Sujet: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Jeu 9 Avr - 15:20
Buvons à nos morts
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Argella était parmi les premières sur le champ de bataille, mais elle n’était pas seule, tout au long de ce sanglant échange contre les croisés, elle avait pu compter sur ses capitaines. Et même si les lourdes pertes encaissées par l’avant garde et la fuite de Lord Tarly et du gros de ses troupes en faisait une victoire en demi teinte, un peu amer, elle était fière d’avoir combattu avec eux et absolument satisfaite, tant du comportement de ses hommes face à l’ennemi que d’avoir enfin pu goûter le sang de ses ennemis. Elle était en vérité ravie de cette entame de guerre et son sang bouillonnait dans ses veines depuis la fin de la bataille. Des morts certes, mais combien dans le camp adverse, et quel coup à son moral. Il fuyait, la queue entre les jambes. Oh non ,la guerre n’était pas finie, elle ne faisait que commencer et tous les revers étaient possibles, elle le savait. Mais elle avait bouffé du croisé toute la journée et c’était un plat des plus appétissant. Ainsi tandis que les autres allaient travailler à lui écrire un rapport détaillé durant la nuit, elle allait fêter ça avec ces capitaines. Elle avait envoyé son écuyer les inviter à dîner dans sa tente, bien sûr, l’épouse de Ser Aylan étant présente, elle était invité aussi. De plus, Mina Swann serait présente en tant que Dame de Compagnie de la Reine et Soigneuse. Elle avait aussi invité Torrhen et Rhaenys, mais ils étaient très occupés tous deux et elle les verrait très vite en conseil de guerre. Pour elle la seule suite possible était de poursuivre Tarly et de le harceler jusqu’à ce qu’il craque. Il serait dommage de retourner au sud et de ne pas profiter de l’avantage acquis dans cette bataille. Il y avait aussi les croisés partis dans une autre direction. Elle voulait bien les poursuivre, elle n’avait pas de dragon, mais elle savait pister et abattre sa proie. Elle se faisait une joie de continuer.
La Reine de l‘Orage avait mit du temps à se départir de son armure tâchée de sang, mais elle avait fini par faire un brin de toilette avant de se changer. Elle portait son armure de cuir habituelle, plus faite pour l’apparat que pour la guerre, mais suffisante pour l’occasion et pour s’assurer un minimum de protection en cas d’attaque de nuit. Qu’ils viennent… HAHA Son écuyer avait nettoyé ses armes et s’attaquait à son armure de plate tandis que quelques serviteurs s’affairait à préparer la table. Rien de bien compliqué, la bataille s’était terminée bien trop tard pour aller chasser un beau gibier. Elle s’était allongée sur son lit de camp un moment, mais ne tenant pas en place, elle était allée faire un tour dans le camp pour saluer ses hommes le temps que les invités arrivent. Un messager arriva en courant tandis qu’elle s’entretenait avec un des hommes de Garlan l’informant de l‘état du Goldwyne. Il ne serait pas des leurs ce soir, mais il n’avait pas démérité. Elle retourna donc à sa tente pendant qu’on installait les invités et leur servait du vin.
__ Sa Majesté Argella Durrandon, Reine de l’Orage et Dame d’Accalmie !
Annonça le hérault tandis qu’elle repoussait sans ménagement un pan de la porte et entrait d’un pas décidé. Elle sourit, enleva sa ceinture portant son épée pour pouvoir s’assoir et la lança à un serviteur qui la rattrapa de justesse. Toujours debout, elle prit le verre qu’on venait de lui servir et le leva haut.
__ Ce soir Mes Lords, Messer, Mes Dames, buvons à nos morts. Je mange avec les braves parmi les braves et qu’il me soit donné à nouveau l’occasion de mener bataille à vos côtés ! Ce fut un honneur et un plaisir !
Argella but quelques gorgées de vin chaud aux épices et reprit son toast.
__ A vous aussi Mes Dames. Merci de prendre soin des blessés.
Un bandage lui entourait la tête qui n’enlevait rien à son air sauvage et à sa prestance. Elle s’assit et fit signe aux autres de faire de même avant que les serviteurs apportent quelques amuses bouches pour commencer le repas.
__ Ser Garlan a été grièvement blessé, mais il est vivant et ce grâce à Dame Daena que voici. Je me souviens de vous au banquet à Accalmie, vous avez joué avec l’Impératrice et Lady Swann, n’est-ce pas ?
Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Ven 10 Avr - 11:14
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Ven 10 Avr - 16:40
La bataille semblait tout juste se terminer d’après Dovan. Elle était cependant achevée depuis un moment, mais le sire de Séréna restait pour épauler quelques soignants et soignantes. Il ne fut pas d’une grande aide, il ne connaissant la médecine que d’après les nombreux livres qu’il put lire, et il ne prétendit pas être capable de secourir qui que ce soit. Il se contentait alors de tenir les blessés se débattant de douleur, ou de poser sur des charrettes ceux ayant déjà été soignés ou étant inconscients. Dovan le savait, ces hommes là allaient être emmenés vers des personnes plus compétentes encore, dans le confort d’une tente.
Il se sentit épuisé au bout d’un certain temps, à tel point qu’on lui fit la remarque qu’il ne servait plus, et qu’il pouvait se reposer. Dovan était à l’écoute et fort peu têtu, alors il écouta les conseils avisés des soignantes et des soignants. Alors qu’il rejoignait sa tente, il entendit derrière lui une voix exécrable, qui lui donna envie de tirer une toute dernière flèche pour la planter dans un poitrail. C’était son fidèle éclaireur, que certains prirent pour son écuyer. Il apporta des nouvelles des autres fronts.
- Lord Tarly a déb… - Ne l’appelle pas Lord , coupa aussitôt Dovan. Lord est un titre de noblesse, ce chacal ne le mérite aucunement.
Le jeune éclaireur se reprit, comprenant que Lord Dovan Caron n’était point d’humeur.
- Tarly a fui avec la plupart de ses hommes, messire. Ils se sont retirés vers le nord, ne laissant combattre derrière eux que les fils du guerrier.
Ser Caron grimaça. Il fut un premier temps déçu de ne pas savoir Tarly en cendre et répandu aux quatre vents, surtout qu’il se doutait que ce fut Tarly lui-même qui pris d’assaut Séréna, au vu de la proximité géographique de sa cité avec celle du Bieffois. Cependant, il se réjouit intérieurement.
- Bien, se convainc-t-il, cela me donne une occasion supplémentaire de l’abattre moi-même. Va te reposer, maintenant, tu as mon autorisation. Fais passer le message, cependant, nous devons recouvrer nos forces.
Sur ces mots, Dovan franchit sa tente. Il empestait la boue, le sang, et la sueur. Sans réfléchir, il se dépêcha de se dévêtir et remplit une bassine d’eau froide depuis son tonneau d’eau. Il trempa sa lingette et débuta sa toilette. Il entendit à cet instant quelqu’un franchir la tente. Dovan se retourna et, stupéfait, cacha son intimité. Quand il vit qui avait pénétré, il rougit de colère. C’était une des très nombreuses catins passant de tente de seigneur en tente de seigneur.
- T’a-t-on jamais appris à prévenir les gens avant d’entrer dans leur domicile ? - Non m’sire, mais j’vous forcerais pas à m’prév’nir d’entrer dans mon domicile à moi, surtout qu’on a l’air bien disposés à fêter cette belle victoire dignement, non ?
La fille se dévêtit elle aussi, toute souriante et affichant les quelques dents qu’il lui restait. Dovan haussa franchement les sourcils, roula des yeux et soupira.
- Va donc partager ta vérole avec quelqu’un d’autre, veux-tu ? Dit-il d’une voix surprenamment calme. - Mais m’sire, réplica-t-elle en ricanant, ne mesurant pas la fureur qui montait en Dovan. J’ai pas la vérole, holalaaaa. - ALORS FILE L’ATTRAPER AILLEURS ! Il hurla si fort qu’une fine mèche de la catin se délogea.
Elle partit aussitôt et, agacé, Dovan repris sa toilette. Quelques instants après le départ de la catin, le bruit de la toile se fit encore entendre.
- N’ETAIT-CE PAS ASSEZ CLAIR POUR TOI ??
En se retournant, Dovan ne vit pas la femme. Il en était tout autre, un jeune garçon, le visage rouge sang de vivre une telle situation. Le sire de Séréna cacha à nouveau ses intimités derrière une serviette.
