L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé]
Sujet: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Mar 22 Juin - 19:52
Le soleil se lève et illumine la forteresse de Castral Roc comme à son habitude. Il ne s’agit pas pour autant d’un jour comme un autre. Les esprits de certains ne pourront malgré tout se départir d’un brouillard épais. Le doute saisit les esprits, noue l’estomac et engendre inévitablement une certaine tension. Avant de prendre place sur son cheval de guerre, Gareth a tenté de soigner sa sortie des appartements privés. Il s’est fait un point d’honneur à quitter ses enfants et son épouse sans se laisser aller à des émotions perturbantes et négatives. Il n’a pas pour autant été facile de trouver le sommeil lors de la dernière nuit mais l’homme de Kayce a plutôt bien réussi sa sortie. Il avait auparavant pris le temps de longuement discuter avec la Princesse Megara sur les enjeux accompagnant cette déclaration de guerre, sur la détermination dont il faudra faire preuve. Logiquement, depuis que le Grand Maître de l’Ouest s’est levé pour s’équiper, et endosser cette armure sang et or aux épaules flanquées d’une majestueuse gueule de lion de part et d’autre, son expression faciale apparaît nettement plus fermée, sévère.
La troupe se met en marche et la poussière se soulève sur le trajet emprunté alors que Gareth peine à faire le vide entre ses tempes. Un silence marque le début de leur périple. Lord William Potter est présent dans le bataillon. Un homme qu’il a découvert progressivement, si bien que leurs trajectoires respectives n’ont cessé de se rapprocher jusqu’à aujourd’hui. Connu également par son épouse et sa sœur Alys, qu’il courtise, il représente lui aussi le renouveau ouestrien. Comme bien d’autres laissés derrière et d’autres avec lesquels ils échangeront une fois arrivés à bon port. Ils n’ont plus qu’à prouver que l’Ouest ne sera pas une victime collatérale de Westeros et que le Royaume des Lannister sera fidèle à son animal emblème. « Lord William, nous sommes ravis de vous compter parmi nous. »
Les chevaux avancent au trot, donc à une allure ni trop lente ni trop brusque. Pendant ce temps, Gareth se trouve à proximité de William et profite de l’occasion pour lui adresser quelques mots. Les regards des hommes sondent ce paysage rocailleux avec concentration. Il ne faut pas beaucoup plus de temps pour qu’une voix grave s’élève d’un ton mordant et sarcastique. C’est peut-être le signe que l’aventure débute enfin pour ces quelques épées de l’Ouest. « Je ne ferme pas la marche ! Il manquerait plus que l’on croise des Grands Lions et je n’ai pas envie d’y rester ! Pas tout de suite ! » Des Lions. Gareth n’a pas songé à cette éventualité depuis leur départ de Castral Roc. Il jette un rapide coup d’œil à l’arrière de la colonne où les hommes font mine de se chamailler brièvement sur le ton de la plaisanterie. Les possibilités sont faibles mais pas nulles. Pour le moment, certains se soucient de leur arrières mais ils en viendront vite à prendre davantage en considération l’horizon et ce qu’il se passe devant eux. « Hey, moins fort. Je vous rappelle que même si nous sommes en pleine campagne ouestrienne, nous devons avancer dignement. » C’est davantage le Grand Maître de l’Ouest qui s’exprime que le jeune Kenning. On ne peut pas dire qu’il est naturel pour lui d’adopter cette posture mais il n’apparaît pas exagérément tendu. Il ne faut pas longtemps pour que Gareth se rappelle l’importance de son rôle et qu’il risque d’être observé, épié, jugé par des hommes plus ou moins expérimentés. Ses cheveux flottant dans le vent, il se retourne vers William qui se tient toujours à côté et un peu moins causant que d’autres à première vue.
