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 Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]

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MessageSujet: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyLun 14 Déc - 23:55

Je soupire. La réunion avec les Seigneurs était passée et si, globalement, ils acceptaient la direction que je souhaite donner au Royaume, chacun avait émis son lot de conditions. Certaines étaient compréhensibles, alors que d’autres étaient tout bonnement indécentes ! Malheureusement, je ne pouvais pas me montrer franchement hostile ou inflexible à ces requêtes. J’avais déjà été absent de long mois et j’avais été l’artisan même de cette division et de cette audace démesurée. Je devais donc ruser pour les prendre à leur propre jeu, et leur montrer que j’étais Roi et non leur valet avec une Couronne sur la tête.

S’il était aisé de répondre à toutes les demandes, une faisait exception et elle concernait Mère. Si une poignée avait fait leur sous-entendu en bonne foi, je savais que d’autres cherchaient à modeler le pouvoir du Val afin qu’il profite leurs intérêts cupides et personnels. Si je ne partageais plus ce lien privilégié avec Mère, nous nous entendions suffisamment pour parler des affaires de l’Etat – au grand regret de ses détracteurs qui devaient parier sur notre discorde. Mère et moi n’avons pas tardé à convenir d’une fonction, associée à des missions. Si l’idée formulée est un compromis excellent, convenant assurément à tout le monde, chacun aurait malgré tout un goût amer.

La Reine Mère allait quitter le Val et la Montagne, mais pour accomplir quelques missions politique – et pour les intérêts du Royaume. J’allais perdre mon plus fidèle et mon plus solide soutien, mais en contrepartie, je savais qu’elle mènerait à bien ses missions. Elle était forte, lucide et clairvoyante : elle ne peut que revenir avec de bonnes nouvelles, voire davantage ! La véritable question, maintenant, était de m’assurer de sa sécurité. Elle s’était assurée que je ne sois pas blessé ou, pire, tué durant mon voyage au sein de mon propre Royaume, il était temps que j’en fasse de même pour elle. La question était de savoir comment.

Elle ne pouvait pas se déplacer en grande pompe, en ces temps incertains et conflictuels. Elle devait donc avoir une poignée d’hommes, de confiance, d’expérience et aux talents multiples pour pouvoir l’aider dans le périple à venir. Il ne fallait donc pas uniquement des hommes d’armes. Heureusement, la réunion des grands Seigneurs aux Eyrié avait également attiré des castes moins nobles, mais aux ressources et aux talents nombreux et importants au bon fonctionnement d’un Pays, et d’un Voyage !

Liriam faisait partie de ce groupuscule. Après les délibérations avec les Seigneurs et Mère, j’avais demandé à mon plus loyal ami de retenir aimablement ce jeune homme aux Eyrié pour un entretien privé avec moi. Fatigué et las de mes propres appartements, j’alternais les rencontres avec les différents Seigneurs ou marchands dans différentes pièces, jusqu’à trouver celle qui me convient davantage. Cependant, au vu de la discussion à venir, j’aurais besoin de cartes et la seule pièce qui avait toutes ces informations étaient la loge du Mestre – antre de savoirs et de secrets. Même la bibliothèque n’était pas pourvue de cartes aussi détaillées et aussi précises.

Je ne tarde pas à congédier le Mestre, afin de me retrouver seul dans son lieu de travail. Je suis rapidement rejoint par Liriam qu’un garde annonce. Je l’accueille comme à mon habitude.

- Liriam, qu’il est bon de vous revoir ! Vos récits palpitants me manquaient terriblement ! Vous semblez avoir un teint un peu plus foncé que les Valois. Dois-je en comprendre que vous revenez d’un autre long voyage dans quelques contrées exotiques et chaudes ?

Ronnel Arryn
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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyMar 15 Déc - 2:26

Lorsqu'un valet était venu m'annoncer que le Roi souhaitait une entrevue en privé, je dois bien confesser avoir ressenti un étrange frisson jusqu'au bas de mon dos. J'avais passé les derniers jours à alterner entre des discussions comptables et des épisodes protocolaires aux Eryés et passée l'excitation d'être présent dans ce lieu de pouvoir je n'avais pas tardé à m'y ennuyer. Difficile de communiquer efficacement avec l'extérieur, perché que nous étions, et malgré mes corbeaux réguliers je n'aimais pas me savoir si éloigné de Goëville, de la compagnie et de mes navires. Résigné à l'idée que je ne tirerai de ma présence au château royal que quelques gratifications symboliques, j'avais doucement commencé à espérer un prompt retour à la Maison Bleue et laisser derrière moi les circonvolutions aristocratiques.

