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Charlie Hunnam est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6649-cregan-beast-of-the-rills#187454"><span class="Gp_Nord">Cregan Ryswell</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Nord">Cregan Ryswell</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Sire des Rus - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6649-cregan-beast-of-the-rills#187454">Personnage Inventé</a>

LIEU

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u670"><span class="Gp_Nord">Cregan Ryswell</span></a> se trouve à <span class="Gp_Nord">Winterfell</span>

Il est certain, d’après les primes vagissements de Cregan, qu’il vivra une enfance heureuse ; aîné d’une fratrie qui accueillera successivement trois autres mouflets braillards, disposant de parents aimants et disponibles – bien que d’un père chenu qui ne verra sans nul doute jamais son héritier devenir homme. Des jours qu’il se remémore encore aujourd’hui avec une douce nostalgie, presque amère de ne plus pouvoir qu’effleurer ces réminiscences de son esprit, sans pouvoir les revivre à jamais. Les trois frères se suivent de quelques années seulement, ce qui leur permet de tisser des liens forts, saupoudrés çà et là de la jalousie de ne pas être l’héritier de la part des deux cadeaux mais aucune animosité véritable ni fratricide à l’horizon. Les mestres ont souvent dit de Cregan qu’il est centaure ; ils n’ont pas réellement tort. Le bambin est à cru sur un étalon avant de savoir marcher et il semble être nanti de cette étrange inclinaison de l’âme qui le fait comprendre l’animal et se faire comprendre de lui. Les rênes et les éperons deviennent bien vite des accessoires secondaires ; sur ses favoris, sa voix lui suffit bien souvent.
Et pour ces trois lascars baroudeurs, quel terrain de jeu plus propice que les vastes étendues des Rus ? Cregan en a exploré chaque recoin, se faisant voir de tout un chacun, s’évertuant à se faire aimer du petit peuple, n’hésitant pas à partager leur repas et faire étalage de son humour graveleux, qui remporte un franc succès auprès des soldats de son père. Hélas, la tragédie ne tarde pas à barioler de son ignoble pinceau un canevas aussi idyllique ; le seigneur Ryswell s’éteint à soixante-ans, laissant derrière lui quatre enfants, dont l’aîné a seulement dix ans et la cadette un an seulement. À dix ans à peine, donc, Cregan devient Seigneur et suzerain des Rus, va ployer le genou devant le terrible Roi du Nord à Winterfell. C’est à cette époque que les choses s’enveniment et que les querelles intestines foisonnent ; bien que dame sa mère soit officiellement sa régente, son oncle paternel cherche à grappiller le plus de pouvoir décisionnel possible, arguant qu’il s’agit là du fief de ses aïeux et qu’elle n’y est qu’étrangère. Pour dissiper les tensions et jeter un os au dogue aux dents longues, il est convenu que Cregan va servir d’écuyer à Boremund Ryswell, ce qui lui permet d’avoir la main mise sur l’éducation martiale du jeune lord, ainsi que de lui forger des ides préconçues sur comment ‘’un véritable seigneur nordien ‘’doit agir. Le poulain trouve ça déjà gros ; lui qui est chevalier et révère les Sept au lieu des dieux anciens du Nord. L’inimitié se distillera peu à peu au travers des années et contaminera même les relations qu’il entretient avec ses cousins. Le clan Ryswell est fracturé, les deux branches d’un même arbre s’affrontent pour ne pas concéder plus de terrain à l’autre. Ce sont des années moins agréables que les précédentes, Cregan trouve pourtant le temps pour s’évader longtemps avec ses frères sur leur territoire mais ils deviennent peu à peu des hommes et leurs appétits changent. Vêtus de bure supposée les rendre incognito, il n’est pas rare de les trouver fins saouls à brailler des chansons paillardes, tout en courant le cotillon dans une auberge de village quelconque. Ces vices véniels ont au moins un avantage ; l’oncle et la mère s’allient alors pour les foudroyer d’une mercuriale aux proportions bibliques. Qu’importe, le petit peuple les apprécie et les soldats aiment quand leur seigneur ne fait pas la pimpousée.
Son calvaire expire à la majorité, il devient seigneur de son plein droit à seize ans et est adoubé – presque de mauvaise grâce – par son oncle. Cregan prête une oreille attentive à ses frères, sœur et mère, se sachant encore jeune et inexpérimenté mais écarte volontairement son oncle. Son premier désir, une fois officiellement intronisé, est de se marier ; caprice qu’on lui exauce bien vite et on lui dégote une Overton à prendre comme épouse. S’étonnant lui-même, il en tombe bien vite amoureux et la chérira pendant les quelques années que les dieux leur ont données. Dans la première année, elle lui donne un fils mais l’exploit est trop pour elle et la terrasse ; le lord est presque coupable de se sentir si heureux en pressant ce chérubin braillard contre sa poitrine alors que sa belle vient d’expirer. Toutefois, pour honorer sa mémoire, il décide de ne plus jamais se marier, sa descendance étant assurée. Un pari de sot, comme bien on le verra.
