Il est entouré de ses conseillers. Furieux, tempétueux, il marche, mains croisées dans le dos. Sans les regarder. Il réfléchit. Il marche encore. Gronde, renâcle. Il s’arrête, s’apprête à dire quelque chose puis se reprend. Ailes noires, noires nouvelles. Septons pendus à Port-Lannis. Septons insultés à Dorne. Septons mis sur un pied d’égalité des païens dans le Val. Sans parler de l’hérésie impériale qui continue. Il finit par exploser, tremblant de fureur.

| Personne ne prend la Foi au sérieux, c’est ça que vous voulez me dire, Père Matthias ? Ils n’ont rien vu, encore. Oh, ça non. |

Tout le monde le regarde ceindre sa coiffe de souverain pontife, réajuste seul, chassant les aides d’un grognement furibond. Et il pénètre seul sur le balcon du septuaire de Hautjardin. Son discours et martial face à la foule. Violent. Il énumère les torts faits à l’Eglise des Sept, à la Mère d’en haut qui pleure des larmes de sang. Il appelle à la guerre, et rappelle que la Croisade n’est pas terminée.

| Comment pourrions-nous rentrer dans nos foyers, dans nos maisons, quand l’hérésie gagne le monde ? Allez, fidèles ! Rejoignez les Ordres Militants, Fils du Guerrier et Pauvres Compagnons. Prenez l’épée, la lance, le bâton s’il le faut. |

Grondement dans la foule. Elle approuve. Elle réclame sa part du sang promis aux dieux.

| L'année passée, nombreux sont les fidèles à avoir pris les armes pour défendre la Sainte Eglise des Sept, nombreux sont ceux à avoir péri. Ils ne peuvent être morts en vain. Comment pourrions-nous rentrer quand des Couronnés pendent les serviteurs des dieux comme les derniers des malfrats, quand d’autres mettent le continent à feu et à sang, l’inondent de leur concupiscence et de leurs principes, quand les derniers mettent septuaires à sac et violentent les religieux ? |

Les cris dans la foule déchirent le calme de la ville, on appelle à la vengeance, à la mort des impies. La foule éructe et exulte de plus belle quand le Pontife lève les bras comme pour tous les serrer contre lui.

| L'Empire a bouté les armées royales hors de l'Orage, il marche droit sur nous, précédé de loups et de dragons ! Nombreux sont les accablés, victimes de ces païens et de ces hérétiques dont les têtes pensantes sont les instruments de l'Etranger, s'étreignent sur les ruines de nos villages... Poursuivant sans cesse leur quête du vice, du stupre qui les dévore. Loup, Dragon et Cerf se discréditent dans le même lit, faisant fi des commandements de notre Eglise, piétinant l'honneur et violant la vertu sacrée de la Mère. |

Les cris de réprobation et d'avanies fusent.

| Dans le Conflans, laissé sans religion par l'avancée de l'ennemi, de pauvres hères se fourvoient dans les fois païennes du passé. Nous ne pouvons laisser seuls ces égarés ! Conversion et absolution, par le fer et par le feu s'il le faut ! |

L'homme ferme les yeux, lève la tête vers le ciel, bras toujours grands ouverts.

| Nous ne sommes pas qu’une religion, mes fils, mes filles ! Nous sommes les Enfants des Sept, et leur volonté est que nous conquérons le monde aux Seuls Vrais Principes qu’ils nous ont édictés ! Allez, et purifiez par le feu ce chancre qu’est l’hérésie qui menace nos âmes à tous ! La guerre, puisque c’est la Volonté des Sept ! |

Ils hurlent, ils acclament et trépignent. L’homme ouvre les bras sur un monde qui se baigne dans les flammes de l’intense ferveur de ses enfants qui vont répandre Leur parole sur la terre, et vont l’ensemencer de leur Foi, de leur propre sang s’il le faut. Et tous craindront alors, l’Ire bénie de dieux qui n’ont rien de complaisance avec le mal. Qu’ils tremblent, tous, les serviteurs de la Seule Vraie Foi marchent au son des Hymnes du Guerrier.

Le Grand Septon vient de renouveler la Sainte Croisade contre l'Empire.