Sujet: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 17 Nov - 23:48
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Mar 26 Nov - 6:57
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
Les appartements dévolus à la Dame de compagnie de la Reine étaient attenants à ceux d’Argella, une anti-chambre pour recevoir et une chambre, grande et claire, joliment décorée, avec un large bureau et un coin pour la toilette, mais nettement plus simple que celle de la Durrandon qui n’était autre que les anciens appartements Royaux de son propre père avec une anti chambre, un bureau séparé, et comble du luxe, une salle de bain en plus de l’immense pièce principale dotée d’un large lit à baldaquin et de murs peints aux couleurs du Cerf Couronné. Comme à son habitude, Argella s’était réveillée tôt, était allée s'entraîner quelques heures, avait prit son petit déjeuner en lisant les dernières missives. Puis, elle était allée voir l‘intendant afin de mettre au point les mesures de sécurité concernant la venue du couple impérial et la guerre à venir, puis Lord Connigton pour s’assurer qu’il avait trouvé un lieu adéquate pour installer le campement de l’armée. Elle avait ensuite visité l’étage reservé à Rhaenys et Torrhen qui était en pleine préparation pour leur venue imminente et était redescendue pour déjeuner avec sa garde dans la salle du trône.
La brune aux yeux azur avait alors appris que sa Dame de Compagnie était arrivée. Elle avait été prévenue de sa venue et était ravie de retrouver enfin son amie, mais elle voulait lui laisser le temps de se reposer un peu avant de la rencontrer. Ainsi, elle remonta dans sa chambre pour étudier les cartes avec Ezio Storm qui avait de nouvelles informations à lui rapporter, et elle s’installa pour rédiger ses réponses aux missives. Elle était donc en pleine écriture lorsqu’on lui annonça en grande pompe Dame Nyméria Castelfoyer. Elle demanda à ce qu’on la fasse entrer et dodelina de la tête d’un air réprobateur lorsque celle-ci se fendit d’une profonde révérence.
__ Nym, crois tu que le pouvoir me soit monté à la tête ?
La née Connigton était une amie de longue date, une proche de l’Impétueuse Orageoise. Si elle devait respecter le protocole, comme tout le monde, dès lors qu’il y avait des témoins, pour l’étiquette et pour éviter que d’autres puissent imaginer faire preuve d’autant de familiarités avec la jeune biche, elle pouvait s’en passer en privé. Or, il n’y avait personne ici, pas même un des gardes restés dehors, et qui étaient eux même contraints d’observer le protocole et de prendre garde au caractère explosif de la Reine guerrière, mais qui semblaient parfois plus proches d’elle que la Reine Mère.
Argella lui fit signe de se redresser et sourit.
__ Sois la bienvenue à Accalmie, je suis heureuse de t’avoir à mes côtés à nouveau. Tu es ici chez toi et tu peux me rendre visite quand tu veux.
La Durrandon se leva et prit les mains de son amie dans les siennes avant de l’inviter à la suivre dans sa chambre.
__ Alors, racontes moi. Comment vont tes enfants, ton domaine. J’ai été absente si longtemps, j’ai dû manquer un tas de choses.
La Souveraine de l’Orage s’assit à une table en marqueterie aux décors d’ébène et d’or et invita Nyméria à faire de même.
__ Au fait, j’ai rappelé Lord Stannis... Morringen.
La jeune femme se racla la gorge. Avec elle le secret était bien gardé, mais les deux jeunes femmes n’en avaient pas l’une pour l’autre.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Sam 7 Déc - 13:03
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 8 Déc - 13:22
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
Argella lança un regard faussement offusqué vers Nyméria avant de répondre avec une certaine conviction malgré le fait qu’elle était consciente de son impétuosité et de sa témérité :
__ Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles.
La Durrandon était aussi reine à présent et si elle gardait son caractère orageux digne de sa lignée et de son père adoré, ainsi que de la fierté de son peuple, elle apprenait doucement à faire preuve d’une certaine retenue, et de beaucoup de raison quand il le fallait. Son amie le savait certainement, peut-être même avait elle perçu les changements depuis tout ce temps, à n’en pas douté elle s’en rendrait vite compte. La brune restait la même au fond d’elle, mais ses responsabilités étaient trop importantes pour qu’elle les oublient, enfin, la plupart du temps.
