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 C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]

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MessageSujet: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyJeu 1 Oct - 14:47


Tout est là. Les musiciens, les danseurs, les pétales de rose qui pleuvent sur les invités avant même qu’ils passent les larges portes de la Grâcedieu, autour desquelles la population du fief dans sa totalité, scindée en deux par la procession royale, se divise, chacun étant plus prompte à présenter hommages, respects et démonstration d’allégresse d’accueillir et de voir les Princes et Princesses de Dorne que son voisin. Il ne sera pas dit que les Allyrion auront failli à accueillir décemment leur royauté. Des guirlandes de fleurs s’enroulent autour de chacune des colonnes qui tracent le pourtour d’une grande place carrelée de mosaïques, place au bout de laquelle se trouve la famille qui reçoit. Noah et Yaël Allyrion dominent. Mahée se tient droite et fière à la droite de son père, la place de l’héritier, la main de son jeune fils dans la sienne. Quant à son frère et ses sœurs, ils sont répartis autour d’eux. Aucun d’eux ne sourit, tous affichent une mine grave.

La procession dans les murs de Yaël, les lourdes portes se referment sur eux, et le maître de maison s’avance calmement au-devant de ses hôtes royaux pour s’incliner respectueusement. « Vos Majestés, Bienvenue. C’est un honneur que de vous recevoir à la Grâcedieu… » Sa voix est profonde, basse. Noah est déférent sans être obséquieux. Malgré un certain embonpoint lié à l’âge, le chef de famille laisse deviner être un homme encore particulièrement robuste. Son épaisse toison, autrefois noire comme le cœur de la nuit, est maintenant privée de couleur. Seuls s’y mêlent le gris et le blanc. Homme de haute stature à l’apparence bienveillante mais aussi ferme, il s’écarte d’un pas pour présenter sa famille, en bonne et due forme, à ses invités royaux. « Mon épouse, Yaël. » La femme, née Noirmont, s’incline à son tour. Yaël est une femme qui, malgré les années, est toujours exceptionnellement belle. Dornienne salée, comme son époux, elle a la peau teintée de soleil de ses ancêtres, et une très longue chevelure noire qui cascade dans son dos. A l’image de son mari et de ses enfants, elle affiche une mine grave. « Ma fille et mon fils cadet, Priam et Aethis, ma benjamine, Nymeria. » Chacun à leur tour, les jeunes gens s’inclinent respectueusement. Tous partagent les traits de leurs parents, avec une harmonie insensée. Arrive le tour de Mahée, qui s’incline. « Ma fille aînée, Mahée, et son fils, Daemon. » Fier, Noah termine par ses héritiers. Le garçonnet imite sa mère, rapide et roide, avant de relever les yeux vers elle, à la recherche de son assentiment. Celle-ci lui adresse un sourire qu’elle veut tendre et rassurant, mais intérieurement, la dornienne est au supplice. Même sans amour, le terme précipité de son mariage et surtout, la perte du père de son enfant, la bouleverse. Que ça ait été des mains des bieffois est un coup d’autant plus dur à encaisser. Elle a pourtant cherché à le dissuader d’y aller… Tout cela ne lui apparaît que comme une farce cruelle du destin, et elle se demande comment la famille régnante a-t-elle pu croire en la bonne foi d’un ennemi séculaire…

Dans tous les cas, les présentations faîtes, Noah offre son bras à la princesse elle-même. « Votre Majesté, j’imagine que votre périple a dû être épuisant… Souffrez que je vous escorte jusqu’aux appartements qui seront les vôtres pendant votre visite. Vous disposerez ainsi, vos frères, votre sœur et vous, de temps pour vous délasser avant le banquet de ce soir en votre honneur… » Le plaisir de Noah d’accueillir les Martell en ses murs est presque palpable. Derrière le couple provisoire que forment la Princesse et l’hôte, se forme une nouvelle procession. D’abord Anders, Roward et Arianne, puis Yaël, Mahée et son fils, son frère et ses sœurs. Ferment la marche l’escorte royale. Tous passent à travers une nouvelle double porte, située sur leur droite, sous des arches de pierre ciselées pour donner l’impression d’être de dentelle, et ils quittent la large place de leur arrivée pour d’agréables jardins aquatiques. Bien sûr, ils sont plus modestes que ne le sont ceux de Lancehélion, mais la fraîcheur des plantes est vitale quand, comme les Allyrion, on vit au milieu du désert…

[…]


Le banquet donné en l’honneur des Martell est assurément dispendieux. Les hôtes ne se sont épargnés aucune dépense pour recevoir comme selon eux il se devait leurs princes et princesses. La nourriture et le vin coulent à flot. Peu d’exotisme dans ce qui est proposé, rien que du traditionnel. Des plats épicés, relevés, des atours colorés, et les couleurs des Martell qui s’unissent à celles des Allyrion. Bien sûr, Deria et Noah occupent les places d’honneurs, ses frères et sa sœur se partageant les autres avec le reste de la famille hôte. Pour eux, des musiciens jouent, des acrobates défient la gravité et s’élèvent dans les airs à l’aide de rubans, et quelques danseuses accompagnent les musiciens d’un tambourin. Dans le ciel, le soleil a déjà commencé à décliné, teintant la voute céleste de rouge. A quelques sièges de là, Mahée entend son père s’entretenir avec la Princesse de la condition d’otage par laquelle sa famille et elle ont dû passer, et lui assurer que le Bief ne s’en sortira pas comme ça… « Nous avions commencé à échanger dans le but de venir vous chercher, votre Majesté. » Lui assure Noah, la mine sombre. « Cet incident est d’une extrême gravité. Soyez assurée de mon soutien si vous deviez engager des représailles… » Difficile à dire, dans le discours de Noah, s’il s’agace par patriotisme et ce qu’il voit comme la honteuse spoliation de son pays de son dirigeant, ou si c’est le décès de son beau-fils qui le peine… Sans doute un peu des deux. De son côté, Mahée est plutôt silencieuse. Ses qualités d’hôtesse, ce soir, ne brillent pas malgré l’accueil de leurs invités par une danse traditionnelle dornienne. Elles se sont produites, ses sœurs et elle, vêtues d’un haut court et près du corps, d’une jupe ample et froufroutante, un bandeau barrant leurs bustes de l’épaule à la taille. Elles ont fait tintinnabuler les dizaines de charmes, clochettes et breloques chantantes cousus à leurs ceintures. Mahée a été grâcieuse et vigoureuse, sensuelle et agressive, et, elle est venue s’asseoir, comme ses sœurs, sous les applaudissements polis des invités. Priam porte un bleu sombre, Nymeria un orange vif, Mahée porte les couleurs de sa maison, jusque dans sa main… Une coupe dorée, du vin rouge, qui termine dans l’obscurité de sa gorge…


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Mahée Allyrion
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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyLun 5 Oct - 21:44


C’est la fête …

service garanti impec’ ...


Le temps n’avait jamais paru si long entre les quatre murs d’un château. A la sortie de Hautjardin, une troupe de soldats dorniens attendaient les deux princesses et les deux princes qui étaient depuis un moment retenus captifs par les bieffois. Même si la Reine Tricia Gardener avait fait mine de faire son possible pour assurer leur retour chez eux sans encombre, les invitant avec insistance à ne pas quitter son domaine, Roward fulminait intérieurement. Des dorniens avaient péri de la main de ces paysans et en plus, ils avaient voulu s’en prendre à ses sœurs. Cette reine de pacotille avait en plus l’audace de dire qu’elle ne savait rien faire de plus que les protéger. Ne connaissait-elle pas le mot justice ? Car oui, son âme, son corps et tout son être réclamaient la justice pour les siens. Pour la première fois depuis longtemps, le jeune Prince de Dorne était silencieux, chevauchant au côté d’Anders alors que ses sœurs se trouvaient dans le carrosse. Une centaine de soldats étaient venus pour les escorter et le lourd silence du voyage ne fut brisé par aucun d’eux. Seuls les éclaireurs venaient régulièrement faire leur rapport au capitaine de la garde qui ensuite donnait ses nouvelles directives afin d’éviter toute embuche.

Arrivé à la frontière dornienne, le cortège fut accueilli en grande ponte et Roward dut supporter en silence les déblatérations politiques de sa sœur à Lord Noirmont et Lord Dayne qui étaient venus à leurs rencontres. Les princes et princesses reçurent l’hospitalité des Météores, avant de poursuivre leur route. Durant ce lapse de temps, Deria et Arianne avaient pu se tenir informer des différents événements aillant eu lieu à Dorne et ailleurs, espérant rapidement rentrer à Lancehélion afin de remettre de l’ordre et rassurer la population. Le coup porté par ces soi-disant alliés était profond et de nombreux dorniens avaient péri lors de ces attaques. La longue traversée de Dorne se poursuivit, la troupe royale décidant d’un dernier arrêt à La Gracedieu avant leur retour à Lancehélion. Le beau-fils de Lord Allyrion était une des victimes de ce terrible massacre à Hautjardin et il était donc de bon ton de venir présenter ses condoléances à cet ami de longue date de la Maison Martell, ainsi qu’à sa fille dont les enfants ne verraient plus leur père.

Un messager fut donc envoyé à la Maison Allyrion afin de les prévenir de la venue princière prochaine et quelques jours plus tard, le cortège se présenta devant les lourdes portes du château qui s’ouvrirent pour les laisser entrer. Roward et Anders étaient sur leur monture, devant le carrosse royal, la mine sombre et le visage fermé, témoignage de la rage qui les habitait depuis le banquet de Hautjardin. Les deux princes descendirent de cheval pour aider leurs sœurs à descendre du carrosse. Deria ouvrit la marche en direction de Lord Allyrion qui vint à sa rencontre. Après les salutations d’usage, l’homme bedonnant à l’allure massive présenta sa famille, passant de sa femme à ses enfants, terminant par sa fille et son petit-fils, les principales victimes de la perte subie à Hautjardin. Rien qu’à la vue de cet enfant, la rage bouillonna dans tout le corps de Roward, son point se serrant presque jusqu’à sang tellement il aurait voulu venger son peuple. C’est finalement Anders, qui le connaissant très bien, lui posa la main sur l’épaule pour le ramener au calme.

Deria prit la parole et malgré la colère qui l’habitait certainement, se montra étrangement calme. Cela devait sans doute être le visage du souverain dont son père n’arrêtait pas de parler. Cela consistait à garder sa fierté en empêchant les autres de croire qu’il pouvait avoir une quelconque influence sur l’action du monarque. Toutefois, dans ses paroles, on pouvait desceller le pincement au cœur qui la prit lorsqu’elle présenta ses condoléances, jetant un regard triste sur le petit Daemon.

« Lord Allyrion, Lady Yaël, je vous remercie pour votre accueil. Notre périple n’est rien en comparaison de votre perte. Toute la Maison Martell, par ma personne, vous présente ses plus sincères condoléances. Une telle tragédie n’aurait jamais dû arriver. »

En guise de respect et afin de témoigner leur soutien aux paroles de leur sœur, Roward et Anders s’inclinèrent devant Lord Allyrion et sa fille. Il y aurait sans doute bien d’autres occasions de discuter de toute cette affaire durant leur visite et c’est avec plaisir que Deria accepta l’invitation d’être conduite à ses appartements pour se rafraîchir un peu.

« Nous ne resterons pas longtemps. Notre absence a été aussi désagréable qu’imprévue et il y a énormément d’affaires qui requèrent mon attention à Lancehélion. Peut-être pourrions-nous discuter de tout cela durant le banquet ? J’aurai besoin de vos conseils. »

Roward écoutait sa sœur avec attention, conscient qu’elle devait bouillonner de rage tout comme lui. Elle arrivait malgré tout à garder son assurance et sa prestance face à un homme qui avait été touché de plein fouet par les exactions du Bief. Le jeune prince jeta un coup d’œil derrière lui, croisant le regard de la fille de Lord Allyrion et de son fils. Il s’adressa ensuite à Arianne et Anders à voix basse, comme s’il avait besoin d’évacuer sa pensée.

