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 Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth

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MessageSujet: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyVen 28 Aoû - 11:57

Les festivités à Goëville se sont cloturées comme de bien entendu par le départ en guerre de tous ces faquins et ces ambitieux. On dit que l'Orage gronde à nouveau et que le conflit va embraser toute la région de la Néra. On ne peut pas dire que j'en sois particulièrement étonné. Argilac Durrandon est un sanguin, un homme d'honneur qui n'a jamais vécu pour autre chose que pour se battre. Dans le temps, le Bief avait eu ses propres soucis avec l'Orage mais il fallait reconnaître à mon beau-frère un certain talent de diplomatie, puisqu'il était parvenu à temporiser avec le ténébreux Roi du plus petit royaume de Westeros, mais aussi l'un des plus dangereux. J'avais pu voir ma soeur à Goeville. Elle n'avait pas assisté avec son royal époux de Gardener au Conclave de paix des souverains de Westeros, et j'avais donc pu passer quelques temps en sa compagnie. Cela m'avait fait le plus grand bien mais bien sûr, ces retrouvailles avaient été quelque peu gâchées par les impératifs du Royaume, toutes ces affaires d'Etat que Gardener n'avait pas le temps d'aborder avec moi, l'héritier de l'un de ses plus puissants vassaux et qu'il confiait donc à sa femme, ma soeur. Il fallait tâter un peu le pouls des Orageois, savoir à quel point ils comptaient coordonner leurs efforts de reconquête de la Néra avec les Targaryen, et aussi jauger de leurs forces militaires. Dans l'idéal, il fallait aussi en apprendre plus sur Dorne et sur les tensions existantes à leur frontière commune. Bref, nous avions longtemps échangé, parlant aussi de la santé de nos parents, de Villevieille à cette période de l'année ou encore des événements récents. Nous avions bien sûr évoqué ma nature et ce qu'elle impliquait... Et Tricia avait su me conforter et m'encourager. Je lui avais raconté pour la danseuse, et le contrôle presque optimal que j'avais pu exercer sur ce que j'étais. Nous nous étions séparés et déjà ma soeur me manquait.


Sur le voyage du retour, j'aperçus des navires battant pavillon du Dragon, au large des côtes d'Harren le Noir. La guerre avançait plus vite qu'escompté et s'il n'y eut de combats qui soient visibles, je savais que de telles manoeuvres ne pouvaient laisser présager que d'une confrontation armée particulièrement violente. Ma galère continua donc sa route vers l'Orage, où je débarquerais pour visiter nos amis de cette contrée pour accomplir ma mission diplomatique au nom du Roi. Touchant terre à Stoneport, petite bourgade de moindre importance proche de la frontière avec les terres du Roi Harren, je décidais d'aller me dégourdir les jambes en compagnie de mes gardes portant la tour Hightower sur leur tabard, jusqu'à ce que mon estomac, par si beau temps et si belle promenade, ne me donne envie d'aller avaler un repas chaud. Un bouge qui semblait avoir assez fière allure en bordure de quais semblait répondre à mes critères de confort et de qualité, ne souhaitant pas trop me mêler au petit peuple. J'y entrais donc et fus rassuré de voir que l'endroit était plein de gens de qualité. Avant de m'attabler, je notais la présence dans le fond d'un blason que je connaissais. Torth. L'île aux Saphirs. Et sa magnifique dame, qui, d'après mon père, avait essayé de nous approcher pour conclure un nouveau mariage. A mon âge, il était en effet temps de me remarier et j'étais curieux de la teneur de la proposition de l'orageoise. Ce voyage pourrait être plus intéressant qu'il n'y paraissait, bien que Torth ne soit qu'une basse-fosse en comparaison de ma cité.


J'arborais mon plus beau sourire et fendit la foule de la clientèle jusque la table Torth, m'inclinant en direction de la beauté brune qui semblait présider la tablée.



| Ma Dame, je tenais à saluer en personne une femme de votre beauté et de votre qualité. Mon père m'a dit beaucoup de bien de vous, et de votre famille. Puis-je m'installer à vos côtés? |

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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyVen 28 Aoû - 17:44



 

 
Halte et tractations
Livia Torth & Manfred Hightower

 

 


C'était avec une pointe de déception que Livia avait embarqué sur le navire marchand qui devait les ramener elle et sa famille sur l’île de Torth suite au grand tournoi de Goëville. En effet, la jeune femme n'avait fait le déplacement dans le Val que pour une seule et unique raison : tisser des liens avec des familles importantes de Westeros. Le bal masqué et les joutes auraient pu être l'occasion parfaite si son époux n'avait pas chargé deux de ses plus fidèles gardes de la suivre à la trace dans le moindre de ses déplacements. Il se méfiait d'elle depuis toujours, mais sa vigilance s'était considérablement accrue depuis qu'une langue un peu trop bien pendue, dont Livia ignorait encore l'identité, l'avait averti que son épouse s'était secrètement entretenue avec un émissaire Ouestrelin.

Afin de parer à cette surveillance, Livia avait chargé l'une de ses dames de compagnie d'aller demander audience pour sa personne auprès de nombreux seigneurs, qui à son grand damne avaient tous refusé de la rencontrer. Probablement trop occupés à s'entretenir à propos du soulèvement de la Baie de la Nera , aucun d'eux n'avait daigné la recevoir ne serait-ce que pour quelques instants.

Contrariée, la lady de Torth avait passé l'ensemble du voyage qui la conduisait jusqu'à Stoneport pour une escale de quelques jours, retranchée dans la cabine qu'elle partageait avec ses deux filles. Dans un premier temps, le capitaine du navire avait proposé sa propre cabine au couple seigneurial, mais Livia s'était empressée de décliner la proposition, ne supportant pas l'idée de respirer ne serait-ce que quelques heures le même air que son époux. Celui-ci avait d'ailleurs parut soulagé face au refus de sa femme.

Lorsque la traversée toucha à sa fin lors d'une soirée déjà bien avancée, Brant Torth s'empressa de débarquer prétextant une réunion de la plus haute importance avec d'autres bannerets de l'Orage. Certes, Argilac Durrandon avait mobilisé ses troupes qui se regroupaient désormais au Boi du roi mais Livia se doutait bien que le seigneur de Torth ne passerait pas sa première nuit sur terre à galoper dans le froid mais plutôt bien au chaud entre les cuisses d'une putain. Mais qu'importe, un bâtard de plus ou de moins ne pourrait de toute façon pas accroître la haine qu'elle lui portait déjà.

Le lendemain de leur arrivée, Livia ne daigna quitter sa cabine qu'à l'heure où le soleil était au plus haut dans le ciel. Ses enfants, eux, étaient déjà partis se promener sur le port en compagnie de leur nourrice et de quelques gardes. Le temps était effectivement prompt à une petite balade, ce qui encouragea la jeune femme à revêtir des vêtements plus confortables que les robes élégantes qu'elle avait dû porter à Goëville. Sans hésiter, elle enfila un pantalon de cuir agrémenté d'une veste cintrée dont les pans étaient assez longs pour lui donner une allure plus féminine. Si son époux l'avait vu quitter le navire vêtue de cette façon, même dans un bourg si peu fréquenté par la noblesse, il lui aurait à n'en pas douté fait un esclandre. Cependant, en tout état de cause il n'était pas là et elle se fichait bien de son avis.

Accompagnée par ses trois dames de compagnie, Livia descendit sur les quais et constata avec déplaisir que les deux boulets que son époux lui avait attachés aux chevilles étaient encore fidèles à leur poste. Sachant pertinemment qu'ils ne désobéiraient sous aucun prétexte aux ordres de leur seigneur, elle les ignora tout au long de sa promenade et même lorsqu'il se postèrent juste derrière son dos alors qu'elle s'installait à la table d'une auberge.

