Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé]
Sujet: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Dim 27 Oct - 11:48
Je replie soigneusement la missive que je viens d’écrire, sans bien savoir si je vais réussir à l’envoyer ou non. Devoir annoncer à Eléanor que sa mère est morte est bien plus difficile que je l’aurais cru et je n’arrive pas à trouver les mots. A dire vrai, je n’arrive plus à trouver les mots depuis ces derniers jours. J’ai l’impression d’être plus mort que vivant, de me contenter de respirer et de marcher parce que c’est ce qu’il faut faire, sans bien savoir où je trouve la force pour cela.
J’ai hésité, quand j’ai appris la nouvelle. A revenir à Vivesaigues. Me retranchant derrière la nécessité de devoir mener mes hommes, de m’occuper de mes troupes. Mais la missive de Torrhen m’a ramené à la réalité. En fait, j’avais surtout peur de revenir, de la voir, d’admettre qu’elle ne serait plus jamais là pour m’accueillir comme elle avait pu l’être depuis toutes ces années. Que jamais je ne reverrais son visage me sourire à l’entrée du château.
A la place, après des heures à chevaucher sans m’arrêter, j’ai vu des visages en deuil, compatissants et aussi inquiets. Que ce soit les personnes venues se réfugier au château suite aux exactions des Hoare sur les côtes ou encore les membres de la maisonnée. J’ai pu lire dans leurs yeux ce chagrin que je m’efforce de tenir à l’écart pour le moment, bien incapable de le supporter. Et j’ai continué à agir par mécanisme, serrant mes enfants dans mes bras et bredouillant quelques paroles incompréhensibles à leur encontre, sans savoir comment trouver les mots pour les consoler. Mais est-ce qu’il en existe réellement ?
J’ai eu du mal à supporter tous ces mots réconfortants, ces condoléances et cette compassion que je sais tout sauf feinte. Ils l’aimaient tous. Réellement. Depuis toutes ces années. Elle était la maîtresse des lieux bien plus que je ne le serais jamais. Et j’ai fini par me réfugier dans mon bureau, avant de réaliser que sa présence serait encore plus forte ici qu’ailleurs. Je n’ose même pas imaginer ce que cela donnera dans nos appartements, avant de songer au fait que je serais probablement incapable d’y mettre les pieds.
J’entends alors la porte qui s’ouvre et je lève à peine les yeux, juste le temps de reconnaître ma cadette qui arrive à pas silencieux. Elle a les yeux rouges. Je crois. A dire vrai, j’ai un peu peur de m’attarder sur elle, me demandant à quel point elle finirait pas refléter mon propre état. Je ne me suis pas regardé dans un miroir depuis que j’ai appris la nouvelle. Et je ne suis pas prêt pour ça non plus. Quand j’y pense, je devrais lister tout ce que je ne suis pas prêt à surmonter, je suis sûr que la liste serait des plus impressionnantes.
Je finis par froisser le parchemin que j’avais écrit et je soupire longuement avant de souffler, d’une voix éraillée. « Je ne sais pas quoi écrire à Eléanore. Je ne sais même pas si je dois lui écrire ou dire à son époux d’attendre la naissance de l’enfant pour éviter les complications. Elle n’est probablement pas en état d’entendre une telle nouvelle. Mais elle m’en voudra si je ne lui dis pas tout. » J’ai un rire sans joie, qui sonne particulièrement faux. « Alysanne aurait su trouver les mots si elle avait été à ma place. » Je sens mes mâchoires qui se contractent avant de reprendre, toujours sur le même ton. « J’ai toujours cru qu’elle me survivrait Lysara. Qu’elle serait là pour voir nos enfants grandir et se marier. Qu’elle serait entourée d’une ribambelle de petits enfants et... » Ma voix se meurt alors que je finis enfin par lever les yeux vers ma cadette et par la regarder, espérant vaguement qu’elle me dire que tout cela n’est qu’un cauchemar, qu’Alysanne est juste malade et que tout va bien aller.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Dim 17 Nov - 0:03
Bureau de Lyham Tully, Vivesaigues, An 1, mois 9, semaine 3
La jeune princesse des Rivières t des Collines s’extirpait péniblement de ses draps. Elle s’était reposée après des heures et même des jours d’activités. Depuis que la reine Alysanne avait été alité, Lysara avait pris les choses en main à Vivesaigues. Elle avait donné des consignes concernant Brandon et Charissa. Elle avait donné des ordres pour gérer au mieux l’arrivée de tous ces hommes et femmes qui venaient se réfugier au cœur du fief de leur souverain. Elle avait veillé pendant toute la nuit sa belle-sœur et elle avait été présente lorsque le mestre avait finalement annoncé la triste nouvelle. Elle avait dû écrire, à contre cœur, à son frère pour le prévenir. Mais elle n’avait jamais pensé qu’il reviendrait à Vivesaigues. Elle savait qu’il avait des obligations à Noblecoeur et elle avait été surprise de le voir arrivé bien que soulagée et heureuse. Donnant des consignes pour le recevoir, elle avait aussi fait en sorte qu’on ne le sollicite pas trop. Elle voulait qu’il soit en paix, qu’il puisse digérer la nouvelle.
Se recoiffant pour être un peu plus présentable, elle se claqua simplement les joues pour masquer sa pâleur et regarda un court instant son reflet dans le grand miroir en pied de sa chambre. Elle avait une mine affreuse et elle soupira légèrement en passant finalement le pas de la porte. Elle se dirigea alors vers le bureau de son frère. Ce dernier avait demandé à la voir et malgré sa fatigue elle se devait de répondre à sa demande. Ses pas lents la guidèrent dans les couloirs de la forteresse des Tully et elle arriva enfin devant la porte. Elle frappa doucement avant d’entrer sans un bruit. Elle fixa alors son frère à son bureau qui froissa un parchemin. La jeune femme s’approche de son frère sans un mot. Elle l’écoute lui dire qu’il ne sait pas quoi à écrire à Eléanor ni même s’il doit le faire ou non. Un petit rire raisonna dans la pièce et Lysara pausa une main affectueuse sur l’épaule de son roi qui était bien plus un frère qu’un roi en ce moment d’intimité si particulier. « Lyham… » souffla doucement la Truite Argentée à l’évocation de la reine disparue. Mais elle ne prononça pas un mot de plus. Elle préféra laisser son frère poursuivre.
Lorsqu’il leva enfin les yeux vers elle, Lysara eut un petit sourire contrit. Elle aimerait lui dire que la peine finira par s’estomper mais elle ne pouvait. Elle savait qu’il ne la croirait pas et elle n’avait pas le cœur à lui dire ce qu’il désirait entendre au sujet d’Alysanne. « Lyham, je ne peux te dire ce que tu veux entendre. Mais je peux t’assurer qu’elle était entourée. J’ai simplement fait en sorte de les éloigner lorsqu’elle était au plus mal. Brandon a déjà vu des horreurs lors du siège de Vivesaigues. Nul besoin qu’il voit sa mère dans un tel état. Quant à Charissa… » elle était encore bien trop jeune pour vivre cela de près. La princesse se plaça en face de son frère et finalement le prit dans ses bras. « Je pourrais lui écrire… A Eléanor si tu le souhaite. Tu n’auras qu’à me dire ce que tu veux que j’écrive… » reprit la jeune femme tout en enlaçant son frère. « Mais je pense qu’il ne faut pas lui écrire directement. Il vaut mieux attendre la naissance de l’enfant. Un accouchement trop tôt pourrait être désastreux. Surtout que sa grossesse est loin d’être facile. Qu’elle l’apprenne maintenant ou après la naissance ne changera rien à sa tristesse. Et qu’importe qu’elle nous en veuille. C’est à nous de veiller sur elle, de faire au mieux. » ajouta la princesse. Elle lâcha alors son frère, elle tira une chaise et alla s’asseoir près de lui.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Lun 16 Déc - 9:54
Dire que j’ai du mal à me remettre les idées en place est un doux euphémisme. J’ai l’impression d’être un somnambule qui ne sait même plus où il est. Il faut dire que mon principal repère, celui qui a toujours rythmé ma vie, d’aussi loin que je me souvienne, a disparu. Et je ne suis pas prêt à affronter le vide que cela va représenter, cet abysse qui semble s’ouvrir sous mes pieds et contre lequel je ne pourrais absolument rien faire.
