Sujet: Animations Mestres de Westeros : Les votes! Dim 5 Jan - 11:29 | |
| Ecrire le futur de Westeros! Après les propositions, les votes! Vous trouverez chacun des textes à la suite, sans indication de son rédacteur pour ne pas vous influencer. On laisse les votes ouverts jusqu'au 12/01, peut être avec une petite rallonge on verra bien. On vous rappelle que le vainqueur verra sa chronique rejoindre l'histoire officielle du forum, mais tous auront une récompense Vous pouvez signaler à la suite quand vous avez voté pour qu'on ai un peu une idée de la participation - Texte 1:
L’Éveil de la Harpie
Mantarys était une cite du passé. Jadis capitale de la prospère province du Nord de la Valyria, elle avait longtemps conservé une place de carrefour commercial et stratégique qui lui avait valu le surnom de Perle Mauve chez les peuples soumis au joug valyrien. Malgré le Fléau, la cité perdura. En les temps actuels, personne ne se souvenait du surnom de la Mantarys d’antan. Sise sur l’ancienne grande voie valyrienne du nord, désormais connue sous le nom de route des démons, la cité violette vivait dans son passé. Des quartiers entiers de la ville étaient en ruines, et la population évoluait au milieu de palais en ruines et de grandes places recouvertes de bidonvilles. Ses grandes murailles, du même style que le rempart noir de Volantis, s’étaient effondrées voilà des décennies et les quelques pans de murs qui restaient debout trônaient, tels des moignons arrogants au milieu des grands hôtels particuliers déserts. En réalité, la ville s’était recroquevillée sur son centre, autour du palais de l’Archonte de Mantarys. Les remparts valyriens d’avant le Fléau protégeaient une zone bien trop vaste pour le peu d’habitants qui étaient restés. Une petite enceinte faite de gravas consolidés de mortier faisait office de nouvelle muraille, haute d’à peine trois mètres, destinée à protéger Mantarys – toujours commerçante – d’incursions de pillards, ou des sauvages Dothrakis. Quant à la population, elle semblait victime d’une malédiction. Les descendants de seigneurs dragons et autres notables valyriens ayant survécu au Fléau avaient souhaité opérer la même politique que leurs lointains compatriotes Targaryen. Le Sang Ancien devait rester pur. Les mariages consanguins et entre grandes familles s’étaient généralisés et étaient devenus la norme jusqu’à devenir une spécificité locale que même le petit peuple avait adopté. En conséquence, la cité était réputée être peuplée de monstres difformes cumulant les tares génétiques : pieds bots, bec-de-lièvre, bossus, stériles, siamois, ou simplement très, très laids, les Mantaryens étaient les restes dégénérés de leur ancien empire. Ils pouvaient se targuer d’avoir le sang le plus pur, ils n’en restaient pas moins repoussants. Chaque année qui passait voyait donc le commerce se détourner de Mantarys au profit de ses deux voisines plus ouvertes sur le monde : Tolos et Elyria.
Pourtant, la cité mauve gardait malgré tout une importance stratégique que le Nouvel Empire de Valyria semblait avoir oublié : elle contrôlait la route des démons, toujours et encore. L’Archonte actuel, Valyrion Sannaeron, lui, n’oubliait pas l’héritage ancien de Valyria. Il refusait toute autorité de cette ancienne colonie qui bafouait l’héritage de la cité-dragon. Jamais aucun ambitieux n’avait osé se couronner empereur du temps des Possessions. L’humiliation venant du fait que Volantis n’avait jamais daigné envoyer une simple ambassade pour proposer à Mantarys de lui prêter allégeance. La cité avait été oubliée. Il était vrai que la route des démons était difficilement praticable entre Mantarys et Volantis, mais l’Archonte ne décolérait pas : sa cité était sans âge, bien plus ancienne et vénérable que la jeune catin de l’embouchure de la Rhoyne.
A l’Orient, pourtant, était un homme qui n’avait pas oublié ce détail. Grazdan le Jeune, tel qu’on le surnommait, avait pris le pouvoir en Nouvelle-Ghis peu après la proclamation du Nouvel Empire. Si les restes de l’empire ghiscari avaient retrouvé leur indépendance avec joie après le Fléau, ils n’avaient jamais cherché à prendre leur revanche. Les Cités Libres – anciennes Possessions de Valyria – n’étaient pas la cible directe de leur vindicte et elles étaient bel et bien hors de portée depuis que la route des démons n’était plus entretenue. Surtout, les cités dorés d’Astapor, Yunkaï et Mereen n’étaient plus portées sur la guerre. Le commerce des esclaves, notamment avec Volantis, fonctionnait bien et les Maîtres n’avaient guère de raisons de vouloir changer cet état de fait.
Jusqu’à la proclamation du Nouvel Empire.
