Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor]
Sujet: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Jeu 9 Mai - 23:26
« Par les dieux, vos gâteaux sont toujours aussi délicieux, Bethany. Quel est donc votre secret ? Non, ne me dites rien, ce serait certainement un péché que de révéler pareil don des dieux à un simple mortel épris de sucreries. »
Tandis que Bowen se délectait, achevant de se pourlécher les babines tel un loup repu, la cuisinière d’un certain âge, matrone rondelette et rousse sous son fichu arrangé à la mode de Winterfell, arbora un sourire un peu rougissant, dévoilant une dentition déjà gâtée par l’âge mais qui ne la rendait que plus touchante, à enfoncer ses larges pognes dans le tablier devant sa robe de laine et à regarder ses sabots. Puis elle regarda le jeune homme et finit par marmonner, cherchant manifestement ses mots :
« Arrêtez, M’sire Bowen … euh, M’sire Sénéchal. Pardon, je … enfin, merci Vot’ Seigneurie. J’voulions pas trop rougir, et pis à chaque fois, vous m’le faites quand même, et d’puis qu’vous êtes tout p’tit en plus. »
Le Glover observa la brave femme qui lui avait si souvent préparé des petites douceurs, quand il était encore un gamin avec un peu de duvet au-dessus de la lèvre et qu’il trouvait du réconfort au milieu de sa relative solitude au sein des cuisines. Là, avec les petites mains du château, il trouvait une forme de foyer dont la chaleur lui rappelait le sien, à Motte-la-forêt. Il aimait rester dans un coin, à observer la vie des simples gens, à écouter leurs histoires. Vu son rang de l’époque, et sa discrétion, ils avaient fini par prendre l’habitude de voir ce gringalet longiligne se glisser parmi eux et attendre, ou le voir parfois donner ses vêtements à repriser aux lavandières, avant d’apprendre à le faire lui-même, au bout d’un moment. Quelque part, celui qui n’était alors qu’un héritier et aide de camp royal aimait côtoyer ces personnes, plutôt que les autres nobles, car il n’avait pas l’impression d’être de trop. Là, il se contentait d’humer joyeusement les odeurs, d’écouter, sourire aux lèvres et rouge aux joues, les valets compter leurs dernières conquêtes parmi les servantes. Et puis, il voyait aussi les petites joies et les grands chagrins. Maintenant qu’il était devenu une sorte de figure lointaine pour eux, qu’il arrivait avec ses honneurs et ses titres, une part de lui regrettait cette proximité passée, et il appréciait, l’espace d’un instant, voire que malgré les années passées et les insignes qu’il portait, Bethany et les autres voyaient encore, parfois, l’éclat du garçon qu’ils avaient connus.
« Allons, ma dame … vous ai-je jamais fait rougir ! Ce serait plutôt l’inverse, car j’ai souvenir du temps où vous me gourmandiez pour ma mise. »
« Ah ben, c’est qu’vous finissiez toujours crotté, après qu’m’ssire Omble vous avions corrigé à vos entraînements. Sauf vot’respect, vot’ Seigneurie. »
Un rire se forma dans la gorge du nouveau Sénéchal à l’évocation de son prédécesseur, et après avoir calmé son hilarité alors que les souvenirs lui revenaient et en voyant l’expression presque chagrine de la brave femme, ce dernier admit :
« Vous aviez entièrement raison, Bethany. Bon, je dois m’en aller, la Reine doit m’attendre. »
« Attendez, M’ssire ! »
La femme lui mit alors, sans se démonter, un plateau dans la main avec le reste de sa fournée de douceurs en tous genres, avant de s’expliquer :
« C’est-y bon pour les femmes grosses ça. C’une recette familiale, et toutes mes filles ont eu de bons garçons bien robustes en mangeant ça. D’not’ part à tous, ici. Si c’est possible. Si euh … si vous voulez bien, M’ssire Bowen ? »
Imperceptiblement, le jeune homme sentit que toute la cuisine avait les yeux rivés sur lui, pour voir comment le Sénéchal allait réagir. Trouvant l’attention touchante, Bowen laissa un joli sourire s’épanouir sur son visage, puis il déclara doucement : « Bien sûr. Cela lui fera plaisir. »
D’aucuns auraient considéré, à raison sans doute, que ce n’était pas la place du bras droit du Roi. Mais lui considérait qu’il n’allait pas non plus changer du tout au tout d’une part, et que ceux qui considéraient comme indignes d’eux d’apporter une corbeille de petites gâteries avaient une bien haute opinion d’eux-mêmes. Il prit donc l’ensemble et salua l’ensemble, qui lui répondit avec chaleur, puis l’un des commis se prit une tape pour avoir laissé son regard de môme un peu trop réveillé traîner dans un corsage, et le petit bazar reprit joyeusement derrière lui.