En fait, nous étions tous sur le point de repartir désormais, Lord Grafton était Grand Amiral et avait des affaires à mener au port et en tant que sa cour, nous ne suivions avec une docilité frustrante. J'avais donc commencé à me préparer à mettre fin à ce court séjour lorsqu'on était en toute discrétion venu m'informer que Sa Majesté Ronnel Arryn premier du nom souhaitait ma présence. Pas celle de Lord Grafton, pas celle du conseil des armateurs, non, la mienne et rien ne pouvait être aussi plaisant et intrigant en même temps. Car au fond, je ne connaissais pas Ronnel Arryn. Plus jeune, nous avions une fois croisé le fer dans une parodie d'abordage destinée à faire son éducation de marin et parce que nous n'étions pas si éloigné en âge nous avions profité de quelques interruptions de l'exercice pour discuter voyages et mythologies. J'étais à l'époque tout autant inexpérimenté que lui, je m'en rends compte aujourd'hui, mais j'avais déjà une certaine opinion de moi-même et fort d'avoir fait voile jusqu'à Dorne et déjà posé le pied à Essos je me croyais grand aventurier et lui racontait tout non sans fierté d'attiser ainsi sa royale curiosité.

Persuadé que ce souvenir n'était important que pour moi, les années passant j'étais désormais persuadé que le jeune Faucon m'avait oublié, après tout il avait dû passer par un mariage puis un deuil. De mon côté j'avais poursuivi mes périples loin du Val et d'adolescent enthousiaste j'étais devenu un marchand accompli... quoique toujours enthousiaste, je le confesse volontiers. Alors que me voulait donc le Roi ? Evoquer le bon vieux temps ? Le pauvre gosse devait tellement s'ennuyer à mourir dans ce chateau sinistre que cela ne m’aurait même pas étonné, mais j'avais quand même dans l'idée qu'il avait peut-être un peu plus important à faire que de m'écouter une nouvelle fois lui raconter des histoires de krakens et de pirates. Sans doute également un peu pour mon égo, j'espérais secrètement une entrevue un peu plus décisive, peut-être une promotion ou un contrat juteux ? Après tout, cela ne coutait rien de rêver un peu.

Les marchands quittèrent donc les Eryés et moi je restais, attendant sagement comme un chien qu'on me fasse appeler, sans savoir pourquoi on me retenait ici. L'attente était d'autant plus frustrante que maintenant que la cour de Lord Grafton s'en était allée, les Eryés semblaient encore plus froids et vides et comme je répugnais toujours à trop m'approcher des fenêtres pour ne pas être pris de vertige, je ne pouvais même pas profiter du paysages et des balcons. Je remplissais donc mes journées avec des lectures, des promenades dans les couloirs et un peu de vin. Le Roi était occupé et je n'avais pas un titre suffisant pour être convié à sa table, j'attendais donc dans l'ombre et d'un naturel impatient il ne me fallut pas plus d'une demi-journée sans nouvelles pour me demander si l'on ne m'avait pas oublié.

Finalement ce n'était pas le cas. Plus vite que je ne veux bien l'avouer, un page vint m'apostropher au détour d'un couloir, annonçant que Sa Majesté me faisait demander. On me mena dans une anti-chambre où il fallut encore attendre un peu mais où le vin servi était déjà bien meilleur que celui des domestiques que je buvais depuis deux jours. Néanmoins il était hors de question de s'enivrer à quelques minutes d'une entrevue royale et je me contentais d'un demi-verre, juste pour le plaisir du palais. De nouveau on vint me chercher et me mena dans un couloir jusqu'à une pièce qui ressemblait à un bureau. Croisant le mestre qui faisait chemin inverse, je devinais qu'on venait de le déloger et que c'était dans ses appartements que le garde me menait. Ce dernier poussa une porte, m'annonça et je pu entrer dans une pièce aux proportions modestes mais presque complètement couverte de cartes. Il y en avait du monde entier et d'une grande finesse que les miennes n'égalait pas. Un instant je laissais trainer mon regard sur un dessin des côtes de l'Orage, me faisant secrètement la réflexion qu'avec de tels outils entre les mains plus aucun pirate ne serait assez adroit pour tenter de prendre mes navires de vitesse.

Au milieu de la pièce se tenait Ronnel Arryn. Je l'avais déjà vu de loin depuis mon arrivée aux Eryés bien que nous n'ayons pas encore échangé, si bien que son apparence ne me surprit pas. Il était toujours petit pour son âge, légèrement amaigrit, mais c'était loin désormais d'être le pré-adolescent que j'avais rencontré plusieurs années auparavant et tout portait à croire qu'avec de plus copieux repas et pourquoi pas un peu d'air de la mer il deviendrait rapidement un élégant jeune homme.

