait venir la saisir. Mais les Sept étaient parfois impitoyables et sans pitié, loin de prévenir et d’avertir lorsqu’ils choisissaient de faire s’abattre sur vous leur courroux. Alors elle chérissait chacun de ces instants où elle pouvait pleinement vivre sa vie et sa jeunesse, et observer son frère aîné vivre la même chose. Dans le même temps, elle ne pouvait qu’apprécier grandement le fait de ne point avoir à voir Lyman partir guerroyer au côté de leur père, au risque de les perdre. Certains pourraient juger qu’il était inconsidéré de sa part de songer à de telles choses, au risque de porter l’œil au sien, au Royaume et à leur sujet, d’autant plus lorsque le tonnerre belliqueux ne grondait pas dans les cieux. Mais la jeune femme était petite-fille et nièce de figures de la monarchie de l’Ouest qui avait trépassé durant le conflit contre le Bief. Son grand-père, Arwin Lannister, avait péri au combat, projetant alors son fils Loren sur le trône de l’Ouest, à un âge qu’avait actuellement atteint Megara, sa fille. Dans le même temps, la jeune femme portait le poids d’être née Princesse de l’Ouest à une époque où il n’y en avait plus, et elle ne pouvait pas ignorer les raisons qui expliquaient ceci. Ses tantes paternelles, sœur de son père, avaient elles aussi péri lors du siège de Castral Roc. Et si, certes, désormais, l’Ouest comptait deux Princesses, avec Nymeria et Megara, personne n’avait oublié ce qui était advenu des précédentes. Alors la jeune femme s’était toujours sentie pétrie d’une grande responsabilité face au fait de faire tout autant honneur aux siens qu’à son peuple, en étant la Princesse la plus parfaite possible. Le Joyau de l’Ouest. C’était ainsi qu’à la surnommait, et elle espérait bien que cela ne tenait pas uniquement à une envie générale de flatter l’échine et la crinière de ses royaux parents léonins.
Tout ceci créait chez elle une certaine appréhension envers le Bief, loin de l’intolérance et de l’irrespect, cependant. Elle avait suffisamment bien été élevée pour ne point tomber dans l’outrance et la démesure, et elle savait également qu’il était toujours préférable de rester éveillée et avec l’esprit ouvert. Mais cela ne gommait en rien l’appréhension qui demeurait en elle, la poussant donc à ne point se départir de sa méfiance quant à la moindre manœuvre se tenant derrière la frontière, ou face au moindre geste d’apaisement et de rapprochement qui pouvait s’enclencher entre les deux couronnes autrefois rivales. Entre deux monarques tous deux orphelins de père de par le dernier conflit. Mais il ne fallait point rester figée dans le passé, encore moins quand on ne l’a soit même jamais personnellement vécu. Dès lors, lorsqu’avait été annoncée la visite d’une ressortissante du Bief, issue de la Maison Rowan, il avait été attendu de Megara qu’elle se montre polie, courtoise et suffisamment avenante pour ne point causer quelque trouble diplomatique. Ce qui n’était de toute façon jamais dans ses intentions. Cependant, la jeune femme avait pris la peine de confier ses doutes auprès de son père, et, quelques jours plus tard, une missive lui était parvenue de Belle-Ile, où vivait la belle-fille de l’actuel Lord de la Maison Farman. Cousine par alliance du Roi Loren Lannister, Lady Anya Farman avait partagé avec Megara ce qu’elle savait de la Maison Rowan, à laquelle elle était quelque peu liée intimement depuis le mariage d’une Reyne avec le Lord de Boisdoré. La native de Castamere, fille de Lord Reyne, avait donc tenté de rassurer la Princesse concernant les intentions que pourrait avoir Lady Ghabrielle Rowan, en lui assurant qu’elle n’y voyait personnellement aucune logique de manipulation.
De l’intérêt, il y en avait forcément, car rien ne se faisait sans intérêt, pas même les unions matrimoniales. Cela appartenait au domaine de la stratégie et de la diplomatie, et il fallait bien en distiller régulièrement pour que tous les rouages s’enclenchent bien. Alors une fois les banalités conventionnelles échangées, pour accueillir la native de Boisdoré, les deux jeunes femmes s’apprêtaient actuellement à se voir en tête à tête dans l’un des petits salons royaux dont la Forteresse de Castral Roc regorgeait. Le tout était censé leur offrir un cadre plus intimiste, sans néanmoins entièrement se départir du cadre officiel. C’était un entre-deux qui serait sans doute le bienvenu pour toutes deux. Megara était ici chez elle, en terrain connu, ce qui la rassurait quelque peu. Elle avait également pris la peine qu’on leur fasse amener une petite collation, ainsi que de quoi étancher leur potentielle soif, l’Ouest sachant accueillir ses invités, afin qu’il ne soit pas dit que les valeurs de l’hôte n’étaient que peu présentes et peu appréciables au Roc. Indiquant un siège à la jeune brune, elle s’installa à son tour. ❧ Prenez donc place Lady Ghabrielle. J’espère que jusqu’à maintenant, tout vous sied. ❧ Observant la réaction de la jeune femme, Megara ne manqua pas de faire signe afin qu’on leur remplisse leur verre, afin que le valet ne s’éclipse et ne les laisse seules.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Ven 6 Aoû - 23:22
Le sang de Ghabrielle Rowan était du Bief aux yeux de son père, mais à ses yeux son sang n'était que du sang. Elle n'aimait pas le concept des origines de chacun. Le contour des cartes, voilà quelque chose qui a changé et qui va continuer de changer jusqu'à la fin des temps. La maison Rowan avait participé à l'invasion de l'Ouest, nombreux étaient les parents et grand-parents de soldats de la maison Rowan qui y avaient péris. C'est peut-être la raison pour laquelle le seigneur de Boisdoré envoyait sa fille indifférente en tant qu'envoie. Ses frères Aldus et Rodrik avaient probablement des raisons valables de ne pas aimer l'Ouest. Ghabrielle était indifférente à la perte de son grand-père, elle était la personne parfaite pour un rapport positif entre le Bief et l'Ouest. Voilà une situation étrange et unique qu'elle n'avait jamais vécu auparavant. Elle avait passé sa vie à avoir à donner de l'importance à ce que son père lui demande et pour la première fois c'est cette indifférence, cette absence d'engagement émotif qui faisait d'elle la personne parfaite pour la tâche. Elle était la meilleure personne pouvant regarder un Lannister dans les yeux et lui dire avec sincérité que la maison Rowan, ainsi que le Bief, cherche à former un rapport amical. La Lady de Boisdoré le voulait sans retenue, la sincérité et l'appréciation peuvent aller très loin dans la politique.
Il y avait eu des temps de conflit désastreux entre le Bief et l'Ouest cela est bien vrai, mais les années récentes représentait un temps de paix et c'était au plaisir de Ghabrielle qui visita le royaume avec enthousiasme plusieurs fois. C'est en menant un envoi diplomatique anonymement qu'elle pouvait amener ses deux identités avec elle vers le Roc. Le Spectre du Bief était là où elle pouvait briller le plus et montrer sa valeur. En tant de Ghabrielle, elle ne pouvait être qu'elle-même, ce qui s'avérait parfois une tâche difficile à achever. C'est pourtant en quittant Boisdoré que la Lady pouvait être à son meilleur, peut-être que d'être chez elle l'emprisonne dans l'image que son père lui a forgée dès sa naissance. Comme un animal sauvage, c'est en liberté et en contrôle qu'elle pouvait prospérer. C'était là où la froideur était née, Ghabrielle était de plus en plus elle-même en présence de son père et qui elle est n'avait pas l'espace pour exister. Elle ne pouvait que se pencher sur les rumeurs et ce dont elle avait entendu de Sylva, mais les Lannister semblait avoir un amour complètement différente des Rowan. Si les Rowan étaient liés par la loyauté, par l'héritage, par la bannière, pas le devoir et la valeur de ses terres, ainsi que son peuple... Les Lannister avaient de l'amour vrai entre eux en plus du reste. Bien entendu, Sylva avait eu tord par le passé et elle avait peut-être tord à nouveau. Il est pourtant un fait que, pendant son voyage, Ghabrielle se demandait si elle serait une femme différente si elle avait pu naître dans une telle famille. Être une princesse aurait peut-être tout changé, peut-être que sa mère serait toujours en vie. Elle pouvait contempler qui elle aurait été, mais ne pouvait réellement le percevoir. Ghabrielle aurait été le fils dont tout seigneurs rêvent, c'est pourquoi elle se cache sous le nom et l'armure du Spectre. Le Spectre de ses ambitions.
Le voyage vers l'Ouest incluait des paysages magnifiques jusqu'au Roc qui lui-même était une merveille à observer. Un long voyage qui l'amenait à l'un de ses endroits favoris de Westeros, là où vivent les lions. La bieffoise n'était pourtant pas aveugler par son indifférence pour la perte familiale pendant l'invasion de l'Ouest, elle savait que les Lannister se rappelait certainement de ce qui avait eu lieu il y a toutes ces années. La méfiance et la prudence en quantité modéré, voilà ce qui enrobait son esprit lorsqu'elle rencontra les Lannister dans ces lieux splendides. Même dans sa propre famille, le jeu politique était un jeu qu'elle performait, la stratégie autant social que diplomatique était devenu un automatisme pour elle. Cela lui faisait presque se demander si elle pouvait avoir une réelle confiance en sa famille à l'exception de sa belle-mère et de son frère cadet. Une famille complexe qui rencontrait aujourd'hui une famille tout aussi complexe. Dans le plus grand respect, Ghabrielle se présenta avec ce qui fut offert de la part du seigneur de Boisdoré ainsi que du Bief en tant que geste amical. C'est à peine un moment plus tard qu'elle rencontra une femme d'une grande beauté, une princesse de Castral Roc, Megara Lannister. La bieffoise avait suivi la princesse vers un salon royal de l'immense forteresse, un endroit hautement décoré attirant l'œil de Ghabrielle qui contemplait les lieux. Elle adorait explorer l'inconnu, elle y trouvait davantage de confort que dans sa propre demeure. Elle fut présentée avec un assortiment de fruit alléchant et du vin en quantité suffisamment généreuse pour attirer l'attention de la Lady.
La jeune princesse prenait place dans une chaise dorée et lui offrit de s'asseoir face à elle, une requête qui fit sourire Ghabrielle avant de la rejoindre. Elle répondit d'un ton calme à son hôte en ramassant une coupe de vin maintenant pleine: "Tout est à la perfection votre majesté, à chaque fois que je visite l'Ouest je tombe à nouveau en amour avec vos paysages. Quel endroit." Ghabrielle s'apprêta à prendre une gorgée de son vin, mais s'arrêta et tourna son regard vers les yeux de Megara avant de lui dire "C'est un honneur de pouvoir vous rencontrer." Elle porta la coupe à ses lèvres sans hésitation et reconnue la qualité du vin sans pouvoir en déterminer l'origine exacte.