« On devrait massacrer ces salopards du Bief jusqu’aux derniers. Ce gamin a perdu son père à cause de ces paysans ! »

Le quatuor princier fut donc escorté jusqu’aux appartements prévus pour eux. Anders et Roward laissèrent leurs sœurs ensemble, s’enfermant dans leurs appartements où la rage du jeune prince ne manqua pas d’éclater à nouveau. Dans un cri de rage, il donna un coup de pied dans la porte, évacuant sa frustration sur cette pièce de bois qui ne pouvait qu’encaisser sans réagir. Son frère tenta en vain de le calmer mais la vision de ce gamin qui grandira sans père à cause de la confiance qu’ils avaient placé dans le Bief le rendait fou. Le connaissant bien, Anders parvint à lui faire entendre raison et lui permit de se calmer. Il n’était pas bon qu’un prince explose comme ça et surtout, il devait parvenir à se contenir le temps du banquet. La perte d’un proche ne devait pas être occultée par les frasques d’un prince en proie à sa colère.


*****************************

Après s’être rafraîchis, les deux princes allèrent rejoindre leurs sœurs afin de faire bonne figure face à leurs hôtes. Evidemment, Deria ne manqua pas de rappeler son frère à l’ordre, surtout que sa crise de nerfs n’était pas passée inaperçue.

« Roward, je comprends parfaitement ce que tu ressens mais tu es un Prince de Dorne. Tu n’imagines pas comme je souhaite la même chose que toi, mais nous ne sommes pas à Lancehélion. Comme disait Grand-mère Meria, entre nos murs, on peut être qui on veut mais face au monde, nous sommes des princes et des princesses. Je discuterai avec Lord Allyrion durant le banquet mais je ne veux pas d’esclandre de ta part. Arianne, je compte sur toi pour qu’il ne fasse pas de bêtise. Je sais que tu arriveras à le tempérer. »

Etrangement calme, Deria était pourtant du genre explosive comme Roward. Toutefois, l’explosion de son frère tout à l’heure lui avait fait comprendre qu’elle se devait de garder la face pour ne pas fragiliser encore plus Dorne. Les conseils d’Arianne aidaient beaucoup également car si le jeune prince avait besoin d’elle pour se modérer, c’était aussi son cas. Alors qu’ils se mirent en route, Roward sourit à Arianne en se moquant un peu.

« Te voilà mon chaperon maintenant ! Ce n’est pas encore ce soir que tu trouveras un mari. Je m’en excuse. »

Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle de réception, ils saluèrent encore leurs hôtes et s’installèrent à table profitant des plats qui semblaient bien plus agréables que ce qu’ils avaient pu manger dans le château de Hautjardin. Il faut dire qu’en captivité, le meilleur repas semble bien fade. Assez rapidement, Lord Allyrion se mit à parler de la situation actuelle avec Deria. L’homme semblait aussi remonté que Roward, mais le cachait bien mieux. En tout cas, il le remercia des actions entreprises pour accélérer sa libération et ne manqua pas de lui assurer qu’elle se pencherait dès son retour à Lancehélion sur la suite à donner à cette affaire. Roward comprenait pourquoi sa sœur ne comprenait pas pourquoi sa sœur ne comptait pas assouvir leurs vengeances immédiatement mais bon, il est vrai que dès qu’elle serait mariée à Orys Barathéon et que lui aurait épousé Argella Durrandon, les soutiens de Dorne leur permettraient de venir à bout du Bief sans grande difficulté.

En attendant, Roward observa les trois filles de la Maison Allyrion démontrer leur qualité de danseuses. Poliment, il applaudit les trois jeunes femmes, attendant qu’elles retournent s’asseoir pour se lever et aller à la rencontre de celle qui portait les couleurs de sa Maison. Une fois devant elle, il s’inclina poliment désireux de présenter ses condoléances directement et non pas par l’intermédiaire de sa sœur.

« Lady Allyrion, je tenais à vous présenter mes sincères condoléances pour la mort de votre époux. J’ai pu un peu parler avec lui lors du banquet et il semblait être un homme bien. J’aurais voulu … »

La vision de son impuissance face à la mort des siens fit à nouveau monter la colère en lui. Il serra les poings et la mâchoire, cherchant à contenir sa rage, avant de finalement finir sa phrase.

« J’aurais voulu pouvoir les protéger … »

Cette mésaventure lui avait fait prendre conscience de sa position et si sa réputation n’était pas des plus glorieuse, la rumeur le disant coureur de jupons et bagarreur, il désirait désormais devenir le Prince dont Dorne avait besoin.  

Feat. Mahée Allyrion & Arianne Martell

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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyLun 12 Oct - 23:30

A quel moment la promesse d’un brillant avenir avait-elle laissé sa place à un accord infernal et désastreux ? Aujourd’hui, et selon les plans établis par ma sœur, Le Bief et la Principauté de Dorne devaient avancer main dans la main vers un meilleur future, chaque nation apportant son savoir-faire à l’autre. Or, ce même jour, la tension n’avait jamais été aussi importante entre les deux nations. La fragile confiance qui s’était à peine établie durant les festivités de Hautjardin avait été brisée en mille morceau par un événement inattendu, et qui n’avait aucun sens.

La famille Martell n’aurait eu aucun intérêt à commanditer le meurtre de familles bieffoises. Il en était de même pour la famille Gardener. Les maisons vassales, aussi comploteuses et aussi critiques soient-elles, n’auraient pas commis un acte aussi stupide et désespéré, qui mettrait en danger chacun – Bieffois comme Dorniens. Et pourtant, malgré l’évidence même de la situation, l’accord avait été jugé – au final – impossible. Roward soulignait, à juste titre, l’influence déclinante de la famille Gardener sur ses gens qui avait conduit cette dernière à nous garder entre leurs murs comme « invités ». Les escarmouches aux frontières étaient des raisons supplémentaires pour ne pas pouvoir continuer davantage à jouer sur la carte d’une alliance. Enfin, le fait que notre survie – et surtout celle de Deria – avait été possible que grâce à nos frères était la goutte d'eau en trop. Sans eux, la Principauté aurait eu à déplorer la perte d’une autre Princesse, et accueillir sur le trône un Prince encore plus jeune et encore plus inexpérimenté.

Le voyage se passe en silence. Deria devait sûrement méditer sur les décisions à prendre, à son retour à Lancehélion. Sans surprise, elle ne partageait pas ses pensées avec moi. J’étais sûrement indigne de sa confiance, une traîtresse à notre sang, une naïve qui protège un Fer-né en omettant de dire qu’il avait été au conclave de Goëville ainsi qu’à Hautjardin. Le bâtard d’Harren était suffisamment fourbe pour être l’instigateur de cette boucherie incompréhensible. A croire que cette honte n’était pas suffisante, voilà qu’Anders avait avoué l'impensable,  non pas par la parole, mais par le geste. J’essayais de comprendre à quel moment – ou instant -  les choses avaient autant changé entre nous.

A ces pensées, ma migraine revint au galop, faisant sonner un sacré concert dans ma tête et me donnant de terribles nausées. Le ballottement de la voiture n'arrangeait en rien mon humeur, comme ma santé, et le sommeil apportait que peu de réconfort. Je dormais avec ce mal de crane, je me réveillais avec tout autant ! Le Mestre qui nous accompagnait, après multiple questions et sommaire examens, avait conclu que mon mal venait plus de l'esprit que du corps et qu'il n'avait nul remède. Je n'étais pas surprise, évidemment. D'ordinaire, lorsque je me sentais mal, j'aimais retrouver le réconfort auprès des miens mais aujourd'hui, et surement dans le futur, je serais bien seule. Deria et Anders qui refusaient de m'adresser la parole, et Roward qui bouillonnait d'une telle rage que l'on se risquait davantage de se bruler que de trouver du réconfort.

Ainsi, avec ma compagne la Migraine, j’avais à supporter une nouvelle visite, un nouveau face-à-face avec ma nouvelle compagne que je nomme Culpabilité. L'accueil est irréprochable, le domaine soigné et entretenu, à l'abri des escarmouches frontalières avec le Bief ou des raids Fer-nés ou Pirates. Pourtant, je sais que je pourrais défaillir à tout instant tant le nom m'inspire une profonde terreur. Allyrion, un nom parmi tant d'autres qui avait subi des pertes lors de cette boucherie au Bief. Allyrion, un autre nom sur cette conscience coupable.

Roward parle. Roward exulte. Roward menace.
Moi, je ne vois que le regard triste de l’enfant, gardant difficilement une certaine prestance.

- Les coupables, qui qu’ils soient, seront retrouvés et punis, assurément. Il est impossible qu’un tel crime reste impuni.

Par ses mots, j’avais la terrible sensation que j’annonçais ma propre sentence. Je ne doutais pas que je devais faire une pauvre mine. Heureusement, les récents événements ainsi que le long voyage pouvaient plus qu’expliquer -ou être une excuse. C’est avec grande peine, le corps tremblant, que je mets enfin pied dans les appartements que l’on m’a attribué. Mes deux serviteurs, Emris et Perle, ne tardent pas à s’activer. Le premier m’offre du vin mélangé à quelques herbes particulières - réputées pour quelques vertues pour apporter le sommeil, selon le Mestre - alors que la seconde cherche déjà ma robe de ce soir. Je profite de cet instant de paix, et des premiers effets de ce médicament, pour dormir quelques instants.

***

Je désire rester dans ce lit, mais je dois le quitter pour m'habiller. Je souhaite m'isoler et réfléchir calmement, mais je dois souffrir chant, danse et compagnie. Je dois offrir une mine contrite et chaleureuse à la fois, alors que je ne sais guère quoi penser ou quoi dire. Pour la première fois, j'étais incapable de trouver les bons mots, d'user et abuser du seul avantage que j'avais sur tout le reste de ma fratrie. Ainsi, je réagis à peine à la remarque de mon frère, qui se glisse aux confins de mon esprit tel une plume, sans guère s'attarder.

- Je ne désire plus rien, Roward, répondis-je, le ton mélancolique.

Mes frères, et ma sœur, étaient assurément les seuls – avec ma propre mère – à savoir parfaitement lorsque je mentais. Dès lors, lorsque nous n’avions pas d’encombrants voisins ou que nous étions à l’abri des regards ou d’oreilles indiscrets, je ne prétendais jamais. Je disais le fond de ma pensée, d’une façon toujours cordiale évidemment. Cependant, je sais que cette instant entre frère et sœur ne durerait qu’un instant, et qu’il cessera dès que les sœurs Allyrion cesseront de danser et qu’elles s’installeront parmi la royauté dornienne. J’aurais pu abandonner Roward avec Mahée – entre enfants légitimes, de deux grandes maisons – mais j’étais obligée de « Chaperonner » le premier. Si Deria refusait de me parler, elle voulait bien m’adresser de temps à autre la parole pour me donner quelques « ordres », notamment tempérer le petit-frère s’il s’emporte de trop. Une tache déjà bien difficile en temps ordinaire, mais qui se compliquait lorsque l’intéressé semblait vouloir me faire profiter de sa mauvaise humeur.

- Deria souhaite que tu ménages tes paroles. Nous ne savons pas encore qui sont les coupables… du moins, avec certitude.


C’était la conseillère qui parlait, plutôt que la sœur. Je refusais qu’on ouvre les hostilités à l’égard d’une quelconque nation sur base d’hypothèses, de suppositions et de préjugés. Je me tais lorsque je vois Mahée Allyrion approcher. Je me contente d’un discret salut, attendant que mon frère soit le premier à parler – en qualité d’héritier légitime de la famille Martell.