Alors qu'elle attendait patiemment les plats qu'elle avait commandés, Livia écoutait d'une oreille distraite ses compagnes évoquer le courage et la bravoure de certains chevaliers lors du tournoi organisé par le Val. Soudain, leurs piaillements cessèrent, ce qui tira la lady de Torth de sa rêverie.

Un homme s'inclina devant elle. En l'observant, elle ne manqua pas de remarquer la tour blanche couronnée de flammes sur le surcot des gardes qui l'entouraient : Maison Hightower ! Manfred Hightower plus exactement, eu égard à l'âge du jeune homme qui s'adressait maintenant à elle.

« Messire Hightower ! », s'exclama-t-elle surprise en se levant de son siège afin de lui adresser une légère révérence.

« Je vous en prie ! Qui suis-je pour refuser l'héritier d'une si noble maison à ma table ! », répondit-elle avec un large sourire en lui désignant la place qu'une de ses dame de compagnie s'étaient empressée de laisser vacante.

« Veuillez excuser ma tenue, je ne m'attendais pas à rencontrer des gens de votre qualité si loin de toute ville digne de ce nom ! », s'excusa-t-elle en lissant nerveusement son chignon pourtant impeccable.

 

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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyLun 31 Aoû - 21:40

Je savais m'adresser aux dames avec toutes les politesses d'usage. Après tout, j'avais été élevé et éduqué pour tenir semblant de cour parmi les vassaux de mon père, et j'avais appris depuis le plus jeune âge à faire ce qu'on attendait de moi. Saluer quiconque soit digne de me présenter, faire la cour aux dames de manière courtoise et aimable. Je savais donc comment sourire, comme regarder mes vis-à-vis, comment les saluer. Cela ne m'empêcha pas d'apprécier le spectacle qui s'offrait à moi. J'avais appris que la politesse et les bonnes manières n'étaient jamais que les enveloppes du même genre de pulsions de bêtes qui habitaient tous les êtres humains, peu importe leur ordre d'appartenance au corps social. Et cette femme-là, Torth mère, semblait être une femme intéressante. Vêtue comme une aventurière fortunée, je notais que cela la mettait plaisamment en valeur. Cela éveilla en moi de bien sombres désirs, charnels mais surtout ceux de ma nature la plus profonde. Désirs que je m'empressais de museler. Il n'y aurait pire erreur à faire que celle-là, et je déplaçais bien vite mon regard du décolleté de la noble dame, bien qu'il figure comme une invitation à l'observation.


La dame est surprise, elle se lève de son siège ce qui remue agréablement certaines parties de son anatomie, mais je reste discret dans ma manière de la regarder, souriant doucement à sa révérence alors qu'en parfait chevalier je prends sa main délicatement dans la mienne pour venir y apposer un doux et chaste baiser poli, la reconnaissant ainsi fait comme mon égale dans la société. Son sourire se fait plus large alors qu'elle m'invite à prendre place. Je ne suis nullement gêné lorsqu'une de ses dames de compagnie se lève pour me laisser sa place. Je suis d'un rang qui lui est supérieur, si je dois être assis, alors elle doit être debout par manque de place. [/b][/color] |


| Je vous remercie, ma Dame. |


[i]Elle s'excuse alors de sa tenue et laissant une seconde ou deux traînasser mon regard du côté de la naissance de sa poitrine, je me reprends bien vite, un mince sourire aux lèvres. Je me fais cavalier et impertinent, car je sens que cela peut me servir dans cette rencontre. Je partage un regard complice avec la dame alors que je laisse le compliment glisser sur moi.



| Oh, ne soyez donc pas gênée, il me plaît de partager si plaisante compagnie et il faut le dire, je préfère mille fois être ici entouré de ces beautés de l'Orage qu'en compagnie de mes soudards. |


Efficacité comme toujours, mes soldats appellent un laquais et lui commandent leur meilleur vin.


| Puis-je vous remercier de votre hospitalité en vous offrant, pour pallier à la compagnie que je vous inflige, une amphore de la Treille Aurée ? Peut être ainsi, pourrez-vous me raconter vos échanges avec mon père ; il m'a dit entre deux quintes de toux que vous aviez essayé de le rencontrer à Goeville... |


Aimable, courtois, légèrement séducteur. Mais je savais ce que je faisais, et je savais reconnaître une opportunité quand j'en voyais une.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMar 1 Sep - 19:22


 


Si la lady de Torth n'était pas une femme particulièrement pieuse, elle ne pouvait nier que les sept se montraient aujourd’hui particulièrement favorables avec elle. Lui offrir l'opportunité d'une entrevue avec l'héritier de la prestigieuse maison Hightower en l'absence de Brant et dans un lieu aussi insignifiant que Stoneport, relevait presque du miracle. Certes, il revenait probablement encore à Ardent Hightower, en tant que seigneur de Villevieille, de prendre les décisions les plus importantes concernant sa famille, cependant, cela ne signifiait pas qu'un possible rapprochement avec son fils soit négligeable.

Tandis que le chevalier était occupé à lui témoigner une certaine considération en la gratifiant d'un baisemain, Livia laissa son regard glisser sur lui. Visiblement dans la trentaine, l'homme était d'un physique plutôt agréable si ce n'était son regard perçant et son nez pointu qui lui fit brièvement penser au faciès d'une buse. Soit ! En tout état de cause, ce n'était pas son allure qui l'intéressait, mais plutôt son nom et tout ce qui allait avec. La beauté n'était finalement qu'une chose éphémère et bien inutile sur les champs de bataille. Pour autant, elle pouvait parfois se montrer une alliée redoutable pour les femmes et à ce propos, Livia ne put s'empêcher de remarquer le regard appréciateur de son interlocuteur qui s'attardait quelque peu à l'orée de son bustier.

Sa remarque sur les « beautés de l'Orage », ne manqua pas de provoquer quelques gloussements gênés du côté des trois dames de compagnie. Cependant, Livia avait bien trop l'habitude de la courtoisie excessive et intéressée qui régnait dans les hautes sphères de Westeros pour s'émouvoir d'un bon mot.

« Vous nous flattez Messire. Venant du frère de l'une des plus belles femmes de ce monde je ne peux que mesurer la valeur du compliment. », répondit-elle d'une voix mielleuse tandis qu'elle laissait ses doigts glisser ostensiblement sur le pendentif qui reposait à la naissance de sa poitrine.

Livia tressaillit légèrement lorsque le chevalier évoqua sans préambule l'entretient qu'elle avait sollicité auprès du seigneur de Villevieille. Les deux sbires de son époux se tenaient dans son dos et elle savait pertinemment qu'ils ne manqueraient pas de faire un rapport détailler de cette conversation à Brant dès son retour. Malgré son malaise, la jeune femme s'efforça pourtant de garder un sourire affable plaqué sur les lèvres.

« C'est très aimable à vous ! La bienséance voudrait certainement que je commence par refuser poliment ce présent, mais je dois vous avouer que j'ai rarement la force de résister à ce genre de plaisir gustatif... », minauda-t-elle en prenant soin de passer sous silence l'épisode de Goeville.

Elle devait d'abord se débarrasser des gardes et par là même des trois femmes en qui elle avait une confiance mesurée.

« J'imagine que notre promenade à dû ouvrir l’appétit de ces messieurs, pourquoi n'iriez-vous pas les accompagner se sustenter, j'aperçois justement une table libre. », déclara-t-elle en adressant un regard appuyé et sans équivoque à l'une de ses compagnes.

Cette dernière sembla comprendre le message et s'exécuta en saisissant l'un des protecteurs de La Vesprée par le bras. Les deux autres firent de même avec le second garde après avoir adressé une légère révérence au futur seigneur de Villevieille. Malgré le brouhaha ambiant, Livia crut entendre l'un des hommes protester, mais face à la pétulance des trois femmes, il finit par céder et tous s'éloignèrent en direction d'une autre table.