Je savais que Lysara finirait par venir me voir. A dire vrai, le contraire aurait été étonnant. Je sais l’attachement qu’elle avait pour Alysanne, même si les débuts avaient été un peu difficiles. Mais, au final, elle a passé plus de temps avec elle que j’ai pu le faire moi-même. Cette pensée m’arrache un froncement de sourcils alors qu’elle se rapproche et finit par poser sa main sur mon épaule. Ce geste, plus encore, la façon dont elle prononce mon prénom, devraient probablement être un soulagement. Je ne suis pas seul pour traverser cette épreuve, loin de là. Et pourtant, j’ai l’impression de sentir un poids supplémentaire peser sur moi.
Comme si sa compassion ne faisait que rendre la douleur bien réelle. Et autant dire que je n’en ai pas besoin. Quand ma sœur reprend la parole, je soupire longuement, piquant du nez alors que je regarde ce parchemin désespérément vide de de mots. « J’aurais dû être là. Elle a passé sa vie à attendre que je revienne, à s’occuper de notre foyer et… je n’ai même pas pu lui dire au-revoir. » Je crois que c’est pire que tout le reste. Je ne suis pas prêt à accepter de l’avoir perdue mais, ne pas lui avoir dit encore une fois à quel point elle comptait plus que tout me fait encore plus mal que le reste. Je finis tout de même par reprendre, à mi-voix. « Tu as bien fait. Pour Bran. Et Charissa. Que sait-elle de tout ça au juste ? »
J’ai un sursaut quand elle finit par me prendre dans ses bras et j’essaie tant bien que mal d’esquisser un sourire reconnaissant. Autant dire que ce n’est guère probant mais j’ai le mérite d’essayer. Je suppose. Je laisse filer quelques secondes de silence, fermant les yeux, avant de secouer la tête. « Non. Enfin, tu as raison. Il ne faut pas qu’elle l’apprenne comme ça, par une simple missive. Il faut écrire à Jon. Il sera le mieux placé pour savoir quand lui annoncer la nouvelle. » Je me sens lâche d’être soulagé de cette annonce, de ne pas être celui qui brisera le cœur d’Eléanor. Et je continue, dans un murmure. « Je veux qu’elle sache que sa mère l’aimait plus que tout. Elle a toujours aimé ses enfants et elle aurait tout fait pour eux. Et… je sais que tu trouveras les mots. » Je la suis des yeux alors qu’elle finit par s’assoir à côté de moi et mes poings se referment, crispés, alors que le silence s’installe de nouveau entre nous. « C’est ma faute Lysara. Tout ça. C’est ma faute. »
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Sam 21 Déc - 0:01
« Alysanne savait son devoir. Elle savait ce que cela impliquait d’avoir un roi comme époux. Elle a attendu que tu reviennes mais elle préférait s’occuper plutôt que juste attendre ton retour. » commença la princesse des Rivières et des Collines. Elle inspira profondément et reprit. « Tu sais Lyham, si tu n’étais pas revenu la dernière fois, elle aurait prononcé les mêmes phrases ou presque. Elle aurait regretté de ne pas avoir pu te dire au revoir et je lui aurais dit que tu avais fait ton devoir. Alors je te dis Lyham, elle faisait son devoir. C’est notre devoir de vous attendre, d’attendre les hommes qui partent en guerre. Alysanne, les enfants, Mère ou moi, nous t’attendions à chaque fois et nous continuerons à le faire. Parce que c’est notre rôle. » fit la jeune princesse. Lysara Tully savait pertinemment que ses mots ne changeraient pas grand-chose. Mais elle tenait à les dire tout de même. Sur le moment, Lyham ne s’en soucierait que peu mais avec le temps, la cadette des Tully espérait bien que son frère y repense et que le temps fasse son œuvre comme il le faisait pour la mort de leur père. Alors Lysara n’ajouta rien de plus et laissa son frère rebondir sur Bran et Charissa. « Charissa connait la vérité. Je ne pouvais lui cacher une telle chose. Elle est encore jeune mais elle comprend parfaitement lorsqu’une situation n’est pas normale. Mais ne t’inquiète pas je lui ai parlé avec des mots qui lui était approprié. Mais tu devras lui parler aussi. Tu es son père, elle aura besoin de toi, de l’entendre de toi. » répondit la Truite Argentée en baissant la tête.
Puis instinctivement, Lysara Tully prit son frère dans ses bras. La jeune femme agissait sans réellement réfléchir. Elle savait, ou du moins supposait que cela ferait du bien à son frère. Elle lui proposa ensuite d’écrire à Elénaor à sa place. Elle lui confia aussi qu’elle ne pensait que cela soit une bonne idée de la prévenir directement. L’état de santé de la jeune reine du Nord était préoccupant et il ne fallait pas qu’elle mette au monde son enfant trop tôt. « Jon sera prévenu, Lyham, ne t’inquiète pas. Il saura quoi faire et il pourra toujours demander conseil auprès de Mère si nécessaire. » répondit doucement la Truite Argentée. Quant à savoir si elle trouverait les mots pour envoyer cette missive, elle l’espérait sincèrement. Lysara eut un maigre sourire lorsque Lyham assura que Alysanne avait toujours aimé ses enfants. La princesse des Rivières et des Collines n’en doutait pas. Puis elle se fit quelques pas et alla s’asseoir. Elle sentit le regard de son frère se poser sur elle et la suivre jusqu’à ce qu’elle ne trouve sa place sur une chaise qu’elle approcha de son frère.
La cadette des enfants de Chléa Tully prit les mains de son frère dans les siennes alors qu’il ajoutait que tout cela était de sa faute. D’un léger signe de tête elle ne put que le contredire avant d’ajouter d’une voix qui se voulait apaisante. « Non Lyham, ce n’est pas de ta faute. Tu n’y es pour rien. Ce n’est pas toi, qui a poussé ces hommes et ces femmes sur les routes. Tu n’as fait qu’écouter ton cœur en leur ouvrant les portes de Vivesaigues. » Elle pressa les mains de son frère et reprit. « Je ne veux pas que tu penses un seul instant que cela est de ta faute. Comme ce n’était pas de ta faute pour père. » Lysara tenta un léger sourire. « Tu sais, Alysanne te soutenais, même si elle au départ elle ne le montrait pas. »
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Dim 12 Jan - 11:07
Lysara se fait la voix de la raison d’une certaine façon. Elle me rappelle les évidences, avec la douceur qui est la sienne. Je me crispe tout de même à l’entendre dire qu’Alysanne voulait s’occuper. D’une certaine façon, c’est entre quelque chose qui m’avait échappé. La vie de mon épouse lorsque j’étais au loin. Je sens la boule qui pèse sur mon estomac se faire plus lourde encore, alors que les mots de ma cadette continue d’essayer d’apposer un baume sur une blessure tellement à vif que je crains que jamais elle ne guérisse.
J’ai un soupir silencieux avant de souffler, mon regard fixant le vide. « Justement. Vous étiez en sécurité ici. A attendre. Vous deviez pouvoir vivre sereinement, construire l’avenir pendant que je faisais de mon mieux pour permettre à cet avenir d’exister. Vous… devriez pouvoir le faire. Et maintenant Alysanne est morte, Mère est à l’autre bout du continent et tu te retrouves toute seule. » Je hoche la tête quand elle m’explique ce qu’il est pour Charissa, avant de souffler à mi-voix. « Je n’ai aucun doute sur le fait que tu aies trouvé le mot Lysara. Tu es douée pour cela. Mais j’irais la voir oui. Bien sûr. Qu’elle sache que son père est toujours là pour elle. » Jusqu’à quand ? Difficile à dire. Je pensais tellement qu’Alysanne serait toujours là, sa présence était une force, un réconfort que rien ne saura jamais remplacer. Et je commence à m’en rendre compte à mesure que les secondes, les minutes sans elle s’égrainent et me paraissent durer éternellement.