- Lady Allyrion, je partage les sentiments du Prince. Je ne doute pas que cette perte doit être douloureuse pour vous, votre fils et les vôtres. Je puis vous assurer que la Principauté mettra tout en œuvre pour retrouver les coupables, et les punir.


Je me tais, mon regard se posant un court instant sur l’enfant qui se retrouvait sans père.

- Vous avez un très beau fils. Comment … supporte-il cette perte ?


Question futile assurément, et certainement indiscrète. Et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher. La perte de mon propre père est encore assez vif, pour que je ressente une sincère peine pour cet enfant – et pour me sentir que davantage coupable. Si j’avais tout dit à ma sœur, est-ce que les choses se seraient passées différemment ? Avais-je été, malgré moi, complice de ce désastre et de ces morts ?



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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyMar 13 Oct - 16:44

Il y a beaucoup de réserve dans les échanges entre la famille hôte, les Allyrion, et les invités, la royauté, les Martell. Les paramètres à prendre en compte pour une réception de ce genre sont légion. En temps normal, il y aurait eu peu d’embarras. Le protocole seyant à une visite royale aurait été appliquée, tout simplement. Mais ici, il n’est pas simplement question pour les hôtes de recevoir leurs féaux. Il s’agit de montrer du tact et de la prévenance pour des victimes de rapt qui remettaient les pieds dans leur pays. En cela, outre leur inclination personnelle, les Allyrion avaient opté pour tous les choix les plus traditionnels qui soient, que ce soit en matière de décoration, de parures des dames ou des hommes, de mets… Le vin était purement local, produit dans la région par les habitants de la Grâcedieu, les fruits délicatement confis, après avoir été sucré par un soleil omniprésent. Le but ? Faire oublier aux princes et princesses d’où ils venaient, leur faire oublier qu’en dehors de ces murs, il y a le désert, les montagnes, et au-delà, Hautjardin. La Grâcedieu ne saurait jamais leur donner le sentiment d’être chez eux puisqu’ils ont grandi à Lancehélion, mais les hôtes espèrent néanmoins parvenir à leur donner le sentiment qu’ils ont rejoint leur patrie.

Si des servants ont rapporté l’éclat de colère de l’un des princes à Lord Allyrion, celui-ci n’en fait pas mention. L’homme avisé qu’il est a compris, en voyant les visages des uns et des autres à leur arrivée, qu’ils seraient difficiles à dérider. Bien sûr, il le comprend sans peine, et se garde bien de le leur reprocher. Dans une situation équivalente, il n’en mènerait sans doute pas plus large. Alors, en homme digne et serviable, Noah Allyrion s’efforce d’être un hôte prévenant et attentionné. Il s’assure qu’aucun de ses invités ne manque de rien, sans les pousser à la consommation. Sachant se montrer discret quand il le doit, il prête l’oreille à la Princesse et s’efforce de lui apporter son concours, de la façon la plus pragmatique, posée et avisée possible.

De son côté, Mahée est moins affable. Elle n’est pas désagréable, loin s’en faut, mais bien plus laconique que son père. Elle ignore ce qu’elle pourrait dire de réconfortant à des princes et des princesses dont la retenue en otages a été une humiliation, pour eux tous, les suppliciés comme leurs vassaux… Elle ignore comment les divertir sans laisser échapper qu’elle a tout fait pour tenter de dissuader son époux de se rendre à Hautjardin, craignant s’attirer les foudres des Martell en laissant entendre qu’elle les trouve négligeants, inconséquents, d’avoir accepté une invitation par le Bief et de s’y être rendus tous les trois, et même quatre, comme un seul homme… A l’heure actuelle, et depuis l’annonce du décès de son mari, c’est à peu près tout ce à quoi elle parvient à penser, s’agaçant elle-même de mettre autant de « si » dans sa vie, elle qui déteste cela…

Revenue à la table d’honneur et installée près des princes et princesses, la dornienne salée s’efforce de sourire à ceux qui croisent son regard, mais indubitablement, elle fait tout ce qu’elle peut pour garder bonne figure, quoique toujours ébranlée par le deuil. Quand le prince Roward se lève, elle ne peut faire autrement que de le suivre des yeux, prête à le suivre de corps pour le distraire s’il en venait à quitter la table. Seulement, c’est vers elle qu’il se dirige et lui présente, élégant, ses condoléances, condoléances suivies de près par celles de la princesse Arianne. Les grands yeux sombres de Mahée vont de l’un à l’autre, avant qu’elle ne les remercie d’un signe de tête respectueux. « Votre sollicitude me touche beaucoup… » Elle les remercie, avec gratitude, avant de se permettre de venir prendre la main de Roward dans la sienne et de serrer gentiment ses doigts dans les siens. « Ne soyez pas trop dur avec vous-même, votre Majesté… Vous avez fait ce que vous avez pu, et je vous en remercie… » Elle lui sourit, avec douceur, avant d’en revenir à Arianne, son sourire se faisant plus désolé. « Avec tout le respect que je vous dois, votre Majesté, je crois que les coupables n’auront jamais ce qu’ils méritent… » Elle déglutit, visiblement amère, désabusée. « Jamais le Bief ne traduira les criminels responsables de la mort de nos compatriotes devant la justice, et si je ne doute pas de la bonne volonté ni du pouvoir de notre royauté, vos largesses s’arrêtent à nos frontières… » Sa gorge se serre. Elle ne veut pas leur manquer de respect, mais elle refuse de vivre dans l’illusion qu’une quelconque justice viendra la soulager de la mort d’Ydriss.

Quand Arianne évoque son fils, son magnifique petit garçon aux larges boucles dorées, comme son père, à la peau mate de sa mère et aux grands yeux verts, Mahée ne peut faire autrement que de tourner son regard vers lui, et de lui sourire gentiment, avant d’en revenir à ses invités. « Je vous remercie. Son père venait de Lys. Là-bas, on a tendance à célébrer la vie plutôt que de pleurer la mort… » Elle confie, sa main se portant discrètement au médaillon qu’elle porte en tour de cou à l’effigie de la déesse de l’amour lysienne. « C’est encore récent, et donc difficile… J’ai bon espoir que le temps l’aidera. » Elle affiche un sourire peu convaincu, avant de laisser son regard couler brièvement vers son père, en pleine conversation avec la princesse Deria. Si le Bief avait eu le malheur de le lui enlever… Elle aurait brûlé le pays entier. Peut-être est-ce vain, mais Mahée espère que son fils sera meilleur qu’elle, et saura pardonner.

Tentant de se montrer meilleure hôtesse qu’elle ne le fut jusqu’à présent, elle se lève pour prendre un plat de cornes de gazelles, des pâtisseries au miel, amandes et pistaches, avec un soupçon de crème, et de le tendre quelque peu vers ses invités. « Nous nous doutions que les Bieffois peineraient à entretenir vos palais. Aimeriez-vous des pâtisseries ? » Elle leur propose, les laissant se servir s’ils le souhaitent, avant de reposer le plateau. « Je crois savoir que vous n’êtes jamais venu à la Grâcedieu. Voudriez-vous en visiter les jardins un peu plus tard dans la soirée ? Ils sont, certes, bien plus modestes que les fabuleux jardins aquatiques, mais l’atmosphère y est, à tout le moins respirable, et au mieux, très agréable. » Elle propose encore, afin qu’il ne soit pas dit que Mahée Allyrion ne sait pas recevoir…


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyMer 4 Nov - 16:41


C’est la fête …

service garanti impec’ ...


Les paroles de sa sœur ne manquèrent pas de lui rappeler sa culpabilité dans toute cette affaire ou du moins, sa responsabilité par omission. Si elle avait parlé plus tôt de la présence du bâtard d’Harren, les choses auraient pu être différentes. Après, il n’y avait aucune preuve de sa responsabilité dans cette affaire et si on regardait les choses concrètement, c’était le Bief qui n’avait pas su tenir ses paysans. Les choses pouvaient paraître complexe en grattant un peu mais au final, chacun avait sa responsabilité dans cette affaire, sauf que Yoren Pike n’avait pas laisser de traces de ses méfaits.

« Pour le moment, je ne vois que la responsabilité de la Reine Tricia de ne pas avoir su tenir ses gens avant qu’une enquête ait eu lieu. Le bâtard des mers n’est qu’un perturbateur de plus. »

Jamais Roward n’allait blâmer sa sœur pour ce qu’il était arrivé. Il la connaissait bien et il savait parfaitement qu’en ce moment, elle s’en voulait atrocement. En tout cas, tant que la responsabilité de Yoren ne serait pas établie, il n’allait pas parler ce tout cela à quiconque. Aprs la dance des filles Allyrion, il alla à la rencontre de l’aînée, accompagné d’Arianne afin de présenter ses condoléances. L’émotion lui fit bouillonner le sang et malgré les paroles de sollicitude de Mahée, le Prince de Dorne ne pouvait contenir l’amertume d’avoir eux à subir un tel affront pour son peuple. Des dorniens étaient morts sans raison et tout ça, simplement car ils avaient eu la bêtise de faire confiance au Bief. Les propos qu’échangèrent les deux femmes ne firent que confirmer ce qu’il pensait déjà, les responsables ne seraient jamais punis et cette Reine de pacotille n’aurait pas ce qu’elle mérite, tout comme son peuple de primitifs aillant provoquer la mort de siens sans raison.

« Le Bief ne les traduira peut-être pas en justice, mais cela ne nous empêchera pas d’obtenir vengeance d’une façon ou d’une autre. »

Les paroles de Roward ne laissaient aucun doute sur le fait qu’il pensait fermement chaque mot prononcé. Son visage assuré tourné vers la fille Allyrion, il poursuivit sa pensée ou plutôt sa promesse.

« Un mois, dix ans, peu importe le temps qu’ils se sentiront en sécurité, satisfaits d’avoir tué nos compatriotes, nous viendrons les exterminer jusqu’au dernier. Cette Reine de pacotille sera la dernière à voir le résultat de ses largesses ! »

La détermination du Prince était bien réelle et même s’il savait très bien que la politique ne permettait pas une action immédiate ou en tout cas, comme il l’espérait, il avait bon espoir que les choses arrivent un jour. Si la patience n’était habituellement pas une de ses vertus, il s’avait l’être lorsqu’il s’agissait de vengeance. Même si Dorne s’engageait dans divers conflits, cette dette de sang que Hautjardin avait envers Dorne ne serait pas oubliée. Que cela soit le beau-fils de Lord Allyrion ou même d’autres dorniens venus participer aux festivités, il n’aurait de repos que lorsque leurs morts seraient payés entièrement.

Les deux femmes continuèrent en parlant du fils de Mahée, parlant des traditions de Lys et du temps qui devrait guérir toutes les blessures de son cœur. Roward avait perdu son père voilà quelques mois et il pouvait encore sentir la rage de n’avoir rien pu faire. Ce garçon allait devenir assoiffé de vengeance s’il n’était pas correctement canalisé et pour éviter cela, il proposa son aide.

« Notre famille a également été touché par le deuil donc je peux parfaitement comprendre ce qu’il doit ressentir actuellement. Mon père était très important à mes yeux et savoir qu’il a été lâchement assassiné sans que justice soit rendue, cela peut faire dériver sur une pente bien raide. N’hésitez surtout pas Lady Allyrion si je peux faire quelque chose pour vous aider, votre fils ou vous. Ma porte vous sera toujours ouverte. »

La jolie brune se leva afin de présenter un plat à Arianne et Roward, espérant faire plaisir avec des pâtisseries dorniennes. Le jeune prince ne manqua pas de se servir, remerciant leur hôte et appréciant chaque bouchée de ces cornes de gazelles.

