Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé]
Sujet: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Mar 18 Aoû - 20:20
J'adore être en mer. L'air du large, tant de monde qui s'agite, qui semble exactement savoir ce qu'il fait et ces journées interminables à être parfois perdu au beau milieu de nulle part. Bon en réalité, pas du tout. Mais j'ai fini par m'habituer, Lyman aimant passer du temps en mer et le monde entier étant persuadé qu'utiliser des navires semble être le plus pertinent et le plus rapide. Parfois, je trouve la chose agréable, surtout lorsqu'il fait beau ou que je suis d'humeur. Mais là, tout de suite, avec le roulis et cette mer qui semble s'agiter de plus en plus à mesure que je l'observe, j'avoue que je ne trouve plus le moindre charme à ce voyage.
Peut-être qu'il y a un lien avec ce mal de crâne lancinant qui me vrille la tête depuis que j'ai ouvert l'œil. Si l'on peut considérer les quelques instants que j'ai passé adossé contre le tonneau qui me sert maintenant d'appui comme du sommeil. A bien y réfléchir je n'en suis pas persuadé. Pourtant, je me suis bien amusé même si Lyman ne s'est pas joint à moi. Il faut dire qu'il aurait peut-être été malvenu pour le jeune lion de se mêler aux marins et aux hommes du Stark alors que le temps est au sérieux et que tout le monde songe à l'avenir sombre qui nous attend une fois débarqués. Mais, n'ayant reçu aucune directive à ce sujet, j'en ai profité pour passer du temps avec ceux qui n'étaient de quart, regagnant ce que je perdais à quantité de jeux de dés aussi obscurs les uns que les autres et étanchant ma soif avec une liqueur qui aurait probablement réussi à ressusciter un mort. Ou, avec le recul, à achever quelqu'un définitivement. En tout cas, je ne sais pas vraiment comment la soirée s'est terminée mais c'est le froid de l'aube qui m'a réveillé alors que j'étais resté sur le pont toute la nuit.
Je pousse un profond soupir et je finis par me détacher de mon tonneau, réprimant difficilement un bâillement et me frottant le visage pour essayer de sortir de cette torpeur qui ne semble pas vouloir me lâcher. Je m'étire de tout mon long quand mon attention est capté par une petite silhouette qui se détache de la brume qui semble peu à peu gagner le navire.
Tiens, je ne pensais pas que quelqu'un serait sur le pont aussi tôt. Enfin quelqu'un autre que les hommes qui s'affairent déjà ou l'un des marins avinés qui a tenté de me délester de la totalité de ma bourse j'entends. Je plisse les yeux quelques instants avant de reconnaitre l'une des jeunes femmes accompagnant la jeune louve. Je n'ai guère eu le temps de passer ne serait-ce qu'un peu de temps avec l'une d'entre elle, me contentant des sommaires présentations d'usage avant d'embarquer et ne souhaitant pas les importuner dans leur voyage. Après tout, tout le monde n'est pas friand de compagnie ou de discussion, surtout avec un parfait inconnu venant des lointaines terres de l'Ouest, je ne saurais blâmer qui que ce soit même si, dans un endroit aussi restreint que ce navire, je me doutais que d'éviter tout le monde serait impossible. Pourtant, j'avoue que je suis curieux de connaitre ma future reine, ne serait-ce que pour en souffler deux mots à Lyman. Ce ne sera pas encore pour tout de suite mais je fixe longuement la jeune femme avant de me rappeler mon prétendu rang et de lui adresser une petite révérence. Je ne peux guère faire plus si je veux encore tenir sur mes jambes et éviter de m'écrouler sur le pont et je me rends compte que j'ai tout même un sérieux doute quant à son identité.
"…Lady Karstark, vous voilà debout bien tôt. Le soleil n'a même pas encore réussi à passer à travers la masse de nuages qui s'amoncelle autour de nous."
Je lui adresse un léger sourire, me demandant l'espace d'un instant quelle mine je dois arborer après la nuit que je viens de passer et si, au final, je ne me suis pas trompé quant à son nom. Pourtant, elle a une frimousse fort charmante, c'est le genre de chose dont je devrais me rappeler assez facilement en temps normal. Oh et puis, peu importe, ce n'est pas comme si je tenais particulièrement à lui faire bonne impression à une heure aussi matinale. Personne n'en serait capable de toute façon. Pour l'heure, mon crâne semble surtout prêt à me jouer tous les airs de tambour qu'il connait. J'ajoute pourtant, alors que j'ai l'impression que mes propres mots résonnent dans ma tête.
"Pardonnez ma curiosité mais… Le sommeil vous a fui ? Ou êtes-vous venue admirer ce magnifique…"
Je regarde devant nous et je grimace avant que mon sourire ne se fasse plus large. Le brouillard s'est totalement installé et c'est à peine si je distingue la mer maintenant. Quelque part ce n'est pas plus mal même si ça ne présage rien de bon.
"… paysage ?"
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Mer 19 Aoû - 0:25
Lynara gardait contenance tant bien que mal, elle qui avait passé le trajet depuis Winterfell à souffrir du remous de la mer, de manière bien peu glorieuse. Si elle n’était plus soumise à cet inconfort, on ne pouvait pas dire qu’elle se sente en sécurité, sur un tel bâtiment, qui pourrait être brisé en moins de temps qu’il ne lui en faudrait pour seulement réaliser ce qui lui arrivait. Non, elle n’était pas rassurée, et son sommeil la fuyait de même que la sensation de quiétude. Elle n’attendait que de poser pied à terre, et d’avoir à chevaucher jusqu’à la place forte qui était maintenant sa maison. Malgré le léger côté lugubre, et la froideur des lieux, le château était inébranlable et hautement réconfortant aux yeux de Lynara. Bien davantage que ce navire, instable, et duquel elle pouvait tomber à tout moment. Soupirant, se tournant et se retournant sur la couchette qu’elle occupait, elle désespérait de se rendormir. Si cela n’était pas futile, elle implorerait les Anciens Dieux de l’y aider. Mais Ils ne pouvaient être sollicités pour un tel besoin, et elle n’alla certainement pas s’y risquer. Elle n’était de toute façon pas dans un bois sacré, et leur transport ne pouvait en faire office. Soupirant à nouveau, elle se vêtit convenablement, et suffisamment chaudement pour ne pas souffrir du vent marin, s’exposant à la clarté matinale en ouvrant sans bruit la porte de sa cabine. Ou peut-être le bruit était-il étouffé par la clameur extérieure de la mer, qui la fit frissonner. Peut-être était-elle particulièrement agitée. Elle ne recula pas, cependant, et ferma la porte avant de s’avancer, plissant ses yeux ensommeillés et éblouis par la lumière.
Le vent lui donnait l’impression de la pénétrer jusqu’aux os, et de ne laisser qu’un amas glacé à sa place. Elle était pourtant habituée aux températures peu clémentes de sa contrée, mais rien de semblable à cela. Le froid qu’elle connaissait l’enveloppait et se faisait seconde peau, alors que celui-ci la rongeait et la dépossédait de tout. Elle ne comptait pas retrouver l’abri qu’elle venait de quitter pour autant, préférant tout à l’oisiveté forcée par un sommeil impossible à retrouver, qu’elle devienne un bloc de glace ou non. Serrant ses bras et les frictionnant, elle avançait dans la brume environnante qui s’efforçait ardemment de couper à leur vue tout danger environnant, ne la rassurant pas réellement. L’aînée d’Arnaut Karstark entendait difficilement les marins présents sur le navire s’exprimer, tant le vent l’assourdissait.
Elle distingua une silhouette se relever, qui lui semblait oisive, contrairement aux marins. Quelqu’un qui, peut-être, lui tiendrait compagnie ? S’avançant vers l’ombre méconnaissable, elle mesurait son pas, de crainte de glisser sur une plaque d’eau dissimulée à sa vue. Elle s’efforça de sourire, avant même de distinguer l’identité de l’inconnu, toute aveuglée qu’elle l’était. Elle ne manqua pas de le reconnaître, pour lui avoir été présentée, même si elle ne s’attendait nullement à la réciproque. Bien qu'il lui ait semblé qu'une relation particulière se soit nouée entre le Prince de l'Ouest et son valet, Lynara savait que ce dernier n'était pas tenu de retenir tous les noms des nobles qu'il croisait. Leur titre suffisait. « Gareth. En effet, je ne pensais pas qu’il était si tôt. Toute notion que je pourrais avoir du temps qui passe est, semblerait-il, perturbée. Votre maître vous a-t-il confié quelque tâche, à une heure si matinale ? »
Alors qu'il devait lui-même dormir, peu soucieux que son valet ne soit levé avant même que le soleil ne le soit. Elle sourit, devant sa révérence pour la moins tanguante. « Le bateau faillirait-il à votre stabilité ? Ou le pied marin vous ferait-il défaut ? »
La jeune Nordienne ne put s’empêcher de rire en entendant la question qui lui est posée, encouragée par le sourire sur les lèvres de son vis-à-vis. Fort charmant, au demeurant - bien que jamais elle ne laisserait échapper une telle pensée. « Je suis, je le crains, démasquée. Cette splendide couche cotonneuse me subjugue, et n’y voyez-vous pas ces fiers animaux s’en détacher, se perdre en elle ? Regardez à proximité de la proue, un auroch… » Elle souriait, légèrement moqueuse, mais pas mesquine. Entrerait-il dans son jeu, ou la prendrait-il pour une folle ?