Je me fends d'une révérence de marchand. N'étant pas chevalier, je n'ai pas à poser le genoux à terre sauf si on me l'ordonne, mais il faut tout de même se plier en deux, de sorte que je n'entends que Ronnel s'approcher.

- Liriam, qu’il est bon de vous revoir ! Vos récits palpitants me manquaient terriblement ! Vous semblez avoir un teint un peu plus foncé que les Valois. Dois-je en comprendre que vous revenez d’un autre long voyage dans quelques contrées exotiques et chaudes ?

Pour une surprise... moi qui pensais ce matin encore qu'on m'avait oublié, il semble que le Roi garde un souvenir assez vif de notre dernière discussion. A moins qu'on ne la lui ait rappelé avant notre entrevue et qu'il ne s'agisse là que de politesses, mais j'aime à croire que j'ai ses faveurs.

- Votre Majesté, c'est un honneur... et un plaisir partagé, croyez-le bien.

Je ne me montre pas encore trop familier, je préfère tâter un peu le terrain d'abord, on ne sait jamais. Quoique sa remarque sur mon teint m'amuse et me laisse à penser que notre discussion ne sera pas trop solennelle. Tant mieux, tout cela s'annonce vraiment intéressant.

- Marqué du soleil de Dorne, impossible de vous le cacher. C'est qu'il faut bien des hommes pour faire vivre vos contrats commerciaux : nous revendons à Lancehélion cinq fois le prix que cela nous coûte à produire au Val, tous les marchands de Goëville boivent en votre nom Votre Majesté, moi le premier.

Je souris au Roi, j'ai comme le sentiment que ces politesses attendues ne sont pas susceptibles d'éveiller son attention. J'ai beau m'adresser au Souverain du Val, je sens encore sous sa couronne une forme de curiosité adolescente pour un monde qu'il ne connait pas. Alors j'ose me montrer légèrement plus moqueur que ne l'exigerai le protocole, qui ne tente rien n'a rien.

- Si je puis me permettre, vous êtes pour votre part plus blanc qu'un pavillon du Nord. Il faudrait m'accompagner un jour !

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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyJeu 31 Déc - 17:16

Les gens étaient régulièrement surpris que je me souvienne d’eux. Il se peut que des Souverains aguerris, qui exercent leurs fonctions durant de nombreuses années, ont une mémoire qui trahit. Or, j’étais encore bien jeune, et j’endossais que très récemment ce rôle qui m’avait été déchu à la mort de mon Père. S’il y a eu plusieurs rencontres protocolaires, rares étaient celles où j’avais eu l’opportunité de lier un lien fort ou durable avec autrui. Le Seigneur Grafton était l’un des plus proches amis de la Couronne, du moins pour le moment, et il m’avait longuement raconté sa ville, entre son positionnement, ses points forts, ses points faibles ou encore les personnalités notoires. Entre temps, il m’avait instruit pour tout ce qui pouvait toucher aux batailles navales ou à la gestion d’une flotte, n’hésitant pas à organiser des exercices réels, où chacun avait un rôle à tenir. Liriam avait fait partie de ces rares personnes sélectionnées, et qui avait assuré son propre rôle. Il m’avait marqué par son jeune âge, et par ses propres connaissances. Et puis, davantage lorsque le Seigneur Grafton avait souligné l’importance de son père, et de son commerce, ou encore lorsque j’eus vent que le jeune homme avait vu plus de pays que moi.

Je me souvenais aujourd’hui. Cependant, je ne promettais pas que ma mémoire me soit aussi fidèle dans quelques années, et si je pouvais garder ma tête sur les épaules d’ici là.

- On dit que la Principauté de Dorne est exceptionnelle et sublime et, qu’avec le Royaume du Nord et son grand Mur, le Sud et le Nord forment les joyaux de Westeros. Malgré les défaites que la Principauté a eu à essuyer, garde-t-elle sa superbe ?

La Principauté brillait pour sa culture propre, le Nord était un vaste étendu de terres sauvages, le Val était un pays montagneux, l’Ouest était un Royaume plein de joyaux, le Bief et le Conflans formaient le grenier même de ce vaste continent et puis, l’Orage et son fer – et c’est bien le seul atout que je reconnais à ce peuple qui m’avait arraché mon Père. Certes, la guerre était passée et les deux Rois n’étaient plus, et pourtant cette pointe de rancune ne disparaissait pas pleinement. Je savais bien que, si pour le bien de mon Royaume, j’avais à faire une paix « officielle » avec ces Orageois, je le ferais, mais nullement de gaieté de cœur. A l’inverse, rester sur une rancœur en raison d’une guerre passée est digne d’un caprice d’enfant, ce que je n’étais plus.