- Je… Je voulais juste … - Je te reconnais, toi. Dovan se creusa un instant la tête avant de comprendre. Il devint aussi rouge de honte que le garçon... Qui était nul autre que l'écuyer de la Reine de l'Orage. - Je suis venu de la part de sa Majesté vous… Vous êtes invités à la rejoindre dans sa tente ce soir avec d’autres convives.
Aussitôt, le garçon se précipita hors de la tente, fuyant aussi vite que si un danger mortel lui courait après. Dovan s’habilla alors en conséquence, mais il était peu doué pour se vêtir somptueusement. Il opta alors pour une braie longue marron cannelle qui lui avait été offerte par son frère jadis. Au-dessus il enfila une chemise noire de soie et par-dessus, un gipon noble aux couleurs de sa maison, noir et jaune. Pour ne point avoir froid durant la nuit, il y ajouta un veston de cuir standard, dont le noir tournait au gris au fil du temps. Au moment de partir, Dovan se lava une dernière fois le visage, car il se devait d’être présentable.
Il fut comme à son habitude le premier arrivé, et pénétra dans la tente de sa Majesté. Embarrassé, il prit place sur une chaise, pendant que les serviteurs Royaux s’occupaient de lui. La chambre humait les épices, Dovan se dit alors que du vin chaud allait être préparé. Il ne se trompa point. Alors qu’il commença à s’ennuyer, il vit une femme entrer. Se préparant à voir sa Reine entrer dans sa tente, il se leva, bien qu’assez lourdement car épuisé. Dovan afficha cependant un petit air de déception quand il ne vit que Mina Swann, sœur de Garlan Goldwyne et citoyenne autoproclamée de l’Orage.
- Madame. Il la saluait aussi sobrement que possible. Leur relation s’était envenimée lors du Grand Festin d’Accalmie. L’heure n’était cependant pas à la discorde cependant, et de toute manière, Dovan se sentait trop las pour débattre.
Il se rassit alors, et peu de temps après, sire Bieffois arrivait avec sa dame. De la même manière que précédemment, Dovan les salua de manière sobre. Enfin, la Reine entra et on l’annonça, sans que cela eût été bien utile. L’énergie qu’elle dégageait lui était propre et elle était reconnaissable entre mille malgré son bandeau. Dovan l’avait remarqué pendant la bataille, sa Majesté avait pris un vilain coup au crâne, mais trop minime pour la décourager. Aussitôt à table, elle prit un verre qu’on lui servit, avant que la coupe de Dovan et celles des autres invités ne se remplissent. Sa Majesté leva haut la sienne et annonça :
__ Ce soir Mes Lords, Messer, Mes Dames, buvons à nos morts. Je mange avec les braves parmi les braves et qu’il me soit donné à nouveau l’occasion de mener bataille à vos côtés ! Ce fut un honneur et un plaisir !
Le sire de Séréna hocha la tête à ces mots, et la Reine poursuivit.
__ A vous aussi Mes Dames. Merci de prendre soin des blessés.
A nouveau, il hocha la tête et leva sa coupe. Malgré son passif avec Mina et probablement avec la dame d’Aylan car vraisemblablement, ce dernier avait dû s’empresser de lui conter tous les détails des dernières festivités à Accalmie, Dovan approuva pleinement les mots de sa Reine et était reconnaissant envers toutes les soignantes, qu’elles soient de front ou non. Un jour son frère dut périr écrasé par son cheval, mais on le sauva contre un lourd prix : ses deux jambes.
Sa Majesté annonça enfin que Garlan Goldwyne était blessé, mais probablement en rétablissement. Enfin, elle engagea la conversation avec Dame Redwyne, Deana de prénom, que la Reine ne connaissait que très peu.
Poliment, Dovan laissa les discussions débuter sans trop se mettre en avant. Il n’était pas de nature très extravertie, il préférait le vin chaud. Il but alors quelques gorgées de ce breuvage qui était d’une qualité acceptable. Quand Daena leva sa coupe en l’honneur d’Argella, Dovan fit de même et répéta en écho « Pour la Reine, pour l’Orage ! »
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Sam 11 Avr - 22:05
Buvons à nos morts
Royaume fédéré de l’Orage, Empire – An 1 mois 10 semaine 3 Le regard dans le vide, Aylan fixait son écu abîmé posé par terre dans la tente qu’il partageait avec Daena. Depuis la fin de la bataille à Willum, il ressassait chaque moment de l’affrontement pour savoir où avait été son erreur principale. L’occasion stratégique qui avait été manquée l’empêchait de penser clairement tant il était frustré de l’échec des troupes impériales. Aylan était continuellement exigeant avec ses hommes, les faisant s’entraîner sans relâche depuis leur départ de Fort-Darion où la plupart ne parvenait même pas à monter un cheval sans manquer de chuter à terre. Il avait fallu des semaines d’entraînement intensif pour qu’ils parviennent à tenir une cadence, à galoper, à frapper avec une lance, à manœuvrer tous ensemble. Ils avaient traversé un royaume entier pour suivre leur chef, Ser Aylan comme ils l’appelaient, jusqu’à Accalmie. Ils y avaient fait jonction avec l’armée impériale, démontrant une maîtrise enfin correcte de l’équitation. La plupart de ses hommes n’avaient pas vingt printemps et n’avaient jamais quitté les alentours de Fort-Darion.
Combien étaient tombés, définitivement cette fois, à Wylum ?
Aylan Redwyne n’était pas étranger à la guerre et au lourd tribut qu’elle prélevait sur les hommes qu’il dirigeait. Il était habitué – en un sens, car il était persuadé qu’il ne s’habituerait jamais complètement – à la perte de ses subordonnés. Là était leur place, comme la sienne était de les diriger. Pourtant, cette victoire au goût de défaite avait laissé autre chose qu’une simple amertume de victoire non transformée. Il cherchait des responsables. Il était certain qu’il y en avait. Sa tactique, pourtant, n’était pas exempte de tout reproche. Il n’était qu’un commandant parmi tant d’autres, pourtant. La faute allait au manque de coordination de l’état-major impérial, selon lui. Il se gardait bien de tout commentaire. Il n’était pas de taille ni d’influence suffisantes pour critiquer des royautés.
A la place, il acceptait plutôt leurs invitations.
Les sentiments que nourrissait Aylan envers Argella Durrandon étaient assez ténus. Il ne la connaissait pas avant le banquet d’Accalmie. Elle était, de ce qu’il avait vu, une dirigeante respectée et exigeante. Elle était pourtant une femme. Le chevalier des vignes ne comprenait pas comment les Orageois pouvaient accepter de se faire diriger par un jupon. Il se rendait bien compte que le reste de Westeros n’était pas aussi raffiné que le Bief, mais il ne pouvait rien y faire. De plus, Argella disposait d’un poids politique conséquent au sein de l’Empire, et son soutient pourrait être utile à Aylan, si un jour il en avait le besoin. Il fut donc honoré de l’invitation à aller souper avec les commandants rescapés de l’armée. Après avoir passé une bonne partie de la journée à faire des rapports et à organiser ce qu’il lui restait d’hommes, puis à ruminer tout cela, la proposition avait été la bienvenue.
« Par le sang des Sept, Daena, plus vite. Je refuse d’être une nouvelle fois en retard par votre faute. »
Encore une fois, elle était en retard. Ce saut d’humeur était injuste, évidemment. Il éructait surtout de devoir rester là, immobile, alors qu’elle terminait de se préparer. Elle savait pourtant combien il exécrait attendre, surtout quand une personnalité puissante les avait invités. Il se fit la réflexion de la corriger une fois de retour à la tente, s’il était encore d’humeur. En réalité, il était furieux car cette inactivité forcée lui faisait revivre encore la bataille et ses conséquences. L’ost du seigneur Tarly s’était faufilé et avait mis les bouts avant que l’armée principale ne puisse l’engager. La guerre allait encore continuer. Et si Tarly rentrait vers le Bief, Aylan devrait porter le fer sur les terres de son royaume natale. Comment réagirait-il alors ? Voilà ce qui tarabustait le jeune chevalier alors qu’il regardait son bouclier à la grappe de raisin qu’il avait choisi de continuer à arborer malgré tout. La peinture avait sauté à plusieurs endroits où des lames avaient frappé. Il avait même retrouvé une pointe de flèche, après la bataille. Et pourtant, après coup, il avait dressé le bilan. Quelques ecchymoses, pas de plaie ouverte, pas de cicatrice, pas de blessure grave. Le Guerrier avait veillé sur lui, il en était persuadé.