« Veuillez m'excuser Messire, mais je préfère vous évitez les jacasseries de mes amies. Elles sont de bonne compagnie, mais leurs manières laissent parfois à désirer. », mentit-elle en espérant qu'ainsi son interlocuteur ne poserait pas de question sur ce renvoi soudain.

« Vous parliez donc de Goeville et de votre père. Effectivement, j'ai sollicité une entrevue auprès de lui, elle m'a malheureusement été refusée, mais j'imagine qu'en ces temps troublés, les grands de ce monde ont autre chose à faire que d'écouter les requêtes d'une femme telle que moi.», expliqua-t-elle humblement.

« Pour tout vous dire, j'ai un fils qui sera bientôt en âge de devenir écuyer, son père étant très occupé, il m'a chargé de trouver un chevalier qui accepterait de le prendre à ses côtés... Et la réputation des chevaliers du Bief n'est plus à faire... », commença-t-elle par exposer afin de tâter le terrain avant d'évoquer l'éventualité d'un mariage.

 

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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMer 2 Sep - 17:57

Il ne m'en faut pas beaucoup, en fait, pour commencer à entrevoir une foule d'intérêts à cette rencontre. Moi qui me contente très bien de la solitude ou de la compagnie de gardes discrets, je n'étais pas homme à aller naturellement au devant de mes semblables. Pourtant, je m’accommodais très bien de mes obligations et je sentais que je pouvais très bien tirer quelque chose de cette entrevue avec Lady Torth. La femme semblait assez expérimentée de ce genre de rencontre et elle devait avoir pour habitude de placer ses pions, physique et bonnes paroles, pour obtenir ce qu'elle voulait. Franchement, pour une aristocrate de son âge elle restait tout de même bien conservée. J'imaginais cependant que son Île ne devait pas être l'environnement idéal pour laisser s'épanouir des talents de courtisane, mais je ne voulais en aucun cas prendre la chose à la légère et risquer l'incident d'une manière ou d'une autre. Pour le moment, je tâtais simplement le terrain pour voir de quoi il en retournait. Bien sûr, ma remarque sur la qualité de mes hôtes en fit glousser plus d'une mais la Lady Torth, elle, ne s'en laissait pas compter. Elle devait être habituée aux compliments. La voilà qui me remercie et qui me flatte à son tour en gratifiant ma sœur d'un fort beau compliment. Mon sourire s'élargit alors que je comprenais le petit manège qui était le sien quand elle tritura le pendentif à la naissance de sa poitrine. Très bien, jouons.


| Oh, je peux vous assurer que Sa Majesté la Reine a hérité de tout le patrimoine beauté de la famille. |


Fort heureusement pour elle, ma sœur avait toujours été magnifique. Là où elle était blonde, le port altier, particulièrement séduisante, j'étais mince et sec comme une trique, brun comme la nuit. J'eus soudain l'impression de prendre la Torth au dépourvu et m'en félicitais ; il me semblait évident que je venais de bousculer ses habitudes pour la prendre quelque peu à contrepied. Elle sourit finalement, reprenant tout son aplomb précédent. Elle se fit mielleuse, comme précédemment, avant de congédier finalement sa garde et ses dames de compagnie de manière assez habile ; cela passait pour de la politesse alors qu'il était clair qu'elle voulait s'entretenir discrètement avec moi. Je souris poliment. Elle était bel et bien intelligente, dangereuse à sa manière pour une aristocrate de province. Je hoche la tête alors qu'elle m'explique diligemment qu'elle ne voulait pas de ses « amies » dans ses pattes. J'écoute tout ce qu'elle a à dire. Intéressant. Je souris plus largement maintenant.


| Oh, rassurez-vous donc, mon père est simplement trop vieux et trop touché par sa goutte pour se montrer systématiquement bienséant. Heureusement j'ai pris la relève des affaires familiales, ce qui me permet aujourd'hui d'avoir l'honneur de réparer ses propres manquements. |


J'estime un instant la situation, avant de reprendre.


| Oh, ce n'était guère la peine d'éloigner vos charmantes compagnes si vous vouliez simplement me demander de prendre votre fils pour écuyer... Ce serait avec plaisir, mais je ne peux le faire sans l'accord de mon suzerain. Nos pays sont amis, mais le vôtre est entré en guerre contre un autre des amis du mien. Cette situation quelque peu tendue peut faire quelques difficultés mais je gage de convaincre mon beau-frère le Roi Gardener. J'espère cela dit que votre fils a le pied marin, car chez les Hightower nous nous battons presque plus souvent en mer que sur terre... |

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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMer 2 Sep - 22:47




Dès les premières années de son mariage, Livia avait été traînée de banquets en tournois aux quatre coins de l'Orage. Son époux avait toujours exigé qu'elle fasse partie de ses nombreux voyages en prétextant que, selon ses propres termes, « une telle beauté ne saurait restée cachée sur une île ». Peu sensible à ses basses flatteries, Livia le soupçonnait surtout de craindre que son absence de La Vesprée ne laisse un peu trop de liberté à sa femme. Qu'importe, cela lui avait permis de développer un certain talent pour l'art de la rhétorique et de la manipulation. Au contact des vaniteux seigneurs, elle avait appris à se montrer aimable, doucereuse voir même enjôleuse lorsque la situation l'exigeait. Si la jeune Lady de Torth avait compris une chose, c'était bien que les flatteries étaient souvent plus efficaces que les menaces en termes de négociation.

« Ne soyez donc pas si modeste Messire. Je suis certaine que de nombreuses femmes se languissent de votre retour dans le Bief... Et que d'autres pleurent déjà votre départ du Val. », minauda-t-elle en arquant un sourcil suggestif, un sourire mutin au coin des lèvres.

Sans prendre de gant, le chevalier évoqua Goeville et l'entrevue qu'elle avait sollicitée auprès du seigneur de Villevieille. D'abord tendue et surprise face à une si rapide entrée en matière, la jeune femme garda un semblant de calme avant de retrouver tous ses moyens une fois les quelques oreilles indiscrètes de sa suite congédiées. Si Brant Torth n'avait jamais levé la main sur sa femme, elle savait parfaitement que sa patience avait ses limites et apprendre que son épouse continuait à comploter dans son dos malgré ses réprimandes était certainement l'une d'entre elles. Mieux valait rester discrète.

« Vous me voyez navrée pour votre père. J'espère que son état n'est pas trop grave. Dans son malheur, il a tout de même beaucoup de chance d'avoir un fils tel que vous sur lequel compter.», déclara-t-elle en dissimulant la satisfaction que cette information provoqua en elle.

En effet si le vieux Hightower avait déjà un pied dans la tombe alors cette entrevue inopinée avec son héritier n'en était que plus importante. Capitale même, s'il revenait dorénavant à ce dernier de prendre toutes les décisions.

Son contentement face à cette confidence s'accompagna tout de même d'une certaine anxiété tandis qu'elle attendait la réponse du chevalier concernant son fils. Certes, cette proposition n'était qu'un leurre, jamais elle n'enverrait son précieux Duncan si loin de La Vesprée, mais cela lui permettait de jauger l'homme. De s'assurer qu'il n'était pas complètement opposé à une potentielle entente entre leurs familles. Elle se devait d'être prudente.

Sa remarque à propos de ses dames de compagnie la fit légèrement sourire. Plutôt perspicace, le bougre ! Le reste de sa réponse lui sembla encourageant. Cependant, afin de ne pas paraître trop satisfaite, elle acquiesça gravement lorsqu'il évoqua la guerre.

« Je comprends parfaitement vos réserves Messire. La paix et la prospérité du Bief doivent être une priorité. », affirma-t-elle avec sérieux.