- Je suis bien heureux et bien honoré que vous buviez en mon nom, répondis-je courtoisement, cachant habilement le trouble qui s’empare de moi.

Combien de temps ces hommes allaient-ils trinquer en mon nom, sans le honnir ? J’avais pris une décision, et elle risquait de nous coûter très cher. Une décision qui allait à l’encontre de mes envies, mais qui était pour les intérêts du Royaume, pour son histoire et pour sa puissance. Si le Peuple était une de mes préoccupations, la loyauté des Seigneurs était une autre affaire. Une affaire qui m’avait forcé à prendre une décision, en concertation avec la Reine Mère, et dont Liriam sera l’un des premiers confidents de ce projet secret.

- Je vous accompagnerai, le jour où je serais trop las de régner et que je céderai la Couronne à mon héritier ! répondis-je, indiquant aussi subtilement possible que je ne pourrais pas mettre pied hors de mon Royaume par oisiveté sans que la descendance ne fût pas assurée.

Mère me l’avait répété suffisamment et à nouveau lorsque j’avais proposé d’inclure Jonos dans le projet. En tant que Prince Héritier, il ne devait pas quitter cette Terre. Il y avait exception et c’était la guerre : si celle-ci nous force à disputer bataille par-delà les frontières, alors Jonos ou moi-même devrions accompagner les hommes. Quoi qu’il arrive, un Arryn devait rester aux Eyrié, ou aux Portes Sanglantes.

Je n’évoquais pas la possibilité que la paix règne au sein de Westeros. Chaque Royaume - incluant le mien, par le passé - tentait de rallier tout le continent à sa maison, et à son autorité. Un travail colossal et titanesque auquel s’attelait maintenant un ancien Roi du Nord et une femme chevauchant un dragon, après qu’Harren le Noir avait failli. L’un optait tantôt avec des batailles, tantôt avec une Constitution, alors qu’un autre avait tenté par la force. Si je pouvais vieillir dans un tel climat, je serais fort chanceux.

Si Mère avait assuré la paix autant que possible, j’allais ouvrir la voie à la Guerre …

- Avez-vous pour projet de vous rendre à de nouvelles destinations prochainement ?
m’enquérais-je auprès de cet homme.

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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyVen 1 Jan - 16:28

Dorne, peut-être la plus mystérieuse des Sept Couronnes, avec sa culture propre et même ses habitants qui ne descendent pas des Andals. Avec le Nord que je connais moins, c'est certainement la contrée la plus dépaysante du Continent et si le Roi en exprimait le souhait, je pense que je pourrai aisément occuper sa soirée et même sa nuit de mes histoires. Il serait à peine nécessaire d'exagérer pour les rendre incroyables.

Malheureusement, Ronnel Arryn voit juste. Ce serait mentir que de prétendre que la Principauté se porte bien et une partie de nos bénéfices vient en cela que son économie est exsangue et dépendante de nos importations. Je hoche la tête avec un peu plus de gravité.

- Rien que vous ne sachiez déjà par vos espions, votre Majesté. Aux dernières nouvelles, le chaos s'intensifiait à Dorne avec des rumeurs de guerre civile. Ma dernière expédition a dû hâter son retour au Val pour éviter les troubles. Je n'ai pas de nouvelles depuis je le crains.

Le sujet n'est guère plaisant, Dorne figure parmi nos alliés ou du moins les royaumes dont nous sommes proches et avec les nombreux voyages que j'y fais, j'ai fini par me prendre d'affection pour ce pays ensoleillé. Voir son peuple aller de calamités en calamités n'est réjouissant pour personne et il m'apparait plus souvent faire de la charité que du commerce, même si un peu cyniquement j'y trouve mon compte également.

Peut-être pour chasser ces visions de mon esprit, je propose en plaisantant au Roi de m'accompagner à l'occasion. Ainsi verra-t-il ces choses par lui-même bien que je lui souhaite plutôt les visions enchanteresses des vergers et des Palais de Lancehélion. Bien sûr, ce n'est là qu'une proposition sans fondement, nous savons chacun que la place des Arryn est aux Eryés et nul part ailleurs, en tout cas certainement pas à jouer les aventuriers sur un navire civile. Toutefois je suis sincère en disant que cela pourrait lui faire du bien : plus j'y passe de temps, plus je peine à comprendre comment est-il possible de correctement s'épanouir dans ce château perché. Le jeune souverain est loin de tout, coupé du monde, dépendant d'espions et de diplomates, ou de marchands comme moi pour savoir ce qui se passe hors des murs de sa demeure.