Il ne pouvait en dire autant de son compagnon d’armes de La Treille, Garlan Goldwyne. Grièvement blessé, il avait continué à se battre jusqu’au dernier moment. Aylan avait eu beau lui crier de se replier, il ne l’avait pas entendu, ou n’avait pas voulu l’entendre. Cela ne changeait rien, techniquement Garlan n’avait aucun ordre à recevoir de celui qui aurait pu être, dans un autre monde, son suzerain. Et que dire de tous les autres, blessés ou morts ? Les pertes dans l’escadron de cavalerie d’Aylan étaient affolantes, il avait perdu près de la moitié de ses hommes. Les survivants étaient encore trop sous le choc pour réfléchir à qui était responsable. Ils se doutaient que leur commandant n’était pas le grand fautif, mais à la fin du jour, c’était de lui qu’ils dépendaient tous.
Encore une longue expiration exaspérée pour signaler à Daena.
Au moins, ses deux sergents avaient survécu. Gilbart-le-Borgne et Grand Devyn étaient sortis relativement sains et saufs, malgré quelques coupures sans conséquence. Son écuyer était également indemne, ce qui rassurait le chevalier. Il aurait regretté de devoir annoncer son décès à son père.
« Me voilà prête. »
Il releva la tête. Propre, sobrement mais élégamment apprêtée, elle semblait tellement trop douce pour ce monde brutal qu’était un camp martial. Il se releva également et fit signe à son écuyer de lui apporter sa cape écarlate qu’il utiliserait pour recouvrir sa tunique d’un bleu très clair qu’il complétait d’une braies longues noires et de bottes au cuir rougi. Désireux de rappeler son rang et sa famille, il arborait également une chevalière en or sur laquelle trônait un petit raisin Redwyne en grenats. Ils formaient, une nouvelle fois, cette parodie de couple splendide qu’ils déployaient tous deux dès qu’ils mettaient le nez dehors ensemble. Toutefois, cette fois, le conte n’était pas parfait. Daena avait les traits tirés, le visage marqué et l’air épuisée tandis qu’Aylan n’était pas en meilleur état, les sourcils continuellement froncés et une ombre ne quittant pas son visage. Elle attrapa son bras et ils se mirent en route vers le pavillon royal de l’Orage.
Tandis qu’ils approchaient, Aylan se sentait se ragaillardir. Ils allaient passer la soirée avec la reine de l’Orage et ils pourraient sans nul doute oublier un peu cette sombre journée. Ils entrèrent et le jeune chevalier fut rassuré de voir que, cette fois, ils n’étaient pas les derniers. La reine n’était pas encore arrivée, ce qui était le principal. La plupart des personnes étaient déjà arrivées, mais on avait gardé deux places non loin de la place de la reine. Ils s’y installèrent et Aylan se leva aussitôt après pour aller saluer Mina Swann qu’il avait aperçu non loin. D’un coin de l’œil, il put voir également que Dovan Caron était des leurs, ce qui était une bonne nouvelle. Malgré leurs différences, Aylan comprenait les sentiments qui devaient animer le seigneur orageois. Il n’eut pas le temps de lui parler mais il se souvenait de leur discussion dans les bois, et il avait eu vent des actions de Dovan durant la bataille.
Finalement, il revint s’installer auprès de son épouse et un héraut annonça l’arriver de la reine avec pompe et royale clameur. A peine arrivée, la reine jeta son épée dans un coin où se trouvait vaguement un serviteur et attrapa un verre qu’on lui tendait.
« Ce soir Mes Lords, Messer, Mes Dames, buvons à nos morts. Je mange avec les braves parmi les braves et qu’il me soit donné à nouveau l’occasion de mener bataille à vos côtés ! Ce fut un honneur et un plaisir ! » »
Aylan attrapa un verre et le tendit dans un même mouvement que le reste de la salle. La reine donnait un toast, et les inférieurs suivaient. Telle était la règle éternelle de la hiérarchie.
« A vous aussi Mes Dames. Merci de prendre soin des blessés. »
Comme en témoignait la bande de tissus qu’elle avait autour du crâne, Argella avait également été blessée durant la mêlée. Rien de trop grave, visiblement, même si Aylan s’interrogeait sur ce qu’aurait pu penser un mestre la voyant ainsi. S’installant, elle autorisa toute l’assemblée à s’asseoir à sa suite tandis que les premiers amuses-bouches arrivaient. Aylan attrapa une assiette en argent et la tendit à son épouse pour qu’elle puisse se servir. Si le geste devait apparaître comme grâcieux et attentionné, il était totalement mécanique chez le jeune homme qui ne porta aucune attention à Daena, ni à ce qu’elle prenait. Il restait concentré sur la souveraine de l’Orage qui, après deux gorgées, s’adressait directement à Daena.
« Ser Garlan a été grièvement blessé, mais il est vivant et ce grâce à Dame Daena que voici. Je me souviens de vous au banquet à Accalmie, vous avez joué avec l’Impératrice et Lady Swann, n’est-ce pas ? »
Il sentit son épouse tressaillir mais pas faillir. Il était à l’affût, espérant qu’elle ne les embarrasserait pas. Il vit la peau de ses joues se mettre à rosir doucement et un petit sourire en coin espiègle monta aux lèvres d’Aylan.
« Majesté.... »
Utilisant la douceur de sa voix pour gagner du temps, Daena se leva sous les yeux de tous et débuta sa réponse tandis que son époux feignait de la regarder avec une fierté et un amour démesurés.
« tout le mérite ne me revient pas, Ser Goldwyne est d'une condition physique solide, mais trop consciencieux dans sa mission pour prendre soin de son corps. »
Aylan n’était pas un grand admirateur de Garlan, mais il devait reconnaître que l’animal était solide. Les coups qu’il avait pris auraient assommé plus d’un gentilhomme. Le Goldwyne méritait définitivement son rang de chevalier, restait à savoir s’il vivrait pour se battre un nouveau jour.
« Je suis touchée que vous vous souveniez de moi, Majesté, j'ai effectivement joué de la lyre au banquet d'Accalmie en très bonne compagnie, mais parlons plutôt de nos capitaines rentrés sains et saufs ainsi qu'à vous dont on vante la férocité sur les champs de bataille. »
Quelle soirée cela avait été, se rappelait Aylan. Il était arrivé en retard et avait fait la connaissance de Dovan Caron et de sa grossièreté. Toutefois, il avait surtout rappelé à tout le monde son rang à la cour impériale en étant le second à rejoindre l’impératrice pour une danse. Celle-ci n’en avait accordé que deux, une à son mari et une à Aylan. Au moins, tous ces butors d’Orageois savaient désormais qu’il avait l’oreille de l’impératrice. Les pauvres ignorants, s’ils avaient vraiment su…
« Pour sa Majesté Reine de l'Orage ! »
Une nouvelle fois, on se leva tous. Aylan joignit la parole au geste et il salua également la mémoire de la reine avant de vider son verre et d’à son tour se lever alors que Daena se rasseyait. Il fit remplir son verre de nouveau et prit la parole, regardant directement la reine avec un regard où se mêlait le respect et le charme qu’il savait déployer pour les grandes occasions.
« Merci pour votre accueil, Votre Majesté. Et merci pour vos mots. »
Il leva sa coupe et pivota, croisant le regard de Daena dans lequel il s’interrompit suffisamment longtemps pour faire croire à un égarement passager dû au trouble de voir sa jeune épouse dont il était si fier.
« Ce soir, je désire lever ma coupe à l’empereur Torrhen et à son épouse l’impératrice Rhaenys. A l’Empire ! »
Il leva haut son verre et but une gorgée avant d’hésiter à se rasseoir. Il regarda autour de lui, et décida qu’il n’y avait pas de meilleur moment pour communier autour de leur identité commune.
« Et si vous me permettez, Majesté, j’aimerais porter un nouveau toast. Tout à l’heure, lors de l’affrontement, nous avons durement combattu, et ce fut mon premier combat aux côtés des hommes – et femme, dit-il avec un regard et un signe respectueux de la tête envers Argella – « de l’Orage. »
C’était vrai. Sa première véritable bataille pour le compte de l’Empire s’était tenue aujourd’hui. S’il avait volontairement passé sous silence le fait qu’il avait déjà rencontré les Orageois sur terre, mais dans un camp adverse, il tenait à présenter aujourd’hui sa situation comme étant celle d’un allié, faisant oublier ses erreurs passées.
« Je suis honoré d’avoir pu me battre aux côtés de combattants aussi redoutables. Et j’ai une grande reconnaissance pour votre avant-garde, Majesté, ainsi que pour l’homme qui la commandait avec, ai-je entendu dire, autant de brio. Alors à vous… »
Il se tourna en levant son verre, cherchant des yeux le seigneur de Séréna. Lorsqu’il l’eut trouvé, il plongea son regard plein d’arrogance bieffoise mais également de reconnaissance toute chevalière dans celui de Dovan. Ils pouvaient avoir leurs différences, mais ce soir, ils étaient frères d’armes.