Evoquer mes autres enfants, surtout Eléanor, ne m’aide pas à rester serein, quand bien même l’éteinte de Lysara me fait du bien. Même si elle me rappelle aussi à quel point tout est fragile, à quel point tout peut s’effondrer en un battement de cils. « J’essaierais de lui écrire aussi. Quand… je trouverais les mots. » Si je les trouve un jour. « Mais il faudra attendre pour elle. Je ne veux pas qu’elle perde l’enfant. Ou pire encore. » Ce serait inconcevable. Quand bien même j’ai nombre de griefs à l’encontre de mon aînée, je tiens toujours autant à elle et je ne veux pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Je gage qu’elle m’en voudra lorsqu’elle saura que j’ai décidé de faire taire cette nouvelle, au moins le temps que l’enfant arrive. Mais je suis prêt à l’assumer si cela doit lui sauver la vie.
J’ai un regard distrait en direction de mes mains lorsque ma sœur les prend dans les siennes et je secoue la tête à ses propos. « Si, bien sûr que si. J’ai… ce sont mes choix qui ont plongé Vivesaigues dans ce chaos. J’aurais pu les pousser moi-même sur les routes, le résultat n’aurait guère été différent. » Je déglutis difficilement avant de reprendre, mon regard fixant le vide. « … elle ne voulait pas. S’engager dans tout cela. J’ai fait tout ce que je pouvais pour la convaincre que c’était la bonne solution, qu’elle verrait un jour un avenir meilleur pour lequel je me serais battu. » Je finis par relâcher ses mains et par enfouir mon visage entre mes doigts, les larmes que j’essayais de contenir roulant sans que je n’arrive à y faire quoi que ce soit. Je l’ai perdue et c’est ma faute. Et rien de ce que pourra dire Lysara ne me fera changer d’avis.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Ven 17 Jan - 23:18
Lysara Tully tentait d’apaiser son frère comme le pouvait. Elle lui avait parlé avec sincérité, lui rappelant que Alysanne avait tenu son rôle jusqu’à la fin. La reine du Conflans Fédéré avait fait son devoir jusqu’à son dernier souffle et de cela, elle voulait que son frère et roi le sache, l’entende quand bien même il ne l’acceptait pas encore. Bien sûr qu’elles auraient dû être en sécurité entre les murs protecteurs de Vivesiagues. Bien sûr que la reine n’aurait pas dû mourir. Mais les faits étaient là. Alysanne était morte et ce n’était nullement la faute de Lyham. « Mère reviendra après l’accouchement de Eléanor. Et je ne suis pas vraiment toute seule. Lady Bonru est à mes côtés et j’ai Bran et Charissa. » fout doucement la jeune princesse des Rivières et des Collines tout en prenant dans ses mains celles de son frère. Oui, Lysara n’était pas si seule que cela. Puis la jeune femme laissa ses lèvres s’étirer doucement comme pour approuver les paroles de Lyham concernant le fait qu’il irait parler à sa fille cadette. Charissa en aurait besoin, c’était certain. Elle avait beau lui avoir expliquer pour sa mère, les paroles d’un père ne pouvaient être remplacées.
Puis le frère et la sœur évoquèrent ce qu’il fallait faire pour la reine du Nord. Evidemment, le mieux état qu’elle ne soit pas mise au courant tant qu’elle n’avait pas donné naissance à son enfant. Sur ce point, Lyham et Lysara étaient d’accord. Et la Truite Argentée assurait même que leur mère aiderait le roi du Nord dans cette tâche difficile si besoin. Lyham finit par dire qu’il essayerait d’écrire à sa fille lui aussi. Et d’un hochement de tête, la princesse de la maison Tully approuva les paroles de son frère. Lysara Tully remarqua les mimiques de son frère mais ne les releva pas réellement. En revanche, elle grimaça alors que Lyham s’obstinait à voir comme responsable de tout cela. « Non ce n’est pas ta faute Lyham. La différence est énorme, tu sais. Tes choix sont judicieux parce que tu les prends pour le bien des nôtres. Et que crois-tu Lyham ? Que si tu étais resté fidèle au Noir, Vivesaigues n’aurait pas vécu tout cela ? Crois-tu réellement que les choses auraient été différentes si tu étais resté fidèle au Noir ? Est-ce que tu le crois vraiment ou bien essayes-tu de te convaincre que c’est le cas ? » fit la Truite Argentée avec une extrême douceur malgré les propos difficiles qu’elle venait de prononcer. Quant au fait que Alysanne était d’abord contre tout cela, Lysara n’ajouta rien de plus. Elle préféra encrer son regard dans celui bien vide de son frère. « Oh Lyham, Alysanne ne pensait qu’à ses enfants là où en réalité je me suis montrée bien égoïste… » souffla la Truite Argentée alors que son frère retirait doucement ses mains des siennes et y plongeait son visage pour ne pas qu’elle voit ses larmes. Alors la jeune femme passa ses bras autour de son frère et commença à fredonner une comptine.
« T’en souviens-tu ? Mère nous la chantait quand nous étions plus jeunes. J’ai entendu Alysanne la chanter aux enfants. Mère a dû lui apprendre. » ajouta tout bas la princesse des Rivières et des Collines. Doucement, la jeune femme tentait t’apaiser son frère. Elle tentait de dégager son visage de ses mains pour essuyer ses larmes. Pourtant, Lysara Tully savait au combien cela pouvait être nécessaire de se laisser aller. Et Lyham le faisait en sa présence, alors soit. « Lyham, tu sais que je serais toujours là, je ne quitterai jamais ces murs, jamais. »
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mar 4 Fév - 17:21
Je crois que la douceur dans la voix de Lysara rend la situation encore plus douloureuse. Qu’elle soit obligée de me parler comme elle pourrait le faire avec un animal blessé ne fait que mettre en exergue la réalité et la cruauté de la situation. Une part de moi a envie de lui demander de cesser, de m’ignorer, de faire comme si tout allait bien et de revenir plus tard. Mais je sais que je ne peux pas vraiment l’écouter. Que je dois affronter les choses, quand bien même je n’en ai pas du tout envie. « Il faudra qu’elle reste un peu. Quand Eléanor apprendra la nouvelle, elle aura besoin de soutien. Mère saura l’aider si nécessaire. » J’ai un bref soupir avant de fixer ma cadette, avec un sourire sans joie. « Tu restes tout de même celle sur qui tout va reposer désormais. Et je m’en veux de te laisser porter un tel fardeau. » Elle aurait dû se soucier de son mariage à venir, m’en vouloir pour cela ou pour d’autres choses. Pas devoir reprendre le rôle que sa belle-sœur a laissé.
Et pourtant, elle se montre plus forte que je l’aurais cru. Plus forte que je pourrais l’être à sa place. Que je le suis réellement. J’essaie de lui expliquer que je suis responsable. J’en suis parfaitement conscient et, quoi que l’on puisse me dire, j’aurais son sang sur les mains. Et je n’aurais même pas été là pour lui dire au-revoir. Au fond, je crois que c’est encore pire que tout le reste. « Je ne sais pas Lysara. J’ai… j’étais tellement sûr que les choses finiraient par aller mieux, avec ou sans ma présence entre ces murs. Que vous seriez heureux. J’ai du mal à croire que Vivesaigues aurait pu être épargné et je ne peux pas dire que je voudrais revenir en arrière. Mais oui, cela m’a traversé l’esprit. De regretter. Parce que je l’ai perdue. » Je ne suis même pas sûr de répondre réellement à sa question. Et je fronce légèrement les sourcils à ses paroles. « Pourquoi dis-tu cela ? Je… je ne comprends pas. » Lysara, égoïste ? J’ai du mal à le concevoir. Pour autant, je dois admettre que je ne connais pas ma cadette aussi bien que je le voudrais. Il nous a fallu du temps et bien des malheurs pour que nous nous rapprochions.
