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 Intense Drill [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 1 Jan - 18:03

Ils transpirent. Ils sont trop forts pour moi. Mais ils suent abondamment. Ils halètent, reprennent leur souffle. Avec Morsure, acier valyrien deux fois reforgé, j’aurais pu les tuer, tous autant qu’ils étaient, avec autant d’aisance que si j’étais simplement parti pour pisser un coup. Cette arme était terrible, rien ne pouvait lui résister. Il ne fallait même pas être bon pour la manier ; il suffisait juste de savoir cogner vite et fort, et de parer. Alors, l’acier ordinaire se brisait ou se fendait à son contact. Lames, casques, hauberts, tout était alors facilement transperçable. Et je ne parlais pas de la chair. Mais je ne pouvais pas m’entraîner avec mes Demalion équipé de pareille arme de guerre ; ce ne serait pas juste, pas plus que ça ne serait utile. Tuer ou mutiler ses hommes les plus loyaux n’avançait à rien. Et je savais aussi que la difficulté était la meilleure des expériences, tout autant que la douleur était une leçon.


Comme cette lame d’entraînement qui me percute violemment l’épaule.


Je grogne et recule sous l’impact alors que les trois guerriers, parés de cuir et de mailles, parvenaient sans peine à m’encadrer. Agiles et prestes malgré leur carrure, ils campaient sur leurs appuis avec toute la souplesse de guerriers habitués à malmener leurs adversaires, à ne montrer aucune pitié. Trois d’un coup, c’était trop pour n’importe qui, à moins qu’il ne s’agisse que de débutants ou que la différence en équipement ne permettait de trop leur en remontrer. J’étais acculé. Le premier, sentant la fin de l’entraînement venir, se fendit vers ma cuisse d’une pointe, et je le cueillais en pleine mâchoire du plat de la lame. Du sang coula, et le second se prit la garde en plein dans le cou, le faisant chuter en grognant et en grondant dans sa barbe, le souffle coupé. Mais le troisième, plus vif et bénéficiant du sacrifice bien involontaire des autres, se jeta sous ma garde et m’adressait un coup du plat de sa lame en plein plexus et je tombais, le souffle coupé. Je cognais plus fort que je ne l’aurais dû pour me dégager, alors que sa lame en combat réel m’aurait sans doute enfoncé le plastron et m’aurait jeté agonisant sur le sol. Vicieux, je cogne dans le bas ventre, et une fois de plus, cette fois en plein menton.


J’en ai mal à la main, tant j’ai pu cogner. Je me relève, en sueur, et bave sanglante au coin des lèvres des coups reçus ; visage cabossé et égratignures marquent ce corps déjà en bien sale état, et c’était de pire en pire depuis des années maintenant. Je reprenais mon souffle, en tapant sur l’épaule l’homme que j’avais malmené. Jamais je ne m’excusais, en tout cas pas pour ça, et pas devant la troupe. La Garde était nombreuse alentours, l’essentiel des quatre cent hommes de la suite fourbissant ses armes, lustrant son équipement. L’homme hoche la tête. Il comprend. Je charge les deux autres de lui recoudre le menton, entaillé par un coup trop puissant. L’entraînement devait être rigoureux, ou ne servait à rien. Moi aussi, je me plongeais la tête quand un grand baquet d’eau, étouffant pour quelques secondes la rumeur de milliers d’hommes qui montaient le camp pour la nuit. Mon propre pavillon se dressait derrière moi. Large, gigantesque, permettant de recevoir du monde. Un rideau lourd, doublé de mailles de fer, pour protéger l’endroit où je dormais de nuit, jamais loin de mon épée. Là où Rhaenys pouvait me rejoindre, certains soirs, quand ses reconnaissances ne l’amenaient pas à dormir avec sa sœur dans quelques nids des hauteurs du sud. Reprenant mon souffle, nettoyant le sang qui coulait de blessures superficielles, je me débarrassais de mon barda pour éponger et frotter les égratignures, apaiser les plus gros hématomes. Un garde me souffle que j’ai de la visite, et je fais signe à l’homme de la tête d’aller me chercher la jeune dame.


Traits tirés, cicatrices reflétant la lumière du crépuscule, cheveux hirsutes et barbe mal taillée ; j’étais de retour en guerre. Et n’attendais pas de me rhabiller tout à fait pour l’accueillir ; je faisais toujours tout en même temps en campagne, lisais les missives en mangeant, écoutais les rapports en m’équipant… Et ainsi de suite. On me l’amena, alors, au moment où je m’essuyais d’un large bout de tissu, suffisamment épais pour absorber l’eau qui dégoulinait le long de mes traits marqués par les combats et par la fatigue. La colère me rendait vif, impétueux, mais je me forçais à me détendre ; c’était semble-t-il une amie et un soutien qui venait à moi aujourd’hui.



| Ma Dame, le bonsoir. Pardonnez la négligence de ma tenue et ma vilaine trogne ; je n’ai pas eu le temps de m’échauffer plus tôt aujourd’hui. On m’a dit que vous réclamiez audience, et je ne suis pour une fois pas assailli de courriers et d’estafettes. Profitons-en. Vous avez faim ? Soif ? |


Je fronçais les sourcils, comprenant qu’il n’y avait sans doute pas cent cinquante raisons pouvant expliquer sa venue. Et la colère, si prompte à surgir depuis que j’avais trouvé le berceau de ma fille en proie aux flammes et ses agresseurs en pièces sous les serres du dragon, m’enflammait à nouveau.


| Personne ne vous a fait d’ennuis, au moins ? |


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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 1 Jan - 19:59


C'est peut-être curieux, mais Mahée aurait tendance à préférer la campagne... Pas sous tous ses aspects, naturellement, mais sur certains points, ça lui est plus confortable. Rien qui soit lié au couchage ou à la marche, qui est aussi pénible pour chacun, à la différence que la suite impériale est un rien mieux lotie que les soldats. Une question de rang. Rien de mirobolant. Galanterie oblige, il est difficilement imaginable que les dames, plus délicates, subissent autant que les hommes. Le doute demeure en la personne d'Argella cependant, bien assez dure au mal pour endurer de telles conditions de vie, voire même plus capable de s'y épanouir que dans les cours... Et Mahée la comprend. Là se trouve également son confort. A la guerre, tout est réduit à l'essentiel, le matériel, les besoins, les rapports... A l'exception de la royauté, aborder un tiers est beaucoup plus aisé. En est la preuve, la facilité avec laquelle les dames Swann et Redwyne sont venues jusqu'à elle, le premier soir de campagne, et la facilité avec laquelle elle les a reçues. Point d'offense de l'absence de révérence, point de souci de positionnement à table... Il n'y a pas de table ! Ou du moins, il est moins agréable de s'y trouver pour souper qu'au coin du feu, même si ça implique d'avoir son bol sur les genoux. Moins qu'à Accalmie, Mahée essuie les regards de travers. Ici, on ne se pose pas de question la concernant. On n'a pas le temps pour ça. Démonter le camp, marcher, monter le camp, dormir. La routine est simple, mais exténuante pour le corps et l'esprit qui, du coup, se contente de réponses simples. Si elle est là, c'est qu'elle doit y être. Point.

C'est reposant pour son esprit, à elle, qui a tendance à absolument tout intellectualiser, tenter de voir les fils du destin à travers le brouillard des ambitions et émotions humaines. Ici, comme tout un chacun, elle est fatiguée. Ici, comme tout un chacun, elle se contente de réponses simples, voire même... Ne se pose pas de question. La certitude d'agir dans le meilleur sens possible pour Dorne lui suffit. Chaque pas qu'elle fait est dirigé dans cette direction, mu par cette unique ambition. Elle espère voir prochainement la Principauté libérée du joug du Bief, et pouvoir lutter à armes égales avec ces barbares des Îles de Fer... Elle espère, naïve, que les dorniens récupéreront un peu de leur lustre, se battront pour leurs foyers, leurs familles, leur patrie... Elle espère qu'ils trouveront l'étincelle d'espoir qui leur manque pour se soulever, et chasser les envahisseurs qui les occupent.

Du reste, la compagnie lui plaît. Les dames Mina et Daena sont des femmes douces et généreuses, qu'il lui semble difficile de ne pas apprécier. Leur compagnie allège grandement la pénibilité de la marche, et suffit à faire languir Mahée de l'arrêt qui leur permettra de se retrouver, et d'échanger. Sans doute que dans le beau décor d'Accalmie, tisser un lien aurait été plus difficile, elles auraient dû y réfléchir à deux fois, aux implications concernant leurs maisons, allégeances, pays respectifs... Mais la difficulté de la campagne les déparait de ce genre de considération, puisque tout simplement, quand il faudrait s'entre-aider au plus fort de la tourmente, elles ne se demanderont pas si la révérence ni le prédicat employé est le bon.

Pour autant, trouver un peu de bon dans la guerre n'est pas synonyme d'épanouissement. En l'occurrence, ces petites joies sont bien les seules qui habillent des journées autrement ternes, harassantes, et teintées d'un goût désagréable de colère, mais surtout d'impuissance. A Accalmie, le couple impérial a perdu des proches, manqué de peu de perdre ses enfants. Mahée ne peut qu'imaginer leur colère et leur détresse, et elle, en tant qu'externe, est ignorante de leur douleur, incapable et inadaptée pour tenter ne serait-ce que de l’apaiser à minima. La femme comme l'homme sont de fortes têtes, des êtres durs, alors ils font ce qui doit être fait... Sans se ménager. Elle la voit, la nymphe aux cheveux d'argent, filer sans bruit, par un mince interstice des pans de sa tente, alors qu'elle-même est encore alanguie, à moitié assoupie, sous les nombreuses couches de fourrures qui l'empêche de mourir de froid, pauvre petite chose du sud... Elle l'aperçoit aussi, revenir tard et, Mahée suppose, exténuée de journées de monte. Quant à son époux, elle le voit aussi, ne pas ménager ses efforts, à peine se reposer, à se demander s'ils mangent, tous les deux...

Mais ce soir, en passant aux alentours de la minuscule lice qui sert aux entraînements des hommes, elle s'est arrêtée un moment. Pour regarder, pour essayer d'apprendre aussi, un peu, de comprendre la rudesse des combats... Elle a retrouvé, en les voyant, les principes chers à son père dans le combat. S'il n'y a pas d'opportunité, créés-en. Elle se demande, là, appuyée sur les barrières de la lice, ce que penserait son père s'il la voyait... S'il serait fier d'elle, ou bien s'il la désavouerait, trop honteux d'avoir une paria, une parjure, pour fille... Cette pensée lui serre le cœur. Il s'est sacrifié pour qu'une intrigante sauve une place qu'elle a démontré ne pas mériter, de laquelle elle a prouvé ne pas être à la hauteur... Du moins, selon elle. Son père aurait-il partagé son point de vue ?