Pour l'heure, je continuais encore à me demander ce qui avait motivé cet entretient. J'espérais secrètement qu'il ne s'agisse pas que d'une visite d'agrément, pour évoquer le bon vieux temps. Bien que me rappeler à l'amitié du Roi soit loin d'être négligeable, mon tempérament plus ambitieux et volontaire me faisait un peu malgré moi espérer plus de cette entrevue. Peut-être Sa Majesté souhaitait-elle organiser la construction de nouveaux navires ? On racontait partout que l'Empire cherchait à se doter de nouveaux bateaux de guerre et il ne m'aurait pas déplu d'y jeter un coup d'oeil et pourquoi pas organiser la riposte. Je me demandais un instant s'il m'étais permis d'évoquer le sujet mais le Roi reprit la parole pour me demander si j'avais des voyages de prévus à venir.

Je hochais la tête.

- L'un de mes navires continue de faire l'aller-retour à Dorne pour profiter des routes commerciales mais j'envisageais également une excursion sur les terres de l'Orage afin de garantir nos arrières en cas d'effondrement de l'économie de la Principauté.

Je n'avais pas vraiment de raison de mentir à Ronnel Arryn, c'était là de pures affaires de marchands et encore au stade de la spéculation. Néanmoins sa question continuait de titiller ma curiosité et n'y tenant plus, je repris la parole.

- Pourquoi ces questions Votre Majesté ? Envisagez-vous une stratégie commerciale plus entreprenante vis-à-vis de nos voisins ? Si oui, sachez que ma Compagnie sera ravis de participer aux efforts de la Couronne.

Je marquais une pause, tâchant de ne pas me montrer trop dirigiste, tout en canalisant mon enthousiasme.

- Il en va de même pour ce qui est des affaires militaires, d'ailleurs. Je n'osais espérer une entrevue avec vous il y a encore quelques temps mais tout bon armateur sait l'intérêt des investissements dans les navires de guerre en ces temps troublés et je serai ravis de collaborer avec Votre Majesté si celle-ci décidait de moderniser sa flotte...

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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyLun 11 Jan - 17:54



La paix est une illusion : elle n’est que les prémices d’une autre guerre.

- J’ai connu, brièvement, le Prince Roward Martell lors de sa visite durant les festivités. Il était très fier de son pays, et de ses gens. La Princesse Deria Martell a également montré son affection pour sa patrie. Si une guerre civile éclate, je n’imagine pas un instant leur déception, dis-je, pensant un tantinet à la situation de mon propre Royaume.

Si une décision n’était pas prise, en bien ou mal, et que je laissais davantage les problèmes végéter, nous serions qu’un autre Royaume avec une guerre civile dans les bras … Je préférais aller tuer les voisins, que d’avoir à verser le sang de mes propres gens. C’était une motivation suffisante, en vérité, pour que la guerre se justifie … et qu’importe la partie prise. Quant à la partie prise, elle m’influencera sûrement sur mon intérêt ou non à la situation dornienne.

- J’ai bien quelques projets en tête, Liriam. Cependant, vous serez déçus de savoir qu’ils ne sont pas d’ordre commercial, indiquais-je. Le commerce ne peut pas survivre bien longtemps dans un climat aussi tendu.

Le commerce prospère en temps de paix, quand les hommes et les femmes sont encore oisifs et pensent à leur confort ou à leur estomac. La richesse constituée sert à grossir les armées, moderniser les flottes, graisser la patte des nobles, faire plaisir aux gens du peuple … en somme préparer le terrain pour de nouvelles conquêtes. Un Royaume qui ne fait pas la guerre pour obtenir de nouveaux territoires périclitent, devenant indolent. L’Histoire l’avait démontré, également. Il semblerait que je n’étais pas destiné à devenir ce vieux et gros Roi qui s’empiffre de gâteaux, et s’enivre de vin. Soit ! Je n’avais nullement le temps de me plaindre dorénavant, j’avais à décider et à prendre quelques précautions, en commençant par la Reine Mère.

- Lord Grafton et moi-même seront plus que ravis de vous entendre à ce sujet. Si le Val est naturellement protégé par les montagnes, nos côtes sont très exposées. Nous aurons toujours besoin de navires rapides, faciles à manœuvrer, solides ou encore avec des spécificités uniques, répondis-je courtoisement. Pourtant ma demande sera, encore, tout autre. Je sais, par Lord Grafton précisément, que votre Père et vous avez su prospérer votre Compagnie par des actions commerciales intelligentes ou audacieuses. Vous connaissez la mer, ses dangers et ses différentes routes mieux que quiconque. Vous pouvez, sûrement vous rendre, du Val à une destination que je pourrais demander de façon sûre, tant que le Royaume est encore une Puissance neutre.

