Sujet: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mer 5 Juin - 22:48
Il y a tant de choses à voir, tant de choses à faire… Voilà ce qu’était en train de se dire Azhana, accoudée au bastingage du navire qui la menait vers le territoire de Dorne. Il s’agissait de la première fois que la jeune femme naviguait en haute mer. Elle essayait de profiter du bleu profond du ciel et de la mer, de l’infinité de ces espaces qui se dressaient en face, en dessous, au-dessus d’elle et sur les côtés, et de faire abstraction de l’objet de sa destination, pour lequel elle avait versé trop de larmes déjà. Son père, Revahr, ainsi que son frère, Melak, n’avaient fait que passer ces derniers jours à quatre pattes, recrachant le peu qu’ils avaient réussi à avaler de leur repas précédent, et pestant contre le ciel pour ce qui leur arrivait. Pour cela, Azhana se réjouissait de voir souffrir ces deux-là, qui n’avaient que ce qu’ils méritaient car, après tout, c’était eux, en particulier Revahr, qui étaient à l’origine de ce voyage. Ah, s’il n’y avait pas eu cette étendue d’eau, Azhana se fût déjà échappée pour ne pas avoir à revêtir l’ignoble robe qu’allait certainement lui offrir son père, ignoble non pas pour son apparence (on pût deviner la qualité d’un vêtement de mariage de la fille d’un marchand de biens de luxe) mais pour ce qu’elle représentait. À ce propos, la jeune femme s’était refusée dès le début de penser à l’homme qui allait l’attendre au port, de l’autre côté, à Westeros. Le simple fait de connaître son nom – Valarr Irrohrin, était déjà de trop, et elle aurait souhaité l’oublier.
Que se passera-t-il si tu le vois ? se demandait-elle. À cette question, elle ne réfléchissait guère trop, mais elle préférait se dire simplement que, si elle ne parvenait pas à s’échapper à temps, elle n’allait pas regarder celui auquel elle était promise, éviter à tout prix son regard, et ne pas lui parler.
Pour Azhana, il était impératif de penser avant tout à un plan de fuite, car il s’agissait bien de la seule solution qui lui était envisageable. Il fallait mettre à exécution ce plan au plus vite, soit avant de rencontrer l’homme, soit avant de se faire épouser à lui, soit – et cela était impérieux – avant la couche. Connaître où la jeune femme devait aller dans sa fuite et pour quoi faire ensuite était déjà une question difficile ; s’ajoutait à cela la question de savoir comment elle allait pouvoir se déplacer dans Westeros, en prenant en compte ses origines et le fait qu’elle n’allait avoir aucune légitimité. En tout état de cause, il semblait que le danger allait lui être inévitable. Enfin, les heures de solitude passées en mer avaient su lui apporter quelques idées qu’Azhana allait devoir rapidement mettre à l’œuvre une fois le pied posé sur l’autre continent.
« C’est bon, v’là qu’on voit la terre ferme », disait un matelot à un autre, alors que ces deux-là se tenaient à l’avant du navire, non loin d’Azhana. La jeune femme leva la tête et remarqua effectivement la bande de terre qui se dessinait sur l’horizon – de quoi rendre joyeux n’importe qui qui n’a pas vu la terre ferme depuis des jours, notamment tous ceux de sa famille, mais non Azhana qui, elle, au contraire, fut parcourue d’un frisson. Voilà qu’elle voyait la terre et voilà que, peut-être, l’horrible homme auquel elle avait été tristement destinée voyait le navire à bord duquel elle se trouvait.
« Azhana… l’appela quelqu’un dans son dos, alors même que la jeune femme connaissait l’identité de cette personne, qui était ni plus ni moins que sa mère, il te faut te préparer… » Azhana savait de quoi sa mère voulait parler ; elle savait que sa mère ne faisait que transmettre les volontés de son père, et que par « se préparer », elle entendait de se vêtir, se coiffer, se maquiller et s’ornementer de bijoux comme jamais. Il était inutile de se battre avec sa mère pour lui faire comprendre qu’elle était déjà « prête », l’étape suivante allant être d’affronter son père, que personne ne pût raisonner. Azhana se retourna et, voyant la robe que lui tendait déjà sa mère, elle se saisit du vêtement, suivi d’une grimace de mépris, puis s’en alla s’habiller.
Il ne fut pas aisé de s’habiller convenablement dans sa cabine minuscule et sombre, sans parler du fait que son père avait – de toute évidence – privilégié l’apparence au confort de la personne qui portait le vêtement. Il s’agissait du genre de vêtements qu’Azhana détestait, une robe longue et étroite qui privait les jambes de tout mouvement intempestif. Néanmoins, la jeune femme sut trouver un moyen de dissimuler au niveau de sa cuisse le fin couteau que lui avait offert un jour sa gouvernante Zhalia, justement pour des occasions comme celles-ci. De toutes les affaires qu’Azhana avait apportées avec elle en vue de son déménagement, ce couteau était bien l’unique chose auquel elle tenait réellement, les autres choses n’étaient que des objets futiles qui venaient essentiellement de son père et auxquels elle n’attachait pas de valeur.
Le temps de se préparer dans sa cabine, de s’asseoir une dernière fois sur son lit pour se concentrer sur la lourde tâche qui l’attendait – qui impliquait avant tout de ne pas désespérer pour ne pas être déstabilisée – le navire arriva à quai, à Lancehélion. Les marins s’activèrent de toutes parts. Revahr, Merinia et Melak attendirent, tous ridiculement vêtus aussi bien que devait l’être Azhana, jusqu’à ce que la jeune femme sortît de sa cabine. Elle était belle – Azhana – sa robe jaune sur sa couleur mâte rappelait le soleil qui s’étendait sur le pays de Dorne, mais elle ne souriait ni ne semblait pas avoir envie de séduire pour le moins du monde.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Jeu 6 Juin - 18:26
J’avais manqué de m’étouffer en lisant la lettre de mon père. Je toussais un instant avant de reprendre ma lecture. Un… Mariage ?! Oh par tous les dieux ! Mais c’était d’un rapide. Ah… La fille d’un marchand. Bah tien ! C’était étonnant ! Cette lettre avait du retard… J’espérais qu’elle ne soit pas une petite poupée fragile. Mmmh.. Nous verrons bien. Je devais la rencontrer le lendemain au port. J’en avais parlé à Mereth longuement. Enfin, un fils obéit à son père non ? Je ne savais pas trop quoi penser de cette union… J’imaginais que je verrais sur le tas ! Je ne pouvais juger une femme juste sur un nom. J’espérais juste qu’elle avait un peu de conversation… J’avais passé la nuit avec Mereth avec un soupir. Ce mariage…
Je m’habillais soigneusement passant une chemise richement brodée et un manteau léger reprenant le blason des Irrohrin et passai soigneusement mes doigts dans mes mèches de cheveux avant de les attacher en une longue queue de cheval gardant la bague de Mereth à mon doigt. J’aurais préféré la trouver moi-même, mais qui sait c’était peut-être la perle rare. Bon de ce que je savais elle avait presque la moitié de mon age et s’appelait Azhana Zo Taraq. Je n’avais jamais entendu parler de cette famille… Enfin, ce n’était pas grave, je ne choisissais pas mon épouse. Mais ce n’était pas pour ça que je ne ferais pas en sorte qu’elle soit heureuse. Bien au contraire, je savais que l’amour dans ces mariages était rare, mais si au moins nous pouvions être amis, cela serait plus agréable pour nous deux.
J’arrivais à l’heure au rendez-vous et observais les bateaux en essayant de deviner si l’un d’eux partait à Braavos. J’avais pris avec moi une broche ciselée pour la jeune fille. Sans symbole, juste représentant le vent avec quelques gemmes. Je reconnus enfin le bateau et attendis qu’ils descendent pour me porter avant et les saluer avec tout le respect que je leur devais. J’avais demandé à quelques porteurs de venir et avais même prévu de quoi se déplacer et transporter tout le monde sans problème. La jeune fille était très belle, cela allait sans dire, mais au vu de sa tête, ce n’était pas qu’à moi que le mariage avait été imposé. Au moins nous serions deux. Nous pourrions rendre ça plus… supportable. Je me tournais vers la jeune fille et m’inclinais devant elle.
« Dame Azhana, c’est un plaisir de vous rencontrer. Puis-je vous offrir ceci ? »
Elle était jolie, fais effectivement, comme moi… C’était pas la joie ce mariage… Et de ce que j’avais compris de la lettre… J’avais tout intérêt à l’épouser dans la semaine… Par tous les Dieux… Si je pouvais m’en passer que cela aurait était bien. Enfin. Je lui tendis la broche enveloppée dans un petit pochon en toile en soutenant son regard.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 7 Juin - 8:13
« Ah ! Le voilà l’homme. Regardez, je ne le reconnais qu’à l’image de son père ! » s’exclama d’un coup Revahr. Oh, Azhana savait que, derrière la mine enjouée de sa crapule de père, se cachait une émotion de joie encore plus grande, celle de savoir sa fille s’en aller de la maison familiale. Sa mère et son frère suivirent son père en saluant Valarr Irrohrin, qui attendait sur le quai. Il dut passer un instant considérable entre les salutations des membres de sa famille et celles d'Azhana : c’est seulement après un temps que la jeune femme se décida de descendre la passerelle et de rejoindre le quai. Elle ne dit rien. Elle n’avait aucune envie de s’adresser à cet homme, aucune envie de le regarder, aucune envie de penser à lui. C’est Valarr qui s’avança vers elle, la regarda (elle sentit son lourd regard se poser sur elle), et la salua. Le ton de sa voix semblait révéler que l’homme était paisible. D’ailleurs, ces premières paroles donnèrent déjà à Azhana une première image de Valarr (qu’elle n’avait au reste toujours pas regardé, si ce n’était – du coin de l’œil – sa silhouette) : un homme mesuré, peut-être même sage, doté d’une bonne élocution, sensé… Azhana put s’étonner elle-même de sa capacité à analyser l’inconnu, et cela même alors qu’elle essayait en vain de ne rien connaître de lui. Azhana eût voulu que l’homme se contentât des salutations. Néanmoins, il lui demanda d’accepter d’emblée un présent qu’il lui tendit, quelque chose enveloppé d’un tissu, et il la dévisagea encore plus qu’avant. Il eût paru inconvenable de refuser l’objet offert, quel qu’il fût, en la situation présente, au risque de courroucer sa famille, et certainement l’homme lui-même.