« Concernant mes compagnes si leur absence vous pèse, sachez qu'elles ont pour habitude de visiter les tavernes une fois qu'elles me pensent endormie, peut être les rencontrerez-vous ce soir... », lui confia-t-elle malicieusement.

« Quant à mon fils, avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi de vous rappeler que nous vivons sur une île et au grand damne de mon ép... », commença-t-elle avant de s'interrompre une fraction de seconde afin de parer à un lapsus parfaitement volontaire.

« ...de mes gardes, on y compte plus de bateaux de pêche que de bordel. », termina-t-elle en lui adressant un regard complice.

« Mes fils ont pour habitude, entre deux entraînements avec notre maître d'armes, d'accompagner certains de nos vieux loups de mer au large lorsque leurs obligations le leur permettent et que je juge le temps assez favorable pour de telles excursions. Les orages qui font la réputation de nos terres ne sont pas à prendre à la légère, nombre de navires ne sont jamais revenus au port et je ne supporterais pas de perdre l'un de mes enfants. », expliqua-t-elle, ses derniers mots lui serrant brièvement le cœur.

« Votre défunte épouse n'a malheureusement pas eu le temps de vous en offrir il me semble ? », s'enquit-elle naïvement avec un faux air navré afin d'orienter la conversation vers le sujet qui lui brûlait la langue.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyLun 7 Sep - 22:57

J'étais particulièrement curieux de voir comment l'orageoise allait se dépatouiller de la situation dans laquelle je la mettais, c'était un numéro d'équilibriste amusant mais dangereux car je la savais mariée et même sans franchir aucune limite, mon comportement, comme celui que je la poussais à avoir, allaient probablement alimenter les ragots de ses gardes et de ses dames de compagnie. J'étais curieux de voir comment la beauté allait gérer l'affaire ; je reconnaissais assez facilement qu'elle était douée, et douée de subtilité malgré le caractère parfois évocateur de ses gestes ou de ses regards, comme elle pouvait me les lancer. Je me rendais compte aussi que l'aristocrate avait l'habitude de manier les mots avec subtilité, mais aussi son physique qu'elle soulignait sans pour autant tomber dans une posture aguicheuse et lascive que même moi je ne pourrais publiquement cautionner. Malin, et habile. Je ne devais surtout pas la sous estimer, sous son regard plein de promesses. Je souris encore, poliment et vaguement amusé par son compliment alors que je ne me savais ni beau, ni séducteur.


| Oh, je ne saurais vous donner tout à fait tord. J'ai dû en laisser plus d'une complètement brisée en repartant... |


Ah ah ah, je n'aurais pas été en cette compagnie que je me serais pissé dessus, en compagnie de mes « compagnons de jeu » de Villevieille, des nobles tout aussi décadents et pervertis que je ne l'étais. Enfin, ils l'étaient moins. Le fait était que j'avais complètement menti ; je n'en avais malheureusement brisé aucune, à Goeville. J'en avais eu vaguement envie plusieurs fois. Terriblement envie une fois ou deux. Je note en tous cas le comportement de ma vis à vis, qui se voulait charmeuse. Cela marchait en partie, mais j'étais plus intéressé par son esprit que par son corps. Je note encore une fois l'âme noble et parfaite que m'affichait mon interlocutrice, particulièrement civile. Je ne doutais pas que la perspective d'une main à marier aussi puissante que Villevieille ne devait pas être étrangère à tous ces compliments.


| Oh, rien de plus grave que la vieillesse, j'en ai bien peur. Aucun de nous ne peut y échapper, et c'est au tour de mon père d'en subir les affres. Il y a un ordre à toutes choses, y compris à l'existence. |


Je hoche la tête à sa convenance sur l'Etat du Bief, et ris un instant de sa plaisanterie suivante.


| Penseriez vous donc que je sois du genre à traîner les bars en quête de jeunes femmes inconséquentes? |


Précisément, mais cela elle ne pouvait que le deviner, en aucun cas en être certaine. J'écoute ce qu'elle me dit avec attention,n et souris vaguement. Petite maligne. Je suis presque sûr, au vu de sa maîtrise de sa langue bien leste, qu'elle l'a fait exprès. Femme bafouée et mère désireuse de placer ses enfants, c'est ce qui se dessine. Encore que moi aussi, je ne fais que deviner. L'étincelle du désir sombre, morbide, enflamme les lambeaux dévastés de mon âme. Ca y est, j'ai envie. J'ai la pulsion. Il me faudrait l'étancher avant de partir, ou bien la fièvre me gagnera et je sombrerais pour de bon.


| En effet, ma douce épouse est décédée de maladie. Un virus, qui malheureusement nous emporte les plus chers toujours les premiers. Je comprends vos inquiétudes. Je les partagerai peut être un jour, qui sait... Mais j'ai bien conscience que c'est précisément là que vous vouliez me mener, n'est ce pas ? Quels arguments pourraient-ils me convaincre de m'unir à une maison étrangère et somme toute, bien secondaire pour un noble du Bief ? Que valent ces saphirs de la Vesprée, vraiment? |


Je la teste, je la tente. C'est moi qui l'aguiche. J'en ai besoin, maintenant qu'elle a réveillé la fièvre et la cruauté. Je me domine, mais le monstre enfle en moi.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMer 9 Sep - 21:11





Si les tenues extravagantes et le maquillage parfois outrancier de la lady de Torth avaient au fil du temps alimenté les rumeurs et les médisances sur son compte dans les tavernes de l'île aux saphirs, il n'en restait pas moins qu'aucun fait inconvenant n'avait pu être prouvé. La principale raison étant qu'en définitive, il n'y avait justement rien à prouver. Le comportement de Livia à la Vesprée s'était toujours révélé irréprochable. Aucun homme autre que Brant Torth n'avait été vu en train de sortir de ses appartements à des heures indues tandis que ses escapades en dehors de la ville étaient toujours minutieusement contrôlées par les gardes de son époux.

Certes, elle avait au fil du temps appris à jouer de ses atouts physiques pour amadouer les hommes, mais en aucun cas, elle n'avait été jusqu'à se compromettre trop gravement. Elle avait parfaitement conscience que si les hommes appréciaient particulièrement les relations charnelles, ils n'en aimaient pas moins se vanter de leurs conquêtes. Un seul faux pas et au-delà de sa réputation, c'était sa tête qu'elle risquait de perdre. Au cours de ses années de mariage, il y avait bien eu deux ou trois chevaliers rencontrés au cours de festivités sur le continent ainsi qu'un seigneur d'une maison sans grande importance, mais avant toute chose Livia s'était toujours assuré qu'ils avaient beaucoup plus à perdre qu'elle au cas où ces incidents viendraient à s'ébruiter.

Quoiqu'il en soit ce genre d'activité n'avait jamais fait partie de ses divertissements favoris. La séduction n'était en définitive qu’un moyen plus discret et plus propre que l'acier pour négocier. Et à dire vrai, déclarer qu'elle n'aimait pas en user aurait été mentir. D'ailleurs, elle commençait sérieusement à se délecter de cette conversation avec l'héritier de Villevieille.

Cependant, l'emploi du terme « brisé » la troubla légèrement. Ce n'était pas le choix de mot qu'elle aurait fait pour parler d'une femme, même accablée par le chagrin. Un inexplicable sentiment de malaise sembla naître au creux de son estomac et elle préféra ne pas approfondir le sujet, se contentant de sourire aimablement.

La conversation s'orienta sur l'état de santé du seigneur Hightower. Celui-ci semblait ne pas être au meilleur de sa forme selon les dires de son fils. Si Livia s'efforça de paraître un minimum affectée par cette nouvelle, elle n'en jubilait pas moins intérieurement.

« A qui le dîtes-vous ! Les sillons qui se creusent au coin de mes yeux me le rappellent chaque fois que mon regard se pose sur un miroir. », répondit-elle en caressant du bout des doigts les dîtes marques du temps.