__ Et tu le feras, j’ai besoin de toi pour surveiller ma mère et Accalmie, tu seras ma base arrière avec Lord Connington pour les aspects militaires. J’ai confiance en toi plus qu’en personne d’autre pour remplir cette tâche. J’aurais aimé t’avoir à mes côtés pendant la campagne, mais tu comprends que par les temps qui court, avec le Grand Septon qui n’attend qu’une nouvelle excuse pour dresser mon propre peuple contre moi, je ne peux le permettre.
Sous prétexte qu’une femme n’aurait pas sa place à la tête d’une Armée, je ne pourrais pas me vêtir d’une armure et commander mes hommes comme je l’entends, ben voyons ! Et je laisserais mes généraux risquer leur vies pour moi sans bouger le petit doigt ? Comme si j’étais seulement une femme. Je suis la Reine de l’Orage non d’un chien, le seul enfant d’Argilac, quelque soit mon sexe. Par les Sept, mon père ne m’a pas élevée pour faire la potiche à Accalmie pendant que mes hommes meurent par millier sur les champ de bataille. Et puis merde, ils en retireraient toute la gloire et l’honneur tandis que moi je serais tout juste bonne à pondre des héritiers ? Certainement pas, surtout si je ne parviens pas à mettre au monde un fils, peut-être n’aurais-je jamais cette chance.
La jeune biche acceuillit le récit de la Castelfoyer avec tendresse. L’amour d’une mère n’avait pas de limites, mais elle voulait bien la croire, car Nyméria n’était pas une idiote et certainement avait-elle été une bonne mère, capable de préparer ses enfants du mieux qu’elle pouvait à ce qui les attendaient. Elle était cependant heureuse que son amie ait pu repousser un peu les ardeurs de son cadet, douze ans c’était trop jeune pour mourir, et même si d’autres jeunes hommes de son âge tomberaient probablement durant cette campagne, la Reine était soulagée que le fils de sa suivante n’en fasse pas partie. Un jour il serait prêt, un jour il se battrait, mais pas tout de suite… Elle eut soudain une idée, mais la garda pour elle. Elle avait besoin d’un écuyer, mais elle n’était pas chevalier aussi était elle seulement assistée d’un aide de camp de basse naissance. La place était à la fois prestigieuse et fort peu recommandable, et elle n’avait jamais osé demander un un vassal de lui offrir un fils, et elle ne le demanderait pas à Nyméria non plus. Mais peut-être pourrait-elle lui suggérer, et en même temps, l’enfant prendrait des risques aussi en étant avec elle durant la campagne, et elle ne souhaitait pas cela, d’où son hésitation. De plus, le Grand Septon ou n’importe quel fervant croyant pourrait y trouver à redire. Foutu sac de nœud. Comme sa vie serait simple si elle était née mâle !
__ Kevan aurait dû mourir par mon épée après l'opprobre qu’il a jetée sur moi et sur l’Empire. J’ai tourné la page, cela n’a pas été facile, mais j’ai d’autres bieffois à fouetter désormais.
Répondit l’Impétueuse sans hésiter avant de lancer un regard carnassier. Cela avait été terrible, cette histoire, son amour pour lui, la trahison envers l’Empire, le manque de respect envers son amie Rhaenys et enfin, ce qu’elle avait appris sur lui au Collège Impérial. Elle se serait fait un plaisir de lui faire payer ses affronts sur la lice, au lieu de quoi il avait encore tenté de s’enfuir et était mort cette fois, d’une blessure. Une bien triste fin pour un Roi. Mais était-il encore un Roi ? Qu’importe, la campagne à venir était plus importante que tout, même qu’un amour impossible mais passionné avec un homme qui, finalement, n’avait eu de cesse de la décevoir. Elle sourit un peu plus et ajouta :
__ Ou devrais-je dire à découper ?
Nyméria lui demanda si elle avait eut l’intention de jouer les entremetteuses entre elle et Stannis et Argella tomba des nues. Elle aurait peut-être dû y penser mais ce genre de considération lui passait tellement au dessus qu’elle n’y avait même pas songé. A présent que sa suivante lui en faisait la remarque, elle avait un peu honte de ne pas l’avoir fait pour ça.
__ Heu…
La Durrandon se pinça les lèvres un instant.
__ Pour l’Orage. A vrai dire je n’avais pas pensé à toi et à ton veuvage quand je l’ai fait, je voulais juste te prévenir avant qu’il n’arrive à Accamie. Tu sais, moi et les histoire de d'amour… Enfin bref…
La gêne était palpable, mais la brune aux yeux azur la balaya en une phrase.