« Après autant de temps, cela m’avait manqué. Une visite des lieux serait un plaisir Lady Allyrion. C’est souvent l’inconnu qui est fabuleux. Un œil s’habitue à toutes les beautés et est émerveillé par l’inconnu. »

Cette phrase s’appliquait parfaitement à la réputation de Roward envers les femmes. Séducteur ne parvenant pas à se contenter d’une femme, il était l’archétype même de l’homme désirant connaître toujours de nouvelles sensations, un nouveau corps féminin, une inconnue qui pourrait lui faire retrouver de l’intérêt. En attendant, il se montra particulièrement enthousiaste à l’idée de visiter les jardins de La Gracedieu. Tel un séducteur qu’il était, son attention fut rapidement attirée par la cadette des filles Allyrion qui avait à peu près son âge. Il s’excusa auprès de sa sœur et de Mahée, avant de les délaisser un peu. La belle Priam Allyrion était une danseuse accomplie comme sa sœur aînée et par conséquent, il alla l’inviter à danser alors que d’autres personnes rejoignaient timidement la piste pour mettre un peu d’ambiance dans ce banquet. De son regard de braise, il invita la jolie brune et même s’il n’était pas aussi doué que sa grande sœur pour se déhancher sur la musique, il pouvait remercier celle-ci de l’avoir un peu instruit afin de faire illusion.

Malgré l’allure légère du jeune prince, on pouvait voir tout le poids qu’il portait sur ses épaules dès que la jeune femme qui l’accompagnait détournait le regard du sien. Souriant à chaque fois qu’elle lui accordait un regard, ses lourdes pensées venaient troubler ce moment de fête. Il ne pensait qu’à la vengeance, cette situation lui rappelant sans cesse la vengeance qu’il n’avait toujours pas réussi à obtenir pour son père et sa grand-mère.

Feat. Mahée Allyrion & Arianne Martell


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyLun 23 Nov - 0:57

Les paroles de Mahée Allyrion concernant la limite des pouvoirs de la famille Martell étaient vraies. Nous n’avons aucun pouvoir ni aucune influence au sein du Bief, et le Roi et la Reine pourraient étouffer l’affaire en cachant ses coupables si l’affaire allait à leur désavantage. Le doute de la brune était compréhensible, si on prenait en compte que le lâche assassinat du Prince Nymor et de la Princesse Meria n’était pas encore puni. Pourtant, je refusais de croire que Deria ou Roward n’agiront pas en conséquent, et qu’ils ne chercheront pas à se venger de nos compatriotes tombés. Ils agiront, mais les événements avaient joué en notre défaveur, s’enchaînant impitoyablement.

Qu’allait-il se passer maintenant ? Je doutais que ma sœur me confiera son plan, encore énervée et rancunière à mon égard. Roward était ma seule opportunité de connaître les tenants et aboutissants des plans de ma sœur, se montrant un tantinet plus conciliant à mon égard. Deux attitudes différentes, qui mettaient à mal ma culpabilité. J’étais à la fois honteuse et heureuse qu’un de mes frères fasse preuve de compassion à mon égard, et colérique et mauvaise que la confiance avec mon unique sœur – celle qui m’avait défendu et protégé tant d’années – soit brisée.

Mahée propose une visite. Roward accepte. La danse débute. Roward rejoint la piste. Pour ma part, la plus talentueuse danseuse et chanteuse de la Principauté, celle qui enchante bien des oreilles et des yeux lors de somptueuses soirées à Lancehélion, je refuse de me lever, de plaire, de charmer, de m’envelopper de musique et de grâce.

- J’ai remarqué que vous avez porté votre main à votre médaillon, Lady Allyrion.

Mes frères et ma sœur avaient été éduqué à être de fiers et furieux Dorniens, capable de se battre, de monter à cheval et d’être impitoyable avec l’ennemi. Mon caractère avait toujours été à l’opposé des leurs, observant et écoutant en silence, et ne parlant qu’avec grande retenue et prudence. Les bâtardes étaient bien vues au sein de la Principauté et pouvaient prétendre à de très hauts postes, mais nous n’étions malgré tout pas de sangs « nobles ». Nous n’étions « rien », qu’importe nos faits. Cependant, nous étions prompts à être critiqués pour chaque erreur. Je voyais donc ce que Deria ne voyait pas, j’entendais ce qu’elle ne saisissait pas, et je tentais les premières négociations ou ententes compliquées, acceptant vaillamment toute critique ou toute insulte potentielle. J’étais la conseillère bâtarde, sauf si ce rôle allait m’être retiré sur demande de Deria. Seul l’avenir nous le dira.

- J’ai également un médaillon, à l’effigie du blason de la famille Martell. Derrière, il y a le nom du Prince Nymor et Roward, de la Princesse Deria, et de mon demi-frère Anders. Père avait l’habitude de m’offrir quelques présents, mais toujours pour un but. Une robe pour un banquet, un bijou pour une visite … Ce médaillon était son premier présent, pour fêter ma première année à la Cour, à ses côtés. Et il me l’a offert après une journée entière à l’avoir passé avec moi, à discuter avec moi … à m’écouter.

Plus je réfléchissais et plus je me rendais compte qu’il était le seul à m’avoir réellement écouté, en silence. Il ne proposait jamais de solutions, il ne faisait aucune promesse … et pourtant à travers son regard, je voyais tantôt sa joie et sa fierté, tantôt sa tristesse et son désespoir. Ma confiance était telle que je lui disais tout, jusqu’à la fâcheuse aventure avec Yoren. Il était heureux d’avoir tous ses enfants avec lui, mais il aimait tout autant son épouse et se refusait de causer davantage de troubles – ayant déjà imposé deux bâtards, une fille illégitime en première, et un fils illégitime né avant le fils légitime. Si nous n’avions aucune légitimité au trône, nous étions pourtant les « premiers » et enfants d’autres femmes. Et aujourd’hui, cet homme n’était plus là pour me guider, pour m’entendre, pour me soutenir en silence.

- Quelle est l’histoire de votre médaillon ?
demandais-je, la voix un tantinet hachée.



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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyLun 23 Nov - 16:57


La reine Tricia, mentione le prince Roward… Mahée écoute, dubitative. Reine ou pas, le sentiment d’inimitié, de rivalité, entre Dorne et le Bief n’est pas d’hier… Pour elle, il s’agit moins d’une reine n’ayant pas su exercer son pouvoir que le fruit d’une haine latente qu’ils n’étaient pas prêts, d’aucun côté, à laisser tomber. Jamais les Martell n’auraient dû se rendre à ce conclave, jamais ils n’auraient dû y envoyer Deria. Eventuellement Anders, pour des négoces non teintés d’insulte de leur point de vue, mais certainement pas Deria, et encore moins tout ce qui reste de la famille régnante de Dorne. Forcément, elle n’en dit rien à ses invités, ne tenant pas à rajouter à la culpabilité qu’elle sent déjà omniprésente… Cependant, elle ne peut s’empêcher d’avoir un regard interrogateur à la mention du bâtard des mers. Elle se doute, malgré ses connaissances très limitées en héraldique, qu’il s’agit d’un enfant illégitime de la maison Hoare, mais lequel ? Et qu’aurait-il fait à Hautjardin ? Le Bief avait-il des accointances avec les Îles de Fer ? Du reste, en matière de mœurs rétrogrades, les Îles de Fer n’ont rien à envier au reste de Westeros. Face à la fausse pudibonderie des septons, les fer-nés opposent la liberté limitée aux hommes. Pas plus de respect pour les femmes, qu’ils prennent la liberté de réduire à l’état d’esclaves, de femmes-sel comme ils disent, et de limiter à leurs fonctions reproductrices, à quelques rares exceptions… Nul respect, donc, de la part de Mahée à l’égard de ce peuple, au moins aussi méprisable que ces culs-bénis de bieffois… N’ayant, donc, rien de gentil à dire, la dornienne salée se contente de hocher, rapidement la tête, en signe d’assentiment aux propos du prince.

Sa main se refermant sur une coupe de vin, Mahée s’apprête à la boire lorsque le prince s’engage à la vengeance, la forçant à suspendre son geste. Elle l’observe, avec une rare intensité, se demandant s’il mesure les conséquences de ses paroles… Pour se savoir rancunière, la jeune Allyrion sait que ce ne sont pas des mots à prononcer à la légère… Alors elle écoute, tout ce que le prince Roward a à dire, et repose, très, très, peut-être trop, calmement son verre de vin, sans y toucher. « Je l’espèce de tout cœur, votre Majesté. » Est la seule réponse qu’obtiendra le prince, sincère en apparence, alors que Mahée ne brûle que d’une envie : retourner la table. Le timing, dans cette affaire, est primordial ! a-t-elle envie de lui hurler, de le secouer, de le gifler pour que cette idée rentre une bonne fois dans sa tête. De quel droit les bieffois auraient-ils la liberté de jouir dix ans de leurs crimes ?? Il s’agit de défendre leur honneur, leur patriotisme ! Il ne s’agit pas de demander, ou d’excuser, ou de pardonner ! Il s’agit d’exiger, séance tenante, et de harceler jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause ! Il s’agit de ne jamais, jamais, JAMAIS oublier la traîtrise dont ils ont été les victimes, et la marche de la honte faite par la procession Martell pour retrouver ses pénates, après des semaines de captivité… C’est un scandale ! Un scandale sans nom ! Mahée n’est pas naïve. Jamais elle n’obtiendra la moindre justice pour son époux, et le cas échéant, si elle doit attendre le bon vouloir de la famille Martell, de la bouche du prince lui-même, elle n’arrivera que pour s’exercer sur les fils des bourreaux de son époux… Ce n’est pas ce qu’elle veut.

Rongée par l’amertume et la colère, la soif de revanche, Mahée ne peut se laisser galvaniser par les mots de Roward qui explique, et donc cautionne, un délais dans la revanche. A quoi bon si la victime de cette revanche a le temps d’oublier ? Mauvaise comme la gale, la dornienne souhaite que les bieffois soient tourmentés, chaque jour et chaque nuit, sans interruption. Elle veut que la peur se répande dans tous leurs êtres misérables jusqu’à les saturer. Elle veut qu’ils connaissent un sort qui leur fera y repenser à deux fois avant d’encore lever la main sur un dornien ! Quelle pitié que le prince lui-même ne voit pas l’urgence d’une contre-attaque, d’une réplique… Dépitée, bien que le cachant bien, Mahée finit par prendre un peu de vin. Il lui faut tout ce qu’elle possède de tempérance pour se radoucir à la généreuse proposition de Roward. « Merci votre Majesté, votre générosité vous honore. » Sincère dans ses remerciements, elle n’en viendra sans doute jamais à rechercher son conseil pour son fils. D’une, parce qu’il l’a toujours, elle, son oncle et son grand-père, et de deux, parce qu’elle doute que quelques conseils lancés à la va-vite par un prince, à peine entraperçu lors de son arrivée et déjà sur le départ, pourraient aider son fils. Daemon a besoin d’écoute, et de stabilité. Pour le moment, il intériorise. Mahée se doute qu’il peine encore à réaliser. Elle lui laisse le temps, et, s’il doit exprimer des idées vengeresses, elles seront de son propre fait, fait que sa mère tentera de tempérer de prudence… Elle est bien placée pour savoir, elle qui a la rancune si tenace, que les pulsions vengeresses se bornent, mais sont impossibles à éteindre.

Etonnement, c’est bien la dernière réplique de Roward qui rend son sourire à Mahée. « Paroles typiques d’un éternel insatisfait… » Elle le tance, malice dans le regard, sans méchanceté, avant de le laisser vaquer à sa danse. La beauté d’un lever de soleil ne saurait se faner dans l’œil d’un véritable esthète. Il faut être en course constante, et donc incapable de calme et de sérénité, pour prétendre le contraire. Elle n’est pas sans connaître la réputation du prince, et, en le voyant tenter de séduire sa petite sœur, Mahée espère que Priam aura la raison de ne pas lui offrir son cœur trop vite… Elle pourrait s’interposer, refuser au prince Roward que sa sœur soit la prochaine découverte, sitôt oubliée au profit de la suivante, mais Priam vivant quasiment en vase clos, Mahée estime, malgré les paroles du prince, qu’il est en passe de lui inculquer une importante leçon : Être toujours la règle, et jamais l’exception. Elle n’en tire, et c’est visible, aucun plaisir cela dit. L’idée que le prince de Dorne pourrait briser le cœur de sa sœur est particulièrement désagréable, surtout après ce qu’elle vient d’entendre… Pour autant, Priam n’est pas qu’une Allyrion, elle est aussi une femme qui doit faire des expériences de femme.