Soudainement, un vent d’inquiétude avait soufflé sur les grandes et anciennes familles ghiscaries. Et si Volantis cherchait véritablement à reforger l’empire des Possessions dans sa globalité ? Alors, quand serait-ce le tour des territoires de Ghis d’à nouveau subir le joug draconique ? Mois après mois, les cités esclavagistes avaient accueilli avec toujours plus d’inquiétude les nouvelles provenant de l’ouest. Lys, Myr, Tyrosh, Pentos, même Braavos étaient tombées sous la puissance des armées volantaises. La chute de Lorath, loin au nord, avait était la dernière à parvenir dans la Baie des Serfs. Pourtant, il en était pour trouver que cela était bon pour les affaires. On avait l’habitude de traiter avec les grands de Volantis. Qu’ils conquièrent le continent ne ferait qu’accroître la demande en esclaves. Pourtant, Grazdan le Jeune – roi de Nouvelle Ghis – avait convoqué une rencontre face aux ruines de la grande pyramide de l’Ancienne Ghis. Quatre flottes battant tous des pavillons où trônait fièrement la Harpie s’étaient retrouvées au large de l’ancienne capitale de leur empire commun. Le roi de Ghis n’avait pas demandé l’allégeance directe des autres cités de la Baie des Serfs. Il avait proposé une coalition en mettant le doigt sur une nouvelle que les autres n’avaient pas encore eu. Le Dragon renaissant avait mis pied sur les terres du crépuscule : Westeros. La nouvelle avait terrifié les ghiscaris. Le continent de l’ouest était réputé riche et peuplé. Le nouvel empereur de Valyria trouverait désormais ses esclaves là-bas, ils en étaient tous convaincus. Le commerce péricliterait et les descendantes de Ghis s’effondraient sur elles-mêmes ou pire, subiraient une nouvelle fois la conquête.
Les quatre cités avaient signé le Pacte de la Harpie, se jurant mutuelle assistance et soutien inconditionnel tant que leurs intérêts ne seraient pas assurés. De l’île de Nouvelle-Ghis étaient parties ses légions redoutables, prenant la mer en une grande flotte de galères aux voiles rouge et or, tandis qu’Astapor convoquait ses immaculés. Mereen rassemblait en son port, le plus important de tous, une immense flotte de navires de guerre et de bâtiments marchands réquisitionnés pour être armés. Cette armada aurait pour but de bloquer toute incursion au sud de la péninsule brisée de Valyria et, à terme, de potentiellement jeter le blocus devant Volantis. En quelques semaines, une grande armée de légionnaires libres de Ghis, d’immaculés d’Asatapor et de soldats esclaves de Mereen vinrent former une grande armée qui se mit en marche vers sa première destination : Mantarys. Quant à Yunkaï, plutôt versée dans les arts de la séduction, elle envoya de splendides ambassades à Qarth, à Norvos et à Qohor pour s’attirer leurs bonnes grâces et préparer, le jour venu, une invitation à rejoindre la coalition. Certaines rumeurs mentionnèrent même des envoyés vers les multiples royaumes de Westeros, l’empire de Yi Ti et la lointaine Ybben. D’autres, stipulèrent que Yunkaï avait fait promettre dix mille esclaves de lit par an pendant dix années et droit au pillage à tout seigneur dothraki se joignant à eux. Enfin, certaines clamèrent même que les Maîtres avait récupéré des dragons de la part de la lointaine Asshaï et que les seigneurs des ombres commanderaient un nouveau Fléau sur l’arrogante cité de Volantis.
Une fois la cité mauve sécurisée et fortifiée, Grazdan le Jeune avait l’intention de jeter ses flottes sur Volantis et d’encercler complétement la ville. Lorsque tomberait la capitale du Nouvel Empire, la revanche serait totale et le roi de Nouvelle-Ghis ambitionnait d’unir sa coalition en un nouveau royaume dont la proclamation serait faite depuis le palais impérial de Volantis. La Harpie venait de déployer ses ailes, avec une millénaire volonté de revanche.
- Texte 2:
Alliances d’hier et d’aujourd’hui Le soleil se levait doucement et baignait de sa douce chaleur le Lac de la Dague. Des navires descendaient les bras de la Rhoyne. Certains venaient de la Noyne alors que d’autres venaient de la Qhoyne. A leur bord, les hommes portaient cottes de mailles et maniaient arcs et flèches. Les deux troupes finirent par se rejoindre alors que les deux affluents de la Rhoyne se rejoignaient. Les navires de Norvos et de Qohor s’alignèrent pour faire face à la brume. Malgré le soleil qui montait à l’horizon, elle masquait encore et toujours l’autre bord du Lac. Et soudain, les navires Volantins firent leur apparition. Les flottes se faisaient face et finalement le cor sonna le début de la bataille. Le choc des navires les uns contre les autres, les flammes léchant les mâts et dansant à la surface du Lac offraient un étrange et effroyable spectacle au voyageur qui remontait la Rhoyne ou naviguait vers son Delta. A la mi-journée, un nuage noir passa au-dessus du Lac et une... deux... trois gouttes puis des trombes d’eau vinrent à déferler sur les deux flottes ennemies. Comme si le ciel pleurait déjà le drame qui se jouait et qui prendrait fin. La pluie ne cessait pas et… un clignement des yeux la fit s’arrêter. L’homme s’éveilla et s’essuya les yeux. Il s’étira et sortit finalement de son lit. Un rêve, ce n’était qu’un rêve et pourtant, il semblait bien réel. Un message du passé que l’homme qui faisait parti de l’ordre des Prêtres à Barbe de Norvos prenait très au sérieux. Si au sérieux qu’il ne put faire autrement que d’en parler à ses compagnons.