Rapidement, le Glover remonta les escaliers et traversa les couloirs de Winterfell à pas pressé, avant de se retrouver, finalement, devant les appartements royaux. Les deux gardes en faction s’inclinèrent devant lui avant de le laisser passer, non sans l’annoncer d’une voix forte. Une fois entré, Bowen attendit, avant de se voir accueillir par la Reine. S’inclinant devant elle, du moins, autant que son fardeau le lui permettait, il déclara :
« Ma Reine. »
Il lui montra ce qu’il avait apporté, s’expliquant :
« Je suis passé par les cuisines, pour saluer les serviteurs que je connais et qui y travaillent, et ils m’ont prié de vous remettre ceci, de leur part. Il paraît que ce sont des recettes de famille pour vous assurer une belle et heureuse grossesse.
Accessoirement, c’est délicieux. Il se peut que j’en ai goûté quelques-uns, pour vérifier leur qualité. J’espère que vous saurez me pardonner. »
Le sourire plaisant aux lèvres, Bowen attendit de voir si la jeune femme serait un peu déridée par sa plaisanterie. La pauvre avait eu l’air bien accablée par la fatigue, à leur retour, et le Sénéchal s’inquiétait de la voir ainsi. Il avait promis à sa mère qu’il saurait tendre une main secourable à Eleanor, et il entendait remplir cette promesse, si elle voulait bien de sa compagnie, en tout cas.
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Mer 26 Juin - 21:23
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Ven 5 Juil - 22:57
Voir la jeune fille sourire en croquant dans les pâtisseries rendit Bowen heureux. Il était au fait de la discordance régnant au sein du couple royal, et savait que la grossesse de la reine ne se déroulait pas sous les meilleurs auspices. Le temps devait lui sembler terriblement long, dans cette chambre, alors que le château bourdonnait de vie certes, mais d’une vie éloignée, et qu’Eléanor ne connaissait pas. Certaines dames nordiennes avaient fait le déplacement vers Winterfell pour voir plus tôt leurs époux, fils, pères de retour, et lesdits mâles étaient encore nombreux à demeurer dans la forteresse, attendant les futures fêtes et réjouissances, même si plusieurs familles avaient pris leur congé. Cependant, cet ensemble avait ses codes, ses familiarités. Il ne doutait pas que certaines ladys étaient passées par courtoisie, mais d’autres s’en étaient probablement abstenues, pour ne pas déranger la future parturiente. Le Glover ignorait si la née Tully avait eu le temps de se faire quelques amies en dehors de son épouse, et l’espérait, pour lui rendre l’existence plus plaisante, au cours des futures semaines, car il n’oubliait pas qu’il se trouvait face à une damoiselle d’à peine seize printemps, esseulée dans un royaume qui n’était pas le sien, enceinte. Il avait promis à sa mère de prendre soin d’elle, en plus. Pour autant, une part de lui se souvenait aussi, tout simplement, de ses propres débuts dans la capitale du Nord, et des difficultés associées. Il éprouvait une sorte de camaraderie, de compassion envers la jeune fille parce qu’il savait que la demeure des Stark pouvait paraître bien intimidante, bien froide au premier abord. Mais lui, à l’époque, avait la possibilité de se réfugier dans les recoins du château, auprès des petites gens, ce qu’Eleanor, évidemment n’était pas en capacité ni en position de faire. Bien sûr, il n’avait que peu de moyens de l’aider, surtout en ces tâches féminines, mais offrir galamment de petites attentions, comme à n’importe quelle amie … n’était-ce pas un devoir ? Amusé de la voir croquer dans les douceurs, il sourit donc de concert et déclara :
« Je le leur dirai, Majesté, c’est promis. Et vous avez tort, Dame Bethany est très à cheval sur la tenue de sa cuisine, et un peu trop habile de la louche à mon goût. Je ne suis même pas sûr qu’elle me pardonnerait un nouvel emprunt de gâteaux ! »
Inutile de préciser que Bowen n’avait absolument rien de sérieux en disant cela, et avait le plus grand mal à empêcher le fou rire qui le taraudait. Le pire ? Il n’était même pas certain d’avoir tort, et se demandait très sérieusement si la redoutable matrone n’oserait pas lui tirer les oreilles comme quand il avait douze ans. Ou au moins, lui lancer un regard assassin. Le jeune homme préférait presque repartir affronter le Noir plutôt qu’encourir la fureur des cuisines. Avoir toutes ses soupes trop salées pendant des semaines risquait d’être un peu gênant … Ah, et puis, toutes ses bêtises distrairaient peut-être la jeune fille, ce qui était tant mieux. Acquiesçant à son invitation, le Sénéchal attrapa une chaise et la cala près du lit de sa souveraine avant de s’y asseoir, non sans avoir répliqué galamment :
« Voyons ma Reine, vous avez la beauté des dames enceintes, quelques friandises n’y changeront rien. »
Le compliment était facile, dans la tradition de ceux adressés à toutes les femmes qui s’inquiétaient de leur apparence pendant leur grossesse, chose aussi vieille que le monde. Bowen n’avait jamais compris ce genre d’inquiétudes à vrai dire, considérant que les époux devaient trouver charmant de voir le fruit de leurs œuvres de la sorte. Honnêtement, il regrettait sincèrement de n’avoir pu voir Maedalyn enceinte, et espérait que, pour leurs prochains enfants, il aurait la chance d’en profiter un peu plus. Et puis, il s’agissait d’un signe de vitalité, de fertilité, c’était à célébrer pour lui, quelque chose de beau, de pur, le symbole de la nature, de la perpétuation d’une famille, la réalisation d’un mariage … Il avait du mal à ne pas y voir un symbole honorable, appréciable. Souriant avec bonhommie, il consentit à s’appesantir sur son propre compte, non sans plaisir. Après tant de mois à parler des malheurs de sa famille, il appréciait enfin pouvoir se glorifier de sa bonne fortune, appréciant le changement avec la gourmandise de celui qui a été affamé trop longtemps, et qui se complaît dans son bonheur retrouvé.