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Sam 21 Aoû - 2:24
A mesure des années, de ses propres expériences et du contenu de certaines de ses lectures, Megara avait pu progressivement prendre conscience de l'importance de pouvoir avoir une famille sur laquelle se reposer et sur laquelle pouvoir compter. Cela devait sans doute bien être vrai, jusqu'à la plus petite échelle, celle des paysans, des mineurs et de tous ceux dont la force de travail résidait dans leurs mains, et ce même si un nombre de bouches à nourrir trop important devait sans nul doute alors rapidement grever le budget. Du point de vue des nobles, il fallait bien avoir des filles, des sœurs et des cousines pour pouvoir les marier et ainsi tisser des alliances avec d'autres familles, histoire de ne point se retrouver isolé et seul contre tous. Il fallait aussi des fils, pour pouvoir combattre et plus simplement prendre la succession. La Couronne elle-même avait besoin de mains et d'esprits, et le mieux était quand tout ceci pouvait être directement trouvé parmi sa propre famille, parmi ceux et celles qui partageaient avec vous les liens du sang, ceux et celles qui étaient la chair de votre chair, ou tout du moins qui partageaient de proches ancêtres communs avec vous. Sous cette lumière, il était alors indéniable que, pendant quelques années, sans doute trop nombreuses de base, la Monarchie de l'Ouest s'était quelque peu retrouvée en peine, par rapport aux puissances étrangères. Car Loren n'avait point de frères, là où ses sœurs avaient péris avant qu'elles puissent être en âge de se marier, et donc d'avoir des belles-familles et des enfants. Il y avait bien quelques cousins, à Port Lannis, qui portaient eux aussi le patronyme des Lannister, mais les liens étaient plus lointains là où, paradoxalement, jusqu'à la naissance de Megara, de son frère et de sa sœur, les parents les plus proches du Roi Loren s'était trouvé être les Farman, qui n'avaient aucun droit sur la Couronne, car provenant de la branche maternelle et non paternelle. Dès lors, dès très jeune, Megara avait pris conscience qu'elle devrait, en temps voulu, pouvoir œuvrer pour la Couronne, afin de soutenir ses parents et de prendre elle aussi sa part de responsabilités en tant que Princesse de l'Ouest. Et peut-être était-ce ce qu'elle était en train de faire, présentement, en présence de Ghabrielle Rowan, et même si aucune réelle importance diplomatique ne se dissimulait sans doute derrière cette rencontre. Ce qui ne devrait en rien empêcher la jeune Princesse de l'Ouest de faire le plus bonne figure possible, afin que la Bieffoise n'est pas la moindre remontrance ou critique à rapporter dans son sillage jusqu'à son Royaume natal.
Visiblement, ce n'était donc point la première fois que la jeune brune visitait l'Ouest, ce qui signifiait qu'elle avait sans doute passé le stade de la découverte face à la moindre réalité différent de celle du Bief. Peut-être cela allait-il donc épargné à Megara toute potentielle question candide et irréfléchie sur l'Ouest, mais dans le même temps, cela signifiait qu'elle ne devait en rien faire de ce nouveau voyage dans l'Ouest un déplaisant souvenir pour Ghabrielle. Mais rien qui ne soit pas à sa portée, alors sans doute cela devrait-il aller. ❧ Des paroles que je ne peux qu'apprécier, tant mon attachement à mes terres natales est grand. Je suis ravie d'apprendre telle chose, Lady Rowan. Et je suppose que vous ne vous imposeriez point plusieurs voyages en ce Royaume si vous n'en pensiez pas un mot. ❧ Une façon comme une autre d'accepter ces compliments sans en rougir d'égocentrisme et de narcissisme. Un mince sourire, néanmoins poli et courtois, s'épanouit alors sur son visage alors que son interlocutrice se disait honorée de la rencontrer. ❧ L'âge faisant, mes responsabilités s'accroissent. Je me dois donc de pouvoir contribuer à recevoir les nobles étrangers. Et il m'est toujours appréciable qu'il s'agisse d'une jeune femme comme vous, et non d'un Seigneur âgé qui verrait en ma jeunesse bien trop d'inaptitudes et en ma qualité de femme bien trop de faiblesses. ❧ Une confession offerte ne portant pas préjudice, et pouvant sans doute tisser un semblant de discussion réelle entre elles, toujours dans le cadre du protocole, mais sans ses lourdes fioritures.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Sam 21 Aoû - 9:06
La confiance était une chose plutôt étrange dans la famille Rowan. Il y a tant d'année, la tragédie a frappé la famille et créé une division permanente aux yeux de la bieffoise. Il n'était pas rare que Ghabrielle se demande ce qui en serait si sa mère n'avait pas prit sa vie. Peut-être que la confiance règne sous son toit et qu'elle fait exception, après tout elle fut envoyée à Essos et délaissé pour morte pendant des années par ceux qui disaient l'aimer. La souffrance qu'elle avait vécue à l'étranger était difficile à ignorer. Et n'était-ce pas là la définition de la diplomatie ? L'habiliter de chacun à surmonter les émotions attachées à des mémoires amères et irréparables ? Un diplomate n'œuvre pas dans l'oublie de ce qui a fait du mal, mais œuvre dans l'espoir de prévenir le mal avenir. C'était peut-être pourquoi Ghabrielle était une si bonne diplomate. Elle dédiait son existence à l'avenir, les beaux jours, les mauvais jours et tout le potentiel qu'ils réservent. Sous le voile de sa froideur envers son père se cachera toujours l'ambition de la politique et diplomatie dont chaque noble doit faire preuve. La maison Rowan était peut-être soudé, mais avait collectivement le cœur brisé. Le dommage causé par la mort d'une pauvre femme en détresse peut parfois perdurer plus longtemps que ses os.
Si Ghabrielle avait été dans l'Ouest auparavant, elle n'avait jamais eu l'opportunité d'avoir une hôte tel que Megara. La politique l'avait souvent impliqué, mais c'est sous l'armure du Spectre qu'elle a toujours su voir ce qui se trouve derrière le sourire des nobles. Une lady du Bief sera toujours bien traité, par contre un homme en armure sans nom propre vivra la version authentique des faits. Son appréciation de l'Ouest était fondée sur son expérience dans l'anonymat à sa première visite. C'est pourquoi les paroles de Megara résonnaient avec Ghabrielle. L'intérêt pour son bien-être était sincère, peu importe le motif qui pouvait s'y cacher. Sa présence au conseil de Boisdoré l'avait certainement entraînée avec intensité pour la diplomatie et la politique verbale. Une seule femme à une table d'hommes avec du pouvoir, il n'y avait rien de tel pour faire d'elle quelqu'un de capable. La jeune lionne avait cependant un je-ne-sais-quoi que Ghabrielle ne pouvait qu'approcher avec douceur. Bien qu'elle ne découvrait pas l'Ouest depuis ses deux visites précédentes, elle adorait voir davantage du Roc à chaque visite. La forteresse immense des Lannister semblait impossible à visiter en entier.
Ghabrielle observa et écouta Megara en présentant avec sincérité un tendre sourire autant des yeux que des lèvres avant de lui répondre, un léger rire dans la voix "Si cela ne vexerait pas mon père, je dois admettre que je visiterais le Roc beaucoup plus souvent." Sa gentillesse méritait de l'honnêteté, Ghabrielle ne manquait pas de raison de vouloir passer son temps à Castral Roc. Elle écouta les paroles de la princesse à nouveau et croisa sa jambe par-dessus l'autre afin d'être un peu plus confortable. Un sourire amusé apparu immédiatement lorsque Megara mentionna les Seigneurs âgés. Elle reconnaissait ses sentiments parfaitement dans les paroles de celle-ci. Après avoir bu un petit peu de son vin, elle répondit à ses paroles d'une voix douce "Le plaisir est partagé, je peux vous l'assurer. Il est fort commun de voir la femme sous-estimé, mais ce sont nos rôles et nos responsabilités qui assurent que des royaumes entiers soient liés par la diplomatie, plutôt que par la violence et l'avarice."
Si les précieux mariages et précieuses lignées cesseraient d'exister, il serait difficile d'imaginer un monde où la paix puisse durer. L'amour a toujours été un pilier et la guerre un autre. Et tragiquement, ce sera des femmes qui ne sont pas amoureuses et des soldats inconnus qui seront la fondation de ces piliers. La belle-mère de Ghabrielle était une victime de l'un et ses hommes morts à Essos étaient victimes de l'autre. Aussi coûteux soit ces piliers, il était difficile de débattre des résultats. Ghabrielle était bien vivante, en présence d'une princesse généreuse en buvant un vin sublime. La bieffoise avait été pincée au cœur à la mention d'un seigneur pouvant percevoir de la faiblesse envers la princesse. C'est dès la fin de sa phrase précédente qu'elle termina en lui annonçant sympathiquement "Je pense que dans un monde comme celui-ci, la gentillesse et la tendresse demandent plus de force que toute autre chose. C'est ce que vous m'avez offerte depuis mon arrivée. Que ce soit par formalité ou non, ca compte à mes yeux."
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Dim 26 Sep - 13:43
Certaines choses ne pouvaient autrement être regardées qu'avec les yeux du cœur. Elles nous étaient tant familières qu'on ne pouvait alors en percevoir les failles, les faiblesses et les défauts. Elles faisaient tant parties de notre quotidien que l'on se trouvait incapable d'être pertinent et impartial à leur sujet. Elles s'ancraient jusqu'au plus profond de nous au point de nous paraître comme appartenant à notre génétique, entièrement ou partiellement. Sans doute l'observation était-elle d'autant plus vrai lorsque ces choses là nous touchaient et nous concernaient tout particulièrement nous. Parce que cela se rapportait à un membre de notre famille, à notre propre personne directement, ou à ce cadre dans lequel on vivait et évoluait depuis toujours. Pour Megara, rien n'était donc plus vrai à comprendre que si l'on évaluait la façon dont elle considérait le Royaume des Terres de l'Ouest. C'était son foyer, son berceau. Là où elle avait toujours vécu et où, désormais, il semblait bien qu'elle vivrait toujours. Le territoire était suffisamment grand pour que, même en ayant à partir vivre dans un autre fief que celui des rois de l'Ouest, elle puisse tout de même demeurer au sein des terres sur lesquelles régnaient les Lannister. D'ailleurs, c'était nul autre que cela qui renforçait le profond attachement qui était le sien envers ce Royaume. Car c'était ici chez elle, chez eux, les Lannister. Ses ancêtres régnaient en ces lieux depuis des temps immémoriaux, et après son père, c'était désormais son frère qui portait la couronne. Dès lors, inutile de dire qu'il était évident pour elle que nulle beauté ne pouvait venir ravir celle de l'Ouest. Ou, en tout cas, n'en avait-elle pas encore vu de plus belle, là où elle n'avait cependant que peu séjourner ailleurs qu'en ces terres. Au creux de son oreille, les compliments que formulaient Lady Rowan sonnait donc comme du miel, non sans la laisser tout de même prudente. La jeune femme venait du Bief, après tout, là où Megara avait appris depuis longtemps à savoir quelque peu faire la part des choses au milieu de tous les louanges qu'elle pouvait entendre : certaines paroles pouvaient apparaître charmantes au premier abord, alors qu'elles n'avaient pour nul autre but que d'être charmeuse, histoire de vous amadouer et de vous pousser, de vous-même ou après sollicitation, à accorder quelque faveur. Là où monnaie sonnante et trébuchante pouvait corrompre, les belles paroles n'étaient pas le moins du monde en reste. ❧ Peut-être votre père craint-il alors que nos contrées ne vous ravissent au point de vous y faire séjourner trop longtemps à ses yeux ... ❧ Megara ne connaissait point Lord Rowan et elle ne pouvait donc s'aventurer à s'avancer en une solitude hypothèse explicative, mais cela ne coûtait rien de tout de même offrir quelque répondant aux paroles de son interlocutrice, et ce sans trop se mouiller non plus dans des corrélations bien peu crédibles et plausibles. Après tout, qui pourrait bien en venir à dire que l'Ouest était d'une laideur repoussante ?