La Bataille du Lac de la Dague n’était pas n’importe quelle bataille. Elle avait vu s’affronter la flotte coalisée de Norvos et de Qohor et la flotte de Volantis. A l’issue de la bataille lacustre, Volantis n’était plus maître de cette partie de la Rhoyne. Les Cités Libres de Norvos et de Qohor avaient su faire front pour se libérer. Et cette fois encore, l’homme en était persuadé, la vieille alliance devait renaître. L’ordre des Prêtres à Barbe, chef religieux de la Cité Libre de Norvos rencontra les magistrats de Norvos pour décider de la marche à suivre. Le Tigre de Volantis avait déjà conquis trop de Cités et seules Norvos et Qohor résistaient encore. Les magistrats de Norvos abondèrent dans le sens des Prêtres à Barbe. Norvos et Qohor devaient faire front ensembles, comme elles l’avaient fait jadis. Et ce serait les Prêtres à Barbe qui iraient conclurent l’alliance prometteuse d’avenir avec les adorateurs de la Chèvre Noire. Une petite délégation de Prêtres à Barbe parti alors vers la Cité Libre de Qohor. Ils y parvinrent après avoir pris la Noyne et rejoint la Qhoyne en passant par le Lac de la Dague. Les hommes firent une prière à l’attention des hommes tombés au combat il y a des siècles de cela.
La discussion entre les Prêtres à Barbe et les adorateurs de la Chèvre Noire fut houleuse. Comment pouvait-il en être autrement alors que les deux ordres religieux se détestaient. Mais les circonstances ne pourraient souffrir une mésentente. L’heure était grave. Le Tigre de Volantis n’était plus en Essos depuis des mois. Il avait répondu à l’appel de la princesse de Dorne et il était temps que les vieilles alliées s’organisent. Les Prêtres à barbe et les adorateurs de la Chèvre Noire finirent par s’entendre et par conclurent une alliance. Un blocus commercial sera mis en place à partir du 10ème mois de l’An 1. Tout navire en provenance du Sud du Lac de la Dague serait intercepté à hauteur de Ny Sar et de Ar Noy. Le champ Dorée serait contrôlé par 300 Immaculés de Qohor et feraient main basse sur toutes denrées destinées aux Citées Libres des côtes comme Braavos et Pentos. Une fois cet accord scellé, les Prêtres de la Chèvre Noire proposèrent d’aller négocier une alliance avec les Dohtrakis qui avaient toujours cherché à envahir Qohor, chose qu’ils n’avaient jamais réussi à faire. Cette possible alliance avec les Dohtrakis serait essentielle pour combattre le Tigre de Volantis au sein même de ce nouvel empire qu’il cherchait tant à fonder en Essos.
Une dizaine de prêtres de la Chèvre Noire partirent de Qohor en direction de l’Est et de la Mer Dohtrak. A leur tête, Denyo, le plus vieux des prêtres de la Chèvre Noire et ses compagnons n’étaient guère plus jeunes que lui. Le choix avait été fait avec sagesse. C’était parmi les plus anciens que ceux composant la petite délégation avaient été choisi. Certes leurs connaissances étaient immenses mais ils n’étaient plus l’avenir de Qohhor contrairement aux nouveaux membres de la congrégation. Et puis la route n’était pas sûre, les voyageurs pouvaient tomber entre les mains d’un Khalassar ce qui ne tarda d’ailleurs pas à arriver. Les Dothrakis n’étaient pas vraiment en bon terme avec les prêtres de la Chèvre Noire et le groupe fut capturé par un Khalassar. Les prêtres n’offrirent qu’une maigre résistance. Le regard de Denyo en disait long à ses compagnons. C’était un des moyens leur permettant d’entrer facilement dans Vaes Dothrak. Vaes Dothrak, la ville des Dothrakis, le petit cortège entra par la Porte du Cheval dont les sabots joints des deux statues monumentales forment une ogive. Le Khal déposa les armes comme le voulait la coutume et entraîna les Prêtres de la chèvre Noire jusqu’au Dosh Khaleen. Denyo entra dans la salle et s’inclina devant la doyenne du Dosh Khaleen, Mysaria. « M'athchomaroon* ! » fit respectueusement Denyo en relevant la tête. Et la vieille femme ne tarda pas à lui répondre. « Athchomar chomakea* ! » Puis Mysaria ajouta « Nevasoe Shafka* ! » en accompagnant ses paroles d’un geste ample de la main et en désignant les tapis disposés au sol. Les prêtres ne se firent pas prier et abondèrent dans le sens de la proposition qui n’en était pas vraiment une. Denyo commença alors par expliquer le but de leur venue jusqu’ici. La doyenne ne sembla montrer de réelles réactions que lorsqu’il mentionna le Tigre de Volantis. Une lueur passa dans son regard et elle se leva. Les anciennes Khaleessi prirent congés des Prêtres et ne les retrouvèrent qu’à la nuit tombée. La doyenne entendait les avertissements des Prêtres mais si les Khalassar devaient agir, ils ne le feraient qu’après interrogation du Ciel et de leur dieu. Ce que firent les anciennes khaleessi et plus particulièrement leur doyenne qui, au bout d’un moment souffla. « Anha tihak rachel. Anha tihak Dothraki anhasat arakh*. » fit-elle d’une voix roque.