La remarque sur ses compagnes sembla amuser son interlocuteur. Une bonne chose probablement. Éviter le sujet aurait sûrement contribué à renforcer ses soupçons.

« Loin de moi l'idée de mettre en doute votre intégrité et votre honneur Messire. Ce n'était qu'une simple... remarque. Boire un verre en charmante compagnie n'a jamais engagé personne n'est-ce pas ? », déclara-t-elle en lui jetant un regard entendu.

En réalité, Livia savait parfaitement que Manfred Hitghtower n'avait aucun héritier. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles elle s'était intéressé à cette maison. De plus, sa trentaine entamée et l'annonce inattendue selon laquelle la santé de son géniteur se faisait fragile avec l'âge, pouvaient laisser à penser qu'en cas d'union entre lui et Ayana, cette dernière lui survivrait. En d'autres termes, la famille Torth aurait alors indirectement une sorte de main mise sur Villevieille... Belle perspective.

Alors qu'il évoquait sa défunte épouse, Livia se contenta d’acquiescer gravement. Au fond, elle se fichait bien que la morte ait perdu la vie en s’ébouillantant dans son bain ou en se noyant dans une fosse à purin. Tout ce qui comptait était qu'elle mangeait dorénavant les pissenlits par la racine. Cependant, la suite de la réponse la fit réagir et elle ne put dissimuler sa surprise. Pour la seconde fois, le chevalier venait de la prendre totalement au dépourvu. Elle ouvrit la bouche et un léger rire nerveux fut, dans un premier temps, tout ce qu'elle réussit à sortir.

« Et bien Messire...suis-je donc si...prévisible ? », s'enquit-elle avec le sourire en se laissant aller contre le dossier de son siège.

Livia resta ensuite silencieuse quelques secondes son regard rivé sur son interlocuteur. Il était intelligent. Très intelligent. Visiblement bien plus que ceux qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Elle s’humidifia les lèvres puis se redressa en posant ses avant-bras sur la table.

« J'ai effectivement une fille en âge d'être mariée. Une véritable beauté de l'orage,... », commença-t-elle en reprenant les propres termes utilisés par le chevalier quelques minutes plus tôt.

« Ayana...A peine touchée par le temps et aussi pure que les eaux qui coulent dans nos rivières. », continua-t-elle d'une voix doucereuse.

En vérité Livia répugnait à employer ce genre de vocabulaire pour parler de sa douce Ayana, mais en ce monde les hommes ne voyaient bien souvent chez les femmes rien de plus qu'une marchandise, qu'un ventre fertile dans un bel emballage, destiné à leur assurer une descendance et quelques alliances utiles en temps de guerre.

La lady de Torth s’apprêta à reprendre la parole, mais les gardes de la maison Higthower arrivèrent à leur hauteur avec l'amphore commandée par leur seigneur.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyDim 13 Sep - 21:46

Je me dévoile, sans pour autant le faire tout à fait. Je ne peux pas m'empêcher de jouer, c'est plus fort que moi. Surtout maintenant que le monstre, lui, est de sortie. Autant dire que j'ai un peu cherché ce qui arrivait ; pourquoi me suis-je montré curieux ? Maintenant, je suis obligé d'aller jusqu'au bout, c'est une obligation pour que le peu d'équilibre mental que je possède ne termine pas dans le néant. Je préfère donc me perdre dans ce regard légèrement aguicheur, dans ces courbes généreuses et dans la partie que j'ai entamée avec ma vis à vis. Je sens qu'elle commence à comprendre. Quoi, vraiment, elle n'en sait rien encore. Mais maintenant, elle est prudente, méfiante. Peut être un peu apeurée. Ce serait tellement exquis, mais je me doutais que cela l'empêcherait de négocier jusqu'au bout. Je devais me retenir.Je n'avais pas fait tous ces efforts pendant des semaines pour finalement me voir tout lâcher à la première occasion/ Je me focalisais sur des souvenirs heureux, avec ma sœur. Son sourire, confiant et amusé. Confiant, surtout. Elle savait ce que j'étais et pourtant, elle me montrait toujours sous mon meilleur visage quoiqu'il arrive. Je ne peux m'empêcher de sourire, charmeur, alors qu'elle parle des ravages du temps.


| Oh, ne soyez pas trop cruelle envers vous-même, ma Dame. Vous n'êtes pas si âgée et votre beauté, je vous l'assure, est intacte. |


Ce n'était pas un mensonge, tout au plus une demie-vérité. Cela se voyait qu'elle avait un certain âge. Rien de bien dramatique bien sûr, car cela lui avait permis de développer des formes girondes et harmonieuses, qui n'avaient rien à voir avec les jeunes beautés de Westeros. Celle-ci était superbe de grâce et de féminité, sans jamais en faire trop ou pas assez. Cela la rendait dangereuse, mais je m'en étais déjà rendu compte depuis le début de la conversation.


| Certes, mais tout dépend de la charmante compagnie. En règle générale, plus elle est charmante justement et plus elle engage à quelque chose, vous ne pensez pas? |


Je savais que la Torth n'était pas désintéressée. J'avais une large fortune pour posséder l'un des plus grands ports du continent et l'une de ses villes les plus importantes, qui générait une manne financière tout à fait respectable. J'avais une petite armée à ma disposition et une flotte de guerre tout ce qu'il y avait de plus honnête. Je n'étais pas n'importe qui, et je me doutais bien que c'était pour toutes ces raisons que l'orageoise venait nous aborder pour nous faire ce genre de propositions, à demies subtiles. Je me demandais si elle avait eu connaissance de ces horribles rumeurs qui couraient sur mon compte depuis la mort de ma femme. Non, probablement pas. La femme prend un air profondément étonné lorsque j'évoque la teneur réelle de sa proposition, alors que visiblement elle prenait la mesure de qui j'étais réellement. Inconsciemment, je passe ma langue sur ma lèvre inférieure, comme un tic incontrôlé.


Une vierge. Chouette.


Je reprends ma contenance aussi vite que possible.



| Je suis accoutumé aux propositions, que j'ai toutes repoussées pendant des années, ayant besoin de faire mon deuil. Mais ce que vous me dites... De fait, je ne vous cache pas qu'une femme jeune et pleine de vie pourrait sans doute me donner descendance, mais je me demande s'il ne vaudrait pas mieux la sécurité d'une femme de fécondité prouvée. Et quelle serait donc la dot, la proposition que vous pourriez faire au seigneur mon père ? Il n'est pas dans ses plans de faire marier son fils unique à une étrangère, encore moins à une maison vassale et non suzeraine. Quels arguments pourriez vous donc m'avancer pour me convaincre, outre la... Pureté, de votre fille? |


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMar 15 Sep - 18:21





À dire vrai, la vie à La Vesprée était le plus souvent d'un ennui mortel pour la lady de Torth. Ses journées se résumaient la plupart du temps à écouter pendant des heures les commérages de ses dames de compagnie et à siroter du vin qui finissait nécessairement par lui monter à la tête. Ses seuls moments de plaisir étaient ceux qu'elle passait auprès de ses enfants même si avec le temps, ils se faisaient de plus en plus rare. Cela expliquait sans doute le plaisir qu'elle ressentait à converser avec l'héritier de la maison Hightower. Sans le savoir et peut être sans le vouloir, il la sortait pour quelques instants de cette existence morne qui était son quotidien depuis son mariage. Il était charmant, un poil séducteur sans jamais être grossier ou inconvenant. Il avait ce quelque chose qui manquait souvent aux hommes, l'intelligence sans doute, mais pas seulement...

« Messire, je crois que vous allez finir par me faire rougir... », souffla-t-elle en se caressant doucement les joues avec une légère moue faussement gênée.