__ Après, fais toi plaisir hein. Tant que tu ne le fatigues pas trop avant la campagne.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 29 Déc - 21:25
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Jeu 2 Jan - 19:13
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
Argella avait le caractère de son père, indomptable, impétueuse, souveraine et belliqueuse. Pourtant, Rowenna, malgré leur relation tendu avait su lui transmettre quelque chose, un peu de raison, un peu de recule. Elle ne le montrait pas toujours, mais il lui arrivait de faire preuve d’une certaine intelligence politique malgré sa personnalité emportée et brute de décoffrage, parfois même un peu bourrine sur les bords. Était-ce parce qu’effectivement, elle avait vu ce qu’avait coûté sa fougue à Argilac le Grand . Était-ce parce qu’en tant que femme et Reine d’un Royaume grandement affaibli et amputé par la guerre, elle pouvait encore moins se permettre que lui de faire fi de toute retenue ? Était-ce parce qu’elle avait toujours été obligée de manœuvrer entre son sexe et sa passion ? Un peu tout cela certainement. Elle n’était ni sa mère ni son père, mais elle admirait bien plus un Roi absent et idéalisé qu’une mère présente dont elle avait pu apprécier tous les défauts. Cependant, elle ne niait pas ses qualités de politicienne et de diplomate et savait que, malgré les complots qui, elle l'espérait, appartenaient au passé, Rowenna avait toujours œuvré pour le royaume et pour sa fille unique. C’est pour cette raison qu’elle l’envoyait à la capitale Impériale, et pour la punir qu’elle ne lui laissait pour le moment qu’un poste de suppléante. A la Reine Mère de faire ses preuves et si un poste de membre permanent du Collège se libérait, elle le lui donnerait. En attendant, la née Dayne avait du pain sur la planche pour regagner la confiance de sa fille et servir ses intérêts dans le Nera et dans l’Empire.
__ Ma mère doit partir pour Fort-Darion dès notre départ en campagne, peut-être même avant. Elle y remplacera Lady Swann et passera par la Baie de la Nera afin de mettre en route mon projet de terre et de ville sainte. Je n’ai pas pu m’en occuper comme prévu avant d’arriver à Accalmie à cause des Puinés et des attaques du Bief. Il fallait que je rentre.
Dans les jours qui allaient suivre, la tentative d’assassinat de la part de fanatiques de l’Ordre sur les jumeaux Braenaryon remettrait cette décision en question, mais pour le moment c’est ce qui était prévu, et ainsi, Nyméria et son frère seraient seuls maîtres à bord. Lord Connington était en sus l’héritier d’Argella. Un testament tenu secret et conservé par le Premier conseiller Lord Penrose faisait de lui le nouveau Roi de l’Orage si la Durrandon venait à mourir. Mais elle ne voulait pour rien au monde qu’il soit au courant de cette disposition. Elle craignait trop les trahisons pour rendre officielle cette décision et avait préféré promettre un mariage à celui de ses vassaux qui se distinguerait lors de la campagne à venir. Les plus à même de s’illustrer étaient Lord Selmy, Lord Fellwood et Lord Connington, mais ils étaient aussi les plus à même d’y laisser leur peau, surtout Barristan, Général des armées actuellement à Pierheaume et bientôt face aux armées du Bief et de Dorne. Il fallait prier les Sept pour que la stratégie décidée avec l’Empereur soit payante afin que la cité ne tombe pas à l’ennemi et le général avec. Il y avait aussi l’humble Dovan Caron et l'insupportable Stannis Morringen, et tant d’autres en vérité qu’elle ne saurait compter. Mais encore fallait-il qu’elle même survive à cette guerre, ce qui n’était pas certain, loin de là. Elle savait qu’en décidant de ne se marier qu’après la campagne elle prenait le risque de voir sa lignée s'éteindre une bonne fois pour toutes. Mais elle ne pouvait pas non plus risquer de mener l’armée enceinte comme la dernière fois et de perdre son enfant, et elle se refusait à rester en arrière.
__ D’ailleurs, je te charge de la surveiller autant que de veiller sur elle jusqu’à son départ. Je dois aussi lui trouver une escorte, des Gardes Royaux, mais pas beaucoup, je dois garder mes hommes pour la guerre à venir.