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Jeu 20 Aoû - 18:29
Le vent commence à se lever. Enfin, je commence à me rendre compte qu'il fait particulièrement froid plutôt et je réprime un frisson alors que je demande brusquement à quel point il peut faire froid dans le Nord. Voilà une question qui ne m'avait guère effleurée jusqu'à présent et je n'ai pas souvenir que dans mes bagages il ait de quoi résister aux températures qui nous attendent certainement là-haut. J'espère que Lyman a eu ce genre de préoccupations sinon, nous risquons tous les deux d'avoir quelques difficultés, surtout s'il a vraiment escompté que je prendrais au sérieux mon rôle de valet de pied.
J'hésite un instant à retourner me coucher, me mettre à songer à ma garde-robe est plutôt mauvais signe quant à l'état de mes capacités intellectuelles, surtout à cette heure de la journée, mais je me dis que ce serait peu pertinent et que mon mal de crâne ne fera probablement qu'empirer si je suis enfermé entre quatre murs sans pouvoir respirer à mon aise. Et puis, avant que j'ai le temps de décider quoi que ce soit, arrive la dame de compagnie de la jeune louve.
Je note que je ne me suis pas trompé quant à son identité et qu'elle se rappelle de mon nom, fait étonnant pour moi, j'ai personnellement tendance à ne jamais me rappeler des suivants des personnes que je rencontre. Parfait, cela évite un moment gênant même si je ne peux pas me sentir aussi mon aise que j'aurais pu l'être en étant réellement moi-même. J'ai pourtant un sourire à sa répartie et je hausse légèrement les épaules.
"Tôt serait presque un euphémisme. Je ne pensais pas voir quelqu'un d'autre que moi sur le pont avant un bon moment. Ce n'est guère une heure pour les têtes couronnées ou leurs proches après tout. Mon maitre doit probablement dormir comme une souche, il ne viendrait guère me confier de tâche à cette heure-là. Et j'ai de la chance, il m'a semble-t-il oublié hier soir."
Je suis probablement le seul à goûter à l'ironie de mes propos et, l'espace d'un instant j'ai comme envie de maudire Lyman de m'avoir présenté comme son valet de pied. Je dois constamment mesurer mes propos, surtout auprès des nordiens pour ne pas éveiller les soupçons et je suppose sans trop de mal qu'il doit s'amuser comme un petit fou. Je suis sur le point de lui demander si elle a déjà mangé quelque chose mais rien qu'à l'idée de parler de nourriture, mon estomac semble prêt à protester haut et fort. Et puis, je ne suis même pas sûr que je pourrais lui demander ce genre de choses sans être considéré comme inconvenant. Je souffle alors, essayant d'avoir une moue contrite à sa remarque quant à ma révérence maladroite.
"Probablement un mélange des deux lady Karstark. Il ne m'est guère aisé d'être aussi agile ici que sur la terre ferme. "
J'ajoute alors, d'un ton plus léger.
"Je ne sais pas vous mais, en ce qui me concerne, j'ai hâte de pouvoir fouler à nouveau un plancher stable et de savoir où je suis. Même si, quand j'y pense, avec mes maigres notions de géographie, il est peu probable que je sache réellement où me situer sur une carte lorsque nous serons dans le Nord."
Je ne plaisante qu'à moitié avant de réaliser qu'au vu de mon statut, il est de toute façon peu probable que je sois capable de situer n'importe quelle ville de Westeros. Et pourtant,je connais par cœur l'Ouest et le nom de chaque ville, village et les moindres ruisseaux, même si je n'ai guère eu le temps de me pencher sur les cartes du Nord. Il va tout même falloir que j'y remédie très sérieusement et, surtout, aussi vite que possible, valet de pied ou non. Il est hors de question de débarquer en terre inconnue sans savoir où nous sommes. Notant dans un coin de mon esprit d'en parler à mon roi, je reporte mon attention sur la jeune femme.
A son rire, mais surtout à sa répartie, je la fixe un instant, me demandant si elle se moque de moi ou si elle cherche tout simplement à plaisanter. Mon mal de crâne m'empêche d'être totalement lucide sur le sujet ou d'essayer de deviner ce qu'il en est réellement. Alors, à défaut de m'offusquer, je réponds, taquin, me prêtant au jeu en espérant que c'en est réellement un.
"Effectivement, vous avez le regard acéré malgré la luminosité peu propice. Vous m'en voyez impressionné. Et, regardez, on ne dirait pas une sirène juste là, près de l'auroch ? Si on se penche un peu, on peut l'apercevoir."
Je joins le geste à la parole mais j'ai un haut-le-cœur alors je m'arrête un peu brusquement, prenant une profonde inspiration. J'ai les tempes qui tambourinent de plus belle, si tant soit peu elles s'étaient arrêtées. Je jette un bref regard à la lady, espérant qu'elle était concentrée sur les nuages et non sur moi et qu'elle ne s'est aperçue de rien. Si je ne cherche pas vraiment à faire bonne impression, je ne voudrais pas qu'il soit reproché à Lyman mon comportement. Il serait capable de me le faire payer encore plus et, pire encore, de me donner mauvaise conscience.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Dim 23 Aoû - 15:39
Le fort bruit des vagues qui se heurtaient au bateau empêchait la jeune Karstark de percevoir correctement les paroles de son vis-à-vis, barrière qui trouverait difficilement son égal pour perturber la perception auditive. Lynara se rapprocha donc de l'Ouestien, afin de mieux l'entendre. Sans doute ne l'entendait-il pas mieux, à vrai dire. La mer était loin d'être calme et la Nordienne était encore stupéfaite d'avoir pu s'assoupir aussi longtemps. Peut-être avait-elle été, au plus profond de son sommeil, quelque peu bercée par le ressac. C'est malgré tout souriante, quoi qu'ensommeillée, qu'elle avait fait pas vers lui. Inutile de l'accabler de son manque de sommeil. Quand bien même il n'était qu'un serviteur, fusse celui d'un Prince. Si elle n'était pas si matinale, elle avait depuis longtemps appris à contrôler ses humeurs - dans la mesure du possible, sachant son tempérament emporté naturel, bien qu'elle le bride. Les femmes Karstark n'étaient pas réellement réputées pour leur impassibilité. Et il y avait peu de raisons qu'on lui donne à s'énerver. Son compagnon fortuit n'était certes qu'un valet, mais il était malgré tout celui du Prince Lyman, et elle ne pouvait le croire de mauvaise compagnie. Si Lynara en croyait ce que Jeyne lui avait dit sur son fiancé, elle ne pouvait croire qu'il s'entoure de rustres. « Je vous avoue sans mal ma surprise de voir une silhouette ne semblant pas appartenir à l'équipage, alors que je m'approchais du bastingage. Je ne m'attendais pas non plus à trouver compagnie, en sortant si tôt de ma cabine. Il est presque étrange de ne pas voir le pont peuplé de nos compagnons de voyage. Elle se tut un instant, tentant de déceler, sans succès, les mouvements de l'eau. Je comprends aisément que votre maître préfère profiter encore du sommeil qui s'offre à lui, étant donné l'heure. Il est bien magnanime, en tous les cas, de ne pas vous avoir surchargé de menus travaux, à une heure si matinale. Mais vous confie-t-il chaque soir de quoi vous occuper pour la journée, voire même plus, en temps normal ? Je suppose qu'un voyage en navire peut bouleverser et chambouler n'importe qui dans ses habitudes... »
S'étant retournée pour observer le pont simultanément à ses paroles, elle reporta son attention sur le jeune homme. « Mais vous même vous trouvez vous ici à cette heure avancée, le sommeil vous fuit-il aussi assurément que moi ? Ou auriez-vous été jeté à bas de votre couchette par un remous un peu fort ? Pardonnez ma curiosité, mais je ne peux croire que vous soyez réveillé suite à une nuit reposante et complète. Ne vous sentez pas obligé de me répondre. » Un léger sourire contrit orna ses lèvres, Lynara n'envisageant pas réellement qu'il ait chuté ainsi, ne l'espérant pas du moins car cela devait être particulièrement douloureux.