Il n’en fallut pas plus pour les Khals présents. Ils désignèrent rapidement l’un des leurs et son Khalssar pour raccompagner à Qohor les adorateurs de la Chèvre Noire. Le Khal délivrerait alors en personne la promesse d’alliance et de soutien que formula la doyenne du Dosh Khaleen, reprise par les Khals et les autres veuves du conseil. Les Dothrakis marcheront aux côtés de Norvos et de Qohor pour combattre la puissance du Tigre. Et ils marcheront en premier vers Lorath, dernière cité à être tombée aux mains du Tigre. Certes, la présence du Tigre serait encore très forte, mais les Lorathis n’étaient pas encore habitués à la présence des hommes du Tigre et en plus elle était une des plus proche des deux autres Cités Libres.
* M'athchomaroon : Bonjour * Athchomar chomakea : Bienvenue * Nevasoe Shafka : Asseyez-vous * Anha tihak rachel. Anha tihak Dothraki anhasat arakh : je vois le Tigre. Je vois le peuple Dothrakis aiguiser ses armes.
- Texte 3:
Les bottes martelaient le sol poussiéreux de l'est du monde avec une régularité de métronome témoignage d'une discipline sans faille acquise tant par l'entrainement que l'expérience sanglante d'une conquête méthodique et brutale. Cuirasses et armures étincelaient sous les assauts mordorées de l'astre flamboyant lustrées comme pour une parade. Si, les conditions climatiques éprouvantes rendaient la marche plus éreintante encore ces hommes durs rompu à la bataille ne le montraient guère. Casques côtoyant heaumes masquaient les visages aux regards graves. Peu de bruits au sein de cet ost impérial si ce n'étaient ceux des sabots des chevaux rythmant le chemin de leurs empreintes solides. Cependant, les éléphants représentaient la plus grande source de nuisance sonore à des kilomètres à la ronde. Les pachydermes barrissaient avec un entrain inaltérable et ce en chœur à l'instar d'une tribu fraternelle. A la tète des immenses colonnes soulevant des nuages de poussière ocre et brulante se trouvait un des généraux les plus chevronnés du diadoque disparu. Ezyllio Demestris frère ainé du maitre de cavalerie du même nom ayant probablement perdu la vie de l'autre coté du détroit au service de leur empereur était un homme de confiance de Cleitos Caradreon. Fait expliquant en partie seulement le nombre formidable sous son commandement. Car, si des myriades de légionnaires scandaient son patronyme avec une intensité frénétique c'était parce qu'il avait mérité chacun de ses galons d'officier. De la prise de contrôle de Volantis au nez et à la barbe de la faction des éléphants à la conquête des cités libres en passant par la sécurisation de la bordure septentrionale face à la menace des sauvages et impitoyables Dothrakis.
Une menace qui s'avèrerait plus préoccupante que jamais à présent que le Nouvel empire Valyrien apparaissait ébranlé, vacillant pis vulnérable. La première puissance Essossienne soumise à l'incertitude et le doute quant à la pérennité de sa propre existence. Du moins, ce devait ètre ainsi que le régime paraissait aux yeux de ses innombrables détracteurs et ennemis. Foutaises que tout ceci dans l'esprit du général comme de sa garde rapprochée. Oh bien évidemment sédition, soulèvements, instabilité et trahison née de l'ambition incarnaient autant de faces d'une même bête mais le chaos ne saurait triompher tant que des compagnons de la première heure du diadoque respireraient et trouveraient assez de force et courage en eux pour préserver l'œuvre sacrée des héritiers de Valyria. Tous les obstacles seraient surmontés. Toutes les menaces annihilées. Nulle autre place envisageable que celle de la tète de la vaste armée. Point besoin d'éclaireurs ni d'escarmoucheurs pour protéger les colonnes s'étendant sur des kilomètres. Essos resterait le domaine de Volantis quoi qu'il en coute. Et cela, la cité de Pentos autrefois richissime et influente allait devoir l'accepter peu importe la nostalgie d'une gloire éteinte. Les murailles colorées apparurent dans le lointain. Un sourire sévère se dessina sur les lippes directrices. Il fallut encore trois heures avant que les légions n'atteignirent Pentos. L'arrivée fut compliquée et se déroula sous de bien sombres auspices.