« Je doute de pouvoir jamais me porter mieux, Votre Grâce. Comblé semble … presque trop faible pour décrire ma félicité, je dois le confesser. J’ai retrouvé mon épouse et … ma présence ne lui déplaît pas, ce qui est plus que je n’espérai au départ.
Et mon fils … oh, je pourrai passer des heures à en parler je le crains. J’ai l’impression de découvrir un nouveau trait de son visage chaque jour, j’y vois … tant de choses des Glover, c’est … »
Légèrement étranglé par l’émotion, Bowen hésita, avant de terminer sa confession :
« Enormément de choses que je peine à décrire, surtout par rapport à l’année dernière. Je foulais les dalles de ce château en me disant que ma famille était vouée à disparaître. Et maintenant … tout est différent, pour le mieux. Alors, je remercie les dieux pour leurs bontés. »
Reportant son attention sur la jeune fille, le Glover détourna la conversation vers son interlocutrice, un rien embarrassé :
« Et vous ? L’attente n’est pas trop longue ici ? Avez-vous besoin de compagnie ? Je suis sûr que je peux demander à quelques dames de ma connaissance de venir vous faire la conversation, elles sont un peu intimidées à l’idée de vous déranger, mais un mot bien placé les convaincrait sans nul doute. »
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Lun 22 Juil - 21:31
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Lun 30 Sep - 23:36
« Enervée, elle eut été de taille à faire reculer le Noir en personne. C’est pour cela que nous l’avons gardée à Winterfell : avec Dame Bethany, la lutte aurait été trop inégale pour nos adversaires. »
Galéjade après galéjade, Bowen voyait le visage d’Eleanor s’orner d’expressions plus douces à son cœur que la mine qu’elle arborait à son entrée. Il avait conscience que son existence, à cet instant précis, n’avait rien d’agréable : garder la chambre n’était facile pour personne, sa grossesse était difficile, alors qu’elle était si jeune, et tous savaient les risques supplémentaires associés à cela. Et puis, elle était dans un environnement inconnu et pas forcément chaleureux de prime abord, parce que le Nord pansait ses plaies, et qu’il n’était pas si évident à nombre de veuves et d’orphelines de venir saluer celle qui, il y a encore peu, était la fille d’un ennemi. Tous ceux ayant perdu des proches à Paege, ou même durant la première guerre contre le Noir, ne pouvaient qu’avoir des réticences et préférer se réfugier dans leurs propres douleurs. De surcroît, l’hiver battait son plein, avec ses froideurs auxquelles les peuples au sud du Neck n’étaient absolument pas habitués, ses vents violents et ses tempêtes à faire frémir les plus endurcis. Bref, il n’y avait sans doute pas grand-chose pour la réjouir, et lui-même ne pouvait qu’atténuer modérément ses peines. Quelques pâtisseries, des plaisanteries à peu de frais et de gentils compliments ne lui coûtaient rien, et n’avaient que peu de pouvoirs face aux vicissitudes du pouvoir, quand on n’y était guère habitué. Mais tout cet arsenal pouvait aider, au moins un peu, à se sentir moins seule … Et donner de son temps, le Glover en était capable, malgré ses occupations officielles nombreuses. Aussi adressa-t-il un clin d’œil complice à la jeune femme qui se récriait gentiment contre ses attentions :
« Je n’oserais dire autre chose que la vérité à ma Reine voyons, comme tout fidèle féal. »
Le rouge apparut sur les joues de la souveraine passa un peu trop vite à son goût sur les siennes, alors qu’Eleanor rappelait l’enthousiasme de son épouse à le voir, après avoir parlé du fait qu’elle s’était languie de lui. Et cette fois, ce n’était pas uniquement de honte, même s’il entendait parler de cet épisode à peu près tous les jours, puisque personne n’hésitait à le lui rappeler. Sauf qu’en effet, Maedalyn avait trouvé le temps long, sans présence, et le lui avait bien fait comprendre. Or, penser à son épouse revenait invariablement à songer à des moments qui ne regardaient qu’eux, mais qui, outre leur douceur, n’avaient rien d’avouables. Le pire était finalement que les plaisanteries à leur endroit n’étaient pas sans fondement. Heureux que sa barbe cache cette réaction peu virile, Bowen fourra une oubli dans sa bouche pour se donner une contenance, mâchonna ardemment pour focaliser à nouveau son attention et ne pas laisser son esprit dériver, avant de déclarer, une fois sa pâtisserie engloutie. Pour son plus grand plaisir, Eleanor préféra continuer, parlant de son fils, ce qui lui permis de changer de sujet :