La jeune femme s’appuya à son tour sur le tonneau qui les séparait, en réponse à un mouvement un peu brusque du bateau. Un peu plus, et elle tomberait. Et quelle image donnerait-elle, alors, des Nordiens. Si elle avait le pied assuré sur la glace ou les terres du Nord, il n’en était pas de même sur le pont traitre d’un navire. Elle sourit à nouveau, montrant qu'elle n'était pas offensée et qu'elle ne faisait que s'amuser légèrement de le questionner sur sa révérence.
« Disons que je ne peux affirmer que traverser les mers est mon moyen de se mouvoir favori. Mais je me trouve assurément le pied marin, fort et assuré. Que je lutte pour dissimuler le peu de bien que je pense de la fiabilité que j’accorde à un tel bâtiment n’importe pas, n’est-ce pas ?
Concernant la géographie du Nord, je suppose que nul ne pourrait vous blâmer de ne pas la connaître. Mes propres connaissances ne tiennent qu'au fait que j'en suis originaire, et je ne saurai me targuer de connaître aussi bien celles qui me sont étrangères. Car, à suivre votre maître, je suppose que vous devez au moins savoir situer les lieux où vous vous êtes rendus ? Si vous souhaitez cependant connaître un peu mieux le Nord avant d'y mettre les pieds, et ainsi voir ce qui attend votre Prince, et vous, je devrais pouvoir vous procurer une carte. Il doit bien s'en trouver sur ce bateau. »
Ne se détournant pas, alors qu’elle se prenait à deviser sur la brume épaisse, elle affronta son regard, se demandant bien ce qu’il comprenait de sa plaisanterie. Elle se demanda si l’homme de compagnie du lionceau craignait, comme les chats, de se mouiller. Ou s'il estimait, peut-être, qu'il ne devrait se prêter à un tel jeu avec une Dame. Avant de sourire, alors qu’il entrait dans son jeu, se penchant à son instar. Se retournant pour lui montrer un autre animal imaginaire, elle le voit dans son geste interrompu, visiblement mal à l’aise, inspirant grandement.
« Vous sentez-vous bien, Gareth ? »
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Sam 29 Aoû - 12:26
Finalement, avoir un peu de compagnie, aussi charmante d'ailleurs, n'est pas pour me déplaire. Outre le fait que cela m'évite de me focaliser sur le réveil quelque peu douloureux, il est toujours agréable de faire enfin connaissance avec des gens que je vais certainement être amené à côtoyer un peu plus souvent à l'avenir. Enfin, si l'avenir nous permet de survivre à la guerre contre les sauvageons. Je me demande si elle va accompagner la jeune louve et venir vivre à Castral Roc une fois les noces célébrées et je ne peux m'empêcher de la fixer avec plus d'attention, nettement plus curieux l'espace d'un instant, avant de réaliser que, si c'est bien le cas, elle finira fatalement par apprendre la vérité à mon propos. A cette pensée, je réprime une grimace avant de secouer la tête, songeant que je résoudrais bien ce problème, qui n'en sera peut-être même pas un, le moment venu. A sa réponse, j'ai un sourire avant de lui souffler, me faisant malicieux et dépassant probablement les limites que mon statut fictif devraient fixer.
"J'espère au moins que la surprise n'est pas totalement désagréable et que vous n'êtes pas en train de chercher l'excuse la plus appropriée pour regagner votre cabine sans que j'en sois offusqué, même si vous pourriez vous contentez de filer sans rien dire. Mais si vous préférez mettre les formes, je peux vous proposer de fermer les yeux quelques instants pour vous laisser le temps de disparaitre. Nous pourrons faire tous les deux comme s'il ne s'était rien passé."
Je ferme alors les yeux quelques instants avant de les rouvrir, mon sourire se faisant plus large.
"Bien, vous êtes toujours là, me voilà rassuré. Ou alors, j'ai été trop rapide peut-être ? En tout cas, j'avoue savourer un peu de calme sur le pont, pas vous ?"
A sa question, je reste silencieux quelques instants, essayant d'imaginer Lyman me confier tous les jours ce que j'aurais à faire. J'ai déjà encore en mémoire son large sourire lorsqu'il m'a donné ses bottes à nettoyer hier mais je me suis exécuté. Je l'ai tellement poussé à bout pour pouvoir venir que je ne peux guère me plaindre. Surtout qu'il pourrait faire bien pire, je ne m'en sors vraiment pas si mal pour le moment. Je finis par répondre, pensif.
"Je suppose qu'il n'a pas envie de me surcharger pour que je puisse aussi profiter du voyage. C'est bien sûr sans compter sur le peu de goût que j'ai pour ce genre de moyen de locomotion. Mais il ne me donne pas vraiment mon programme chaque jour, je sais quelles sont les tâches qui m'incombent. Après tout, je suis à son service depuis de nombreuses années et je connais ses habitudes."
A mesure que je parle, je me rends compte qu'il est moins difficile que prévu de vraiment me glisser dans la peau du personnage. Je suis aux cotés de Lyman depuis tellement longtemps qu'au final, il me suffit simplement de travestir mes véritables occupations. Ca ne change en rien la loyauté que je lui porte et ça me permet en plus de l'accompagner dans ce voyage même si je n'aurais pas dit non à un peu plus de confort.
A sa question, j'ai un haussement d'épaule, me demandant ce qu'il est correct ou non de révéler à la jeune femme. Je ne peux guère me permettre d'être familier mais, en même temps, à cette heure de la journée et dans l'état où je suis, difficile d'être totalement dans le personnage. Je souffle alors, malicieux.
" Si j'étais tombé de ma couchette, je vous l'aurais raconté avec force détails, comme ça vous auriez pu vous moquer de moi sans le moindre scrupule. Mais la vérité n'est pas là. Pour être tout à fait honnête, je ne suis en fait pas encore couché, tout simplement. L'idée d'une nuit reposante aurait pu être séduisante si j'arrivais à bien dormir sur ce bateau par contre."
Alors que je lui fais part de mon envie de retrouver la terre ferme, un mouvement brusque du navire manque de la faire chuter et elle se raccroche tant bien que mal à ce tonneau qui me sert d'appui depuis que j'ai réussi à me relever, peu de temps avant son arrivée. J'ai un bref sourire mais je ne fais pas de commentaire alors qu'elle parle de son pied marin. Je rétorque alors, amusé.
"En tout cas, vous cachez particulièrement bien votre jeu. L'on pourrait croire que c'est votre mode de voyage favori, prenez garde à ce qu'on ne vous invite pas croyant que vous allez adorez une balade en mer."
Quand elle parle de la géographie du Nord, je suis agréablement surpris de voir qu'elle semble prête à remédier aux connaissances qui me font défaut. Je laisse filer un silence avant d'incliner légèrement la tête en signe de remerciement.
"On ne peut effectivement guère me blâmer mais je trouve qu'il est important de savoir où mon maitre se rend. Mais j'accepte votre offre avec plaisir, j'avoue que j'aimerais effectivement mieux connaitre le Nord, ne serait-ce que pour éviter de froisser nos hôtes. Je pourrais vous proposer de vous rendre la pareille si vous le souhaitez pour l'Ouest, si cela vous intéresse évidemment."
Si je me prête alors au jeu non sans amusement et que je fais mine de rechercher des créatures imaginaires dans les brumes qui nous entourent, ça ne dure pas vraiment et mon estomac se rappelle de nouveau à moi alors que j'espérais vaguement qu'il m'aurait oublié.
Même si j'avais espéré le contraire, elle le remarque et m'interroge. L'espace d'un instant, je ne trouve guère de réponse appropriée et je finis par me décider par la vérité. En partie tout du moins.
"Bien serait un grand mot. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas encore couché, j'ai passé la nuit à discuter avec les marins et, j'avoue mon crime, à goûter leur liqueur locale. Je trouvais l'idée nettement plus amusante que me retourner dans ma couchette en espérant ne pas tomber. Mais visiblement, cette boisson ne semble guère faire bon ménage avec les remous du bateau."