Les Pentoshis étaient des gens fiers et la chute du Tigre à Westeros était source de beaucoup d'espoir. Le ressentiment éclata ainsi au grand jour entretenu par les grandes familles patriciennes depuis l'annonce de la disparition du commandant. Les troupes furent reçu plus que fraichement à coups d'injures, de fruits pourris, de mépris et d'insubordinations. La tension latente confinait à la tempête précédant l'explosion. Les légionnaires durent se voir férocement tenu en laisse pour ne pas laisser se déverser une rage sur la populace irrespectueuse. Les cantonnements furent sécurisés avec une maitrise admirable et un acharnement relevant de la paranoïa. Des patrouilles furent organisées et la cité quadrillée. Le couvre feu sembla fonctionner durant quelques heures alors que les ténèbres s'épaississaient. La gibbeuse pleine et entière distillait ses rayons pales et nacrés sur les pavés à peine réparés de la précédente bataille s'étant achevée par un saccage. Ezyllio estima envisageable que la démonstration de force suffise à elle même là ou ses officiers se figurèrent qu'un peu de sang serait nécessaire pour remettre la ville dans le droit chemin. Les lieutenants gagnèrent le pari hasardeux. Les locaux se firent insurgés motivés par la perspective d'arracher leur indépendance à la sueur de leur front. Inacceptable pour les Valyriens. Cela commença par des assassinats de soldats en mouvement, des embuscades au coin des ruelles. Les Pentoshis usant de leur connaissance de leur cité pour frapper vite et fort avant de disparaitre.
Encouragés par l'apparente nonchalance des occupants, une émeute se déclencha trouvant racine dans l'arsenal chez les marins puis se propagea aux anciens gardes ayant été remplacés suite à la conquête. Les couches populaires se convertirent en masse à la révolution naissante pilotée en sous main par la noblesse marchande. Le général laissa le chaos s'installer et s'emparer des esprits. La nuit flamba de violence et de trépas jusqu'à ce que les légions cessent de se contenter de se défendre sur le pas de leurs casernes. Les soldats ne firent aucune distinction et souillèrent leurs glaives et lances du sang dela foule. Carreaux et traits fondirent sans pitié aucune sur lez belligérants. La cavalerie piétina des centaines de fuyards sabrés et transpercés sans ménagement. Le pourpre impérial se mêla au sang des martyrs tandis que la garde d'élite du général Demestris envahissait les demeures des notables et mit le feu à une partie d'entre elles tout en exécutant des familles vieilles de plusieurs siècles mettant fin à d'illustres lignées. Lorsque l'aube se présenta pure, solaire, lumineuse et salvatrice des cadavres jonchaient toute la cité. L'ordre régnait partout de même que la terreur. Le prix de l'ordre ou le cout du chaos ? La prise de l'empire tenait bon.
- Texte 4:
Le soulèvement de Braavos
Valyria ? Les esclaves qui, dans le sang et les larmes, s’étaient libérés du joug des maîtres de l’antique Valyria étaient tombés aux mains de celui qui s’en revendiquait comme l’héritier. Cleitos Caradreon surnommé le Tigre de Volantis était un conquérant ambitieux, et il ne s'était pas arreté aux anciennes posséssions, ni même au continent Est. Un coup du sort, une mauvaise blague des Dieux pour les femmes et les hommes de la cité la plus libre d'Essos. Mais les Braavosii n’avaient pas dit leur dernier mot, depuis plusieurs mois, la cité préparait sa rébéllion. Des Maitres étaient assassinés, des esclaves executés, en nombre, pour l'exemple. Des représailles où la souffrance était scénarisée et les morts les plus atroces et longues se succédaient afin de marquer les esprits et de calmer les ardeurs. Il y eut un temps d’Accalmie durant lequel, la populasse sembla avoir été réduite au silence et à l’inaction.
Mais même la peur la plus profonde ne saurait étouffer le souvenir de la liberté. Dans les égouts, dans les ruelles, dans les caves, la révolte grondait dans les coeurs, brûlait dans les prunelles et se répandait en silence. Telles des fourmis, ou plutôt des rats, invisibles sous la terre, dans les canaux brumeux à la nuit tombée, bravant le couvre feu, résistant aux supplices, rusant pour éviter les maîtres. Des traîtres honnis, qui en ralliant le Diadoque de Valyria, se fourvoyant avec l'ennemi esclavagiste, s'étaient assuré un avenir prospère et sûr. Pas si sûr, non, ceux qui s'étaient opposés à l'armée de Volantis et en avaient payé le prix ne laisserait pas les opportunistes s'en sortir à si bon compte. Ils préparaient le grand soulèvement, amassant des armes, des hommes, des femmes, même des enfants, partisans de se battre pour retrouver leur liberté comme leurs ancêtre de jadis. L’esclavage venu, une fois de plus, du sud ne leur avait pas fait oublié leur histoire, ni le goût de la liberté. Et la mort, aussi longue et douloureuses soit elle n'était que le prix à payer pour leur grand dessein. Une libération en soi, pour certains.