« Vous trouvez ? J’ai tendance à penser qu’il tire davantage de Maedalyn que de moi. Même s’il semble avoir la constitution des Glover, en effet, et il est aussi grand que l’était mon cadet lorsque lui-même était nourrisson. S’il finit lui aussi à sept pieds de haut, je vais me sentir un peu petit, dans cette famille. »
Lui avait définitivement les caractéristiques Nerbosc, y compris le physique plus râblé. Cependant, le mestre lui avait affirmé que le petit était d’une belle taille, et qu’il était possible qu’il le dépasse à l’âge adulte. Si du moins, il y parvenait. Naître en hiver était certes un présage apprécié, mais aussi une difficulté supplémentaire, car le froid mordant n’épargnait pas les enfants nordiens. Sans compter les maladies, les accidents … Perdre un fils ou une fille était presque une obligation, dans les familles nordiennes, et si la nature ne se chargeait pas de réduire les familles, les hommes et leurs conflits s’en chargeaient. Il suffisait de voir l’état de son propre arbre généalogique pour s’en convaincre. Par égard pour la future mère, néanmoins, il préféra garder ces sombres certitudes pour lui. L’effrayer sur un avenir qui n’adviendrait peut-être pas n’était pas nécessaire, dans son état. Et il avait bien raison, parce que sa situation semblait lui peser, bien qu’elle ne l’exprimât pas aussi clairement. La solitude n’était guère aisée à supporter, même pour de bonnes raisons. Gentiment, néanmoins, Bowen pointa :
« Mestre Rorshar doit vouloir vous éviter les angoisses de la vie de cour, et il a sans doute raison. C’est un homme de grande sagesse, et s’il paraît un peu … draconien dans ses directives, elles sont le fruit d’années d’expérience. Quand j’étais plus jeune … je devais avoir treize ans, c’était lors d’un de nos séjours à Winterfell, j’ai passé tant de temps à m’entraîner dehors que j’en ai attrapé une mauvaise fièvre. Mestre Rorshar m’a interdit de quitter ma chambre pendant une bonne semaine, et après, m’a tellement admonesté que mes oreilles résonnent encore de sa colère. Mais il était dans le vrai, et j’ai été debout bien vite.
Je sais que cela n’a rien de comparable mais … enfin, je sais qu’il n’a que votre bien en tête. »
Il savait que la comparaison était maladroite, et en même temps, il n’avait pas trouvé de moyen pour être plus rassurant, pour lui expliquer que, sous ses airs de vieillard un peu bougon, l’homme de sciences était réellement un bon guérisseur. Bowen savait que le premier maillon de sa chaîne avait été consacré à la médecine, et que toute la famille Stark appréciait ses soins, aussi rugueux qu’ils soient. C’était aussi une manière pour son royal époux de s’assurer qu’elle soit le mieux entourée possible.
Un peu gauchement, Bowen posa une main qui se voulait rassurante sur l’épaule de la Reine qu’il pouvait atteindre, avant de se rendre compte de son geste et de battre en retraite, gêné d’avoir empiété sur l’espace privé de la jeune fille. Il n’était pas dénué de compassion, et entendre sa voix devenir plus fragile en parlant à demi-mots de ses espoirs déçus n’avait rien d’agréable, encore plus quand, comme lui, on avait en tête les impressions de l’autre moitié et qu’on se retrouvait soudainement bien ennuyé d’être partagé entre deux loyautés. Le Glover aimait les choses simples, or, rien n’était jamais simples avec les Stark, à son grand dam. Il cherchait les bons mots, pour aider sans trahir, pour encourager sans prendre parti. Finalement, il finit par opter par une vérité, certes choisie avec soin :
« Le Roi n’a cessé de s’inquiéter pour vous et l’enfant. Je vous assure, attendre de vos nouvelles fut parfois un supplice. Et il est heureux d’être de retour en ses terres, à vos côtés.