D’un geste rapide et délicat, pour ne surtout pas même effleurer la main de Valarr – propre et immaculée –, Azhana saisit le présent. Elle se contraignit à lever ses yeux. Sa gorge se noua et ses yeux s’humidifièrent soudainement. Il s’agissait d’un très bel homme, clair de peau, aux cheveux longs et incroyablement blonds, d’un fort charisme peu ordinaire qui eût plut à plus d’une femme ; plus d’une, mais pas Azhana. Il semblait avoir tout d’un homme d’affaires, doué pour l’argent au vu de son accoutrement, le genre d’homme qui n’intéressait pas Azhana, à supposer qu'il y en eût qui l’intéressaient. Ce genre d’hommes, elle en connaissait trop bien au sein de sa famille.
Azhana avait dû oublier de saluer l’homme, et ne lâcha qu’un « merci » fébrile et discret, suivit d’un bref sourire forcé, puis elle baissa sa tête en faisant mine de s’intéresser au cadeau. Il s’agissait d’une jolie broche, très belle, sertie de plusieurs gemmes bleues, à l’image des yeux de l’homme. C’était un beau cadeau. Azhana leva les yeux derechef vers l'homme et le remercia une seconde fois en adressant un léger hochement de la tête.
Voyant que sa fille n’allait rien dire, ce qui ne l’étonna guère, Revahr fit signe à son fils – parfaite réplique de son père – de l’aider à bavarder avec Valarr, tandis qu’ils étaient en train de se faire accompagner à leurs appartements le temps de leur séjour.
Azhana allait apprendre des choses sur Valarr malgré elle à force des discussions entre les hommes, Valarr allait en apprendre trois fois moins sur Azhana seulement grâce aux quelques indications de Revahr et de Melak, et aux questions posées à la femme qui allait se contenter de ne répondre que par des réponses les plus brèves.
Aucune conversation n’allait être tenue entre les deux futurs époux ce jour-là, cela advint seulement deux jours plus tard.
***
La cérémonie du mariage était prête. Revahr avait déboursé une somme d’argent significativement grande, mais qui ne l’était pas pour Azhana sachant tout ce que son père possédait. Le jeune femme se doutait que la riche impression que son père voulait donner n’était absolument pas faite par amour pour sa fille mais pour essayer de transmettre durablement celle-ci à quelqu’un d’autre, afin qu’elle ne l’importunât plus. Pendant ce temps, Azhana n’avait rien à faire. Elle pensait que c’était ainsi que les choses se faisaient : on laissait la future mariée oisive jusqu’au moment du mariage où on finissait par lui mettre des chaînes aux pieds. En tout état de cause, la jeune femme destinait son oisiveté vers ce qui l’intéressait réellement : elle parcourait Lancehélion de long en large. Oh, on aurait pu croire qu’elle visitait le nouveau continent qu’elle découvrait, et c’est ce que tout le monde pensait d'ailleurs, mais elle ne faisait cela que pour mieux s’orienter et travailler son plan de fuite. Elle n’avait pas chômé. Encapuchonnée d’une blanche toile en faisant semblant de se protéger des rais du soleil tout comme si elle n’y avait pas été habituée toute sa vie, elle allait même jusqu’à arrêter certains professionnels pour braver des informations. Elle voulait notamment savoir ce qui était nécessaire pour quitter Dorne. De ce qu’Azhana crut comprendre, venant d’un territoire d’Essos sous la domination du Tigre, il n’allait pas lui être aisé de se déplacer à découvert…
***
Deux jours après son débarquement à Lancehélion, Azhana revint au port. Elle avait entendu parler d’un capitaine faisant escale à Lancehélion et qui allait quelque part à l’ouest de Westeros, « un homme qui fermera les yeux pourvu qu’on le monnaie assez pour ça », lui avait-on dit à son propos. Azhana trouva la personne qui lui avait été décrite, non loin de l’endroit où elle avait débarqué et rencontré Valarr, d’ailleurs. « On m’a dit que vous pouviez assurer mon transport… dit-elle au rustaud sans ménager. — On m’a annoncé ta venue, petite. Si tu n’as pas peur à l’idée de passer des semaines sur un navire à la merci de mes loups de mer, des pirates et des troupes qui grouillent, on peut faire affaire… — Non, je ne crains rien de tout cela, rétorqua-t-elle. Dites-moi votre prix. » La somme annoncée par l’homme dépassait largement ce à quoi Azhana se serait attendue. L’homme lui rit au nez quand elle ne lui présenta que la moitié des pièces demandées, accompagnées de quelques bijoux précieux que lui avait donné son père. Elle n’avait rien d’autre à offrir, et s’apprêtait à partir, déçue, mais le capitaine la retint et lui dit : « Attends, gamine. Donne-moi ça, et ça fera l’affaire. » L’homme pointa du doigt la broche qui retenait la cape d’Azhana, celle-là même qui lui avait été offerte par Valarr lors de leur première rencontre. L’homme avait de suite repéré la qualité de l’objet ainsi que les pierres précieuses qui l’ornementaient. Azhana hésita, car elle ne voulait pas se débarrasser de cet objet, puis elle finit par céder. Elle ôta la broche de son vêtement et la remit au capitaine, qui sourit. Azhana lui avait donné la broche et quelques autres bijoux, mais elle soutint avec fermeté que le capitaine allait être payé du reste de la somme une fois que la femme serait sur le navire. Hélas, le navire pour s’en aller de Dorne partait seulement dans huit jours, or le mariage était prévu dans quatre. Azhana se disputa tellement avec le capitaine en essayant de faire avancer le jour du départ, que l’homme finit par lui tendre sa broche à nouveau en lui disant de la reprendre et de s’en aller. Ce fut à ce moment précis que, jetant un œil derrière l’épaule de l’homme, Azhana aperçut ni plus ni moins Valarr, son futur époux, qui marchait en sa direction, et leur regard se croisèrent. Totalement surprise, Azhana referma précipitamment la main du capitaine et conclut : « Non, gardez. Je ferai comme nous l’avons discuté et... surtout ne dites rien à mon sujet. » Elle s’écarta du capitaine d’un pas rapide, et voulut quitter le quai. Néanmoins, il lui était impossible de faire autrement que de passer à côté de Valarr. Il se pouvait que l’homme l’eût eu reconnu, mais elle essaya tout de même de d'avancer son voile sur sa tête baissée, et de passer à deux pieds de son futur mari…
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 7 Juin - 9:48
Oui, c’était quelque chose d’évident que ni elle, ni moi ne voulions de ce mariage. Enfin, nous devions nous plier aux désirs de nos pères. J’écoutais plus que je ne parlais ma futur belle famille. j’aurais aimé avoir mon frère près de moi, il aurait put me soutenir… Je lui avait longuement écrit. Azhana. Je sentais les problèmes arriver. Elle était jolie, et j’aurais aimé pouvoir discuter avec elle. Quatre jours avant ce mariage. Je discutais longuement avec Mereth profitant de sa présence, réglant mes affaires comme à mon habitude, tous les jours, j’allais au port, discuter avec les marins, les bateaux voir les dernières nouvelles que je pouvais avoir. J’évitais ma belle-famille comme je le pouvais, ils puaient l’arrogance. je pouvais parler en tant qu’Irronrhin bien sûr. Mais je n’aimais pas leur manière d’être. Je profitais des moments de calmes pour lire, écrire ou simplement profiter de la ville.
En ce jour je me rendis au port pour voir le spectacle des bateaux et des marins. Je portais une tenue plus simple, une simple chemise blanche sur un pantalon et des bottes et j’avais dû à nouveau attacher mes cheveux pour qu’ils ne me gênent pas. Je reconnu une silhouette dans la foule. Azhana. Et qui parlait avec un marin que je connaissais bien. Je fronçais légèrement les sourcils. Pas que j’étais jaloux, mais cet homme n’avait aucunement bonne réputation. Je me dirigeais lentement vers Azhana qui me vit et qui tenta de fuir. Je la laissais passer, mais m’appochais du capitaine qui me vit et pâlit affreusement. Il savait qui j’étais, quand j’avais besoin de louer des bateaux pour mes marchandises mon nom ouvrait des portes. Tout comme il pouvait vite faire couler, plus ou moins littéralement des affaires. Je lui fis un simple sourire.
« Bien le bonjour. Que vous voulez cette jeune femme ? »
Il avait entre les doigts la broche de que j’avais offerte à Azhana. Elle voulait partir après le mariage. Je soupirais et hochais la tête avant de lui reprendre la broche contre quelques pièces. Il nous fallait parler et rapidement. Que je lui fasse comprendre que je ne voulais pas lui faire de mal ou quoi. Je glissais la broche dans mes poches et continuais de déambuler avant de trouver une un autre petit cadeau. J’avais l’impression de l’acheter. Alors que tout ce je voulais était qu’elle soit heureuse et faire sa connaissance. Un ruban brodé pour ses cheveux, et une humble fleur. Je retournais vers là où la jeune femme logeait et demandais à la voir. Je m’installais dans un fauteuil en attendant son retour. Je lui souris et me levais en la voyant arriver avant de m’incliner poliment
« Dame Azhana, je suis désolé de m’imposer de la sorte. Mais j’aimerais parler avec vous. Juste quelques instants. »
J’avais mit la fleur dans de l’eau et j’avais posé le ruban sur la table près de la broche. Je nous servis deux coupes de vin et lui en tendis une avant de m’appuyer négligemment contre le mur, près de la fenêtre.