Et là, j'avoue, je suis curieux de voir sa réaction, guettant probablement une grimace quelconque ou, tout du moins, un signe de désapprobation quant à cette attitude peu convenable qui, si elle ne sied pas du tout au lord que je suis, doit être encore plus inconvenante pour le valet du Prince de l'Ouest. Mais je trouve ça plutôt amusant à bien y réfléchir.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Sam 26 Sep - 22:09
Un sourire perça, sur les lèvres de la jeune fille, en entendant le valet plaisanter ainsi. Lynara aurait du mettre fin à la familiarité dont il faisait preuve, mais à une heure aussi matinale sans autre compagnon à qui s’adresser, et à la vue de tous, ils ne faisaient pas grand chose de mal. Du moins préférait-elle le voir ainsi, et elle devait avouer être curieuse au sujet de Gareth, qui devait être assez proche du Prince Lannister, d’une façon ou d’une autre. Même s’il n’était qu’un serviteur, il avait très probablement passé un temps assez conséquent à ses côtés. Il était valet après tout, une position privilégiée à sa manière. Peut-être pourrait-il l’aider à mieux cerner le promis de sa cousine et Princesse, et à déterminer s’il était digne d’elle. S’enquérir à ce sujet nécessiterait plus de subtilité qu’elle n’était habituée à en utiliser, mais elle s’en sortirait. Du moins l’espérait-elle. Le sourire de Lynara laissa bien vite place au rire, en entendant son subterfuge pour l’autoriser à fuir, qui s’amplifia alors même qu’il rouvrait presque aussitôt et bien trop rapidement les yeux.
« Aviez-vous peur que je ne m’empresse de fuir, à me laisser tout juste le temps de vous tourner le dos ? Pas que je n’ai souhaité le faire, vous pouvez voir que je suis toujours face à vous, mais vous ne m’en avez guère laissé l’opportunité. Tenteriez-vous de sembler être un gentleman, en ne l’étant qu’à moitié ? »
Un air espiègle pouvait se laisser voir sur son visage, alors qu’elle n’était pas réellement sérieuse, mais pas vraiment désireuse d’avoir la réponse à sa question non plus. S’il agissait réellement ainsi… Alors peut-être n’était-il pas honorable, et son Prince encore moins. Lyna secoua légèrement la tête, pour s’ôter cette idée de l’esprit, et se reconcentrer sur son vis-à-vis.
« Mais en effet, ce calme est le bienvenu. Vous ne le savez assurément pas, mais il est Roi dans le Nord, et je vous avoue que bien que c’ait été très plaisant, l’agitation valoise peut parfois sembler épuisante pour qui n’y est pas habituée. Bien que j’ai pris goût à l’ambiance festive et enchanteresse. Et vous, avez-vous pu en profiter avec vos semblables, Gareth ? »
A moins que son maître ne l’ait pas laissé s’en délecter une seule seconde. N’avait-il d’ailleurs rien à effectuer en l’instant ? Lynara ne put s’empêcher de le questionner à ce sujet, sans grande subtilité, retenant un soupir de dépit devant sa question trop franche.
« Un maître juste, et aimable, à n’en pas douter. Qui a un valet dévoué et appliqué, visiblement. Êtes-vous entré à son service dans votre enfance ? »
Elle était réellement intriguée, au-delà du fait de se renseigner pour le bien de Jeyne. Il s’agissait après tout de son futur, et d’un cercle qu’elle serait elle-même amenée à fréquenter. Elle espérait néanmoins ne pas trahir si facilement sa curiosité, et donner le change. Arquant un sourcil en entendant le jeune homme, elle finit par sourire légèrement.
« Je ne sais si je dois me sentir offusquée que vous me pensiez si malveillante, ou bien m’interroger sur les idées fausses que vous vous faites de nous Nordiens, ou simplement apprécier votre humilité, et votre humour. Je vais opter pour cette troisième option, elle me semble vous correspondre davantage. Et je pourrai sans honte et sur le ton de la plaisanterie m’amuser du fait que vous n’ayez pas dormi, en supposant que vous ayez une vie dissolue, et donc vous prier de fermer de nouveau les yeux, pour ne pas me compromettre à vos côtés. L’amusement se lisait sur son visage, mais il disparut bien vite, laissant place à un air légèrement contrarié. J’espère que vous retrouverez votre sommeil rapidement, ou quand nous aurons atteint la terre ferme. »
Il ne lui fallut pas longtemps malgré tout pour qu’elle rie à nouveau, en l’entendant.
« Je suis certain que vous faites erreur, ou que vous cherchez simplement à me flatter et à ignorer le fait que j’ai manqué de saluer d’une révérence peu gracieuse le pont du bateau de très peu. Mais je vous en suis gré. Dois-je m’inquiéter de vos talents de comédiens ? »
Elle-même en était totalement dépourvue, ou alors pourvue bien trop faiblement, et il pourrait aisément se jouer d’elle s’il le souhaitait. Mais peu importait, elle haussa les épaules, souriant.
« Ce sera donc un arrangement entre vous et moi – à condition que nous gardions ce secret pour nous. Je ne suis pas certaine que ce… désir de connaissance soit bien vu par tous. Ou respecte les convenances. »
Sans nul doute ne l’autoriserait-on pas à fréquenter ainsi un simple valet… Mais elle avait à y gagner, et il était loin d’être déplaisant. Réfléchissant à la façon de mettre en place cela, elle perdit un instant le fil de la conversation, et écarquilla les yeux bien malgré elle, en percevant la fin de ses paroles. Secouant brièvement la tête pour retrouver ses esprits, elle le dévisagea, ne sachant réellement quoi dire.
« Nul ne pourrait vous blâmer de tenter de profiter de ce voyage, et de ne pas être réfractaire à autre que vous, après tout. Il est fâcheux que vous vous trouviez mal, cependant. Peut-être devriez-vous vous allonger malgré tout, pour être à même de vous occuper de votre Maître à son réveil ? Puis-je faire quoi que ce soit, vous apporter quelque objet de réconfort ? »
Sa confusion, et son incapacité à savoir comment réagir, devaient se voir sur son visage, et dans ses gestes et paroles, alors même qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire. Non pas qu’elle n’ait jamais vu d’homme sous l’emprise de l’alcool, mais pas un inconnu, qui plus est pas un serviteur, et pas un dont elle ait à se soucier, soumis aux remous du bâtiment sur lequel elle se trouvait. Elle s’efforçait malgré tout d’être imperturbable et serviable.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Jeu 1 Oct - 19:31
Si la jeune femme a l'air sur la réserve, il m'est impossible de ne pas lui rendre son sourire tant le sien illumine littéralement son visage. J'essaie de garder tant bien que mal la tenue imposée à mon prétendu rang mais, entre l'heure matinale et ma nuit agitée, difficile de ne pas franchir quelques limites, d'autant qu'elle ne semble guère s'en formaliser. Et, quand elle éclate de rire à ma répartie, j'avoue, je suis plutôt content de moi et j'en oublierais presque qui je suis sensé être.
Je lui souffle alors, la mine complice.
"Je suis autant gentleman que possible lady Karstark, mais j'avoue que le plaisir de votre compagnie en cette matinée brumeuse me donnerait plutôt tendance à essayer de prendre quelques raccourcis plutôt que de subir le risque de vous voir disparaitre. Mais si vous le souhaitez vraiment, je peux m'exécuter et garder les yeux fermés le temps nécessaire à votre disparition. Je pourrais me dire que vous n'étiez qu'un mirage plus parmi les nuages."
Je sais pertinemment que mon comportement représente un peu celle de mon Prince. Si je suis effronté, si je me tiens mal, certains ont déduiront logiquement qu'avec un tel valet, son maitre doit être bien pire. L'espace d'un instant, la douce idée de la vengeance m'effleure mais, au vu de la charmante frimousse, je n'ai pas envie de me montrer sous mon mauvais jour dans l'immédiat. J'ai déjà assez de mal à garder le pied fermement ancré au sol, je vais éviter de me rajouter des obstacles.
Au reste de ses propos, je reprends une mine un brin plus sérieuse et j'ai un bref hochement de tête.
"J'avoue, je ne suis guère habitué au calme et je suis maintenant particulièrement curieux de voir ce qu'il en retourne dans le Nord. L'Ouest ressemble bien plus à Goeville de par son agitation constante, je n'ai guère été dépaysé. Contrairement à vous visiblement. J'espère que vous avez tout de même goûté les festivités et visiter la ville. Il y avait vraiment beaucoup de choses à voir. J'en ai pour ma part profité, pas autant que je l'aurais souhaité, mais c'était une occasion vraiment exceptionnelle."
Je n'ai d'ailleurs probablement jamais aussi peu dormi de ma vie, voulant à tout prix profiter de chaque instant pour ne pas avoir le moindre regret sachant pertinemment qu'il était probable que j'y remette les pieds un jour. Enfin, si je garde ce raisonnement, il est aussi peu probable que je revienne entier du Nord.