Évidemment, c'était un mensonge, il y avait bien longtemps que son visage ne prenait plus de couleur du seul fait d'un compliment. Seul l'alcool et la colère pouvaient désormais venir altérer son teint de pêche. Cependant, Livia savait à quel point la plupart des hommes aimait à se penser irrésistible et admiré, elle mettait donc un point d'honneur à le leur faire croire.

Peu à peu, leur échange se faisait plus allusif, plus malicieux, plus dangereux...Visiblement, le chevalier en face d'elle aimait jouer et honnêtement, ce n'était pas pour déplaire à la lady de Torth. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre de se laisser entraîner sur pente trop glissante.

« Peut-être... Mais heureusement, nous ne sommes pas des bêtes...Ni des Dorniens... », plaisanta-t-elle en référence à la réputation sulfureuse qui collait à la peau, bien souvent dénudée, de ces derniers.

Ce genre de propos pouvait être risqué, surtout en ces temps troublés, mais Livia avait l'impression que le chevalier n'était pas du genre à s'offusquer outre mesure d'un bon mot. Du moins, elle l'espérait.

Si la jeune femme s'était rapidement rendu compte qu'elle n'avait pas affaire à n'importe qui, elle ne s'était pourtant pas attendue à ce qu'il soit si cavalier en l'obligeant à dévoiler son jeu si brusquement. D'abord légèrement déstabilisée, elle se reprit rapidement et commença par parler d'Ayana jusqu'à ce que les gardes Hightower n'arrivent avec le vin commandé par leur seigneur.

« C'est tout à votre honneur ! Malheureusement, tous les hommes ne font pas preuve de tant d'égard vis-à-vis de leur épouse, même de leur vivant. », commenta-t-elle en connaissance de cause avec un sourire amer.

« Je comprends vos craintes et avec la guerre qui gronde les veuves risquent de ne pas être difficiles à trouver. Cependant, je ne pense pas trop m'avancer si je dis que les femmes de notre famille n'ont aucun souci de ce côté-là. J'ai quatre enfants dont deux fils particulièrement vigoureux. », allégua-t-elle avec un sourire mutin au coin des lèvres.

« Pour ce qui est de la dot, permettez-moi d'abord de nous servir un verre de cet alléchant présent que vous me faîtes, j'ai toujours eu horreur de parler affaires la gorge sèche... », déclara-t-elle en attrapant l'amphore afin de remplir deux verres propres.

Une fois chose faîtes, elle leva sa coupe en direction du chevalier puis la porta à ses lèvres. Alors que la première gorgée coulait dans sa gorge, elle laissa échapper un léger gémissement de contentement.

« Délicieux n'est-ce pas ? », souffla-t-elle avant de se lécher sensuellement les lèvres sans quitter son interlocuteur des yeux.

« Vous n'êtes pas sans savoir que mon île n'a pas plus de saphir que de dragons. Cependant, c'est une véritable porte ouverte sur Essos. Nombre de navires font d'abord escale dans nos ports avant d'accoster sur les Terres de L'orage. J'ai eu vent de l'intérêt particulier que votre père manifestait pour le commerce... Comment se nomme cette caravane en provenance du Bief ? La Compagnie du Ferrant c'est bien cela ? », exposa-t-elle en laissant son doigts glisser dans un mouvement circulaire sur le rebord de sa coupe.

« Une alliance entre nos maisons favoriserait sans aucun doute la venue de certains de vos marchands sur nos terres. Ils seraient ainsi les premiers à commercer avec les négociants étrangers. Moins d’intermédiaires, plus de choix, plus de profit ! Je ne remets pas en question l'opulence de votre pays, mais vos étales doivent cruellement manquer de produits plus... Exotiques ? », termina-t-elle avant de boire une nouvelle gorgée du millésime rougeâtre.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMar 22 Sep - 19:02

Je fais la fine bouche, pour la simple et bonne raison que je sais précisément ce que je vaux, et que cette valeur sociale intrinsèque à ma condition d'héritier de la maison Hightower place fatalement la barre très haute. Je savais aussi qu'en termes de richesse et de pouvoir, jamais la Torth pourrait offrir quelque chose qui soit à la hauteur de ce que je demandais. D'un autre côté, tout ne se mesurait pas forcément en ducats, en galères ou en hommes de troupes. J'avais appris quantité de subtilités politiques dans ma jeunesse, avec mon père, tandis que j'avais développé ces premiers talents en compagnie de ma sœur et du reste de la noblesse bieffoise, à la cour royale du souverain Mern Gardener, mon beau-frère. Je savais pourtant que je ne devais pas croire l'ascendant si facilement acquis, contre cette orageoise. Elle aussi était rompue à la politique, c'était l'évidence même. Je ne peux que m'amuser de la tournure que prend la situation.


| Ma dame, qu'il me serait plaisant de vous voir colorée par le plaisir que vous cause notre conversation, je puis vous l'assurer. |


Je savais pourtant que pour femme si rompue aux arts nobles, il n'y avait probablement nulle source de gêne ou d'embarras, surtout d'après ce qu'elle avait suggéré pour son mari. Je n'étais pas dupe. Quantité de nobles étaient infidèles les uns aux autres. C'était l'évidence même, la consistance d'une existence d'ambition mais aussi de devoirs. Le carcan social qui était le nôtre était cependant contraignant, il nécessitait quelques distractions à avoir. Je souris à sa plaisanterie sur les dorniens, autant que sur l'ironie de la première partie de sa déclaration.


| Oh, pour m'être battu et pour vivre à la cour la majeure partie de mon temps, je sais qu'il y a des bêtes en chacun de nous, que nous l'acceptions ou non. |


Je n'avais pas beaucoup d'amour ou de compassion pour les gens de Dorne, c'était un fait. Je note une fois encore le ressentiment qui l'anime, vis à vis de son mari. Le désir brûlant et pernicieux, le poison coule déjà dans mes veines et j'entrevois les possibilités nées dans son discours. Qui serais-je pour laisser passer une occasion ? Souriant au coin des lèvres, je me lance déjà dans la suite.


| Je vous permets, ma Dame. Buvons. |


Et moi d'engloutir une généreuse rasade de ce vin, qui somme toute était plus qu'acceptable. Je ne peux contenir mes tripes qui se tordent quand je la vois jouer à son tour, léchant ses lèvres avec sensualité.


| Cela m'en a tout l'air, effectivement. Mais d'exotisme nous ne manquons point, chère amie. Villevieille est le carrefour maritime entre l'Ouest, le Conflans, les Îles de Fer, et la façade est de Westeros. Nous avons effectivement une compagnie commerciale particulièrement prospère, qui nous assure de confortables revenus terrestres mais ils ne sont rien à côté du nœud commercial que nous donne notre position. Dites-moi, Lady Torth... Quelle position adoptez-vous vis à vis de la situation de votre propre royaume ? Que de menaces, entre les dorniens belliqueux au sud, les dragons et le sautoir au nord... |
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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyLun 28 Sep - 22:36





Livia lui adressa un large sourire un poil carnassier, mais n'ajouta rien. Évidemment que cette conversation inattendue lui procurait du plaisir. Elle excitait l'ambition qui la dévorait depuis de nombreuses années. Tomber par hasard sur l'héritier de la maison Hightower était véritablement un cadeau du ciel pour une femme comme elle.

Bien entendu, la lady de Torth savait que nombre de personnes pouvaient se montrer plus bestial que les animaux eux-mêmes. Les véritables boucheries que certaine armée laissaient derrière elles lors de leur campagne en étaient une preuve évidente. Nombre d'histoires plus sanglantes les unes que les autres lui étaient arrivées aux oreilles. La pire étant certainement celle de cette femme et de son enfant à naître littéralement arraché de son ventre pour être offert comme repas aux chiens de la troupe. Alors qu'elle n'avait pas encore fleurie, elle avait entendu son père raconter cette anecdote à sa mère et elle en avait fait des cauchemars pendant presque un mois.