« Je ne dirais rien pour la broche, ou quoi que ce soit d’autre. Je me doute que ce mariage ne vous enchante guère, soyez rassurez, cela est également mon cas. Je ne dois pas être l’homme que vous rêvez, quelle femme rêverait d’épouser un homme ayant deux fois son âge ? Si cela peut vous rassurer, je ne vous toucherais pas sans votre autorisation. Si vous le souhaitez, je pourrais même dormir dans un fauteuil. Je suis actuellement dans l’entourage de Mereth Baelish, après Dorne, bien que j’ignore notre date de retour, nous partirons dans le Val. j’ignore si c’est une région que vous souhaitez voir, mais c’est là que j’irais. »
Je bus une gorgée de vin en soutenant toujours son regard avant de poser ma coupe sur le rebord de la fenêtre. Je glissais une mèche derrière mon épaule, mon regard dévia pour observer la pièce. Je l’invitais silencieusement à elle parler et poser ses questions. Mon regard la scruta à nouveau, non pas parce que je souhaitais quelque chose de charnel, mais parce que je voulais savoir ce qu’elle avait en tête.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mar 11 Juin - 19:28
Plus tard, Azhana était de retour à son appartement. Elle évitait d’avoir affaire à sa famille, c’est pourquoi elle s’était cantonnée dans sa chambre, où elle se soumettait à quelques exercices physiques qu’elle faisait quotidiennement en vue de préserver sa souplesse et son agilité. Dans ces moments-là, elle ôtait ses beaux vêtements les plus inconfortables pour préférer des robes plus larges qui permettaient de réaliser de plus amples gestes. Elle regrettait néanmoins que son père ne lui eût pas permis s’amener avec elle les vêtements qui lui étaient les plus pratiques, notamment ses vêtements de voyage ; tous ceux-là, Revahr avait eu bon compte de s’en débarrasser justement pour empêcher le plus possible sa fille de s’adonner à ses entraînements physiques qu’il détestait. Néanmoins, alors que la jeune femme se trouvait le front légèrement perlant de sueur à cause de ses exercices mais aussi tout simplement de la chaleur qui régnait dans la pièce, l’on vint lui annoncer la venue de Valarr Irrohrin. Azhana se redressa, soupira discrètement, et répondit qu’elle allait venir. Azhana avait déjà oublié ce moment de la journée où elle s’était surprise avec frayeur de voir son futur époux au moment où elle avait été en train de conclure son plan de fuite avec le marin. En fait, Valarr Irrohrin était devenu quelque peu secondaire actuellement, alors qu’Azhana se concentrait seulement sur sa fuite. L’homme ne semblait d’ailleurs pas être un mauvais homme. Il semblait bien plus juste et raisonné que ne l’était Revahr et son fils. Azhana avait choisi de ne plus se soucier de Valarr, le sachant oublié dans peu de temps. Néanmoins, cette attitude n’allait pas tarder à changer. Quand Azhana descendit pour rejoindre Valarr, rapidement recoiffée, parfumée, et son visage nettoyé, elle salua brièvement le marchand. Partant seulement de la supposition qu’elle allait écouter un instant ce que Valarr avait à dire et se contenter d’affirmer machinalement ses propos, Azhana considéra à peine l’homme. Elle n’avait pas même pensé à s’asseoir en face de lui et était restée debout. Tout bascula néanmoins quand Azhana se rendit compte que, près des jolies fleurs et d’un magnifique ruban pour attacher ses cheveux (qui, au demeurant, allait même lui être utile pour attacher ses cheveux lors de ses entraînements) qui lui étaient offerts, se trouvait, sur la table à côté, une broche – celle-là même qu’elle avait troquée avec le capitaine dans le cadre de ses négociations ; compte tenu de la particularité de l’objet il n’y avait pas de doutes possibles sur son identité. Prenant conscience de ce que cela signifiait, Azhana pâlit. Elle ne remarqua pas même le fait que Valarr venait de s’être levé et de lui glisser entre les doigts une coupe de vin qu’elle avait acceptée dans son état de choc. Ce fut alors que l’homme, loin de l’agresser comme elle s’y fût attendue, lui assura de ne rien révéler au sujet de la broche ; les plans d’Azhana n’avaient désormais plus de secret pour lui. Il partagea également le fait que lui aussi n’était pas motivé par ce mariage. Valarr affirma qu’il n’allait pas la toucher si tel était son souhait. Or, en effet, tel était le cas d’Azhana, bien que ce ne fût pas pour elle l’objet premier de ses préoccupations actuelles. Valarr termina par le fait qu’il allait bientôt partir pour le Val, en compagnie d’un certain dénommé Mereth Baelish. Azhana découvrait une nouvelle facette de l’homme. Il devait être sincère, et cela l’avait rassurée de savoir qu’il partageait le même avis qu’elle au sujet du mariage. Il sembla alors inutile de mentir et de manipuler Valarr. Après que l’homme eut fini de parler, Azhana mit un certain temps avant de réagir. Elle ne fit que tremper ses lèvres dans le vin sans même boire, pensive qu’elle était. Puis, elle leva son regard vers Valarr, et ce fut la première fois qu’elle le regarda véritablement, et lui dit, et ce furent la première fois qu’elle lui parla véritablement : « Si vous exécrez ce mariage autant que moi, alors permettez-moi simplement de m’en aller. » Azhana saisit la broche posée sur la table et, après l’avoir rapidement contemplée une dernière fois, elle l’a tendit à Valarr et poursuivit : « Je suis désolée d’avoir utilisé votre présent à mes propres fins. Il s'agit d'un très beau cadeau. Offrez-le à une femme qui le méritera. Quant à moi, je n’attends pas d’aide de votre part, mis à part votre silence devant ma famille et les autres au sujet de mes plans. » Azhana but une moitié de gorgée de vin et, plusieurs idées fusant dans son esprit, elle en oublia la seconde moitié. Elle fit les cent pas dans la salle et, tandis que Valarr la regardait, la jeune femme lui confia pleine d’entrain et de façon, peut-être, un peu naïve : « J’ai tout prévu. À notre mariage, vous recevrez les avantages de mon père. Quand je partirai, vous ne perdrez rien, et vous pourrez même demander à mon père des dédommagements. »
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mer 12 Juin - 6:40
Elle avait peur de moi. Je pouvais le sentir clairement. Moi Valarr, l’homme physiquement le moins dangereux au monde, faisait peur à une jeune fille. Enfin, j’allais devoir la rassurer pour lui prouver que je ne lui ferais aucun mal… Je tentais de la rassurer de mon mieux… Elle devait réellement avoir peur puisqu’elle resta longtemps silencieuse et reprit la parole. Je restais silencieux même si elle tendit à nouveau la broche, je la pris entre mes doigts je soupirais et secouais tout doucement la tête avant de m’approcher d’elle pour à nouveau accrocher le bijou à sa tenue en évitant de frôler sa peau.
« Lady Azhana. Je ne peux pas vous laisser partir. Non pas parce que je tiens à ce que des hommes… appellent une « Possession ». Westeros est trop dangereux en ce moment. Et pas parce que vous êtes une femme, mais à cause de l’Hiver. Et gardez la broche, si vous partez malgré ce que je dis… Je veux pouvoir me dire que vous avez quelque chose à vendre pour survivre. Je ne veux pas de compensation ou d’avantage. J’ai aussi des obligations de la part de mon frère et de mon père. »
Je m’écartais à nouveau pour boire une gorgée de vin en observant le paysage puis à nouveau la Lady avec attention, détaillant son visage pendant un instant. Elle était jolie comme tout, mais j’aimais aussi son caractère. Je reposais ma coupe en l’observant toujours avec attention. Je soupirais en secouant la tête.