Les digues finissent pourtant par se rompre et les larmes que je contiens depuis que j’ai appris la nouvelle par rouler sur mes joues. Je me sens secoué de sanglots que j’ai du mal à contenir alors qu’elle fredonne cette comptine familière, qui me renvoie tellement loin que j’en aurais presque le tournis. Je hoche la tête à sa question, incapable de dire quoi que ce soit d’autre dans l’immédiat. Et les secondes s’égrènent, avant que je ne finisse par soupirer longuement. « Je… je suis désolé Lysara. Tu n’avais pas à supporter cela en plus du reste. Mais c’est difficile. » Bien plus que je le voudrais. J’ai encore les yeux rouges et les dernières larmes roulent sur mes joues alors que je la fixe. Et que je secoue la tête. « Je n’ai pas le droit de te demander ça. » Même si ce serait une solution idéale, qui ne m’obligerait pas à songer immédiatement à la suite, à mes enfants qui n’ont plus de mère, à ces terres qui n’ont plus personne pour les gérer. Et à ce tout jeune royaume sans Reine.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Dim 16 Fév - 21:02
Lysara Tully hocha doucement de la tête lorsque son frère lui signifia que leur mère allait devoir rester encore un peu dans le Nord après la naissance de l’enfant que portait Eléanor. La Truite Argentée le comprenait parfaitement, même si une petite part d’elle-même aurait souhaité que sa mère revienne le plus vite possible à Vivesaigues. Lysara avait beau se montrer forte, elle savait que sa mère l’aurait aidée à ne pas s’écrouler face aux tâches immenses qui n’allaient pas tarder à l’accabler. Un peu gênée, la princesse des Rivières et des Collines répondit au sourire triste de son frère. « Lyham, je suis une Tully. Il n’y a rien d’autre à dire. Et puis cela m’occupera je n’aurai pas à penser constamment à ce que tu deviendras sur les champs de bataille. » souffla doucement la jeune femme qui acceptait la situation avec résilience qui lui était propre. Chléa Tully l’avait élevée ainsi. Elle était née femme et devait savoir tout accepter ou presque. Alors oui, elle acceptait de prendre la place qu’aurait dû tenir et que tenait encore il y a quelques semaines sa belle-sœur et reine du Conflans Libre. Les Sept lui donneraient la force d’être ce rempart que serait d’ordinaire Chléa Tully. Elle serait à la fois sa mère et la reine, elle serait la Dame de Vivesaigues et tiendrait la forteresse de ses ancêtres.
Avec calme, douceur et affection, Lysara Tully essayait de faire entendre raison à son frère au sujet d’Alysanne. Elle essayait de lui faire accepter qu’il n’était pas le responsable de sa mort mais Lyham ne semblait pas l’écouter. Il devait être bien trop persuadé pour cela. « Et les choses finiront par aller mieux, Lyham. Sa mort… Alysanne a toujours eu des grossesses délicates, tu le sais. Celle de Charissa fut déjà bien compliquée et il y avait un risque même sans cette guerre. Et encore une fois, ce ne sont que les agissements du fils bâtard du Noir qui causa sa perte et rien d’autre… Tu sais Alysanne a été heureuse, heureuse d’être ta femme, heureuse de porter tes enfants. Tu n’as pas idée du sourire qu’elle m’a adressée lorsqu’elle apprit que tu revenais à VIvesaigues après la dernière campagne. Elle était vraiment heureuse, Lyham. » ajouta la Truite Argentée. Son frère répondait un peu à côté de sa question mais cela importait peu à dire vrai. Il avait besoin de parler, d’exprimer sa tristesse et sa sœur était là pour l’écouter. La cadette des Tully remarqua le froncement de sourcil de son frère alors qu’elle lui avouait avoir été bien égoïste à l’annonce qu’il prêtait allégeance à l’Empereur et à l’impératrice. Lysara ne lui avait jamais dit l’une des raisons qui l’avait poussée à le soutenir dès le premier instant, se mettant de fait à dos leur mère. Alors la jeune femme inspira profondément et baissa légèrement le regard comme prise en faute. « Ta décision de rejoindre l’Empire m’a délivrée d’un mariage que je ne voulais pas Lyham. E rejoignant l’Empire, je ne pouvais plus l’épouser et nos fiançailles furent rompues presque dès l’instant où tu as été reconnu comme roi du Conflans Libre... »
Lysara Tully s’était alors confiée à son frère avant de finalement le prendre dans ses bras. Elle lui avait chantonné une chanson que leur mère leur fredonnait lorsqu’ils étaient plus jeunes. Et la jeune femme finit par dire à son frère qu’elle serait toujours là, qu’elle ne quitterait jamais les murs de la forteresse de Vivesaigues. Alors Lyham lui dit qu’il était désolé et qu’il ne pouvait pas lui demander de rester entre les murs de la demeure familiale. « Lyham, je suis ta sœur, c’est normal. » comment ça par répondre la jeune femme. Elle caressa avec douceur la joue de son frère avant d’ajouter. « Lyham, tu ne me le demandes pas, je le fais parce que cela est nécessaire. Et si par mon mariage cela peut se faire… » sa voix se brisa alors qu’elle prononçait ses quelques mots. Son cœur saignait déjà à l’idée de n’avoir point encore de nouvelles Lord Salfalaise. Mais la Truite savait sa place et elle savait aussi ce qu’elle devait à son frère. « Lyham… concernant le nom de mon futur fiancé… tu n’as pas à y songer tout de suite tu sais. »
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Ven 28 Fév - 8:47
Si je devais trouver un seul point positif à toutes ces tragédies qui n’ont de cesse de s’abattre sur notre famille, je dirais qu’elles m’ont permis d’apprendre à mieux connaître ma cadette. De nous rapprocher et de devenir réellement frère et sœur, pas simplement des étrangers qui ne connaissent pas grand-chose l’un de l’autre et qui ne partagent qu’un nom de famille ou encore une vague affection liée au sang qui coule dans leurs veines. En cela, je peux être reconnaissant, même si j’aurais préféré que ce ne soit pas dû à tout ce qui a pu se passer ces derniers temps. « Tu es une Tully oui. Et plus le temps passe, plus tu montres à quel point tu représentes bien la devise de notre famille. » Quoi qu’il puisse en coûter. Je grimace tout de même au reste, songeant que pour elle, cette attente propre aux familles de ceux qui combattent va devenir de plus en plus difficile. « Tu seras aussi forte que Mère, je n’en doute pas. » Et plus encore. Puisqu’il le faut.
Et il faudra que je tienne bon aussi. Non parce que j’en ai envie mais parce que je demande aux autres de faire de même. Si je ne m’effondre pas, les autres tiendront. C’est ainsi malheureusement. J’ai un pauvre sourire lorsqu’elle reprend, essayant de me raccrocher à ce qu’elle dit, y puisant un certain réconfort même si la culpabilité ne s’effacera jamais totalement. Je repense à notre dispute, lorsqu’elle a appris mes choix. A son regard alors qu’elle avait peur pour notre famille, nos enfants. Notre avenir. Avenir qu’elle ne connaîtra jamais. Et j’ai un profond soupir. « J’ai essayé. De la rendre heureuse. Autant que j’ai pu. » Je ne saurais jamais si cela a été suffisant ou non mais cette interrogation me fait bien trop mal pour que je fasse plus qu’y songer rapidement. « Je ne sais pas si les choses iront mieux Lysara. Les prochains mois risquent d’être difficiles. Et pas uniquement parce que nous l’avons perdue. » Le sang a déjà beaucoup trop coulé et pourtant, cela ne s’arrêtera pas avant la mise à mort de l’un des deux camps. C’est trop tard pour reculer, pour essayer de calmer les choses. Et tout le monde en est parfaitement conscient. Malgré cette nappe de brouillard qui semble vouloir m’embrouiller l’esprit, je le sais plus que jamais.
Quand elle m’explique ce que ma décision a pu avoir comme impact sur elle, je l’observe, un rien curieux. « Oh, je vois. Je ne savais pas à quel point ce mariage te rebutait, c’était juste une… alliance de plus. On ne songe jamais vraiment à ce genre de choses. » J’ai eu de la chance malgré tout. De pouvoir connaître un mariage d’amour durant autant d’années. Et je suis parfaitement conscient d’avoir été une exception, que ce ne serait jamais arrivé si j’avais été un futur Roi à l’époque.