« Des inquiétudes, Lord William ? »
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Gareth Kenning
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Ven 16 Juil - 12:51
L’Eveil des Lions
William Potter & Gareth Kenning
Sur la route de la Dent d’Or, Royaume des Terres de l’Ouest, semaine 1 du mois 12 de l’année 1 de l’Ere des Luttes
L’heure du Grand Départ avait sonné. Et ce n’était pas plus mal ; ça coupait court à toutes les discussions, à tous les doutes. Il était temps d’avancer, de progresser droit sur nos adversaires et d’enfin savoir un peu mieux pour quoi exactement nous allions nous battre. Non pas que ça changerait grand-chose ; l’honneur nous engageait tous. Mais il n’en restait pas moins que je ne pouvais plus rien planifier pour mon avenir à court ou moyen terme. Nous avions eu beau échanger nos vœux en privé avec Alys, nous n’avions pas eu le temps de faire le mariage que nous avions souhaité produire, pas plus que nous avions pu nous projeter sur ce que serait Godric’s Hall à l’avenir. La période était chargée de nuages sombres sur notre avenir à tous. Ca m’inquiétait forcément. Je n’étais pas l’homme le plus courageux qui soit, de toute évidence, mais je m’en fichais du paraître et de mes propres démons intérieurs, ce qui comptait c’était avant tout que je sois en phase avec moi-même, avec mes convictions et avec mon honneur.
Je savais de toute façon que je n’étais pas le seul homme, le seul noble, à devoir abandonner fief et famille en construction pour aller me battre. C’était aussi le cas de mon ami, Gareth Kenning, et le moins que l’on puisse dire c’était que sa présence auprès de la troupe qui nous verrait partir serait déjà rassurante en soi. Je n’avais pas de chevaliers dans ma suite, étant déjà moi-même à peine plus que l’un d’entre eux. Mais j’avais des hommes d’armes, la plupart montés. Pas sur les meilleurs bidets qui soient, pas sur des hongres de belle taille, mais leurs rosses habituées aux patrouilles sur les monts brumeux entourant le Hall pouvaient se montrer diablement endurantes, et compenseraient leur manque de taille et de gabarit pour la bataille par plus de robustesse lors de leurs déplacements pour la campagne à venir. Lances au poing, les sergents montés portent haut le fanion à éclair jaune sur champ rouge.
La petite troupe de cavalerie progresse, jusqu’à ce qu’un cheval arrive plus vite que les autres à notre hauteur. Vêtu d’un manteau de mailles surmonté d’un surcôt aux couleurs de ma maison, je salue le mari de la princesse d’un signe de tête respectueux.
| Le plaisir est partagé Messire, soyez en assuré. Les hommes de Godric’s Hall n’auraient souhaité meilleur accompagnement que les hommes du Roi et ceux de Kayce. |
Je regardais à leurs montures…
| Même s’il est vrai que votre monte est bien meilleure que la nôtre ; je comprends mieux pourquoi les élevages de chevaux sont si réputés à Kayce, Messire. |
Mais notre attention est happée par quelques sergents dont la voix s’élève plus fort que celle des autres ; je ne distingue que quelques brides ; marche, lion, y rester… C’est gai, et j’ai du mal à garder quelques couleurs sur mon visage quand le sujet des grands lions de l’Ouest est évoqué. Je déglutis un rien, alors que le Kenning, après avoir rabroué quelques hommes sans méchanceté, me demande si je suis inquiet. Je ne dois pas passer pour un poltron auprès de mon futur beau frère, ça ferait quand même bien tâche…
| Hmmm, c’est sérieux, cette histoire de Lions ? Je croyais qu’on ne les rencontrait jamais avec une troupe en armes, trop de bruit et tout ça… J’en ai déjà aperçu au Hall, mais de loin. Ils sont très… Impressionnants. |
Hourra pour moi et mon absence de bégaiement.
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William Potter
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Sam 7 Aoû - 11:33
Ce départ est particulier pour les hommes des Terres de l’Ouest. Tout paraît si semblable aux jours précédents. Pourtant, ce qui vient bousculer cette vision des choses, c’est cette déclaration de guerre prononcée par le Roi. Celle-ci est déjà dans les esprits avant même de se manifester visuellement sur les hommes et les paysages. Ce départ commun, auquel participent les hommes de Castral Roc, de Kayce et de Godric’s Hall, s’effectue dans un bon esprit. Celui de la fraternité ouestrienne prête à montrer ses griffes.