La brune aux yeux céruléens se fichait pas mal de qui avait rattrapé le Gardenner, son amie avait raison sur un point, elle aurait préféré lui offrir une mort digne de ce qu’il avait été car malgré les avertissements de Nymeria et de bien d’autres d’ailleurs, elle l’avait aimé. A l’évocation de Stannis, elle encaissa le coup en souriant et souleva un sourcil malicieux. la Castelfoyer, désormais veuve, n’allait peut-être pas lui sauter dessus directement, mais si elle le voulait, elle irait le prendre, pour sûr, tout comme la Reine prenait ce qu’elle désirait sans se poser de question, tout le moins jusqu’ici, jusqu’à Rhaenys.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Sam 25 Jan - 23:07
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 1 Mar - 14:55
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
Argella leva les yeux sur Nymeria à l’évocation du ressentiment de sa mère pour cette nomination en demi-teinte. Elle sourit et expliqua à son amie comment elle voyait les choses, pour sa mère.
__ Elle aurait pu le prendre pour un honneur si elle avait été nommée représentante et non suppléante, mais je ne peux pas me permettre d’en rétrograder un autre, même pour elle… surtout pour elle. Cependant, comme Lady Swann doit rejoindre l’Orage pour la guerre et que j’ignore si elle voudra retourner à Fort-Darion par la suite, car il serait peut-être mieux pour elle qu’elle reste à Pierheaume afin de garder la main sur l’héritage de son jeune fils, hé bien, une opportunité pourrait s’offrir à la Reine mère si elle s’avère digne de ce poste et de la confiance. Je suis certaine qu’elle défendra toujours mes intérêts, la question est juste la manière dont elle le fera, je ne peux pas permettre que des complots soient fomentés en mon nom.
La brune aux yeux céruléens baissa la tête un instant, passant sous silence ce qu’avait fait Rowenna aux Martell avant de la marier à Roward comme si de rien n’était. Elle ne pouvait pas révéler ceci à Nyméria, elle ne pouvait pas partager ce poids, avec quiconque, même elle. Cependant, même si elle avait décidé de pardonner et de laisser une nouvelle chance à la née Dayne, elle ne pouvait pas oublier la façon dont sa mère avait oeuvré pour elle, au nom des Durrandon. Ce type d’actes ne pouvait être totalement pardonné et il pouvait encore moins être toléré une fois de plus, car les ennemis de l’Orage auraient tôt fait de se servir de la moindre faille pour continuer leur oeuvre de sape. Personne ne devait savoir, jamais, et personne ne devait plus se comporter ainsi. Comme l’avait dit l’Empereur, seuls les actes compteraient et il faudrait une attitude irréprochable pour rallier le plus grand nombre.
__ Effectivement, je compte donner des terres dans l’embouchure de la Nera à la foi, ces terres seront vassales de l’Orage et un conseil de ville comprenant des Septons mais aussi des représentants du Royaume déciderons des grandes lignes de développement. En premier lieu, un Grand Septuaire, Osmund III sera construit ainsi qu’un hospice pour les orphelins de guerre. Cette ville aura vocation à développer la région de la Nera à moindre frais, à savoir sur les deniers de la foi et grâce à la force de travail des Septons. Mais afin de montrer notre dévotion et notre foi, et de justifier de notre présence au Conseil de Ville, nous investirons dans le Grand Septuaire. De plus, ce projet développé main dans la main avec le Royaume de Peydragon doit confirmer l’union des Royaumes Fédérés en dehors du couple Impérial et ce sans la nécessité d’un mariage entre maisons Royales. Une alliance basée sur le commerce et l'érudition plutôt que sur un contrat matrimonial. Enfin, cette cité, à long terme, doit pouvoir faire de l’ombre à Villevieille, sans pour autant en faire à Fort-Darion et nous ouvrir les portes du commerce avec les cités libres.
La Reine de l’Orage avait de grands projets pour Sept Étoiles, hélas, elle n’avait pas eut le temps de se faire adouber sur l’emplacement du Grand Septuaire, ni d’en poser la première pierre comme prévu avant de revenir en hâte à Accalmie. Et désormais, la guerre était trop proche pour qu’elle lance les travaux. Ce serait Rowenna qui annoncerait le don des terres à la foi, mais pour le reste, elle devrait- être présente afin que le projet ait plus de poids au niveau politique. Et pour cela, il fallait qu’elle gagne cette guerre et qu’elle revienne en vie. Ainsi, Nymeria posa la question fatidique. Celle du testament déjà évoquée par Torrhen et par bien d’autres, mais qui était gardé secret pour deux raisons. D’une part, Argella n’avait pas totalement confiance en Lord Connington, son héritier présomptif couché sur le papier, d’autre part, rendre le testament publique c’était l’exposer plus encore qu’il ne l’était à des manœuvres de la part de Manfred ou autre. Il devait avant tout se concentrer sur la défense d’Accalmie. Ainsi la jeune biche répondit de manière laconique.