Finalement, je finis par craquer et par me laisser porter pendant de longues minutes par cette berceuse qui a rythmé mon enfance puis celle de ma cadette. En réalité, je serais bien incapable de dire combien de temps nous restons ainsi mais j’arrive à reprendre un semblant de contenance, les larmes se tarissant alors que je m’excuse auprès de Lysara. « Il n’y a plus grand-chose de normal ces derniers temps tu sais. » Et je hoche la tête au reste. « Ce sera nécessaire le temps de… que Mère revienne. Ou que Bran soit assez âgé pour se marier. Ou que je … » Je n’ai pas envie d’y songer, surtout pas maintenant. Même si je suis bien conscient que, si je survis à tout cela et que nous remportons cette guerre, il faudra une Reine pour Vivesaigues, que j’en ai envie ou pas. Si je ne survis pas, la question n’aura pas lieu d’être. « Et il te faut un époux. Pour veiller sur toi s’il m’arrive quelque chose. Je sais que c’est… que cela ne te plait pas. Et que tu aurais voulu autre chose. » Je songe à ce fer-né pour qui elle semble avoir développé des sentiments, sans bien savoir si la réciproque est vraie. Pour autant, là encore, la question ne peut guère se poser. En l’état, une telle alliance est impossible. « Il faudra y songer tôt ou tard. Tu as… des suggestions ? » Au moins, cela m’évite de trop penser à elle. Et l’idée que plus jamais je ne la reverrais.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Ven 20 Mar - 21:23
Jamais Lysara n’avait été aussi proche de son frère. Jamais elle n’avait été aussi liée à lui que ces instants, ces semaines et ces mois. Ce frère qu’elle ne connaissait finalement que de loin, qui ressemblait autant à leur père qu’elle pouvait ressembler à leur mère, voilà qu’elle s’en était rapproché au point de créer un réel lien fraternel. Les drames resserrent les membres d’une famille, c’était ce que l’on disait et la jeune princesse des Rivières et des Collines le constatait avec une certaine amertume. Et la jeune femme sent le rouge lui monter aux joues alors que son frère souligne à quel point elle représente bien la devise de leur maison. « J’espère que tu as raison Lyham que je serais aussi forte que Mère. J’ai sans doute été à bonne école en sa compagnie. Mère n’a jamais flanché je le sais bien mais je ne suis pas Mère. » répondit doucement la Truite Argentée à la fois touchée par la confiance de son frère et se demandant réellement si elle aurait la force de caractère de sa mère alors qu’elle se retrouverai bientôt seule représentante des Tully à pouvoir réellement gérer la maisonnée Tully et tenir la forteresse de Vivesaigues. Bien sûr il y avait Brandon et Charissa mais ils étaient encore jeunes sur la petite princesse.
« Tu peux en être certain Lyham. Tu l’as réellement rendue heureuse. » commença par répondre la Truite Argentée avant de hocher doucement la tête aux paroles de son frère aîné. Il avait raison, nul ne pouvait savoir si les choses allaient aller mieux ou non et à dire vrai cela était peu probable. La mort d’Alysanne était une tragédie de plus parmi toutes celles qui s’étaient déjà déroulées dans les mois et semaines passés. Et puis leur discussion en était arrivée à l’impact qu’avait eu la décision de son frère sur ses dernières fiançailles. La cadette des enfants Tully confia alors à son frère et roi que sa décision l’avait délivrée d’un futur mariage dont elle ne voulait pas. Elle ne supportait alors pas son futur époux et si sa mère avait mal vécu cette rupture de fiançailles, la Truite argentée l’avait accueilli avec joie et soulagement. « C’était une alliance qui était profitable à notre maison. Et je commençais à me faire une raison. Tu sais Lyham, je l’aurai épousé parce que Père et Mère le voulaient. Il n’y avait rien de plus à dire. Mais au moins que cela ne m’a pas déplu qu’elles soient rompues. » répondit la jeune femme avec un maigre sourire sur les lèvres.
La princesse des Rivières et des Collines tenta de réconforter son frère en le prenant dans ses bras. Elle chantonna une petite berceuse que leur Mère leur chantait lorsqu’il était enfant et elle lui rappela que ce qu’elle faisait était parfaitement normal. Lyham était son frère et cela justifiait tout. « Alors voilà quelque chose qui ne change pas et qui ne changera pas Lyham. Un repère auquel tu peux te raccrocher. » répondit avec douceur la princesse des Rivières et des Collines. Puis elle embrassa sur le front son frère comme l’aurait fait leur Mère si elle était là. « Même lorsque Mère sera revenue du Nord, si je dois rester encore je le ferai. Quant à Brandon, il est encore jeune, ne précipite pas son mariage. Il nous faut consolider notre royaume avant tout. Et même marier, il pourra toujours compter sur moi, sur Mère et le reste de la famille. De toute façon cela ne presse pas, tout comme cela ne presse pas pour toi. » souffla la Truite en souriant avant que son visage ne se ferme un peu lorsque son frère fit allusion à Lord Lyle Salfalaise et à son propre mariage. « Il ne me faut pas un époux pour veiller sur moi Lyham. Tu te trompes. Il me faut désormais un époux parce que je suis en âge de me marier et que je suis princesse du Conflans Libre. Bien sûr que j’aurai préféré un autre mariage que celui qui sera avant tout une alliance, un jeu politique. Mais je vois bien que tu n’es pas très enclin à me laisser l’épouser. » ajouta un peu triste la Tully.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mar 7 Avr - 10:29
Les années, la distance, la différence de mode de vie… tout a été balayé ces derniers mois avec les nombreuses tragédies que nous avons vécues. Elles auraient pu creuser davantage le fossé qui nous séparait avant tout cela, mais ça n’a heureusement pas été le cas. Parce que j’ai besoin du soutien de Lysara, encore plus aujourd’hui qu’avant. Et pas uniquement parce que j’ai perdu la seule femme que j’aimerais jamais. Je la fixe longuement quand elle reprend, arrivant à esquisser un sourire. Il n’est ni très assuré ni très franc mais il a le mérite d’exister, quand bien même je n’ai qu’une envie, c’est de m’effondrer pour de bon. « J’ai raison Lysara. Tu n’es pas Mère en effet et tu as connu des difficultés dont elle n’avait même pas idée lorsqu’elle avait ton âge. Les choses seront différentes parce que tu l’es. Et que les circonstances vont te modeler autrement. Mais je n’ai aucun doute sur le fait que tu feras au mieux. » La maison Tully en a besoin de toute façon, il n’y a plus qu’elle pour la gérer dans l’immédiat. Plus tard, Charissa apprendre à son tour à gérer la maison. Et Bran se mariera, son épouse aussi prendra ses marques ici. Mais dans l’immédiat, ce n’est pas d’actualité.