Les hommes s’égarent toutefois dans des rumeurs et Gareth n’a pas même le temps de répondre à William qu’il doit déjà demander à certains de se montrer plus sérieux, plus dignes. Ils risquent d'être observés de près par les habitants qu’ils soient nobles, roturiers, marchands, paysans. Lord Potter se retourne ensuite vers Gareth et rebondit sur le sujet abordé à l’arrière de la troupe. « Je suis d’accord avec vous…Les Lions ne s’approchent guère des troupes. »
Cela sonne comme une évidence pour le Grand Maître de l’Ouest. Il écarte du revers de la main cette inquiétude. Ses routes ont été si souvent empruntées par le chevalier que cette éventualité lui paraît impossible. Il en profite alors pour répondre aux mots de William à propos des chevaux de Kayce. L’homme se tient droit sur sa monture, le vent battant ses quelques mèches sur son front.
« Je vous remercie, pour nos chevaux. Cela ne s’est pas fait en un jour. Au gré de mes voyages dans l’Ouest, j’ai remarqué que chaque domaine dispose de ses propres atouts. Vos mines sont également une force à Godric’s Hall. »
Vient l’improbable. Des rugissements féroces. Pas à proximité immédiate mais, au moins, à une bonne centaine de pieds hors de la route. Les chevaux nourrissent immédiatement quelques inquiétudes, les manifestant par leurs hennissements. Les cavaliers parviennent néanmoins à tenir leurs chevaux. Rien ne se manifeste à l’horizon et Gareth décide de poser pied à terre et de prendre son épée en main. Il faut bien essayer de savoir d’où provient cet élan de férocité pour ne pas aller dans sa direction. Par ce réflexe, il s’agit moins de l’époux de la Princesse devenu Grand Maître de l’Ouest que du Gareth qu’il a toujours été. Brave, intrépide, souvent chanceux, comme si cet homme était doté d’une bonne étoile le suivant à chacun de ses pas, de son fief secondaire de Kayce jusqu’aux plus hautes responsabilités du Roc.
Grimpant une petite butte sur le côté de la route, il aperçoit alors une silhouette féline au sol et une autre déjà loin, à l’horizon, mais qui semble guetter afin de peut-être revenir sur ses pas. Les chevaux et les voix masculines ont dû révéler la présence des troupes à ces créatures. « Je crois que des Lions se sont combattus…juste ici… »
Il ne s’y attendait pas du tout. Ses voyages se sont toujours déroulés sans autre réelle menace que celle des Hommes…mais cela ne signifie pas que ce sera toujours le cas. Il se souvient encore de la blessure à la cheville de Megara quand son poney a été effrayé par un lion. Pris par la curiosité et cette agitation soudaine, Gareth croise alors le regard de William. « Je crois que c’est une Lionne…qui est restée là…Elle ne bouge plus. »
Le chevalier s’avance très lentement. Sa gestuelle est clairement portée sur la défensive. Le calme des paysages ouestriens semble être de retour. Le soleil darde dans le ciel et ses rayons se manifestent sur l’épée de Gareth. Celui-ci marque le pas finalement. Impressionné de voir de ses yeux un félin aussi imposant et triste de voir mourir une créature emblématique de son royaume. Cela étant, des rugissements bien moins inquiétants émanent de ces rares fourrés et des petites pattes apparaissent sous les yeux de Gareth. Celui-ci jette un regard méfiant autour de lui avant de s’exprimer.
« Vous pouvez venir Lord Potter…Si nous, nous connaissons la loi des Hommes. Il semblerait qu’il existe également la loi des Lions... »
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Mar 24 Aoû - 22:56
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William Potter & Gareth Kenning
Sur la route de la Dent d’Or, Royaume des Terres de l’Ouest, semaine 1 du mois 12 de l’année 1 de l’Ere des Luttes
J’étais intimidé, forcément, même si je connaissais bien Gareth et que je pouvais me targuer d’être son ami au-delà de nos différences de statuts. J’aimais sa sœur, il le savait. Je ne l’avais demandée en épousailles qu’en ayant son autorisation. Proches, nous ne l’étions sans doute pas. Pas autant que lui l’était avec le Roi Lyman, en tout cas. Mais nous nous connaissions assez bien, et depuis longtemps. C’était un ami, et un soutien. L’époux de celle à qui je devais tout, et que je respectais tant. Quoiqu’il en soit, je n’étais pas rassuré. Et devant l’idée d’être approché par des Lions des Collines, et par l’idée de paraître pleutre. Je n’étais pas doté d’un grand courage, mais j’avais su affronter de procès et sur la lice les grands de ce royaume. J’avais fait mes preuves, même si cela ne me satisferait jamais assez. Le chef de la troupe me confirme avec certitude que ces inquiétudes semblaient bien mal placées et cela me rassure un peu. Les Kenning ayant de grands élevages de chevaux, ils avaient sans doute étaient bien plus amenés à sillonner les routes du pays pour en découvrir beaucoup de secrets, en retirer quelques connaissances. Ce qui n’était évidemment pas le cas d’un puiné dans une famille dont la richesse s’étiolait en même temps que la capacité de leurs mines…
Avant le renouveau des Potter, qui sonnait comme un coup de semonce du destin. Je hochais la tête devant la gentillesse et le caractère bien urbain de mon acolyte et supérieur hiérarchique. Je savais qu’il me ménageait, au moins un peu. Ca ne changeait rien à la valeur de ses mots, de mon point de vue. Les gens sont parfois simplement gentils. C’est rare, mais c’est précieux. Sans de tels comportements, jamais je n’aurais su arriver jusqu’au Roc en un morceau, avec ma cousine. Sans eau, sans nourriture, sans rien. Nous n’aurions pas fait long feu.