Et puis, elle a l'illumination. C'est très soudain, mais ça lui semble être une bonne idée, et elle culpabilise de ne pas y avoir pensé avant. Quittant la lice peu avant le terme du combat, elle gagne sa tente, et fouille rapidement dans les quelques affaires qu'elle a emporté d'Accalmie. Aucune robe, mais quelques tuniques et pantalon simples que Rowenna a eu la gentillesse de lui avancer, afin qu'elle puisse remettre l’ersatz d'armure de cuir dornienne qu'elle trimballe et entretient depuis son départ de Gracedieu. Le cuir a été quelque peu entamé par le voyage avec Salfalaise, mais la reine-mère a été assez généreuse pour lui permettre de la faire remettre à -presque- neuf. Quoiqu'il en soit, elle n'a pas à chercher longtemps avant de trouver ce qu'elle cherchait, à savoir une petite fiole à l'apparence assez banale, mais exhalant, même de loin, un parfum subtil.

C'est son trésor en main qu'elle vient demander audience à l'Empereur, et patiente avant qu'on ne vienne la chercher, lui signifiant ainsi que le monarque acceptait de la recevoir. Elle ne culpabilise pas vraiment, en entrant dans la tente, mue de bonnes intentions et persuadée qu'elle n'abusera pas longtemps du temps impérial. « Bonsoir, votre majesté. » Le salue Mahée, en s'inclinant légèrement, avant de se réfugier dans le mutisme, le temps qu'il termine ses ablutions. L’œil acéré, elle perçoit la tension de ses muscles, et la nervosité, presque sécheresse, qui est la sienne dans ses mouvements. Jamais elle n'a été aussi convaincue de venir avec un rameau d'olivier... Se voulant rassurante, elle lui adresse un frêle sourire, plus que complaisant à l'entente de son mea culpa, que seule son éducation l'empêche de balayer d'un revers de main. « Votre... Trogne... » Elle peine à prononcer ce mot, aux sonorités auxquelles elle n'est manifestement pas habituée, et écorche un peu avec son accent du sud. « ... n'est pas vilaine, ni votre tenue négligée. » Elle lui sourit, gentiment. « Votre visage porte les stigmates d'un homme d'action, chose que relève votre tenue. Les deux sont cohérents. On n'en attend pas moins d'un chef de guerre, je crois... Vous m'inquiéteriez d'avantage si vous deviez être en pourpoint et le nez et les joues poudrés... » Un peu d'humour, dans la veine de celui qu'elle a montré lors de leur dernière et première entrevue.

Elle ne répond pas, à dessein, à la question concernant sa faim ou sa soif, ignorant le temps que l'Empereur aurait à lui accorder, si elle est sensée avoir le temps, l'occasion, de s'asseoir en sa compagnie ou pas, et lève une main en signe de paix quand il l'interroge sur son aise. « Non, bien au contraire... Les dames qui vous accompagnent sont particulièrement affables et agréables, et vos hommes disciplinés et efficaces. » Aucun débordement à signaler du côté de ceux qui l'ont gardée jusqu'à présent, et elle imagine aisément que l'état d'esprit échaudé du couple impérial, en plus de leur entraînement, n'y est pas étranger. Du bout des doigts, elle vient déposer la petite fiole sur la table de l'Empereur. « Je me suis permis de vous apporter ceci. » Elle fait une pause, le laisse considérer l'objet, et explique. « C'est un mélange d'huile de Gaulthérie avec quelques gouttes d'essence de citron... Appliqué en massage, ça soulage les muscles. » Joignant ses mains devant elle, son sourire se teinte d'une franche compassion. « J'ai pensé que l'Impératrice et vous pourriez avoir usage de ses vertus... » Elle se souvient, Mahée, comme sa mère soignait son père, et comme elle lui a appris à le faire pour le soulager en son absence, pendant leurs campagnes... ça l'a sauvé plus d'une fois, et, si ça a marché pour lui, pourquoi est-ce que ça ne marcherait pas pour le couple impérial ?


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Mahée Allyrion
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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 3 Jan - 11:50

Le corps meurtri, vieilli, endolori. C’est mon lot quotidien, désormais, que de subir les conséquences de mes choix de vie, de ma manière de faire les choses. Je ne pouvais pas nier que j’avais déjà imaginé d’autres voix… Mais c’était bien trop tard aujourd’hui pour renoncer à ce que j’étais devenu au fil des années. Bientôt quarante ans. Plus vieux que l’a été mon père avant de mourir de maladie, dans un hiver rigoureux qui l’avait fait toussé et l’avait poussé au délire à cause de la fièvre. Et plus vieux aussi que ma mère, qui n’avait pas survécu à ce mari pourtant abusif, si dur avec elle, avec nous. J’étais aussi plus âgé que ne le seraient jamais mes frères. Mort en mer pour le premier, disparu avec la flotte du Nord envoyée combattre la Flotte de Mer. On n’avait même jamais su s’il était mort en pleine tempête ou s’il avait été tué au combat. Le suivant était mort sous mes yeux, en prenant d’assaut les Jumeaux. Flèche dans l’œil, au sommet d’une échelle d’assaut. La ville avait été prise, des deux côtés du fleuve. Mais il s’agissait d’un sacrifice sans lendemain ; nous avions dû battre en retraite dès le lendemain pour nous éviter l’encerclement dans la forteresse par les armées d’Harren. Le troisième était mort sur une plage de galets du Nord, repoussant un raide fer-né. Les tripes à l’air, crevant et appelant notre mère morte depuis des années. Le dernier, notre demi-frère, avait été tué par les sauvageons, lors des charges finales qui avaient mis leur armée en déroute. Certains murmuraient que c’était par vengeance que j’avais fait mettre sur la croix dix mille prisonniers, femmes, enfants et vieillards pour la plupart. C’était un message sanglant, dont les milliers de plaintes d’agonie me hanteraient et me poursuivraient dans mes rêves jusqu’à sans aucun doute la fin de mon existence.


J’étais vieux. Les rides apparaissaient. Les marques soulignaient mon regard souvent morne, neutre. Les fils blancs parsemaient cheveux et barbes, et la peau tirait sur une musculature maintes fois reformée après chaque traumatisme enduré par le corps ; flèche empoisonnée passée entre les mailles de mon haubert, épée par le travers, coup de lance contre l’abdomen, cheval qui m’écrase, brûlures de siège, hache qui me fend le visage, poignard dans le genou et autres caresses d’acier qui ne faisaient que me poser de nouveaux défis, les uns après les autres. Courbatures, douleurs, contraintes de mouvements, de force. J’endurais tout cela avec rage, me faisant encore et encore tanner le cuir à coups d’épées d’entraînements. Le reste allait moins bien, aussi. Je me battais différemment. Et le jour où je ne pourrais plus me battre, alors je mourrais, et je rejoindrais les légions de mes fantômes.


En attendant, je vivrais, et me battrais. Encore et encore, jusqu’à ce que je tombe, ou que ce soit le gars d’en face.


La tente est chaude. Le feu déjà allumé, en son centre, par-dessous la large ouverture dans la toile. Dans le fond, le rideau tiré sur mes « appartements » ; en fait un amas de fourrures et de couvertures pour glaner quelques heures de sommeil au point du jour ou la nuit, du moins, lorsque Rhaenys vient me rejoindre. Autrement je travaille sur le bureau face au foyer, ou reçois mes officiers. Ou comme ce jour, la dame de Grâcedieu. Je suis encore à demi habillé seulement, la chair marquée des ecchymoses violacées d’un entraînement sans cesse plus difficile et rigoureux. La dame me salue et attend que je termine, m’essuyant rapidement avant d’enfiler une large chemise de lin, et de commencer à re-ficeler plastron de cuir et autres protections sommaires que je portais sans cesse en guise d’uniforme noir, frappé aux couleurs de ma maison. J’entends ses compliments détournés, ses mesures pour rassurer, et faire la conversation. Je grognais, rugueux, esquivant son regard de biche.



| Bien sûr qu’elle l’est ; ne soyez point trop polie, Mahée. Le poil du Vieux Loup est rêche ; nul besoin de le flatter ça n’en est pas plus confortable. |


Le ton était neutre, comme toujours, mais sans animosité.


| La peste soit des généraux qui se font beaux et s’efféminent en pensant civiliser le bain de sang, dame. Ma propre épouse n’a nul besoin d’autres peintures pour la guerre que celle du sang. |


J’acceptais toutefois le compliment sous la forme qu’elle lui donnait, et lui tendais une coupe de vin après l’avoir servie au coin de mon bureau. Nulle ivresse en journée, nulle trace au petit matin, mais le vin était souvent plus pur que l’eau en campagne, et je n’avais pas besoin d’attraper la mort et d’avoir les tripes qui se tordent ; c’était une vieille technique de campagne de mon père. Boire l’eau rallongée d’alcool pour la purifier. Ca évitait les maladies, mais pas certains débordements disciplinaires. Il fallait parfois procéder à la lapidation par les pairs. Je n’aimais pas cela, mais une armée ne tournait pas dans le chaos. Je hochais la tête en prenant ma propre coupe de vin, et en y trempant mes lèvres. J’appréciais déjà qu’elle ne se sente pas déplacée au sein de l’armée. Mais la voilà qui pousse une fiole vers moi, et m’explique de quoi il s’agit.


Je la considère à nouveau ; depuis notre rencontre, je ne savais pas jauger à quel point elle était gentille, et intéressée.



| Vous êtes gentille avec nous, Mahée. Mais nous n’avons malheureusement pas le temps de nous faire masser. Ni de nous masser nous-mêmes, d’ailleurs. L’Impératrice ne rentre que tard le soir et repart tôt le matin… Et puis… |


Je ne savais pas ce que c’était, que de prendre soin d’une femme. Je n’avais pas été élevé pour cela, et je ne me sentais à l’aise qu’au milieu d’une troupe, et non d’une cour.


| J’aurais peur de la briser en deux, la pauvrette. Non, gardez-le pour vous, Dame. C’est un beau cadeau, mais je ne saurais même pas comment faire. Et m’occuper de l’Impératrice, depuis l’autre soir… Ce ne serait pas bien fait. Mes mains sont faites pour la vengeance et la mort. Il serait plus utile pour vous et les dames qui vous accompagnent, je pense ? |


Comment dire poliment qu’un Loup n’a besoin que de sang ?