« …Seigneur Dovan Caron. Pour le seigneur de Séréna, et pour l’Orage ! »
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Sam 18 Avr - 0:06
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Mar 21 Avr - 16:00
La guerre, elle n'avait jamais vraiment eu à l'affronter, elle avait toujours été protégée, toujours à l'abris, elle n'avait jamais connu l'angoisse ni l'horreur d'un champ de bataille, elle n'avait pu que l'imaginer quand elle était bien loin de tout ça. Maintenant qu'elle se trouvait là, maintenant qu'elle avait pu voir la boucherie que cela pouvait être, elle ne pouvait que penser à Béric, elle ne pouvait qu'imaginer l'état de son corps quand il était revenu à Pierheaume pour pouvoir gagner sa dernière demeure. Elle n'avait pas eu la possibilité de se rendre à la veillée du corps de son époux à cause de sa grossesse bien trop engagée, et elle avait d'ailleurs accouchée quelques jours à peine après son inhumation. Tout en se caressant le ventre arrondi, où elle sentait son fils s'agiter, pour se rassurer sur l'avenir, elle se demandait comment cela s'était passé, si le coup avait été net et sans souffrance, ou s'il avait résisté jusqu'au bout, si malgré les blessures, il avait continué à rendre les coups jusqu'au moment où il n'avait plus réussi à respirer et qu'il avait fini par s'effondrer, sur la terre et le sang d'autres hommes. Personne n'avait voulu lui expliquer la triste réalité, elle était déjà si souffrante, elle n'avait pas besoin de savoir. Mais aujourd'hui, alors qu'il avait rendu son dernier souffle, presque un an jour pour jour, c'était à elle d'affronter la monstruosité de la guerre. Mina avait toujours exprimé une certaine sensibilité, mais il fallait bien avouer qu'elle était restée muette et fixe pendant un long moment quand elle avait vu tout cela défiler sous ses yeux. Elle n'était pas sur le front, elle était une femme et n'y avait clairement pas sa place, elle était là à l'arrière dans la suite impériale, et avait sa propre mission à gérer, mais quand les combats s'étaient arrêtés, quand la victoire de l'Empire avait été prononcé, il avait été l'heure du bilan, et surtout celui des soldats qui étaient tombés pour la cause qu'ils défendaient tous, certains étaient morts et il ne restait plus rien à faire pour eux, d'autres par contre étaient blessés, et il fallait des bras pour pouvoir tenter d'arrêter le massacre vicieux de ceux qui succombaient des suites de leurs séquelles. Mina avait été appelé à aider, mais elle qui avait longtemps été une simple dame de compagnie dans la bonne société du Bief, avant de devenir lady dans des mines de fer dans l'Orage, n'avait clairement aucune connaissance de ce qu'elle devait faire à cet instant. La vue du sang lui avait retourné l'estomac, et elle avait du prendre grandement sur elle pour ne pas rendre ce qu'il contenait. On lui avait fait comprendre qu'il fallait faire au mieux et c'est ce qu'elle avait fait, elle avait fait au mieux pour pouvoir sauver des hommes. Et demain elle savait déjà qu'elle devrait recommencer.
On était venue la chercher pour lui annoncer qu'elle était invitée à rejoindre sa Majesté, la reine Argella, en tant que dame de compagnie et de passer ainsi la soirée avec elle, et avec d'autres personnages importants de l'Orage et de l'Empire dans la tente de la reine en personne. Elle ne pouvait refuser une telle invitation, et elle en avait en réalité sincèrement besoin après ce qu'elle avait pu voir aujourd'hui, cela ne pourrait que lui changer un peu les idées. Quand elle entra dans les lieux, la reine n'était pas encore arrivée, cependant, elle ne pouvait que reconnaître la seule et unique personne présente, lord Dovan Caron. Elle n'avait nullement oublié les mots que celui-ci avaient eu à son égard, et si Mina était généralement d'un tempérament doux et respectueux, elle ne fit qu'un très léger signe de la tête pour le saluer. Elle détestait le mépris et n'avait que faire de ce genre de personnage, elle n'était pas prête à faire plus d'effort que cela pour lui. Tout le monde entra progressivement, et elle ne manqua pas de saluer chacune des personnes, s'attardant plus particulièrement envers sa Majesté. Elle applaudit comme les autres à chacun des toats qui furent prononcer, pour l'Orage, pour l'Empire, pour les hommes et les femmes qui avaient tous aujourd'hui participé à tout cela et qui venaient à combattre ou à aider aussi bien qu'ils le pouvaient et avec toute la même volonté, porter l'Empire en triomphe. Elle s'approcha doucement de la reine et de Daena qui étaient toutes les deux en train de discuter. Mina était légèrement fébrile, mais néanmoins, elle vint à prendre la main de lady Redwyne dans la sienne et la serra quelques instants avant de la relâcher, un sourire doux aux lèvres. « Je ne peux que vous remercier le plus sincèrement du monde pour avoir pris soin de mon frère … Je ne sais comment j'aurais fait si je l'avais perdu aujourd'hui ... »
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Jeu 23 Avr - 17:19
Buvons à nos morts
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Daena répondit avec une grande humilité et Argella ne put que hocher la tête pour acquiescer. Garlan était solide, elle l’avait vu combattre et prendre des coups de loin tandis qu’ils étaient aux prises avec les Fils du Guerrier. Elle aussi avait prit un coup sur la tête, mais rien de comparable avec lui et elle lui avait aussi hurlé de se replier, ce qu’il n’avait absolument pas fait. Elle aurait pu prendre mal qu’il n'obéisse pas, mais elle ne l’aurait pas fait non plus à sa place. Elle savait à présent à quoi s’en tenir et elle devait le garder en vie, pour Mina, pour Yesaminda, et pour ne pas regretter un mort auquel elle tenait trop. Il faudrait peut-être qu’elle ait une conversation avec lui, mais pour ça, il fallait qu’elle lui fasse face et après les attentats d’Accalmie, c'était difficile.
__ Certes, alors je vous prie de prendre soin de lui, je ne permettrais pas qu’il meure.
La Durrandon sourit à Daena puis posa les yeux sur Mina qui la remerciait des bons soins apportés à son frère. Par trop habituée aux champs de bataille et à leurs horreurs, morts et blessés, elle n’avait pas conscience de la dureté de la situation pour une femme comme la Swann, ni du parallèle qu’elle pouvait faire avec Beric, qui, sans nul doute, s'était battu avec fierté jusqu’au bout de ses forces comme n’importe quel orageois et comme le Goldwyne qui semblait être fait du même bois.
__ Haha ! Merci Lady Redwyne ! Mais rien n’aurait été possible sans mes courageux capitaines de l’avant garde ! Mon épée avait grand soif et elle a bien bu, c’est mon tour à présent !
Oui, il allait falloir qu’elle ait cette conversation avec Garlan. Elle aurait aimé pouvoir repousser l’échéance, mais c’était un risque qu’elle ne pouvait courir. Elle baissa les yeux et soupira avec une grimace avant de se cacher dans sa coupe de vin aux épices tandis qu’Aylan prenait la suite de son épouse. L'Impétueuse guerrière qui, en bonne orageoise ne reculait pas plus que les hommes avait foncé avec les cavaliers détachés devant l’avant garde. Elle leva son verre à l’Empire, et au couple Impérial. Elle répéta le toast porté par Aylan et buvant quelques gorgées de vin. Puis, elle se rassit et prit un amuse bouche en écoutant le Redwyne continuer sur sa lancée, rendant hommage à Dovan. Au banquet, elle avait vaguement entendu quelques bribes de sa conversation avec les Bieffois qui était tout sauf cordiale. Elle était heureuse que, peut-être la bataille puisse faire évoluer les choses et que le capitaine de cavalerie lui rende hommage, elle fit de même, tout naturellement.