Quand elle évoque Lyman, j'ai un sourire en coin et je laisse filer quelques secondes de silence, me remémorant ce que nous avions décidé tous les deux quant à l'histoire à raconter. Rien de trop alambiqué ou qui soit trop éloigné de la réalité. Mon regard se perd dans la contemplation du bloc de brume qui nous entoure et je finis par répondre, d'un ton léger.
"Et bien, je suis à cotés depuis que j'ai huit ans si je ne dis pas de bétises. J'ai été convié à Castral Roc par le Roi, pour remercier mes parents de leur fidélité aux terres de l'Ouest. Je vous laisse imaginer l'honneur pour eux de me voir au service du tout jeune prince. J'ai grandi avec lui donc."
Je reporte mon attention sur la jeune lady et je continue, toujours sur le même ton.
"Et vous lady Karstark, si je peux me permettre, depuis quand accompagnez-vous votre jeune princesse ?"
Sa réplique m'amuse et je réalise que j'en oublie presque mon mal de crâne et cette sensation qu'il vaudrait mieux que je me jette par-dessus bord plutôt que de tenter de survivre à cette nuit s'estompe peu à peu.
"Oh ne vous sentez pas offusquée, surtout pas. J'espérais plutôt que vous seriez éblouie par mon sens de l'humour, pas que vous chercheriez de nouveau un prétexte pour fuir ma présence. Après tout, il n'y a personne autour de nous pour nous voir, aucun risque de vous compromettre en restant quelques instants de plus non ? Quant à mon sommeil…"
Si je l'ai fixée avec un regard pétillant de malice au début de mes propos, je me fais un rien plus sérieux alors que j'ajoute, avec un bref haussement d'épaules.
"Une fois sur la terre, j'aurais à m'inquiéter du bien-être mon Prince et de la Reine si c'est nécessaire. Il est peu probablement que je dorme vraiment sereinement avant quelques temps. Mais si le Nord est aussi calme que vous le dites, les choses se passeront peut-être autrement."
Mais j'en suis peu convaincu. Je sais pertinemment que la tension ne fera que s'accroitre à mesure que les jours passeront et que le départ pour la guerre se rapprochera. Et je ne veux pas laisser Lyman devoir tout supporter sans pouvoir l'aider, sinon ma venue serait on ne peut plus inutile.
Mon sourire réapparait brusquement alors qu'elle me parle de sa chute manquée de peu. Je pose alors une main sur mon cœur, solennel.
"Lady Karstark, je vous assure que je n'avais rien vu. Quant à mes talents de comédien… ils sont de toute façon nécessaires pour survivre dans notre cour. Ce n'est pas le cas chez vous ?"
Je la fixe quelques instants, curieux, avant d'incliner légèrement la tête.
"Je vous en remercie. Tout le monde n'aurait pas cette largesse d'esprit et je suis votre obligé, sincèrement. Je ne sais pas si je pourrais vous rendre la pareille, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas."
J'avoue, sa réponse m'a quelque peu surpris. Je ne m'attendais guère à ce qu'elle se prête au jeu et me propose quelque chose de la sorte. Reste à savoir si elle va réellement le faire ou pas mais, d'une certaine façon, je suis rassuré de voir que la jeune louve semble pour le moins être bien entourée. Quand je lui explique les raisons de mon état pour le moins déplorable, sa réaction m'amuse sans que je montre. Elle semble gênée mais pas au point de me pointer du doigt. Elle cherche plutôt à m'aider et j'en suis encore plus étonné.
"Ne vous en faites pas pour moi. Ce n'est pas la première fois que j'ai une nuit agitée de la sorte et j'avoue que je suis plutôt content d'avoir pu faire connaissance avec des marins venant du Nord. Les gens ont tendance à avoir la langue bien pendue avec un peu d'alcool et de parler de leur pays d'origine avec un enthousiasme qu'ils n'auraient pas en temps normal. Et ils m'ont vraiment donné envie de connaitre ce lointain pays qui est le votre."
Et de faire en sorte de pouvoir les détrousser à mon tour quand je le pourrais mais ça, je suppose que ce serait le détail de trop pour la jeune femme qui essaie de garder une mine neutre sans grand succès.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Mer 7 Oct - 21:45
La Nordienne n’était pas certaine de savoir sur quel pied danser, malgré tout. Il était plaisant de discuter avec Gareth, bien que cela soit contraire aux convenances. Elle n’allait de toute façon pas mettre fin à leur conversation, alors qu’elle l’avait encouragée jusqu’à présent. Ils ne faisaient rien de mal, de toute façon. Et cela lui permettait, indirectement, de mieux connaître le Prince de l’Ouest, en apprenant à connaître les gens dont il s’entourait. C’était une action nécessaire, en fait.
« Cherchez-vous donc à me flatter, pour me convaincre de ne pas prendre votre offre au sérieux ? Si oui, et si je n’avais pas déjà décidé de rester, vous auriez surement atteint votre but. Par curiosité, du fait que vous maniez si bien les mots, et leur faites dire ce que vous souhaitez, il semblerait.
Est-ce une particularité des gens de l’Ouest, que d’être aussi habiles avec les mots, et à même de trouver le moyen de plaire, avec des paroles de miel ? En espérant ne pas vous offenser en disant cela. »
Peut-être aurait-elle dû le questionner de manière détournée, ne pas dire franchement ce qu’elle en pensait. Elle haussa les épaules pour elle-même : il était trop tard pour changer ses propos, elle ne pouvait pas lui boucher les oreilles, et le conjurer d’oublier sa question. Et elle assumait parfaitement, par ailleurs.
« C’était une découverte plaisante, qu’une ville si agitée, et tant de divertissements. Bien que je vous avoue m’être sentie avec gêne quelque peu frivole. Il faut savoir profiter, mais il est bien de retrouver notre quiétude habituelle, pour remettre les pieds sur terre. Mais parlez moi donc de votre propre découverte de la ville, et de ce que vous auriez voulu voir. Je suis curieuse de savoir ce que vous avez pu en découvrir. Aux côtés de votre Prince ou non. »
Il n’avait, assurément, pas découvert Goeville et ses merveilles de la même façon qu’elle. Leur différence de rang impactait leur appréhension des lieux, et ce à quoi ils assistaient. Il pouvait cependant avoir vu des choses que Lynara elle-même ne pourrait sûrement jamais voir. Le valet semblait d’ailleurs disposé à lui répondre, ce qui lui plaisait grandement.
« J’accompagne ma Princesse depuis mes neuf ans, suite au décès de sa mère, ma tante. Il semblait juste aux yeux de ma famille, de soutenir la famille royale face à cette perte. Et être aux côtés de ma cousine et Princesse était un honneur inestimable, pour nous. Mais sans paraître indiscrète, quel âge le Prince Lyman et vous avez ? Vous n’êtes pas obligé de répondre, mais promettez-moi de ne pas me questionner à ce sujet en retour ? Je serai tenue de vous répondre, et il paraît que ce sont des choses qui ne se disent pas. »
Elle lui sourit doucement, pour l’amadouer légèrement, avant de poursuivre la conversation.
« Rassurez-vous, je vous affirme que je ne fuirai pas. Quant au calme du Nord… Nos villes peuvent l’être, quand elles ne sont pas assaillies par les redoutables ennemis du Nord. J’espère que vous et les vôtres n’aurez pas trop à en souffrir, pas plus que les nôtres, et que vous pourrez rentrer un peu plus serein, et en pleine forme. Je prierai Nos Dieux pour cela. »
Si la conversation est devenue plus sérieuse en un tour de main, le jeune homme a le don de l’alléger tout aussi rapidement, faisant de nouveau rire Lynara.
« Ainsi, est-ce votre apanage à tous. Nous sommes bien plus… naturels, si je peux le dire ainsi, sans crainte de vous faire fuir ou de vous offenser, l’un ou l’autre n’étant pas mon but, ni dans mon intérêt. Peut-être devrions-nous l’être moins, mais nous avons toujours fonctionné ainsi, je pense. »
Troublée, alors qu’elle n’a agi que par réflexe, elle acquiesce légèrement face à ses remerciements, sans rien ajouter de plus. C’est une entraide bienvenue, qui lui servira aussi, et peut-être aussi un acte bienveillant, mais rien qui ne lui vaille un tel retour. Bien qu’il ne soit qu’un valet.
« Vous êtes déjà bien aimable de vouloir m’instruire sur les cartes de l’Ouest. Il pourrait être malvenu que je les connaisse, aux yeux de certains, et vous auriez pu refuser. Mais je vous suis gréée de votre obligeance, et je ne manquerai pas de faire appel à vous, si je me trouve totalement démunie. »
Mais il la menait de surprise en surprise, et elle se trahissait très certainement, son visage parlant aussi certainement qu’elle venait de le faire, bien qu’elle tente de le dissimuler difficilement.