« Je comprends que vous souhaitiez voyager, mais je préférais que vous voyagiez avec le Lord Mereth et moi-même. Et surtout… pas avec cet homme. Il n’a aucunement bonne réputation. Réellement. Et pour m’y connaître en transporteur… Au moins, si vous venez au val avec Mereth et moi… Vous êtes sûre de n’avoir rien à payer et être sûre d’arrivée à bon port. Et récupérer l’argent à cet homme vous permettra de voyager plus sereinement… autant que possible, à Westeros . »
Au moins qu’elle survive plus de quelques jours à Westeros… Et bon… J’espérais pouvoir être ami avec elle. Mais la laisser partir avec cet homme… Cela me laissait un goût amer dans la gorge. Je souris amusé
« À moins que ma compagnie ne soit si désagréable que cela ? »
Je tentais aussi l’humour pour l’apprivoiser un peu. Il fallait bien, non pas la retenir, mais lui faire comprendre que je ne voulais que son bien.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mer 12 Juin - 19:41
Quand Azhana s’arrêta de parler et de parcourir la pièce, l’homme vint à elle, et se permit de replacer la broche sur son vêtement. La jeune femme se figea ; s’était sans doute la première fois qu’un homme l’approchait de si près, et elle craignait ce moment, ne l’aima pas d’ailleurs. Elle était prête à repousser la main de Valarr mais il fallut reconnaître que l’homme n’effleura pas même sa peau. Quand le marchand eut fini, Azhana le remercia en inclinant la tête respectueusement. Valarr lui fit part de son objection quant à l’idée d’Azhana de partir, non pas de manière frontale et absolue, mais en justifiant cela en premier lieu par l’hiver à Westeros et, en second lieu, par le manque de confiance du marin avec lequel Azhana avait traité. Pendant qu’il parlait, Valarr semblait détendu. Il marchait dans la pièce, se servait du vin, et regardait Azhana avec attention. La jeune femme, quant à elle, devait faire preuve de moins d’aisance. En tout état de cause, Valarr avait raison vraisemblablement sur un point au moins : l’hiver. L’hiver, voilà une chose qu’Azhana n’avait jamais connue, qu’elle n’avait considérée à aucun moment, et qui présentait effectivement un risque de danger considérable, un risque auquel ses prouesses physiques n’allaient peut-être pas savoir répondre. Néanmoins, Valarr lui proposa de se joindre à lui et au Lord Mereth, et la proposition qu’il lui avait faite ne semblait pas engageante. Cette idée représentait notamment l’occasion pour Azhana de découvrir Westeros et l’hiver préconisé par son futur époux. En fait, si l’attitude de cet homme était vraie, que celui-ci n’était pas en train de faire preuve de quelconque fourberie, Azhana commençait à croire que, loin d’être le genre d’homme auquel l’idée de se marier la rebutât, Valarr semblait être l’homme le meilleur auquel elle aurait pu être promise, autrement dit celui duquel elle allait pouvoir se détacher à tout moment. Si tel était le cas, Azhana allait savoir tirer profit de son union. Valarr termina en demandant avec ironie si sa compagnie était si désagréable que cela. « Je ne sais pas, répondit-elle étonnamment d’abord avec sincérité et sans humour aucun. Enfin… je ne pense pas. » Ces dernières semaines avaient été d’une telle intensité pour elle, qu’Azhana n’avait pas l’esprit à plaisanter. Néanmoins, sans perdre le nord, Azhana revint à la proposition que lui avait faite Valarr, et, hochant la tête, elle finit par dire : « D’accord. Je veux bien me joindre à vous deux en direction du Val. » Toutefois, Azhana fixa scrupuleusement Valarr – et ce fut sans doute la première fois que l’homme put rencontrer son véritable regard, sérieux, déterminé. La femme lui dit : « Mais je veux que vous me promettiez de me laisser partir quand le moment viendra où je voudrai partir. » Azhana devait paraître exigeante mais c’était là son caractère et elle n’en avait cure. Elle tenait à rendre sans équivoque son intention de s’émanciper et, s’il lui semblait que Valarr ne croyait pas à sa capacité à survivre dans un monde qui pouvait lui être hostile, Azhana savait qu’elle allait bientôt prouver à cet homme qu’il se trompait.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mer 12 Juin - 21:58
Bon, visiblement, elle aimait, ou du moins supportait bien ma compagnie. C’était un pas en avant. Et nous deux… Quand même ! Nous avions une escorte de garde et nous traitions avec des dorniens… Je bus une gorgée de vin avant d’observer la coupe avec attention en plissant le nez avec intérêt. Exquis. Il faudrait que j’attrape le nom de ce marchand et rapidement. Je restais surpris de sa proposition avant de rire, sans aucune méchanceté aucune, à sa proposition. Négociant de père en fille à ce que je voyais, je reposais ma coupe à nouveau et la fixais avec attention.
« Vous êtes dure en affaire Lady Azhana. J’aime bien. Je jure de vous laisser partir… S’il n’y a aucun risque que vous périssiez dans le premier fossé venu à cause de la guerre ou de l’Hiver. Et cela n’est nullement négociable. Je ne veux pas vous tenir prisonnière, mais je ne veux pas avoir votre mort sur ma conscience. Vous le comprenez, n’est-ce pas ? C’est ma seule condition. Et elle n’est pas négociable. »
C’était ainsi. Si les conflits n’étaient pas trop importants et que l’Hiver… L’Hiver arrivait à son terme ou était moins violent, je la laisserais libre d’aller et venir comme elle. Je croisais les bras sur ma poitrine en soutenant son regard. J’avais effacé mon sourire et avais un air sérieux. Je repris la parole calmement.
« Je m’occuperais de vous ramener les biens que ce… marin vous a donné. Si vous y tenez, c’est mieux. Sinon… Cela vous fera un petit pécule. Et… j’aimerais, en toute amitié, passer un peu de temps avec vous. Pour discuter. Simplement. Puisque nous allons devoir passer quelque temps ensemble… Cela pourrait être intéressant. Si vous le désirez. »
Autant que le voyage de retour se passe bien et que Mereth ne supporte pas une ambiance trop pesante sur le retour. Même si j’aimais le voyage, je préférais que tout cela se passe bien quand même ! Une amitié… tout ça. Puis si elle partait j’aurais du temps seul avec Mereth, c’était bien aussi.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Jeu 13 Juin - 19:46
Il y eut un moment où Valarr rit, en réaction à la demande de promesse, osée, que lui avait faite Azhana. La jeune femme, dont la sérénité s’ouvrait à mesure que la discussion avec son futur époux allait bon train, alla jusqu’à se montrer agacée par la légèreté avec laquelle l’homme accusa réception de l’information et la réponse de celui-ci qui supposa notamment qu’Azhana allait « périr dans le premier fossé venu. » Pensait-il qu’Azhana était faible de sorte à trépasser à la première embuche ; la jeune femme se courrouça rien qu’à l’idée que Valarr pût penser qu’elle était faible. Si Azhana ne répondit rien à cette première réflexion, elle ne manqua pas de faire comprendre son point de vue en répondant au sujet des biens devant être récupérés auprès du marin ; elle dit sèchement et sans ménager : « Je m’occuperai personnellement de récupérer les biens auprès de cet homme. Il me rendra tout, jusqu’à la dernière pièce, car il a trahi m’a confiance. » Elle but une gorgée de son vin mais manqua de s’étouffer légèrement, ce qu’elle se cacha de révéler néanmoins ; c’est qu’elle n’aimait pas particulièrement le goût du raisin sous cette forme en soi, contrairement à Valarr, dont elle voyait la coupe descendre à une folle vitesse. Enfin, s’agissant de la proposition de Valarr qui cherchait à en savoir plus sur elle, Azhana réfléchit un instant, puis répondit : « D’accord. Parlons. Mais allons dans un autre endroit… » Elle savait que sa famille pouvait revenir, et elle ne désirait pas qu’elle fût aperçue en compagnie de Valarr. Elle ne souhaitait notamment pas que son père la vît converser avec cet homme, ce qu’il eût interprété comme une victoire pour lui et un service rendu par sa fille en vue d’un mariage réussi. Azhana avait trouvé son intérêt dans la discussion avec Valarr non pas véritablement pour découvrir l’homme, mais pour en apprendre davantage sur le voyage qu’il projetait d’accomplir. Quant à elle, elle n’allait que s’ouvrir faiblement à Valarr, car elle avait appris à ne faire confiance à personne, conformément aux précieuses recommandations de Zhalia. Elle allait parler de son intérêt pour l’art, essentiellement pour la musique et le luth (qu’elle avait d’ailleurs ramené avec elle à Lancehélion), de sa famille en des termes peu positifs, de Meereen, et un peu de Braavos. En particulier, elle n’allait pas divulguer son aptitude physique pour le combat ni ses entraînements clandestins.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 14 Juin - 7:07
Ah ? Je l’avais vexé ? Tant pis, cela pouvait arriver. Je hochais la tête, si elle voulait se débrouiller seule, elle le pouvait. Elle était assez grande pour faire la plupart de ses choix seule. La plupart parce qu’on lui avait refusé le droit de choisir son époux. Et cela m’agaçait beaucoup. Pas elle, le fait qu’elle soit obligée de se plier à la décision de son père. Enfin, pour l’instant autant essayer de lui rendre la vie plus facile, rien ne valait d’être désagréable ou quoi que ce soit. Puis rien que pour moi cela serait plus facilement supportable. Bien, si elle voulait marcher… Marchons. Je l’invitais à marcher avec moi. Je ne l’écoutais plus que je ne parlais. Je préférais bien la connaître avant de moi-même m’impliquer plus que nécessaire. Je souris en la voyant parler si mal de sa famille. Tout l’inverse de ce que je dis sur la mienne en quelques mots. Je parlais aussi de Braavos un peu. Je finis par la raccompagner pour la nuit en lui proposant de venir me retrouver pour aller en ville demain si l’envie l’en prenait. Après tout, j’étais tous les jours en ville.
Je tendis mon visage vers le soleil avec un sourire en savourant sa caresse sur ma peau. J’étais assis sur un tonneau, à savourer l’instant. C’était rare que je me laisse autant aller. Mais c’était tellement agréable… L’heure du rendez-vous était largement dépassé, mais ce n’était pas grave. Je finis par me lever en m’étirant longuement tel un chat avant de passer une main dans mes cheveux. Il faudrait quand même que je trouve une tenue correcte pour ce mariage, non ? Enfin… correct… J’en avais mais des spéciales pour ce genre d’occasion… J’observais les étales avec attention en plissant le nez. Je finis par caresser doucement les tissus en soupirant. Bon ! Je laissais tomber ! Ce qu’il y avait dans mes coffres feraient très bien l’affaires. Aucune chance ici de trouver quoi que ce soit rappelant mes couleurs ou quoi. Je repartis retrouver Mereth avec une certaine impatience. Bientôt je ne pourrais plus rien faire avec lui pendant un bout de temps. Sauf si nos femmes respectives nous laissaient faire sans rien dire derrière notre dos.
Le jour du mariage. Je regardais le ciel sans rien dire à nouveau. Ah… Je sentais que ce mariage serait une drôle de comédie morbide… Heureusement que je savais que ce soir je dormirais dans un fauteuil. Mmmh… J’en avais mal à la nuque d’avance. J’avais sorti mes plus beaux atours et avais particulièrement soigné mon apparence. Autant lui rendre au maximum la journée agréable. Autant que possible.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Sam 15 Juin - 12:30
Le jour était arrivé. Jusque-là, Azhana ne l’avait pas appréhendé autant qu’elle avait pu le faire plusieurs jours auparavant ; elle connaissait désormais davantage l’homme auquel elle allait se marier et elle avait l’impression d’avoir mis les choses au clair avec lui. En fait, à force de penser encore à son escapade, dont le plan comprenait désormais son futur époux, Azhana n’avait que peu songé au mariage, qu’elle n’avait considéré plus que comme une formalité, la dernière obligation à faire en présence de ses parents.