« Humm...Oui, vous n'avez peut-être pas tort Messire. Mais contrairement au petit peuple, les gens comme nous doivent savoir contrôler leurs désirs pour conserver la place qui est la leur dans la société. », répondit-elle en arquant un sourcil suggestif.

Intérieurement, Livia ne put s'empêcher de penser à Brant et à l'envi de meurtre qui brûlait en elle chaque fois qu'il se trouvait dans la même pièce qu'elle. S'il n'avait été qu'un vulgaire boucher ou un quelconque soldat, elle aurait certainement pu laisser libre cours à ses pulsions, mais malheureusement son titre de seigneur de la Vesprée le protégeait des intentions meurtrières de sa femme.

Une fois encore le chevalier ne s’embarrassa pas de préliminaires et lui demanda sans ambages quelle était sa position quant aux troubles que subissaient le sud de Westeros. Livia sentit les muscles de sa mâchoire se crisper. Vanter les atouts commerciaux de la Vesprée était une chose, mais s'aventurer sur les relations diplomatiques du royaume en était une autre. Elle se devait d'être prudente. Si le Bief entretenait de bonnes relations avec l'Orage, elle n'était pas certaine du positionnement de son interlocuteur face aux autres royaumes.

« Je crains que ma condition de femme mariée ne me tienne à l'écart des affaires diplomatiques de L'Orage. Mon avis sur la question n'a donc aucune valeur. Mon époux est un vassal d'Argillac Durrandon. Et en tant que tel, je peux vous assurer qu'il lui obéit au doigt et à l’œil. », répondit-elle humblement avant de se saisir de sa coupe.

Elle la porta à ses lèvres, mais marqua un temps d'arrêt.

« Cela étant dit rien n'est jamais réellement inscrit dans le marbre. », déclara-t-elle en reposant le récipient sans avoir bu.

« Qui sait ce que l'avenir nous réserve... Que les sept m'en préservent, mais si la guerre venait à emporter mon époux, je suis parfaitement consciente qu'il me reviendrait alors la lourde tâche de protéger cette position stratégique qu'est l’île de Torth aux côtés de mon fils aîné... », ajouta-t-elle en laissant transparaître une légère émotion parfaitement factice.

« Si elle venait à tomber dans des mains pernicieuses, cela serait à n'en pas douter un sérieux problème pour le royaume de L'orage. », termina-t-elle en lui adressant un regard appuyé avant de finalement s'offrir une généreuse gorgée de vin.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMar 6 Oct - 21:06

Les négociations, si l'on pouvait les appeler ainsi, allaient bon train. Il semblait de fait assez évident que je convenais de la possibilité de la chose, tandis que la lady sentait bien que le poisson allait être plus dur à mordre qu'escompté. D'un autre côté, je bénéficiais de l'avantage de la prendre au dépourvu. Ce fait-là au moins était indéniable ; elle ne s'était pas attendue à ce que je puisse arriver si vite, et surtout dans un tel endroit. La surprise était de mon côté, c'était un fait. D'un autre côté, je n'étais pas non plus forcément préparé à résister à ses attributs, à ce qu'elle provoquait. Douée d'un fort charisme, la Torth était une personne qui avait des arguments tant sémantiques que physiques à faire valoir. Qui pourrait le lui dénier ? Certainement pas moi. Et ce cynisme que je sentais en elle me poussait à réveiller de bien terribles braises. C'était ainsi. J'opinais du chef, intérieurement riant aux éclats à ses paroles. Contrôler ses désirs pour garder une certaine stabilité. Cela me semblait opportun, sinon nécessaire. Vital, même, pour quelqu'un dans ma situation. Je ne pouvais que me gausser intérieurement. A l'extérieur, je gardais cette même politesse de façade, ce côté souriant et avenant que je ne comptais absolument pas me défaire.


| Oh, non seulement ils le doivent, mais c'est infiniment plus naturel chez nous que chez certaines bêtes sauvages sous notre empire, n'est-ce pas ? Il se raconte tellement de choses dans les villages, que l'on n'imaginerait sans doute pas dans nos châteaux. |


Et pourtant... J'étais personnellement bien placé pour savoir que la noblesse avait son propre lot d'horreurs à défendre. Ce n'était pas quelque chose que nous acceptions, de nous trouver tirés vers le bas, vers la fange qui nous avait pourtant vus nous en extraire voici des siècles pour la dominer depuis le ciel. Je me rendais compte quoiqu'il en soit que ma famille n'avait pu élever sa tour aussi haut qu'en faisant chanceler celle des autres familles. Comme je le faisais actuellement en poussant la Torth sur une pente décidément bien savonneuse. Je note donc précisément ce qu'elle me dit et plus encore, comment elle me le dit. C'est encore plus important, soyez-en certain. Je méditais un bon moment.


| On dit aussi que les terres de votre suzerain seraient assaillies comme les nôtres par des dorniens aussi pouilleux que belliqueux. Et à l'est, la guerre menace avec ce Tigre dont on nous rebat les oreilles, cet espèce de Valyrien dont on dit qu'il teint la mer couleur sang pour son bon plaisir. Votre île apparaît assez exposée, somme toute. D'autant que le Dragon a des bases maritimes non loin des vôtres et que la Néra ne soit qu'à quelques jours... Cela fait de vous une position aussi mal aisée qu'enviable, n'est-ce pas? |


Je fais la conversation, mais je n'en perds pas moins de l'esprit l'objectif de celle-ci.


| Votre proposition est intéressante. J'ai peur que votre fille soit trop jeune pour moi, mais je respecte aussi bien sa personne que votre île. Pourquoi ne profiterions nous pas des festivités prévues par mon suzerain pour nous rencontrer ? A moins que vous ayez quelque autre argument, il va bien falloir que je retrouve mon vaisseau, la route est encore longue, ma Dame. |


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyJeu 8 Oct - 18:45




Si les histoires entendues à la dérober avaient durant son enfance avaient pu lui donner des sueurs froides, aujourd'hui aucune d'entre elles n'arrivaient réellement à l'émouvoir. La violence était le lot quotidien de Westeros et avec la guerre qui grondait cela n'allait certainement pas s'arranger.

« Je dois vous avouer que certaine de ses histoires me font parfois frémir la nuit venue. Mais heureusement, il existe de preux chevalier tel que vous pour nous protéger de ces malandrins qui fourmillent dans le petit peuple...», répondit-elle en souriant largement.

La lady de Torth savait parfaitement que La Vesprée n'était pour certains grands seigneurs qu'un insignifiant point sur une carte, qu'une île où il était agréable de passer quelque temps pour se ressourcer rien de plus. L'héritier Hightower faisait indéniablement partie de ceux-là, et en tout état de cause, Livia ne pouvait pas lui jeter la pierre, comparé à Villevieille, La Vesprée ne pouvait que faire pâle figure. Malgré cela, la jeune femme n'était pas du genre à abandonner ses ambitions si facilement.

« J'en suis parfaitement consciente des risques qui pèsent sur mon île ! La guerre frappe à nos portes. Peut-être même a-t-elle déjà réussi à franchir nos murs à notre insu, mais comme vous l'avez souligner les Dorniens sont un problème que nos royaumes ont en commun. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais je pense qu'il ne serait pas inopportun de renforcer l'amitié que se portent nos suzeraines respectives par nos propres alliances... », argua-t-elle sur un ton plus sérieux.

Certes pour le moment le danger se faisait plutôt sentir au Nord, mais rien ne pouvait assurer que les Dorniens ne profiteraient pas du cahot ambiant pour prendre les armes.