| C’est vrai. Mais c’est quelque chose d’assez récent, finalement. La découverte de nouveaux filons a été provoquée par les dégâts infligés aux boyaux par les mercenaires qui s’étaient improvisés mineurs. La chance, peut-être. Mais la production repart, et pour quelques années du moins. C’est tout ce qui compte pour mes gens. |
Car sans mines, de quoi vivre ? De la pêche dans le torrent à flanc de mont brumeux ? De la chasse sur ses pentes ? De l’élevage de moutons, et de la laine ? Certaines familles en avaient fait leur fortune. Mais nous n’avions pas un cheptel suffisant, et pas les compétences pour travailler les matières premières. Le Hall était un bourg de mineurs. Et l’avait toujours été. Cela ne servait à rien de le considérer comme autre chose, qu’il ne serait peut être jamais. J’étais revenu du Roc pragmatique, à la tête de soldats, et d’un projet de reconquête.
Mais soudain, un rugissement terrible se fait entendre, et couvre les discussions des hommes. Immédiatement, les montures renâclent, manifestent leur peur. Personne ne sait exactement de quoi il s’agit vus les regards paniqués qui s’échangent, mais tout le monde a compris qu’il s’agissait d’un danger. Et pas n’importe lequel. Plusieurs brandissent leurs armes et je me tourne vers mes hommes.
| Armes au clair, sergents, tout de suite ! |
Voix pressante, mais je ne paniquais pas. J’étouffe un juron, bouche fermée mais regard stressé, vers le commandant qui déjà grimpe la pente et je me dois alors de lui emboîter le pas. Mes mailles et mes cuirs produisent un bruit, mais qui reste léger. J’essaie de rester souple sur mes appuis, pour ne pas trébucher ni faire un tintamarre de tous les diables. On ne sait jamais… L’homme énonce à son tour une évidence à propos de lions qui viennent de se battre, mais se fait meilleur connaisseur que moi de la faune en évoquant avec force détails ce qui venait sans doute de se passer à proximité de notre colonne.
| On est… On est obligé d’y aller ? je veux dire, ce n’est pas vraiment notre route… |
Sans doute que ça ne ferait pas diversion. Pas même un peu. Mais je me devais d’essayer, même au risque de paraître couard à l’homme que j’accompagnais. Plutôt mal gré que bon gré, je suis les traces du jeune homme. Epée dégainée, au poing, je me glisse à sa suite, prêt à parer toute attaque de ma lame… Mais Gareth me dévoile un spectacle bien triste et mon bras doucement, laisse retomber l’acier. Je me sens triste, bien au-delà des mots, devant la vie qui s’écoule des plaies du félin majestueux.
| Que… Ne devrions-nous pas abréger ses souffrances ? |
J’avance la main, doucement, en retirant mon gant. Et en la posant avec une lenteur infinie sur l’épaule de la bête qui se tend, qui gronde, mais qui finit par se détendre.