__Oui.
La conversation passa ensuite sur un sujet bien plus léger : Stannis. L’Impétueuse répondit à la réplique de son amie par un sourire en coin.
__ Il est peut-être temps de te remarier ?
Si par miracle, la vie de son amie pouvait changer et qu’un mariage heureux pouvait s’offrir à elle, la Durrandon en serait tellement heureuse. Elle ignorait si les sentiments de Nymeria envers le Morringen étaient forts à ce point, et surtout si cela était réciproque. De plus, même si tel était le cas, il ne ferait pas l’époux le plus sage et le plus facile à vivre, mais au moins, il n’était pas du genre à attendre de son épouse une docilité absolue, ni à lui reprocher de ne pas être vierge et d’avoir déjà des enfants d’un précédent mariage. Du moins c’est ce que pensait Argella.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 1 Mar - 22:11
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Mer 18 Mar - 23:50
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
__ J’imagine que Lord Eddard Thorne, Lady Neïma Dondarrion et Lady Mina Swann quand elle y retournera pourraient me renseigner. Effectivement, elle peut me nuire en voulant servir ma cause, c’est tout ce que je crains de sa part, ses manigances et ses complots.
La brune aux yeux céruléens soupira, Nyméria avait raison, il fallait qu’elle trouve quelqu’un de très proche de Rowenna pour la surveiller et l'empêcher de faire quelque chose de désastreux pour l’Orage ou l’Empire. Une servante, mais qui, car la Reine mère n’était pas du genre à faire confiance à n’importe qui et il n’était pas exclu que si sa fille demandait à une de ses camériste de surveiller sa génitrice, celle-ci le dise à l'intéressée et alors, la veuve d’Argilac pourrait bien lui en vouloir et pouvoir malgré tout exercer son art du complot sans craindre d’être démasquée. Sacré casse-tête que de contrôler un tel entourage, d’autant qu’elle n’avait pas franchement que ça à faire.
__ Avec le Conseil de Ville, cela devrait être assez compliqué, mais oui, il est probable qu’il tente de placer ses sbires pour obtenir le contrôle de la cité et des Septons Impériaux. Crois bien que j’aurais l’œil sur les élus et ce qui se passera là-bas. Ce que j’aimerais en vérité, c’est, d’une part pouvoir le confondre s’il tente quelque chose sur mes terres, d’autre part, faire émerger un contre mouvement dans la foi. D’après mes informations, les religieux qui officient dans l’Empire ne semblent absolument pas enclins à suivre les préceptes de Lycaon. il serait intéressant qu’ils élisent leur propre Grand Septon et marquent ainsi leur désaccord avec ce vile pantin afin de construire une foi pro impériale, ouverte sur la liberté de culte qui nous rassemble. Après tout cette religion a vécu en paix avec d’autres pendant des siècles, pourquoi cela changerait soudainement à part pour servir les ambitions politiques d’un seul homme, ou deux si l’on compte l’usurpateur Manfred. Il va me falloir manœuvrer avec tact, laisser les véritables gens de foi s’installer et surveiller les évolutions politiques avec autant d’attention que la construction du Grand Septuaire. Mais je crois sincèrement qu’il est possible d’en faire un atout religieux, politique et économique au delà même de l’acte de foi destiné à me racheter aux yeux des croyants qui auraient pu penser que je suis telle que le décrit le Grand Septon.
La jeune biche sourit. Nymeria n’avait pas tort, il n’était pas exclu que Stannis ait perdu toutes ses dents et soit devenu un laideron. Le souvenir qu’elle en gardait lors de leur entrevu fort dénudée dans sa tente de guerre près des marches de Dorne était tout autre. Elle pouvait comprendre aisément pourquoi son amie avait craqué. Mais elle n’ajouta rien préférant laisser le bénéfice du doute à la veuve afin qu’elle prenne son temps pour se décider. Évidemment, si elle pouvait jouer les entremetteuses, elle n’allait pas s’en priver, mais elle savait parfaitement qu’elle n’était vraiment pas douée pour ça, elle n’avait pas les talents de Rowenna en la matière.