Dans ces conditions, il a été très naturel pour la dornienne de se renfermer dans ses pensées, au point d’en sursauter légèrement à l’entente de la voix d’Arianne, à laquelle elle sourit immédiatement, ses joues se teintant d’un léger rose. « Veuillez m’excuser pour ma distraction… » Elle s’excuse, anxieuse à l’idée qu’Arianne puisse penser qu’elle l’avait oubliée, le fait étant que le Prince Roward lui avait donné beaucoup à penser. Empressée auprès de son invitée, elle se charge, elle-même, de remplir à nouveau sa coupe en écoutant attentivement l’histoire du médaillon de la dame. « Je comprends que vous y soyez attachée, de ce fait. » Elle commente, avec simplicité, non sans compassion dans la voix. Bien au contraire. « Ca a dû être une journée magnifique. » Elle commente encore, observant longuement Arianne, avant d’incliner la tête sur le côté. « Vous avez l’air de souffrir de ne pas être d’avantage écoutée, ma Dame… » Elle la dévisage un moment, avant de reprendre, ne voulant pas snober la question d’Arianne : « Mon époux, étant lysien, priait une déesse de l’amour qu’on ne trouve qu’à Lys. Après qu’il m’en eut expliqué les rudiments, j’ai eu l’impression que beaucoup de pièces qui ne trouvaient pas de sens dans ma façon de penser trouvaient naturellement leur place… Je suis devenue presque plus croyante que lui… » Ce qui l’amuse, comme en témoigne le petit rire qui lui échappe. « Il m’a fait cadeau de ce médaillon, qui, a-t-il dit, me serait plus utile qu’à lui. » Elle conclut, simplement, son histoire toute simple, avant d’en revenir à Arianne. « Alors, dîtes moi… Vous semblez avoir besoin d’une oreille attentive. Voudriez-vous me permettre d’en être une pour vous ? » Elle lui demande, gentiment, sans la moindre autre arrière-pensée que celle d’alléger un peu le cœur d’une invitée, d’une femme qui semblait en avoir besoin… Peut-être qu’un jour, Mahée aussi aura besoin d’une oreille attentive, et ce jour-là, elle espère que quelqu’un se proposera, comme elle le fait aujourd’hui…


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptySam 28 Nov - 14:00


C’est la fête …

service garanti impec’ ...


Malgré les paroles de Roward, la veuve Allyrion ne semblait pas convaincue et il pouvait le comprendre. Si l’une de ses sœurs ou son frère avaient été tués cette nuit-là, il n’aurait certainement pas voulu attendre pour châtier les coupables. Malheureusement, la situation était ce qu’elle était et il était compliqué pour Dorne d’exiger plus que la libération de la fratrie Martell. La tête des coupables devra sans doute attendre un peu plus mais bon, le jour où il retournerait à Hautjardin, le jeune prince pensait déjà au nombre de paysans qu’il trancherait sans remord et sans pitié, juste pour leur faire ressentir l’impuissance qu’ils ont connu. L’héritière de La Gracedieu ne manqua pas de le remercier pour sa proposition, même si tous deux savaient pertinemment bien qu’il n’en serait jamais rien. Leurs familles n’étaient pas assez proches que pour que ce genre de chose arrive. Mais bon, il était important de l’avoir proposé afin de montrer son soutien en ces heures sombres.

Alors que leur discussion continuait, la réplique de Roward sur la beauté ne manqua pas de faire sourire son interlocutrice qui ne manqua pas de lui envoyer une petite pique à laquelle il sourit sans se démonter le moins du monde. Après tout, sa réputation le précédait depuis longtemps et il ne semblait pas être le genre d’homme à s’attacher bien longtemps.

« Il n’est pas évident de trouver la beauté qui satisfera votre œil toute une vie. Je dois même dire que cela ressemble à une quête éternelle. »

Souriant, le Prince de Dorne se tourna ensuite vers la jeune sœur de Lady Allyrion, l’invitant à danser. Sur la piste de danse, les deux dorniens semblèrent bien s’entendre, Roward plaisantant et la complimentant sur sa beauté. Toutefois, bien loin d’être le goujat qu’on annonçait partout, le jeune homme se montra galant et en retenue vis-à-vis de la jeune Priam. Il enchaîna deux danses avec elle, n’entrant pas dans les mouvements sensuels que sa grande sœur avait pu lui apprendre. En même temps, bien qu’une fête soit organisée, cela restait un jour sombre. Il n’était donc pas de bon ton d’entrer dans de la frivolité avec la cadette de Lord Allyrion. D’ailleurs, Deria ne manqua pas de s’assurer que son frère ne dérape pas en jetant par moment un coup d’œil sur lui. Finalement, lorsque les deux jeunes finirent de danser, le Prince s’inclina devant la belle dornienne, la reconduisant en douceur jusqu’à sa place avant de revenir se mêler à la discussion entre Arianne et Mahée, même s’il ne savait pas trop où elle en était. A voir leurs visages, elles avaient dû parler de choses assez profondes, bien loin donc de la légèreté d’une danse.

« Votre sœur est une excellente danseuse. Tu devrais faire attention Arianne, elle pourrait rivaliser avec toi. »

Roward se resservit d’une pâtisserie et but une gorgée de vin. Deria semblait toujours en grande discussion avec Lord Allyrion, tandis qu’Anders ne semblait pas d’humeur à s’amuser. Toutefois, elle put le voir à plusieurs reprises se servir sur le plateau d’une servante. Comme à son habitude lorsqu’il avait jeté son dévolu sur une fille, il ne voyait qu’elle. En même temps, lorsqu’un homme ignore tout ce qu’on peut lui proposer pour ne prendre que la même chose sur votre plateau, soit il adore ce qui s’y trouve, soit il est charmé par la porteuse. En attendant, Roward ne manqua pas de revenir sur Mahée afin de lui poser quelques questions sur la situation à Dorne. Leur absence n’avait pas facilité les choses et bien qu’ils avaient déjà eu quelques informations des Maisons visitées jusqu’ici, il était important que chacun puisse donner son avis.

« Lady Allyrion, pourriez-vous me donner quelques nouvelles de Dorne ? La Gracedieu a une position centrale dans le Royaume donc vous devez certainement avoir des informations que les Dayne n’ont pas, ni même les Ferboys. Je crains que le piège à Hautjardin ne soit que le prélude à une action de bien plus grande envergure. Déstabiliser le pouvoir permet bien souvent de placer des personnes à des endroits stratégiques. Vous n’avez pas eu vent de personne ayant soudainement eu des responsabilités plus importantes ? »

Espion ou même traître, il était important d’avoir une vision claire des choses. En réalité, Roward avait tenu le même discours dans chacune des Maisons que le cortège avait visité, histoire de recouper les informations et voir qui pouvait éventuellement lui mentir. Il y avait déjà des rumeurs sur certains marchands semblant profiter de la situation pour prendre de l’importance. Les frictions entre les Maisons étaient également de la partie pour mettre en place la suite. La libération des Martell n’était pas suffisante pour beaucoup et ils voulaient qu’une suite soit donnée à cette affaire.  
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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyLun 30 Nov - 21:38

La journée avait été magnifique par sa simplicité. Il n’avait pas été question de banquet, de bardes, de danseurs, de présents, de bijoux et de parures. Nous l’avions passé à deux, sans Deria, sans Roward, sans Anders, sans ma belle-mère, sans grand-mère, sans courtisans ou courtisanes, sans nobles et surtout sans être interrompu à tout instant par les affaires de l’Etat. Père s’était assuré de déléguer différentes tâches à différentes personnes afin de pouvoir octroyer sa journée entièrement à moi, sa fille aînée – certes, bâtarde et fille d’une prostituée -, à m’écouter, à m’observer et à rire avec moi. C’était cette journée qui avait marqué, d’une certaine façon, nos relations. Depuis ce jour, s’il ne m’octroyait pas une journée entière, il n’hésitait pas à partager ma compagnie en silence, pour m’entendre parler de diverses choses – futiles comme utiles. Des moments privilégiés où j’étais heureuse car mon cœur se retrouvait toujours plus allégé.

- Père m’a toujours écouté, et je lui ai imposé sûrement bien des peines. Mais lui, il ne s’est jamais plaint, ni confié à moi. Je suis triste de m’en rendre compte qu’après sa mort. J’ai été une piètre fille, et je m’en rends compte chaque jour qui passe sans lui et que je découvre les responsabilités dont il avait à charge.

Il était rare que je clame haut et fort d’être la fille de mon Père. Si les bâtards étaient acceptés au sein de la Principauté de Dorne – quoique, ils n’étaient pas reconnus comme nobles –, ma belle-mère avait gravé en moi ce sentiment de honte – en raison des origines de ma mère – et de piété – à l’égard de mon Père, si bon de m’avoir accepté sous son aile –. Elle m’avait aussi appris, entre autres, que je ne devrais pas dire à haute voix qui était mon père, que je devrais me contenter de dire qu’il était le Prince de Dorne, et que j’étais simplement Arianne Sand. Aujourd’hui, en plus d’être Arianne Sand, j’étais Conseillère. Il y avait aussi cette affaire de nom et de légitimité partielle. Toujours est-il que j’avais un profond sentiment de ne pas mériter un tel honneur, et de bafouer ce dernier. Une certitude grandissante suite aux événements de Hautjardin, et de ma stupide naïveté.

- Je suis bienheureuse que vous ayez une si solide spiritualité et croyance. Celle-ci vous empêchera de vous égarer. Je vous envie considérablement. Je n’ai toujours pas trouvé la Force qui pourrait répondre à toutes mes questions.

La Principauté de Dorne jouissait d’une multitude de croyances et pourtant, à ce jour, aucune ne m’avait convaincu considérablement au point de me compter parmi elles comme fidèles. Je découvrais, j’apprenais, je papillonnais, cherchant encore et toujours cette croyance. Et surtout une place. J’appréciais la Capitale et la compagnie de mes frères et de ma sœur mais, et davantage suite au terrible massacre, cette sensation de ne pas être à ma « place » me causait du trouble. Était-ce la conséquence malheureuse de toujours me sentir redevable aux Martell de m’avoir accepté ? Était-ce l’Ombre perpétuelle et insistante de cette défunte femme qui me hantait ? Était-ce tout simplement la vérité : j’étais clairvoyante, alors que mes frères et ma sœur seraient aveugles ? Des questions qui m’avaient déjà tourmenté par le passé, et qui continuaient qu’avec plus de force aujourd’hui, s’agrippant et s’enfonçant dans ma poitrine. J’avais la sensation d’étouffer dans ce domaine pourtant si grand et si fastueux. Heureusement, Roward revient, éclipsant ma présence par la sienne – plus lumineuse, plus royale, plus passionnée.

- Effectivement, Dame Priam est une excellente danseuse et je me sentirai bien menacée. Je ne dois pas tarder à reprendre mes entraînements, répondis-je, sourire aimable aux lèvres. Je me tais à nouveau, laissant les deux personnalités parler, profitant pour siroter discrètement ma boisson, prenant à peine goût à cette dernière.

Je laissais parler mon jeune frère, malgré une certaine désapprobation vis-à-vis de la thématique abordée. Ce n’était pas un sujet à discuter au sein d’une telle réception, quand les yeux et les oreilles de tous et de toutes étaient aux aguets. Je me décidais à interrompre, un court instant, cet échange potentiellement gênante – et peut-être sans réelle finalité au vu de la récente tragédie et de ses séquelles.