« Je ne pourrai pas vous confirmer ce fait, je ne peux prétendre avoir bénéficié assidument de la compagnie d’hommes alcoolisés à ce point là, ou du moins pas de si près, mais je suis ravie que cela vous ait donné envie de découvrir nos contrées. En espérant qu’elles soient à la hauteur de vos attentes. »
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Dim 18 Oct - 22:38
Et bien, moi qui pensait avoir du mal à émerger et que ce début de matinée serait des plus désagréable, je suis largement détrompé grâce à la présence de la jeune lady. Enfin, c'était en tout cas pour l'heure nettement plus sympathique de converser avec elle que la nuit avec les marins tout aussi avinés que moi à tenter de compter avec une difficulté grandissante le nombre de points noirs sur les dés. En espérant que la situation n'évolue pas et qu'elle ne se prenne pas l'envie de partir ou de se montrer brusquement peu aimable, j'ai un large sourire à sa question qui n'en est pas vraiment une.
"Un peu de flatterie n'a jamais fait de mal à personne lady Karstark. Tant que la personne visée par les compliments sait encore distinguer le vrai du faux. Et vous avez l'air nettement plus alerte que moi ce matin pour être en capacité de deviner si je me perds dans la flagornerie, n'est ce pas ?"
J'ai un bref haussement d'épaules et je continue, toujours aussi malicieux.
"Je m'avancerais pas en affirmant que je manie suffisamment bien les mots pour avoir réussi à vous convaincre de rester aussi facilement et que vous ne le faites pas uniquement parce que vous vous ennuyez mais l'idée me plait, j'admets. Quant au fait que ce soit une particularité de l'Ouest… pensez-vous pouvoir le vérifier par vous-même un jour ? Que je sache si je dois vous avouer ce qu'il en est réellement ou si je peux me vanter d'être le seul à manier les mots de la sorte. Et il n'y a nulle offense, même si vous ne semblez pas réellement apprécier ce genre de choses, je me trompe ? Pourtant cela peut être bien utile parfois, non ?"
Je suis curieux, j'avoue. Parfois un peu trop pour mon propre bien mais, pour l'heure, je ne vois guère de conséquences fâcheuses à cette discussion qui me permettra en outre d'en apprendre un peu plus sur les us et coutumes du Nord et de ses habitants que je vais être amené à côtoyer quelques temps. Alors, je continue de l'interroger vu qu'elle semble plutôt encline à répondre à mes questions tout autant qu'elle en pose elle-même. A l'évocation de notre séjour dans le Val, mon sourire se fait plus large et je souffle, l'air le plus naturellement du monde.
"Je n'ai pas passé de temps auprès de mon Prince, il était débordé par toutes les occupations propres à son rang et à sa fonction. Mais je vous raconterais ce que j'ai pu voir si vous me dites ce que vous avez fait de votre coté. Qu'en dites-vous ? L'échange vous parait-il équitable ?"
Je ne suis pas persuadé qu'il serait judicieux de lui raconter tout ce que j'ai pu voir ou faire à Goëville. Si Lyman a souvent été pris par ses obligations de prince de l'Ouest, je n'ai rien eu de tel de mon coté et, à son grand dam, j'ai vraiment bien plus profité de mon séjour que lui, savourant les joies de l'absence de responsabilités qui pesait encore sur mes épaules durant cette période.
Quand elle évoque à son tour depuis combien de temps elle est auprès de la Princesse du Nord, je ne peux, sans trop savoir pourquoi, songer qu'il y a une certaine ressemblance entre nous. Heureusement pour lui, Lyman n'a pas eu à souffrir de la perte d'un de ses parents, mais je vois dans la fierté qui émane de ses propos le même sentiment que je peux ressentir moi-même à être aux cotés du lionceau. Je me fais un rien plus sérieux alors que j'ai un bref hochement de tête à ses propos.
"Je comprends que cela puisse avoir une valeur inestimable à vos yeux. Si votre présence a été réclamée à ses cotés, c'est que votre famille méritait amplement ce geste. Et, de vous voir toujours là après plusieurs années démontre que vous avez largement su y faire honneur. Quant à savoir quel âge nous avons…"
Je retrouve alors mon sourire et je la fixe quelques secondes, comme si j'essayais de deviner quel pourrait bien être le sien.
"J'ai 22 ans lady Karstark et le Prince quatre ans de moins que moi. Je ne vous ferais donc pas l'affront de vous demander votre âge ma lady même si je suppose que vous ne devez guère être plus âgée que votre Princesse non ?"
Quand nous évoquons le Nord et les risques que nous n'allons pas manquer d'encourir, j'ai une moue pensive. Je ne partage pas vraiment son optimisme mais je ne me vois guère l'énoncer à haute voix. Après tout, elle est tout aussi inquiète que je peux l'être, c'est évident, mais elle semble prendre la situation avec un calme certain. Je ne peux alors m'empêcher de rétorquer, curieux.
"Vos Dieux ? Ah oui, il est vrai que vous priez les Dieux Anciens dans le Nord. Voilà encore une chose à laquelle je ne suis pas vraiment habitué. J'espère que vous ne nous en voudrez pas en cas d'impair, ce ne sera pas du tout volontaire de la part d'aucun des membres de la délégation ouestrienne."
Enfin ça, je ne saurais vraiment l'affirmer mais j'espère m'en convaincre. Les hommes qui accompagnent Lyman et la Reine ont la retenue nécessaire pour ne pas raconter n'importe quoi à haute voix et à dire vrai, je dois être celui qui a la langue la mieux pendue. Alors, si j'arrive à me contenir, les autres devraient pouvoir le faire non ?
Elle semble un peu troublée lorsque je la remercie et l'espace d'un instant, je me dis que je suis allé bien trop au-delà de mon rôle de valet. Mais je peux difficilement faire marche arrière sans passer pour le dernier des rustres et j'avoue, je préfère rester en sa compagnie que de rester en tête à tête avec mon mal de crâne. Surtout que Lyman ne manquera pas de s'amuser de ma mine défaite lorsqu'il me croisera tout à l'heure.
"Vous savez, ce qui est malvenu pour certains peut être un atout aux yeux d'autres personnes. Tout dépend de ce que vous souhaitez apprendre de votre coté. Je suis d'un naturel curieux et mon Prince n'a jamais rien fait pour me brider dans ma soif de connaissance, il en est même particulièrement content."
Pour être tout à fait honnête, Lyman était plutôt ravi les rares fois où je daignais m'intéresser à ce que nous avions à étudier. Il devait peut-être se sentir un peu seul à devoir mémoriser ce genre de choses mais, en dehors des cartes et de quelques informations qui m'intéressaient, j'avoue n'avoir jamais vraiment eu l'envie de retenir quoi que ce soit qui ne me semblait pas essentiel. Mais en parlant de lui de la sorte, je devrais lui faire gagner quelques points du coté des nordiennes.
Que je lui fais probablement perdre en parlant de ma nuit pour le moins agitée. Mais la jeune Karstark garde un sang-froid admirable qui m'amuse intérieurement. Elle n'a pas l'air d'être du genre à s'offusquer d'un rien et c'est plutôt une bonne chose ou alors, elle cache très bien son jeu. Et je le paierai plus tard, ce qui n'est pas à exclure totalement.
"C'est plutôt une bonne chose que vous n'ayez pas eu à subir la compagnie de marins ivres et j'ose espérer que vous n'aurez jamais à le faire. Mais en tout cas, pour l'heure vous ne faites que confirmer mon désir de mieux connaitre vos contrées, ne serait-ce que pour savoir si tout ce que vous m'avez dit est vrai."
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Ven 30 Oct - 3:15
Lynara n’avait pas été sujette à la flatterie, qu’elle en ait été la cible ou l’instigatrice, dans le Nord. Ou très peu. Les réceptions n’avaient pas été fréquentes, dans le Nord, et les hommes s’illustraient en tant que guerriers, pas en tant que beaux parleurs. Pourrait-elle le distinguer, s’il usait et abusait de flagornerie ? Rien n’était bien sûr. Elle préférait croire que oui, mais elle n’aurait pu en gager. Chose qu’elle ne comptait, bien évidemment, pas dire.