Les âges allaient et venaient, charriant avec eux leur lot de progrès et d'avancée. Mais ici comme dans la très grande majorité des Royaumes de ce continent, exception faîte de Dorne, le conservatisme et les habitudes avaient la vie et la dent dure concernant les femmes et la place qu'elles pouvaient occuper dans ce monde. D'une certaine façon, sans doute apprenait-on très jeune aux petites filles qu'elle était leur place, en omettant de leur expliquer que ce qu'on ne leur offrait pas, elles pouvaient essayer de l'obtenir, mais cela leur coûterait alors maints efforts, là où cela ne serait ni toujours bien vu, ni toujours bien récompensé. Les nobles dames avaient peut-être une longueur d'avance sur les filles du peuple, mais seulement si elles avaient fait un mariage suffisamment intéressant, tant en terme de prestige que concernant le caractère de leur époux. Et c'était alors oublier que, dès lors, un nombre de responsabilités colossales pouvaient venir s'affaler sur leurs épaules, complexifiant la tâche et l'endurance. Megara savait très bien à quel point sa mère était une femme avisée, intelligente et déterminée. Mais elle se disait que si son père n'avait pas été celui qu'il avait été, s'il avait été dur, implacable et misogyne, alors les qualités de sa mère auraient pu être étouffées et brusquement réduites au silence. La balance devait donc sans doute atteindre un certain équilibre pour que des portes s'entrouvrent, là où il fallait alors savoir saisir sa chance sans trop la forcer non plus. Un peu comme une serrure qu'on vous présenterait et qui requerrait que vous n'y enfonciez pas trop profondément et violemment un crochet pour la déverrouiller. ❧ Derrière chaque grand homme doit donc se dissimuler une grande femme pour que des extrêmes regrettables ne soient pas atteints, donc. ❧ Jordane Lannister avait joué un grand rôle dans la tenue et la gouvernance de l'Ouest, leur évitant bien des débordements et palliant quelque peu aux manquements de Loren. Mais désormais, c'était vers Jeyne que les regards se tourneraient, avec tout ce que cela comportait et sous-entendait concernant une Princesse du Nord ... Se sortant quelque peu de ses pensées, Megara prit le temps de répondre à Ghabrielle Rowan, de sorte à formuler une réponse adéquate, pertinente et réfléchie. Du moins, autant que cela lui était possible. ❧ Cela peut en effet coûter fort cher de ne point se laisser pervertir par les soubresauts de notre temps et par l'endurcissement que cela pousse à devoir adopter pour ne point se laisser submerger. Mes parents m'ont appris à demeurer moi-même, à ne point oublier d'où je viens et à quel point cela est un privilège. Mais cela n'a pas toujours été sans attendre de moi que je me montre moins crédule de ce monde. Je suis donc fort aise de savoir que cela a suffisamment porté ses fruits. ❧ Elle fit une pause, avant de reprendre. ❧ Je ne vous cache point que le Bief a malheureusement une place encore sanglante dans bien des mémoires. Mais je n'étais point née en ces temps là, même s'ils sont récents. Il revient donc sans doute à ma génération d'apprendre à tendre la main et à briser la moindre naissance de cercle vicieux engendrant méfiance et défiance. ❧ En d'autres termes, il leur revenait de ne pas être trop entêtés à nourrir des rancœurs, là où la course du monde et du temps continuait sa route, et où les occasions manquées pouvaient s'avérer coûter bien cher.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Mar 9 Nov - 8:32
Les paroles de Megara la fit sourire au point qu'elle en baissa brièvement le regard pour le contenir avant de remonter les yeux vers elle. Ce qu'elle suggérait était probablement la vérité. Ghabrielle n'était pas certaine que son père craignait de la voir fuir vers l'Ouest, mais elle était irrévocablement charmée par tout ce qu'elle y avait trouvé et tous ceux qui l'avaient trouvé en ces lieux. Sa première visite de l'Ouest fut au mariage de son père et sa belle-mère, à Castamere. Bien que l'accueille lui avait été chaleureux, elle ne s'en rappelait que peu et Castamere ne possédait aucun paysage de comparable au Roc. Elle se trouvait en des lieux qu'elle apprenait à aimer avec aise.
Bien que le Bief possède ses vastes plaines et ses fleurs innombrables, Ghabrielle aimait davantage visité les boisés que d'y vivre. Son oncle l'avait amené à la chasse, un loisir qu'elle ne pratiquerait pas sur une terre avec des lions. Elle a toujours été brave, mais pas si brave. La liberté, dans la société comme dans la savane, requiert une volonté d'endurer les conséquences de son environnement. Un poisson ne peut sortir de l'eau sans en payer le prix. C'est un prix dont Ghabrielle n'était que trop familière et son père c'était assuré que son paiement soit exact.
L'entendre parler du Bief était un poids dans son estomac, elle était consciente que l'invasion de ce royaume serait de la discussion. Il est naturel de parler du conflit passé lorsqu'il est question de construire et faire croître la paix. On ne peut que prospérer en reconnaissant ses tords et ses erreurs, la résolution nécessite cette conversation. Ghabrielle ouvrit la bouche pour un bref instant et la referma, hésitant. Puis l'ouvrit à nouveau afin de se prononcer d'un ton affecté par la douleur derrière ce sujet "Les horreurs du conflit ont troublés intensément ma mère, au point de s'en isoler de mon père qui y avait participé. Elle s'est isolée dans sa tristesse jour et nuit, contemplant tout le mal qui avait été fait fort longtemps après la fin de la guerre. Elle était devenue... incompatible avec les responsables et ce, même si elle était elle-même une bieffoise. Elle est décédée de son isolation... je crois qu'elle ne pouvait vivre entouré de gens qui ont commis des actes pareils. Les histoires de conquêtes oublient souvent tout le mal qui s'y déroule." La bieffoise en savait que trop, elle avait elle-même été témoin de ce déroulement à Essos. Lorsque ses hommes ont été massacrés, le Dothraki qui l'abusait célébrait le lot qu'il avait su capturer. Même si le combat prend fin, le mal perdure et les paroles éloquentes de Megara, elles le décrivaient bien.
"J'ai espoir que vous pouvez le croire, lorsque j'admets souhaiter pouvoir revenir en arrière pour empêcher mes aînés de prendre les armes... Peut-être que l'histoire de ma mère est un message exprimant qu'une seule grande femme ne peut stopper un déluge de haine insensé. Peut-être que la paix en demande deux." Elle termina, offrant un sourire léger et sympathique. Derrière chaque grand homme devait effectivement se dissimuler une grande femme. Au travers de sa vie, l'absence de figure maternel lui fit comprendre également que derrière chaque grande femme devait aussi se dissimuler une femme voulant célébrer sa grandeur. Ghabrielle avait grandi dans un monde d'homme où sa féminité et sa douceur devaient être préservés comme un animal fragile. Personne n'est parvenu à briser cela en elle, là était peut-être le plus grand duel qu'elle avait su gagner.
Demeurer elle-même, ne pas oublier d'où elle vient, Ghabrielle observait le visage animé de son interlocutrice avec attention. La vérité de ses paroles, tout comme la beauté de la princesse, ne lui échappait point. Après sa bref pause, elle reprit soudainement pour un instant "Et... vous l'êtes, votre Majesté. Vous êtes tout à fait vous-même et c'est admirable, ce n'est pas quelque chose de facile pour les femmes. Le monde nous demande d'être tant de choses. Là est peut-être un point en commun entre nous, demeurer soit même et ne pas s'oublier." Cette conversation était la plus directe qu'elle avait pu avoir à l'Ouest, l'environnement traditionnel et officiel n'avait jamais laissé place pour une telle franchise. C'était à la fois rafraîchissant et clairement nécessaire. Deux royaumes ne peuvent progresser sans adresser l'histoire qu'ils partagent et Ghabrielle ne pouvait qu'admirait l'initiative de Megara sur le sujet. Aussi inconfortable soit-il, elle avait espoir que le sentiment était partagé.
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Mer 26 Jan - 20:31
Il était plus regrettable que l'esprit humain s'attache à ne faire surtout perdurer que le plus laid, le plus affreux, le plus sanglant et le plus tragique. L'histoire était écrite par les vainqueurs, ceux-là même qui effaçaient toute trace de leurs propres erreurs non sans grossir le trait concernant les blâmes et défauts de leurs adversaires. Cela entrainait donc un certain nombre de mensonges, de réalités perverties, de vérités niées, de véracités créées de toutes pièces. Mais l'histoire était écrite par les Hommes. Ceux qui étaient donc victimes d'une mémoire biaisée, de capacités de souvenirs qui s'accrochaient sur le plus grandiose, ce qui faisait le plus sensation, ce qui créait dans les cœurs le plus d'émotions et faisaient ressentir les sentiments les plus extrêmes. Dans ces conditions-là, les temps de paix faisaient sans doute bien pâle figure comparées aux périodes de guerre, quand les boucliers s'entrechoquaient, quand les lames se croisaient, quand les armures crissaient sous le fracas des armes, et quand les montures entraient en collision, au son d'os brisés, de cous rompus et de hennissements paniqués. Et puis il y avait aussi la mauvaise foi qui s'en mêlait, surtout lorsqu'on voulait causer du tord et qu'on préférait noircir le trait sur les défauts pour repousser au loin tout élément qui risquerait de contredire l'image que l'on voulait donner de quelqu'un. Megara était bien placée pour le savoir, car bien plus nombreux étaient ceux qui avaient critiqué, à couvert, son père, lui reprochant une relative trop grande passivité, lui qui avait toutefois effectivement délégué nombre de responsabilités à son épouse. Mais c'était alors très vite oublier qu'il était celui qui avait sauvé le destin du Royaume, un peu plus de deux décennies auparavant. C'était oublié, aussi, qu'il avait accédé au trône sur un champ de ruines et dans un bain de sang, suite au trépas de son propre père. Un roi mollasson et couard aurait laissé les Terres de l'Ouest sombrer dans le chaos, sans rien faire, si ce n'était peut-être précipiter encore plus les choses. Or, aux dernières nouvelles, ce n'était pas du tout ce qui s'était passé ... La guerre du Bief avait donc bel et bien marqué les esprits, les cœurs, les mémoires et parfois même les chairs. Y compris tant d'années après, quand certains scribes continuaient d'en narrer les périls et les périples, et quand certaines plaies n'étaient pas encore cicatrisées. Pourraient-elles de toute façon un jour l'être toutes ? ❧ Je suis sincèrement désolée pour votre mère. Je n'imagine pas à quel point cela a pu vous éprouver, vous aussi, par ricochets ... On oublie trop vite que la guerre est loin d'atteindre uniquement ceux qui s'y sont directement livrés. ❧ D'une certaine manière, et même si cela n'avait certainement rien de comparable avec ce qu'avait très probablement vécu son interlocutrice, Megara était elle aussi une victime collatérale. Sa naissance avait marqué le renouveau des Princesses de l'Ouest, là où ses prédécesseures, ses propres tantes, avaient péri lors du siège de Castral Roc. On avait attendu et espéré tant de choses de sa part parce qu'avec Nymeria, elle était la seule représentante d'une espèce un temps éteinte. Là où elle n'avait point eu de modèle sous les yeux. Peut-être cela expliquait-il aussi en partie l'amour et la passion que nombre des membres du peuple pouvait lui vouer. Comme s'ils se raccrochaient à elle en lui livrant l'affection qu'il leur était désormais impossible de porter à feues ses tantes ...