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 3 Jan - 13:20


Elle plisse légèrement les yeux, Mahée, en considérant l'Empereur et sa réponse à la sienne, avant de hausser un sourcil et d'esquisser une ébauche de sourire. « Me traiteriez-vous de flagorneuse, alors que je n'ai fait que vous démontrer que vous vous trompiez ? » Un jeu d'esprit, de répartie, très innocent. Elle est bien consciente, Mahée, que c'est l'humilité de l'homme mutilé qui parle, et que, pour un esprit absolu, on peut être soit beau, soit laid. En l'occurrence, son visage ne rencontrant plus les standards de beauté, il ne peut être que laid. Et ça, c'est d'une tristesse infinie. Elle a envie de s'étendre sur la question, de philosopher, parce qu'elle aime ça, Mahée, de lui dire qu'à Lys, on a plaint Ydriss de ses épousailles avec une femme au teint hâlé, aux cheveux et yeux d'ébène quand leur propre canon serait celui porté par son épouse... Les beautés valyriennes. Mais Ydriss, à sa connaissance, ne s'est jamais considéré malchanceux. Ou à tout le moins, ne le lui a jamais fait ressentir, et elle lui en a toujours été reconnaissante. Pour sa part, s'il est certain que les traits de Torrhen ne seraient pas ceux qu'elle utiliserait si on lui demandait de décrire la beauté, lui préférant sans hésitation ceux de la nymphe à la chevelure d'argent, ça n'implique pas, à ses yeux, que l'homme soit dénué de charme. Son charme, il est ailleurs. Son charme, ce sont toutes ces histoires que son corps raconte à travers les stigmates qu'il porte... Son charme, c'est celui d'un homme vrai qui a vécu, sans doute un peu trop. Si l'Empereur n'enflamme pas sa vue, et à sa décharge, ça n'est jamais arrivé ou presque en vingt-six ans, pour l'intellectuelle qu'elle est, il fait bien plus que ça... Il enflamme sa curiosité, son esprit.

Pour autant, elle demeure prudente et pragmatique. Ses aspirations sont sans l'ombre d'un doute diamétralement différentes des siennes, qui doit user et abuser de ses facultés intellectuelles tout le jour et la nuit durant. Là où elle végète, dépérit dans l'oisiveté intellectuelle, lui se meurt d'une trop grande sollicitation... Comme la vie est décidément mal faite. N'importe. La dornienne se fait forte de s'en accommoder, non sans dérapage cela dit. La vie reste la vie, qu'on l'aime ou pas. Autant en prendre le meilleur des partis possibles. Mains jointes devant elle et tête inclinée, elle est tentée de lui rétorquer que sa propre épouse n'a besoin d'aucun artifice, sang ou pas, pour briller de terrible. Son aura suffit. Mais, par respect pour une colère qu'elle ne se sent pas légitime de partager, elle garde le silence, et pour elle ses réflexions. A la place, comme un troc, elle dépose son modeste cadeau sur la table en échange du verre du vin qui lui est offert. Elle se préparait à essuyer un refus, se doutait qu'il refuserait, et de pourquoi. Après tout, il est moins courant dans le reste du continent que d'avoir recours aux talents de masseurs qu'à Dorne, territoire plus permissif, jusqu'à récemment, vis-à-vis de contacts que le reste de Westeros trouve trop intime pour qui n'est pas marié... Il y a beaucoup à dire, sur une si petite fiole, et, comme toujours, c'est par l'humour que Mahée souhaite entamer son propre plaidoyer, pour dédramatiser une situation qui ne doit pas le devenir. « Vous pensez que je vous donnerai la totalité de ce que je possède ? » Elle sourit, mais pas trop largement, ses yeux seuls pétillant de malice l'espace d'un instant, avant qu'elle ne reprenne avec un peu plus de sérieux. « J'en ai encore une larme pour les dames, si elles en ont le besoin, mais, sans trop m'avancer, compte tenu de l'affection qu'elles semblent avoir pour vous, je pense pouvoir dire qu'elles préféreraient que vous ayez cette ressource plutôt qu'elles-mêmes, vous qui en avez le plus besoin... » Parce que, plus que ceux des dames, les corps de l'Empereur et de l'Impératrice sont soumis à de rudes épreuves.

« Ce traitement ne doit pas être quotidien... Deux fois par semaine ou hebdomadaire est bien assez. C'est une heure de temps, environ. A vous et votre épouse de décider si le jeu en vaut la chandelle ou pas... En sachant que je peux m'en occuper, si vous le souhaitez. » S'ils le souhaitent, elle leur proposera de leur apprendre, plus tard, quand la campagne sera terminée... Mais maintenant n'est pas le temps. « Gardez-la, de grâce, même si vous deviez ne jamais vous en servir. Je préfère que vous l'ayez et n'en ayez jamais le besoin et l'envie, qu'elle vous manque par un tour ironique du destin... » Le destin, ce farceur, elle l'a remarqué, a toujours tendance à faire briller le besoin de faveurs refusées, d'objets considérés à emporter et finalement laissés sur place... le fameux cas où qui peut s'avérer critique si on ne l'écoute pas. Puis, jouant sur une corde plus pragmatique, elle ajoute. « Je ne vous apprendrai pas qu'un peu de douleur endurcit, mais qu'en permanence, elle use prématurément, le corps comme les nerfs. Dans votre armée, vous avez des cavaliers. Vous ne considérez pas ne pas les utiliser dans la bataille, sous prétexte qu'ils pourraient se salir... C'est une ressource que vous avez en votre possession, et donc utiliserez au moment adéquat. » Ses yeux sombres se baissent sur la fiole. « Ceci est une très maigre ressource, mais sait-on jamais que l'Impératrice ou vous peiniez à trouver le sommeil, que vous soyez cassés par les maux plus que d'accoutumée... Permettez-moi, à défaut d'hommes pour votre armée, d'apporter ma modeste contribution en me permettant de tenter de vous apaiser, même si de façon très éphémère, votre épouse ou vous, si vous en éprouvez le besoin. »

Ça fait beaucoup de mots pour proposer un service qui semble aussi naturel à Mahée. La confrontation des mœurs westerossis et dorniens, comme toujours... Elle peut comprendre. Il y a sans doute, dans son refus, un peu de peur qu'elle tenterait de profiter de la situation, avec son épouse ou lui-même, et ce serait mentir de dire qu'elle n'a pas considéré cette option... Pour autant, la confiance qu'ils peuvent placer en elle ou pas est plus importante que de tenter d'assouvir un élan du corps, ou une pulsion de l'esprit. Elle ne désespère pas éveiller ce genre d'intérêt, ce genre d'appétit, chez le couple impérial mais ce qu'elle veut réellement, c'est qu'il reste limpide pour eux qu'elle ne réclamera rien qu'ils ne soient prêts à lui donner... Ils ont déjà offert tellement que la simple pensée de leur réclamer d'avantage la broie de culpabilité. Elle tend la main et s'empare du verre de vin, qu'elle porte à ses lèvres, et goûtant la coupe à l'eau, esquisse un sourire. « Devons-nous nous languir de la fin de la guerre pour le retour au bon vin de table ? » Elle sourit, tentant une nouvelle boutade. Bien sûr, des milliers d'autres raisons d'en terminer avec la guerre prévalent sur celle-ci, ô combien risible... Cependant, c'est pour tenter de parlementer, d'être diplomate avec les siens, qu'elle se trouve dans cette campagne... Que serait-ce un diplomate qui ne sait pas manier le verbe, ni faire de trait d'esprit ?


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Je ne sais trop comment me comporter avec Mahée Allyrion. Elle est très différente des femmes que je rencontre d’ordinaire. Infiniment moins impressionnable. Et aussi, d’un humour qui teintait presque chacune de ses phrases, d’une forme d’autodérision que l’on rencontrait peu. Je ne savais jamais vraiment quand elle était sérieuse ou quand elle plaisantait, mais je commençais à me douter du fait qu’elle était bien souvent les deux en même temps. Femme d’esprit, à n’en pas douter. Mais il y avait des choses plus troubles, dans ce qu’elle disait, ou dans ce qu’elle était. Il était assez clair que je ne pouvais pas penser qu’elle était du genre à ne pas dire ce qu’elle faisait. Et ce qu’elle disait tournait parfois autour de l’intimité. De ce qu’elle serait prête à donner pour l’Empire. Tout cela était très confus pour moi, qui n’était pas des plus à l’aise lorsque la conversation s’orientait vers d’autres aspects que ceux dont j’étais plus souvent accoutumé. Parler troupes et ravitaillement me convenait bien mieux, le plus souvent. Je souris toutefois, quand la jeune femme me prend à contrepied.


| Je vous traite de ce qu’il me plaît, dame, car c’est moi l’Empereur et il est de notoriété publique que j’ai droit de vie et de mort sur chacune des personnes qui m’accompagne. |


De l’ironie, cela permettait d’atténuer la rage, de la contourner. Ce n’était qu’une astuce, qu’un artifice, mais il n’en restait pas moins que c’était utile à défaut d’être agréable. Je n’étais pas dans de bonnes dispositions, cela n’aurait pas échappé à la dornienne dont je faisais à chaque fois un peu plus la connaissance. Mais je me fichais bien d’être d’un caractère compliqué, car malgré la boutade c’était une vérité intangible ; j’étais l’Empereur. Et ceux qui me cassaient les noix, je pouvais les éconduire. Les punir même, si le caprice m’en prenait. Je n’avais jamais abusé de ce genre d’absolutisme -à mon sens, du moins- mais cela ne voulait pas dire que ce n’était pas un recours possible. J’ai conscience de ce que je suis, de ce à quoi je ressemble, et je suis fatigué que tout le monde fasse comme si mes marques n’existaient pas et que je ressemblais à n’importe qui. Ce n’était pas vrai ; rarement la guerre avait façonné l’un de ses fils autant à son image. La belle sourit, encore. Je secouais la tête encore, un rien gêné par tant d’attention. On ne m’offrait de cadeaux que lors d’entrevues et de cérémonies officielles. Je n’en avais pas besoin, et c’était justement pour cela que ça me gênait. Je me doutais toutefois que la chose comptait pour la jeune femme.