Après la tragédie familiale, c’est la guerre qui frappe à la porte du Nord et les Ryswell répondent présents, se chargeant principalement de repousser les incursions fer-nées qui gangrènent les côtes. Cregan se bat comme dix diables et si ses bottes à l’épée n’ont rien d’extraordinaires, c’est bien un arc en main et en selle qu’il brille, criblant sans sourciller ses adversaires, si bien que ses hommes le nomment bien vite Crèvecœur, éloge à son adresse au tir. Ce sont cinq longues années de guerre qui l’auront changé et tué le garçon jovial qu’il était ; il est désormais plus froid, rancunier, brutal et sévère dans ses exactions ; il ne fait que peu souvent des prisonniers.
Une fois la paix revenue, Cregan tourne enfin son regard vers ce chérubin qui lui aura tant coûté ; il est véritablement la prunelle de ses yeux et la complicité crève les yeux. Il deviendra son page, puis son écuyer, ombre perpétuelle du père. Il grandit vite et est la perpétuelle fierté de son père ; à ses premières passes d’armes, on prédit qu’il serait l’une des plus lames plus fines du Royaume, éminemment plus mortifère que celle de son géniteur.
Lorsque les sauvageons déferlent sur le Nord, Cregan et ses frères répondent bien évidemment présents au cri de ralliement. Ce sont de nouveaux affrontements féroces, de longue haleine, qui éloigne encore un peu plus le sire des Rus du droit chemin pour l’amener sur les méandres de la brutalité animale. Il se bat férocement et parvient à se forger un nom, il gagne au front peu à peu le respect des autres seigneurs nordiens, et de nouveaux frères d’armes. De là, Cregan a l’impression que chaque journée est la redite de la précédente, des campagnes interminables, toujours l’odeur du sang et de la mort qui poisse l’air, les moribonds qui implorent la Mère-D’En-Haut, les charognards et les frères d’armes tombés. Jusqu’à la bataille de Buron. Même l’imagination du gamin qu’il fut jadis n’aurait pu élaborer pareil champ de bataille, une véritable boucherie, un édifiant charnier, où tous combattants couverts de boue et de sang ne savent plus guère s’ils donnent dans la couenne d’ami ou d’ennemi. Cregan n’est certain de la position que d’un seul être, en dehors de lui-même ; son fils. Quand il voit la mêlée se refermer sur la chair de sa chair, il a beau se débattre avec l’énergie du désespoir, avec l’ardeur du condamné, avec l’impavidité du lion ; il a beau frappé d’estoc, faire siffler l’acier, manier sa lame avec la brutalité d’un boucher, implorer tous les démiurges qui seraient prêts à l’écouter, il sait que tout ça est en vain, car il a vu le fils tomber, mais quel genre de père serait-il s’il n’essayait pas ? Après avoir brisé une dizaine d’âme, il parvient finalement à la prunelle de ses yeux, un bambin à peine, écuyer qui rêve d’éperons, fracassé dans une armure trop grande pour lui. Il tente d’expectorer quelques derniers mots à l’adresse de son père, à qui il tient la main mais seules parviennent des gerbes de sang et des gargouillis inquiétants. Les paupières se ferment et mais le cœur de son petit bat toujours, il en est certain; si ce n'était plus le cas, le palpitant du paternel se serait arrêté aussi, à n'en pas douter. Le corps frêle et meurtri est emmené rapidement par une partie de ses hommes vers l'arrière. Lui ne peut quitter sa position.
Quand la frénésie l’abandonne, le sire des Rus est couvert d’hémoglobine des pieds à la tête, il a le regard hagard et se sent vide. Lorsqu’il sort de sa frénésie, le jour est perdu, il a été promu commandant général des Roches et du Sud. Tout ça n’a plus d’importance. Pour ne pas craquer le Ryswell se raccroche à cette maigre consolation : son fils s'est battu avec bravoure sur le champ d’honneur, défendant en héros la plus noble des causes : l’empire naissant. Il poursuit la campagne, pour l'honneur de son roi et de son empereur, mène ses hommes comme lui dicte son devoir mais son feu s'est éteint, il n'est guère plus que le spectre de lui-même, bien qu'il grime son chagrin en bonhomie à toute épreuve, s'inquiétant perpétuellement de l'état de son héritier.

Quelques jours plus tard, les mestres lui font un constat doux-amer: son enfant survivra mais en portant des séquelles. Notamment, une patte qui ne se remettra jamais complètement, ayant été réduite en charpie et les bruits soudains et le fracas des armes semblent lui conférer des crises d'angoisse inquiétantes.