Mais c’est un homme, avec ses secrets, et qui n’a pas été habitué à les offrir, même à ceux qu’il aime. Vous ne pouvez le lui reprocher, Votre Majesté.
En revanche, vous pouvez lui donner un enfant en bonne santé, et cela, vous êtes la seule femme à le pouvoir, et la seule à pouvoir lui donner quelque chose qui le rendra plus heureux que jamais. »
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Lun 14 Oct - 0:18
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Dim 10 Nov - 22:14
Hochant la tête rapidement pour signifier qu’il remerciait la Reine pour ses bons mots vis-à-vis de son épouse, Bowen préféra ne pas répondre directement, craignant que sa voix ne trahisse les émotions qui l’habitaient au souvenir de ses retrouvailles avec Maedalyn, qui n’étaient ni bienséante, ni digne d’être entendue par une autre personne que sa moitié, encore moins par une femme, fut-elle sa souveraine. A moins que ce ne soit encore pire ? En tout cas, en bon homme du Nord un peu rude sur les bords, pour une fois, le Glover avait décidé de passer pour un goujat honteux plutôt que pour un mari transi par la mémoire de quelques étreintes conjugales, désireux de mettre son intimité de côté, surtout qu’il avait toujours l’impression que ses réactions étaient du même acabit que celles de ses quatorze ans, ce qui n’avait strictement rien de glorieux. Surtout pas pour un homme de sa stature, désormais. Alors tant pis : mieux valait ne pas s’attarder, et faire dériver la discussion aussi vite que possible. Son fils était un bien meilleur sujet de conversation, après tout.
Pour autant, en entendant Eleanor qu’à son avis, Torrhen avait ses yeux, Bowen se sentit à nouveau envahi d’une bouffée d’émotions. Pourtant, elle n’était pas la première : Maedalyn l’avait dit aussi, comme son frère en voyant son neveu, et même son beau-père. Mais c’était une chose que sa famille proche le remarque, et c’en était une autre de l’entendre confirmer par une bouche plus extérieure, bien qu’il considérât la jeune fille au même titre que Lynara, c’est-à-dire comme une de ses cousines, second degré ou pas. Et cela le faisait irrémédiablement penser à celle dont il tenait ses yeux, justement. A vrai dire, il avait vu la même expression songeuse, mélancolique et douce danser dans les prunelles de son cadet, quand il s’était penché sur le berceau. L’espace d’un instant, alors qu’ils échangeaient un regard, les deux frères Glover avaient été liés par ce souvenir commun, et par cette forme de nostalgie douce-amère qui les avait pris, en constatant que quelque chose, finalement, allait survivre de leur mère, au-delà du souvenir de la suppliciée de Motte-la-forêt. Cette fois encore, il resta coi, mais finit pourtant par briser le silence, la voix un peu plus basse que d’habitude, plus voilée également. « Ce sont les yeux de ma mère. Je serai heureux qu’ils lui restent avec l’âge. »
Il n’ajouta rien, peu coutumier de ses épanchements. Bowen avait toujours été doué pour écouter, conseiller, et peut-être moins pour s’épancher lui-même. Il n’avait pas de mal à parler de son état d’esprit, parfois de ses sentiments, surtout quand il estimait cela nécessaire. Cependant, des barrières substituaient, notamment quand il s’agissait de cette peine emmurée au plus profond de son cœur, de ce vague à l’âme qui continuait, parfois, de l’étreindre avec vigueur. Une part de lui était morte, ce jour-là, à Winterfell, alors qu’il entendait encore les paroles funestes relater la perte du château et de ses habitants. Peu à peu, le terreau dévasté de son cœur, qu’il pensait terre salée et à jamais perdu, comme Harrenhal désormais, avait refleuri par petites parcelles, grâce en partie à son épouse et à la famille qu’ils avaient construit en si peu de temps. Mais à d’autres moments, lorsqu’il se retrouvait seul, il ne pouvait s’empêcher de céder à cette tristesse infinie qui l’envahissait parfois, et de sentir le poids de la solitude sur ses épaules. Il ne l’était pas, non. Et pourtant, rien ne lui rendrait jamais la chaleur du foyer tel qu’il l’avait connu, avec ses parents et ses petits frères, avec son oncle, sa tante et son cousin. Avec les siens. Peut-être qu’un jour, il pourrait lui aussi profiter d’un tel chez-lui. Il n’avait de vœu plus cher. Néanmoins, cela resterait un pâle reflet de ce que sa vie aurait pu être, si tous ces fantômes avaient survécu, s’ils avaient été témoins de ses succès, de cette existence d’homme qu’il construisait. Cela, hélas, ne serait jamais. Et jamais il ne cesserait de le regretter. Jamais il n’oublierait les yeux bleus croisés une ultime fois, alors qu’il se retournait sur son cheval pour faire un dernier signe de main à sa mère. Ironie du sort : il les retrouvait à présent en rentrant dans son royaume, ces yeux qui le fixeraient toute sa vie. Ses pensées avaient bien dérivé, trop pour réellement prêter attention aux propos de sa Reine, aussi se rattrapa-t-il, tel un écureuil trop empoté à une branche, à ses dernières paroles.