J’hésitais, la gorge soudain sèche.



| Vous nous masseriez ?[/b] |


Je voyais d’ici le Roi du Nord, mon père qui me regardait lourdement. Je revoyais Sigyn, et tant de gens, me dévisager avec gravité. Le qu’en dira-t-on m’avait toujours ennuyé, et pas autant encore qu’il ennuyait Rhaenys. Mais je savais aussi que l’Empire chancelait déjà sous les assauts que l’on nous assénait ; nos petits avaient failli mourir il y a peu encore, et les attaques se renouvelaient sans cesse plus fort.


| Vous le pourriez. Si l’Impératrice y consentait, évidemment. Mais je ne vous cache pas que je n’ai pas l’habitude de ça. Ca me paraît… Etrange. Je ne vous le cache pas. Ce n’est pas du tout dans ma culture. Quand une femme touche un homme c’est pour… Enfin, vous voyez. Aucune femme ne m’a jamais touché, sauf pour que je… Enfin, que l’on s’adonne à l’amour. Ou pour me soigner, mais pas quand j’avais mal comme le vieillard que je vais devenir si personne ne me tue, mais parce que je fuyais de sang de partout en même temps, Dame. Mais en attendant,k gardez-le je vous prie. Vous autres n’êtes sans doute pas encore accoutumées comme je le suis des marches longues et difficiles. J’ai mal parce que je me bats, rien de plus. Demain, je ne souffrirais plus et le vin m’aide bien assez. J’aurais tout le temps de me reposer quand l’ennemi sera à terre. Et je ne veux pas que l’on jase sur vous alors que vous ne pensez pas à mal ; l’ennemi fait déjà son beurre des ragots contre Rhaenys et moi. |


Silence. Je gronde dans ma barbe, comme pour m’éclaircir la voix, mais je me frotte la nuque, la base des cheveux, et de l’autre main je prends une sacrée lampée de vin. Je préfère m’occuper de ce que je sais, car même si je perçois bien la gentillesse du propos et de l’opportunité tendue par la dornienne, je ne peux pas y souscrire. Pas ici, pas maintenant. La Garde Demalion savait fermer sa gueule ; elle était triée sur le volet. Mais les autres ? Mahée n’avait encore rien prouvé aux yeux de tous, sinon qu’elle savait s’entourer. Si la rumeur se mettait à courir qu’elle passait un peu trop de temps avec le couple impérial, même de façon platonique, l’ennemi ne tarderait pas à faire campagne contre nous ou contre elle. Et sa présence parmi nous était un atout… J’allais donc sans détour vers un sujet que je maîtrisais mieux, et qui m’éloignait aussi de ce doux sourire, du creux de son cou, de la courbe de ses seins…




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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 18:08

On ne pouvait pas faire plus étrange pour moi, qui me sentait si vieux, si laid et surtout, si différent de toutes ces jeunes âmes, que de me retrouver dans cette position, à me demander si ma vis-à-vis était en train de faire ou non une proposition que n’importe qui respectant l’étiquette nordienne, voire sudienne, trouverait indécente. Son ton, quant à lui, n’indiquait aucune prudence particulière ; j’avais compris immédiatement qu’elle ne pensait pas à mal tout autant que je savais aussi que chez elle ça n’avait sans doute rien d’extraordinaire, ni de choquant, que de proposer ainsi son « aide » même si elle était plutôt physique, à un couple marié. C’était dans ce genre de circonstances que je me rendais le plus compte du genre de fossé culturel énorme qu’il pouvait y avoir entre le Nord de ma naissance et l’ensemble des autres contrées de Westeros. Au Nord… Et bien, personne ne me touchait. Jamais. Surtout pas mes bannerets, ou sauf avec une lame d’entraînement. Les gens se courbaient sur mon passage, et les seules femmes qui m’avaient touché étaient les aides des mestres quand je revenais de guerre avec mes sempiternelles blessures, ou les quelques favorites que j’avais pu avoir durant ma période de veuvage. Le soin ou le sexe, mais certainement pas autre chose. Pour les dorniens visiblement, et même de haute naissance, le contact physique n’était pas quelque chose de rare, de sacré. En tout cas pas de la même façon que chez nous autres, nordiens. Quoiqu’il en soit, c’était étrange. Et pas sans rappeler les propositions de jadis de Rhaenys. Propositions qui ne s’étaient jamais concrétisées, car j’avais toujours eu bien d’autres soucis en tête que le plaisir, et l’amour je l’avais déjà. Je ne concevais pas comme elle que l’on pouvait aimer plusieurs personnes, ou prendre du plaisir sans s’embarrasser des rangs et relations de chacun. Ce n’était pas mon monde, à moi. Et le sien avait été changé par la guerre et l’enfantement.


En aurais-je seulement envie ? Mahée était une femme désirable. L’une des plus belles que j’avais pu rencontrer dans mon existence, et sa beauté, très exotique, n’était que bien renforcée par l’intelligence dont elle faisait preuve. La question ne se posait pas vraiment, de toute façon. Ce n’était pas mon genre, et si le Torrhen de ma jeunesse l’aurait culbutée sans vergogne, le vieux loup savait qu’on ne comptait plus sur lui pour un charme supposé mais bien pour ses compétences dans les choses de la guerre. C’était Rhaenys, l’amour. Moi, je n’étais que l’acier. Je refuse donc. Pas sans Rhaenys, pas sans son accord, et plutôt pour elle que pour moi d’ailleurs ; mon travail à moi n’était pas difficile, contrairement au sien, et je savais que ma femme n’aurait pas la moindre vergogne à se laisser détendre par une jeune beauté, que ce soit quelque chose d’anodin ou non.



| Je ne manquerais pas d’en parler à l’Impératrice ; chevaucher le dragon entre huit et dix heures par jour lui coûte bien des forces, et cuisses comme épaules lui sont sensibles. Plus encore avec l’accouchement, même s’il commence à dater. Nos corps changent, à mesure des épreuves ; je n’aurais jamais cru que me battre à pied devienne un jour plus difficile que me battre à cheval. |




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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 20 Jan - 22:52

Le plus gros est passé, maintenant. J’ai dit ce que j’avais à dire sur l’essentiel des sujets ; j’avais fait mander la jeune femme pour lui confier de nouvelles informations et avoir son ressenti sur les évolutions de la situation dont on pouvait nous abreuver en permanence. Mahée n’était pas une femme pondérée. Elle ressemblait beaucoup plus à Rhaenys et à Argella. Bien entendu, elle savait réfléchir, et anticiper des choses. Elle calculait les conséquences de ces actes et de ceux des autres, mais elle avait aussi des principes et un caractère assez forts qui pouvaient l’incliner à se montrer rigide, sous certains aspects. Je connaissais bien cet état de fait, pour l’avoir vécu presque toute ma vie. Je savais toutefois que composer avec toutes ces personnalités différentes au sein de l’armée impériale ne serait pas une sinécure ; nous avions beaucoup de fierté et d’égo, beaucoup de principes qui, s’ils étaient souvent proches, voire complémentaires, rendaient nos comportements plus rigides que le fonctionnement de l’Empire pouvait parfois le tolérer. Nous restions sans arrêt sur le fragile équilibre entre ce que nous étions et ce que nous devions faire et accomplir pour que les choses fonctionnent.


Cette franchise en tout cas, est peut être un mal pour bien ou l’inverse selon les circonstances, mais il n’en reste pas moins que c’est la seule façon que j’ai de fonctionner. Cela provoque parfois des remous ; disgrâces et colères, disputes et tempêtes. Même avec les gens dont je suis le plus proche. Dont mon aîné, mais pas que lui. D’autres aussi. Parfois ça blesse, parfois ça coince. En attendant, nous continuons d’avancer envers et contre tout. La jeune femme sourit. Rare instant de connivence ; j’en partageais beaucoup d’ordinaire, dans l’intimité des réunions privées, en comité restreint. Mais plus depuis l’attentat contre mes enfants ; les choses prétaient rarement à sourire depuis et tous, moi-même y compris, étions engoncés dans l’accomplissement de notre devoir.


La jeune femme a l’air mal à l’aise, quand j’encense sa volonté et sa détermination. Elle m’a déjà confié qu’elle espérait fournir les résultats à la hauteur des espoirs placés en elle.


Si je me montrais froid et pragmatique, comme le nordien et le général que j’étais depuis toujours, je soufflerais qu’au pire ce ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau, un investissement sans le moindre frais. Si elle échouait, qu’est-ce que cela changerait pour l’Empire ? L’époque était à la confrontation, les chances de succès objectivement minces. Mais l’Empire n’était pas qu’une somme de calculs. Il était une idée. Il valait plus qu’un simple ratio tel que les mestres essayaient de le poser. Alors, je fondais de réels espoirs dans sa réussite. Plus que les gains espérés sur le terrain ; je me focalisais sur le soulagement pour elle, pour son pays, pour les vies épargnées. Je travaillais tous les jours à ne pas sombrer. Avec ce qu’il arrivait sans cesse, c’était facile que de répondre aux sirènes de la facilité, qui le plus souvent tranchait dans le vif.


Mince fantôme de sourire, quand Mahée me demande comment je pense mourir, si je pensais que je le ferais sur un champ de bataille.


Aussitôt, Buron. Je frissonne, dans le blizzard. Le diaphragme tremble des sabots de milliers de chevaux et le mur de boucliers, en face, qui se fait enfoncer. Les morts dans la neige, qui se teinte de rouge aussitôt recouvert de plus de froid. Je déglutis. Fronce les sourcils, ce qui me donne une grimace involontaire. Le feu sur le visage, sur la cicatrice que j’effleure négligemment. Je redresse les yeux vers elle.



| A la bataille, ce serait trop beau. Je crains que le destin me fasse survivre à tout. La mort me cherche depuis longtemps, mais elle préfère frapper à côté. |


J’avais longtemps pensé que j’avais de la chance de survivre. Et puis, j’avais commencé à avoir des blessures plus graves. Flèche dans les côtes, avec le kyste qui s’ensuit, la fièvre, et tout le reste. Le coup de hache en plein visage. La pointe de lance dans la cuisse. Les coups de pieds, de poings, de hampes, dans les jambes. Sur un genou, qui finira une lame coincée dans le cartilage, manquant de me faire perdre la jambe entière. Aujourd’hui, je marchais moins bien, étais moins solide sur mes appuis. Défiguré. Tant de positions qui m’étaient inconfortables, voire impossibles. Ca, et ma trogne. Non, je n’étais pas chanceux. Et la mort était avide des gens qui m’étaient proches. Tous mes frères étaient morts. Les cinq. Combien d’amis, d’hommes qui me suivaient ? Ma femme avait déjà subi deux tentatives d’empoisonnement. Mes plus jeunes enfants déjà une tentative d’assassinat.