- Ma Dame, Mon Prince, je pense que nous devrions poursuivre cette conversation à l’extérieur. Le calme est toujours plus propice à certaines discussions. Si ma proposition est inopinée, alors je vous prie de m’accorder mon congé. J’ai fort besoin de me dégourdir les jambes.

Deria avait demandé à ce que je ne quitte pas Roward. Je préférais désobéir en ces lieux, lasse du trajet, lasse des humeurs de ma soeur, lasse de mes propres humeurs ...



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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyMar 1 Déc - 15:03

Un sourire complaisant est offert au Prince Roward concernant ses propos sur la beauté, mais aucune réponse. L’homme est jeune, fougueux, il ne jure que par ses yeux. S’il vieillit, s’il s’assagit, il verra qu’il est très facile de trouver une beauté qui nous subjugue, chaque jour un peu plus, qu’il est possible de s’éprendre d’une âme et de, même si son enveloppe ne peut faire autrement que de se faner, d’en retomber amoureux chaque jour, de découvrir chaque jour une nouvelle chose à aimer, que ça soit une ride, un grain de beauté… Ou un trait d’esprit. Pour l’heure, elle préfère abandonner le jeune homme à sa frivolité. Ça lui passera, peut-être. Egoïstement, Mahée espère que ça lui passe. Si elle n’a aucun droit de regard et ne nourrit aucun jugement quant aux visites que le Prince peut recevoir dans son lit, forcément, en dornienne profondément patriote, elle s’inquiète de savoir à qui reviendra la couronne. Que Deria soit l’aînée ne change rien. Le frère comme la sœur sont les garants, la vitrine de Dorne, et si les maisons vassales au Martell s’efforcent de bien présenter, la responsabilité d’en faire de même est bien plus lourde encore pour ceux qui règnent. Après tout, diriger un état, ce n’est pas seulement donner des ordres. Il faut aussi se montrer digne, droit, et montrer l’exemple, inspirer le peuple et lui donner l’envie d’aspirer à l’image de perfection véhiculée par la couronne. C’est un lourd fardeau, fardeau que ne porte pas encore totalement le Prince… Alors autant qu’il en profite, tant qu’il le peut.

Pendant qu’il est tout à sa danse, le loisir lui est offert de discuter plus avant avec la fille bâtarde de feu le Prince Nimor. Ayant peu d’appétence pour les ragots et la couronne, elle n’en connaît que le strict minimum, de même qu’à propos du reste de la fratrie. Des bruits de couloir, tout au plus. Si elle a déjà nourri une certaine curiosité vis-à-vis de la famille régnante, espéré les rencontrer même, elle n’aurait jamais cru que ce soit dans de telles conditions, ni qu’elle en viendrait à voir ces personnes… Comme des personnes, finalement, et non comme des corps célestes. D’une certaine façon, les voir en chair et en os, pour l’un, s’adonner à la danse, pour une autre discuter avec son père, et pour la dernière échanger avec elle, les rendait humains. Forcément, bien qu’elle n’en dise rien, Mahée est un peu déçue. Pas par les personnes qu’ils sont, mais par le fait qu’ils ne soient que des personnes. Bien sûr, elle se rend compte de l’injustice de son jugement, du caractère beaucoup trop élevé de ses attentes, aussi s’efforce-t-elle de prendre du recul. Et d’écouter. Et de consoler. « Les patriarches se confient rarement à leurs enfants… » Elle lui glisse, ses yeux sombres ourlés de khôl s’égarant une fraction de seconde vers son propre père. « Ils se battent, comme des lions, pour incarner la force au sein de leur famille. C’est une façon de les protéger. Un patriarche faible et, les hyènes sont de sortie. Vous n’avez pas été une piètre fille, vous avez été la fille qu’il vous a permis d’être. » Elle le voit, elle, par rapport à la différence qu’il peut y avoir entre Priam et elle, ou encore avec son jeune frère. Ce qui la blesse, Mahée, c’est de ne pas savoir si son père aurait préféré avoir Aethis en premier…

« Ça viendra, si vous cherchez, vous verrez. » Elle établit, sa voix presque atone, concernant la spiritualité, la conversation à propos du père d’Arianne ayant mis en abime les propres insécurités de Mahée en tant qu’héritière. Pour autant, la Allyrion a toujours aimé les jeux de réflexion. La place d’un être humain dans le monde n’en est qu’un de plus. D’un jour dur l’autre, elle peut avoir des idées différentes. Elle le sait, elle n’arrêtera de réfléchir qu’à sa mort. Cependant, avant qu’elles n’aient le temps d’aller plus avant dans cette conversation, le Prince Roward leur fait l’honneur de les rejoindre, poussant donc Mahée, qui s’était laissée aller dans le dossier de son siège, à se redresser. Non pas qu’Arianne ne méritait pas qu’elle se tienne bien, loin de là, mais un peu de détente a été la bienvenue. Plus encore à l’entente de la question posée par le jeune homme, qui prend totalement Mahée de court, sa surprise visible sur ses traits. Aborder un tel sujet de la sorte, avec une première fille, alors que ce sont des sujets politiques de la première importance… La dornienne regarde le prince, incertaine de la réponse à lui faire. Heureusement, ou non, Arianne vient « à son aide », et propose une promenade, mais d’une façon qui, cette fois, fait se froncer les sourcils de Mahée. Circonspecte, suspicieuse, son regard va du Prince à sa sœur, se demandant de façon visible à quel genre de jeu ils jouaient… Avant qu’elle ne réponde, sans émotion. « Vous êtes en terrain ami ici, ma Dame. Je comprends sans peine que les épreuves que vous avez enduré à Hautjardin puissent vous avoir marquée, mais je vous assure que vous êtes parfaitement en sécurité en nos murs… Vous, ou n’importe quoi que vous pourriez dire… Cela étant… » Elle se tourne vers Roward. « Je marcherai volontiers, j’en ai assez d’être assise. Accepteriez-vous de poursuivre cette conversation dans les jardins ? » Un peu d’air, voilà qui leur ferait à tous le plus grand bien !


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyJeu 10 Déc - 18:17

Retrouver Dorne avait été un véritable soulagement. Deria avait rarement trouvé le temps aussi long, enfermée entre les murs de Hautjardin, à attendre que la situation à évoluer, à imaginer les pires choses qui pouvaient se dérouler sur le sol de Dorne, les représailles que son peuple pouvait concocter. Retrouver ses terres avait été une libération, mais Deria avait également hâte de retrouver Lancehélion et de reprendre ses affaires là où elles les avaient laissées. Mais la traversée était longue. Il y avait eu une première étape aux Météores et puis une seconde à la Gracedieu où les Martell avaient été très bien reçus.

Deria s’était très vite retrouvée à échanger avec Lord Allyrion de divers sujets politiques, désirant écouter ses avis sur la situation actuelle. Deria n’avait jamais voulu s’enfermer seule dans ses décisions, elle avait toujours voulu s’entourer de personnes de confiance. C’était pourquoi, d’ailleurs, elle avait légitimé son demi-frère et sa demi-sœur afin de les avoir proches d’elle. Mais elle appréciait également entendre l’avis des seigneurs qui se trouvaient aux quatre coins de Dorne. Elle avait donc laissé Roward et Arianne de leurs côtés pour pouvoir discuter en toute sérénité avec Lord Allyrion.

D’ailleurs, elle n’avait guère vu le temps passer et elle ne savait pas combien de temps elle avait pu échanger avec ce dernier, mais la discussion avait été fort agréable. « Je vous remercie pour votre temps, Lord Allyrion. Je vais prendre congé. » Deria sourit quelques instants à l’hôte de ces lieux avant de se redresser, sentant ses muscles endoloris après être restée assise aussi longtemps. Elle tourna les talons pour voir où se trouvaient ses proches. Elle les vit en pleine discussion avec la fille ainée de Lord Allyrion. Croisant quelques regards, elle approcha du petit groupe qui semblait en pleine discussion, venant à surprendre la fin de cette dernière. C’est dans le dos de Mahée que Deria surgit sans prévenir.

« Je serais ravie de vous accompagner dans les jardins. J’ai l’impression de n’avoir qu’été enfermée depuis longtemps… » Dit-elle simplement. Entre Hautjardin et la traversée de Dorne, Deria avait véritablement l’impression de ne plus être maîtresse d’elle-même et de passer sa vie enfermée. Elle avait hâte de pouvoir regagner Lancehélion et de pouvoir se retrouver dans un environnement qu’elle connaissait bien et, surtout, qu’elle maîtrisait totalement. « J’ai vraiment besoin de prendre un peu l’air. » Précisa Deria en attrapant un raisin dans la corbeille à fruits qui se trouvait à portée de main avant de poser ses yeux sur Mahée. « Votre père est un homme remarquable et avisé. » Dit-elle en jetant un regard à ce dernier avant de reposer ses yeux sur la jeune femme. « Je tiens à présenter personnellement mes condoléances. » Deria n’avait pas manqué à ses devoirs en les présentant à toute la famille Allyrion, mais elle n’avait guère eu le temps d’échanger réellement avec Mahée depuis son arrivée et elle se devait de lui présenter ses condoléances de manière plus personnelle. Elle pouvait compatir à cette tragédie qui avait pu la toucher de plein fouet. « J’espère que mon frère ne vous a pas trop importunée… » Termina-t-elle d’une note quelque plus légère en jetant un regard en direction de l’intéressé.

Bien qu’elle eût usé d’un ton plus léger, elle savait que Roward était un homme dont la réputation, avec les femmes, n’était plus à faire mais ce n’était pas cela qui avait inquiété Deria, à leur arrivée, c’était surtout ses réactions qui étaient, pourtant, bien légitimes. Deria comprenait tout à fait cette rage qui pouvait bouillir en lui. Mais Deria savait que l’attitude était importante lorsqu’ils n’étaient pas à Lancehélion et surtout, ici, face à des êtres endeuillés. Il ne fallait pas ajouter de la rage à la tristesse, car cela pouvait faire des ravages. C’est pourquoi elle avait demandé à Arianne de venir chaperonner Roward, afin de le contenir et d’éviter qu’il fasse du zèle. Visiblement, elle avait accompli sa mission avec brio puisqu’elle n’avait pas entendu parler de son frère de toute la soirée.

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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyDim 13 Déc - 18:10


C’est la fête …

service garanti impec’ ...


Arianne ne manqua pas de flatter la jeune Priam pour sa performance, agissant toujours d’une façon à se dévaloriser comme s’il était impensable qu’elle puisse être sur le devant de la scène. Roward avait toujours détesté cette façon dont elle se mettait en retrait. Elle était sa sœur, tout comme Anders était son frère. Il n’y avait pas de différence pour lui et s’ils n’avaient pas le titre de Prince et Princesse de Dorne, ils l’étaient à ses yeux. Toutefois, lorsque le jeune prince demanda des nouvelles de Dorne, sa sœur ne manqua pas d’intervenir comme s’il s’agissait d’un secret d’état. Au milieu de nos terres, dans un Maison vassale, Roward ne voyait pas ce qu’il y avait à craindre, surtout que Deria avait certainement parlé de choses bien plus confidentielles avec Lord Allyrion, malgré les serviteurs qui gravitaient autour d’eux. Si nous ne pouvions pas faire confiance à nos alliés, il n’y avait pas lieu de régner car le poignard ne tarderait pas à s’enfoncer dans leur dos. Peut-être qu’il avait toujours été trop confiant et qu’il ne voyait pas le mal chez les gens mais bon, Roward était comme ça. D’ailleurs, même la Reine Tricia Gardener lui avait paru pleine de bon sens lors de leur rencontre à Goëville mais bon, les récents événements démontraient que son jugement n’était pas toujours le bon.

