BOTTIN

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Timothée Chalamet est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6346-tom"><span class="Gp_Val">Tomas Stone</span></a>

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<span class="Gp_Val">Tomas Stone</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Soldat - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6346-tom">Pv libre</a>

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<a href="http://bloody-crown.forumactif.org/u646"><span class="Gp_Val">Tomas Stone</span></a> se trouve à <span class="Gp_Val">Eyrié - Val</span>

Elle sent toujours le romarin...
La pensée sillonna l’esprit de Tomas, tel un rêve. Sa mère malaxait un lopin de pâte avec son habituelle concentration. Dans peu de temps, l’air sera imbibé du doux parfum d’une miche fraiche. Bien qu’il n’était encore qu’un enfant, Tomas était conscient que ce genre de moments - d’une joie pure et simple - étaient à savourer.
Sa mère s’arrêta pour essuyer la sueur qui lui perlait du front, peignant ainsi son visage de farine. L’image fit rire le jeune garçon, ce qui lui valut une expression désapprobatrice de la part de sa mère. Il se couvrit la bouche d’une gesticulation un peu fourbe afin de cacher son expression hilare, faisant ainsi ricaner Violet. Ils restèrent là quelques temps, à se moquer l’un de l’autre avec cette familiarité qu’on ne partage qu’entre mère et enfant, leurs rires résonnant entre les murs de la forteresse.

*
* *
On la lui avait apportée dans un bout de linge sale au lendemain de la mort de sa mère. Avec un élan impulsif dans lequel il ne se reconnaissait guère, Tomas avait dit à son père qu’il s’occuperait de la petite. Ce dernier avait accepté, quoi qu’avec un semblant de réticence afin de ne pas paraître trop soulagé. À présent, Tomas portait Alannis avec la même délicatesse dont on se servirait pour porter un œuf. Sa minuscule tête n’était qu’une luisante boule couverte de quelques cheveux dorés.
Elle est si petite... songea-t-il avec fascination, comment peut-on haïr quelque chose d’aussi petit ?
Il fut soudainement envahi d’une tristesse sans nom ; il se voyait dans ses propres bras, l’un des nombreux rejetons des seigneurs, coincé dans l’enfourchure brumeuse entre le peuple et la noblesse... On l’avait maudit avant même sa naissance, par un irresponsable désire charnel. Ils le considéraient comme une erreur : la preuve d’une simple gaffe dans le semblant de dignité que se forçait à maintenir la seigneurie.
« Ne t’inquiètes pas Alannis. Je ne les laisserais pas faire de toi une erreur. »
Chuchota-t-il avec une tendresse qu’on ne lui connaissait guère.
Un jour, il leur fera sentir sa rage ; un jour ils verront que lui aussi n’est pas qu’une maladresse à ratifier sur un arbre généalogique.

*
* *
« Lord Rougefort et ses hommes ont été pris en embuscade par les clans des montagnes de la lune. Il n’y a aucun survivant. »
La nouvelle résonna dans le hall de la forteresse jusqu’à s’évanouir dans le silence le plus peusant. Jessamyn éclata soudainement en larmes, Jasper se couvrit la bouche d’un geste d’accablement et Jorah s’avança vers sa soeur dans l’espoir de la consoler. Tomas se tenait dans le coin depuis lequel il avait l’habitude d’observer et d’écouter les manigances de sa « demi-famille. » Peut-être était il le seul à se montrer antipathique, et pourtant personne ici ne pouvait prétendre d’avoir connu Garth Rougefort aussi bien que son fils illégitime. Après tout, Tomas avait été témoin de ses hauts les plus hauts ainsi que de ses bas les plus bas. Mais le bâtard ne ressentait qu’un vague énervement dû au fait que la mort de son père semblait avoir été si évitable.  
Il a signé sa propre mort. Il ne peut en vouloir qu’à lui-même.
Il garda cette pensée pour lui. Ce n’était pas son intention de montrer que la mort de Lord Rougefort assouvissait quelques-uns de ses machiavéliques espoirs. Les conflits déchirants Westeros ne le dérangeaient point ; il savait que ces guerres et batailles ne représenteront que des opportunités à saisir. Il ne fallait qu’être aux aguets afin de sauter sur l’occasion au moment propice.
Qu’ils se battent, songea-il, pourquoi devrais-je m’inquiéter pour ceux qui ne s’inquiètent guère pour moi ?

*
* *
Ils s’apprêtaient à partir pour les Eyrié. Tomas n’avait pas dormi de la nuit ; il s’était donc levé de bonne heure pour se balader autour du château jusqu’à ce que ses pas le mènent à la scène où pendait son demi-frère. Peut-être espérait-il ressentir un semblant de culpabilité en voyant le corps de Jasper attaché aux murs de Rougefort tel un trophée de chasse. Pourtant il ne fut assaillit que par une sensation de dégoût quand l’odeur putride de chaire décomposée vint empoisonner ses narines. Il arrivait quelques fois au jeune soldat de se demander si sa vie aurait été différente si on lui avait offert la chance de grandir comme l’un de ses demi-frères ; Jasper et lui seraient-ils devenus amis ?
Peu importe. On finit toujours par en revenir au même de toute façon...
« Après tout, nous sommes tous égaux dans la mort. »
Sa voix fut étouffée par le sifflement du vent. La soudaine rafale fit tanguer le cadavre, tel un pantin ; son pieds toquant avec taquinerie contre la pierre de la forteresse dans un petit bruit sourd. Il avait été vivant, maintenant il ne l’était plus.
Il a eu ce qu’il méritait.
Tomas lui avait volé la vie, comme Jasper lui avait volé son enfance.