Or, le Tigre et une bonne partie de sa flotte était partie conquérir Westeros, et l’information de sa défaite dans le sud face aux flottes coalisées était arrivée à Braavos et avait mit le feu aux poudre, ou plutôt cela avait été le point de départ d’une véritable organisation pour mener la révolution. D'autant plus qu'un homme venu de Westeros les avaient informés de sa cuisante défaite face au Bief. Il prétexta être venu pour informer le gouverneur de Braavos des difficultés rencontrées par Cleitos Caradreon dans le sud au nom de l'héritier de Valyria. Mais il fournissait une aide précieuse aux rebelles, détournant l'attention du gouverneur et de ses capitaines, leur donnant l'emplacement des réserves d'armes et leur permettant d'y accéder. Dans la demeure du Noir et du Blanc les dons se multipliaient pour que le Dieu multiface délivre le Diadoque et les maîtres de leurs pêchers en leur faisant le cadeau de la mort. Certains même donnaient leur propre vie dans ce but, sur les échafauds ou au bord du bassin de liquide sombre. Avec toutes ses vies données en son nom, la dette était payée, et avec tous ses corps à soigner, les prêtres et les acolytes avaient bien du travail et dans ce lieu calme et silencieux, il régnait une sorte d'agitation étrange, comme sous-jacente, invisible au commun des mortels, mais évidente pour les sans visages. Ils allaient jouer un grand rôle dans les prochains événements, mais bien sûr, ils resteraient invisibles, méconnaissables. Nul ne saurait qui était mort par leur main et ils ne prenaient aucun parti, comment l'auraient-ils pu puisqu'ils n'étaient personne. Valar Dohaerys. Valar Morgulis.
La nuit tombait sur la ville qui s’endormait doucement, même les petites vagues des canaux semblaient se faire plus douce et la brume jetait un voile de mystère sur la cité dominée par le Titan. C’est alors que dans les Maisons, les esclaves qui avaient cachés lames et outils attaquèrent, tuant les maîtres et les gardes qui tentaient de les défendre, tombant par dizaine pour leur liberté. Parfois une famille entière de maître s'eteignait sans un bruit avant même que leurs esclaves arrivent, comme happés par une mort soudaine. Parfois, c'était une troupe de rebelles qui glissaient d'un toit ou un garde qui semblait dormir paisiblement, mais dont les yeux étaient vides. Des cris reveillèrent ceux qui dormaient, certains esclaves protégèrent leurs Maitres tandis que d’autres se joignaient au mouvement, se libérant à leur tour, dans le sang, dans la peur, dans la panique qui s’emparait de la cité. Une maison prit feu, le maître des lieux étaient bien défendu, mais un rebelle s'empara d'une lampe à huile et la jeta sur un rideau. Un autre fit de même et en un rien de temps, les flammes gagnèrent le toit et bloquèrent toutes les issues, condamnant maîtres et esclaves à mourir ensemble. Le feu se propagea aux maisons voisines et personne ne voulait s'occuper de l'éteindre plutôt que de grossir les rangs de la rébellion ou rejoindre la garde de la cité.
À présent, dans les rues, défilait une nuée d’hommes et de femmes tout juste libérés, et les maîtres de naguère fuyaient vers le quartier du gouverneur. Les rebelles marchèrent sur les prisons et libererent les leurs ainsi que les voleurs violeurs et assassins, qu'importe tant qu'ils se battaient du bon côté. Puis la foule en colère se dirigea vers les demeures du gouverneur de la ville et de ses alliés, les villas les mieux gardées et les plus défendues. Les gardes esclaves se retournèrent contre les soldats libres, mais malgré cela, il fallut du temps et de nombreux morts pour qu’enfin, les portes s'ouvrent.
À l'aube, le gouverneur et ses derniers alliés tomberent aux mains de la rébéllion. Les Fils de Braavos avaient triomphés. Un homme dissimulé sous une capuche et dont le visage était partiellement masqué traversa à la hâte les nombreuses salles du Titan avec un corbeau dans une cage. Il ne rencontra aucune résistance, l'edifice était désormais aux mains de la rébellion et les quelques hommes restés en garde semblaient le connaître et même lui faire confiance. Il monta les marches quatre à quatre jusqu'à la tête du gardien de la lagune où le feu indiquait aux marins l'entrée du port. Il écrivit son message et coula une cire jaune afin de fermer la missive. Le sceau qu'il se dépêcha de remettre dans une poche intérieure révéla un majestueux cerf couronné. Le corbeau s'envola vers le sud et l'étranger redescendit avant de se diriger vers les docks pour rentrer chez lui. Un quartier entier était parti en cendre et un autre était encore en train de se consumer. La ville était plongée dans le chaos, les rebelles les moins disciplinés profitant de la situation pour commettre les pires exactions. Des milliers de corps jonchaient les rues ou flottaient dans les canaux. Mais tout cela n’enlevait rien à la victoire. L'homme semblait satisfait quand une jeune mendiante à qui il était sur le point de donner quelques pièces lui transperca la gorge. C'était pourtant un espion et un tueur aguerri, mais moins qu'elle. Son corps alla donc rejoindre les centaines d'autres qui seraient bientôt amenés dans la demeure du Noir et du Blanc.