Argella fut surprise par la question de Nymeria, pas que la question soit étonnante mais le fait que la Castelfoyer née Connington ne soit pas au courant de ce qu’elle avait prévu pour son mariage lui semblait étrange. Cela dit, c’était peut-être une question rhétorique pour la faire parler de ce projet qui n’avait effectivement rien à voir avec l’amour et tout à voir avec la politique. En vérité elle était plutôt contente de sa manœuvre, user de ses atouts, son sexe et sa couronne, pour motiver tout un peuple à marcher derrière elle avec loyauté et courage, c’était un coup de maître. Du moins le pensait elle et ce même si cela l’obligeait à respecter son engagement malgré ses sentiments pour Orys. De toute façon, vue sa position, se marier avec un bâtard étranger qui ne vénérait pas les Sept était pure folie, elle le savait et c’est à contre cœur qu’elle avait renoncé à cette union. Une autre chose l’avait fait renoncer : Orys était fou amoureux de Rhaenys. Bien sur il appréciait la Durrandon, mais cette dernière doutait fort qu’il tombe amoureux d’elle et oublie la blonde. Or, elle ne voulait pour rien au monde qu’un homme se mette entre elles, ni que cela la rende malheureuse en mariage, parce qu’elle ne savait pas aimer à moitié et il était probable qu’elle tombe folle amoureuse de lui. Cela ne pouvait que semer la zizanie entre Peyrdragon, l’Orage et l’Empire et elle préférait éviter une telle éventualité. Ainsi, mis bout à bout les pour et les contre, elle avait fait son choix et le fait qu’elle pense toujours à lui ne changeait rien.
__ Ah ? Tu n’as donc pas entendu parler de ma Lettre d’Intention ? Moi qui pensais que cela allait faire du bruit et réveiller les ambitions des Orageois, je suis presque déçue. J’ai promis qu’au retour de la campagne, j’épouserais le Noble de l’Orage qui se sera le plus distingué durant la guerre. J’espère que ce sera Enguerrand. Mais de toute façon, je ferais mon devoir, je n’ai plus le choix il me faut absolument un héritier.
Très sincèrement, la Reine de l’Orage espérait surtout que ce ne serait pas Lord Connington, il avait beau être le frère de sa meilleure amie, cet homme l'agaçait. Mais pouvait-elle confier une telle chose à la propre sœur de l'intéressé sachant qu’il y avait quand même une chance qu’il gagne cette compétition et donc l’épouse. Si un tel mariage avait lieu et qu’elle devait partager la couche d’un homme pour la vie entière et qu’il savait ce qu’elle pensait de lui, cela promettait d’être le pire mariage possible, peut-être même pire que celui, soldé par un échec cuisant avec Roward, au moins ce dernier avait-il fit quelque effort au début.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Dim 22 Mar - 14:43
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Mar 24 Mar - 4:46
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
__ Quelle Dornienne ?
Demanda Argella interloquée. Elle venait d’arriver et n’était au courant de rien sur ce qui s’était passé à Accalmie les derniers mois, Ezio et Connington lui avaient fait leur rapports, mais cela ne parlait pas d’une Dornienne. On préparait la campagne à venir et une échouée recueillie par Rowenna n’avait pas la moindre importance à leurs yeux, d’autant que, probablement, tout le monde s’attendait à ce qu’elle soit présentée à la Reine par celle qui l’avait prise sous son aile, à savoir, la Reine mère.
__ Je l’ignore, mais beaucoup ne sont pas prêts à suivre Lycaon dans sa folle ambition, soit qu’ils ne soient pas dupe de son jeu, soit qu’ils ne soient simplement pas d'accord avec son interprétation de l’étoile à sept Branche. Nous verrons ce que cela engendre et il est certain qu’il faudra être très prudent, mais j’ose croire que tout n’est pas pourri par une seule pomme, fut-elle affublée d’une tiare de cristal.