Je soupire longuement au reste, non sans hausser une épaule. « … j’espère qu’elle l’a été. Si je n’ai pas été aussi présent que je l’aurais voulu, si je… j’aurais aimé faire plus. » L’aimer davantage. Elle a été la seule qui comptait toute ma vie durant et j’avoue que je ne sais plus comment faire aujourd’hui. J’ai perdu le pilier de mon existence et je dois continuer à garder la tête, à avancer, quand bien même toute envie s’est évaporée, quel que soit l’amour que je porte à mes enfants. Mais j’avais pensé vieillir avec elle, tenir aussi longtemps que possible pour profiter de la paix à ses côtés. Maintenant, je ne sais plus. Enfin si, plus rien n’a le même goût et ne l’aura plus jamais. J’essaie de chasser ces pensées qui n’auront de cesse de revenir me hanter dans les prochaines semaines, les prochains mois, me rendant probablement un peu trop téméraire, et je me concentre sur les propos de ma cadette. « En effet, c’était une alliance profitable à notre maison. Et ton mariage le sera aussi. Mais cela n’empêche pas d’essayer de trouver le compromis qui te porte le moins préjudice, que tu n’aies pas à te sentir acculée. » J’ai un temps avant de souffler, à mi-voix. « Tu sais que c’est le seul moment de mon existence où je me suis opposé à nos parents ? Je ne voulais épouser personne d’autre qu’Alysanne. » J’ai un sourire nostalgique avant d’ajouter, non sans me faire amusé. « Je ne dis pas cela pour t’inciter à te rebeller contre moi. Juste que… j’aimerais que l’on trouve le mieux pour toi et pour notre famille. »
Elle réussit à m’apaiser et à ce que les murailles que j’ai érigées s’effritent. Je sais qu’une fois sorti d’ici, je devrais me montrer fort, pour mes enfants, pour mon royaume. Mais j’ai besoin de la pleurer, d’accepter de lui dire au-revoir. Et je ferme les yeux quand elle m’embrasse sur le front, avant de reprendre, dans un murmure. « Oui, tu es bien un Tully. Et j’entends. Pour le reste. Il n’y a pas d’urgence, j’en suis conscient. Mais si je… s’il m’arrive quelque chose… je veux préparer tout ce que je peux maintenant qu’Alysanne ne peut plus le faire. Brandon est très proche de la jeune Whent, cela ferait une bonne alliance, d’autant qu’ils s’entendent très bien. Quant à moi... » Je hausse une épaule. « Je ferais ce qu’il faut le moment venu, si cela peut être utile au royaume. » Pas maintenant. Peut-être jamais ce qui m’arrangerait fortement. Je me fais plus curieux quand elle reprend et qu’elle me montre qu’elle est bien consciente de la situation la concernant. « J’aurais préféré que les choses se passent aussi autrement. Mais pour l’heure, lord Salfalaise ne jouit pas d’une bonne réputation auprès de notre Empereur et de son épouse. Je ne compte pas m’opposer à eux et je sais qu’ils n’approuveront pas cette alliance. Tout comme dans l’immédiat, je ne lui fais pas confiance. » Je lève une main dans sa direction, comme pour éviter toute protestation. « Il m’a semblé honnête lors de notre entrevue, mais ce que j’entends dire sur lui n’est pas pour le servir. » Je sais qu’elle ne va pas apprécier mais je ne compte pas changer d’avis à son propos.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mer 15 Avr - 23:36
Le sourire, même discret et peu assuré de son frère touchait la jeune femme qui ne pensait pas être à la hauteur de leur Mère. Les mots que disaient Lyham étaient juste, la Truite argentée ne pouvait que le reconnaître. Et pourtant Lysara Tully doutait, elle doutait d’elle-même et de ses propres capacités à faire face aux nouveaux enjeux que devaient affronter la maison Tully et la forteresse de VIvesaigues. Sans sa mère, sans la force de Chléa, la jeune princesse des Rivières et des Collines se sentait subitement comme une petite fille sans défense. Elle devrait puiser en elle et elle savait déjà vers qui elle allait se tourner en parti pour trouver cette force qui ne tarderai pas à lui faire défaut par instant. Mais elle ne pouvait réellement le dire à Lyham. Il ne comprendrait certainement pas, pas alors qu’il avait perdu père et femme. Alors la cadette sourit en retour à son aîné pour seule réponse à ce qu’il venait de dire. La jeune princesse baissa les yeux un instant alors que son frère regrettait une fois de plus de ne pas avoir été assez là pour Alysanne. Il aurait voulu faire plus et cela peinait sa sœur. D’un petit geste de la tête pour lui signifier qu’il avait tort et finalement la Truite Argentée releva les yeux et fixa le roi du Conflans Libre. « Tu ne pouvais pas faire plus Lyham. Tu ne pouvais pas faire plus à part faire passer ta famille avant ton peuple. Et ce n’est pas ce que l’on demande à un roi. Pas alors que le royaume est attaqué par l’ennemi. Mais une fois de plus, je t’assure qu’elle a été heureuse. Je l’ai vu, ce bonheur dans nombres de ses regards. Alysanne ne savait pas masquer ses émotions, pas aussi bien que Mère et j’ai pris l’habitude d’observer Mère pour anticiper ses colères légendaires. »
Lysara Tully marqua un silence et puis finalement elle reprit au sujet de ses fiançailles rompues et du mariage de son frère avec la fille de Lord Nerbosc. « Tu connais Père et Mère. Je ne pouvais pas m’opposer à eux. Je n’avais pas la place que tu occupais. Mon avenir était d’accepter ce qu’ils avaient décidé pour moi. Je n’étais que la fille d’un Lord, pas une héritière. Et Mère a toujours eu le sens des alliances. Elle devait juger opportun de me marier à cet homme et si Père a eu plus de poids pour ton mariage je n’ai jamais douté que me concernant Mère avait plus qu’un simple accord à donner face aux décisions de Père. Si je devais m’opposer à toi, j’aurais fait en sorte que mon mariage devait être une nécessité… » souffla la jeune femme laissant clairement entendre qu’elle aurait été prête à tout si elle avait vraiment voulu s’opposer à son frère concernant son mariage. Mais Chléa Tully avait fait sa fille à son image ou presque. Elle l’avait bercée dans le lis de la Foi des Sept, dans la justesse du devoir. Elle était femme et son rôle était de soutenir et d’avancer sur le chemin qu’on lui proposait d’emprunter. La Truite Argentée était ainsi tout comme elle avait l’âme protectrice et apathique. Alors elle s’était employée à réconforter son frère et roi par des chansonnettes et une étreinte qu’elle s’était permise parce qu’ils étaient dans l’intimité. Elle embrassa son frère sur le front avant de reprendre un peu la parole. Elle avait son propre avis sur le mariage de son neveu et comme Lyham lui donnait l’occasion de l’exprimer, la princesse des Rivières et des Collines ne s’étaient pas faite prier. Elle enjoignait son frère à ne rien précipiter ni le mariage de Brandon qui, selon elle, devait permettre de renforcer le royaume, ni le potentiel remariage de son royal frère. « La maison Whent est une maison particulière. Si je ne me trompe pas Lord Whent est toujours vassal de la maison Hoare. Seule Lady Orane Whent a rejoint la cause de l’Empire. Mais j’en conviens le prince Brandon semble proche de la jeune lady. Cela montrera à Lady Whent toute la confiance que lui accorde la maison Tully. » répondit la princesse des Rivières et des Collines. Lysara Tully ne répondit rien par rapport à ce que lui disait son frère et le fait qu’il accepterait de prendre à nouveau épouse. La Truite Argentée savait que son frère n’épouserait pus personne par amour et uniquement désormais par devoir. Un devoir qu’elle ferait également.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mar 5 Mai - 15:00
Un jour, il faudra nous relever. Il faudra penser à l’avenir, à continuer de construire notre vie. Mais dans l’immédiat je ne veux pas. Je ne peux pas. Pas sans Alysanne. Imaginer mon existence sans celle qui l’a adoucie pendant plus de la moitié de ma vie est inconcevable. Et pourtant, il faudra que je le fasse, même si je suis incapable de trouver comment dans l’immédiat. Probablement parce que je n’en ai pas envie. Mais si je savais déjà que je ne pourrais plus faire vraiment ce dont j’ai envie, je sais que maintenant, ce sera encore pire. Et je me demande. Si la douleur finira par s’atténuer. Si j’arriverais à penser à elle autrement qu’en ayant envie de frapper un mur parce qu’elle n’est plus là. Si je pourrais me dire que nous avons eu de la chance, que ces vingt années avec elle seront toujours dans mon esprit, que rien ne pourra les faire disparaitre. Pour l’heure, j’ai juste envie de dire que ce n’était pas assez, que c’est injuste. Sauf que je dois relever la tête et avancer. Et quand ma sœur me fixe dans les yeux, je soupire longuement avant de souffler, non sans amertume. « Cette couronne commence à être bien plus pesante que je l’aurais cru. Et par peser bien lourd. » J’espère qu’elle ne finira pas par être trop lourde à la longue. « Mais… merci. De me dire tout cela. » J’ai même un rire un peu triste à ses derniers propos. « Oh ça… les colères d’Alysanne… elle était entière. C’était pour ça aussi que je l’ai tout de suite aimée. »