Livia ne put s'empêcher d'afficher un air mi-amusé mi-étonné face à la réponse du chevalier. Depuis quand les hommes se plaignaient-ils de la jeunesse des femmes ? De toutes les excuses qu'il aurait pu lui donner pour décliner poliment son offre, celle-ci était sans aucun doute celle à laquelle elle s'était le moins attendu.

« Pardonnez mon étonnement Messire c'est seulement que d’ordinaire, les hommes préfère la jeunesse à la... Comment dire... La maturité chez une femme... », répondit-elle en arquant un sourcil.

« Quoi qu'il en soit je serais ravie de vous y retrouver, qui de mieux placé qu'un chevalier Bieffois pour me faire découvrir les charmes de ce royaume... », minauda-t-elle, espérant intérieurement que cette occasion pourrait lui permettre de faire valoir encore un peu plus ses arguments.

« Je n'ai rien à ajouter pour le moment messire, mais peut être finirons-nous un jour par trouver un terrain d'entente. Sur ce je ne peux que vous souhaitez un agréable voyage... », déclara-t-elle avec le sourire même si cette entrevue n'avait pas été aussi fructueuse qu'elle l'aurait espéré.


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyMar 20 Oct - 22:00

Je mettais un terme aux négociations en cours pour différentes raisons. La première et non la moindre, était que je devais tout d'abord jauger des inclinaisons de mon vénérable paternel sur la question pour savoir comment mieux négocier son départ. En sus, il fallait aussi que je pèse moi-même le pour et le contre. Etre ambitieux ne suffisait pas, encore fallait-il réussir à se donner les moyens de ce que l'on voulait accomplir. En fait, il n'y avait rien de mieux que la réflexion. Peut-être devais je faire en sorte que l'on me livre une femme ce soir, dans ma cabine. Je ne réfléchis jamais aussi clairement que sous l'effet de certaines substances et l'odeur du sang plein les narines. Mais je devais me faire discret, car les rumeurs n'épargneraient jamais un Hightower lors de ses voyages et on disait déjà bien assez de choses comme cela sur mon compte quand je ne trouve à en rajouter, vous pouvez me croire. Quoiqu'il en soit, je devais prendre le temps de me poser et de réfléchir vis à vis de la position que je voulais adopter à l'avenir. Autant dire que je ne pouvais pas donner une réponse tout de suite, ainsi que l'aurait sans doute voulu la dame de la Vesprée. Un mince sourire orne mon visage quand la belle flatte mon égo de défenseur.


| Oh, j'ai déjà sans doute contribué à cet effort en défendant nos îles contre les raids de pirates, mais j'ai bien peur que ce qui nous attend à l'avenir soit bien plus grand et bien plus grave encore que cela. |


La dame de Torth m'indique être consciente des dangers qui pèsent sur son île. Je note tout autant, et avec plus d'attention encore, sa méfiance vis à vis des dorniens. Elle ne leur fait pas confiance. Comment cela se pourrait-il avec tous ces siècles de guerres larvées ou ouvertes entre nos différents royaumes ? Pourtant, Bief et Orage avaient réussi à s'entendre, au moins sur certains points et à force de concessions. On ne pouvait sans doute pas en dire autant de tout le monde en Westeros, où les rancoeurs resteraient pour toujours tenaces entre certains pays.


| C'est effectivement un argument de plus, car nos royaumes semblent relativement unis face à la tempête venue du Nord et de l'Est. Encore que nous ne marchons pas à la guerre côte à côte... | achevais-je comme pour nuancer mon propos.


La lady semble maintenant profondément étonnée des arguments tout en retenue que j'opposais à son envie de me voir épouser sa fille. Il était en effet assez largement peu concevable que l'on prenne autant de gants avec une fille aussi jeune, probablement féconde et attirante. Mais je n'étais pas un homme ordinaire, je me plaisais tout particulièrement à le penser en tous cas, et cela faisait beaucoup pour mon égo. Je saisis la balle au bond, lui lançant un regard évocateur.


| Je ne suis pas comme tous les hommes et je n'ai rien contre la maturité non plus, ma Dame. La maturité est, je le pense, tout aussi nourrie d'imagination que la jeunesse. |


Je me lève donc à mon tour, prenant sa main dans la mienne pour la baiser, sourire aux lèvres.


| Je me ferais donc une joie de vous connaître nos splendeurs cachées et j'ai hâte de vous y retrouver. A bientôt, Lady Torth, je vous souhaite un agréable voyage. |


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Through dark and light I fight to be / So close / Shadows and lies mask you from me / So close / Bath my skin the darkness within / So close / The war of our lives no one can win / Running After My Fate (c)codage - Kanala - texte (c)So Close, Olafur Arnalds


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MessageSujet: Re: Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth   Halte et tractations [Tour I - Terminé] - Ile de Torth EmptyDim 1 Nov - 17:47




La lady de Torth n'était pas connue pour sa patience. Impétueuse et ambitieuse, elle aimait obtenir ce qu'elle convoitait le plus rapidement possible et en l'espèce le Lord Hightower semblait ne pas être enclin à lui offrir ce qu'elle espérait ou du moins pas dans l'immédiat. Légèrement agacée, Livia s'efforça de ne rien montrer. Après tout rencontrer un noble de sa qualité ici était déjà quelque chose d'inespérée et pour le moment, elle devait bien s'en contenter.

Comme à plusieurs reprises depuis le début de leur conversation, l'oragienne ne lésina pas sur les compliments, espérant que cela pourrait à termes amadouer ce futur Lord visiblement dur en affaire. Livia acquiesça gravement alors qu'il évoquait le sombre futur qui se dessinait pour Westeros. En effet, les pirates n'étaient très certainement qu'une mince affaire comparée aux affrontements sanglants qui menaçaient de souiller le continent d'un jour à l'autre.

Alors que le chevalier évoquait les Dorniens ainsi que les Targaryen, Livia en profita pour lui faire remarquer qu'il serait peut-être judicieux de renforcer l'amitié royale entre le Bief et L'orage par leurs propres alliances. Chaque argument supplémentaire , aussi futile et simpliste soit-il pouvait à terme avoir une certaine importance.

« Peut-être que ce jour viendra...Si certaines des maisons suzeraines du Bief et de l'Orage s'unissent alors nos troupes auront d'autant plus à cœur de défendre l'intérêt d'un royaume ami. », répondit-elle en arquant un sourcil entendu.

La jeune femme ne put s'empêcher de se montrer étonnée face au semblant de désintérêt que manifestait le bieffois quant à la jeunesse des femmes. Si la plupart des hommes mariés se rendaient dans des maisons de plaisir pour notamment assouvir leurs inavouables fantasmes, Livia se doutait bien que cette détestable habitude était également un moyen de profiter d'un peu de chair fraîche qu'ils ne trouvaient plus dans le lit marital après quelques années.

La réponse du chevalier ainsi que son regard évocateur la fit sourire. Elle n'avait d'ailleurs pas oublié la façon dont les yeux de l'homme s'étaient promené sur le rebord de son bustier lors de son arrivée. Certes, cela était particulièrement flatteur, mais ce n'était pas sur elle que Livia aurait aimée que le regard du futur Lord de Villevieille se pose, mais plutôt sur sa fille. Cependant s'il fallait un jour trouver des arguments autrement convaincants pour offrir une vie digne de ce nom à Ayana alors cela pourrait à n'en pas douter se révéler plus qu'utile...

Quoi qu'il en soit, la jeune femme se contenta de sourire aimablement à son interlocuteur sans rien ajouter de plus à ce sujet.

De nouveau, elle gratifia le chevalier de quelques bons mots pour lui souhaiter bon voyage tandis qu'il la saluait d'un baise-main.

« A bientôt Messire ! », termina-t-elle chaleureusement avant de vider sa coupe d'une traite alors que l'homme quittait la taverne.


Fin


©TENNESSEE.

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