Les navires marchands étaient encore épargnés, en partie. Evidemment, il y avait d’autres dangers, comme les tempêtes ou les pirates sans foi, ni loi.

- Vous me semblez donc assez aptes à comprendre l’importance du secret de certaines expéditions, et de la prudence accrue nécessaire selon l’objet à transporter ou la personne à accompagner. Le projet en question me tient davantage à cœur, car elle concerne une personne qui est importante.


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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyLun 15 Fév - 22:44


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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyLun 22 Fév - 14:30

Je m’amuse de constater que pour la plupart de mes questions, le Roi me renvoie au final à Sharra Arryn. Peut-être le geste d’un fils soucieux du confort de sa mère, ou bien la marque d’un monarque qui peine parfois encore à s’affirmer et décider pour les autres ? Bien entendu, je ne lui révèle rien de ma pensée, je la trouve simplement… attendrissante. Et intéressante. Si je comprends bien, je vais donc voyager plus d’un mois en compagnie de la véritable dirigeante du Val. Bien sûr cette rumeur cour depuis longtemps dans le pays, que notre Souverain a le deuil douloureux et l’émancipation compliquée. Peut-être cet éloignement de sa mère lui sera-t-il profitable de ce point de vue-là ? Dans tous les cas, j’ai grand intérêt à profiter de ce voyage pour me rapprocher de la Reine, elle pourrait devenir une alliée particulièrement précieuse à ma cause.

Je hoche la tête aux paroles du Roi. A vue de nez, pour un tel voyage, je peux être prêt dans cinq ou six jours, le temps de détourner l’un de mes navires en partance de son expédition. Les Dorniens attendront, ils ne sont plus ma priorité, mais il me faudra penser à écrire à Leoryn Floreli que ses marchandises auront du retard.

- Comptez une petite semaine Votre Majesté, si cela vous convient à vous et à la Reine. Pour assurer au maximum sa sécurité je ne peux faire plus vite.

Les voyages sont un savant équilibre entre rapidité et patience, il convient de prendre de vitesse d’éventuels danger tout en accumulant assez d’informations sur leur position avant de devenir injoignables une fois en mer. Si l’on me renseigne sur la présence de pirates ou de tempête dans le Détroit, je peux anticiper leurs déplacement pour les éviter, ces informations valent de l’or mais nécessitent tout de même d’attendre les rapports de nos éclaireurs.

A nouveau, je souri à la remarque du Roi quand à l’anonymat de sa mère. Difficile de cacher efficacement Sharra Arryn, il n’a pas totalement tort… et pas totalement raison non plus. En vérité, au-delà du Val rares sont ceux qui ont eu la chance de connaitre son visage. Je n’ai pas connaissance de peintures, gravures ou de pièces de monnaie à son effigie qui circulerait et, sauf le respect de ma souveraine, les gens ont tendance à exagérer les légendes. Oh, loin de mésestimer la beauté de la Reine, au contraire je serai bien ingrat sachant que j’ai eu moi-même la chance de la voir de près. Simplement elle reste humaine et à force de rumeur le peuple a fini par se persuader qu’il était gouvernée soit par une véritable déesse de beauté, soit par une sorcière qui vous envoutait d’un regard.

- Bien votre Majestée, je contacterai votre Mère dès la fin de cet entretient pour régler ces questions avec elle. Et je vous remercie pour la confiance que vous m’accordez.

En même temps, qu’est-ce qu’il y connait, Ronnel Arryn, en navigation ? Une fois en mer, le capitaine est Roi sur son navire et face à une tempête ou un abordage j’aurai d’autres préoccupations que les commandements de mon souverain perché. Il semble en avoir conscience et je reconnais une marque d’intelligence de me laisser quelque peu les mains libres quant aux mesures à prendre pendant notre voyage. J’espère seulement qu’il en sera de même pour la Reine, bien qu’elle ne m’ait pas semblée capricieuse lors de notre entrevue, il est indéniable qu’elle a fort caractère et autant cela a son utilité pour gouverner, et son charme en privé, j’avoue qu’à bord j’aimerai autant qu’on laisse la barre aux habitués. Le plus misérable de mes marins a plus d’expérience sur l’eau que tous les souverains du Continent. Excepté peut-être ceux des îles-de-fer.

- Port-Lannis, en effet Votre Majesté. On ne peut atteindre Castral-Roc sans passer par son port, je le sais pour m’y être déjà rendu une fois il y a des années. C’est entendu, il nous faudra compter un bon mois et demi de voyage je pense, en minimisant les arrêts. Ils seront toutefois nécessaires, au moins pour le ravitaillement je tiens à le préciser, mais si la Reine ne se montre pas et que je contrôle les allez-et-venues des hommes ils ne devraient pas bavarder.