Esquissant un petit sourire à la suite des paroles de la ressortissante du Bief, elle ne put se retenir de rebondir à ses paroles. ❧ Une, deux, voire même peut-être plus ... Mais ce ne sont point les candidates crédibles et compétentes qui manquent ! ❧ Elle serait encore une enfant qu'elle pourrait physiquement commencer à compter sur ses doigts, à commencer par sa propre mère, ou encore sa belle-sœur. Rougissant un instant aux propos de Ghabrielle, Megara se reprit cependant bien vite. Il ne s'agissait pas de se laisser aller à trop de sentimentalisme au risque de s'exposer à de la manipulation. Personnellement, elle n'avait rien contre la jeune femme, mais elle savait que l'on ne pouvait jamais uniquement se fier aux premières impressions ni aux belles paroles. Encore moins aux belles paroles d'ailleurs. Les apparences pouvaient être trompeuses, et elle avait mieux été élevée que ça pour laisser tomber à l'eau les nombreux enseignements reçus directement de sa mère ou sur ordre de cette dernière. Mais cependant, cela ne signifiait pas pour autant qu'il fallait tout rejeter en bloc et n'accorder absolument aucun crédit ni aucune attention à quoi que ce soit. Le juste milieu se trouvait justement là, quelque part, dans un entre-deux favorable à la demi-mesure prudente, raisonnée et raisonnable. ❧ Rien ne nous est forcément très évident, à nous les femmes. Cela demande nombre de sacrifices, quitte à s'y casser les dents et à s'y briser les doigts. Je suppose que cela vient avec le temps, là où à l'impossible, nulle n'est tenue. Même si les hommes nous voudraient de tant de façons différentes, pourvu que cela leur convient et que cela ne se met point en travers de leur route, de leurs choix et de leurs ambitions. ❧ Un instant, elle se fit quelque peu songeuse, et sans doute aussi un peu renfrognée. Avant, une nouvelle fois, de reprendre la main sur ses propres réactions. ❧ A moins que les hommes du Bief se fassent un peu plus lucides et raisonnables que ceux de mon royaume. Je n'en sais rien, à vous de me le dire, vous êtes bien mieux placée pour savoir de quoi il en retourne. ❧ Une façon comme une autre de lui renvoyer la balle, de ne point trop se découvrir et d'en apprendre plus concernant le royaume voisin, sans trop sembler vouloir le faire.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Mer 9 Mar - 8:53
Il y avait bien les civiles qui se trouvaient au centre de la violence et le traumatisme qu'ils devaient endurés une fois la guerre terminée. Non, il n'y avait pas de réel gagnant dans la guerre. Les cartes se dessinaient et les figures couronnées changeaient, mais le peuple payait le prix, le peuple souffrait. Ghabrielle avait ajouté sa propre dose de souffrance en ce monde. Malgré sa compassion et son amour pour les gens, c'est quelque chose qu'elle a toujours été capable de mettre de côté lorsque cela était demandé d'elle. Il était terrifiant de savoir qu'elle avait probablement causé aux autres ce que son père avait causé à sa mère. Si est fut née pour vivre la terreur de la guerre, elle était probablement destinée à l'infliger. Essos lui avait dit à propos d'elle-même et à propos de la guerre tout ce qu'il y avait à savoir. Une femme comme Megara manifestait une force que Ghabrielle n'avait pas. La force de la bieffoise entourait les conflits et leurs résolutions, mais Megara faisait beaucoup plus. Elle pouvait reconnaître certains traits de Jordane Lannister dans les paroles qu'elle écoutait attentivement. Elle était bien une princesse, un soulagement puisque la jeunesse ici n'était aucunement signe de faiblesse.
Elle l'entendait qui était désolé de la mort de sa mère, mais elle ne savait pas comment l'accepter. Combien de femmes avaient été tués lors de l'invasion ? La perte de ses femmes n'effaçaient pas la sienne, mais elle percevait presque la mort de sa mère comme les conséquences des choix de sa famille. Peut-être qu'elle devait croire en la possibilité que sa mère n'aurait jamais prise sa vie sans les actions de son père. Peut-être qu'elle devait croire que sa mère aurait empêché son exile à Essos et l'abus qu'elle a vaincu là-bas. C'était la nature étrange de la fin de toute tragédie, la quête d'une personne à blâmer. Ghabrielle était consciente que c'est ce qu'elle faisait, elle était comme n'importe qui d'autre. Elle présenta un sourire doux, mais inconfortable face à ses paroles. La bieffoise se sentait tout simplement coupable des actes de son peuple, mais sans y avoir participé. Néanmoins, Megara a su lui ramener un sourire sincère avec son commentaire. Oui, les femmes de ce monde avait tant à offrir. Elle l'écouta avec attention, dès la mention de dents casser la langue de Ghabrielle parcourra ses dents. C'était comme si elle voulait s'assurer qu'elles étaient toutes là où elle les avait laissés, mais elle les referma ensemble pour éviter de sembler étrange pour un cours moment.
Son commentaire était tristement juste, par vague d'honnêteté ou par charme de la part de son hôte, Ghabrielle révéla en contenant un rire "Je crois être la définition d'en travers de leur route. Ce que vous dites est assurément applicable aux dames du Bief autant qu'aux femmes d'ailleurs. Les hommes lucides et raisonnables sont donc surement situé ailleurs, j'en ai bien peur. C'est peut-être ma nature qui laisse mon cœur me guider, c'est quelque chose qui se trouve en travers du chemin de bien des hommes parfois... J'ai été élevée dans le but d'être diplomate, mais cela ne m'a pas empêché de l'être dans le but du bien des gens qui y participent. Si on ne m'avait pas offerte l'opportunité de contribuer à ce rapport diplomatique, je crois que je serais venue ici à pied pour m'en assuré." Elle termina d'un léger rire, elle était effectivement attachée à l'idée de ramasser les pots casser des hommes de sa maison. Il n'y avait aucun doute qu'aucun d'entre eux n'avaient la force et la conscience nécessaire pour mener cette famille. Si son sexe était différent, elle en aurait pris charge il y a fort longtemps. Au travers de son cœur, les hommes de sa maison étaient des fautifs qui ne méritaient pas le privilège d'enfin faire les choses de la bonne façon. Il était vrai que la maison Reyne et Rowan étaient entrelacer, mais la signature de son père ne pouvait que la dégoûter. Lorsque l'on déteste suffisamment quelqu'un, même ce qu'ils font de bien semble incorrecte et elle savait que sa perception de sa famille était plus négative pour cette raison.
Alors qu'elle bougea légèrement sa jambe, elle senti la poche à sa ceinture contenant ce qu'elle avait apporté avec elle. Elle l'avait presque oubliée, ce qui aurait été une terrible erreur pour une diplomate. Elle se saisie de la pochette et tira sur la ficelle afin de l'ouvrir et d'en sortir un collier en or fait de petites plaques ovales attachés les une aux autres par des petites anneaux. Chaque plaque était engravé et portait toute des pierres précieuses différentes. Il y avait des pierres vertes, orange, violettes et même rouge contribuant à un motif unique sur chacune des plaques. Ghabrielle le manipula à deux mains avec délicatesse afin de l'étendre sur la table, elle dit d'un ton enthousiaste "Ceci est un cadeau pour vous, votre majesté. C'est le collier des premières nées de la maison Rowan, la première fille de chaque héritier de notre maison l'a porté et lui a ajouté une engravure. Ces engravures commémore un moment important choisit par celle qui le porte. Comme vous pouvez le voir, il y a déjà plusieurs ranger, celles-ci reviennent jusqu'à l'époque où les frontières étaient plus vague et que la maison Rowan était une maison cousine de l'Ouest. C'est un morceau d'histoire qui s'est transmis depuis fort longtemps, mon engravure fut celle-ci", elle souleva la petite plaque montrant la tête du lien de l'emblème de la maison Lannister accompagner du contraste d'une rose ouverte vue de haut. Elle termina en pointant la plaque du doigt "C'est pour symboliser le Bief qui donne ce collier à l'Ouest, les roses qui donnent aux lionnes."
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Sam 30 Avr - 2:27
Sans doute se trouvait-elle faire preuve d’un peu d’orgueil, mais Megara aimait pouvoir se targuer d’être une femme cultivée, éduquée et lettrée. Sans doute était-ce attendu d’elle, de par son rang, de par sa naissance, et de par le fait qu’en tant que membre de la famille royale de l’Ouest, il aurait été peu reluisant de la laisser dans l’ignorance et l’illettrisme afin de ne point renvoyer une image ternie et honteuse des siens. Mais attendu ou pas, elle avait tout de même épousé cette attente, en se faisant très appréciatrice de tous les instants qu’elle avait bien pu passer à lire, parcourir tous ces nombreux ouvrages dont la bibliothèque royale de la Forteresse de Castral Roc faisait plus que regorger. D’une certaine façon, la jeune femme était allée au-delà des attentes qui avaient pesé sur ses épaules concernant son éducation et son instruction. Aujourd’hui encore, et ce alors qu’elle avait très certainement acquis une bonne partie des connaissances qu’on pouvait attendre la voir maîtriser, elle continuait de laisser courir très régulière ses doigts sur les reliures dorées et luxueuses, de parcourir les grandes allées de la Bibliothèque ou à requérir l’aide du Mestre et de ses apprentis quand elle cherchait un livre spécifique. Et elle ne manquait pas non plus d’en amener ou faire amener quelques-uns jusque dans ses appartements. Les privilèges et les avantages d’être Princesse du Roc et d’avoir toujours pu bénéficier de la bénédiction parentale. Cependant, Megara avait également suffisamment les pieds sur terre pour parfaitement avoir conscience que son cas particulier ne pouvait en rien permettre de brosser un portrait général de la situation d’instruction et de lettrisme des jeunes femmes. Elle savait ainsi que, d’une certaine façon, si elle avait pu bénéficier de cette facilité dans sa fréquentation et sa consultation des ouvrages de la Bibliothèque royale, c’était surtout parce que ses parents étaient eux aussi des gens instruits, parfaitement conscients de la valeur cruciale des connaissances et de l’enrichissement intellectuel. D’autres qu’eux, à leur même position, auraient pu vouloir tout miser sur l’apparence extérieure, persuadés que, lorsque l’on porte un titre prestigieux, les gens qui vous fréquentent peuvent se trouver bien plus frileux à vouloir creuser la surface, dès lors qu’ils cherchent à s’attirer vos faveurs et à être dans vos bonnes grâces.
