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Tom Cullen est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6274-ad"><span class="Gp_Val">Adrian Froideseaux</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Val">Adrian Froideseaux</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Connétable du Royaume du Val et de la Montagne - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6274-ad">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="u638"><span class="Gp_Val">Adrian Froideseaux</span></a> se trouve à <span class="Gp_Val">Les Eyrié</span>

La porte s’entrouvrit. De l’obscurité, un demi-visage suspicieux le scruta de haut en bas. L’homme, de petite taille et aux aguets, se hâta de le laisser passer. Il redoubla d’attention vers l’extérieur tandis qu’il referma aussitôt derrière Lord Froideseaux. Adrian déambula quelques instants dans le noir ; il n’y voyait presque rien mais savait où se diriger. Il n’avait que trop emprunté cet endroit. Lorsqu’il était adolescent et l’écuyer de Lord Royce, Asher, Lyra et lui avaient pris l’habitude de se retrouver ici. Ils s’y racontaient des histoires ; passaient des heures à discuter et, parfois, à jouer. Lorsqu’il longea le couloir étroit et dont le parquet grinçait au rythme des pas, Adrian se cogna une fois ou deux les épaules. Il avait grandi et sa carrure n’était plus la même qu’avant. Lui qui avait la mémoire des odeurs, il replongea dans ses jeunes années, l’espace d’un instant, alors qu’une effluve de bois humide lui remonta jusqu’aux narines. C’était l’odeur de cet endroit ; l’odeur qu’il avait associé à leur cache. Il y revoyait, de manière fugace, le visage d’Asher et de Lyra, dont il était alors amoureux bien qu’il ne l’avoua jamais.

Adrian s’arrêta, mécaniquement. Face à lui, dans le noir le plus complet, une nouvelle porte était fermée. Il attrapa la poignée, sachant parfaitement où elle se situait, l’ouvrit puis la referma. Le couloir se prolongeait encore quelques mètres et déjà, au fond, une lumière timide semblait danser contre les murs de la bâtisse. Alors qu’il marchait encore, Adrian commençait à entendre des voix s’élever, de plus en plus fort. Des hommes criaient. « Rassemblons dix mille hommes, marchons sur les Montagnes et les traîtres aux Eyrié ! Asher, ta famille en a la légitimité. Après les Arryn, vous êtes la Maison la plus respectée du Val », hurla l’un d’entre eux. « Hors de question !! Les Arryn n’approuveront pas davantage une armée dissidente, quand bien même celle-ci aurait pour objet de les défendre ! C’est auprès d’eux que nous devons agir, et au sein de l’Armée du Val », lui répondit-on. Ce qui semblait être un coup de poing fit retentir un vacarme et renversa quelques verres. « Ne vois-tu pas que l’Armée du Val elle-même est en proie à l’insurrection ?! Elle se déchire de l’intérieur Asher !! Je ne donne pas trois mois avant que nos propres soldats s’affrontent entre eux, tant la tension est palpable !!! ».

Adrian fit son entrée. Asher, les deux poings sur la table, faisait face à son contradicteur. Lorsqu’il vit le Froideseaux, son visage s’illumina ; celui d’Adrian aussi. Plus que des amis, ils étaient comme des frères. « Adrian ! » cria-t-il avant de l’attraper dans ses bras avec virilité. « Installe-toi, nous sommes maintenant au complet. ».

L’assemblée, composée de jeunes chevaliers ne dépassant pas la trentaine, reflétait toute la témérité de la jeune noblesse du Val. Tous ceux qui y étaient présents avaient répondu à l’appel, tenu secret, d’Asher Royce, Lord de sa Maison depuis la mort de son père à la Bataille des Portes Sanglantes. Beaucoup des chevaliers, assis autour de la table de mauvaise facture, se connaissaient. Ils incarnaient, sans le savoir encore, le dernier sursaut de vaillance du Royaume du Val et de la Montagne, en proie à la discorde et, peut-être bientôt, à la guerre civile. Eux, jeunes chevaliers, Lords ou héritiers de leurs Maisons, se refusaient à abandonner l’héritage du Val, ou à le voir succomber sous les querelles intestines. Tous s’étaient réunis dans un but : agir collectivement pour protéger leur Royaume.