Je ne mourrais pas l’épée au poing, mais seul dans un lit, agonisant après d’autres blessures, rendu fou par la perte sans arrêt renouvelée de gens auxquels je tenais. C’était pessimiste, mais au fil du temps… Ce qui me donnait la force de continuer, c’était le fait d’y être forcé. Si je m’arrêtais aujourd’hui, tout le monde mourrait. Enfin, tous ceux auxquels je tenais. Et le cercle vicieux et mortel continuait. La jeune femme se défend de tout mauvais esprit pour l’avenir. Je l’écoute, sans la regarder. Je réfléchis. Nous sommes tous si différents. Combien de temps pourrons-nous continuer ?



| Vous savez que votre position vous obligera sans doute à ravaler votre fierté et à vous excuser la première ? Elle est reine. C’est parfois injuste, mais c’est comme ça. Je ne sais pas ce que vous vous êtes dit. Je ne veux pas le savoir. Querelle de chattes ; nous sommes tous dans le même bourbier. Nous autres, bonshommes, ne sommes pas différents, nous nous disputons sans cesse. Mais tous nous devons surmonter ces fossés qui se creusent constamment, les combler aussi vite qu’ils apparaissent. Nous devons tous avaler des couleuvres. Quand on est jeune, pour nos aînés. Pour vous autres femmes, pour vos époux. Pour tous, pour leur suzerain ou leur maître. Et tous pour le service des dieux. Je ne vous demanderais pas de le faire. Mais je pense qu’à un moment où à un autre, vous devrez le faire. |


Fatalisme, lâché sur le ton de la confidence. J’avais envie de lui dire que simplement, ma seule ambition serait de finalement rentrer chez moi. Le coup porté à ma nouvelle maison avait failli être fatal à peine était elle constituée et renforcée d’une génération. Je ne vivais que par la guerre, je ne m’épanouissais que dedans. Pourtant, j’en avais assez. J’étais las. Comme je ne l’avais jamais été, et les choses empiraient depuis deux ans. Depuis que j’avais récupéré mes gamins devant les corps ravagés de leurs agresseurs, je ne rêvais que de plaquer tout ceci pour rentrer chez moi avec eux, loin d’ici, et de ne plus en sortir. Mais Rhaenys ne vivait pas comme ça. Moi non plus. Si j’abandonnais, comment pourrais-je vivre avec cet échec, avec cette plaie béante des milliers de morts que ma désertion coûterait ? J’étais allé trop loin pour partir comme si je n’étais responsable de rien. Tout ce sang, c’était moi. Et Harren. Harren était mort de ma main, l’enfoiré de chanceux. Maintenant, c’était mon lot.


Alors, je ravalais ces idées de faiblesse, et je me taisais. Je relevais les yeux vers la jeune femme.



| Surmonter sa propre fierté est difficile. Quand j’ai su il y a un an presque exactement, que vingt-cinq mille hommes sous bannière Hoare allaient sur la route de Vivesaigues depuis Noblecoeur, je me suis dit qu’il n’y avait pas danger, que j’étais le meilleur général du continent, le plus expérimenté sur le terrain. Vingt-cinq années de guerre, rendez-vous compte. Les fer-nés ? D’infâmes pillards qui sont le cul vissé sur leur bateau les trois quarts du temps. Les autres, héros ou renommés ? Tous morts, depuis longtemps. Ne restaient qu’Harren et moi. J’avais libéré le Conflans, culbuté une armée trois fois supérieure en nombre aux forces originales de mon royaume seul. Je me suis dit qu’il y avait un risque, mais que l’armée du Nord et de Peyredragon était supérieure en expérience et en cohésion, et que j’étais meilleur manœuvrier. |


Je me tourne vers les flammes, et j’y revois pourtant la neige. Impossible de passer à autre chose.


| Nous avons fondu sur eux. A égalité de nombre, peut être un peu supérieurs. Bien positionnés, bien apprêtés. Ils n’avaient aucune chance. En début d’après-midi, ils avaient déjà plus de quinze mille hommes par terre, tués, blessés ou en fuite. Une heure après, ils étaient vingt mille à être éliminés de l’équation. Jusqu’à ce que les trompes sonnent et que le rideau de neige ne dévoile une nouvelle armée qui manoeuvrait sur mon flanc. Le lendemain, après avoir tenu des heures, la ligne a rompu. Et au soir, ma si belle armée, si bien formée, organisée, expérimentée, était en lambeaux. La plus grande charge de la guerre, dame, toute la cavalerie du Nord et de Peyredragon. Des centaines de chevaux agonisants et des milliers d’hommes éparpillés, silhouettes déformant le manteau que jetait la neige sur la plaine. Retraite en bon ordre, mais privée de cadres et de héros. Et moi, j’étais battu jusqu’à l’inconscience par la plèbe des guerriers de Pyke qui me prirent quand j’allais défendre le Prince Baratheon, isolé dans les lignes ennemies. Le lendemain, la corde m’était passée autour du cou, couvert d’avanies par trente mille hommes qui voulaient ma mort, celle de ma femme, et de tout mon sang de par le monde. Je n’avais simplement pas attendu le renfort de l’armée de mon fils et des forces Tully, qui nous auraient permis de battre tous nos ennemis. |


Je me retournais vers elle.


| Si ce n’est que de l’égo, il vous faudra le surmonter. Pour elle comme pour vous, car le destin n’est pas tendre avec ceux qui n’arrivent pas à dépasser leurs différences. Faites le à votre rythme. Mais n’attendez pas qu’il soit trop tard.


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 15:14



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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 0:01

On en était aux confidences pour confidences. Il m’en coûtait d’évoquer Buron, de me rappeler tout ce qu’il s’était passé en ce funeste jour. C’était toujours terrible pour moi d’en reparler, de le ressentir à nouveau. J’en revivais chaque instant, chaque son et chaque odeur, jusqu’à la plus petite des sensations physiques. Je me confiais peu, d’ordinaire. A peu de gens. Mais Mahée Allyrion avait évoqué des choses qui, si elles n’étaient pas vraiment semblables, me permettaient toutefois de dresser un parallèle. Et c’était cette passerelle, ce lien, qui me faisait parler à cœur ouvert. Même si ce palpitant en question ne devait être qu’un organe à demi nécrosé, meurtri, qui pulsait mais ne pompait que trop souvent du fiel plutôt que du sang. La discussion prend une autre dimension. Et j’entends encore le bruit du vent, le cliquetis des armes éprouvé dans le blizzard. Je me sens mal, encore, le cœur au bord des lèvres. Le visage en vrac, comme si les cicatrices étaient à nouveau des plaies, comme si les choses ne pouvaient que dégénérer à nouveau… Comme si je devais revivre le froid et la neige, et tout ce sang. Cela faisait bientôt un an et pourtant j’étais toujours là bas, à me demander quand je parviendrais à rentrer tout à fait.


Quoiqu’il en soit je raconte, sans trop vraiment savoir si c’était cohérent, comment j’en étais arrivé là. C’était toujours aussi perturbant que de l’évoquer. Je ne regarde plus vraiment la dornienne alors, car il me semble clair que je n’attendais pas d’avis ou de jugement de sa part. Je lui faisais part d’un ressenti, et cela s’arrêtait là. Je n’étais pas curieux de savoir comment elle le prendrait. Quelque part, j’avais simplement besoin d’en parler. Besoin d’évoquer le sujet. J’en avais souvent besoin, en réalité. Enfin souvent… Disons plus fréquemment que d’autres sujets plus personnels. Mais ça continuait de me travailler aux tripes. Je me sens lourd, et las. Plus vieux encore que je ne le suis. Plus que ne l’a jamais été mon père, plus que ne le seront jamais mes cinq frères. Je le répétais souvent, comme un mantra. Comme d’autres sentences qui me guidaient à chaque instant, comme une forme de destin qui me poursuivait, qui me définissait en tant que personne. Je ne savais si j’avais été vraiment orgueilleux, ou si j’avais pris la meilleure décision en fonction des informations dont je disposais lors de cette journée fatidique. En certaines occasions, j’avais le sentiment d’être le plus humble souverain de la terre, mais en d’autres, le plus égocentrique. C’était un sentiment étrange, sans doute lié au fait de rencontrer sans cesse des personnes si différentes, qui me jugeaient sans arrêt en toute chose.


A quoi tenait une défaite ? La météo, la chance, la décision prise à l’instant précis où il faut la prendre. Un cheval qui s’effondre sur un mur de lances, une flèche chanceuse. La guerre, ça ne tenait à rien. Et il avait bien fallu que la défaite me touche personnellement alors qu’elle m’avait fui des années, préférant s’abattre partout où je n’étais pas. Même les victoires saignaient mon peuple, de toute manière. Parfois, la différence était ténue entre la victoire et la défaite, quand les unités étaient saignées par l’effort consenti sur le champ de bataille.


Je finis par relever les yeux. Mais elle détourne les siens, fuit le contact visuel. Je ne sais vraiment pas quelles pensées l’habitent.


La jeune femme me confirme ce que je pensais dans mes pires moments, à propos de l’égo. Tout en soulignant qu’il pouvait dans certaines circonstances être une force. Je comprenais ce qu’elle voulait dire. Elle confie alors la suite, plus personnelle. Je comprenais très bien son embarras. Pourtant, je restais franc. Elle l’avait été avec moi, sans insulte. Je tolérais bien plus de choses dans une discussion ouverte et privée que devant toute une cour, ou pire, une troupe. Ici, nous pouvions évoquer ce qui nous intéressait tant que le respect était de mise, et j’étais quelqu’un d’honnête, de direct, voire carrément de frontal. Je n’attendais pas moins de franchise de la part de mes vis-à-vis.



| Je ne veux pas que ce soit mon égo qui inspire mes hommes. Ou alors, seulement dans certaines circonstances. La fierté est une vertu tant qu’elle ne confine pas à l’aveuglement. |


Je nous ressers une coupe de vin, depuis le temps que nous étions là à discuter…


| Vous n’avez pas de plus grand devoir qu’envers vos gens. Un suzerain peut s’énerver de l’attitude de ses bannerets. Mais pour attendre deux leur loyauté il doit se comporter en personne de mérite, et avoir leurs soucis en tête. Tant que vous respectez et assumez vos propres responsabilités, envers ceux qui vous donnent votre statut, vous ne serez ni une mendiante ni une traîtresse, en aucune manière. Vous aussi, vous avez votre fierté. Je connais celle de la Reine de l’Orage, de même. Vous excuser n’est pas une reddition, Mahée. Ce n’est qu’une querelle de chattes ; vous deux valez mieux que ça. L’Empire n’est pas une bande d’amis qui chemine bras dessus, bras dessous. En toute honnêteté, je peux compter sur tous les souverains fédérés et l’essentiel des personnes les plus hauts placées, et les considère souvent comme des amis, en tout cas, des personnes qui me sont proches. Mais je compose aussi avec ceux qui sont contre mon avis. Jusqu’au sein de ma propre famille. Imaginez bien qu’un remariage avec une femme bien plus jeune, avec qui je fonde une nouvelle maison, ne s’est pas fait sans heurts ni réserves. Mes nordiens m’ont suivi parce que nous nous sommes vengés, et avons vaincu. Mais eux aussi ont murmuré, à un moment ou à un autre. Nous ne ferons jamais l’adhésion de tous, Mahée, pas pour ce que nous sommes, pour ce à quoi nous aspirons. Nous ferons l’adhésion par notre bonne intelligence et par les victoires, militaires ou politiques, que nous arriverons à obtenir. Vous excuser est un premier pas. Cela ne veut pas dire que la Reine Argella finira par être votre confidente. Cela ne veut pas dire non plus que vous avez à ramper devant elle. Des excuses, ce ne sont que des mots, et les faits qui les respectent. Ni plus, ni moins. |


Pragmatique jusqu’au bout des ongles. On pouvait se battre et mourir aux côtés de gens que l’on n’estimait guère, s’il le fallait, pourvu qu’on ai une confiance aveugle dans le fait de se battre jusqu’au bout, ensemble, pour un idéal commun qui nous unit. Mais ma façon de voir les choses, très nordienne, très pragmatique, se heurtait parfois aux passions des uns et des autres. Me discipliner pour ne jamais prendre de décisions sur la base de coups de sang ne voulait pas dire que j’y arrivais en toute circonstance non plus.