Loren et Jordane Lannister étaient des êtres modernes, éclairés et désireux de voir leurs enfants s’épanouir au mieux, sans vouloir ne faire d’eux que de jolis facies sachant sourire de toutes leurs dents brillantes et bien alignées, mais bien incapables d’aligner deux phrases cohérentes dans un raisonnement fin, pertinent et logique. Une telle destinée existait bel et bien, et, malheureusement, très souvent, et trop souvent, elle avait tendance à bien plus concerner les jeunes filles que les jeunes hommes. Megara savait à quel point elle avait de la chance d’avoir une mère telle que Jordane Lannister, et elle s’en montrait plus qu’honorée. Toutefois, encore une fois, en prenant les choses en sens inverse, la Princesse de l’Ouest se gardait également bien de tirer quelque trop grande généralité que ce soit concernant les intentions masculines et les exigences de ces messieurs. ❧ Certains hommes méritent tout de même d’être exemptés d’un tel constat, je suppose. Sans que cela ne les dédouane ni ne les absolve du moindre défaut, il en est parmi eux qui savent tout de même reconnaître les mérites de notre sexe. Je sais … ❧Elle marque une pause, comme pesant le pour et le contre, l’espace d’un instant, quand à se lancer ou non dans la moindre confidence auprès d’une Bieffoise. Mais estimant qu’elle n’allait en rien dire quoi que ce soit qui ne soit point déjà connu et reconnu, la jeune femme reprend et se reprend. ❧ Ma mère n’est point née Lannister. Elle l’est devenue, par le mariage, tout comme elle est devenue Lionne, dans tous les sens du terme. Cela fut une question de détermination et d’ambition, pour elle, mais si Père l’avait voulu, il aurait pu la freiner et l’entraver, sans avoir à s’en expliquer, en tant que Roi. Mais ce n’est point ce qu’il a choisi de faire. Il lui a fait confiance, et il a su reconnaître à quel point, au-delà du simple titre, elle ferait une excellente Reine. ❧ Dès lors, c’était aussi à Loren que Megara se devait d’être reconnaissante. Et elle l’était. Tout comme elle était un regard biaisé sur la situation, en tant que fille des deux principaux intéressés, ne pouvant les observer autrement qu’avec les yeux de l’amour, compte tenu de l’affection mutuelle et réciproque qu’ils se portaient, et compte tenu des parents qu’ils étaient et continuaient d’être pour elle.
Peut-être, sans doute, même, accordait-elle peu d’égards aux tenants et aboutissants dans toute cette affaire de pouvoir entre ses parents. Sans doute, aussi, s’asseyait-elle sur les nombreuses tergiversations et tractations qui avaient eu lieu, entre eux. Mais sans doute, surtout, ignorait-elle bon nombre de choses concernant tout ceci. Mais elle ne pensait point que cela pourrait effaroucher son interlocutrice, ni la mettre sur la retenue, puisqu’elle s’était tout de même suffisamment montrée mesurée dans son choix de mots, pour ne point y mettre d’émotions trop personnelles. Finalement, son attention se porta assez rapidement sur autre chose dès lors que la Bieffoise extirpa de sa ceinture une sorte de pochette, avant de lui en présenter le contenu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fut surprise ! Non point par l’acte en lui-même, car les présents et les cadeaux s’échangeaient parfois entre Royaumes, surtout dans le cadre d’une volonté, de part et d’autre de la frontière, d’apaiser les rixes passées, pour le bien et la prospérité de tous. Mais il fallait bien avouer que le présent en question était plus que personnel, et que Megara se doutait bien, à entendre le descriptif qui lui en était fait, qu’il n’avait pas été sorti de nulle part en dernière minute parce qu’il fallait bien trouver quelque chose. Alors elle resta sans voix, quelques instants. Littéralement. Finissant finalement par ouvrir des yeux un peu plus ronds que d’habitude, non sans porter l’une de ses mains sur sa poitrine, elle ferma un instant les yeux en secouant un peu la tête. ❧ Lady Ghabrielle, je … Je suis sincèrement touchée, vraiment, mais … Etes-vous sûre de vouloir vous défaire d’un tel bijou ? Votre frère … Il me semble que vous avez au moins un frère, n’est-ce pas ? Votre frère pourrait vouloir revendiquer ce collier lorsqu’à son tour, il aura une fille ? ❧ Megara doutait fort qu’une nouvelle guerre puisse éclater rien que pour un bijou, mais elle ne souhaitait tout de même en rien être responsable de futures tensions pour une chose somme toute aussi futile.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Jeu 2 Juin - 5:26
La jeunesse et l'apprentissage de Ghabrielle était divisé en deux, avant et après la mort de sa mère. Avant sa mort, Ghabrielle recevait la meilleure éducation de jeune fille que la riche maison Rowan pouvait lui offrir. Elle n'était pas consciente de la chance qu'elle avait, mais elle le découvrit une fois que sa mère a quitté le portrait. Son père était devenu froid, le but de son éducation n'était plus de devenir la fleur de Boisdoré, mais une future femme obéissante. La qualité et le contenu de son éducation ne changea pas beaucoup, mais l'objectif était changé à jamais. Ce fut une source de conflit longtemps, même aujourd'hui Ghabrielle n'est pas la femme que son père souhaitait avoir élevé. Son oncle Edmun l'a certainement éduqué à sa façon, il lui a appris des choses qui l'intéressaient vraiment. Edmun Rowan est l'un des plus grands épéistes que le Bief a eu la chance d'avoir. Si sa famille voulait d'une lady, Edmun faisait d'elle un guerrier. Et il avait réussi, Ghabrielle avait vaincu le grand Edmun Rowan au Tournoi de Boisdoré, un moment inoubliable. Son père représentait l'obstruction du monde des hommes à ses yeux et Edmun, la capacité à reconnaître la force du sexe féminin.
Elle avait entendu parler de sa mère, de son refus de plier à qui que ce soit. Une chose qui lui a apporté beaucoup plus de tourment que de liberté. L'histoire se répétait visiblement, puisque certains ont toujours dit que Ghabrielle est identique à sa mère. Chaque trait du visage et son attitude rendant le conseil de Boisdoré fou. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à la mince cicatrice lui traversant les lèvres. Cette marque que possède son visage, cette marque que celui de sa mère n'avait pas. Le genre de cicatrice qu'aucune lady ne possède. Elle bougea ses lèvres en y pensant, mais s'arrêta subitement. Souhaitant éviter l'attention sur ce détail. La bieffoise l'écouta avec attention et intérêt. Ce que Megara disait était vraie, malgré sa frustration face à l'état de ce monde, il était mal de généraliser. Son père, son roi, ce ne sont pas des hommes qui les représentent tous. La mention de la Reine la captiva aussitôt. Elle ne l'avait vu que pour un bref moment, une femme qu'elle ne connaissait que de réputation. Il était fascinant d'entendre la perspective de la fille de "la Lannister", comme l'appelait son père. Elle trouvait intéressant que Megara faisant une différence entre devenir Lannister et devenir Lionne. Ce qui était dit à propos de Jordane Lannister était donc vrai, cette femme menait avec une poigne de fer, ou plutôt des griffes dorées. Si c'était là l'image que Megara avait de sa mère, Ghabrielle percevait presque une femme pareille comme une divinité. Elle avait eu la chance de croiser le Roi Loren également, un homme qu'elle ne pouvait juger. Il semblait gentil, certainement. Et apparemment un homme capable de reconnaître la valeur dans le sexe féminin lui aussi. Les Lannister méritaient bien leur réputation, une famille pleine de surprise.
La réaction de Megara face au cadeau qu'elle lui offrait la fit rougir. Elle ne pensait jamais qu'une princesse pourrait prendre un cadeau qui vient du coeur et reconnaître la valeur sentimentale qui l'habite. Non pas parce qu'elle ne croit pas en la sensibilité de la royauté, mais plutôt parce qu'elle imagine qu'une princesse doit en posséder tant... Il est difficile d'imaginer qu'un de plus puisse avoir un effet. Ghabrielle était tellement surprise par sa réaction que ce fut son tour d'être sans mot pour un moment. Un sourire amusé envahissait son visage en écoutant les questions que lui posait la jeune femme. Elle lui répondit avec douceur "Ce collier est donné, pas réclamé. Certaines de ces femmes ont attendu longtemps avant de s'en séparer, d'autres sont décédés sans jamais le donner. Le flambeau derrière l'objet est quelque chose que l'on doit donner, acquérir le collier ne vaut rien sans le flambeau qui l'accompagne. La première inscription fut faites à une époque où la maison se considérait presque comme une maison Ouestrienne, c'est ici que devrait être ce bien. Vous êtes la meilleure personne qui puisse avoir ce flambeau. La maison Rowan ne cherchera jamais à vous en dérober, c'est à vous." Elle retira ses mains du collier afin de laisser Megara en faire ce qu'elle souhaite. Ses paroles étaient sincère. Après tout ce qu'il s'était produit entre le Bief et l'Ouest, il était juste de dire qu'elle prenait la bonne décision.
Elle croisa ses doigts, serrant ses mains sur ses cuisses en continuant "C'est un hommage aux femmes fortes et ce qu'ils ont fait d'important, le genre de choses qui ne seront jamais inscrites dans les livres d'histoires. Nous nous passons donc notre propre livre d'histoire, celui des pages jamais écrite. Vous allez certainement accomplir des choses qui ne seront pas écrites, c'est la chance de transmettre l'une d'entre elles. Ce serait également le plus grand honneur que de vous voir un jour y ajouter quelque chose qui vous tiens à coeur." Il semblait logique que son inscription soit celle de cette rencontre même. C'était la page qui ne sera jamais écrite, celle où la Lannister a reçu le collier de la part de la Rowan. Le coeur de la fleur, bien que tout petit, contenait une inscription simplifiée de l'emblème du Spectre. Chacune de ces femmes voulaient éviter d'être oublié et Ghabrielle avait le même souhait. Elle ajouta en souriant "J'ai eu la chance de croiser votre mère, votre altesse. Celle-ci aurait surement besoin d'un collier dédier à elle seule, j'en suis certaine. Ce que vous décrivez entre le Roi et la Reine démontre très bien votre point. En espérant que des hommes aussi remarquables que le Roi deviennent chose courante, tant pourrait être accompli. Vivement le jour où une femme n'aura rien à ajouter à ce collier." Elle termina, particulièrement ravie de la réponse positive qu'avait Megara. Il n'y a rien de plus plaisant que de faire plaisir, d'apporter un peu de bonheur. C'est certainement une valeur de Ghabrielle. Un cadeau était fait, un flambeau était transmis.