« Il est mordant, et souvent très difficile à supporter, même pour les natifs. Survivre à l’hiver n’est point chose aisée, dans le Nord. Au moins, votre délivrance arrivera probablement avec le printemps, et vous pourrez avoir plus de plaisir à découvrir le dehors que maintenant. »
Evidemment, de telles paroles ne risquaient pas de consoler la jeune fille de son impuissance momentanée. Cependant, Bowen n’osait point dire trop franchement que beaucoup d’enfants ne passaient pas l’hiver, pas plus que les femmes embarrassées ou les plus âgés. Lui-même savait que son fils avait des chances de mourir par ce temps, mais d’un autre côté, il se raccrochait aux paroles des vieilles femmes du Nord, qui prédisaient qu’une naissance en hiver démontrerait pour plus tard robustesse et force, comme il seyait au sang des Premiers Hommes. Néanmoins, il considérait de tels propos comme trop difficiles, sans doute, pour une dame enceinte. Ne disait-on pas que le moindre choc pouvait causer tort à l’enfant ? Voilà bien la dernière chose qu’il souhaitait. Qu’importait donc ses excès de prudence, peut-être parfaitement injustifié : il avait essayé. Le reste ne lui appartenait pas.
La dernière question d’Eleanor le prit légèrement par surprise. Lui raconter sa rencontre avec le Roi ? Diantre, la pauvre ne risquait pas d’en retirer grand-chose, vu qu’elle avait été parfaitement catastrophique. Et que les conséquences s’étaient fait longtemps sentir. Cela risquait de la décourager davantage. D’un autre côté, peut-être que cela lui montrerait les vertus de la patience ? Il ne savait pas. Le pire était que cette interrogation lui faisait presque plaisir, parce qu’elle était le témoin du chemin parcouru, en même temps qu’elle le faisait admettre qu’en effet, cette route n’avait pas été sans ornière. In fine, il ne voyait pas d’inconvénient à lui en parler, considérant qu’il ne trahissait rien de secret par-là. Si cela pouvait lui permettre de mieux comprendre son époux, eh bien, il sacrifiait bien volontiers à cette cause. « Pour être honnête … notre première rencontre ne vous apportera sans doute pas grand-chose pour comprendre notre amitié, parce que je crains que Sa Majesté ne m’ait détesté au premier regard. Ou du moins … nous n’étions pas proche, plus jeunes. »
Euphémisme délicat. S’humectant légèrement les lèvres, Bowen chercha ses mots, essayant de retranscrire les événements aussi fidèlement que possible, et aussi objectivement que possible, ce qui n’était point si aisé : « Je suis arrivé à Winterfell pour prendre mon service auprès de son père à mes douze ans. Votre époux en avait huit. C’était un an avant la fin de la guerre entre le Noir et les Hoare … la première. Le Roi avait été blessé en défendant nos côtes, et mon propre père avait fait rempart de son corps pour permettre de l’évacuer à l’arrière et repousser les assaillants. Il a donc obtenu en récompense cette place pour moi. Le temps que le Roi récupère, j’ai donc été accueilli … ici, à Winterfell. »
Les souvenirs, brutalement, d’un échalas efflanqué et légèrement frissonnant lui revinrent, avec son léger duvet brun sur la lèvre supérieure, et quelques boutons disgracieux sur le visage, lui revinrent. Et surtout, la peur au ventre, tandis qu’il s’inclinait aussi distinctement que possible, se remémorant chaque parole de sa mère lorsqu’elle le faisait travailler son étiquette, devant la Reine Sygin, majestueuse, imposante … et au regard, il en avait eu l’impression, plutôt bienveillant. A ses côtés, deux frêles silhouettes aux cheveux noirs, et deux paires d’yeux qui le fixaient les uns avec curiosité, les autres avec méfiance. « La guerre durait depuis quatre longues années déjà, et le Roi avait toujours été aux avant-postes pour conduire nos troupes. Il n’était donc que rarement auprès des siens … et quand, enfin, il revenait, c’était pour prendre un autre garçon que son aîné à son service, pour l’accompagner. Je crois que votre mari en a conçu du dépit. Qu’il m’en a voulu. Peut-être qu’il avait peur que je ne m’attache trop à son père, que je le remplace. Comme tout fils peut le penser face à un nouveau pupille.