__ Pour le seigneur de Séréna, et pour l’Orage !
La Reine de l’Orage sourit avec sincérité à son vassal. Il ne s’était pas retrouvé en bonne position pour combattre au mieux, mais les archers longs avaient fait leur boulot, dégageant la colline au mieux, puis permettant à la cavalerie de se replier. Le plan n’était pas parfait et surtout, la brune aux yeux céruléens n’avait pas prévu que les fanatiques chargeraient tout de suite, là prochaine fois, elle saurait, ils ne tenaient pas leur position. Cela avait fait de gros dégâts dans les hallebardiers impériaux et saigné la cavalerie. Mais ils avaient aussi mit en déroute les inébranlables Fils du Guerrier. D’après ce qu’elle savait d’eux, c’était un exploit en soi, et la preuve que les Dieux étaient bel et bien avec l’Empire, même si une mince victoire telle que celle-ci ne suffisait pas plus qu’une défaite à s’assurer du soutien du Guerrier. Elle était sincèrement fière de cette bataille et du courage sans faille de ses hommes, tous, les roturiers qui n’étaient pas là, ceux qui étaient tombés. Elle ne pouvait décemment pas inviter tout le monde à dîner dans sa tente hélas. Elle espérait que les commandants invités à festoyer avec elle féliciteraient leurs hommes, elle le ferait elle même à l’occasion. Mais les soldats avaient besoin de se reposer plutôt que de se tenir droit pour un passage en revue en règle, même si c’était pour recevoir les remerciements et les encouragements d’une Reine.
__ J’aurais préféré que ce soient mes piquiers qui prennent la seconde charge et repoussent l’infanterie et les chevaliers adverse, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Je devrais être plus prudente la prochaine fois, sans quoi, l’avant garde dont je suis très fière ne sera plus à la fin de la prochaine bataille. Mais nous ne pouvions faire autrement face à eux et leur positions que de prendre des risques. Nous aurions pu, bien sûr, rester sur une position moins offensive, mais nous aurions perdu tout espoir de passer avant la fuite du Tarly. Nous avons joué notre rôle qui était de dégager la route, c’est dommage que l'avancement de la journée et le repli réussi des Bieffois ne nous aient pas permis d’en tirer un meilleur profit. En attendant, je suis ravie d’avoir vu les fanatiques se chier dessus après avoir chargé nos lignes. Ils ont fait du dégât, mais ils savent qu’on ne brise pas mes lignes aussi facilement. Le souvenir de leur débandade me met en joie.
La jeune femme eut un sourire carnassier et but son verre qui fut à nouveau rempli avant de se mettre à rire. Puis, elle prit un petit pâté et le mit dans sa bouche avant de lorgner sur les Tallemousse qui étaient un peu loin.
Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Sam 25 Avr - 9:36
Dovan sentit monter en lui une chaleur étouffante. Le regard plein d’arrogance de Lord Redwyne contrastait avec ses mots, mais c’étaient ces derniers qui mirent le Seigneur de Séréna dans tous ses états. Ses oreilles chauffèrent et rougirent à tel point qu’elles adoptèrent un instant les fameuses couleurs des blasons Lannister.
- Je suis honoré d’avoir pu me battre aux côtés de combattants aussi redoutables. Et j’ai une grande reconnaissance pour votre avant-garde, Majesté, ainsi que pour l’homme qui la commandait avec, ai-je entendu dire, autant de brio. Alors à vous, Seigneur Dovan Caron. Pour le seigneur de Séréna, et pour l’Orage ! Avait annoncé le Bieffois.
L’Orageois se sentit une nouvelle fois mal à l’aise, lorsque Ser Stannis Morigen, dont la réputation au combat était parfaite, en rajouta.
- Vous avez fait du bon travail aujourd’hui Lord Caron. Vous êtes arrivé au bon moment.
Il était vrai, et Dovan le savait, qu’il n’avait fait qu’être là, au bon moment. Il avait joué son rôle contre une mince proportion de la cavalerie des Pauvres Compagnons, certes, et il permit à la cavalerie de son propre camp de faire une retraite pour revenir de plus belle mais… Il n’a été au fond qu’immensément chanceux. Il prit les compliments pour lui, cependant, et se gonfla d’orgueil.
- Pour le seigneur de Séréna, et pour l’Orage !, ajouta la Reine Argella. Ce n’était que simple formalité, mais jamais l’ex enfant fétiche de Lord Hobert Caron n’aurait imaginé une telle exclamation de la part de sa Majesté qu’il suivrait jusqu’aux Enfers. Suite à cela, Dovan lui fit un petit geste de la tête, la laissant continuer sur sa lancée. J’aurais préféré que ce soient mes piquiers qui prennent la seconde charge et repoussent l’infanterie et les chevaliers adverse, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Je devrais être plus prudente la prochaine fois, sans quoi, l’avant garde dont je suis très fière ne sera plus à la fin de la prochaine bataille. Mais nous ne pouvions faire autrement face à eux et leur positions que de prendre des risques. Nous aurions pu, bien sûr, rester sur une position moins offensive, mais nous aurions perdu tout espoir de passer avant la fuite du Tarly. Nous avons joué notre rôle qui était de dégager la route, c’est dommage que l'avancement de la journée et le repli réussi des Bieffois ne nous aient pas permis d’en tirer un meilleur profit. En attendant, je suis ravie d’avoir vu les fanatiques se chier dessus après avoir chargé nos lignes. Ils ont fait du dégât, mais ils savent qu’on ne brise pas mes lignes aussi facilement. Le souvenir de leur débandade me met en joie.
Le Seigneur de Séréna écouta attentivement sa Reine. Il était d’accord en tout point, même si la fuite de Tarly lui pesait sur le cœur. Il ne sut pourquoi, mais il était convaincu que ce dernier était le responsable de la chute de sa chère cité. La discussion s’arrêta un petit instant, alors Dovan en profita pour prendre à son tour la parole.
- En tout cas… Merci Ser. Vos mots me touchent. Même s’il est vrai que je n’ai fait qu’arriver au bon moment et être là où il faut. Je tâcherais de garder en moi vos encouragements pour la prochaine bataille.
Après s’être adressé à Stannis, Dovan se tourna vers Argella.
- Merci à vous, Votre Majesté, pour votre discours, aussi. Il m’est particulièrement difficile de digérer le repli de Tarly… Mais sans notre attaque, il serait encore avec ses fidèles grenouilles de bénitier. Je rêve de vous voir déloger de son corps la tête de Manfred, tout comme je rêve de pouvoir avoir l’honneur de voir quitter la vie dans les yeux de Tarly. Sa fuite on ne peut plus lâche me laisse une magnifique opportunité d'accomplir ce souhait. De plus, voir ces fanatiques aveugles se faire transpercer de nos épées, lances et flèches de part en part, comme si une justice divine s’était abattue sur eux, m’a réjoui au plus haut point.
Il se tourna vers les autres hôtes ayant combattu à ses côtés ou non.
- Mais je ne suis pas le seul, n’est-ce pas ? S’amusait-il.
Enfin, son regard se planta dans celui du Bieffois. Les deux hommes semblaient toujours se regarder ainsi, à tel point qu’on eut l’impression qu’ils jouaient à celui qui allait baisser les yeux en premier. Une tension toujours aussi palpable se fit ressentir entre les deux (trop) fiers combattants.
- Ser Aylan Redwyne… Je pense qu’il est inutile de le nier, nous avons nos différents, tout le monde a pu en être témoin lors du banquet d’Accalmie, et d’autres par-ci, par-là. Peut-être est-ce à cause de votre regard emplis de dédain, dont vous me faites encore le défis à présent. J’avais grand mal à tolérer la présence de Bieffois dans nos rangs, alors que nous nous battons justement contre ces derniers, opportunistes et affamés, qui ont pris nos terres et tenté de grignoter notre fierté. Ser Goldwyne m’a dit cependant, que la tâche d’ôter la vie à des Bieffois était plus ardue pour vous que pour nous. Je dois avouer que faire trépasser un des hommes de Manfred est presque agréable. Mais qu’en est-il pour vous ? Quelle espèce de sentiment vous emplie le cœur quand vous perforez le thorax d’un Bieffois ? Ser Goldwyne m’a forcé à me poser cette question. Je n’y avais que peu réfléchi je l’avoue, quand il me posa devant ce fait, et intérieurement, je continuais à vous mépriser. Je suis le Lord sans terres, si l’on peut m’appeler ainsi, et ces dernières m’ont été prises par le Bief. Aujourd’hui, Ser, je vous ai vu combattre, et j’ai vu Ser Garlan sérieusement blessé. Quel traître, dites-moi, serait capable de risquer ainsi sa vie ? Quel traître serait capable de combattre ses anciens frères aussi vaillamment que vous ne l’avez fait en ce jour ? Il m’est avis qu’il n’en existe pas. Vous êtes Bieffois. Je suis Orageois… Et nous sommes l’Empire.
Dovan leva sa coupe de vin, et en articulant d’avantage, porta un nouveau Toast.
- A vos morts, Ser. A vous et à Ser Goldwyne. Portons aussi un toast au Nouveau Bief, qui verra bientôt le jour ! A l’Orage, et à l’Empire. A Nous !