« Vous ne seriez pas cruel au point de me soumettre à une telle épreuve, à mes dépends, n’est-ce pas ? Peut-être pourrais-je relever un tel défi avec honneur, mais quelle serait alors votre réaction, si je ne faisais rien de plus qu’échouer ou me montrer inapte à comprendre les intentions dissimulées derrière les mots ? Mieux vaut, peut-être, que vous pensiez que je puisse déceler tout cela. »
Elle lui sourit, quoi qu’elle ne puisse s’empêcher de douter de pouvoir s’apercevoir de quoi que ce soit, s’il exagérait dans ses propos. Ou peut-être de condamner leur véracité, par excès de prudence. Il n’était, cependant et fort heureusement, qu’un valet, et elle pouvait se convaincre que tout compliment serait purement pour la forme, et qu’il n’y avait que tromperie obligatoire derrière cela, et rien d’autre. Son sourire se fit plus franc, alors qu’elle parvenait à cette conclusion.
« Disons que vous avez eu le bénéfice de me surprendre et de me faire rire. Or, il me semble qu’il s’agisse là d’une plutôt bonne chose, n’est-ce pas ? L’ennui ne me dévaste pas et ne motive pas ma présence à vos côtés ou le fait que je reste ici, en tous les cas, soyez en assuré.
Je peux cependant comprendre de votre réponse que c’est un fait répandu sur vos terres, mais que les sujets de l’Ouest en retirent une certaine fierté, n’est-ce pas ? Quant au fait de le vérifier… À moins que ma Princesse ne nécessite plus ma présence, il semblerait que je l’accompagne quand elle deviendra Princesse du Roc. Mais dites moi donc la vérité. Sans ambages, quoi que la fierté d’une activité commune à toute votre contrée ne peut être muselée je suppose, sans fioritures.
Quant à dire que je ne l’apprécie pas… Est-ce sage de répondre, alors que soit vos égaux, soit peut-être votre Prince pour essayer de mieux cerner ma Princesse, pourraient vous questionner, pour assouvir leur curiosité ? Je n’ai pas pour habitude de dissimuler ma pensée, et je vous avoue ne pas goûter à l’exagération et l’abus que cela pourrait entraîner, peut-être même à la fausseté qui en découlerait. Loin de moi l’idée de vous paraître obtuse ou même implacable, intolérante, mais je crains qu’il ne me faille constater de moi-même que tous n’en usent pas à des fins malhonnêtes. Cela ne me semble pas être votre cas actuellement, cependant. »
Il ne lui dirait de toute façon pas, s’il en faisait usage dans le but de la tromper. Cela irait à l’encontre de sa tentative, assurément. Lady Lynara ne devait de toute façon pas s’arrêter à cela : sans nul doute le valet n’était-il pas qu’une sorte d’hypocrisie peu malhonnête, et avait-il beaucoup à lui apprendre sur l’Ouest. Elle pouvait parler plus librement avec lui, et tant pis si l’on jasait sur sa curiosité entre servants, qu’elle ne serait en mesure de le faire avec un égal. Ça n’était d’ailleurs pas forcément pour le mieux, la nordienne ayant bien conscience de ne restreindre que peu sa curiosité. Une jeune femme bien sur tous rapports aurait surement éludé la question, ou n’aurait pas donné son avis aussi franchement, dans l’Ouest. Bien que s’exprimer très librement ne soit pas non plus totalement accepté dans le Nord, les femmes étaient bien plus franches – mais il était inutile d’en effrayer son vis-à-vis.
« Je ne saurai cependant m’exprimer sur l’utilité de tel artifice. Mais peut-être pouvez-vous m’en faire prendre conscience, Gareth. »
Elle ne devait pas le froisser. Alors que son sourire se fit plus large, elle réprima l’incompréhension qui pouvait prendre place sur son visage, se demandant pourquoi il manifestait soudainement une telle joie, avant de laisser échapper un léger rire.
« Fort bien. J’ai eu l’occasion de revoir ma famille, dont mes deux frères. Je ne les vois que peu, et ce fut un réel plaisir. J’ai pu apprécier les festivités de Sa Majesté Arryn, et découvrir certains lieux enchanteurs du Val. Nos contrées sont hautement différentes, et plus… austères, à leur manière. Mais une austérité plaisante qui, je l’espère, ne vous rebutera pas. J’ai passé quelques moments avec ma Princesse, mais elle avait ses propres obligations, tout comme j’avais les miennes auprès de mes parents, qui voit d’une excellente augure l’alliance entre les prestigieux Lannister et notre Princesse, qui porte un peu de notre sang. Et qui voit là, je ne vous le cacherai pas, de nouvelles portes s’ouvrir pour moi. Il aurait été malvenu, serait malvenu, que j’éclipse ma Princesse, mais j’ai des obligations, et ma famille a des attentes pour moi. Mais je doute que cela vous intéresse, parlez-moi donc de votre séjour. Je doute que nous ayons découvert les mêmes richesses du Val. »
Si elle est plus solennelle, ou laisse trahir la fierté qu’elle a à servir Jeyne, Gareth semble accorder l’importance qu’elle mérite à la place, la fonction, que Lynara occupe. Ses relations avec le Prince Lannister ne peuvent être similaires à celles que Jeyne et elle ont, mais elle peut sans peine croire qu’elles sont peut-être aussi fortes, bien que différentes.
« Je fais de mon mieux, pour servir les Stark comme ils le méritent, et avec mes moyens. Mais si vous me permettez ma curiosité, comment votre famille s’est-elle illustrée, pour que vous bénéficiiez d’une telle position auprès de la famille royale ?
Je vous remercie en tout cas de votre franchise, et de ne pas m’interroger en retour, mais vous avez en effet raison. Dois-je en conclure que vous connaissez l’âge de ma Princesse ? »
De l’amusement se trahissait dans sa voix. Ce n’était pas réellement un secret, à vrai dire, mais cela impliquait qu’il se soit, tout comme elle, questionné sur la futur épouse de celui qu’il servait. Lynara se garderait bien de le dire, mais l’idée la faisait sourire.
« Nous sommes, nous, habitués à ce que tous ne vénèrent pas les Anciens Dieux, et nous n’en tiendrons rigueur à aucun d’entre vous, assurez-vous de cela. »
Oui, c’était un fait. Les Nordiens étaient peut-être plus tolérants que beaucoup, à leur manière, malgré l’incompréhension qui découlait des croyances communes en leurs Dieux. Mais peu importait.
« Il est fort heureux, en ce cas, que vous ne réfutiez pas instantanément l’idée de m’instruire sur l’Ouest. Et je ne saurai vous dire ce que je souhaite apprendre, et par où commencer : je doute avoir une connaissance suffisante pour cibler ce qui me serait le plus utile, si je devais découvrir vos terres. Puis-je m’en remettre à vous, pour le début, du moins ? »
Elle ne craignait pas d’admettre quelques lacunes qu’elle avait. Elle n’avait aucun compte à rendre à ce sujet, et si elle avait appris l’essentiel avec les informations à sa disposition, cela n’égalerait jamais ce qu’elle pouvait savoir de la part de quelqu’un qui connaissait concrètement les lieux et leurs coutumes.
« J’ose l’espérer aussi. Mais remettriez-vous ma parole en cause ? Je compte, autant que faire se peut, vous prouver la véracité de mes dires, Gareth. »
Elle le défiait légèrement, sans grande conséquence, enjouée et amusée. Oh, elle disait vrai, il en serait assuré. Aussi longtemps qu’elle pourrait le lui prouver, avant leur départ à la guerre. Elle ne pouvait s’engager à lui démontrer à leur retour. Celle-ci pourrait leur être fatale. Lynara s’efforça de ne pas laisser se faner son sourire, à cette idée, qui était malgré tout une réalité.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Mar 3 Nov - 20:35
Alors que je discute avec la jeune lady, je me demande, l'espace d'un instant, si elle aurait agi de la même façon en connaissant réellement mes origines et ma place auprès de Lyman. Après tout, si la comparaison est un peu hasardeuse, on pourrait tout de même dire que nous occupons tous les deux la même position auprès de notre souverain. Je n'ai certes aucun lien de parenté avec le lionceau mais ça n'a que peu d'importance au vu du temps que j'ai pu passer à ses cotés. En tout cas, je ne suis vraiment pas sûr qu'elle aurait été aussi légère et prompt à plaisanter de la sorte. Après tout, elle ne risque rien avec un simple valet. Dans quelques heures, elle aura probablement oublié notre conversation ou tout au moins se rappellera-t-elle uniquement du serviteur un peu trop bavard de Lyman. Dans cette optique, j'avoue que je serais presque tenté de voir jusqu'où je pourrais aller mais, quand bien même la jeune femme est particulièrement charmante, je me contente de souffler, en réponse à ses propos.
"J'ai bien des défauts mais je ne suis pas cruel. Pas que je sache en tout cas. Et je suis persuadé que vous avez tout à fait les capacités de distinguer le vrai du faux dans ce que je pourrais vous dire lady Karstark. Et à deviner quelles pourraient être mes intentions."