| Elle est si belle… Il faudra ne rien en dire aux hommes. Certains lui prendraient un trophée. |
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William Potter
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Dim 5 Sep - 0:47
La notion de chance sonne étrangement aux oreilles de Gareth. Lui, ne peut pas se targuer de ne pas en avoir été bénéficiaire si celle-ci existe bel et bien. Le ouestrien s’interroge. N’est-ce pas plutôt une question d’opportunités que de chances ? Après tout, il s’est rendu au Roc parce que le Prince Lyman devait être entouré. Il a épousé la Princesse Megara sur demande de ce même Prince Lyman. Il a été nommé Grand Maître de l’Ouest du fait de sa présence à la cour et de la confiance que lui accorde la Maison Lannister. Enfin, il a été sauvé par Rhaenys Braenaryon et son dragon mais ne se trouvaient-ils pas dans les environs pour une raison précise ? N’avaient-ils rien à gagner à leur venir en aide ? Quoi qu’il en soit, cette supposée chance présente aujourd’hui son prix à payer. La jeunesse dorée du Roc est passée et le temps de s’endurcir et de traiter des sujets sérieux est venu. Kayce a connu une terrible épidémie. Plus encore, son épouse revient toujours sur les circonstances de leur union. Gareth aurait pu se laisser bercer par ses mots doux avant son départ mais il sait qu’il ne sera jamais l’homme attendu, le Prince attendu. Ses sentiments sont troublés désormais et si il avait accepté de s’unir à elle pour le bien de son royaume, il ne s’attendait pas à en souffrir quelques temps plus tard car le fier ouestrien s’est attaché et son espoir bat de l’aile. La chance. Gareth secoue la tête pour que William ne voit pas les choses sous cet angle. « Ces nouveaux filons auraient été découverts un jour ou l’autre, n’est-ce pas ? Peut-être est-ce le moment de penser à ce que vous pourrez faire après ces quelques années de production. » La réponse ne surgira pas au cours de ce trajet à cheval. Ni même le jour suivant. William aura sûrement besoin d’un certain temps de réflexion pour savoir de quoi sera fait l’avenir des siens. D’ailleurs, la discussion cesse aussitôt à cause de cet élan de panique qui traverse les troupes. William donne une volée de consignes et Gareth prend le temps de réfléchir à la question que lui adresse son compère de l’Ouest. « Je ne veux pas avancer et fermer les yeux sur nos propres terres. » A dire vrai, Gareth se serait peut-être avancé également si il se trouvait sur les terres d’un autre royaume. Le fait qu’ils se trouvent dans l’Ouest ne fait que renforcer ce devoir à ses yeux. C’est alors qu’ils observent de leurs propres yeux la détresse du félin. Même si cela pourrait être perçu comme un mauvais présage pour les troupes de l’Ouest, il est important de se confronter à ce genre de situation. Même si Gareth n’a pas connu les affres de la guerre comme tant d’autres royaumes, son parcours l’a mené à différents endroits et a être convié à différentes conversations qui lui ont révélé l’aspect ambivalent de cette existence. L’épée de Gareth reste inclinée vers le bas, celui-ci semblant épris d’un instant de réflexion intense. Il replace ensuite son épée à son fourreau se sachant couvert par William. « Si les Ouestriens veulent être fiers de détenir un tel trophée, alors il faudra affronter seul à seul une telle créature. »
Gareth échange alors un regard entendu avec William. Le message est clair, il ne permettra pas qu’une telle chose se produise. Certaines maisons de l’Ouest n’ont pas hésité à mettre à l’épreuve l’autorité du Roc et il se peut que certains chevaliers prétendent que cette loi n’existe nulle part. Qu’à cela ne tienne, il en faudra davantage pour convaincre Gareth. « Je vous en prie, Lord Potter. »
Donner la mort. N’est-ce pas ce qui risque de se passer concrètement pour eux ? Se battre pour ce qu’ils sont et tenter de remporter la victoire passera nécessairement par là. L’acier perfore et le dernier souffle est expiré. Cette vue resserre le cœur mais l’attention de Gareth se reporte sur les fourrés. Trois lionceaux en émergent et s’avancent vers celle qui devait être leur génitrice. Assez instinctivement, Gareth s’abaisse pour tenter de mieux les jauger. Il avait gardé avec lui une petite besace avec un peu de nourriture, d’eau, un peu de vin également, mais aussi du lait de chèvre. La gourde en cuir bouilli contenant le lait est alors prise en main par le chevalier qui apprivoise et improvise dans le même temps. Est-ce le besoin de protéger les plus faibles que soi ? La nécessité de protéger l’emblème du royaume ? La manifestation de l’instinct paternel ?