Evidemment, complots et tentative de coup d’état étaient à prévoir, tout comme le fait que Lycaon tenterait probablement de se servir de ce don pour atteindre l’Empire et l’Orage soit en y plaçant ses pantins, soit en discréditant l’action d’une manière ou d’une autre. Comme n’importe quel acte, cela présentait un risque, mais la jeune biche n’aimait ni l’inaction, ni l’absence de risque. Cependant, ce coup de poker savamment pensé était pour le moment reporté à la saint glinglin. Mais en uns sens cela permettait aussi à la brune de réfléchir à toutes les facettes de son plan. En attendant, elle était contente que l’idée plaise à Nyméria, car si la Castelfoyer n’était pas sa conseillère, elle était une amie précieuse et elle se serait demandé très sérieusement si son plan n’était pas tout bonnement suicidaire si celle-ci n’avait pas pensé qu’il était au contraire brillant. Elle savait qu’il lui arrivait d’avoir des idées plus dangereuses qu’intelligentes, c’était un fait, se jeter dans la gueule du loup était ce qu’elle faisait le mieux, parfois avec brio, parfois avec folie. L’avenir dirait si ces actions militaires et politiques tenaient du géni ou de la folie, ne disait-on pas que l’un et l’autre se confondaient parfois ? Sauf si l’avenir disait juste que le destin se fichait bien de tout cela et frappait au hasard. Quoi qu’il en soit, la Reine de l’Orage pouvait se targuer de bénéficier de précieuses amies, elle savait que, Nyméria, comme Mina, étaient des femmes sages et intelligentes, et que ni l’une ni l’autre ne la laisseraient faire fausse route sans rien lui dire, par hypocrisie. Ce n’était pas toujours le cas des conseillers, même si elle avait de bonne relations avec Lord Penrose, mais bien moins avec Connington par exemple. Donc, cela lui faisait chaud au coeur que la jeune veuve valide son plan tout en émettant les mêmes réserves que la Swann, réserves partagées par la Durrandon, mais auxquelles elle essayait de pallier tant en prévoyant des verrous qu’en se préparant à la plus grande prudence
A l’évocation de Lord Connington, Argella se mit à rire tandis que sa propre soeur reconnaissait qu’il était pénible, voir pire. Faire de Nyméria sa belle sœur aurait été une joie réciproque, mais pas au prix de devoir le supporter toute une vie. Elle craignait qu’en plus d’être aussi froid que chiant, il supporte mal le fait qu’elle ait eut bien des amants avant d’atterrir dans son lit et ce malgré la couronne qu’elle lui offrait.
__ En vérité, pour le moment, je n’ai qu’une chose en tête : La campagne de Printemps. Le mariage et l’héritier, je verrais après, car il n’y aura ni mariage ni héritier si je ne gagne pas cette campagne. Il n’y aura plus de Durrandon si je ne parviens pas à sauver l’Orage des griffes de l’usurpateur. Me marier et tomber enceinte, peut-être selon la volonté des Dieux, avant la campagne aurait signifier de rester planquée à Accalmie durant toute la guerre, et je m’y refuse catégoriquement. D’aucun disent que cela aurait été plus prudent, mais ils oublient la dernière campagne, j’ai été contrainte de mener mes troupes enceinte et j’ai perdu mon enfant. Je doute que Torrhen et Rhaenys m’abandonnent comme Roward l’a fait, je sais même qu’ils ne le feront pas, mais je ne peux, ni politiquement, ni humainement, me permettent de les laisser aller au front sans moi. J’ai parfaitement conscience du risque que je prends pour moi, pour ma lignée et pour tout le Royaume et comme je te l’a dit, j’ai pris mes dispositions, en ayant parfaitement conscience que cela ne suffira pas à apaiser tous les conflits d'intérêt.
La brune aux yeux céruléens sourit.
__ Tant que la guerre occupe toutes mes pensées, il n’y a pas de place pour le chagrin. Mon corps a connu bien des hommes, mon cœur bien moins, mais j’avoue qu’après la déception de Kevan, je me demande si l’amour n’est pas une connerie sans nom. Pour autant, j’ai pu constater vu l'échec cuisant avec Roward, qu’un mariage sans la moindre affection n’est pas non plus du meilleur augure.
Argella contournait soigneusement le sujet, elle n’avait pas envie ni besoin d’en parler à qui que ce soit pour le moment. Elle préférait se concentrer sur le présent et le présent c’était la campagne? Il serait temps plus tard de régler ses problèmes de couple de cœur et ses états d’âme et de pleurer sur l'épaule de Nyméria, ou inversement si Stannis lui mettait un râteau.
Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Sam 28 Mar - 11:25
Invité
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Sujet: Re: L'amie de l'Orage [Argella] [Tour VII - Terminé] Mar 7 Avr - 17:24
L'amie de l'Orage
Nymeria Castelfoyer
__ Bien. Allyrion dis-tu ? J’imagine qu’elle me sera présentée dès que j’aurais le temps de la recevoir.
Effectivement, les bruits de couloir étaient aussi importants que les rapports détaillés sur l’état des greniers, des finances et des forces militaires déjà fournis par les conseillers d’Argella. Rowena lui en parlerait très prochainement, elle n’avait aucun doute là-dessus et alors elle verrais si elle prenait le temps de la rencontrer. Ce n’était probablement pas stratégiquement important ni urgent, sans quoi, elle serait déjà au courant. A moins que la Reine Mère prépare encore un de ses coups en traître, mais sur ce point aussi la jeune biche comptait bien mettre les choses au clair avec sa génitrice afin d'éviter de nouvelles surprises. En revanche, faire de la Dornienne une espionne à son compte sur les agissements de la née Dayne, elle n’y croyait pas beaucoup et ne lui demanderait rien tant qu’elle ne se serait pas assuré de ses intentions et de ses ambitions. Après tout, c’était bien Rowenna qui l’avait recueillie en premier lieu, il y avait peu de chances que la dénommée Mahée décide de payer sa dette en espionnant la mère pour la fille, se serait un pari des plus risqués pour les deux. Or, si Rowenna apprenait que sa fille lui faisait si peu confiance qu’elle avait mandaté quelqu'un pour l’espionner, elle le prendrait certainement très mal, et c’est quelque chose qu’Argella voulait éviter. Elle préférait que Nyméria et d’autres personnes plus proches d’elle que de Rowenna surveille la née Dayne quitte à ce que certaines informations passent inaperçues pour cause de réel proximité avec la Reine mère. C’était un pari risqué, mais la brune aux yeux céruléens se refusait à se mettre sa génitrice à dos. Elle espérait d’ailleurs avoir une discussion de femme à femme avec elle et faire en sorte que cette dernière apprenne à la tenir au courant de tous ses plans et à lui demander son aval. On pouvait rêver.
__ C’est entendu.
Fit Argella avec un brin de gravité en posant sa main sur celle de Nyméria en signe d’amitié. Elle ne prenait pas son ordre pour une remise en cause de son rang, elle savait que c’était leur amitié profonde qui parlait et que c’était une manière pour sa complice de lui dire qu’elle tenait à ce qu’elle rentre en vie plus que toute autre chose. Mais elle bénéficiait de plus d’informations que la Castelfoyer sur les forces en présence. Celles du Bief n’étaient pas négligeables et la victoire était loin d’être acquises, elle reposerait tant sur la stratégie que sur le moral et peut-être un soupçon de chance. Mais avant de compter sur la chance elle comptait sur ses qualités martiales et celle de l'Impératrice et de l’Empereur, elle compatit sur le courage de ses hommes et de toutes les armées coalisés, elle comptait sur sa capacité à haranguer ses troupes jusqu’à l'assaut final, car il s’agissait à présent de gagner ou de périr et elle le savait parfaitement aucune reddition n’était envisageable. Elle sourit et hocha la tête avant de reprendre.
__ Je ne peux rien garantir, la guerre reste et restera quelque chose de dangereux, toujours. Mais je ne prendrais pas de risques inconsidérés, sauf si j’estime que c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour faire la différence lors d’une bataille. Je sais très bien que si je me tiens au devant de mes hommes, ils n’en seront que plus déterminés. Je sais aussi que si je tombe, le danger est grand de voir l’Orage et ses forces armées se déliter. Ce n’est en aucun cas un risque que je suis prête à courir, tu peux en être assurée. Je te remercie en tout cas de croire en moi et de voir que mes choix ne sont pas dénués de toute réflexion.
L’Impétueuse sourit en coin. Que tout le monde imagine qu’elle était seulement impulsive et ne réfléchissait pas l’amusait la plupart du temps, mais il lui arrivait d’avoir envie de donner des baffes aux donneurs de leçons qui imaginaient savoir mieux qu’elle ce qu’il convenait de faire. En tout cas, concernant son mariage et un héritier à mettre au monde au plus vite et la campagne imminente, elle n’avait aucun doute. Évidemment une autre Reine serait restée en sécurité à grossir tranquillement pour assurer la pérennité de sa maison, mais elle n’était pas une autre Reine et si ses hommes la suivaient, c’était justement parce qu’elle n’était pas une autre Reine.
Les deux jeunes femmes prirent congé l’une de l’autre après une embrassade affectueuse à l’initiative d’Argella. Elle était si heureuse d'être de retour chez elle, parmi ses amis et de voir que, malgré sa longue absence rien n’avait changé entre elle et l’une des plus chères.