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 13 Mar - 14:12


La guerre est une horreur. Elle tue des maris, des pères, des fils… Fait mourir de faim des populations, tout en étant perpétrées par ceux qui prônent la défense de cette population. Dans bien des bouches, elle est une horreur nécessaire. Ou rendue nécessaire ? Pourquoi ? Pour l’orgueil ? Pour une culture ? En vérité, Mahée a beau étudier le problème sous tous les angles, elle ne trouve aucune réponse à cette question… Parce qu’elle-même se sent légitime de prendre les armes contre le Bief, contre le Septon, contre tout ennemi de Dorne. Elle-même, dans sa chair, elle se sent prête à mourir pour une idée… Et, d’une façon atroce, son rôle sera de convaincre les siens que mourir pour son idée à elle est plus intéressant que de mourir pour l’idée de Deria Martell. Cette pensée la frappe, quand elle écoute Torrhen, et, elle le sent, quelque chose d’important se brise en elle. Ça ne remet pas en question sa résolution à mener le combat, bien sûr. Elle a été trop lésée, estime que son peuple a beaucoup trop enduré pour renier une conviction qui s’est approfondie sur des années, mais elle ne peut s’empêcher de se challenger… De se remettre en question, elle, les choix qu’elle fait, sa légitimité… Elle fera ce qu’elle doit. C’est une certitude. Avec conviction. Mais maintenant, il lui semble évident qu’elle finira écrasée par le poids d’un monde qu’elle s’escrime à vouloir porter… Pas par orgueil personnel, Mahée n’étant pas à la recherche d’une gloire quelconque… Mais est-ce important ? Qu’est-ce qui peut être plus important que dix milles vies ? Cent milles. Le choix du plus grand nombre. Lui appartient-il seulement de faire ce choix ? Outre l’hérédité, sur quoi s’appuie-t-elle pour demander aux âmes placées sous sa garde par le décès de son père pour décider pour elles ? Est-elle la plus qualifiée pour le faire ? Est-ce que faire de son mieux sera suffisant ?

La dornienne, troublée, hoche la tête à sa réponse sur l’égo. Bien sûr, il a raison. Pourtant, c’est le moteur le plus efficace… L’égo, la peur. Les fondamentaux de l’être humain, ses cordes les plus sensibles qui lui font voir rouge sur un détail… Mahée n’a pas la moindre intention de manipuler ses compatriotes en utilisant ces cordes, mais pourtant, même si son désir est d’inspirer, le résultat sera le même. Même si elle fera tout pour être ouverte et leur laisser la possibilité de choisir leur destin en tout état de cause, cette armée de dix milles âmes de laquelle ils ont parlé, elle se retrouve entre le marteau et l’enclume. Leurs vies sont en danger. De deux maux, elle doit les convaincre de choisir le moindre… Ou ce qu’elle pense percevoir comme le moindre… Elle fera tout pour les convaincre qu’elle a raison, enterrera, le moment venu, les doutes qui l’assaillent la concernant, elle, et s’efforcera de trouver les mots, les mots justes, ceux qui résonneront en eux et les convaincront, là n’est pas la question. La question est plutôt… Quelle femme la dornienne a-t-elle envie d’être ? Supportera-t-elle son reflet, si d’aventure elle venait à se voir dans un miroir ?

Elle boit à la coupe resservie par Torrhen, à laquelle elle avait à peine touché jusque-là. Elle boit. De longues gorgées. Lentement, calmement, mais avec persistance. Elle boit plus qu’elle n’a bu de toute la campagne, elle vide son verre, dans un seul élan, chose qui n’était pas arrivée depuis le banquet. Dans cette manœuvre, pas de désespoir. Juste la recherche d’un peu de paix mentale, d’un peu de repos pour un tête qui n’en peut plus de tenter de déjouer les pronostics du destin, incapable de s’abandonner à lui, de lui laisser la pleine maîtrise de sa vie… Incapable de se résoudre à le laisser gagner, incapable de voir que, quoiqu’il arrive, c’est lui qui aura gain de cause… Elle en vient à se demander comment le couple impérial, et plus largement les têtes couronnées, parviennent à vivre avec ça depuis aussi longtemps… Quoique ce soit qui les fasse tenir, elle a intérêt à trouver un point d’horizon, elle aussi, et vite, avant d’avoir le tournis… Tout ce qu’elle veut, tout ce qu’elle voit, c’est un retour à la prospérité pour sa nation… Chauvinisme ? Oui et non. Certes, elle est capable d’engager les joutes verbales avec les bieffois, de faire valoir la beauté de Dorne, est capable de prétendre la principauté supérieure aux autres royaumes de Westeros… Mais en vérité, c’est surtout la peur de l’extermination de toute leur identité qui lui fait peur… Elle craint que le Bief n’assimile la Principauté et ne lui retire toute sa culture, tout ce qui fait qu’elle est Elle… Il n’est pas seulement question de changer quelques habitudes, il est question d’une refonte profonde de sa société, de ses mœurs, mœurs qu’elle adore et inédits dans les autres royaumes… ! Mahée craint que si le Bief et la religion des Sept dévorent Dorne, Westeros oubliera qu’une alternative aux fonctionnements patriarcaux des autres royaumes est possible… Et ça, moins parce qu’elle est une femme que parce qu’elle est convaincue que cette alternative doit être préservée, ne serait-ce que parce qu’une totale unicité qui brime une partie de sa population ne peut être pérenne dans sa conception d’un continent en paix.

Le regard qu’elle relève, son verre bu, vers l’Empereur alors qu’il lui fournit en guise de préambule toutes les raisons pour lesquelles elle ne peut lui obéir, ne peut l’obliger en acceptant de présenter ses excuses à la reine se fait désolé. Alors qu’il discourt, persuadé de prêcher pour sa paroisse, pour le côté raisonnable de, de la part de Mahée, baisser la tête, il ne fait qu’énoncer les raisons pour lesquelles elle ne peut absolument pas se le permettre… Elle reconnaît, bien volontiers, qu’il a raison sur le caractère futile de cette querelle, qui repose sur des détails et des bêtises, elle reconnaît volontiers qu’il serait bien plus sage pour l’Empire que Mahée présente ses excuses… Mais l’intérêt de l’Empire n’est pas encore l’intérêt ni de Dorne, ni de la Grâcedieu. A l’heure actuelle, l’Empire est l’ennemi. S’allier à lui est une chose, le laisser lui passer dessus, ou l’Orage, comme si elle n’était qu’une prostituée en est une autre. La tête de la dornienne se redresse, avec ce qu’elle espère de la dignité. Elle attend poliment que l’Empereur achève sa tirade, et leur laisse le temps, à lui comme à elle, de la digérer, avant de reprendre la parole à son tour. Son ton est calme, mais surtout incroyablement désolé. « Je regrette, Votre Majesté, mais des excuses ne sont pas toujours que des mots… Vous verriez-vous, vous, présenter des excuses pour des mots qui vous semblaient honnêtes au roi du Bief ? » Elle cille, rapidement, et lève la main en prière pour qu’il lui permette de la laisser parler. « Les situations ne sont pas totalement identiques, mais Dorne et l’Orage ont un long passif de conflit… Vous, en tant que tête couronnée, devez savoir mieux que quiconque que des excuses n’ont de valeur que si elles sont sincères… Je ne vois pas l’intérêt de présenter des excuses à sa Majesté Argella si je ne les pense pas… Vous pensez que c’est mon orgueil qui parle, sans doute… » Elle fait une pause, et sourit tristement. « Ce n’est pas le mien, du moins pas en tant que femme. Il y a quelques mois encore, nous n’aurions même pas cette conversation puisque mes excuses auraient été présentées, sincères, à sa Majesté depuis longtemps. Il y a quelques mois, je n’étais rien, ne représentais rien, n’étais que la fille de mon père. La Grâcedieu et les dorniens auraient pu se montrer complaisants avec la fille qui apprend… Aujourd’hui, comme vous l’avez dit avec plus de pertinence que je n’en aurai jamais eu, je n’ai pas de plus grand devoir qu’envers les miens. » De mémoire, elle récite. « Si je veux espérer leur loyauté, je dois me comporter en personne de mérite à leurs yeux, et avoir leurs soucis en tête, leurs valeurs, les respecter et assumer mes propres responsabilités, envers eux, qui me donnent mon statut. » Elle marque une pause, nécessaire, avant de reprendre. « Ce sont eux plus que vous qui me donnent un statut. Vous pouvez disposer de moi à votre guise, me promouvoir ou m’enfermer dans un cachots, la Grâcedieu demeurera en terres dorniennes, hors de toute atteinte, pour l’instant. Or, ils ont des attentes, et comme expliqué dans votre bureau à Accalmie en présence de votre épouse, les dorniens sont extrêmement fiers… M’excuser envers un ami ne poserait aucun problème, puisqu’un ami ne saisirait pas cette occasion pour prendre avantage sur moi. Vous connaissez sa Majesté Argella, et je suis prête à vous faire confiance si vous me dîtes qu’elle n’est pas faite de ce bois-là… Mais les miens n’y sont pas prêts. Pas avec le passif entre l’Orage et Dorne. Tout ce qu’ils verront, c’est que j’ai plié la tête devant l’Orage, que je n’ai pas eu le courage nécessaire pour rester droite face à ce qu’eux considèrent un ennemi, un ennemi déclaré que ma présence ici, seule, me prémunit de voir comme tel… Eux, de là où ils sont, seront plus enclins à penser qu’en pliant le genou, je les ai abandonnés, ai abandonné la Grâcedieu au bon vouloir de sa Majesté Argella… Je connais les miens et leur fierté, et tous les arguments de raison, lésés comme ils le sont, n’y changeront rien. » Elle déglutit, serre les dents. « Vos hommes vous suivent parce que vous avez fait vos preuves, êtes un combattant aguerri qui s’est avéré prendre des décisions capitales payantes à plus de reprises que de décisions catastrophiques… En d’autres termes, vous avez déjà prouvé votre valeur, et même si cette tâche est un travail de tous les instants, vous bénéficiez d’appuis solides qui vous accordent de leur part, si pas une entière loyauté, au moins le bénéfice du doute… » Elle lui sourit, d’une tristesse à fendre l’âme. « Moi, j’ai tout à prouver. Pire encore, les miens me pensent otage pendant que la régence de mon domaine est assurée par ma mère… Présenter des excuses à sa Majesté la reine Argella reviendrait à sacrifier les boutures de confiance en moi que les miens pourraient avoir, qui ne seraient même pas de mon fait, mais uniquement liées à la bonne gestion et au courage de mon père ! » Elle s’aperçoit, à retard, que ses joues sont rouges, seraient sans doute écarlates si sa peau n’était pas hâlée, et que son cœur s’est emballé comme jamais. Trop de passion. Ça causera sans doute sa perte… Comme elle le peut, elle tente de se calmer. « La femme que je suis est très consciente du caractère trivial et ridicule de ce différent, ô combien risible face aux véritables menaces qui pèsent sur nos têtes à tous… La femme que je suis aimerai pouvoir échanger avec la femme qu’est sa Majesté la reine Argella, et lui dire combien elle est désolée que les choses se soient envenimées entre elles… Mais comme vous l’avez dit, mon plus grand devoir est envers mes gens… A l’heure actuelle, ils ne pourront pas comprendre mon geste s’il est ébruité, et déformé comme les rumeurs savent le faire, et ce serait alors faire planer l’ombre d’une révolte sur la tête de ma maison, ma mère, mes sœurs et mon frère… » Elle baisse les yeux, espérant être parvenue à faire passer à l’Empereur à quel point elle prend ses responsabilités au sérieux, la taille de son domaine dusse-t-elle être risible aux yeux d’un monarque de son envergure. « J’assumerai mes choix, quoiqu’il arrive… Et prierait seulement que Dorne et la Grâcedieu ne subissent pas des foudres qui me sont destinées. » Il est clair que jamais elle ne sacrifiera l’honneur ou la fierté des siens pour se faciliter la vie… Quoiqu’il arrive, Mahée n’aspire qu’à rester digne. Digne en tant que femme, digne en tant qu’alliée, digne de confiance et de respect… Et est prête à sacrifier ses privilèges, son confort… Tout, jusqu’à sa propre vie, pour que le qualificatif « digne » lui survive, et reste associé au nom des Allyrion.