La fille de Lord Allyrion ne manqua pourtant pas de confirmer la pensée du Prince, assurant Arianne qu’il n’y avait que des amis en ces lieux. Elle proposa toutefois d’aller visiter les jardins et évidemment, c’est à ce moment que Deria arriva pour saisir cette proposition au vol. Comme à son habitude, elle parvenait toujours à arriver au bon moment. Se montrant galant, Roward laissa le passage à Mahée afin qu’elle ouvre la voie à la fratrie Martell. Seul Anders semblait obnubilé par cette jeune servante qu’il ne quittait pas des yeux. Il y avait à parier que son petit cœur d’artichaut avait encore succombé à l’appel de l’amour. Enfin bon, il n’avait pas à honorer des engagements comme un mariage lui, cela devait être la belle vie de ne pas avoir ce genre d’obligation. Sans cette promesse de mariage avec la Princesse de l’Orage, Roward aurait à coup sûr succombé aux charmes de la jeune Priam Allyrion mais bon, la vie en avait décidé autrement. Le jeune Prince embrassa la main de la jeune danseuse avant de rejoindre ses sœurs pour la ballade dans les jardins.

Il arriva pile au moment où sa sœur fit une remarque à son encontre, le regardant comme pour dire qu’il ne faisait que des bêtises. Roward soupira en levant les yeux au ciel, avant d’intervenir pour prendre sa défense.

« Fort heureusement ma chère sœur, j’ai mûri. Je sais me tenir face à une femme de qualité et me montrer à la hauteur de tes attentes. »

Il évita avec soin de révéler que s’il se retrouvait face à un bieffois, cette retenue volerait en éclats mais bon, devant la jeune veuve Allyrion, il était préférable de ne pas insister sur les blessures récentes. Le quatuor s’avança dans les jardins de La Grâcedieu et évidemment, le jeune prince ne manqua pas de s’émerveiller de ce qu’il pouvait voir. Ce n’était pas aussi exceptionnel que les Jardins Aquatiques de Lancehélion mais franchement, cela valait le détour.

« Lady Allyrion, ce jardin est magnifique. On voit que vous en prenez grand soin. »

Ils s’enfoncèrent un peu plus dans les allées, s’éloignant de toutes oreilles indiscrètes que craignait Arianne. C’était donc le bon moment pour revenir avec sa demande, voulant voir si Lord Allyrion n’avait pas été trop complaisant avec sa sœur lors de leur entrevue. Les vassaux avaient la fâcheuse tendance à ménager leur souverain, leur cachant des difficultés en pensant les régler eux-mêmes jusqu’à ce que ça devienne parfois ingérable. Par conséquent, Mahée pourrait peut-être se montrer plus franche dans ses remarques.

« Lady Allyrion, je sais que cette période a été difficile pour Dorne et vous-même. Alors je vous en prie, dites-nous les choses franchement. Que s’est-il passé à Dorne durant notre captivité ? Le Bief a-t-il profité de la situation d’une quelconque façon ? Ont-ils approché des Seigneurs de Dorne ? »

Le jeune prince avait du mal à croire que le Bief les avait libérés sans en tirer un quelconque profit quelque part. S’ils avaient la garantie d’une contrepartie, cela semblait bien plus logique vu les événements. Il devait se cacher quelque chose derrière cela et visiblement, personne n’était au courant ou osait en parler.


Feat. Mahée Allyrion & Arianne Martell & Deria Martell


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyDim 20 Déc - 23:27

Je rougis naturellement à la remarque de Mahée, et me mords la lèvre intérieure devant cet excès de méfiance et de doute inutile. Elle avait fortement raison : nous étions sur nos terres, entourés d’alliés et d’amis. A cette pensée, et notamment à la mention « nos terres », cette désagréable impression d’être une intruse revint en force, m’étreignant impitoyablement et avec force comme les serres d’un Faucon. Ces événements ont grandement contribué à éveiller un doute en moi : étais-je faite pour conseiller ma sœur ? Etais-je apte à être une Martell ? Etais-je tout simplement à ma place au milieu de ces enfants légitimes de naissance ? Avais-je encore une place au vu des erreurs que j’ai faite et dont j’avais du mal à encaisser certaines conséquences ?

Des doutes terribles qui compliquaient ma tâche actuelle, soit être une invitée agréable et surtout une conseillère qui savait poser les questions justes. Heureusement, je n’avais pas à parler plus longuement. Deria nous avait rejoint, changeant inconsciemment la dynamique du trio que nous formions inconsciemment. Loin d’être jalouse, j’appréciais cette unité, et acceptais allègrement mon rôle : observer, et écouter. J’étais celle qui cherchait à deviner les secrets ou les mensonges de son interlocuteur, ou encore celle qui tentait d’arracher quelques aveux de l’autre. Oh, il n’est pas question, toujours, de complot ou de malice. Heureusement ! Certaines personnes étaient juste trop fières ou trop timides pour partager ses peines ou ses difficultés. Or, si nous tardions à apporter une aide aux différents Seigneurs, les critiques à l’encontre de la famille étaient alors aisées. Mon but était d’éviter une telle situation, tantôt messagère de Deria, tantôt cette petite voix qui lui rappelle d’envoyer quelques missives à certaines personnes.

La Gracedieux était un domaine riche et bien situé. Le fleuve apportait l’irrigation nécessaire pour des cultures fertiles et suffisantes, sa proximité avec la Capitale assurait à la fois une protection rapide ainsi qu’un commerce confortable et l’absence de voisins étrangers violents ou virulents permettait un développement paisible. Ainsi, malgré sa position en plein milieu de la Principauté – Royaume connu pour son désert et son aridité -, le domaine avait pu se développer convenablement. Les jardins confirmaient mes différentes théories. L’agencement était bien pensé, et les espèces plutôt belles à voir. Un travail possible que si le domaine était riche, et si en paix.

Malheureusement, je n’eus guère le temps d’apprécier davantage l’air frais. Roward posa à nouveau cette question qui semblait le ronger. Inconsciemment, je repensais aux Souverains du Bief. Auraient-ils osé faire des manœuvres supplémentaires, voire traîtres, à l’encontre de la Princesse et du Prince captifs ? Si je ne les connaissais pas autant, je ne pensais pas qu’ils feraient preuve d’une telle duplicité. Evidemment, une pensée que je préférais me garder. Chacun avait des idées arrêtées, et les miennes tranchaient considérablement avec les leurs. Or, il n’était pas l’heure de montrer de la faiblesse – ou des dissensions entre une conseillère et la Princesse et le Prince de Dorne.

Spoiler:



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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyJeu 7 Jan - 23:25


Mahée sursaute légèrement en entendant la voix de la Princesse de Dorne dans son dos. Rapide, mais grâcieuse, elle se lève et incline légèrement son buste avec respect. « Votre Majesté… » Elle la salue, de façon plus personnelle qu’à leur arrivée, et joint élégamment ses mains devant elle, avec dignité. La dornienne salée se tient droite, sans être guindée, à distance respectueuse, mais sans froideur, abordable. En un mot comme en cent, elle tente d’être l’hôtesse la plus agréable qui soit, en se tenant sur la mince limite entre hospitalité et obséquiosité, ce qui est un challenge sans nom lorsque l’on reçoit son féal. A l’évidence, la jeune femme ne peut qu’acquiescer aux louanges que la Princesse a la générosité de faire à propos de son père. « Il est le meilleur des hommes, votre Majesté. » Ici, point question d’y voir un jugement d’une quelconque supériorité vis-à-vis du père de la fratrie princière, mais d’avantage de démontrer la force de l’affection filiale qui est la sienne à l’encontre de celui qui l’a éduquée. Au condoléances qui lui sont faites, Mahée incline à nouveau la tête, respectueuse. Malgré l’alcool, la Allyrion ne se déride pas, et semble très soucieuse de ne commettre aucun écart diplomatique. En réalité, elle tient à rester parfaitement alerte quant aux besoins de ses invités, pour tenter, autant qu’elle le peut de les anticiper. Le léger malaise d’Arianne et l’air soucieux arboré par le Prince quand il est certain que personne ne le regarde ont motivé sa proposition de passer à un environnement moins bruyant, moins échaudé, moins… Tout.

Laissant le frère et la sœur gérer leur querelle, ne s’y mêlant qu’à peine d’un gentil sourire, Mahée les invite à se diriger vers les jardins en leur indiquant la direction à suivre du bras, avant de leur emboîter le pas, sa ceinture aux multiples grigris tintinnabulant doucement à chacun de ses pas. Bientôt, ils arrivent jusqu’à ces jardins, savamment entretenus, dont les plantes hautes et les nombreux bassins rafraîchissent délicieusement l’air. Mahée a l’impression de respirer à nouveau. A pas lents, elle suit gentiment le trio royal, les laisse prendre les directions qui leur plaisent, admirer les plantes qui les charment. Pour sa part, elle trempe plus volontiers ses doigts dans l’eau relativement fraîche, ici et là. Elle a toujours aimé faire ça. Depuis toute petite.

« Merci, votre Majesté. » Elle répond, sourire aux lèvres, au prince Roward. « Le fait d’avoir la grâce de vivre dans une sécurité relative fait beaucoup. » ça permet au gens qui peuplent le fief de se concentrer sur leurs tâches, s’ils n’ont pas à craindre pour leur survie. « Mon père y a fait beaucoup d’aménagements. » Elle lève le doigt et montre les larges feuilles des plantes qui les surplombent. « L’idée est d’ombrager la totalité de la promenade, pour que, même en été, nous puissions être au frais. » Elle complète, trouvant l’idée excellente, avant de désigner les bassins. « Et au centre, le plaisir des yeux. » Des plantes aux milles couleurs, un plaisir pour les yeux.

Ses explications terminées cependant, le prince embraye sur un sujet beaucoup plus grave. Au ton qu’il emploie et au vocabulaire, elle se doute que ça l’a tracassé toute la soirée, aussi se retrouve bien en peine de lui répondre. Son visage prend une expression sincèrement désolée. « Je ne suis pas dans le secret des grands seigneurs, votre Majesté… » Elle lui glisse, réellement peinée de ne pouvoir lui dire ce qu’il attend. « Les éléments que me transmet mon père sont encore relativement succincts, donc je ne saurai vous dire si les bieffois ont contacté les uns ou les autres… » Elle baisse les yeux un instant, avant de les relever. « Cependant, s’ils l’ont fait, je doute sincèrement qu’aucune maison n’aurait accepté… A ma connaissance… » Peut-être naïve… « Toutes vous soutiennent, et aucune ne supportait votre enfermement à Hautjardin. » Il était naturel qu’ils l’aient mal pris, même si cette offense découlait d’une bêtise de la famille princière, à l’origine. Les sourcils de Mahée se froncent légèrement d’inquiétude. « Loin de moi l’idée de dépasser mes prérogatives, vos Majestés, mais des maisons vous auraient-elles donné des raisons de douter de leur allégeance ? » La surprise et ingénue dans la voix de la jeune femme, qui ne peut croire qu’un peuple aussi patriotique que les dorniens pourrait en venir à trahir sa monarchie établie pour cela…

[Hj : Je sais que c’est difficile à croire vu les événements actuels, mais Mahée pense sincèrement ce qu’elle dit à ce moment-là xD C’est un peu marrant quand même xD ]


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyDim 17 Jan - 15:55

Deria venait de rejoindre ses frères et sœurs ainsi que Mahée, venant probablement interrompre leur discussion, mais Roward venait de proposer d’aller dans les jardins. Elle s’était adressée à la fille de Lord Allyrion avec tous les respects dus à son rang et du fait qu’ils étaient leurs hôtes. Deria sentait qu’elle avait été très bien accueillie par les Allyrion et c’était donc la moindre des choses d’agir de la sorte. Deria s’était également adressée personnellement à son frère dont elle avait confié la surveillance à Arianne. Visiblement, Roward disait avoir mûri et ça, elle n’en doutait pas. Mais il gardait toujours ce caractère qu’il devait refouler en présence d’autres personnes. Deria ne le savait que trop bien, car ils étaient pareils… Ils étaient tous les deux impétueux, mais Deria avait appris à devoir se contrôler en présence d’autres personnes afin de ne montrer aucune quelconque fragilité. Elle savait que ce n’était pas facile. Mais, bien entendu, Deria avait plaisanté sur le caractère séducteur de son frère, mais, visiblement, tout s’était bien passé. Elle s’était donc contentée de sourire à son frère.