A l’évocation de ses fiançailles passées, je fixe Lysara, curieux, oubliant momentanément cette peine qui m’alourdit le cœur. « Il est vrai que je n’ai guère suivi toute cette histoire. Pour moi tu devais… oui tu devais juste servir les intérêts de la famille. » Aujourd’hui, ce n’est pas si différent au final, si ce n’est que ce sont les intérêts de la couronne désormais. Je me pince l’arête du nez à ses allusions et je reprends, d’une voix un peu lasse. « J’aimerais autant ne pas en arriver là. Et je pense que toi non plus. Ce sera un mariage de raison mais je ne souhaite pas que ce soit une torture pour toi. Tout comme je ne souhaite pas devoir recourir à tous les moyens possibles pour m’assurer qu’il n’y pas de nécessité à ton mariage. Tu es libre de tes mouvements et de tes missives. Je n’ai pas envie que cela change. » Je lui jette tout de même un regard acéré avant d’évoquer l’union possible de mon fils aîné. Et de hocher la tête à ses propos. « En effet, c’est tout l’intérêt de cette maison. Sans compter le fait que Bran apprécie Morgane, qu’elle a le caractère qui pourrait faire d’elle la Reine dont le Conflans aura besoin à l’avenir. Chaque famille qui nous soutiendra saura qu’elle peut voir son enfant porter la couronne. C’est important. » Et mon regard se perd un peu dans le vide. J’aurais aimé discuter de tout cela avec Alysanne. Sourire en la voyant s’énerver à l’idée que son petit puisse être fiancé dans un futur proche. Mais j’ai perdu cette opportunité. Comme tant d’autres. Et même si Lysara est une oreille plus qu’attentive, je réalise petit à petit le vide que laisse la disparition de mon épouse.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mer 6 Mai - 22:56
Lysara Tully laissa son frère à son silence pendant un certain temps. Elle le savait, les moments les plus difficiles se vivaient à l’intérieur de chacun. Si la jeune princesse des Rivières et des Collines pouvait se montrer présenté pour son aîné, elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas réellement effacer toute sa peine comme elle aimerait tant le faire. Seul le temps ferait son œuvre et peut-être qu’un jour il regarderait ces moments avec un peu moins de tristesse dans les yeux. « Aucun de nous n’était préparé à porter une couronne, Lyham, pas plus Père que Mère, que Alysanne ou que toi. La couronne et ce qu’elle implique peut paraître pesant mais tu n’es pas seul. Bran, Charissa, Mère et moi sommes là pour la rendre moins pesante et puis tu peux t’appuyer sur le peuple du Conflans et ses lords. Ils sont là pour t’aider et le feront sûrement temps que tu seras présent pour eux. » souffla la née Tully un petit sourire aux lèvres. « Mère n’a cessé de me dire que la maison Tully avait été jadis une grande maison souveraine. Cette couronne, le sang des Tully l’a portée. Tu sauras trouver la force. » ajouta la Truite Argentée d’un air des plus sûr d’elle. Lyham l’avait ensuite remerciée de lui dire tout cela et si la jeune femme offrit un sourire à son frère, elle aurait aimé pourvoir lui dire qu’il n’avait pas à le faire. Chaque mot qu’elle prononçait, elle le pensait et elle le disait autant pour le réconforter que pour lui démontrer que les choses n’allaient peut-être pas si mal que cela. Elle pouvait aussi lui dire que c’était autant d’épreuves que mettaient sur leur route les Sept mais elle savait au combien Lyham ne l’entendrait pas de cette façon. Il n’avait pas sa Foi, Kian ne l’avait pas non plus, pas autant que Chléa Tully. A croire que la Foi était une question de sexe. Les hommes partaient en guerre et le champ de bataille des femmes étaient les prières et tenir la maisonnée.
La princesse eut un petit rire amusé en souvenir des colères d’Alysanne tout aussi violente que celles de Chléa. A croire que toutes les femmes de la maison Tully, par mariage ou pas naissance pouvait se targuer de faire trembler les murs de Vivesaigues. Car si les gens connaissaient bien celles de la reine-mère et de la reine du Conflans Libre, beaucoup commençaient à entre voir que la cadette des Tully marchait d’un pas assuré sur les traces de sa mère. Oui Lysara Tully marchait dans les pas de sa mère pour le meilleur et pour le pire. Tout aussi dévote que Chléa Tully, avait aussi sa force de caractère, son sens du devoir mais la mère n’avait pas vu l’esprit colérique et parfois même lunatique de son dernier enfant qui un temps en voulant à Alysanne pour lui avoir pris son frère avant que cette dernière lui offre comme un cadeau une première nièce que Lysara considéra rapidement comme une petite sœur sur qui veiller et avec qui se chamailler. Et puis il fut question de ses anciennes fiançailles et la remarque de Lyham ne surpris guère la jeune femme. « C’était et c’est toujours mon devoir. Servir les intérêts de la maison Tully. Je l’aurais accepté. Je ne lui aurais pas rendu la vie facile mais je l’aurai accepté. » répondit simplement la Truite Argentée. Elle vit son frère se pincer l’arête du nez et elle savait que ces dernières paroles l’avaient quelque peu chagriné. « Tu n’auras pas à en arriver là. Si j’avais voulu une telle chose, je te l’ai dit j’aurai… » je lui aurais cédé, c’était ce qu’elle aurait pu répondre mais la princesse des Rivières et des Collines n’en fit rien. Elle ne finit pas sa phrase, préférant la laisser en suspens. Elle laissa un silence s’écouler et puis elle hocha simplement la tête à la remarque de son frère au sujet de brandon et de son possible mariage avec la fille de Lady Orane Whent. Elle était d’accord avec lui, c’était un signal fort pour les autres maisons du Conflans Libre.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Jeu 28 Mai - 16:30
Autant être parfaitement honnête, il m’est plus difficile que je le pensais de garder la tête à ce que je fais. Mes pensées ont tendance à vouloir divaguer, à s’éparpiller, ne serait-ce que pour éviter de trop penser à Alysanne. J’ai un bref soupir aux propos de ma cadette, esquissant un sourire triste. « La principale différence est que j’ai décidé de le faire. Avant de vous l’imposer. Quelle que soit votre allégeance à chacun désormais, j’ai forcé la main à notre famille. » Je sais que pour elle, c’est une bonne chose. Et il m’est difficile de lui expliquer pourquoi c’est si compliqué pour moi. Encore plus aujourd’hui qu’un autre jour. Je soupire doucement avant de lui rendre un sourire quand elle continue. « En effet. Et j’espère que la maison Tully retrouvera sa grandeur passée. Que ce soit à travers nous ou les futures générations. » Et que nous serons des souverains justes, à l’écoute de leur peuple, pas comme a pu l’être le Noir qui a fait saigner nos terres. Son héritage continuera de nous hanter longtemps, quelle que soit l’issue de la guerre.
Si mon sourire se ne fane pas à l’évocation des colères de feue mon épouse, il se fait bien plus nostalgique. Et j’espère qu’un jour, cette douleur qui m’étreint à chaque respiration finira par se dissiper pour de bon. Ou au moins à devenir supportable pour que je ne garde que les bons souvenirs qui ont jalonné notre existence. Au reste de nos échanges, je me fais plus attentif, plus sérieux, grimaçant à ses propos sans pouvoir m’en empêcher. « Ce sont les intérêts du Royaume que tu sers désormais et non plus seulement d’une simple famille, aussi important qu’elle puise avoir été par le passé. Et tu me donnerais presque envie de plaindre ce pauvre bougre s’il t’avait épousé. » Si j’ai une ombre de sourire à cette idée, il disparait aussi sec alors que l’inquiétude prend un peu le pas sur le reste. Celle de la voir gâcher sa vie par une décision stupide et lourde de conséquences. Fort heureusement, il n’en est rien. Mais je souffle tout de même, d’une voix douce mais assurée. « Lysara. Si un jour tu dois avoir ce genre de doutes, même si tu en as honte ou que sais-je encore… parle-moi. Cela semble simple quand l’on n’y est pas confronté. Mais je t’écouterais, je t’assure. » En espérant que, si cela doit arriver, ce ne soit pas trop tard pour réparer ce qui pourra l’être.