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 27 Mar - 22:22

J’étais l’Empereur des Royaumes Fédérés. Je pouvais m’attendre à ce que la plupart des gens exécutent ma volonté. Ca, ce serait dans le meilleur des mondes, dans le bonheur et la plénitude les plus totales, car je n’aurais alors plus jamais maille à partir avec les idées dangereuses des uns ou l’égo déplacé des autres. Mais je savais pour régner depuis longtemps que les hourras des débuts de campagne se muaient en murmures sitôt que les choses dégénéraient, tandis que les risettes et courbettes à la cour étaient immanquablement le paravent des ambitions des uns et des autres. Je n’avais aucun ascendant sur la dornienne, mais je savais déjà qu’elle avait ses propres motivations et ses principes. Je savais aussi qu’elle était fière, et qu’elle calculait toujours ce qui pouvait avoir une conséquence -ou non- pour ses gens et pour son fief. Je connaissais aussi Argella Durrandon. Elle était fière, et plus qu’obstinée, elle était diablement têtue. Du genre de Rhaenys ; à aimer ou à détester bien au-delà des besoins politiques ou stratégiques de l’instant présent. Tout l’Empire n’était jamais qu’un agglomérat de mentalités et de fiertés, de personnalités parfois si différentes que l’équilibre paraissait proche de s’effondrer à chaque bourrasque. Le tempérament des dirigeants, tant des royaumes fédérés que de celui de Rhaenys et le mien, était du genre parfois à tout remettre en question.


Qu’importe, au final. Je sais comment imposer ma volonté. Je fais la guerre depuis vingt-cinq ans. Je règne depuis vingt-trois. J’ai appris à passer outre mes liens d’amitié et d’affection pour me faire respecter. Je me fichais depuis toujours que l’on respecte l’homme ; être aimé des gens pouvait servir, mais c’était moins utile que d’être différent d’eux, d’être intransigeant. Pas au dessus ni dans la mêlée, mais sur le côté à la regarder. L’expérience m’avait depuis longtemps appris que je n’étais ni meilleur ni moins bon, mais différent.


Le silence s’installe, et s’égrène au rythme du vin qui sale la note de nos échanges. La jeune femme semble affectée, pas forcément de mes paroles que de ce qu’elles impliquent. Je cherche alors à discerner le vrai du faux, non pas que je la pense menteuse, mais inexpérimentée des puissants de ce monde, qui pouvaient soulever des montagnes d’un seul caprice, ou se retrouver écrasés dessous pour le malheur de tous. J’allais réagir quand elle évoquait le souverain du Bief, mais son geste m’en dissuade ; elle a encore un de ses argumentaires à développer. Aussi écoutais-je, neutre comme toujours, trempant mes vieilles lippes dans le godet de vinasse. Bien sûr, elle évoque les vieux contentieux orageois. Je la laisse terminer. Je comprenais aussi ses réserves quant à sa propre naissance, et son devoir plus grand envers les siens qu’envers des souverains qui certes l’accueillaient mais restaient étrangers. Je comprenais surtout le calcul envers ses gens. Je méditais un moment quand elle eut terminé.


Je fis la moue. Insoluble situation provoquée par l’orgueil des femmes de ce temps, qui certes commanderaient au monde, mais qui en attendant me mettaient dans l’embarras ; aucune ne se laissait mener comme le faisaient mes soldats. Je me sentais encore las et fatigué, soucieux. Je dirigeais un regroupement de nations vers un nouveau monde que je ne comprenais pas.



| Vous avez sans doute raison pour l’essentiel, ce qui est justifié par votre rôle de soulever Dorne contre notre ennemi commun comme vous vous y employez depuis des semaines. Ce que je crois ; rarement nous avait été donnés autant de signes de confiance et d’adhésion en si peu de temps. Mais vous vous leurrez si vous pensez qu’honnêteté et franchise guident le monde. Ce n’est jamais le cas. Je peux être aussi droit que possible, je ne préviens jamais mes hommes que mes ordres vont les faire tuer. Je ne peux pas nier préparer la guerre contre ceux envers qui je propose d’abord la paix. Je m’excuse parfois pour la forme, car bien plus que des sentiments, les mots sont des idées. Vous êtes aujourd’hui Dame Mahée Allyrion. Sa Majesté la Reine Argella Durrandon est, je le pense, au moins aussi inflexible que vous… Mais elle reste reine. Et vous non. |


Et femme avec cela, jusqu’à quel point s’est elle laissée aller à la jalousie quand elle a appris que la dornienne avait du crédit auprès de Rhaenys et de moi-même ? Argella était jeune, et si elle était une reine redoutable sa fierté sapait les bases de ses relations avec les autres ; elle l’avait aveuglée à propos de Kevan Gardener qu’elle imaginait son soupirant, l’égarerait-elle dans d’autres alliances, dans un sens ou dans l’autre ? Argella, tout comme Rhaenys, n’avait pas encore la sagesse de considérer les gens au-delà de leur personne. Mahée Allyrion ne se laissait pas marcher sur les pieds ; l’orageoise avait dû prendre sa fierté comme de la défiance, et la défiance comme une insulte. J’étais prêt à parier que la dornienne avait pris la méfiance d’Argella pour de la franche suspicion, voire une menace, et le cercle vicieux était prêt à se déchaîner. Ajoutez à cela les relations complexes entre orageois et dorniens et entre la Reine et le pays de son ancien époux répudié…


| Je ne dis pas cela pour vous diminuer ou pour la grandir. En ce qui me concerne, Argella Durrandon est quelqu’un que je respecte plus que beaucoup, et que j’estime. Mais statut ne veut pas dire valeur et n’ordonne pas la vérité selon votre place sur l’échelle sociale. C’est toutefois à elle de poser les règles de vos relations. Et c’est à vous de vous excuser si vous n’avez su les respecter. Que vous trouviez cet état de fait juste ou non n’entre pas en ligne de compte ; ainsi va le monde. Vous ne rallierez personne si vous ne montrez pas non plus votre habileté à vous fondre dans le bal des puissants de ce monde. Sa Grâce vous a posé une difficulté diplomatique, peut être personnelle. Vous allez devoir la soulever. |


Je reposais mon regard sur la jeune femme. J’avais énoncé tout cela d’un ton neutre ; il n’était pas question de dire qui avait tort ou raison dans leur puérile querelle d’égo, mais bien de rappeler les convenances d’une société fortement normée, qui se bloquait si les conventions n’étaient pas respectées.


| Je ne vous demande pas de vous aplatir devant quiconque, mais de faire preuve du respect que la Reine Argella attend de votre part. Cela ne sera jamais trop, car si elle n’est pas votre Reine elle est aussi malgré tout un espoir pour vos gens. Vous avez toutefois raison quant à votre légitimité et pour les preuves que vous devez rendre pour être crédibles. Je pense qu’il ne faudra pas que l’on tarde à vous envoyer exécuter votre mission principale si celle-ci ne vient pas à nous. Je vous chargerais quelques hommes pour votre protection, sans uniforme et sans blason puisqu’il faut veiller à la discrétion de votre mission. Si vous avez des noms en tête parmi mes officiers, je peux les étudier. |


Je finis par reposer mon verre et par trancher du ton du souverain qui en termine avec un arbitrage.


| Je veux toutefois qu’avant votre départ vous fassiez un geste envers la Reine Argella. Expliquez lui les raisons de votre comportement, la valeur de votre engagement, vos aspirations pour vos gens et pour l’Empire. Racontez lui tout. Elle ne saura vous considérer comme l’une des nôtres sans connaître la passion qui vous anime pour cet effort qui nous met tous en danger. Reposez entre ses mains la sécurité de votre existence. C’est peut être ce que j’aurais dû faire il y a quelques semaines, mais c’est votre prérogative, pas la mienne. Par écrit délivré à son avant-poste au moment de votre départ si vous le préférez, mais faites-le. S’il ne s’agit pas encore d’excuses, il convient tout de même de s’assurer de pouvoir travailler ensemble, elle et vous, et nous tous ensembles. Reposez les bases d'une relation future qui ne soit pas irriguée de fiel. |


Je ne la lâche pas des yeux. Si elle en donnait la responsabilité de ses secrets et donc de sa sécurité à Argella, celle-ci ne pouvait que gratifier la dornienne d’assez de crédit pour surmonter peut être pas la rancœur, mais au moins l’impossibilité de travailler ensemble. Si elle n’acceptait pas l’aide d’une exilée qui se mettait au service de notre cause commune, alors je saurais à quoi m’en tenir avec la Reine de l’Orage. Bien sûr, je donnais toute la responsabilité d'une conciliation à Mahée. Parce que ce ne serait pas Argella en tant que Reine qui ferait le premier pas. Et aussi quelque part, parce que je devais savoir comment Mahée Allyrion gérait l'adversité. L'Empire n'était pas fait d'amour et de bons sentiments. Beaucoup de gens s'y détestaient. Mais ils devaient s'élever au-dessus de leur condition pour le bien de tous.


| Comprenez-vous ma demande, Dame ? |


Car même si je commandais, l’essentiel de mon pouvoir reposait sur la bonne volonté des gens. Saboter une tentative de passerelle en pleine querelle serait empoisonner celle-ci à tout jamais.