« Doucement…doucement…Quand je pense qu’il faut quelques années à peine pour que ces créatures détiennent une telle puissance… » Gareth jette alors un regard sur le côté qu’il adresse à William pour lui confier ses intentions. En l’état, les chances de survie de ces lionceaux sont bien minces. Si ils ne meurent pas de faim, le lion peut revenir un peu plus tard à l’assaut. « Nous nous arrêterons au prochain village. Je crois que nous aurons besoin de davantage de lait de chèvre. Qu’en pensez-vous ? »
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Gareth Kenning
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Mar 21 Sep - 21:23
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William Potter & Gareth Kenning
Sur la route de la Dent d’Or, Royaume des Terres de l’Ouest, semaine 1 du mois 12 de l’année 1 de l’Ere des Luttes
Ca me semblait être normal de nourrir assez de pitié pour avoir le cœur d’abattre cette créature majestueuse certes, mais dangereuse aussi. Je savais bien que nous ne réagissions pas tous de la même façon aux injonctions de la peur ou du courage, mais cela ne changeait rien. Au fond, une créature vivante ne méritait pas d’être laissée vidée de son sang par ceux qui croisaient sa route. C’était inutilement cruel, et l’homme avait l’avantage sur la bête d’être armé et paré d’acier, ce qui rendait la tâche plus facile. Mon père me l’avait appris, jadis. Le froid acier était impartial, capable de grande brutalité… Ou de vertu. Comme il s’agissait d’un objet inerte, sans âme, il n’avait pour seule valeur celle que l’homme qui le maniait plaçait derrière. Quelque chose d’éminemment bon, ou de foncièrement mauvais, avec toute la multitude de nuances que l’on pouvait trouver derrière. Je commençais tout juste à apprendre, à entrevoir la possibilité de ces actions. J’avais reçu la plus cruelle des leçons à Godric’s Hall, plus d’un an et demi auparavant, quand j’avais vu des innocents, et parmi eux mes proches, se faire littéralement équarrir par la valetaille fanatique des croisés des Sept.
Quelle ironie que je suive maintenant les paix de cette engeance acerbe, nauséabonde, pour attaquer l’Empire à mon tour, mais pour bien d’autres raisons. Que diraient mes proches, que dirait mon père, en me voyant fouler leurs pas ?
Tout cela était si près et si loin à la fois des considérations présentes, de cette bête en train de mourir. J’ai un sourire poli aux mots de Gareth, mais sans pouvoir faire miennes les considérations dont il se faisait l’écho et dont j’avais pourtant entendu parler dans d’autres bouches que la sienne.
| C’est beau, messire, de rêver. Mais pour pérenniser les investissements et dispendier les largesses de ma maison, et du nom que je porte, il faut encore que je ressorte à peu près en un seul morceau des péripéties qui sont les nôtres… |
Je ne tenais pas à passer pour un oiseau de mauvais augure. J’essayais même de mettre un peu d’optimisme dans ma voix même si ce n’était clairement pas évident. Il se trouvait que je savais quel prix certains étaient prêts à payer pour faire endurer les pires choses aux autres, tout en jouissant de biens mal acquis. Je restais prudent, alors. Et je notais aussi au passage que Gareth était assez sage. D’un tempérament calme, et intelligent. Il posait les mots et une idée après l’autre, sans jugement, et pas seulement pour faire la conversation. J’aimais cette façon de faire. Je ne sentais aucune pression à répondre.
L’homme, posé, finit par rengainer son épée. Et m’invite à le faire, alors.
J’inspire. Les yeux rougis et la main tremblante, je dois plusieurs fois resserrer mon emprise sur ma lame pour finalement la laisser glisser dans le cou de la bête. Elle s’y enfonce entre les os, jusqu’au cœur, ou un quelconque organe important et la lionne exhale son dernier soupire. Je dois masquer mes larmes d’un revers de gantelet de mailles alors que le spectacle et l’acte commis ne me taraudent pour de bon. Je me sens mal. J’ai envie de vomir et je dissimule ma gêne et ma honte comme je peux en sentant Gareth bouger… Et un petit bruit me fait pivoter sur mes bottes. Je reste coi, et retiens de justesse un grand reniflement quand je distingue trois petites silhouettes félines. Subjugué par la grâce de l’instant, je ne souffle mot alors que le guerrier nourrit les créatures.