Et moi … j’étais trop timide pour venir lui parler, et j’avais trop peur d’essuyer des refus pour essayer. J’avais le mal du pays, des miens. Ma mère était enceinte, et j’avais peur pour elle. C’était plus facile avec la Princesse Jeyne, qui appréciait, comme toutes les petites filles, d’être traitées avec un peu trop de déférence par un gringalet rougissant et bégayant de peur de dire une bêtise. Et le Prince Walton était un bambin. Alors nos rapports en sont restés là où ils étaient : inexistants, ou peu s’en faut. Et je suis parti quelques semaines plus tard avec le Roi, pour le front de l’ouest. »
Pour la bataille et la mort, pour le premier sang versé. Et un an après, la guerre était finie, et la Reine mourrait.
« Quand la Reine est décédée, l’année suivante … Le Roi est reparti très vite. Nous venions de gagner la guerre, mais … peut-être qu’il était trop difficile d’être en ces murs, avec son souvenir ? En tout cas, pendant toutes les années qui ont suivi, il a parcouru le Nord, inlassablement, ne restant à Winterfell que pour de courtes durées, et j’étais à ses côtés, tandis que son héritier restait avec son oncle bâtard, à être élevé par ce dernier. Cela … n’a pas été facile. Et parce que nous n’étions pas proche, je n’osais pas envoyer des corbeaux comme je le faisais à la Princesse Jeyne, pour donner des nouvelles du Roi. J’aurais dû, et je le regrette. »
Qu’il était étrange de se remémorer cette période, et les débuts d’une amitié qui, il faut bien le dire, n’aurait peut-être jamais existé sans des circonstances exceptionnelles. « A la Mort-aux-loups, dans la mêlée, ma lame a fendu le crâne d’un sauvageon qui menaçait votre mari. Sur le moment, je ne m’en suis pas vraiment rendu compte. Mais lui, oui. Il est venu me remercier, après la bataille. J’avais fait mon devoir, et c’est ce que je lui ai dit : simplement mon devoir de vassal, d’homme loyal. Nous avons parlé. Peut-être pour la première fois véritablement en presque dix ans. Nous nous sommes compris, je crois.
Puis son père m’a affecté à sa personne pour la campagne à venir, comme second. Je craignais que cela ne soit vu comme une marque de défiance, comme une volonté de placer un pion docile qui rendrait compte à ses côtés. Mais grâce à notre conversation, je crois que Sa Majesté n’a pas pensé ainsi. Et j’ai fait en sorte de lui prouver ma dévotion, comme j’avais été l’aide de camp fidèle de son père. »
Avec un petit rire, Bowen ajouta : « Chevaucher dans la boue pendant des semaines, cela soude les hommes, il faut croire. »
Reprenant son sérieux, il conclut : « Et quand l’Empire a été fondé, l’Empereur m’a proposé une place à ses côtés. Jon en a fait de même. J’ai fait mon choix, comme vous le savez. Je suis resté son second, mais je suis devenu son intime. Je crois ne pas m’être trompé, donc. »
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Dim 17 Nov - 0:25
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Mer 11 Déc - 18:56
« Non, ne vous excusez pas, au contraire, cela me fait très plaisir. J’aurai aimé qu’elle le sache en personne, mais je sais que son esprit mêlé à celui de nos ancêtres veille sur Torrhen. C’est juste que … quand je tiens mon fils dans mes bras, je me souviens du dernier regard qu’elle m’a adressé. Cela … me perturbe un peu, je crois. »
Eleanor n’avait fait qu’énoncer une vérité, qui rendait Bowen heureux de surcroît. Elle n’avait pas à s’excuser, au contraire même. Il s’en voulait d’être aussi sensible à cette question, d’avoir constamment cette forme d’amertume qui lui venait quand quelque chose lui rappelait sa famille perdue. Cela faisait plus d’un an. Il aurait dû passer à autre chose, comme un homme, un vrai, être capable d’oublier, de se plonger dans la bataille avec envie et de vivre pour lui-même. Mais il n’y arrivait pas. Son âme restait à Motte-la-forêt, et en même temps, il n’en supportait pas la pensée. Etait-ce pour cela, aussi, qu’il avait accepté cette position de Sénéchal ? Pour ne jamais revenir sur ses terres souillées par le sang Glover, humiliées et malmenées ? Pour ne plus avoir à faire face aux fantômes ? Préférerait-il arpenter Westeros, plus tard s’installer à Fort-Darion pour ne pas revenir sur ces lieux hantés ? Pourtant, il s’était souvent dit qu’il rêvait de s’installer tranquillement dans le Nord, c’était son royaume, son foyer, l’objet de sa dévotion. Mais il n’était pas à exclure qu’une vérité plus sombre, moins avouable, ait aussi