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptySam 28 Mar - 10:15


A voir la mine tirée, fatiguée, de l'Empereur, Mahée regrette qu'ils se soient lancés dans cette discussion... Elle aurait aimé la lui épargner, et se l'épargner à elle-même. Elle le voit, ce qu'elle lui dit le contrarie, mais elle restera inflexible... A sa façon. Il prend la parole à son tour, et au fur et à mesure que les mots s'enchaînent, la colère vient faire tourner la tête de Mahée, au point de lui en faire poser son verre pour calmer les discrets tremblements nerveux qui l'agitent. Son visage, quant à lui, reste de marbre, parfaitement insondable, d'un stoïcisme qui force le respect. Ses yeux sont sombres, semblent aspirer toute lumière, et ne rien en rendre. Toutes les idées qu'il pose donnent envie à la dornienne de hurler, entrent même en contradiction avec certaines choses dîtes plus tôt, comme son envie de créer un monde nouveau... Mais à quoi bon si ce monde nouveau reste prisonnier d'anciens carcans ? De nouveau, cet argument d'autorité, de convenances, qui l'oblige à elle s'excuser en raison de leur statuts respectifs fait monter aux joues de Mahée un rouge de colère. Elle est tentée de répliquer que Deria Martell est Princesse de naissance, avec le succès qu'ils lui connaissent... D'ici à ce qu'Argella commette les mêmes erreurs ou d'autres avec la même finalité, il n'y a qu'un pas... En particulier si la dame se retrouve incapable de se remettre en question, ou pire, estime même que ce n'est pas à elle de le faire parce que son statut l'en préserve !

Les concessions de l'Empereur sont, malheureusement, insuffisante pour diluer le fiel qui sature les veines de la vipère des sables. Eut-elle été ce fameux serpent, elle serait en train de se rassembler sur elle-même, faisant teinter sa sonnette en guise de menace, d'avertissement. Il a beau tenter d'y mettre les formes, il l'incrimine malgré tout, elle, et jamais son égale de reine. Elle n'a pas su respecter les règles d'une relation posées par une autre. Cette justification devrait-elle être applicable sur tout ? Et Mahée d'accourir, tête baissée, au moindre caprice de la reine de l'Orage ? Hors de question. Tout simplement hors de question. La reine Argella l'insulte depuis le banquet, Mahée tente de comprendre et de se montrer complaisante... Tout ça pour se faire rosser. Elle en a assez. Bien assez. Et toutes les belles paroles de l'Empereur n'y feront rien, s'évanouissent, éthérées, car n'ayant au final aucune valeur, aucune réalité dans la finalité, au point que Mahée en vient à se demander en quelle propension il souhaite se faire plaisir à la bouche en se donnant l'air complaisant, juste, et en quelle propension il la pense faible face à la flatterie... Et à quel point, dans ses calculs, il pouvait admettre qu'il se trompait. Mahée ne souhaite rallier personne, ne souhaite pas gagner quoi que ce soit. Elle souhaite simplement épargner les vies de ses concitoyens, leur épargner une mort inutile. Pour quoi la prend-il exactement ? Pour une enragée coquette assoiffée de pouvoir ? Rien que cette perspective lui donne envie de le gifler, tout Empereur soit-il.

Enfin, tombe le couperet, qui laisse Mahée plus amère encore que le reste du discours de l'Empereur. Parce que lui n'avait pas su ou pas pris le temps d'expliquer les raisons de la présence de la dornienne dans les rangs de l'Empire, il la chargeait de réparer ses propres manquements... Qui auraient pourtant permis ce qu'il souhaitait : que les deux femmes travaillent ensemble, même si elles ne devaient pas s'apprécier. Pour forcer une relation vers la sanité avec très peu de chances de réussite, il venait de dangereusement dégrader la leur. Dans sa poitrine, le cœur de Mahée bat à tout rompre, au bord de ses lèvres, menace d'en sortir et d'exploser de rage et de rancœur. Quand arrive la question, il lui faut un moment pour chasser la nausée, serrer les dents, avant de répondre, d'une voix incroyablement douce. « Mon père avait coutume de dire qu'il n'y a pas d'autre justice en ce monde que celle que l'on fait soit-même... » Ayant d'abord accroché le regard de l'Empereur, elle détourne les yeux pour qu'il ne voit pas ses mots comme une menace... Et relève la tête, avez beaucoup de fierté. « J'ai compris, votre Majesté. » Elle a compris ça... Et tellement plus. Elle se lève, esquisse une révérence, et prend la direction de la sortie... Devant laquelle elle s'arrête net, deux pièces du puzzle de la mascarade s'imbriquant désagréablement dans son esprit. « Vous m'avez menti... » Elle a un petit rire, nerveux, sans joie, amer... Et tourne des yeux, par dessus son épaule, d'une infinie compassion vers le monarque. « Vous m'avez menti, et je ne peux même pas vous en vouloir parce que je suis certaine que vous ne l'avez même pas remarqué... C'est venu de façon tellement naturelle... » Elle en pleurerait. Des outres d'eau. Dans quel guêpier s'était-elle encore fourré ? « J'espère sincèrement que le jeu en valait la chandelle... Quoiqu'il en soit, gardez bien en tête que ce sommes nous, Seigneurs de Dorne, en nous montrons complaisants avec les écarts de la Princesse et son comportement capricieux, qui sommes en partie responsable de tout ce gâchis... La bonne nuit. » Et elle s'arrête là, les yeux pleins d'une tristesse sans limites, espérant que l'Empereur comprendra son message pas si subliminal, le parallèle grossier avec le comportement erratique de la reine Argella, avant de soulever le pan de toile d'entrée de la tente du couple impérial pour regagner la sienne. Pour sa part, il y a quelque chose de très clair à son esprit... Si le mot d'ordre de cet Empire est mensonge et hypocrisie, elle n'a pas la moindre envie de se fondre dedans... Pour elle, il n'y a que le reflet que lui renvoie le miroir qui compte, et sa capabilité à se regarder en face, à mettre en accord ses décisions et les principes moraux qui régissent son existence. Mahée se sait droite et honnête, et elle ne laissera personne lui ôter ça...


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MessageSujet: Re: Intense Drill [Tour VIII - Terminé]   Intense Drill [Tour VIII - Terminé] EmptySam 28 Mar - 11:08

Je dévisage la jeune femme. Je vois passer dans son regard la colère, la frustration, et le rouge qui lui monte aux joues n’est en rien capable de masquer les sentiments qui la traversent. Elle est sans doute déçue. Frustrée et en colère. Il est difficile pour moi de gérer ce genre de situation, à laquelle je suis peu confronté. Des querelles entre nobles sont facilement résolues, d’ordinaire, et les femmes n’y ont d’habitude aucune place. L’égo des hommes est facilement jugulé ; il se gère sur la lice ou dans la cour, où par de furibonds serments quant à l’inconséquence de leurs rancœurs. Il est aussi plus facile de les amener à un résultat, de les y contraindre, même s’il n’est que rarement question d’imposer une issue spécifique mais de leur laisser le choix final pourvu que la rivalité s’achève. J’apprenais avec l’Empire que gérer les problèmes de souverains qui ne m’étaient pas vassaux était un réel souci, et plus encore avec des nobles qui ne me connaissaient pas, que je ne connaissais pas non plus, et qui pour certains n’avaient aucune éducation militaire, de respect inamovible pour leur général avant leur souverain.


Je me cassais visiblement les dents sur cette querelle de chattes, rapportée par Argella Durrandon, et entérinée par Mahée Allyrion. Trop semblables et trop différentes à la fois ; ce problème allait sans doute devoir nécessiter intervention d’un tiers qui ne serait pas moi. Plus que jamais, je me demandais si faire suivre l’armée d’un cortège plus conséquent que d’ordinaire était une bonne idée ; j’avais tout misé sur ce que ces dames pouvait apporter comme renforts diplomatiques vis-à-vis du Bief ou de l’Orage, pour renforcer la protection de mes enfants ou la qualité des soins prodigués aux cortèges futurs de blessés et d’estropiés qui reviendront des zones de combat ensanglantés et perturbés par ce qu’ils y avaient vécu. Je n’aurais jamais pensé qu’elles puissent entre elles se mésentendre au point de créer de véritables points de tension.


Plus que jamais, je doutais de ma capacité à mener l’Empire. J’avais plus d’expérience que Rhaenys, mais c’était pourtant elle et son charisme qui nous avaient ralliés Lyham Tully, Argella Durrandon. Le Nord ne m’avait suivi que par devoir et par vengeance plus que par conviction. Je n’avais eu de rôle dans la fondation commune qu’une constitution qui déjà montrait ses limites et ses faiblesses ; aurais-je dû rester général des armées du Nord, et mener ma guerre de mon côté ? Sans autre talent que celui de mener ma noblesse belliqueuse par la discipline et l’honneur, l était trop tard pour avoir des regrets. Maintenant, je devais poursuivre, quoiqu’il en coûte. La dornienne répond, fière comme toujours, mais empreinte de déception et de rancœur, de lassitude. Encore un autre soutien, déjà perdu. Je ne comprends pas qu’elle ne saisisse pas le poids des convenances, au-delà de la nécessaire défense de nos idéaux communs. Bien sûr que nous étions tous forcés de faire des concessions, de ravaler notre fierté.


Ce que je vis dans ses yeux, quoiqu’il en soit, était le symbole de notre défaite prochaine. Je connaissais les rapports de force et l’intelligence de l’ennemi, et les coups que nous portions tous à notre propre désunion. J’étais coincé au bord du précipice, impossible de faire autrement désormais que de tomber dedans.



| Ce gâchis, dame, est aussi et avant tout le mien. |


Je la saluais d’un signe de tête, et me retournais vers les flammes, mains liées dans le dos, raide. La lueur du feu se reflétant sur les cicatrices, et dans le fond de mes yeux. Loup qui s’est pris pour lion mais qui n’est que loup, Empire si beau mais si fragile, soumis à tant de tensions internes et externes qu’il ne pourrait que se distordre et manquer de disparaître ; la victoire, si elle était possible, nous coûtera tant et tant que la question demeurait pleine ; pourrais-je sauvegarder son idéal ?


L’armée en marche allait retrouver le chemin des batailles. La guerre était plus simple à vivre que la politique ; il était temps pour moi de demander à Rhaenys de jouer un autre rôle que celui de battre la campagne à dos de dragon, se consacrer à tout ce dont je n’étais finalement que moins bon, moins efficace. Et partir en chasse avec mes meutes.


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