Je secoue la tête. C’est là la grande inconnue de cette affaire.

Quand le Roi évoque mes « services » il ne faut pas être bien malin pour savoir de quoi il parle. J’ai encore souvenir de la dernière guerre où les navires de mon père avaient été réquisitionnés par Lord Grafton pour venir garnir la flotte du Val. Je doute sincèrement que Sharra Arryn se rende chez les Lannister pour le plaisir d’y prendre le thé et un arrêt à Villevieille n’est pas anodin. Mon cher Liriam, te voila embarqué au milieu des affaires d’Etat des plus grands de ce monde, si je m’attendais à cela…

- Ma Compagnie est bien entendu toute à Votre disposition si nécessaire. Toutefois si vous envisagez une mobilisation de mes navires, n’hésitez pas à me prévenir avant mon départ que je demande leur retour à Goëville.

Et surtout que je prenne des dispositions pour minimiser mes pertes. Pertes qui devraient être compensées par l’avantage que me procure une telle information sur mes concurrents. Bien sûr il s’agit un peu d’un délit d’initié mais la guerre fait rage aussi commercialement.

En parlant de cela, le Roi aborde désormais le sujet de ma rétribution. Bien sûr ce n’est pas à moi d’en parler le premier bien que je n’ai jamais perdu de vue les intérêts que je pourrais tirer d’ une telle mission. Pourtant je dois réfléchir vite, Ronnel Arryn laisse la porte ouverte à bien des possibilités, toutes intéressantes mais je ne peux réclamer le lot. Il me faut donc agir avec stratégie : où se trouve mon plus grand profit ? Cette situation est un peu vertigineuse, j’ai l’impression qu’on m’offre soudain de concrétiser le travail que Nestar a mis une vie à bâtir… à quelques semaines seulement de son décès. Qu’aurait-il voulu pour moi ? Pour la Compagnie ?

- Votre Majesté, l’honneur de servir la Couronne du Val est déjà en soi une grande gratification.

Parole creuse, mais d’usage.

- Toutefois vous avez raison de souligner que le monde des marchands n’est point celui des chevaliers et nous ne prospérons malheureusement pas grâce à notre honneur.

J’avoue qu’en moi se disputent actuellement deux ambitions : le profit, et la gloire. Or des deux je ne sais lequel est le plus stratégique : en récompense de pareil mission je pourrai aisément demander un titre, tout comme un monopole. Même sans fief, accéder à la noblesse m’ouvrirait indiscutablement de nouveaux marchés en plus  de donner à ma compagnie une publicité et un prestige particulièrement fructueux. D’un autre côté, je pourrai aisément abattre la concurrence de Goëville, au moins sur un marché. En tant que plus grand port de la côte Est, les profits seraient mirobolants.

- Le monde des affaires est sans pitié je le crains, une telle expédition engendrerait certaines pertes dont mes concurrents s’empresseraient de profiter pour tenter de me saigner. Néanmoins, nous en parlions il y a peu encore avec Lord Grafton et je lui disais qu’il est bien malheureux de voir ainsi des Valois se chamailler pour des parts de marché, plutôt que d’affronter ensemble les commerçants des pays voisins.

Je souris, espérant me montrer convainquant.

- Indiscutablement, l’union des compagnies commerçantes du Val sous une seule compagnie bénéficierait autant au pays qu’à ses marchands.

Et il va s’en dire que j’espère en récupérer la charge.

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MessageSujet: Re: Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé]   Amenez-la à bon port et vous serez riche [Tour IX - Terminé] EmptyLun 22 Fév - 23:36

La proposition du marchand ne manquait pas d’aplomb et elle m’arracha même un fin sourire, nullement moqueur ou encourageant. Le temps d’un instant, ce masque stoïque que je tentais d’abhorrer disparut, laissant voir un Roi amusé. A peine une poignée de secondes s’était-elle écoulée suite à cette demande que je reprenais mon sérieux. Que mon interlocuteur soit un noble, un marchand ou un domestique, je ne pouvais pas me permettre de laisser voir bien longtemps les véritables sentiments qui m’animent. Mes états d’âme pouvaient causer des conséquences considérables à mon entourage, et à mon Royaume. Je l’avais déjà constaté, et je continuais encore à subir les conséquences.