Il n’en resta pas moins que, le matin venu, un profond sentiment de trac la saisit. Faisant sa toilette et prenant le temps de se préparer pour ses noces, les idées d’être liée de façon prétendument inéluctable à un homme qu’elle ne connaissait qu’à peine la terrifièrent. À cet instant, plus rien ne savait la débarrasser de ses idées morbides – ni le fait que Valarr partageait sa volonté d’émancipation et qu’il allait même l’aider en ce sens, ni le fait qu’elle allait bientôt quitter sa famille. Et si le mariage te liait sur terre et dans le ciel ? Si les Dieux t’obligeaient à rester dans ton union ? Cette pensée la fit pleurer et, quand elle releva sa tête, ses yeux rouges pleins de larmes, et qu’elle se vit ainsi dans son miroir, elle fit montre de sévérité à son encontre ; de colère et d’une pleine fougue, elle vint briser le miroir d’un coup de poing. Voilà que sa main droite, qui devait recevoir sous peu l’anneau de son union, saignait en plusieurs endroits, et il lui fallut la bander un instant.
Plus tard, Azhana rejoignit le temple. Le lourd soleil de Lancehélion réfléchissait intensément sur sa fine robe de soie blanche, ornementée de plein de petites perles étincelantes. Ses cheveux noirs, attachés avec précision à l’aide de chaines dorées mêlées à des fleurs, brillaient aussi sous la lumière du jour. De l’huile parfumée lui avait été versée sur sa tête, conformément aux rites Ghiscari, et son odeur agréable de quelque plante ou épice faisait se retourner vers la jeune femme les passants. Elle devait être belle, et on en oubliait son expression peu radieuse. Le temple était un endroit petit. Néanmoins, il était déjà fortuit d’avoir pu trouvé un temple Ghiscari à Lancehélion. Ses parents étaient là. Sa mère, Merinia, était émue. Son père ne l’était pas et c’est à peine s’il considéra les efforts qu’Azhana avait fait pour se rendre ainsi (cela dit, il aurait certainement fait preuve d’arrogance si elle n’avait pas fourni ces efforts). Il y avait également quatre prêtresses au fond de la salle obscure, une recouverte d’une cape verte, et trois autres d’une cape rose. Le teint hâlé tout comme Azhana, les prêtresses devaient venir de Meereen, et cela se confirma par leur accent. Valarr n’était pas encore là, et c’était normal. Elle devait être la première, à accueillir son homme. La prêtresse verte, une vieille femme à l’allure sévère, enjoignit sèchement à Azhana de s’agenouiller sur un coussin, face aux figures de métal représentant des divinités de Ghis, et d’attendre. Les bougies posées tout autour de l’autel devant lequel se tenait Azhana, faites d’une cire spéciale d’Essos, émettaient une épaisse fumée qui se répandait dans toute la pièce. Cette fumée irritait surtout les yeux d’Azhana, qui se tenait juste à côté des bougies, et leur forte odeur finirent par la mettre dans un lourd état vaporeux qu’elle n’apprécia pas.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Sam 15 Juin - 14:23
J’ignorais tous des rites sous lesquels on me mariait. On… Je me mariais. Quelque chose de huit clos, juste avec Mereth. Je n’avais pas beaucoup d’amis ici. La joie et l’envie étaient aucunement présentes. C’était même l’inverse. Je me retiens de passer une main dans mes cheveux, ils avaient été déjà assez dur à coiffer, pas la peine d’en plus ruiner mes efforts. J’obéissais à toutes les indications qu’on me donnait sans chercher à discuter. Je ne croyais pas vraiment aux dieux, si bien que me marier avec eux ou d’autres… Je m’en fichais complètement. Ce n’était même pas joyeux ce mariage. C’était presque morbide. Enfin, j’espérais vite que tout cela se passe, j’en avais assez.
C’était presque enfin finit. La nuit de noce, tout ça… J’observais Azhana. Elle était absolument magnifique. Mais… bon… Il faisait nuit dehors. Je restais à observer la belle nuit étoilée avant de me retourner vers Azhana en lui souriant comme-ci tout allait bien alors que j’étais profondément agacé par cette comaidie. Je m’éloignais d’elle pour libérer mes cheveux sans parler, j’avais tout ft pour être aimable tout le long de la journée, mais ce soir je n’en avais pas la force ou l’envie. J’aurais préféré passer ma nuit dans les bras de Mereth. Je délivrais mes cheveux qui se rependirent dans mon dos et je passais ma main à l’intérieur en soupirant à nouveau. Je n’avais pas envie, même de laisser quelques traces sur le matelas. Je retirais ma chemise, dévoilant mon torse sans honte devant la jeune femme, les sourcils toujours froncés. J’avais chaud. Je nous servis deux coupes de vin et m’assis dans un fauteuil loin du lit, aussi confortable que possible. J’observais Azhana.
« Vous êtes très belle Lady Azhana. Je vous laisse le lit. J’espère que la lumière ne vous gêne pas je vais lire et écrire un peu sûrement. »
J’étais, un peu froid ce soir, mais la cérémonie m’avait agacé comme le reste de ma belle famille. Je repris les lettres de mon père et de mon frère pour les relire encore avant de les reposer et de saisir un livre en silence sans l’observer, si elle voulait se changer, elle le pouvait, je ne regarderais pas.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Sam 15 Juin - 18:10
Quand Azhana, à genoux, entendit Valarr approcher d’elle, elle se retourna. Il avait beaucoup de charme ce jour-là. Il avait dû voir les pupilles dilatées de la jeune femme dans son état comparable à celui de l’ivresse à cause des volutes de fumée. Néanmoins, Valarr fit preuve de sérieux ou de solennité. En fait, Azhana eut même l’impression que le moment était aussi pénible pour lui que pour elle, elle le sentit dans le regard de l’homme qui se voulait neutre. La cérémonie passa rapidement et, à l’issue d’un bref festin qui s’était concentré sur Revahr qui n’avait fait que parler à Valarr sans s’arrêter si bien qu’Azhana sût que son père avait été en train d’incommoder son mari, tout cela fut fini. La femme avait désormais un anneau en or sur son doigt amoché. Ce n’était pas la même sensation que porter des bagues ou autres bijoux. Cet objet était plus lourd, plus lourd de conséquences. La nuit tombée, voilà qu’elle ne devait plus rentrer chez elle, si tant était qu’elle eût eu un endroit qui lui appartînt, mais chez son mari. Les deux époux marchèrent tous deux en silence. Même Valarr était silencieux, il était bien peu enclin à faire au moins semblant d’être heureux comme il l’avait fait ces derniers jours. Azhana entra dans la maison. Tout était silencieux, tout dormait autour d’eux. Valarr était distant, accolé à la fenêtre tout cela pour ne pas avoir trop affaire à la jeune femme. Néanmoins, l’homme avait l’avantage d’être chez lui et d’en tirer au moins une certaine aisance. Azhana, quant à elle, en plus de partager un état d’esprit similaire, ne savait pas même où se mettre. Il y eut un moment où Valarr détacha ses cheveux, puis se mit à enlever sa belle chemise de mariage onéreuse. Voyant cela, Azhana fut prise d’effroi. Elle ne savait pas ce que son époux s’apprêtait à faire mais elle se préparait au pire. Elle réservait la possibilité que son mari l’eût eu manipulée et que, désormais, il s’apprêtât à démentir les promesses qu’il lui avait faites… Le cœur de la jeune femme s’emballa. La mariée était même prête à s’en aller quérir son couteau qu’elle gardait à la cuisse (et elle l’avait même gardé pendant le mariage). Fût-elle prête à assassiner Valarr ou seulement l’impressionner pour faire arrêter son agression, elle ne le sut pas mais elle se sentit obligée de réagir. Toutefois, avant qu’elle sût s’emparer de l’objet, elle se rassura d’entendre son mari la complimenter seulement et lui confirmer qu’il lui laissait son lit. Azhana leva la tête et aperçut que Valarr se trouvait, assis en prenant ses aises dans un fauteuil disposé à l’autre bout de la salle. Elle ne répondit rien, et il se trouva que l’homme n’avait pas dû attendre de réponse particulière. À vrai dire, Azhana voyait qu’il n’était pas d’humeur à la recevoir. Il devait sentir qu’on lui avait imposé la présence de la jeune femme chez lui tout comme on avait imposé à elle de partager la vie avec un inconnu. Elle remarqua également une coupe de vin posée sur une table qui venait de lui être offerte. Elle alla s’en quérir et n’en but qu’un peu. Alors que Valarr écrivait, elle s’en alla se changer en optant pour des vêtements plus confortables, rangés dans un coffre qui représentait exactement tout ce qu’elle possédait désormais, et c’était peu. Son luth se trouvait posé contre le mur. Le voyant, elle ressentit le désir d’en jouer, d’émettre quelques-uns de ses airs du désert environnant Meereen, qui était à l’image de l’aridité de ces moments qu’Azhana vivait dernièrement. Toutefois, son mari était en train de lire ou d’écrire et ne voulait pas être dérangé. La jeune mariée ne fit que parcourir ses doigts sur les cordes mais ne joua pas. Au lieu de cela, elle alla trouver un tapis, plus épais d’ailleurs que ce qui pouvait servir de couche pour les esclaves à Meereen. Puis, alors que Valarr, ayant été trop concentré sur ses lettres, ne l’avait pas vue faire, Azhana lui dit seulement avec détermination certaine : « Vous dormirez dans votre lit car il vous appartient. C’est moi qui dormirai autre part. » Azhana se sentait capable de cela. Elle s’y était préparée dans le cadre de son plan de fuite, et devait maintenant d’assumer ses choix. Il s’agissait en outre de montrer tout simplement à Valarr qu’elle avait plus de courage qu’il ne l’eût pensé.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Sam 15 Juin - 21:16
Le bruit des cordes ne me fit pas frémir. J’aimais bien la musique, et elle ne me dérangeais pas. Sa voix, et sa détermination, me fit lever la tête pour poser mon regard sur elle. Je la détaillais longuement pendant une mine, ma plume posée sur l’encrier, le tas de lettre et le livre près de moi. Je secouais doucement la tête.