guidé ses choix. Il se sentait bien, de retour à Winterfell, précisément parce qu’il s’agissait de Winterfell, et non de la Motte. Et pourtant, il aimait passionnément sa cité, ses terres, et était capable d’en parler amoureusement pendant des heures. Seulement, y vivre … savoir à quel endroit précis chacun des siens était tombé, était-ce seulement envisageable ? Il essayait de ne pas y penser, tout en se rendant compte de la futilité d’une telle entreprise : un jour, il faudrait faire face. Comme il devrait accepter que les yeux de Torrhen étaient ceux de son fils, et non ceux de sa mère. Qu’elle était morte, et que lui vivait, parce que les dieux en avaient décidé ainsi, dans leur cruauté. Cela, il ne pouvait le dire à voix haute à quiconque, pas même à Maedalyn, alors il l’enfouissait dans le secret de son cœur. Il avait l’habitude de taire ces pensées moroses. Ce n’était pas ce qu’on attendait de lui : il était un soutien, un pilier, quelqu’un sur qui compter. Il n’avait pas le droit de faillir, de s’apitoyer. Il était le Poing du Nord, ouvert avec les siens, fermé et armé contre les ennemis du royaume. Ce qui impliquait d’être présent pour Eleanor, parce qu’elle était de sa famille, et sa Reine, et qu’il éprouvait de l’affection pour cette jeune fille lâchée dans le bain politique nordien et qui peinait à trouver sa place – peut-être parce que, dans un passé pas si lointain, lui aussi avait éprouvé de la solitude à Winterfell.
« Vous aurez une armada de nourrices pour vous aider, Majesté, et elles sont toutes sélectionnées avec le plus grand soin pour justement ne point vous fatiguer après la naissance de l’enfant et prendre le relais. Je sais que mon épouse a beaucoup apprécié de pouvoir se focaliser sur sa santé et ensuite sur la reprise de ses activités ordinaires en se reposant sur notre nourrice, qui est une femme tout à fait délicieuse.
Cela vous permettra sans doute d’apprécier d’autant plus les moments avec votre enfant. Mais vous risquez de ne pas beaucoup dormir, et pas pour les raisons que vous pensez : c’est qu’on prend rapidement bien trop de plaisir à regarder ces petits êtres dormir, c’est terriblement apaisant. »
Avec un gentil sourire, il ajouta :
« Si c’est un fils, ce sera le plus grand admirateur que vous connaitrez jamais. Et si c’est une fille, vous serez son modèle, et la personne qui forgera l’essentiel de son éducation. Je ne doute pas qu’il ou elle sera très heureux de vous rencontrer, et de vois avoir comme mère. »
Il ne savait s’il ne s’agissait que de racontars de grand-mère, mais de sa propre expérience, le lien entre une mère et son fils était indescriptible. Il n’était pas certain qu’il y ait un amour plus puissant au monde. Et une fille restait avec sa mère sans être enlevée à sa charge pour rejoindre les hommes comme un garçon, la relation était plus étendue, souvent plus complice. Bien sûr, après, tout dépendait des caractères, des affinités, et de beaucoup d’autres paramètres. Néanmoins, s’il y avait bien une chose dont il était certain à propos d’Eleanor, c’était qu’elle serait une mère aimante pour ses enfants. Pour le reste, il y avait toujours une part d’impondérable, de hasard dans les relations humaines, quelles qu’elles soient, familiales ou amicales. Il en était, comme elle le releva, un bon exemple.
« Oh, nous en aurions eu une, car vous restez de mon sang et le Roi respecte beaucoup les attaches familiales, mais nos positions auraient en effet été bien différentes, et le contenu encore plus. Les destins se forgent souvent en quelques décisions, heureuses ou malheureuses, et il nous appartient après d’en prendre le meilleur parti. »
Doucement, il conclut :
« Je l’espère aussi. Néanmoins … si je puis me permettre un conseil, ayez tout simplement foi en la vie que vous allez construire ici, indépendamment de votre mari. Plus vous serez heureuse parmi nous, plus le reste vous semblera aisé, et viendra peut-être même naturellement.
Le Nord est doux à qui sait l’aimer, Majesté. En un sens, la meute ne s’arrête pas aux Stark : le Nord tout entier est peuplé de loups qui savent protéger les leurs. Et vous êtes des nôtres.»
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor] Mar 31 Déc - 13:44
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Sujet: Re: Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor]
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Winterfell est douce à qui sait l'aimer [PV Eleanor]