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Mer 29 Avr - 12:58
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Sam 30 Mai - 15:14
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Dim 31 Mai - 10:45
Buvons à nos morts
Royaume fédéré de l’Orage, Empire – An 1 mois 10 semaine 3
Observant l’assistance autour de lui, Aylan ne pouvait que constater à quel point il était isolé. La plupart des personnes dans l’assistance étaient des guerriers de l’Orage, fidèles à leur reine et prêts à mourir pour leurs terres. Lui, en revanche, n’était qu’un chevalier Bieffois radié de la ligne de succession de sa propre maison pour avoir suivi le chemin que lui commandaient l’honneur et l’amour. On pouvait l’en blâmer mais il savait qu’au fond, son grand-père n’attendait que le bon moment pour l’investir héritier de nouveau. Pour tous ces gens, il était au mieux un étranger et au pire un traître : un mal nécessaire dont ils seraient ravis de se débarrasser sitôt le conflit achevé. D’ici là, Aylan s’en était convaincu : il aurait rencontré la gloire ou la mort. Il ne serait pas rejeté comme un vulgaire outil dont on n’a plus l’utilité. Son regard glissa imperceptiblement vers son épouse, assise à ses côtés. S’il lui fallait commettre l’irréparable pour mieux se protéger, il n’avait aucun doute sur le fait qu’il le ferait.
Son regard vint ensuite à Argella. Comment un peuple aussi fier que les Orageois pouvait-il tolérer qu’une femme les guide jusqu’au combat ? Oh, certes, Argella Durrandon n’était pas une femme ordinaire et était bien plus virile que la plupart des pendards qui se clamaient chevaliers dans le Bief, avec toutes leurs plumes et leurs capes. Il n’empêchait qu’Aylan n’était pas précisément à l’aise avec une telle personne. Ce n’était pas là le rôle des femmes que de commander des armées : elles devaient au contraire s’occuper des enfants, et administrer les domaines pendant que les époux partaient à la guerre avec les fils. Et pourtant. Même le Bieffois devait bien reconnaître la maestria avec laquelle la reine Argella menait son royaume et sa politique. Elle suscitait chez ses vassaux une espèce de loyauté indéfectible que peu de personnes parvenaient à créer. Elle faisait indubitablement partie des grands de ce monde et, pour cela, Aylan ne pouvait que reconnaître ses qualités de dirigeante.
Aylan vit son épouse en discussion avec Mina. Pas Mina Goldwyne, pas Mina Swann, simplement Mina, que le jeune homme connaissait depuis longtemps. Le bruit ambiant couvait une partie de leur discussion mais il ne fallait pas être grand clerc pour deviner de quoi il retournait. Mina remerciait probablement Daena pour s’être occupée de Garlan. Aylan se souvenait encore combien il avait essayé de raisonner son frère d’armes bieffois sans aucun succès. De nouveau, l’esprit d’Aylan revenait à la bataille et aux pertes accumulées. Quel serait le prochain engagement ? Combien tomberaient de nouveau ? Ce fut la voix du seigneur de Séréna qui le ramena sur terre, alors que ce dernier prononçait son nom.
« Ser Aylan Redwyne… Je pense qu’il est inutile de le nier, nous avons nos différents, tout le monde a pu en être témoin lors du banquet d’Accalmie, et d’autres par-ci, par-là. Peut-être est-ce à cause de votre regard emplis de dédain, dont vous me faites encore le défis à présent. J’avais grand mal à tolérer la présence de Bieffois dans nos rangs, alors que nous nous battons justement contre ces derniers, opportunistes et affamés, qui ont pris nos terres et tenté de grignoter notre fierté. Ser Goldwyne m’a dit cependant, que la tâche d’ôter la vie à des Bieffois était plus ardue pour vous que pour nous. Je dois avouer que faire trépasser un des hommes de Manfred est presque agréable. Mais qu’en est-il pour vous ? Quelle espèce de sentiment vous emplie le cœur quand vous perforez le thorax d’un Bieffois ? Ser Goldwyne m’a forcé à me poser cette question. Je n’y avais que peu réfléchi je l’avoue, quand il me posa devant ce fait, et intérieurement, je continuais à vous mépriser. Je suis le Lord sans terres, si l’on peut m’appeler ainsi, et ces dernières m’ont été prises par le Bief. »
Aylan écoutait avec attention la réponse de son homologue impérial alors que la tente se taisait pour écouter la réponse qui se faisait. Partagé aurait été un mot encore trop faible pour décrire combien le chevalier des vignes se sentait. Dovan Caron avait-il été élevé avec les porcs pour faire ainsi étalage de différences qui n’avaient jamais été frontalement abordées entre eux ? Était-ce là une façon de remercier leur engagement et leurs morts ? Non, Aylan était trop sévère. Même les porcs se respectaient plus. Un sourire crispé s’était affiché sur son visage, incapable qu’il était de dissimuler le dépit qui envahissait son esprit alors que la conclusion du discours semblait annoncer une ouverture un peu plus contrite.
« Aujourd’hui, Ser, je vous ai vu combattre, et j’ai vu Ser Garlan sérieusement blessé. Quel traître, dites-moi, serait capable de risquer ainsi sa vie ? Quel traître serait capable de combattre ses anciens frères aussi vaillamment que vous ne l’avez fait en ce jour ? Il m’est avis qu’il n’en existe pas. Vous êtes Bieffois. Je suis Orageois… Et nous sommes l’Empire. »
Traître. Encore ce mot désagréable. Quelle façon était-ce de le remercier ? Lui qui avait, selon lui, fait plus que n’importe qui autour de cette table ? Sous la table, son poing se serra sur son genou de colère. Comment diable rester calme alors qu’on l’insultait sous prétexte de l’honorer. Et pourtant, alors que le temps passait, Aylan commençait à saisir que, sous l’insulte, couvait un remerciement. Dovan Caron n’était peut-être pas à son aise avec les mots, mais le Bieffois comprenait ce qu’il voulait dire. Il se détendit un peu. Et finalement, arriva le toast :
« A vos morts, Ser. A vous et à Ser Goldwyne. Portons aussi un toast au Nouveau Bief, qui verra bientôt le jour ! A l’Orage, et à l’Empire. A Nous ! »
Levant son verre, Aylan jeta un regard nouveau à Dovan. S’il était aisé d’y lire l’agacement qui couvait encore à la suite de la façon dont il avait été appelé devant tout le monde, il y avait une espèce de reconnaissance désormais un peu plus visible. Peut-être ces insultes seraient finalement le point de départ d’une nouvelle relation entre eux… même si Aylan avait encore la volonté de corriger l’impudent. Le chevalier bieffois vida sa coupe et vint s’installer auprès de Mina et Daena. Il en avait assez de la représentation permanente. Un peu de visages connus ne lui ferait guère de mal.
« Eh bien mes Dames. Comment appréciez-vous la soirée pour l’instant ? Tout est à votre aise ? »
Codage par Libella sur Graphiorum
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Jeu 4 Juin - 16:44
Buvons à nos morts
Multiple
Les paroles échangées étaient une chose importante pour la jeune biche, comme les félicitations qu’elle avait prononcé et celles qu’elle prévoyait pour les soldats. Elle aimait les batailles plus que tout, sauf peut être cet excellent Tallemousse et ce vin d’hypocras. Mais elle était Reine et sans mots, on ne peut pas gouverner.
__ En même temps Lord Dovan, s’il nous avait fait face avec toutes ses forces, nous ne serions peut-être plus là pour en parler. C’est heureux pour nous qu’il ait préféré fuir l’armée principale de l’Empire que d’anéantir son avant garde même si je n’aurais pas donné cher de sa peau après l’arrivée du corps principal.
Argella était bien trop franche et brute de décoffrage pour voir véritablement tout ce qui se jouait en cet instant. Elle savait lire un champ de bataille, mener une campagne et même faire de la politique si elle y était obligée, mais l’hypocrisie était quelque chose à laquelle elle n’entendait rien. De toute façon, s’il s’agissait de savoir qui avait ici le plus de couilles, c’était elle et ce sans qu’il soit permis d’en douter. Nul besoin de baisser son pantalon pour le voir. L'un des seuls qui pouvait prétendre au titre était Ser Garlan actuellement indisposé et en vie grâce à l’intervention divine de Daena Redwyne. Qui plus est il était par trop respectueux envers la Reine de l’Orage pour comparer leurs parties génitales. L'autre était Stannis, et il n'était pas dit que cela le dérangerait le moins du monde de monter ses bijoux de famille à sa Reine, après tout, il avait déjà tout vu d'elle. Cela dit, Dovan se défendait aussi, qui l'eut cru ? Cet homme était plein de ressources en vérité...