« Je ne vais pas me coucher ce soir, j’ai de la lecture et des lettres à écrire à ma famille. Autant que vous profitiez du confort avant de dormir à la belle étoile. Si vous souhaitez jouer de la musique, lire… ou je ne sais quoi, du moment que vous ne sortez pas, je crains qu’un serviteur fasse le pied de grue devant notre porte. »
Je me détournais à nouveau le regard en me massant les épaules avant de lire à nouveau les lettres de ma famille en silence, jetant parfois un ou deux regards, vers mon épouse. Je tendis la main pour boire une longue gorgée de vin avant de me masser les temps avec un geste de fatigue et de colère avant d’observer Azhana.
« Comment votre père a t-il put réussir dans les affaires en étant aussi… Casse-pieds et aussi peu sympathique ? »
Je l’avais en travers de la gorge. Loin des habitudes des Irronrhin d’être très calme, très doux, d’être modestes et de jouer la carte de la culture… Il était presque grossier de vanter ses exploits. Ma famille n’oubliait pas ses origines modestes. Il, mon beau-père, n’irait pas loin. À Braavos il se ferait manger tout crus. Cette alliance était bien pour nous, lui il aurait put tenter… Mais offrir sa fille à ma famille ? Non, mauvais calcul de sa part. Il pouvait dire « Je suis lié aux Irronrhin », cela ne le ferait en rien aider, il se prendrait le mépris de ne pas être à la hauteur. Enfin, ses actions devaient intéresser mon père qui allait prendre le contrôle du commerce, j’en étais sûr.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Dim 16 Juin - 20:42
Il sembla à Azhana que Valarr, qui venait de l’informer qu’il n’allait pas dormir, trop occupé qu’il était à écrire quelque documents, avait considéré le mariage comme une formalité tout comme elle. La situation avait quelque chose de cocasse en soi : ils se retrouvaient tous deux – une femme et un homme – dans une même pièce par contrainte. Néanmoins, Valarr avait probablement cet avantage qu’il avait accepté en quelque sorte ce mariage, il arrivait à passer outre la contrainte que leurs parents leur avaient imposée. La jeune femme regarda le lit, puis Valarr, puis le lit encore une fois, puis elle inclina brièvement la tête pour remercier son mari de sa proposition dont elle comptait bénéficier. De la musique, elle ne comptait pas en jouer ce soir-là, notamment car, comme Valarr l’avait souligné lui-même, il se pouvait que quelqu’un soit fût à la porte et que, à cette heure-ci et en cette occasion, ce n’étaient pas les mélodies harmonieuses de Meereen qu’il fallait entendre se dégager de cette maison. Valarr évoqua le sujet du père d’Azhana, et avoua en des termes plutôt corrects qu’il trouvait celui-là embarrassant. « Je ne suis pas comme mon père, tint à préciser aussitôt avec clarté Azhana. Mon père, il n’a pas toujours été comme cela. C’est l’amour des affaires qui l’a rendu inintéressant. Il a transformé mon frère Melak, également. S’il y a quelque chose d’heureux dans ce qui nous arrive, c’est que je n’aurais plus affaire à eux. » Azhana était sincère, c’est pourquoi elle venait d’avoir dit ces dernières paroles sans accroc aucun dans le ton de sa voix. Puis, de manière tout aussi directe, elle remarqua : « J’ai remarqué que ceux qui poursuivent la fortune finissent tous par devenir idiots… » En disant cela, elle se rappela du fait que son mari était lui aussi commerçant. Cela dit, elle ne retira pas ces paroles. Au lieu de cela, alors qu’elle était en train de s’asseoir sur le lit et de commencer à enlever les bijoux qu’elle avait porté à ses oreilles, ses cheveux, ses mains et ses jambes, elle dit : « D’ailleurs, vous devriez faire attention, à ne pas devenir comme lui. » Là encore, la jeune femme était sincère. Il semblait que, à mesure qu’Azhana comprenait la gentillesse ou, du moins, la souplesse de son mari, elle se permettait d’agir comme elle avait en fait toujours agi du temps où elle avait vécu avec sa famille, et c’était la raison première de la rancœur que son père portait à son égard ; Revahr avait dû comprendre que jamais il n’allait pouvoir diriger avec sa fille comme il l’eût voulu.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Lun 17 Juin - 8:58
J’observais Azhana, elle ne semblait pas prendre mal ma réflexion. Je n’étais pas idiot : elle haïssait, ou peu s’en fallait, sa famille. Si bien que je m’autorisais à les critiquer. Et puis quoi encore ? Heureusement qu’ils n’allaient pas rester pour la vie avec nous… Sinon je craignais un regrettable incident. Je ne me mettais pratiquement jamais en colère. Mais je savais que j’étais incontrôlable dans ces cas-là. Pas à lever la main sur des personnes, je démolissais du mobilier. C’était déjà pas mal. Heureusement qu’il en fallait beaucoup pour me plonger dans ces états de colères absolues. Je haussais un sourcil face à la remarque d’Azhana. Non, elle n’était pas son père. Clairement pas. Tout l’inverse même. Je souris à sa pique en l’observant ôter sa coiffure et ses bijoux. Je ris amusé et fis tourner la plume entre mes doigts.
« Vous êtes l’inverse de votre père. Il vient de se faire manger tout cru par ma famille. Et je tiens à vous rassurer, je ne poursuis pas la fortune. Je ne suis qu’un humble commerçant. Je ne souhaite qu’étendre le goût du bon vin et des épices dans le monde. C’est mon aîné qui gère la fortune de ma famille et une grosse partie de mes bénéfices. Mais, pour le temps que nous passerons ensemble, je peux compter sur vous pour me dire si je deviens idiot ? »
Je lui dédiais un fin sourire avant de pencher la tête sur le côté pensif un instant avant de reporter mon attention sur la pile de lettre que j’avais presque apprise par cœur. Père n’était pas au mieux de sa forme. Mais ce n’était pas très grave, mon père avait une santé de fer malgré ses soixante ans. Bientôt soixante-dix, je crois, il faudrait que je lui repose la question pour être sûr. Je glissais une mèche blonde derrière mon oreille sans rien dire, pensif. Je dépliais avec précaution la lettre du mariage de mon frère qui tombait en lambeaux entre mes doigts. Est-ce que je pouvais lui faire confiance pour me la recopier ?
« Lady Azhana ? J’aurais besoin de votre aide. Est-ce que vous accepteriez de recopier pour moi une lettre auquel je tiens ? C’est une lettre de mon frère que je ne fais que relire depuis que je l’ai eu. »
Et je souhaitais la conserver, mais je n’avais pas le temps de la recopier ce soir. Dans sa lettre il décrivait sa nouvelle épouse, son mariage et comment il avait rencontré la jeune femme ainsi que son caractère épineux qui le faisait beaucoup rire. L’amour pour cette femme transperçait l’encre. C’était touchant de le voir ainsi.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mar 18 Juin - 8:17
Il dut y avoir un court instant où un sourire s’était dressé sur le coin des lèvres de la jeune femme – un sourire plutôt malicieux – et c’était à l’instant où son époux venait de lui dire que Revahr allait pâtir de sa belle famille. Azhana était contente de pouvoir participer à la cause de l’échec de son père. Elle n’était pas non plus restée indifférente à l’affirmation de Valarr, selon laquelle Azhana était le contraire de son père. Azhana jugeait les idées du négociant d’idéalistes et niaises. Elle ne concevait pas comment un commerçant ne pouvait pas poursuivre l’argent. En fait, elle rejetait trop souvent beaucoup de choses chez les gens en général. À la première question de Valarr, la jeune femme répondit nonchalamment : « Je ne pense pas rester longtemps, mais vous devriez comprendre très vite quand je penserai que vous le devenez. » Fronçant les sourcils et fixant de ses sombres yeux son époux, elle précisa tout de même : « Pour l’instant, je pense que ça va. » À la demande de Valarr, Azhana fronça les sourcils derechef ; elle exprimait peu d’enthousiasme à l’idée de répondre favorablement à sa demande. Néanmoins, elle se souvint des services que son époux lui avait déjà prodigués ; elle, n’avait rien fait jusque-là alors même que Valarr avait fait droit à toutes ses envies. Azhana se leva et s’en alla saisir le parchemin en mauvais état d’entre les mains de l’homme. Il s’agissait d’une lettre badine d’un homme qui décrivait avec passion sa vie avec sa nouvelle épouse qui semblait pour le moins caractérielle. Azhana reposa la lettre sur le bureau, et indiqua : « Je le ferai demain, je n’aime pas écrire ni lire à la lumière de la bougie. » Elle partit faire sa toilette mais n’osa pas revenir en tenue de nuit comme à son habitude, quand elle avait eu une chambre pour elle toute seule. Elle avait gardé sa robe, et comptait ne pas la quitter cette nuit-là. Retournant au lit, après avoir jeté un coup d’œil à son mari qui était toujours en train d’écrire, Azhana enleva le couteau attaché à sa cuisse, et le glissa discrètement sous son oreiller, par précaution. Elle ferma les yeux. Elle était exténuée par la journée, et toutes les émotions qu’elle avait vécue s’effondrèrent en elle en cet instant. Néanmoins, elle pouvait entendre les grattements de la plume de Valarr et même chaque respiration de ce dernier, chaque geste, chaque froufroutement de ses vêtements… Elle sentait tout simplement la présence de quelqu’un d’autre dans la même chambre à coucher que la sienne, et c’était ce qui l’empêcha de s’endormir pendant une ou deux heures. Par la suite, son sommeil n’en fut pas plus agréable. Dans sa tête, défilèrent une succession de cauchemars ayant rapport à l’hiver de Westeros, à la mort d’Azhana ou à sa capture par d’odieux personnages. Si l’on voyait comment la jeune femme était en sueur, se contorsionnait dans tous les sens, on comprenait que des choses la tourmentaient, même si elle avait toujours tâché de ne pas le montrer aux autres car, selon elle, montrer le moindre signe de faiblesse à quelqu’un était susceptible de lui faire courir un risque plus tard.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mar 18 Juin - 9:47
Je souris en écoutant la jeune fille. Bien, au moins avec elle et Mereth j’avais de quoi me protéger de l’idiotie. Pourquoi pas ? Je ne voulais pas finir comme mon adorable et aimant beau-père. Je hochais la tête en reprenant la lettre. Pas de problème, nous n’étions pas pressés. Au point où était la lettre… Une journée de plus ou de moins… On avait le temps. Je repris en silence mon travail sans la regarder se changer ou quoi que ce soit. Je tournais avec lenteur les pages de mon livre ou des lettres, inscrivant parfois quelques mots sur le parchemin. Le bruit froissé du tissu me fit me lever.