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Mer 13 Juil - 23:27
Depuis qu'elle était née, nombreux avaient été ceux qui avaient trouvé qu'il était de bon ton de lui offrir quelque présent. Le plus souvent, cela ne lui avait pas été personnellement destiné à elle, Megara, au vu des nombreux ratés auxquels elle avait assisté, comme ces fois où elle s'était vu offrir d'ennuyeux livres emplis d'ennuyeuses histoires sur d'ennuyeuses jeunes filles tombant amoureuses d'ennuyeux jeunes hommes, ou lorsqu'elle en venait à aller déposer à la salle des trésors et coffres royaux un énième tableau censé représenter un lion, emblème héraldique des siens, alors que l'animal ressemblait plus à un gros chat auquel on aurait ajouté à la va-vite une crinière mal peignée et mal peinte. Tout ceci, la jeune femme savait qu'elle l'avait bien souvent dû à son titre et à son rang plutôt qu'à la personne qu'elle était intimement et personnellement, en attestait le manque de personnalité et de personnalisation. Sa sœur aurait pu recevoir la même chose, et cela avait bien souvent été le cas, que cela n'aurait rien changé. Mais elle avait toujours tout accepté en souriant, même si, la plupart du temps, cela n'avait été que de son sourire princier, celui qui, lui non plus, n'avait rien d'intime et de personnel, et qu'elle s'entraînait depuis petite à parfaire, devant sa glace. Un sourire qui n'était pas foncièrement faux et mauvais, mais qui ne revêtait pas pour autant de grandes onces de sincérité et de réelle affection. Mais il y avait eu ces fois où un présent lui avait réellement plu, loin, alors, d'aller prendre la poussière parmi les trésors royaux. Et ces fois, aussi, où elle avait bien senti qu'on avait voulu lui plaire à elle, en tant que Megara, en cherchant à lui offrir quelque chose qui lui ressemblait et/ou était supposé lui convenir, sans que cela ne soit du vu et revu et sans que Nymeria ne reçoive un équivalent plus que semblable. Malheureusement, il fallait bien reconnaître que, la plupart du temps, ce genre de présents émanait de personnes qu'elle connaissait réellement, pour faire partie de sa plus ou moins proche parenté, ou pour appartenir au cercle de ses amis ou à celui de son frère, de sa sœur ou de ses parents. Trop rarement avaient été les nobles et les courtisans qui, extérieurs à son cercle d'intimes, avaient voulu prendre le temps d'au moins essayer de s'intéresser à elle pour la jeune femme et non simplement la Princesse.
Toutefois, sans doute Megara pouvait-elle s'estimer heureuse d'avoir été si souvent l'objet d'offrandes, de présents et de cadeaux, parfois valant financièrement chers car, après tout, elle ne pouvait tout de même pas se plaindre là où d'autres ne recevaient rien du tout. Et puis, elle avait souvent été déçue et blasée, certes, mais très rarement offensée, voire effrayée. Fort heureusement, tout ceci ne coïncidait pas avec ce qu'elle ressentait et appréciait face à la présente attention de Ghabrielle Rowan. D'une certaine façon, l'objet en lui-même, bien que précieux, valait bien moins que la symbolique et le message qu'il revêtait. Car il était de ces objets qui, financièrement, ne valait que quelques espèces sonnantes et trébuchantes, mais qui n'avait autrement pas de prix. Megara en possédait déjà plusieurs, de tels objets, comme l'épée de bois ne payant pas de mine qu'il avait un jour pris la folie à Lyman de lui tailler dans un morceau de bois, là où la lame n'était pas droite ni même régulière, là où l'épée ne lui avait jamais vraiment servi. Ou encore, il y avait le chaton devenu aujourd'hui chatte bien duveteuse, présent lui venant de son Oncle maternel, Rickard, ramenée directement de Crakehall et, d'après l'héritier de la Citadelle, issue d'une longue lignée descendant tout à la fois des plus beaux spécimens félins du Royaume que des meilleurs chasseurs de souris de tout le Continent. Ce qui, ironiquement, pouvait offrir un certain écho à cette légende disant que pour conquérir tout à la fois la Couronne, la Forteresse royale et la main d'une princesse Castral, Lann le Futé avait utilisé des souris qu'il avait introduite au sein de l'enceinte royale ... Quoi qu'il en était, on ne refusait pas un présent, et surtout pas quand la portée symbolique qu'il revêtait était aussi forte que le lui indiquait Ghabrielle Rowan. Alors elle inclina la tête et commença à bien observer chaque des ajouts bijoutiers additionné depuis toutes ces générations de femmes, tout en continuant de prêter une oreille attentive aux propos de son interlocutrice.
D'une certaine façon, ce fut l'évocation de sa mère qui la sortit quelque peu de sa phase d'observation, alors qu'elle releva brutalement les yeux pour de nouveau croiser le regard de la Bieffoise. Oh, à ce qu'en savait Megara, un tel collier devrait bien pouvoir s'entourer en plusieurs tours autour du cou de sa mère, bien qu'il y avait assurément une grande part d'opinion biaisée et partisane dans sa façon de raisonner car, après tout, elle ne pouvait observer Jordane Lannister qu'avec le regard énamouré d'une fille envers sa mère. Une mère à qui elle devait tant, depuis toute petite, alors qu'une telle vérité demeurait encore exacte aujourd'hui, alors qu'elle était elle-même devenue mère. ❧ Son Altesse Jordane Lannister, Reine des Terres de l'Ouest, ne cesse de produire autour d'elle une aura en poussant plus d'un à percevoir en elle toute la grandeur de son être. Même si, je vous l'assure, plus vous passeriez de temps avec elle, plus elle ne cesserait de vous laisser avec la sensation de l'avoir pourtant tant sous-estimée, malgré tout, lors de votre première rencontre ... ❧ Un certain sourire haussa l'un des coins de ses lèvres, à mi-chemin entre un amusement nostalgique et une réelle fierté filiale. ❧ L'Ouest lui doit beaucoup, et nous sommes tant chanceux de pouvoir nous enorgueillir du fait que notre Royaume peut s'appuyer sur deux solides figures monarchiques. ❧ Elle s'interrompit un instant, songeant au fait que, dans le fond, sans doute était-ce sa mère plus que son père qui dirigeait le Royaume d'une main de fer. ❧ Viendra un jour où le Roi mon père ne sera plus, mais j'ose à espérer que mon frère et moi saurons alors marcher dans ses traces et être un héritage suffisant à l'homme et au monarque qu'il aura été. Mais, encore une fois, je suppose que ma mère ne laissera jamais la possibilité qu'il puisse en être autrement ! ❧ De nouveau, elle sourit, non sans hausser quelque peu la tête de droite à gauche, tout à la fois amusée et quelque peu effrayée par le sermon que pourrait lui tenir sa mère si elle ne savait être à la hauteur.
Spoiler:
Ce délai de réponse ...
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Lun 26 Sep - 17:02
Ghabrielle remarqua aussitôt la manière de laquelle la princesse Megara observait le cadeau qu'elle lui avait tout juste offerte. C'était une image qui lui faisait chaud au coeur, certainement. La mort de sa mère avait marqué un changement notable au titre de "Lady de Boisdoré." Il y avait à présent cacophonie, là où il y avait autrefois harmonie. Il n'y avait plus de Lady comme il y en avait auparavant sous leur toit. Sylva Rowan était née Reyne et bien qu'elle offrait tout son coeur à sa famille, il n'y avait pas là une personne qui puisse comprendre cet objet. Elle était sa belle-mère, mais aucunement une mère, plus proche d'une grande soeur peut-être. Elle n'était tout simplement pas une Rowan et si le bien précieux devait aller à quelqu'un, il irait à quelqu'un qui valorise l'héritage d'un tel objet.
Megara Lannister était parfaite pour celui-ci et Ghabrielle ne pouvait qu'être ravi qu'elle y soit si intéressée. Lui faire cadeau de ce collier, c'était aussi sa façon d'affirmer qu'elle choisissait d'être qui elle est. Une façon de renoncer aux attentes posées sur elle par les traditions de ce monde. Elle ne voulait pas partager sa vie avec un homme et, par conséquent, elle n'aura jamais d'enfant qui puisse hériter de ce collier. Aldus pourrait un jour avoir une fille, mais le geste était symbolique à sa façon. C'était le tour à quelqu'un d'autre de transmettre cet héritage.
Lorsqu'elle croisa le regard de la jeune Lannister où un sourire venait tout juste d'apparaître sur ses lèvres, le sourire de Ghabrielle se vit ensoleillé et son regard se fragilisa. La bieffoise n'avait jamais réellement eu la chance de connaître sa mère. Observer une fille discutée de sa mère ainsi ne pouvait que la fasciner. Une bonne once d'envie, une pincée de jalousie sans amertume. Elle l'écoutait avec attention. Sa mère était sa plus grande perte, mais également sa plus grande motivation. Seule, isolée, abandonnée, un destin si dur pour la femme gentille et douce qu'elle connaîtra si peu. C'était donc cela avoir une mère comme Jordane Lannister ? Megara, comme tous les Lannisters, ne manqueront clairement jamais d'inspiration, Ghabrielle n'en avait aucun doute.
Elle lui déclara avec sincérité "Je n'ai aucun doute que vous saurez le faire. Je dois admettre que malgré tout... je comprends tout à fait ce que vous voulez dire par rapport à elle. La Reine de l'Ouest, voilà une personne très intimidante. Trop intimidante pour moi. Lorsque je parviens à régurgiter un "oui, madame", je considère l'interaction un succès !" Terminait-elle en poussant d'un petit rire. La bieffoise n'avait jamais croisé de Roi ou de Reine avant Loren et Jordane Lannister tout récemment. Megara était la première princesse avec qui elle ait parlé, le premier membre d'une famille royale avec qui elle avait une véritable conversation. Si la beauté dites des Lannisters étaient vraies, le commun du peuple resterait surpris de ce que Ghabrielle découvrait en ce lieu : la famille royale est humaine comme tout le monde. Chaque membre possède ses forces et ses faiblesses, ses aspirations, ses talents et même ses peurs. Malgré le statu presque divin conféré par un trône, la brunette voyait en Megara une amitié à construire, une amie avec qui l'on peut dire les vraies choses. C'était bien une chose qui lui avait manqué en grandissant dans une famille remplie d'hommes.
Ghabrielle élabora ce qu'elle cherchait à lui communiquer "Je crois qu'il y a beaucoup de manière d'être forte et beaucoup de façon de vivre..." Elle pesa ses mots, Megara était une princesse après tout "Ce que j'essaie de vous exprimer, c'est que votre force soit pareille ou différente à votre mère, je suis certaine qu'elle sera toutes aussi valide. Je ne peux imaginer ce qu'un avenir comme celui-là représente ou le poids qu'il peut y être accroché, mais j'ai l'audace de prédire que vous serez exactement qui vous aurai besoin d'être le jour où le poids de ses attentes se présentera à vous." Elle se sentait presque folle de prendre le droit de parler ainsi, mais elle ne pouvait pas non plus être passive. La passivité était probablement la routine de tout les jours pour la princesse, un titre plutôt qu'une personne. Un honneur dont elle ne pouvait imaginer la lourdeur. C'était bien la façon dont le père de Ghabrielle lui avait dit de se comporter, mais aux enfers avec de telles instructions "Même si j'ai à peine connue ma mère, je crois que je porte peut-être moi-aussi des attentes jamais spitulé. La liberté et vivre parmi ceux qui nous acceptent, ce sont des choses auxquelles elle n'a pas réellement eut droit. Sa quête est maintenant la mienne, un flambeau tout aussi unique que ce collier."
