Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros ? Vous sentez-vous concerné ? Je ne saurais dire si je suis concerné. Ne le sommes nous pas tous, tant que nous vivons ici ? La guerre m'arrange, je dois dire. Une guerre est une pierre lancée dans l'eau croupie, elle donne des opportunités. Et j'aurai besoin d'intimité pour exercer mon art. Westeros regorge de lieux abandonnés que je pourrais mettre à profit.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre ? Indépendant, sans hésitation. Mais, pourquoi pas, si je devais trouver un mécène qui comprend mon engouement pour les sciences et sait garder le silence ? Je ne compte évidemment pas là-dessus.

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction ? C'est ce que je redoute le plus et c'est pourquoi je ne me suis pas encore établi, cherchant plutôt à gagner en influence. Si la guerre venait à me toucher, cela voudrait dire que des étrangers seraient confrontés à... Mes travaux. Ils ne comprendraient pas. Personne ne comprend, ou presque.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte ? Un coup de génie, mais qui le dessert plus qu'il le sert sur le long terme, je pense. Tout le monde sait qu'un homme qui n'a pas de parole n'est pas digne de confiance et il lui sera difficile de parlementer si besoin est, à l'avenir. De plus, avoir fait plier le dragon est un coup d'éclat qui a attiré bien trop d'attention sur lui. En surpassant ses aïeuls, Sir Harren s'est gagné une réputation de prédateur, et les autres royaumes pourraient s'unir contre lui, émulés par la crainte. Cette affaire le concerne, je n'ai aucun doute qu'il n'ait quelque expédient en réserve.

Salut moi c'est Wex. J'ai découvert BC en me faisant embobiner par Mathie Rivers. J'aime beaucoup les trucs bien. Sur Bc, j'aime bien le Cyvosse mais j'aime pas trop par contre les histoires de cul et les avatars pimp. J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

Aujourd'hui, on ne le connaît plus que sous le nom de Vore, nom que l'on se retient bien de prononcer à voix haute. La plupart préfèrent l'appeler le sorcier, le magicien ou encore, en murmurant au coin sombre d'une auberge après quelques chopines de trop... Le nécromancien.

Celui dont les sciences sont interdites, celui dont les ressources reposent sous l'humus, celui qui connaît le sens hermétique de la lumière froide qui survient comme un feu follet au crépuscule, au moment où – carrefour de la vie et de la mort – le voile qui recouvre les choses du monde se fait gaze fragile.

C'est sous l'aspect d'un homme mûr – d'aucun diraient même un vieil homme – que vous pourriez le voir. Souvent dissimulé sous une pèlerine comme pour se cacher des cieux, il laisse parfois un visage avenant et souriant sortir de l'ombre. Mais la méprise ne prend pas ; l'homme fait peur, au premier regard. Son ombre inquiète, sa présence oppresse, son souvenir tourmente.

A la lumière des flammes dansantes, c'est un visage fin encadré de chaume gris qui se présente, une tignasse de cendres coupée court et des yeux ardoises tendrement soulignés par un paire de pattes-d'oies. A première vue, il semble respirer la santé et la bonhomie ; son corps se tient droit comme une colonnade et ne semble pas manquer de chair, pas d'expectoration, de gémissement aucun, et même sa dentition semble plutôt correcte, en dépit de quelque dents de travers.

Mais ensuite, il y a l'odeur indéfinissable – du verre chaud, une pierre de grès plongée dans une source –, et il y a l'immobilité roide. Et cette respiration que personne n'entend, et ces paupières qui ne semblent jamais se fermer. Alors on se demande quelle personne cette sombre pèlerine noire au lin élimé dissimule. L'on se demande quelle est cette voix de pierre, une vouivre animée. On se demande si l'on peut supporter cela plus longtemps et, bien sûr, on ne peut pas. Alors on part, après de brèves salutations ; or voilà que l'on ne se souvient pas l'avoir regarder dans les yeux un seul instant.

D'où vient ce triste sire ? Personne ne le sait vraiment. Nombreux sont ceux qui affirment que ses propres aveux le situent plutôt dans un village du Bief, à quelques miles au sud-ouest de Cendregué. Mais il y a une chose sur laquelle tout le monde est d'accord : Vore a voyagé. Beaucoup. Il a voyagé, dit-on, après avoir été refusé à la Citadelle des mestres, pour acquérir la connaissance. Partis avec des marchands, sans doute. Des ces marchands de murex avec un équipage composé d'estiviens. Il aurait lui même évoqué Asahaï-lès-l'Ombre, la terre de tous les secrets. Une terre tellement mystérieuse qu'ici elle est presque légende ; ni mensonge, ni réelle.

On le dit brillant et doté d'un savoir encyclopédique. L'éclectisme est sien. Mais on dit aussi qu'il s'intéresse à toutes les sciences, y comprit les pratiques interdites. Et, bien entendu, beaucoup le considèrent comme un vampire ; un être démoniaque se nourrissant de chère humaine et de sang de nourrisson pour gagner, dans les limbes, d’indicibles pouvoirs scellés par des pactes avec des forces primales et sanguinaires. Libre à vous de croire ou non ces racontars ; vous pourrez les entendre à Villevieille, là où il a exercé le plus longtemps. Aujourd'hui encore, il erre à la recherche de savoir, de toujours plus de savoir. Car la connaissance est la folle quête qui assoiffe qui ne manque pas d'eau.

Mais pour le reste, voilà un bien humble médecin itinérant. Traînant avec lui un âne chargé d'équipements hétéroclites. Il fournit soins et remèdes à quiconque le désir, parfois gratuitement, parfois contre rétribution, la plupart du temps quelques menues piécettes ou l'hospitalité. Il arrive alors que l'apparence soit sujette aux actes, puisque le voilà bien accueilli aussitôt qu'il sauve quelque enfant d'une phtisie ou d'un mal de poitrine. Il ne reste jamais longtemps au même endroit ; quelques jours, quelques semaines tout au plus. Sans doute est-il à la poursuite de quelque chose ?

Que pourrait-il poursuivre, le vieil homme, sinon des plantes rares et de vieux livres ? Si sa besace regorge d'herbes toutes plus étranges les unes que les autres, il évite soigneusement les bourgs et castels, or comment donc trouver un quelconque écrit se faisant ? Non, un homme qui possède déjà le savoir indicible n'a cure de chroniques locales, il embrasse la fibre même de l'existence. Peut-être que si vous pouviez lire dans l'âme des gens, peut-être que si les nécromanciens étaient bavards, peut-être - oui, à cette condition - qu'il vous en parlerait.

De le façon dont il survit dans cette grotte. Cette horrible grotte qui vit son innocence consumée au prix le plus fort, le plus amère, le plus noir. Cette grotte au souvenir méphitique qui où, boyau implacable de la mort, disparut sa famille lorsque, dans un divin élan d'amour, la mère donna sa chair au fils, afin qu'il ne pérît point de la mort de l’affamé. La gorge trois fois maudite de la forêt où jadis un jeune garçon, encore pas tout à fait homme, laissa son âme se consumer à jamais pour rester dans le monde des vivants.
Berceau de Vore, ange putride de la culpabilité.
Ô chair déchue, contempler les étoiles pourra t-il jamais apaiser ton cœur nécrosé ?

Peut-être, oui, peut-être que le nécromancien poursuit quelque chose. Ou peut-être qu'il poursuit quelqu'un. Lorsqu'un cœur dégorgeant de vitriol nourrit de noirs desseins, dit-on, alors une aube de toutes les horreurs s'apprête à se lever.