Lord Royce reprit la parole. La venue d’Adrian avait eu le mérite de faire cesser les cris et les colères. « Chers amis, ne nous disputons pas ce soir. Vous avez accepté de répondre à mon appel et de prendre le risque d’être accusé ici de complot afin, précisément, de mettre un terme aux conflits qui balafrent notre Royaume de l’océan jusqu’aux montagnes. Je vous en conjure : ne reproduisons pas ici ce que nous souhaitons combattre. ». Il s’interrompit un instant, et reprit d’un ton solennel. « Le Royaume est menacé dans son existence. Les rébellions claniques sont telles qu’il faut désormais se demander si les Eyrié pourront légitimement mentionner la région des Montagnes au sein de leur territoire souverain. En aval, la guerre entre l’Empire des Royaumes Fédérés, le Bief et les Hoare rejaillit jusque chez nous. Certaines seigneuries, soucieuses de l’appel de Villevieille et de la réaffirmation des Sept en Westeros, semblent envoyer des signaux inquiétants, prenant presque fait et cause pour les Croisés. Tous ici, autant que nous sommes, avons un statut et une responsabilité au sein de notre Royaume. Seigneurs, gardes royaux, conseillers, diplomates, commerçants ; chacun d’entre nous, à son niveau, dispose de leviers de pouvoirs. Collectivement, nous pouvons faire pencher la balance. Nos parents mourront bientôt pour certains. D'autres, comme mon père, sont déjà morts. Ils se sont eux aussi battus pour nous offrir cette terre. Notre rôle est de préserver leur héritage et de le défendre. Camarades, amis, mes frères, prêtons ensemble allégeance à une cause commune pour le Val et la Montagne. L’un après l’autre, présentons nos professions de foi. Que ceux qui s’y refuseraient quitte désormais la pièce »

Personne ne bougea. L’un après l’autre, les 9 participants à l’assemblée rappelèrent leur nom, leur titre, leur lien de parenté et décrivirent ce qu’ils envisageaient de faire pour protéger le Val. Le moment, lourd de solennité, dura près de trente minutes. Bientôt, vint le tour d’Adrian, qui fut le dernier à parler. « Je suis Adrian Froideseaux, fils d’Owen et Ilyse Froideseaux. J’hériterai un jour de la responsabilité de la Maison. Je fais partie de la garde royale des Arryn, rattaché à la sécurité personnelle de la Reine Sharra. Je ne me résoudrai pas à voir notre Royaume mourir à petit feu, gangréné par des ennemis venus de l’intérieur. Deux menaces doivent être matées : celle des clans des montagnes et celle des fanatiques. Dans un cas comme dans l’autre, il faudra faire preuve de force, de ruse et de ténacité. J’ai la chance de m’entretenir régulièrement avec la Reine. C’est une femme déterminée et avisée. En la suivant, le Royaume retrouvera la voie de la gloire et de la grandeur. Chers amis, nous sommes des fils du Val et de la Montagne ; notre bastion est réputé à travers les continents pour n’avoir jamais été pris. Nous résisterons, et ferons face seuls et indépendants aux turbulences de Westeros. Une fois l’ennemi de l’intérieur purgé de nos terres, que vienne l’Empire, les Hoare ou tout ennemi qui souhaiterai s’écraser sur nos Portes. Je défendrai le Val, coûte que coûte : j’en fais le serment. »

Lorsqu’Adrian eut terminé, quelques secondes de silence rompirent les longs discours des participants. Asher Royce se leva, dégaina son épée, et la brandit au milieu de leur assemblée. « Je déclare né l’Ordre du Barral. Nous jurons sur l’honneur de défendre le Royaume du Val et de la Montagne et de servir nos souverains, la famille Arryn, quel qu’en soit le sacrifice à payer. Nous nous promettons amitié et fidélité, et jurons que notre ordre ne sera connu d’aucun autre que nous tous, ici réunis. »

Adrian sortit à son tour son épée ; sa lame rejoint à la pointe celle de son ami Asher Royce. Chacun des participants en fit de même. Dans un dernier élan de fraternité la petite bâtisse de Roche-aux-Runes, en bois à moitié pourri par l’humidité, laissa échapper par ses cloisons un cri à l’unisson. « POUR LE VAL ET LA MONTAGNE !!!! ».