Le soleil continua sa marche et remis un peu d'ordre dans la cité, on s'organisa pour éteindre le feu, empêcher les pilleurs de tout mettre à sac, mais dès la nuit suivante le Chaos reprit ses droits. Désormais, il fallait bien quelqu’un pour diriger, pour éviter que cette belle victoire de la liberté ne se termine pas en fiasco. Les chefs de la rébellion furent désignés, mais dans les jours qui suivirent, certains furent retrouvés morts, et seuls trois subsistèrent et formèrent le Conseil de Braavos. Lorsque la nouvelle de la disparition de Cleitos Caradeon et de ses étranges circonstances arriva au Triumvirat, ils se gardèrent bien de divulguer l'information afin de se concentrer sur la reconstruction de la ville et la réorganisation de son économie jadis prospère.
- Texte 5:
La naissance d'une nation
Braavos l'avait jadis prouvé, l'on peut faire feu de tout bois. Peuple d'esclaves, peuple de rien, fuyant le joug de Valyria, ils s'étaient retrouvé, aux confins du monde, dans les vallées secrètes du nord du continent, et là bas avaient bâtis leur cité. Dans l'ombre, doucement, elle avait prospéré, attendant son heure pour se révéler dans toute sa splendeur, devenant soudain une puissance économique et politique majeure du continent.
Cet exemple, sans le savoir, avait depuis attisé les cœurs de tous ceux qui, de toutes les nations, rêvent d'indépendance et de liberté. Ceux-là, les parias, les marginaux, les opprimés, ils avaient regardé vers Braavos et tous un jour s'étaient formulés "pourquoi pas nous" ? Combien de révoltes de par le monde avaient-elles été menées sous l'idéal du titan ? Et combien d'entre elles s'étaient achevées autrement que dans le sang ? Bien peu à vrai dire.
Mais le peuple qui se réunissait à présent sur la petite île de Pierredesang était d'une bien autre trempe que les fuyards de Valyria, les effrayés d'antan.
Ruine, autour d'eux tout n'était que ruine. Dorne en ruine, ruine des cités libres, ruine du Tigre dont les restes de la flotte venaient s'échouer ici et là sur les récifs des degrés de pierre. Mais ont le sait, les ruines sont prospères, et au milieu de ce chaos une nouvelle race d'homme voyait le jour : celle des vaincus, celle des déserteurs, des charognards qui hantent les champs de bataille et qui, pour se racheter un honneur et un avenir, se nomment à présent "pirates".
Tous les stratèges connaissent cet adage : ne jamais acculer complètement un ennemi, car alors, sentant sa fin venir, sans autre échappatoire que la guerre, il la livre avec l'acharnement des condamnés, le désespoir de la mort aux trousses et devient un instant le plus formidable des adversaires. Il en allait ainsi d'eux. Ils ne pouvaient plus rentrer chez eux, leurs maisons avaient brûlées, leurs navires avaient coulé, on les auraient pendu pour désertion, pour l'exemple, pour le plaisir. Ils n'étaient rien et donc devinrent tout. Sur la plage de Pierredesang, ils crièrent "mort aux tyrans", "mort à ceux qui nous ont rejeté" et l'appel, simple et clair, s'embrasa dans bien des cœurs, dans bien des langues.
Combien étaient-ils, au départ ? Un équipage ? Deux ? Mais prospérant sur la lâcheté des hommes et sur leur désespoir que l'on sait infini, bientôt ils furent une flotte, et bientôt une armada. Armada de rien, de cabossés, de coques grinçantes et de mats dématés, armée fantomatiques aux voiles recousues, aux soldats amputés, mais cela ne comptait pas. Car ils avaient aux tripes des convictions neuves et cette idée sublime que pour la première fois, ils se battraient pour eux-mêmes, pour l'or bien sûr et un peu aussi pour la liberté.
Ainsi dans cet âge terrible où les rois se font et se défont, la couronne apparait pour certains comme une antiquité. Qui étaient-ils, ceux là qui rejetaient la féodalité et s'en remettaient non plus aux droits du sang, mais à ceux du mérite, de l'audace et de la cruauté ? Un peuple bariolé de toutes les langues, de toutes les cultures des deux continents, nation de parias et de loqueteux qui vénéraient la ruse et la détermination. C'était la République des Degrés de Pierre, et elle n'avait qu'un seul credo : "La guerre au monde entier !"
- Texte 6:
Les rumeurs allaient bon train à Essos au sujet du Tigre et ses aventures en terres étrangères. Tantôt il était question d’une défaite cuisante, tantôt une affaire de sorcellerie, tantôt une histoire de cœur. En somme il y avait autant de rumeurs que d’hommes à l’imagination fertile ! Cependant, ces rumeurs mettaient à jour certains cœurs.
Les ennemis cachés du Tigre au sein de sa terre natale se réjouissaient de ces nouvelles, quelles soient vraies ou fausses, et complotaient déjà pour prendre leur propre revanche. A l’inverse, les alliés du Conquérant s’agitaient, et tentaient de s’organiser tant bien que mal pour prévenir une quelconque attaque.