Si la proposition avait été faite durant un autre temps, et une autre époque, peut-être que j’aurais été séduit par l’idée. En effet, si le Royaume devenait un acteur commercial influent au sein de Westeros, et d’Essos, le Trésor déborderait de pièces d’ors et alors bien des projets seraient réalisables. Malheureusement, un tel projet colossal causerait des chamboulements considérables dans l’organisation du Val et de la Montagne et nécessiterait le soutien de plusieurs personnages importants – et non uniquement la bourgeoisie. Or, au vu des événements actuels et à venir, je ne pouvais pas semer davantage un vent de modernité et de nouveau.

Le Royaume allait quitter sa paix pour la guerre.
La Religion et ses pratiques allaient être redéfinies.
Les maisons valoises allaient tantôt subir mon courroux, tantôt obtenir ma reconnaissance selon si elles sauront être loyales à la Maison Arryn en ces temps troubles.

En somme, je ne pouvais pas m’annihiler davantage la bourgeoisie en révolutionnant son système. Je n’avais ni les moyens, ni les forces et ni la volonté pour mener autant de projets de front. Ajoutons à cela qu’un tel acte risquerait de perturber le commerce : or, ce dernier allait être notre salut dans cette guerre et que le Royaume ne pouvait pas se permettre de perdre – même le temps d’un instant – ses revenues.

- Je ne suis guère surpris par l’ambition que vous nourrissez pour l’avenir commercial du Val et de la Montagne. Vous faîtes assurément honneur à votre Compagnie et je ne doute pas que vous saurez l’élever davantage et la faire briller au sein du Continent  , le complimentais-je, adroitement ou maladroitement, je ne pourrais pas le dire. Cependant, je ne peux pas initier une telle union. Si elle doit naître, les marchands devront s’entendre entre eux et venir me faire leur proposition lorsque celle-ci est prête. Je l’étudierai, j’aviserai et je vous ferai part de mes observations, de mes questions ou de mes décisions.  

En somme, je refusais de m’impliquer activement dans la constitution d’une telle organisation, mais je ne me fermais pas franchement à celle-ci. Les marchands étaient libres de proposer, comme il m’était libre d’accepter ou de refuser – ou autant qu’un Roi dépendant d’un commerce maritime pouvait se permettre. L’incident diplomatique entre le Val et le Nord, la création de l’Ordre du Barral par Lord Royce, les troubles religieux entre les deux groupes de croyants ou l’initiative traîtresse de la maison Rougefort m’avaient considérablement suffi pour comprendre l’impact de de groupuscules organisés ou de personnalités importantes au sein de mes terres. Mes récentes décisions semblaient ignorer ces différents éléments, offrant la guerre à l’Empire, offrant à nouveau ma confiance à la maison Rougefort ou encore accordant une position officielle à l’Ordre du Barral, et semblaient sous-entendre que j’étais un simple Roi de pacotille qui se contentait de suivre passivement le courant. En vérité, si j’avais accepté à ce jour toutes ces divagations et que je n’avais pas élevé guère ma voix depuis mon retour, c’était tout simplement pour m’octroyer le temps nécessaire pour museler la noblesse et la religion.  Si j’y arrivais, alors le Val et la Montagne sera mon domaine et personne ne pourra m’y déloger. Si j’échouais, alors ma tête se balancera bien quelque part. Toujours est-il que ma position était particulière, et que je ne pouvais pas me priver de mes revenues – ou en concentrant la principale ressource de la paye de mon armée à un marchand.

- Contentons-nous à un dédommagement pécunier. Faites-moi parvenir dès que vous le pouvez le dédommagement nécessaire, et j'aviserai et je vous ferais une contre-proposition s'il y a besoin, indiquais-je, décevant sûrement les attentes du jeune homme.

Cependant, si Mère et sa sécurité étaient importantes, je ne pouvais pas mettre davantage dans le trouble mon pays. C’est précisément pour préserver un semblant de paix qu’elle doit partir … Je ne peux pas me permettre de gâcher le seul répit que je gagnais en abandonnant mon plus grand et sincère soutien dans ce Royaume.

- Par contre, je serais curieux de lire davantage vis-à-vis de cette stratégie commerciale que vous auriez en tête, ou de cet investissement dans l’amélioration des navires. Mais, laissons cette discussion pour un autre temps.

Comme l’idée de la compagnie commerciale, il est difficile d’envisager des stratégies commerciales en temps de guerre. Par contre, c’était l’occasion pour investir et réfléchir à l’amélioration de la flotte.

- Je vous libère. Assurément, vous avez beaucoup à faire, à préparer et à penser , dis-je, sous-entendant que l’entretien était terminé. Mon ton restait amical, le même que celui que j’avais tout au début. En somme, j’indiquais implicitement que globalement, l’entretien m’avait convenu.



     

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