__ A nous !
Répondit avec enthousiasme la Durrandon après que le Caron ait porté un nouveau toast. Elle but pour se remettre du long monologue de Dovan qu’elle faillit interrompre pour éviter que les choses s’enveniment mais qui finalement s’était avéré être une magnifique tentative de réconciliation qu’elle savait sincère. Elle était fière et heureuse de ce dénouement et attendait avec impatience la réaction d’Aylan, mais aussi de Mina. Elle avait vu que son archer préféré avait discuté avec les bieffois au soir du banquet et que cela ne s’était pas déroulé dans la joie et la bonne humeur, elle avait entendu quelques bribes seulement de leur conversation, mais espérait que la guerre leur ferait oublier leurs différents et c'était bel et bien ce qui était en train de se passer. Rien de mieux, se dit-elle, qu’une bonne bataille pour voir où est l’ennemi !
__ Salade d’oignon rôti, escabèche de taverne, tourte de menues feuilles et pâté de Gigot d'Agneau en pot !
Annonça l’un des serviteurs pendant que d’autres débarrassaient les amuses bouche, resservaient le vin et apportaient la suite. Les hôtes de la brune aux yeux azur entamèrent quelques conversations, Aylan avec ces Dames et les Orageois entre eux. Elle écouta attentivement, les nouvelles de Séréna comme de toutes les cités prises n’étaient pas bonnes et celles des familles nobles présentes étaient inexistantes. Elle craignait fort qu’ils n’aient été passés au fil de l’épée, retournés ou pire, que leurs vies servent l’ennemi dans les négociations. Le Général du Bief avait passé Lestival à la torche avant d'entamer sa retraite. Ce n’était pas bon signe pour la suite. Mais il fallait, d’une manière ou d’une autre, récupérer les territoires perdus et ce, même si, certainement, cela faisait partie de la stratégie du Bief de les attirer au Nord pour pouvoir menacer directement Accalmie au Sud et par la mer.
__ Lord Morringen, Lord Dovan, dites moi. Il est fort probable que nous poursuivons encore Lord Tarly vers Grassy Vale. Que pensez vous de notre dispositif ? Y voyez vous des améliorations à apporter pour les batailles à venir ?
Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Lun 15 Juin - 15:57
Il s’attendait à cette réaction. L’Orageois plongea dans les yeux d’Aylan pour tenter d’y scruter ses sentiments. Bien qu’il fût incapable de les définir clairement, il remarqua encore une fois comme une hésitation entre la colère et la bienveillance. Ce partage, Dovan le ressentait aussi malgré son discours. Il sentait en lui, en ce jour, le courage nécessaire pour tenter une autre approche avec le Bieffois, mais pas encore pour pardonner les agissements de son Royaume. Peut-être allait-il devoir un jour pardonner les terres du Bief pour permettre enfin une paix que Dovan espérerait durable… Mais cette vision là le fit frissonner, et son esprit balaya cette idée d’un revers de bras. Si les mots du Seigneur n’atteignirent qu’à moitié le Redwyne, sa femme, elle semblait plus satisfaite. Dovan supposait qu’elle avait dû voir à quel point ces derniers avaient été durs à trouver et à sortir pour lui, les femmes étaient systématiquement plus compatissantes que les hommes… A l’exception de Dovan lui-même, du moins, il s’attribuait ce trait. Un homme, d’ailleurs, paraissait plus qu’agacé par les verbes de l’Orageois. Stannis Morigen était un combattant né, aucunement fait pour toutes bienséances qu’imposaient la vie de noble en temps de paix. Il était pour ainsi dire fait pour cette période de troubles, et Dovan se demandait sincèrement ce qu’il adviendrait de lui lorsque les tensions seraient calmées, si cela devait arriver un jour.
Plutôt que de se poser maintes questions, Dovan replongeait vers son plat, et buvait sans retenue. Un jeune homme annonça le prochain plat, et Dovan le laissa volontiers servir. Le plat humait effectivement la taverne, lui rappelant ainsi de vagues souvenirs de Fort-Darion, à l’époque où le jeune noble était au plus bas. Pourtant, il y sentit comme une espèce de nostalgie, et se remémora quelques rencontres. Alors qu’il était (encore) plongé dans ses pensées, on vint (encore) l’en extirper.
« - Lord Caron, vous avez réussi à avoir des nouvelles de Séréna depuis la prise de la ville ? »
Stannis Morrigen était l’auteur de l’interpellation. La question troubla un instant Dovan, mais en ces jours, il s’attendait à devoir y répondre, à un moment où à un autre.
« - Aucune, Ser, dit-il à contre-cœur. La cité est aux mains du Bief, mais nous ne savons pas si elle est bien gardée ou non, si nos soldats ont été passés au fil de l’épée ou non… Si la maladie a ravagé la ville. Une chose est certaine, mon frère… Et peut-être même ma petite sœur… Se sont battus jusqu’au bout. Howard est un soldat d’une bien autre trempe que moi. »
Dovan sourit un instant. Howard, le premier fils d’Hobert Caron était bien plus hardi que Dovan ne l’avait jamais été, il était aussi fougueux, intrépide et infiniment plus extraverti que son jeune frère. En tout cela, les deux hommes n’avaient rien en commun, et l’actuel et supposé Seigneur de Séréna n’était jadis que l’ombre de ses deux frères aînés.
« - Je vous présente mes condoléances pour la perte de votre père. C’est tard mais je n’étais pas à Westeros à cette époque mais mieux vaut tard que jamais… Je dois avouer que j’ai été très surpris d’apprendre que vous étiez son fils, vous êtes très différent de lui, et ce n’est pas plus mal. Au moins je serais rassuré pour les prochaines batailles. » Dovan hocha la tête doucement, et répondit en ricanant légèrement.
« - Je vous remercie Ser. Je respecte ce père car il m’a donné vie mais ne vous inquiétez surtout pas, jamais je ne forcerais quiconque à l’apprécier. Je connais ses valeurs, et votre manque de considération pour lui prouvent que vous êtes quelqu’un de sensé ! »
La discussion entre les deux Orageois s’arrêta là. Dovan écouta ensuite Stannis converser avec lady Swann. En le regardant, Dovan sentit un mélange entre la haine et le ressentiment. La culpabilité était le fort du Sire de Séréna, sa plus grande spécialité. A sa vue, son cœur se mit à battre plus fort, il se sentait mal à l’aise… Comme dérangé d’avoir pu la blesser pour de mauvaises raison… Et en même temps, son avis sur elle ne voulait pas évoluer. L’engagement de la conversation, en revanche, amusait beaucoup Dovan, tant que s’il avait été moins fier, il aurait ri de bon cœur, tant les intentions du natif du Nid de Corbeaux étaient mal dissimulées.
Rapidement, Argella intervint. Le sujet fut vite abordé. L’armée venait tout juste de subir une bataille, et sa Majesté aborda déjà la suivante. Elle prédisait une poursuite de Lord Tarly vers Herbeval, au nord… A l’opposée de Séréna, constatait-il, mais il se résonna vite. Il fallait être patient pour mettre fin une bonne fois pour toute au Bief menaçant.
" - Herbeval … Si les troupes de Tarly de dirigent vers le nord, ils seront confrontés à quelques obstacle... La brûlebleue pour commencer, et s’ils continuent à l’ouest ils seront heurtés à la Mender. S’ils vont à l’est, ils devront traverser la forêt avec leur immense troupe. Ils seront ralentis quoi qu’il arrive, s’ils doivent emprunter des bois ou traverser une rivière. Nous pourrons les rattraper aisément, sauf s’ils pénètrent Herbeval, ou Hastwick. Auquel cas nous devrons nous préparer à un siège. Mais l’hiver vient de tomber, ils ne pourront pas nourrir autant de monde, et ces deux cités sont loin d’être les plus imposantes du Bief."
Dovan se tourna vers Stannis, cherchant dans ses yeux une approbation ou un avis, qu'il soit favorable ou non, puis, il se tourna vers Mina et Aylan.
" - Qu’en pensez-vous ? Vous devez connaître le Bief bien mieux que des généraux Orageois tels que nous, même si cette région est éloignée de vos demeures. Devons-nous nous préparer à les affronter au large de la Mender ou de la Brûlebleue ? Un siège serait-il envisageable ? Ou prendraient-ils le risque de pénétrer dans les terres de l’Orage en empruntant ces bois ?"