Pendant que les hommes organisaient les bataillons, et que les femmes pleuraient leurs pertes, une dame avait un autre dessein : se venger. Sorcière disait-on, mais avant tout fervent sujet du Tigre, elle ne tarda pas à interroger autant de monde que possible pour démêler le vrai du faux. De fil en aiguille, quelques noms ressorts mais tous habitent de l’autre côté d’une mer agitée et furieuse. Elle ne pourrait pas les atteindre directement ou même se rendre sur cette terre inconnue. Sournoise et patiente, une idée morbide germa dans son esprit tortueux.
Une idée à laquelle elle s’attela sans plus tarder et qui nécessita dix jours de préparations et de cuisson. Car oui, sorcière, ses armes n’étaient pas des lames d’acier affûtées mais des potions et elle prenait grand soin de les concocter à point et avec les meilleurs ingrédients. Une artiste noire, une âme diabolique, une cuisinière infernale .. qu’importe les surnoms et sobriquets, la finalité en était la même : elle était dangereuse et il valait mieux l’avoir de son côté que contre soi.
Au terme de ces dix jours, sa petite marmite était remplie d’un liquide brunâtre. Elle en remplit dix fioles, et enterra profondément, dans un lieu inhabité et sec, son ustensile infecté. Ayant pris toutes les précautions nécessaires, rassemblant quelques affaires supplémentaires dans son sac, elle prend route vers les ports pour s’y installer en qualité de marchande. Tantôt diseuse de bonne aventure, tantôt sorcière aux remèdes miracles, elle vend divers services ou produits inoffensifs aux natifs d’Essos. Les jours passent, et qu’importe l’état des finances, elle ne quitte pas le port. Son regard est toujours tourné vers la mer ou vers cette population, à la recherche de figures étrangères. Finalement, au bout de la vingtième journée, le Destin amena à elle ces fameux étrangers.
Ils étaient marchands itinérants sur l’autre continent disaient-ils. Ils avaient juré uniquement allégeance à l’argent et au profit et non à des souverains, assuraient-ils. Ils rencontraient quelques soucis avec leurs bétails et les produits secs qu’ils gardaient en coque, racontaient-ils. Certains membres de l’équipage auraient le mal de mer, ajoutaient-ils. Pour finir, ils devaient prendre la mer dès que possible et par des voies détournées au besoin, terminaient-ils.
Elle écoutait patiemment, dissimulant cette joie mauvaise qui l’animait. Elle leur tendit un premier produit – liquide claire – pour le fameux mal de mer, quelques herbes séchées à brûler pour tuer l’humidité à l’intérieur de la coque et enfin l’une de ses dix fioles de malheur, de couleur brune, pour apporter force à leur bétail – et à verser dans leur eau.
Évidement, elle mentait pour ce dernier point. La fiole en question n’offrait que la mort en issu. Dès l’instant où les bêtes ingurgiteront ce mal, ils tomberont petit à petit malade et mourront subitement. La sorcière avait seulement prié son Dieu que la mort arrivera que tardivement et qu’entre temps la bête sera vendue à quelques paysans, qu’elle sera mangée et que dès lors l’homme serait infesté.
Ses prières eurent une réponse bien différente mais aussi efficace. Les bêtes mourraient une à une en mer, dans ces coques sèches. Le temps que l’équipage arrive, les rats pouvaient faire un premier festin. Rongeurs à la santé de fer, elles mourraient peu et si jamais c’était le cas, leur corps pourrissait dans un sac de riz, de blé ou de seigle ou dans quelques lieux difficiles à atteindre. La maladie finit par se répandre par tous les moyens : les produits secs, l’eau douce, les bêtes et même les hommes.
Certains bateaux échouèrent à arriver à bon port à cause de la tempête, engloutis par la mer. Le mal avait été battu par la force des éléments même.
D’autres furent victime d’une attaque pirate. La maladie se répandait si jamais ces criminels avaient la mauvaise idée de récupérer les produits secs ou bêtes dans leurs galères comme part du butin.
Et puis quelques rares arrivèrent à bon port. Certains capitaines, le cœur fendu, acceptèrent de brûler la galère pour éviter que le mal se répand. D’autres s’y refusèrent, se contentant de tuer les bêtes ou brûler les produits secs.
Sauf qu’ils oublient tous que les rats sont là, et qu’ils ont cette maladie en eux. Se glissant entre les pieds, ils voyagent librement, que ce soit en mer ou en terre. Ils infectent tantôt en mourant et en pourrissant dans des étables ou sacs alimentaires, tantôt en étant le festin de quelques paysans affamés.
Dix bateaux furent la victime de la sorcière. Cette dernière était certaine que sur dix, au moins un arrivera à bon port. Qu’importe que cela prenne une année ou plus avant que le mal n’inquiète des pays entiers, tant que ces impies qui ont mis à mal son souverain puissent ressentir sa colère.
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| Le Cyvosse Chaos is a ladder. Many who try to climb it fail, and never get to try again. Messages : 22596 Membre du mois : 4908 Maison : Je ne sers aucune maison Célébrité : Aucun
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