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Jeu 13 Oct - 19:47
On devait respect et déférence à ses aînés. C'était en tout cas ainsi qu'avait été élevée Megara, un concept qui représentait tout de même un certain poids sur les épaules, de par le fait que les aïeuls de la jeune femme n'étaient tout de même pas n'importe qui. Elle se savait héritière d'une longue lignée de figures royales, qui avaient choisi, pour consorts, des êtres non moins dotés de capacités et de qualités. Certes, le plus souvent, il avait tout de même s'agit d'unions arrangées, plutôt basées sur le prestige et la nécessité de se tisser et de s'entretenir des alliances, mais les Lions avaient su suffisamment rugir, à plus d'une reprise, pour ne tout de même point se trouver lier jusqu'au tombeau avec des êtres dont la seule force était leur patronyme. Il n'y avait qu'à poser les yeux sur les deux dernières épouses royales de l'Ouest pour saisir tout l'enjeu que cela pouvait représenter, tout autant que le discernement et la pertinence des choix faits. A moins qu'il ne s'agisse de la chance, guidée par la main généreuse et bienfaitrice des Sept ? Quoi qu'il en était, Megara se savait pouvoir être fière d'être la fille de Jordane Crakehall et la petite-fille d'Arcissia Farman, tout autant qu'elle était aussi la petite-fille de Katryn Marpheux. Un bien beau pedigree, sans nul doute, mais qui, une nouvelle fois, n'avait pas été sans causer nombre de prises de conscience précoces quant aux pas prestigieux dans lesquels elle se devait de marcher, sans faire honte à qui que ce soit. Et, bientôt, son frère, futur roi des Terres de l'Ouest, se devrait sans doute de convoler en justes noces avec une femme qui se devrait d'être en mesure d'assumer la future charge consort qui lui reviendrait. Mais qui que puisse être l'heureuse élue, et aussi grandiose, éloquente et forte pourrait être se révéler, jamais Megara n'aurait à porter le poids de son héritage à elle, car elles figureront sur la même ligne de l'arbre généalogique, sans rapport ni lien de filiation. Ce poids là, futur, serait porté par les futurs neveux de la Princesse, aussi nombreux puissent-ils être pour le bien et l'avenir du Royaume. Là où il serait de toute façon fort probable qu'elle devienne à son tour cette jeune épouse qu'on aura choisi pour son nom et l'alliance royale qu'elle représenterait. Des temps semblables n'étaient point encore arrivés, mais Megara savait que cela ne saurait tarder. Après tout, c'est au même âge de 15 ans que Jordane était devenue l'épouse de Loren ...
Préférant ne point songer à tout cet héritage familial et au sort qui pourrait l'attendre, la jeune fille se focalise de nouveau sur la conversation en cours. ❧ Mère est plus que consciente de l'effet qu'elle produit. Il le faut, afin de pouvoir s'en servir à son avantage, toujours ... ❧ Le petit sourire qu'esquissa la Princesse était tout autant chargé de douceur quant au fait de songer si affectueusement à sa mère, et également d'une pointe de mélancolie. Le fait était que, oui, un jour, elle devrait quitter le giron maternel, une perspective qui l'effrayait quelque peu. Dans le même temps, il fallait bien reconnaître qu'elle savait que, pour un jour pouvoir escompter ressemble à Jordane, le chemin qu'il lui restait à parcourir dans la vie était encore long et bien sinueux. Tout comme elle avait conscience du fait que les armes que pouvait utiliser sa mère, elle n'avait pas la sensation de toutes les posséder. Quoi qu'il en était, les mots qu'elle recevait de la part de la Bieffoise la touchait réellement et sincèrement, pour peu qu'ils ne soient chargés d'aucune manœuvre de manipulation et de vile flatterie. Megara savait combien son frère, et même sa sœur, étaient plus doués qu'elle pour se départir de candeur et de naïveté. Cependant, elle imaginait bien que sa mère était parfaitement informée de où elle était et avec qui, alors elle se dit que si réel danger il y avait concernant Ghabrielle Rowan, on serait venu les interrompre dès le premier instant. Ou alors, on n'aurait même pas laissé la rencontre débuter. ❧ Puisses les Sept vous entendre et me faire emprunter cette voie là. J'ai écouté et appris au mieux tous les enseignements que l'on m'a prodiguée, alors sans doute ne tient-il qu'à moi de savoir les mettre à l'épreuve en temps voulu. ❧ Ce qui était sans doute bien plus facile à dire qu'à faire, car entre théorie et réalité, il y avait un gouffre, parfois même plusieurs, et ceux-ci pouvaient s'avérer d'un abysse sans fond ...
Toutefois, Megara avait tout de même suffisamment été bien élevée, et ce très tôt, dans l'art de la courtoisie, du respect et de la politesse. De sorte à ce qu'elle ne manqua pas la référence au deuil porté et vécu par son interlocutrice. ❧ Je n'ose imaginer ce que ce fut, pour elle ... Tout comme je n'ose imaginer le chemin escarpé et douloureux qui doit être le vôtre depuis son trépas. S'il arrivait un sort si similaire à ma propre mère, dans la précocité de son décès, je ... ❧ Ce fut plus fort qu'elle, mais elle sentit l'émotion menacer de lui étreindre la voix, la poussant à fermer les yeux, un instant, pour ne les rouvrir qu'après avoir chassé les visions cauchemardesques qui commençaient à naître au sujet de fins funestes. Se reprenant, la jeune femme tenta de faire bonne figure et de taire sous le masque princier les peurs enfantines et humaines. ❧ Il existe en cette forteresse de nombreuses cours intérieures, baignées d'interstices suffisamment lumineux et ensoleillés pour permettre à la nature de reprendre ses droits en ce lieu pourtant si minéral. L'une de ces cours accueille un arbre majestueux, au sujet duquel les avis divergent quant à savoir s'il fut planté de la main de l'Homme ou bien de la main des Dieux. Il est coutume d'en faire bouture qui sera ensuite plantée le long de la route menant à Port Lannis, en mémoire à ceux qui nous ont quitté. Peut-être ... Peut-être pourrais-je demander à ce qu'il vous en soit remise une ? ❧ On ne lui refuserait pas cela, car s'il était bien plus commun d'honorer ainsi les membres de la famille royale qui avait été rappelés par les Sept, la jeune femme savait que l'on avait tout de même procéder à un tel rituel suite au siège de Castral Roc, pour honorer celles et ceux qui, parmi la domesticité, avaient payé de leur vie leur dévotion à la Couronne et aux Lannister.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Jeu 2 Mar - 2:19
Ce que décrivait Megara était parfaitement logique. Une femme comme Jordane ne peut opérer sans connaître ses forces et ses faiblesses. Ghabrielle se demandait malgré tous si cette Reine intimidante savait exactement l'étendue des effets qu'elle pouvait avoir sur le monde qui l'entoure. Une certaine culpabilité habitait la jeune bieffoise face à sa perception de cette femme grandiose. Il n'y avait aucun doute qu'elle échouerait la moindre interaction tentée. Megara, elle, était tout le contraire depuis le premier moment. Chaleureuse et gentille, elle offrait le même confort que celui offert par le soleil aujourd'hui haut dans le ciel. Elle ne pouvait l'imaginer intimidante, mais ce n'était pas là une critique. Il y avait une pureté et une douceur chez elle que l'on ne retrouve pas souvent chez les gens dans des positions comme la sienne. Si l'égo monte parfois à la tête des plus puissants, Megara était intacte de ce genre de comportement.
Ghabrielle reconnaissait un fait bien évident dans les prochaines paroles de Megara. L'éducation, autant officielle que celle que nous offre la vie, définissait l'éventail de possibilité devant nous. L'apprentissage de lady qu'avait suivi la bieffoise l'aidait à Castral Roc, mais ce fut son entraînement au combat qui fut le seul apprentissage de valeur à Essos. Il n'y avait aucune rencontre de la sorte lors de son temps là-bas, aucune princesse ou reine. Il n'y avait là que des brutes et des femmes mystérieuses.
La sympathie de Megara face au sort terrible de Karia Rowan, ainsi que la souffrance que cela avait pu engendrer chez Ghabrielle, cela la touchait droit au coeur. Elle avait souffert presque toute sa vie et si la présence de sa mère n'aurait peut-être rien changé, elle aimait croire que cela aurait fait la différence. Son père était un homme si différent avant cet événement tragique, peut-être qu'il aurait été un bon père. Cependant, c'est une réalité qu'elle ne connaîtra jamais, des mystères sans réponses. La réponse au questionnement que suggérait Megara la troublait visiblement. Un trouble dissipé rapidement par une offre qui surprenait la bieffoise au plus haut point. Le Bief l'avait écrasé, voir traumatisé de nombreuses façons. Elle n'y avait jamais vu un chez elle, le Bief a toujours simplement été là où elle se doit de vivre et là où sa mère fut enterrée. Essos lui avait offerte une liberté nouvelle, mais également des horreurs qui lui avaient offert amplement de cauchemars. L'Ouest était si différent... Elle ne pouvait pas comprendre comment c'était possible, que d'être traité comme une personne purement et simplement. L'Ouest avait les défauts que possède tous royaume avec une hiérarchie sociale, mais Ghabrielle n'y était pas brutalisée. Elle se savait étrangère et savait très bien ce dont le Bief était coupable. Megara démontrait une gentillesse invitante malgré tout, l'Ouest ne lui avait offert que du confort depuis le premier jour. Elle n'avait jamais été du genre à vouloir se battre ou mourir pour une bannière, pas même celle de la maison Rowan. Cependant, la maison Lannister serait celle pour laquelle elle se battrait si un jour le choix lui serait imposé.
Le visage de Ghabrielle devint ému dès la dernière parole de Megara. C'était là un geste si important à ses yeux. La princesse ne le savait pas, mais elle lui offrait ce que son père lui avait refusé à elle et ses frères. Elle lui offrait de faire réellement le deuil et de laisser en paix sa mère qui l'avait quitté trop tôt. Lucian Rowan n'était pas un homme qui supportait le concept de deuil, il les avait tous poussé à aller de l'avant au lieu d'adresser la perte. Megara adressait cette perte alors qu'elle connaissait à peine Ghabrielle. Sans aucun doute l'un des gestes les plus gentils qu'une personne ait posés envers la bieffoise de Boisdoré. Son visage réjouit quelque peu et ses yeux devinrent vitreux, elle tentait de contenir l'émotion alors qu'un sourire apparu sur son visage. Elle hocha de la tête au lieu de dire oui, pour éviter d'exposer ses sentiments davantage. Elle inspira profondément et ajouta "Ce serait un honneur si grand. Je... ne saurais vous remerciez suffisamment pour un tel geste. Je..." La bieffoise regarda ses mains, elle ne savait pas comment exprimer la montagne d'émotions qui l'habitaient. Elle serrait ses doigts, ne sachant les garder en place.
