Maxence Jordayne

Le Prince de Dorne, Roward Martell, se déplace jusqu'à la maison Jordayne après les événements de la Grâcedieu. La situation est tendue sur les terres de la principauté et Roward compte sur Maxence pour pouvoir obtenir un soutien de premier ordre pour les Martell. C'est également l'occasion de réaffirmer les liens entre les deux maisons, et cela passe par une promesse de mariage.

La situation à Dorne semblait être plus compliqué encore qu'auparavant, si cela était pourtant possible. Lord Jordayne avait vu le monde tourner plus d'une fois sur lui-même. Il avait connu les moments de grâce et les trahisons, comme les lourdes pertes du royaume. Les assassinats Nymor et de Meria Martell avaient marqué un tournant pour la Principauté et la méfiance n'avait fait que de grandir au sein même des terres dorniennes qu'envers les autres souverains de Westeros. Il était normal de rechercher le coupable, il était normal de crier vengeance, de réclamer réparation mais tout cela avait sans doute conduit la jeune princesse à prendre des décisions qui avaient causé bien du tort à son peuple, celui qu'elle était censée protéger envers et contre tout. Maxence était bien vieux, et avec l'expérience de la vie, de la guerre et de la politique, il était parfaitement conscient que le devoir et le pouvoir étaient des choses bien lourdes à porter et qu'il n'était pas simple d'y parvenir sans faillir à un moment donné. Pour rien au monde, il était certain, il ne voudrait de cette place au sommet du système et il se contentait à présent de déplacer ses pions, dans ce jeu immense des royaumes, pour assurer à la maison Jordayne de garder sa place dans la société, son honneur ainsi que son prestige. Pour autant, la pression du Bief sur Dorne, notamment pas le biais du traité de Boycitre, était lourd à porter, et le vieux lord était pleinement au courant qu'aujourd'hui, c'était autour d'autres ennemis de déclencher des révoltes et du tumulte au cœur de la principauté. Cela ne semblait avoir de cesse, Dorne était harcelé par tous les côtés, le feu de la rébellion prenant même sa place dans le royaume. Et à bien des égards, Maxence se demandait ce que tout cela donnerait dans quelques semaines, dans quelques mois, dans quelques années. Il était prêt à de nouvelles concessions, à de nouveaux sacrifices aussi mais il manquait cruellement de garanties et il ne jouerait pas l'avenir de sa maison sans prendre le temps de réfléchir un peu, même si son allégeance continuait à être pour la maison Martell.

On l'avait alors prévenu qu'après les événements de la Gracedieu, le prince Roward Martell avait pris la route de La Tor avec ses trouves. La demeure des Jordayne s'était alors mis en quatre pour pouvoir accueillir dignement le Prince et ses troupes en ce lieu. Il était certain qu'après ce qu'il s'était passé et dont la rumeur était arrivée jusqu'à chez lui, chacun des hommes ayant combattu aurait le besoin de se reposer, de se ravitailler mais aussi de soigner ses plaies. Il était donc sur le perron de sa demeure prêt à accueillir son Altesse en compagnie de toute sa famille, et notamment d'Aliandra, qui frémissait sans doute de retrouver le prince qui savait parfaitement se rendre charmant. Maxence inclina la tête face au prince, avant de relever son visage sur lequel était dessiné un léger sourire à son encontre. « Votre Altesse, c'est toujours un honneur et également un plaisir de vous recevoir à La Tor. Nos portes vous seront toujours grandes ouvertes. » Il hocha la tête face à son invité. « Ne vous inquiétez pas, j'ai fait mander mes gens pour qu'ils puissent fournir à vos hommes de quoi se restaurer et se reposer. Nous vous avons préparé également des appartements pour votre séjour parmi nous. Si vous êtes d'accord, je vais vous laisser prendre un peu de repos également et nous nous retrouverons ensuite pour le dîner. » Il s'inclina une nouvelle fois à son passage, le laissant partir vers les pièces qui lui avaient été attribués pour son confort.

Le banquet qui avait été organisé, se devait d'être à la hauteur de la présence royale, bien que les choses avaient été faites dans la précipitation de l'annonce de sa venue ici. Le lord n'avança nullement sur le terrain glissant de la politique, attendant de voir à quel moment Roward viendrait à aborder le sujet. Il laissait donc la fête se dérouler, le vin couler et les danseuses se déhancher devant eux. Et petit à petit, chacun s'éclipsa, pleinement conscience que la fête n'en était pas totalement une, que l'esprit n'était pas totalement relaxé, et qu'il était sûrement temps pour le lord et le prince d'avoir une conversation plus sérieuse, même si la nuit était déjà bien avancée. « Il est bien normal que vous receviez un tel accueil votre Altesse, vous savez l'attachement de la maison Jordayne aux Martell, ce n'est pas parce que la révolte gronde que tout le monde cherche pour autant à y participer. » Il but une petite gorgée du vin qui se trouvait dans sa main, un petit sourire énigmatique courant sur ses lèvres. « Le mécontentement de certaines choses pousse parfois des maisons plus prompts à l'emportement à prendre des décisions contre leurs alliés de toujours. » Il jouait avec son vin tout en écoutant les paroles du prince, il sentait que la colère était en train de monter et de submerger le prince. Les informations étaient importantes à n'en pas douter, éclairant les événements tragiques du passé sous un nouveau jour. « La fierté, tout comme l'obstination, est autant un défaut qu'une qualité. La jeunesse fait bien souvent qu'on puisse avoir du mal à la juguler. Je vous remercie pour les excuses que vous me portez aujourd'hui mon prince. La sagesse s'acquiert avec le temps, mais il faut aussi avoir l'envie de s'apaiser, et réussir à prendre un peu de recul pour parvenir à voir la totalité des choses et non seulement une partie. » Il redressa son visage, fixant alors le jeune homme de son regard vieillissant. « Si les assassinats ont été commandité par Rowenna Durrandon, nous sommes alors en lieu de nous demander si elle n'a pas eu un soutien directement à Dorne pour y parvenir, notamment par le biais de ses frères. La maison Dayne des Météores est proche des Martell, si je ne m'abuse, êtes-vous certain de leur loyauté ? Il est certain cependant, que les accusations portées par Dorne contre le Bief, d'être les commanditaires de la disparition de Nymor et Meria, ont eu des conséquences importantes pour Dorne. »