| Le mestre de mon père disait jadis qu’il n’y avait pas créature qui devienne plus dangereuse que l’homme, en vieillissant… Mais le vieux sage n’avait sans doute jamais vu de lionceau. Ni, je gage, de dragons. |
Je me grattais l’arrière de la tête, dans une attitude de réflexion un peu penaude.
| Je veux bien, Messire… Mais que ferons les villageois ? Pour eux, ces créatures sont des dangers. Elles saignent les troupeaux, et parfois les voyageurs isolés… S’ils se doutent du pourquoi et du comment, ils risqueraient de venir ici finir le travail. |
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William Potter
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Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Sam 20 Nov - 16:19
Gareth occupe un nouveau rôle. Désormais, on ne lui demande plus uniquement de protéger une personne de lignée royale. Il doit mener ces troupes avec Lord Marpheux et Lord Potter. Les situations rencontrées relèvent souvent de l’imprévu. Celui-ci amène l’homme de Kayce à faire des choix. Certains seront plus acceptés que d’autres. Il est évident qu’un Loren Lannister rencontrerait bien moins de résistance pour justifier ses décisions. Celui-ci n’est pas là et demeure désormais dans le cœur des siens arborant ces armures sang et or. « Vous reviendrez, mon ami. Pour votre maison. Pour ma sœur. » Kenning se refuse de parler comme un de ces anciens charismatiques que l’on peut retrouver au sein des rangs ouestriens. Son instinct un peu bravache réagit néanmoins quand William finit par douter de leur potentiel retour en terre ouestrienne. Le doute est l’adversaire intime de tout homme, dans toutes les épreuves de la vie. Gareth ne l’a jamais dompté mais n’est jamais resté non plus dans une position où il pouvait faire marche arrière. L’animal meurt sous les yeux des deux ouestriens. La vue d’une créature majestueuse en train de disparaître laisse la peine s’emparer de la poitrine du chevalier pendant quelques instants. La vie n’est jamais bien loin toutefois, tout comme l’espoir, lorsque les trois lionceaux apparaissent sous les yeux des chevaliers. Gareth découvre alors la naïveté, l’esprit joueur de ces lionceaux lorsqu’ils les observent dans les yeux. « Qui de l’homme, du lion ou du dragon est le plus dangereux ?...C’est une bonne question. » Le mestre du père de William n’a peut-être pas tort. Le sauvagerie de ces créatures est évidente et bien connue mais l’homme ne donne t’il pas plus souvent la mort ?
« Je ne veux pas qu’ils connaissent la mort sans avoir la possibilité de se défendre. Les villageois ne viendront pas ici puisque nous prenons ces lionceaux avec nous. L’essentiel des troupes se tiendra hors du village et nous enverrons quelques hommes récupérer ce lait sur les deniers du Grand Maître de l’Ouest. » Les Lions n’agissent pas de la sorte mais c’est ainsi que l’on peut trouver de la grandeur chez l’Homme. Gareth se relève en ayant l’intuition que ce choix est le seul qu’il peut envisager. Le chevalier compte même utiliser ses propres ressources, et non celles de la Couronne, pour ces créatures. Il prend alors l’un de ces lionceaux en main tandis que les deux autres suivent. Lorsqu’ils apparaissent à la vue des troupes au sommet de cette butte, les réactions sont mitigées et personne ne semble indifférent. Souvent, c’est la stupéfaction qui gagne les esprits. « Une lionne a perdu la vie ici en combattant pour ses lionceaux. Acceptons-les parmi nous car il en va de notre honneur à tous. » La vue est perturbante tellement cette créature représente la puissance, le danger, la fierté, ainsi que l’Ouest. L’instinct paternel n’étant pas très loin, D’une posture droite et digne, Gareth s’érige en protecteur tandis que le lionceau renifle ses doigts. Le chevalier conserve une certaine appréhension mais la confiance qu’il manifeste semble convaincre l’animal. « Nous allons mettre en place le camp pour la nuit, une fois que nous serons à une heure de marche du village où nous nous arrêterons. Qu’en pensez-vous ? »dit-il en se tournant vers William.
(HJ: Désolé pour le délai de réponse )
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Gareth Kenning
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Messages : 1442 Membre du mois : 13 Maison : Kenning. Caractère : Loyal - Entêté - Dévoué - Bravache - Fiable - Téméraire Célébrité : Daniel Sharman.