C’est vers les jardins que le petit groupe se dirigea. Pouvoir se retrouver à l’extérieur et prendre l’air fit le plus grand bien à la Martell qui ferma les yeux quelques instants pour en profiter. C’est alors qu’ils marchèrent afin d’admirer cet endroit. Il était vraiment magnifique et tout était réuni pour que l’on s’y sente vraiment bien. « Oui, il est vraiment très bien entretenu. » Dis Deria en faisant quelques pas, tout en observant les petits détails que Mahée vint expliquer. « Rien n’équivaut l’ombre des plantes. » ajouta la princesse lorsque Mahée expliqua que le projet était d’ombrager toute la promenade afin que l’ombre règne lors de fortes chaleurs. En plus d’être joli, c’était pratique.

Roward vint aborder un sujet un peu plus délicat à Mahée. Celui des évènements passés lors de la captivité au Bief. Il était soucieux de savoir si le Bief avait contacté des Seigneurs de Dorne ou s’ils avaient profité de la situation. Deria savait que les frontières de l’Orage avaient été quelque peu délaissées pour renforcer celles du Bief à cet instant, souhaitant le retour des Martell. Mais il est vrai que les inquiétudes de Roward étaient légitimes. La question de Mahée ne fut que la suite logique.

« Je sais que les différentes maisons souhaitaient autant notre retour sur nos terres que nous-même. » Précisa Deria avant d’ajouter. « Mais Dorne se trouve dans une situation complexe et c’est dans ces situations complexes ce genre de doute peut s’immiscer dans les esprits. » Les Martell dirigeaient Dorne et si Dorne allait mal, ils étaient désignés comme responsables de cette situation. C’était le lot de tout dirigeant d’avoir l’entière responsabilité lorsque ça allait mal, mais aussi lorsque la prospérité était présente. Il est vrai qu’il n’y avait aucune raison de remettre en cause quoi que ce soit en pleine prospérité. Qui viendrait remettre en cause son allégeance en pleine période prospère ? Non, c’était lorsque les troubles survenaient que ce genre de problème se manifestait. Mais il est certain que le doute de Roward était justifié mais il était peu probable que Mahée ait vent de quelque chose. Si tous soutenaient officiellement les Martell, avoir les ressentis officieux était une tâche bien plus complexe. Deria n’avait pas vraiment eu d’informations concernant les questions de Roward de la part du père de Mahée.


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyMar 2 Fév - 14:01


C’est la fête …

service garanti impec’ ...


La petite ballade dans les jardins de La Gracedieu se transforma rapidement en rencontre diplomatique destinée à en apprendre un peu plus sur les rumeurs pouvant circuler à Dorne. Roward savait parfaitement bien qu’Arianne n’était pas friande de ce genre de discussion assez sensible et pouvant souvent être mal interprétée mais bon, l’absence des Martell avait dû faire sortir les loups du bois et il restait à comprendre comment cette situation avait pu se produire. Certes, ils étaient responsables en partie d’avoir été trop confiant en ne laissant aucun membre de la fratrie légitime à Lancehélion mais bon, la jeunesse et l’inexpérience des fourberies royales justifiaient en partie cela. Durant cet événement, le jeune prince avait bien compris qu’il lui serait difficile de rester au côté de sa sœur à chaque fois, devant la quitter pour remplir son devoir ou même la laisser parfois sous la surveillance d’un autre pour éviter que le trône soit laissé vide.

La fille de Lord Allyrion ne sembla pas être au courant du moindre soupçon pouvant laisser croire à une trahison d’une Maison dornienne, précisant toutefois que son père ne lui racontait pas tout actuellement et qu’elle ne pouvait par conséquent pas le renseigner davantage. Le soutien des Maisons nobles de Dorne était un élément crucial, surtout dans les événements qui allaient suivre car une telle situation ne pouvait pas rester sans réaction, surtout vu le nombre de morts à déplorer. Roward se laissa aller à quelques pensées, tout en appuyant les paroles de Deria sur les doutes pouvant s’installer dans les esprits.

« La situation ne peut que se compliquer à l’avenir et ce n’est que lorsque la nuit est tombée que les loups sortent du bois. Toutefois, il serait naïf de penser qu’ils en sortent pour la première fois. »

Entre les espions et les hypocrites de talent, la liste pouvait être longue sur qui aurait pu renseigner le Bief et même donner des informations en vue de préparer une guerre. Roward ne manqua pas d’éclaircir sa pensée, sachant très bien que la jeune femme avait perdu son époux dans cette tragédie, histoire de bien lui faire comprendre face à quelle situation Dorne se trouvait actuellement.

« Lady Mahée, vous faites partie des personnes ayant perdu un proche lors de cette tragédie. Je peux me mettre à votre place vu les malheurs ayant frappés notre famille récemment. Je peux donc concevoir aussi que votre Maison et vous-même réclamiez justice et vengeance pour ce qui est arrivé. De nombreuses Maisons seront dans le même cas de figure et en tant que Princesse de Dorne, ma sœur devra prendre les dispositions nécessaires sur cette affaire qui risque de plonger le Royaume dans la guerre. »

Le jeune prince marqua une pause, comprenant bien qu’il n’était pas souhaitable d’en dire de trop sur ce qu’avait vu Arianne à Hautjardin, ou plutôt qui elle avait pu voir. La mettre dans l’embarras devant Lady Allyrion ne servirait à rien. Il la regarda un instant, avant de poursuivre.

« Si une Maison dornienne peut être à l’origine d’incidents ayant mené à ce massacre ignoble, il y aurait à croire qu’elle jouerait un double jeu avec les bieffois, voire même autre chose. Une guerre est peut-être ce qu’ils désirent. Toute information est donc importante afin de prévenir une trahison éventuelle qui ferait tomber le Royaume. Vous devez vous demander sans doute pourquoi je vous parle de tout ça. La réponse est simple, il est plus facile de parler avec le second qu’avec le capitaine. Il parait plus probable que les enfants d’un Lord vous parlent sans réfléchir à leurs mots, alors qu’ils respecteront une grande retenue vis-à-vis de votre père. Pensez-vous que vous pourriez vous renseigner discrètement pour Dorne ? »

La requête était assez officieuse mais bon, il était difficile de remettre en cause la bonne foi d’une femme venant de perdre son mari. Il y avait fort à parier qu’elle voudrait comme eux savoir si des implications extérieures avaient influencé cette tragédie. Il ne restait plus qu’à espérer que tout cela ne soit rien de plus qu’une inquiétude inutile. En attendant, Roward se tourna vers Arianne en souriant, histoire de détendre un peu l’atmosphère.

« Ne fais pas cette tête ma chère sœur, ce n’est qu’une précaution. J’ai foi en nos vassaux et notre peuple. Dorne surmontera tout obstacle qui sera sur sa route. »

Feat. Mahée Allyrion & Arianne Martell


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MessageSujet: Re: C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé]   C'est la fête, service garanti impec' [Tour III - Terminé] EmptyDim 14 Fév - 19:14

Je n’appréciais pas la tournure de l’entrevue. En raison de la présence de Yoren Pyke à Hautjardin – entrevu le temps d’un bref instant –, je n’étais pas pleinement convaincue d’implication du Bief dans ce massacre. Cependant, je pouvais partager la colère de Roward vis-à-vis de la sécurité des plus ridicules que la maison royale avait mis en place. Si la garde avait été ordonnée plus attentivement, et avec plus de rigueurs, ces « paysans » auraient pu être matés rapidement et sans toute cette effusion de sang.

Je pouvais faire bien des conjectures sur les événements passés, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment. Je devais me concentrer sur ce que mon jeune frère pouvait bien demander à la veuve. Il était question de vengeance, de justice et de trahison, tant de sujets qu’il ne fallait pas aborder si légèrement ! Si Grand-mère avait été encore de ce monde, je suis certaine qu’elle aurait patienter jusqu’au retour à Lancehélion, et consulter son maître-espion, avant de piper le moindre mot sur cette affaire.

Or, il était déjà question d’une guerre sans une preuve réelle et concrète sur les auteurs de cette méchante affaire. Qui avait massacré ces pauvres gens dans leur lit ou dans leur domicile ? Qui avait soufflé cette idée que les Dorniens auraient été les auteurs ? Voilà les questions sur lesquelles nous devrions travailler, et non jeter nos hommes sur des personnes avec qui nous avons discuté et négocié longtemps pour une alliance. Cependant, qui étais-je pour donner un avis aussi tranché ? Une bâtarde, une conseillère et surtout une pauvre stupide qui s’était faite piéger par un Fer-né non pas une fois, ni deux fois mais trois fois !

- Je ne doute pas un instant que tous les Dorniens uniront leur force pour se venger de cet affront , répondis-je, le ton sûr et confiant, préférant rester vague sur « l’ennemi ».

Je cachais habilement une autre question : qu’en était-il de l’empoisonnement de notre Père, et de notre Grand-mère ? Nous n’avons pas encore lavé cet affront, et voilà que nous devons en subir une seconde. Dans les deux cas, nous accusons le même Royaume. Etions-nous le jouet d’une quelconque force ? Ou était-ce simplement un malheureux et ironique concours de circonstance ?

Je me tais, encore et toujours. J’optais toujours pour la prudence, là où mes frères et ma sœur faisaient preuve d’une plus grande témérité et intrépidité. Si je pensais que notre fratrie était unie, soudée et que chacun se complétait, je commençais à émettre quelques doutes. Avais-je réellement un quelconque poids dans l’esprit de Roward et de Deria en ces temps de crise ? Enfin, et plus important, étais-je taillée pour un tel rôle ? Il était plus aisé d’être une marionnette que d’être la marionnettiste. Grand-mère me manquait à cet instant : elle m’aurait ordonné quelques tâches obscures, j’aurais accompli ma mission, et nous aurions observé ensemble les conséquences de ce travail commun.

- S’il est rare que des maisons vassales brisent leur vœu de loyauté et de fidélité, ce n’est point impossible. Malheureusement, les motifs sont bien nombreux et souvent assez égoïstes. Une envie d’enrichir ses coffres, un besoin de se venger d’un affront passé, un méfait commis par la maison et connu par un ennemi ou l’amour du chaos, tout simplement.

Je me promettais de quitter Lancehélion aussitôt que j’y mettrai les pieds. Je devais faire preuve de bonne figure d’ici là, puis je prendrais mes distances, je visiterai les différentes maisons pour diverses raisons et je m’entretiendrai avec la bourgeoisie. J’écouterai et j’observerai tout le long, tantôt pour déceler quelques machinations obscures, tantôt pour renflouer le Trésor avec de nouvelles opportunités.

Du coin de l'oeil, je vois que le père de cette famille s'approche. Il semble vouloir parler de choses urgentes et importantes avec Deria, et celle-ci m'indique - à demi-mot - que je dois la suivre. Aussi tendues soient nos relations, j'étais encore la Conseillère de la Princesse ...

- J'espère ne pas avoir outrepasser mes droits, et que ma compagnie n'a pas gâté votre humeur Dame Mahée. J'attends, avec grande hâte, que nous puissions nous retrouver et parler de choses plus agréables, comme la danse. Vous avez un talent et une grâce qu'on ne peut pas ignorer, et je serais très heureuse de pouvoir échanger avec vous à ce sujet.

Je laisse Deria s'exprimer également puis, telle une ombre, je la suis.


Spoiler:



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