Je remplis un vasque d’eau ajoutant quelques gouttes d’huile essentielle avant de le porter près de la jeune fille. Délicatement, je rajustais les couvertures autour d’elle avant de plonger un linge dans l’eau, en gardant un propre et sec à côté, pour nettoyer le visage d’Azhana en veillant à ce qu’elle ne se réveille pas. Des cauchemars. Je restais à côté d’elle en lui murmurant des paroles douces pour l’apaiser en continuant de lui nettoyer le visage ou de rajuster les couvertures autour d’elle. Je ne bougeais pas, l’observant avec attention. À quoi pouvait-elle rêver ? Je ne poserais pas de question. Je pris doucement sa main quand elle manqua de me gifler. Je la glissais à nouveau sous les draps, je repris mon livre pour veiller sur elle, lui racontant à voix basse l’histoire que je lisais. Je ne pouvais rien faire d’autre. Je finis par me lever du lit lorsque l’aube fut là. Je m’étirais longuement en fermant les yeux avant de m’approcher de la fenêtre. Il allait faire beau aujourd’hui. Je fermais les yeux un instant en respirant les parfums de l’aube. J’éteignis d’un souffle les bougies avant de m’installer à négligemment dans un fauteuil et fermais les yeux un petit instant.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Mer 19 Juin - 22:15
Azhana se leva aux aurores. Elle remarqua ses cheveux et sa robe humides. Elle avait pensé qu'elle avait eu seulement chaud au cours de la nuit et qu’elle avait dû transpirer, mais elle vit une bassine d’eau déposée au pied du lit, ainsi que plusieurs tissus qui trempaient dedans. Azhana se redressa subitement. D’abord, elle tâta de sa main son oreiller. Son couteau se trouvait à la même place où elle l’avait déposé la veille. Ensuite, elle balaya du regard, d’un mouvement de tête énergique, la chambre, jusqu’à ce qu’elle aperçût son époux, affalé dans un fauteuil, les yeux fermés. Ce devait être lui qui avait été à l’origine de la bassine et des linges, ce devait être lui qui avait mouillé son visage. Pour quoi faire, Azhana l’ignorait. À revoir Valarr ainsi que cette pièce qui lui était nouvelle, Azhana ressentit le même sentiment qu’elle avait eu la veille quand elle fut entrée dans la maison pour la première fois : elle ne se sentait pas chez soi. Elle avait faim mais ne savait ni où, ni quoi, ni quand, ni comment manger. Elle ne savait pas même quoi faire. Ressentant avant toute chose le besoin de reprendre au moins une de ses habitudes pour la faire se sentir plus à l’aise, Azhana décida de sortir du lit et, gardant ses pieds nus, de se glisser en tapinois dehors, tandis qu’elle avait l’impression que Valarr dormait, car il n’avait pas changé de position et gardait ses yeux fermés.
Il y avait une cour intérieure d’un calme incroyable juste à côté, dans laquelle poussait un sycomore quelque peu rabougris à cause du peu d’espace qui lui avait été laissé pour se développer. Personne ne fréquentait cette cour, qui était à l’abri de toute curiosité. Une seule entrée permettait d’y accéder, et elle nécessitait de descendre quelques marches dans un étroit couloir qui produisait un raisonnement assez fort qui pouvait facilement prévenir l’arrivée de quelqu’un. Si l’on se juchait sur une des plus hautes branches de l’arbre, on devait voir une bonne partie du quartier dans lequel était située la maison de Valarr. La jeune femme commença par effectuer quelques exercices physiques d’échauffement avant de s’emparer d’une simple branche tombée du sycomore et de s’entraîner à quelque passes de combat. Elle avait retenu la leçon de sa maîtresse :
C’est quand tu sauras défaire tes adversaires avec un roseau cassé que tu pourras affirmer « je suis une bonne guerrière. »
À s’entraîner de la sorte, Azhana oublia ses tracas le temps d’un instant, et ce ne fut pas un mal. Ses yeux étaient ouverts et pourtant ne voyaient plus la cour ni le sycomore, mais ils voyaient un environnement tout autre, où des hommes armés défilaient de toutes parts et contre lesquels Azhana était en train de se battre. Puis elle remarqua des choses tomber du ciel, semblables aux pétales d’un arbre à fleurs. Il s’agissait de la neige. Il faisait froid et il fallait se mouvoir plus vite, tandis que les adversaires affluaient. Ils étaient tous gigantesques, aux cheveux blonds comme ceux de son mari, avec d’épaisses barbes et des cicatrices sur tout leur corps. Ils étaient terrifiants et tout autant devait l’être leur force, qu’Azhana devait absolument éviter en suivant les techniques enseignées par Zhalia, car même si elle parvenait à bloquer un coup de ces énormes haches, c’est son bras tout entier qui allait de toute évidence se briser. Alors Azhana se souvint de certains de ses cauchemars de la nuit qui avaient exactement eu trait à ce qu’elle vivait à présent : l’hiver, le danger… Cette idée venant de l'avoir effrayée quelque peu, Azhana s’arrêta subitement et reprit conscience d’où elle se trouvait. Elle était de nouveau en sueur, et respirait de façon haletante.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Jeu 20 Juin - 13:02
Je restais immobile les yeux fermés en écoutant les bruits que faisait mon épouse en se levant. Mmh… Je ne bougeais pas, la laissant faire sa vie. Elle était assez grande pour cela. J’attendis qu’elle sorte pour rouvrir les yeux et soupirer longuement avant de ranger soigneusement affaires et le lit sans rien dire pendant un moment. Je m’approchais de la fenêtre pour la regarder s’entraîner. Une combattante ? Intéressant. Je n’en étais pas un.
« Valkiaz. »
L’homme entra souplement dans ma chambre. Valkiaz est mon serviteur depuis… depuis trop longtemps. Serviteur et ami. Je lui faisais confiance. J’avais toujours bien traité les serviteurs et grassement payé. C’était bien pour ça que Valkiaz était resté à mes côtés durant toutes ces années. L’homme lui sourit et s’inclina, je tendis la main pour lui interdire ce geste. Depuis le temps, je n’avais pas besoin de ça. Il m’interrogeait du regard, je lui souris.
« Pouvez-vous préparer un bain chaud pour lady Azhana, s’il vous plaît ? Ainsi que de quoi manger pour deux. »
Il affirma, s’inclina, malgré mon froncement de sourcil, et disparu. Je passais à nouveau une main dans mes cheveux avant de faire une toilette sommaire pour remonter mes cheveux longs en queue de cheval avant de passer une chemise. Mmh… Il faudrait éventuellement que je lui fasse une visite du lieu… Mon serviteur m’indiqua que le bain de la jeune fille était prêt. Je m’y rendis pour y mettre quelques sels pour détendre ses muscles fatigués, le temps que mon serviteur aille la chercher. Je la laissais prendre tout son temps pendant qu’on préparait le petit déjeuner. Je soupirais un peu en me massant les tempes avec un geste lent. Je relevais les yeux en l’entendant entrer.
« Lady Azhana. Comment vous sentez-vous ? Votre nuit… a été agité de ce que j’ai pu voir. Souhaitez-vous visiter la maison avant de vous entraîner ? »
Je lui fis un sourire doux. Là non plus je n’allais rien dire, je pris un fruit que j’ouvris tranquillement sans la lâcher du regard. J’étais curieux de voir si elle oserait parler de ses cauchemars. Mais… peut-être pas.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 21 Juin - 8:23
À ce même moment, la jeune femme entendit des pas dans l’escalier. Lâchant aussitôt son bâton, elle fit mine de ne rien faire de particulier. Il s’agissait seulement d’un des serviteurs de son époux, qui était venu la chercher pour la convier à manger et lui indiquer qu’un bain avait été coulé pour elle. Azhana était contrariée d’avoir été interrompue, mais l’idée de se mettre quelque chose dans le ventre ne lui était pas déplaisante pour autant. En tout état de cause il semblait que l’entraînement était achevé non pas à cause de son époux mais à cause de ses propres pensées cauchemardesques, quoi que celles-ci eussent été probablement mises dans sa tête par Valarr. Azhana entra dans l’appartement. Elle avait un peu transpiré, mais elle ne craignait pour autant pas qu’on fît le lien entre son état et le fait qu’elle s’entraînait au combat, car il faisait déjà chaud dès le matin à Lancehélion. Elle vit son époux, et lui glissa un rapide « bonjour » en inclinant négligemment la tête, tandis qu’elle s’apprêtait à prendre ses affaires pour le bain qui lui avait été préparé. Cependant, Valarr l’interrompit dans sa course et lui demanda comment elle allait, faisant référence à la nuit « agitée » qu’elle avait vécue. Agitée, sa nuit l’avait été. Néanmoins, Azhana se demandait de quelle sorte cela avait pu être perçu par quelqu’un d’autre qu’elle, en l’occurrence par son époux. Elle fit en tout cas le lien direct avec la bassine posée au pied de son lit quand elle s’était levée. Dans ce genre de moments où Azhana se faisait surprendre, le regard de la jeune femme devait la trahir. Néanmoins, faisant l’air de rien, elle répondit d’un ton se voulant banal : « Ce n’est rien. J’ai… eu un peu chaud. C’est que je ne suis pas habituée à dormir sous des draps d’une telle épaisseur. » Elle dévia son regard, sous le coup de celui de Valarr. En fait, elle n’aimait pas la façon dont son époux la fixait. Il pouvait la regarder des dizaines de secondes durant sans cligner de l’œil. À ce moment-là, Azhana avait l’impression que l’homme la sondait, et elle avait peur qu’il en sût trop sur elle. Enfin, revenant à ce que son époux venait de lui avoir dit, une chose la saisit : venait-il d’avoir parlé d’entraînements, ou bien ses sens l’avaient-ils trompée ? Azhana leva ses yeux derechef vers Valarr et, cette fois-ci, c’est elle qui scruta son regard avec précision. Elle se demandait s’il l’avait aperçue s’entraîner et, si elle ne sut pas répondre à cette question en observant seulement le visage toujours gracieux et souriant de son époux, la jeune femme sut au moins lui adresser un signal menaçant de ses sourcils fortement froncés, celui de ne pas se mêler de ses affaires qu’elle faisait en secret. En si peu de temps qu’ils s’étaient rencontrés, Valarr semblait connaître bien trop de choses sur Azhana, et cela agaçait au plus haut point la jeune femme qui ne savait comment échapper à la perspicacité du négociant. Cessant de regarder l’homme, Azhana s’en alla chercher ses affaires pour le bain et, avant d’aller faire sa toilette, elle se retourna vers Valarr et lui dit : « Je ne sais pas s’il est utile que je visite les lieux si nous partons bientôt, car nous partons bientôt, n’est-ce pas ?... » Par cette question qui se voulait rhétorique, Azhana cherchait en fait à presser tout bonnement leur départ pour le Val.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 21 Juin - 9:46
Je hochais la tête en glissant un quartier d’orange entre mes lèvres. La chaleur des draps ? D’accord. Je notais de lui en mettre des plus légers pour qu’elle puisse se reposer convenablement. Je lui souris quand elle fronça les sourcils. Bien… message reçu, je ne dirais rien. Après tout, cela me rassurait de savoir qu’elle savait se battre. Je n’étais pas un guerrier, loin de là. Je reportais mon attention sur mon bras et finis de mâcher l’orange avant de m’essuyer soigneusement la bouche avant de repousser en arrière mes cheveux pour à nouveau l’observer.