"J'ai toujours été en quête de cette idée, être à sa place. Je ne l'ai jamais réellement ressenti dans le Bief. J'ai cru pour un moment l'avoir trouvé lors de mes voyages à Essos, mais ils ne furent que des mirages dans un désert vaste de possibilité. Depuis ma toute première visite des terres de l'Ouest, à l'âge de huit ans, votre royaume a toujours su m'ouvrir les bras. Inexplicablement, je ne peux qu'associer votre royaume avec l'idée d'être au bon endroit. C'est... surement un sacrilège venant d'une étrangère... loin est mon but de vous embarrasser avec mes pensées. Il est simplement important pour moi que vous sachiez que votre gentillesse et votre douceur face à une étrangère telle que moi fait honneur à tout le bon que j'ai toujours perçu envers votre royaume." Le regard de Ghabrielle quitta ses mains et remonta pour regarder le visage de Megara. "Je n'ai que peu de mémoires de ma mère, c'est vrai. Mais elle a bien eu le temps de m'apprendre à valoriser la bonté, la reconnaître et lui répondre adéquatement. Je... je crois que ce que je cherche à dire est que la terre où cet arbre est planté compte pour moi et si le jour vient où je peux faire quoi que ce soit pour la défendre, je serai là, je répondrai à l'appel et l'entreprise que j'ai eue l'opportunité de fonder répondra à l'appel elle aussi."
L'embarras grandissait, elle repositionna ses cheveux bruns derrière son oreille et se racla la gorge. Elle regrettait, mais elle ne regrettait pas, puis regrettait à nouveau. Peut-être que les sentiments d'une personne de son origine envers le royaume de la princesse était déplacé. Elle espérait malgré tout que sa sincérité était visible. "Je ne prétends aucunement qu'une femme de votre rang et statu puisse un jour avoir besoin d'une personne comme moi. Surtout pas une personne provenant d'un royaume coupable de tant de mauvaises décisions. Je n'ai pas tant à offrir, c'est vrai, mais le peu que j'ai... fera tous pour ne jamais vous laisser tomber."
Invité
Invité
Sujet: Re: La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ❧ Ghabrielle Lun 28 Aoû - 19:31
En ce monde où le chemin pouvait d'autant plus se révéler escarpé dès lors que vous figuriez parmi les strates élevés de la société, il était important de mesurer chaque pas et de prendre soin de réfléchir avant d'agir. Non point pour rester statique et pour attendre passivement que d'autres que vous vous ouvrent la voie, ou qu'on décide pour vous du chemin à emprunter, mais plutôt pour ne pas se précipiter, commettre un impair et basculer dans le vide. Les effets de tels empressements étaient d'autant plus dramatiques lorsque vous entrainiez dans votre chute des êtres proches et aimés, ou bien encore lorsque les conséquences étaient également pesantes sur les épaules et vies de ceux que vous étiez censé vous même guider et protéger. De par son statut, Megara se savait correspondre à ce groupe de personnes qui se devaient, plus que tout autre, faire preuve de retenue, de clairvoyance et de patience, bien qu'elle était loin de se penser grande sage en mesure de pouvoir se reposer sur ses acquis et ses expériences en toute sérénité. Certes, elle n'était pas une balbutiante Princesse débutante, mais elle était loin d'avoir atteint un âge canonique ou d'avoir eu à traverser suffisamment d'épreuves pour s'estimer suffisamment expérimentée et donc exemptée de prévoyance. Toutefois, avancer sur la voie ne revenait pas à n'avoir devant soi qu'un seul chemin. De la même façon, se montrer suffisamment ouverte pour ne point froisser, vexer ou trop s’annihiler qui que ce soit ne revenait pas à se montrer ouverte et joviale avec tout le monde. Il s'agissait plutôt d'entrouvrir juste ce qu'il fallait la porte et de se montrer cordiale et polie. C'était en quelque sorte de cette façon là qu'elle se comportait avec Lady Ghabrielle Rowan. Elle était Bieffoise de son état, et également fille d'une Grande Maison du Bief. Cela exigeait donc suffisamment de tact et de doigté, tout comme cela nécessitait d'aller au-devant des réticences qu'elle avait hérité de ce temps où son Royaume avait manqué de ployer face à son voisin, en cette guerre qui avait coûté la vie à son grand-père le Roi Arwin Lannister tout autant qu'aux filles de ce dernier. De quoi projeter sur le trône son père Loren à un âge où il aurait dû pouvoir encore ne rester que le prince héritier. Et de quoi, également, faire d'elle-même l'unique Princesse du Roc, jusqu'à la naissance de sa cadette, ses tantes ne pouvant désormais plus prétendre à ce titre, ayant rejoints leurs ancêtres.
En soi, une bouture d'un arbre représentait peu. Ce n'était qu'un morceau de végétal, un rameau fait de bois et de feuille. Cela valait peu, sauf en de rares exceptions, quand l'essence de l'arbre était devenue rare ou que sa provenance était lointaine. En ce qui concernait l'arbre en question, Megara était bien incapable de se prononcer sur sa variété tout autant que sur son âge véritable. Légendes et rumeurs avaient les reins solides lorsqu'il s'agissait de glorifier quelque sujet, tout comme lorsqu'il s'agissait d'ancrer dans le présent des onces de pouvoir et de prestige que l'on voulait prétendre héritier de l'ancien temps. Mais elle était certaine que sa symbolique, prétendue ou réelle, était justement plus précieuse que son incarnation véritable. Demander à obtenir une bouture ne coûterait rien, et on ne lui demanderait nulle explication. En revanche, elle se disait que cela en valait la peine, car le geste qui serait fait en direction de son interlocutrice représenterait une main tendue d'un certain poids, mais qui n'engagerait à rien. En d'autres termes, une dépense minimale, voire quasi inexistante, pour des profits qui s'élèveraient forcément à bien plus, quels qu'ils soient. Du haut de son âge encore relativement jeune, elle espérait ainsi agir au mieux pour les siens autant que pour elle, afin de ne décevoir personne et de se prouver, à elle-même, qu'elle était parfaitement capable d'endosser les attentes et espoirs qui pouvaient déjà reposer sur ses épaules. Loin de se dire que la Bieffoise surréagissait face à une simple bouture promise, et étant réellement touchée par ce que cette dernière lui confiait, elle inclina la tête, un sourire poli aux lèvres. ❧ Le concept d'étranger m'a toujours paru paradoxal et contradictoire ... Il relève de l'idée de frontières, alors que celles-ci sont mouvantes, parfois si aisément franchies et détruites, et que l'Ouest n'a pas toujours eu la taille et le profil qu'il a aujourd'hui. Après tout, tous comme les autres puissances du continent, il est l'héritier de l'unification réalisée progressivement par une succession de rois, petit royaume après petit royaume, à une époque où cela revenait à rattacher ou à unifier sous une même bannière des êtres qui, jusqu'alors, étaient des étrangers les uns pour les autres. En tant que Lannister, je suis leur héritière. ❧ Elle était ainsi tout autant la descendante de Lann le Futé que des Castrals. Et si elle avait dû encore plus développer son idée, elle aurait tout à fait pu mettre en avant que, encore aujourd'hui, certains considéraient qu'était étranger à soi tous ceux qui n'était pas de votre sang. À l'heure où les mariages consanguins étaient réprimés par la Foi, à juste titre, c'était se parjurer soi-même, alors, que de contracter un mariage. Car il fallait bien aller chercher sa moitié dans une famille n'étant pas la vôtre ! Mais elle se garda de digresser dans un tel domaine, étant loin d'être suffisamment familière avec la native de Boisdoré pour parler de tout ceci, là où elle n'était de toute façon pas des plus à l'aise concernant le sujet du mariage. Y compris avec ses parents.
Fixant toujours Ghabrielle d'un regard doux, poli et patient, elle ne manquait pas pour autant les mots que cette dernière continuait de lui adresser. Il aurait été malvenu de se mettre à bailler ou de ne prétendre que l'écouter sans réellement le faire, car elle se doutait que la perte d'une mère n'était pas aisée, et que parler d'un être défunt ne l'était pas plus. Elle-même avait bien évidemment déjà perdu des proches, mais la grande majorité d'entre eux avait trépassé avant sa propre naissance, ce qui faisait que, ne les ayant connu, sa perception était différente. De plus, ce serait mal agir que de n'écouter que d'une oreille en songeant à être ailleurs, car en plus de ne pas du tout être dans son caractère, cela reviendrait à passer à côté d'une promesse quelque peu indirectement formulée. Celle de défendre la terre où serait plantée toute bouture qui lui serait offerte. Initialement, Megara n'avait pas pensé à ce que cette dernière prenne forcément racine dans l'Ouest, mais cela pourrait tout à fait se faire, d'autant plus si Ghabrielle entendait bien ne pas jeter ses paroles à la volée, sans sens et sans véracité. Se redressant quelque peu, comme piquée au vif par cette perspective des plus intéressantes, la jeune fille pencha quelque peu la tête de côté, geste instinctif qui était le sien lorsqu'elle songeait fortement à quelque perspective. Toutefois, elle crut ne pas bien comprendre ce à quoi se rapportait la référence à une entreprise que son interlocutrice aurait pu fonder, se promettant alors de chercher à s'enquérir un peu plus de cela. Pour peu qu'elle puisse trouver quelque information à ce sujet. Et puis, la promesse ne faisait que se confirmer, de façon plus concrète et plus directe, tirant alors la Princesse du silence qu'elle avait gardé pendant quelques instants. ❧ N'oubliez point qui est ma mère, d'où elle vient, et plus largement, n'oubliez pas d'où viennent toutes les épouses Lannister. Je suis née Princesse, certes, mais je suis pour moitié affiliée à une Maison qui ne porte pas de Couronne. J'ai donc appris à ne point oublier la valeur et le prestige qui doivent être conférées à toute lignée noble, de façon plus ou moins quantifiée. Or, vous êtes une Rowan. Votre parole tout comme votre personne ont un poids, un impact, du moins je le crois ... Je suis loin de pouvoir vous assurer tout savoir des Maisons qui ne sont point vassales de la Couronne de l'Ouest, mais votre patronyme a suffisamment raisonné dans l'Histoire pour que je puisse presque être certaine de ne pas le surestimer. ❧ Elle marqua un temps d'arrêt, comme pour se demander si elle ne mettait pas trop d'emphase et qu'elle ne se montrait pas trop protocolaire et diplomatique. ❧ Ce que je veux dire, c'est ... C'est que je ne requiers rien de vous, mais que ce que vous pouvez avoir à m'offrir, ou ce que vous pouvez vouloir m'offrir, je l'accepterais avec déférence et respect. ❧ Lui adressant un petit sourire, elle tentait, au mieux, de la rassurer tout autant qu'elle essayait de se décrisper elle-même, consciente qu'elle naviguait en des eaux souvent évoquées lors de son apprentissage et de l'instruction qu'elle avait reçu, mais au sein desquelles elle avait finalement peu souvent déjà nagé et évolué.
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
Messages : 7762 Membre du mois : 12 Maison : Lannister Caractère : Ambitieuse ♦ Naïve ♦ Attentive et vive d'esprit ♦ Nymphomane ♦ Curieuse ♦ Secrète ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Généreuse Célébrité : Gabriella Wilde