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Mar 16 Juin - 9:40
Mina ne pouvait que remercier sa souveraine pour être si inquiète à l'égard de son frère et qu'elle désire qu'il puisse bénéficier de tous les soins possibles pour pouvoir se remettre sur pied le plus rapidement. Mina n'allait pas se risquer à en parler à voix haute, mais une chose était certaine, ce n'était pas concernant son corps qu'elle craignait qu'il n'arrive jamais à se remettre psychologiquement de la perte de son épouse, et même si tout le monde était au courant de ce qu'il s'était passé avec Yesaminda et l'attaque contre les jumeaux impériaux à Accalmie, il était certain que le deuil que vivait Garlan restait pour autant une chose qui ne devait compter que dans la sphère privée et elle n'avait clairement pas le désir que tout le monde vienne à mettre son grain de sel là-dedans et vienne à importuner son frère avec tout ça. Pour le moment, tout ce qu'il comptait c'est qu'il reprenne des forces, que ses blessures physiques guérissent et on verrait ensuite pour le reste. Elle continuerait à veiller sur lui, car c'était son frère et c'était son devoir, mais elle devait bien avouer que concernant les soins, elle n'avait pas assez de connaissance, de pratique pour pouvoir l'aider de ce point de vue là. Mais la guerre n'était qu'à son début, les blessés n'étaient que les premiers d'une longue liste, sans doute qu'on aurait encore besoin d'elle dans les jours et les semaines à venir pour s'occuper des blessés. La guerre n'était pas terminée, loin de là même, et elle devait avouer que la nuit qui avait précédé la bataille, elle avait été prise de doutes. Elle sourit à nouveau à Daena alors que la jeune femme était encore en train de la rassurer sur l'état de Garlan. Elle se pencha doucement vers elle et lui murmura presque sur le ton de la confidence. « Je suis certaine que mon frère est entre de bonnes mains et je sais que vous êtes une personne qui tient ses promesses. » Elle avait eu l'occasion de se rencontrer à diverses reprises, sans véritablement prendre le temps de se connaître ce qui était bien dommage, mais elle pouvait estimer de façon honorable la jeune lady. Aylan avait beaucoup de chance de l'avoir comme épouse. Pour autant, elle connaissait le tempérament de son ami d'enfance, et son caractère n'était pas toujours chose aisée à supporter, surtout quand il s'agissait d'une femme.
Mina regardait donc les personnes se rapprocher pour pouvoir converser les unes avec les autres, le ton était un peu plus léger qu'au cours de la journée, on se félicitait pour la victoire, même si on gardait en tête les hommes qu'on avait perdu au cours de cette bataille, mais aussi les victimes des batailles précédentes. Et on vint alors à évoquer les disparus de la bataille de Beaupré. Le regard de la jeune femme se voilà alors que le souvenir était encore bien trop fort, bien trop vivace dans son esprit. Un bref instant, elle ferma les yeux, et elle eut l'impression de sentir la caresse de la main calleuse de Béric sur sa joue, main transformée par des années de maniement de l'épée, ainsi que le frôlement de ses lèvres sur les siennes. Il ne lui avait pas promis qu'il allait revenir et c'était sans doute bien mieux ainsi car il n'était jamais revenu. Elle rouvrit les yeux et but une gorgée dans sa coupe comme pour pouvoir se donner courage avant de sourire doucement à l'attention de Stannis Morrigen. « Mon époux m'avait parlé de vous, et je suis heureuse de pouvoir enfin faire officiellement votre rencontre. Je n'ai qu'un seul désir, réussir à garder les liens entre nos familles. Je serai ravie de pouvoir vous rendre visite avec les enfants, et que vous veniez également à Pierheaume quand les temps de paix seront à nouveau de retour. Je crois pouvoir dire, sans transformer l'esprit de Béric, que mon époux aurait été fier et honoré de pouvoir combattre à vos côtés ici et aujourd'hui. » Béric Swann avait cela dans le sang, il ne vivait d'une certaine façon que pour la folie, pour l'adrénaline qu'il trouvait sur un champ de bataille. Sans aucun doute, mourir au combat avait été tout ce qu'il avait un jour désireux. Sa jeune épouse se doutait qu'il aurait été bien triste de mourir de vieillesse dans son lit, même si cela voulait dire qu'il était entouré de sa famille. Elle inclina la tête en direction de Stannis, toujours avec un tendre sourire, avant de voir Aylan s'installer à côté de Daena et elle. « Et bien mon ami, comme un soir de célébration entre la joie du moment, et la tristesse des pertes … Je donnerai cher pour pouvoir revenir à nos jeunes années, quand les fêtes étaient à la Treille et que j'étais encore chez moi ... » Elle se fit soudainement bien nostalgique, mais en entendant la voix de Dovan Caron les questionner, Aylan et elle, son visage se referma immédiatement. « Oh je voudrais réellement pouvoir répondre à des Généraux Orageois comme vous, Ser Caron, à la question que vous venez de poser ... » Son ton était acerbe, bien loin de celui qu'elle pouvait employer à l'accoutumée. « Mais malheureusement, une fois de plus la Bieffoise que je suis va vous décevoir. Je n'étais qu'une simple dame de compagnie à Hautjardin avant mon mariage avec Béric, et on n'enseignait pas les stratégies militaires aux jeunes filles de la Cour. Vous devez réellement vous demander alors ce que je fais ici et à quoi je peux servir. » Elle lui décocha un sourire doucereux avant de se lever. « Veuillez m'excuser j'ai besoin de prendre l'air quelques instants. » Elle s'inclina devant sa souveraine avant de sortir.
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Mina Swann
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Sujet: Re: Buvons à nos morts [Tour VIII - Terminé] Mer 15 Juil - 13:53
Buvons à nos morts
Multiple
Sujet sensible au possible que celui lancé par Stannis. Les nouvelles des villes prises n’étaient pas bonnes quand elles étaient inexistantes. Argella baissa la tête et se perdit dans la contemplation de son assiette. Gênée et ne sachant que répondre. Honteuse de n’avoir aucune information. Craignant d’ailleurs depuis le tout début de cette guerre d’apprendre le pire, des exécutions sommaires. Mais Manfred gardait ceci pour le moment opportun, envoyer des morceaux de nobles prisonniers afin de faire plier les Seigneurs, les Généraux, ou de faire sortir la Reine Impétueuse de ses gonds. Connait toit toi même et connait ton ennemi. Tel était le prix de la guerre, de la reconquête de ses terres, le prix pour anéantir le Bief ou être anéanti par lui. Et ce prix, elle devait le payer et était simplement désolée que les grandes maisons des forteresses prises par l’Usurpateur le payent elles aussi du sang des leurs. C’est un des raisons, nombreuses, qui l’avaient amenée ici. L’honneur la loyauté et le désir de se battre pour ce qu’elle croyait juste ce en quoi elle croyait et de ne point laisser les autres prendre tous les risques, quitte à repousser un mariage urgent et une grossesse capitale. Elle ne pouvait demander à ses gens de sacrifier les leurs, enfants, frères, sœurs, hommes, sans risquer le sacrifice ultime. Si elle n’était pas là pour les encourager à livrer bataille malgré tout, qui le ferait, si elle n'était pas là pour s’assurer que ses soldats ne se vengeraient pas sur la populace du Bief en cas de conquête, qui le ferait ? Alors elle était là, connaissant la valeur de sa vie, consciente des conséquences si elle tombait, consciente aussi de son rôle majeur et de ses devoirs. Elle avait fait un choix, elle avait résolu son dilemme en faisant ce qu’elle faisait le mieux, combattre, non sa nature mais son ennemi.
La brune aux yeux céruléens en était donc à manger pour éviter d’avoir à parler, mais elle écoutait attentivement. Il fallait espérer que Dovan ait raison, et que son frère soit mort lors de la prise de la ville, c'était là une mort des plus honorable et rapide, bien mieux que le sort réservé aux prisonniers, quand à sa sœur… Elle préférait ne pas y penser. Heureusement, la guerre, la vraie, les batailles à venir et les stratégies martiales reprirent rapidement le dessus pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Mais le ton se fit plus acerbe et Mina prit congé. Argella d’un signe de tête lui donna l’autorisation de sortir, mais elle retint un soupir déçu car la soirée prenait une drôle de tournure. Elle espérait que la jeune Swann reviennent pour la suite, elle l’aurait bien accompagnée dehors, mais en pleine réunion stratégique et en plein dîner qu’elle présidait, elle ne pouvait pas. Au pire, les restes seraient partagés avec quelques soldats, mais son absence serait pesante pour la Reine. Peut-être Aylan aurait-il une réponse à la question de Dovan, il fallait l'espérer pour que la conversation puisse continuer. Elle renchérit néanmoins, désirant connaître l’avis des capitaines en présence.