Je lui lance un regard en coin, mon sourire se faisant plus large avant de reprendre le plus naturellement du monde.
"Bien, je saurais alors qu'il faut vous surprendre et vous faire rire pour avoir le droit de passer du temps à vos cotés ma lady. Et que je ne vous ennuie pas encore. Quant au reste…"
J'ai un bref haussement d'épaules, me faisant un brin plus sérieux mais pas beaucoup alors que je lui parle un peu de l'Ouest et de nos habitudes.
"Vous avez effectivement sur la bonne voie. Je ne sais pas si tout le monde tire réellement fierté à manier les mots mais c'est quelque chose de répandu dans l'Ouest oui. Surtout à Castral Roc. Que vous risquez donc de découvrir de vous-même alors. J'espère que vous y trouverez votre bonheur et que vous apprécierez ce trait de caractère des ouestriens alors. Sinon vous risquez rapidement de ne plus vouloir m'approcher."
L'idée qu'elle vienne avec la princesse et, je l'avoue, pour le moins plaisante. Même si, plus ça va et moins j'ai le sentiment que nous reviendrons entiers. Je reprends alors, me faisant à nouveau malicieux.
"Je vous dirais bien que je ne serais pas du genre à répondre aux questions de mon Prince s'il souhaite en savoir plus sur les proches de sa future épouse mais ce serait vous mentir. Et je suppose que vous feriez de même si on vous interrogeait non ? Mais c'est appréciable de croiser quelqu'un qui ne cache pas ce qu'il pense réellement. Je ne suis guère habitué en revanche, autant le dire tout de suite."
Autant le dire tout de suite, son caractère tranche pour le moins beaucoup avec celui des jeunes ladies que j'ai eu l'occasion de croiser, dans l'Ouest ou ailleurs. Il ne faut tout de même pas que j'oublie que cette attitude aussi curieuse n'est peut-être liée qu'à mon supposé statut et au peu de conséquences que cette conversation pourrait avoir. Peu importe, le moment est agréable, tout autant que la jeune femme qui me fait face. Je la fixe, laissant filer un silence à sa nouvelle répartie, sa pique même pourrait-on dire avant de rétorquer, d'une voix tranquille.
"Peut-être pourrais-je y arriver oui, sait-on jamais."
Je l'écoute avec attention me parler de son séjour à Goeville. Assurément, il s'agit là du parfait séjour pour une jeune femme de bonne famille occupant la position enviable qu'elle a auprès de la Princesse du Nord. L'espace d'un instant, je songe aux demoiselles qui entourent les jeunes lionnes et j'ai un bref sourire, alors que je cherche ce que je pourrais raconter et qui ne sonnerait pas faux avec les occupations que je suis supposé avoir.
"Et bien, le prince ayant été des plus occupé et ayant eu de nombreuses obligations, j'ai du avant tout faire en sorte qu'il soit aussi présentable que possible…"
Et le pointer du doigt lorsqu'il se rendait à un énième diner officiel alors que je partais explorer les rues de la ville pour festoyer de mon mieux. Oh j'ai eu des obligations à remplir, des gens à voir pour remplir mon devoir familial, c'est une évidence, mais une fois de plus, j'étais bien plus libre que Lyman dans mes mouvements et je ne m'en cachais guère.
"J'ai pu voir les festivités de loin également et les gens de mon rang ont organisés eux-aussi moult réjouissances pour accueillir leurs semblables venus de tout Westeros. C'était pour le moins intéressant. Même si je vous avoue que je ne suis pas fâché de goûter un peu de calme et de voir cette austérité dont vous parlez, même si vous semblez penser le contraire."
J'ai un sourire pour atténuer mes propos. Il est vrai qu'au vu de ce que j'ai pu lui dire, l'idée de me retrouver dans ce Nord qu'elle dépeint n'est pas des plus attirant. Et pourtant, à mesure que je discute avec elle, je suis curieux, j'avoue. Et puis, impossible de ne pas voir sa fierté et son attachement pour la famille Stark. Voilà un point commun que nous avons tous les deux qui ne peut que me plaire. Sa question en revanche manque de m'arracher une grimace mais je me reprends rapidement, choisissant une demie-vérité une fois de plus.
"Mon père était au service du Roi Loren durant la guerre. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé mais il a semble-t-il été prêt à donner sa vie pour lui. Et lorsque j'ai eu l'âge d'entrer au service du jeune Prince, j'ai été appelé par la cour pour remercier mon père de son dévouement à la famille Royale."
Je me rends compte en parlant que j'ai moi aussi pris le même ton fier que la jeune femme. J'imagine qu'elle va s'en rendre compte elle aussi alors je continue, amusé.
"Je le connais oui. Mais on ne dit pas l'âge d'une lady voyons, ça ne se fait pas."
J'ai un bref hochement de tête lorsqu'elle parle de la tolérance des nordiens quant à leur dieux. J'en suis soulagé, autant le dire tout de suite, n'ayant pas particulièrement envie de me pencher sur le sujet même si je n'y suis pas vraiment obligé. Quand elle évoque le fait de s'instruire sur l'Ouest, je hoche doucement la tête, avant de répondre, un peu plus sérieusement.
"Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour vous guider mais ce serait un honneur que vous aider jusqu'à ce que vous soyez capable de vous débrouiller seule. Ce qui arrivera rapidement, j'en suis persuadé."
Impossible de ne pas être amusé par le ton de défi qu'elle prend brusquement. Je la fixe longuement, étonné de son attitude et j'ai un rire avant de lever une main dans sa direction.
"Loin de moi l'idée de vous remettre vos paroles en doute lady Karstark. Mais vous ne pourrez plus vous défiler maintenant."
Je suis sur le point d'ajouter autre chose quand je vois la porte des cabines s'ouvrir et une silhouette familière en sortir. Lyman fait son apparition et j'ai une moue, un peu mal à l'aise à l'idée qu'il puisse faire un commentaire sur le fait de m'avoir vu en tête à tête avec la jeune femme.
"J'ai l'impression que nous ne sommes plus seuls ma lady. Il va falloir que je retourne à mes obligations malheureusement."
Je m'incline devant elle sans cacher ma déception. J'avoue, j'aurais vraiment aimé que cet instant dure plus longtemps, quand bien même mon mal de crâne recommence à faire des siennes. Je lève les yeux en direction de Lyman et je baisse la tête, évitant soigneusement son regard avant de me rapprocher de lui et de lâcher un "votre Altesse" à voix basse. Faites qu'il ne dise rien.
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé] Dim 8 Nov - 17:46
Diantre. J'avais le pied marin mais autant le dire, cette houle me dérangeait quelque peu l'estomac cette nuit. Peut être n'aurais je pas dût reprendre de cette délicieuse panse de mouton farcie. Ma langue c'était délectée de ses parfums mais mon estomac appréciait moyennement la chose.
J'étais donc vêtu d'une chemise largement ouverte et de mes chausses lorsque je débarquais sur le pont, tombant sans le vouloir sur Gareth en charmante compagnie. Oups...n'était ce pas l'une des Dames de ma promise ? Je plissais les yeux, tentant de percer les ténèbres environnantes...Diantre ! Sa cousine par dessus le marché ! Je retins un petit juron oustien, certes, Gareth tenait son rôle de valet à merveille et justement c'était là où le bat blessait...
Je toussotais légèrement et cela suffit pour m'attirer l'attention de mon compagnon. Le voilà qui s'approche, l'air de ne pas y toucher et j'avoue que je ne suis pas habitué a son nouveau reflexe qui veut que son regard s'aimante au sol lorsqu'il me croise. Encore un peu et le Votre Altesse servil allait me faire pouffer...Par les Sept ! Ne venais je pas de le surprendre en pleine tentative de séduction ? Mon sourire en coin pouvait paraître bonhomme mais il ne fallait pas s'y tromper, il était tout particulièrement moqueur, si lady Karstark pouvait se leurrer, Gareth me connaissait trop bien pour ça.
« Ah te voilà ! Je t'ai hélé pour avoir un peu d'eau et me suis inquiété de ne point te voir a mon chevet, mais je constate que tout va bien, tu m'en vois rassuré. »
Mon regard bleuté se posa sur la jeune Karstark et j'inclinais légèrement la tête :
« Demoiselle... »
Puis j’emboîtais le pas à mon... comment dire... »valet » en murmurant :
« Toi, je suis sûr que tu as des tonnes de choses a me dire... »
Sur mes lèvres un bon sourire moqueur, quelque chose me disait que je n'allais pas me rendormir tout de suite...
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Sujet: Re: Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé]
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Un Roc resiste toujours au blizzard [Lynara] [Tour II - Terminé]
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