Mon sourire revient tout de même lorsqu’elle évoque Lady Bonru. Et je hoche la tête à son attention. « Je suis heureux que tu connaisses ce type de lien. Il n’y a rien de plus fort, si ce n’est les liens du sang. Je te le redis, Alester a toute ma confiance, je le suis les yeux fermés et je sais que la réciproque est vraie. Et il est bien souvent le seul à avoir connaissance de mes doutes, de mes interrogations. » Surtout juste avant une bataille, quand je dois me montrer fort pour les hommes, même quand le destin semble s’acharner contre nous.
J’ai un sourire rassurant au reste de ses paroles. Je suis à peu près sûr de moi et du fait qu’Alester sera ravi de courtiser ma cadette dès qu’il saura qu’il en a le droit. Après tout, c’est une demoiselle fort avenante, je l’ai déjà entendu à plus d’une reprise. Au reste, si l’idée de ne pas voir mes propres enfants devenir assez grands pour prétendre porter la couronne, je sais que je dois me montrer aussi objectif que possible et voir au-delà de mes propres aspirations. Ce qui passe aussi par cette option. Je suis presque soulagé que cela vienne de Lysara et non de moi, tout en sachant qu’Alester se pliera à notre décision. « C’est important pour moi aussi. Même si oui, tout comme toi, j’aimerais autant que nous n’en arrivions pas là. Mais tu dois savoir que, dans le contrat de mariage qui lie Eléanor à Jon, si tous les Tully doivent disparaitre, le Conflans reviendrait aux Stark. Alors, avec cette assurance que tes enfants seront des héritiers potentiels, je sais que nous ne pouvons qu’espérer que cela ne soit jamais envisagé. » Ce qui serait un malheur bien trop grand, à n’en pas douter.
Au reste, si je me rends compte que je l’ai heurtée, je ne suis pourtant heureux de la voir s’indigner de la sorte. Au moins, Lysara est-elle consciente de tout ce qu’un tel comportement pourrait impliquer. Et j’ai un sourire avant de lever une main vers elle, en guide de reddition. « Toutes mes excuses Lysara. Mais je sais que le cœur n’est pas facile à dompter, que certaines choses peuvent s’échapper sans que l’on y prenne garde. Mais je suis heureux de voir que tu ne lui fermes pas la porte. Rien ne me rendrait plus heureux que de voir votre mariage s’épanouir avec vous. » Surtout qu’ils représentent l’avenir du Conflans maintenant, bien plus que moi. Et j’espère qu’elle en est consciente.
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Sujet: Re: Before she leaves... | Lysara [Tour VIII - Terminé] Mer 24 Juin - 16:07
La Truite Argentée comprenait bien son frère. Depuis quelques temps elle avait le sentiment de mieux le comprendre, de pouvoir presque anticiper ses doutes et surtout lorsqu’il s’agissait de son accession au trône du Conflans Libre. Alors elle lui offrit un sourire réconfortant et prit les mains du roi dans les siennes. « Ne pense plus à la façon dont cela s’est passée. Nous avons eu le choix de te suivre et de te soutenir ou non et nous avons tous choisi de te suivre même si Mère a encore un peu de mal avec cela. » La princesse des Rivières et des Collines marqua un silence avant de reprendre. « J’ai confiance en notre maison. Les Tully ont la force d’être de grands souverains. » Et puis la discussion dériva un peu sur le fait que la jeune femme devait désormais servir les intérêts d’une maison souveraine et non plus simplement d’une maison importante du grand royaume que possédait le Noir. « Lyham, le fait que la maison Tully soit devenue souveraine d’un royaume ne change au font pas tant que cela les choses. Il faut savoir où se trouve sa place et servir les intérêts de notre maison, telle est la mienne. La difficulté se tient dans les actes que je ferai pour les servir au mieux. Mais je crois qu’il ne faut pas oublier que notre maison était encore il y a peu une maison, certes prestigieuse mais pas plus que d’autres qui elles sont devenues nos vassales. S’élever trop haut de ce peuple dont nous faisons encore parti serait sûrement une erreur. Quant à celui que j'aurait pu épouser, tu aurais pu le plaindre mais je gage qu’il fut aussi soulagé que moi de ne point m’épouser. Avoir une épouse qui vous fuit à la moindre occasion n’est jamais bon signe et fait jaser. » Oui, que ce soit les nobles ou le peuple, tous étaient friand de rumeurs et toujours prêts à parler sur les relatons des autres. Et encore plus lorsqu’il s’agissait des relatons de cœur. Et en parlant du cœur, la jeune femme avait confié à son frère qu’elle aurait pu faire en sorte que son mariage devienne une nécessité. Elle repensait évidemment à son entrevue dans la tente de Lord Salfalaise. Elle avait été toute proche de se laisser aller et de lui offrir bien plus que son cœur. Et pourtant il n’y en était rien. Elle s’était retirée, peut-être avec un goût amer et des regrets mais elle avait fait passer son honneur et sa maison avant son cœur et ses propres désirs. « Je le ferai, Lyham. Sois-en certain. » répondit simplement la Tully à la demande de son frère. Bien sûr qu’elle le ferait. Il est son roi et peut-être le mieux placé pour comprendre ses actes. Au reste de leur discussion, la Truite Argentée offrit sourire et douceur à son frère. Tous deux peuvent compter sur des amis et de puissants alliés. Et puis les deux enfants de Chléa Tully en vinrent à discuter de l’héritage des Tully. Lyham confia alors à sa sœur une partie des termes du contrat de mariage entre Jon Stark et sa fille Eléanor. Quelques lignes stipulaient alors que s’il n’y avait plus d’enfant côté Tully, le Conflans reviendrait au Nord. Une annonce qui fit un peut grimacer la jeune femme. Elle avait beau aimer sa nièce, s’entendre plutôt bien avec son neveu par alliance, elle ne voyait pas le Conflans revenir entre les mains du souverain du Nord. « Dans ces conditions, j’espère être plus fertile que Mère et donner assez d’enfant à la maison Tully pour que cela n’arrive point. Et puis il y a aussi Bran pour assurer la descendance et la pérennité de notre maison. » Et un petit rire amusé s’éleva dans la pièce. Comme si rire pouvait chasser les noires pensées qui tentaient de s’insinuer dans son esprit. La jeune princesse ne pouvait pas oublier les nombreuses, trop nombreuses fausses-couches qu’avait connu sa mère et les grosses difficile de feue la reine Aysanne Tully. Certes la reine n’était pas de son sang mais elle espérait bien que les Sept lui accorderaient de nombreuses grosses et surtout des grosses qui ne viendraient pas à lui arracher la vie.
Lysara Tully sourit au geste de son frère et elle ne tarda pas à chercher à rassurer ce dernier. « Je comprends tes craintes Lyham. Et je gage que si cela devait arriver je ferai en sorte de ne pas déshonorer la maison Vance. Je prendrais mes dispositions et me retirerait auprès des Sept pour des raisons de santé ou autre chose. N’ai crainte jamais mes actes ne viendront éclabousser la maison Tully. » La Truite Argentée était dès plus sérieuse. Elle savait au plus profond d’elle-même que quoi qu’il arrive elle trouverait toujours du réconfort auprès des Sept. Elle y trouverait du calme et du repos et une certaine façon de se racheter de ces fautes qu’elle pourrait commettre. Et après tout le projet qu’elle avait initié à Vivesaigue serait peut-être un jour son salut. Un silence s’empara de la pièce et finalement la jeune princesse des Rivières et des Collines se releva de son siège et s’approcha de son frère. Elle déposa un tendre baiser sur le front du roi du Conflans Libre. « Lyham, je vais me retirer mais si tu as besoin de moi n’hésite pas à me solliciter. Et si tu as du mal à me trouver, saches que je passe beaucoup de temps à prier les Sept pour Alysanne et pour la suite des événements. » Lysara Tully avait dit ces quelques mots comme pour donner une clé de compréhension à ses actes. Elle voulait que son frère sache toujours où la trouver. Et puis la jeune femme sourit une dernière fois à son frère avant de quitter les lieux de ce pas qui n’appartenait qu’à elle.
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