Sujet: Re: L'éveil des Lions (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé] Jeu 25 Nov - 16:11
[HJ pas de souci, si tu veux qu’on se fasse un autre sujet compte tenu de l’avancement de la chrono, on peut ]
L’Eveil des Lions
William Potter & Gareth Kenning
Sur la route de la Dent d’Or, Royaume des Terres de l’Ouest, semaine 1 du mois 12 de l’année 1 de l’Ere des Luttes
Beau de rêver. Cela sonnait si… Vieux, de parler comme ça. Je ne pouvais pas dire que je l’avais préméditée, celle-là. Pas même un peu. J’étais peut être plus sage, depuis que j’étais devenu seigneur. Peut-être. Mais ça n’avait rien de certain ; je n’avais pas le pouvoir d’un souverain ou d’une grande maison du Royaume, et je débutais tout juste dans l’exercice de mes fonctions. Qui plus est, j’avais littéralement tout à prouver. Il n’empêchait pas que les événements avaient teinté ma vie désormais d’une généreuse dose de pragmatisme ; on ne pouvait pas me reprendre à une forme d’idéalisme patenté. J’avais pu constater par mes propres moyens qu’on n’avait pas si souvent gain de cause juste par question de principe. Bon, cela dit, Kenning avait raison sur presque toute la ligne, en vérité. Il était clair à mes yeux qu’il y avait maintenant toutes les raisons du monde pour aller chercher quelque chose de nouveau, une forme de motivation que je n’avais pas précédemment, ou alors, seulement de façon intangible. Des espoirs lointains. Mais désormais, Kenning avait raison sur toute la ligne. Pour ma maison, au sens littéral, mais aussi pour sa sœur, la douce Alys.
Je le regardais de côté, mi-figue, mi-raisin, assez incertain quant aux sentiments que cela évoquait chez mon supérieur hiérarchique. Il m’avait déjà donné sa bénédiction pour épouser Alys, et les fiançailles étaient officielles depuis un moment. Mais il fallait bien dire, malgré tout, que je craignais toujours un peu les manifestations d’un amour fraternel un peu trop présent… Comme tous les jeunes beaux-frères, j’imaginais.
| C’est vrai que j’ai toutes les raisons du monde de faire attention à ma peau, désormais. Passez moi l’expression, mais je donnerais tout l’or du monde rien que pour revoir Alys me sourire à nouveau. |
Difficile que de ne pas être mélancolique à cette simple idée. J’aimais la jeune femme d’un amour sincère et il était très dur pour moi de ne pas la considérer comme l’amour de ma vie, même si nous étions encore jeunes, et inexpérimentés dans ce domaine. La mort nous entoure déjà, nous encercle de ses miasmes et de sa cruauté nette, définitive. Gareth se fait un rien philosophe. Je laissais filer un cours silence, avant de reprendre.
| Une bonne question à laquelle nous aurons bientôt une réponse…|
Et de la plus violente des manières, sans aucun doute, que nous finissions vainqueurs ou non. Au regard de tous les drames et bains de sang que nous avions pu voir ces dernières années en Westeros, il me semblait assez clair que si vainqueur il y avait, à la fin, il s’agirait d’un camp amoindri lui aussi par le carnage. Tout le monde y laisserait des plumes. Je hochais donc finalement la tête aux mots du général, qui évoquait le sort réserver aux lions. La troupe arrive et beaucoup réagissent. Peur, appréhension, voire, un brin d’arrogance ou de convoitise… Il y en avait pour tous les goûts, de toute évidence. Je glissais un ton plus bas à mon ami.
| Je suis d’accord pour le camp comme pour le reste. Je crois que nous venons de gagner de quoi incarner une mascotte pour notre armée, Général… Permettez que je prenne les dispositions nécessaires auprès des officiers d’avant-garde pour prendre nos quartiers pour la nuit, Lord Kenning. |
Ma voix était empreinte de respect.
(c) DΛNDELION
We Survive
They say the time many time when I see you / Time after time hand in hand till the dawn / Shine like a star you can go through the water / Forever and ever / Cause I found my love into you Under the SKy(c)codage - Kanala - texte (c)Under the Sky, Jean-Pierre Taieb
William Potter
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