« Aucune idée, il faut que je parle de cela à Mereth, car nous faisons partie de sa suite et c’est lui qui décide. J’ignore s’il a fini ses entrevues ou non avec les hautes autorités de Dorne. Ces choses la prennent du temps. Mais croyez-moi, profitez de Dorne et de sa chaleur avant d’arriver au Val. »
L’impatience de la jeunesse. Je l’observais à nouveau partir avant que mon regard ne tombât sur Valkiaz qui me sourit et qui s’approcha pour me servir une coupe de lait. Je le laissais faire en lui indiquant de s’installer pour partager son repas avec moi. Il secoua la tête. Je savais qu’il n’aimait pas quand je faisais ça. Je repris la parole avec amusement.
« Étais-je aussi impatient à son âge mon ami ? - Vous êtes un Irrohrin, messire. L’impatience n’est pas un trait dans votre famille. Vous avez toujours été calme et contemplatif, mais d’une rare habilité pour cerner les gens. - Contemplatif ? Dois-je bien le prendre ? »
Le serviteur rit et hocha la tête, je lui rendis son sourire. Oui, c’était un compliment pour lui, dans le sens où pour lui c’était prendre le temps avant d’agir. Je finis mon petit déjeuner avant de me redresser lentement. J’étais particulièrement grand. Je notais d’aller voir Mereth ou du moins lui en toucher deux mots pour tout cela. Je soupirais entre mes dents. Valkiaz reprit la parole.
« Que pensez-vous de votre épouse, messire ? - Azhana ? Si son père est un imbécile fini et un prétentieux aussi remplis qu’un vasque vide… Je dois dire qu’Azhana, malgré son jeune âge et son impatience, est une jeune fille agréable à vivre avec son petit côté fougueux et qui me tient tête. Tout l'inverse de son père. J’aime bien cela. - Entre vous et votre frère… Je sens que les repas de famille pourraient être très animés. - Si elle reste. Et elle veut voyager. Savez-vous à quoi elle me fait penser ? À un faucon, ou un aigle, qu’on a enfermé trop longtemps et qui veut juste déployer ses ailes et vivre comme elle l’entend. - Je ne vous savais pas si poète. - Nervure délicate bleuté, Enveloppe pâle Chemin de vie Qui se dessine sous ta peau. J’y apposerais un baiser Pour sentir ta vie contre mes lèvres. »
Je lui rendis un regard calme et il s’inclina avec un petit sourire avant de quitter la pièce sans bruit, laissant le petit déjeuner pour la jeune fille. Je caressais doucement les lettres avant de m’appuyer contre la fenêtre, envoyant mon esprit à Braavos, je sentis la mélancolie monter le long de ma gorge. Je restais immobile.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 21 Juin - 20:12
À la réponse de Valarr, Azhana soupira et s’exprima d’une moue de mécontentement. Elle s’impatientait de partir, or il semblait que ce lord… Mirith, Miriath ou quelque fût son maudit nom… n’allait pas partir de sitôt. La jeune femme s’en alla prendre son bain. Sa toilette fut rapide, premièrement car il ne lui était pas confortable de se trouver trop longtemps dans la promiscuité dans cette situation qu’elle considérait comme lui étant plutôt hostile, et aussi car l’eau du bain était tout comme ses draps du lit – chaude. Chaude, Azhana l’était déjà. Elle bouillonnait de l’intérieur, dans ses veines, à l’idée de partir. Quand elle sortit, elle tomba sur Valarr, les yeux dans le vague, accoudé à la fenêtre. Azhana devait être bien moins perspicace que ne l’était son mari, mais elle comprenait que l’homme devait être un genre de penseur qui jamais ne s’émouvait de trop ni ne s’exprimait bruyamment. Sans doute n'avait-elle connu ce type de personnes que parmi les religieux à Meereen et Braavos, qu’elle n’avait jamais fréquentés. Si elle n’avait pas fréquenté ces personnes, cela ne l’empêchait pas de ne pas les apprécier pour autant. Azhana devait croire que les gens calmes et peu expressifs se trouvaient aux antipodes de son comportement qui, lui, était déterminé et frontal – unique moyen pour obtenir rapidement ce que l’on voulait. L’exemple même était son époux qui, actuellement, se trouvait à contempler tranquillement ce qui se passait derrière la fenêtre (rien) alors même qu’il aurait pu consacrer ce temps pour trouver un moyen de partir pour le Val plus vite. « Quand pensez-vous pouvoir parler à ce… Mer… Marith… à cet homme, pour savoir quand il désire partir, et lui dire que vous aimeriez partir le plus tôt possible ? » lui demanda-t-elle sans se soucier de savoir si elle le dérangeait dans sa méditation. Azhana saisit une poignée de baies qui lui étaient d’ailleurs inconnues, et, après en avoir mangé une – qui était d’une acidité surprenante qui obligeait à tirer une grimace, du moins quand on y était pas habitué –, elle dit sans permettre à son époux de répondre à sa question précédente : « Je pense qu’il serait idéal que vous y alliez ce matin. Je dois aller récupérer mon argent auprès de ce type, le marin ; alors nous pourrions y aller ensemble, cela m’éviterait de tomber sur mes parents toute seule, ils se poseraient des questions… » Elle espérait d’ailleurs que le capitaine qui les avait menés jusqu’à Dorne allait bientôt partir et ramener les trois membres de sa famille à Braavos, quoi qu’Azhana se doutât que, si elle n’avait pas été mise au courant de la date de départ de ses parents, c’est qu’il n’y en avait pas, et que cela signifiait que Revahr avait profité de l’occasion pour conclure quelques affaires à Dorne (voire, au contraire, qu’il avait profité de l’occasion d’être à Lancehélion pour des affaires pour marier sa fille…). Elle termina rapidement sa poignée de baies et s'en alla quérir d'autre choses disposées sur la table.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Ven 21 Juin - 22:17
« Mereth. Lord Mereth Baelish. Tâchez de ne pas écorcher le nom d’un ami qui m’est très précieux. Et il ne me croira pas. Il me connaît beaucoup trop bien. Il saura que cette… demande, vient de vous. Je ne le presserais pas, ses entrevues sont trop importantes et délicates pour lui, pour que je lui demande de presser quoi que ce soit. Et croyez-moi, profitez de Dorne et de sa chaleur avant d’arriver dans le Val. Je vous accompagnerais récupérer vos biens. »
Pour une fois, je m’étais approché très près d’elle et mon ton avait perdu toute chaleur qu’elle aurait put y trouver. Du bout du doigt je l’avais obligé à lever le menton pour planter mon regard glacial dans le sien. Elle pensait vraiment que je me plierais à tous ses caprices ? Être aimable, amical, essayer de la rendre heureuse, oui. Mais qu’elle ne pense pas pouvoir m’ordonner quoi que ce soit, surtout concernant Mereth. Je la lâchais, bien qu’en rien je ne l’ai tenue ou fait du mal, mais elle venait de franchir une limite. Personne ne m’ordonnait d’obliger quoi que ce soit avec Mereth. Et encore moins maintenant. Je m’écartais d’elle vivement avant de m’approcher de Valkiaz qui entrait sans bruit.
« Valkiaz… où … ? - Partis en ville messire. Depuis une heure, il souhaitait vous voir. Malheureusement… Il semblerait que vous étiez occupé ! Quel dommage de louper une aussi charmante visite de bon matin. - Sa visite changerait un délicieux en vinaigre ! - Une coupe de lait ? »
Il me la tendit et je le remerciais avant de la boire en silence. Il parlait bien sûr de mon beau-père. Je lui rendis la coupe avec un soupir en me massant les tempes. Mes migraines revenaient avec de plus en plus de forces ces temps-ci… Cela devenait parfois à peine supportable.
« Messire ? Votre tête ? Dois-je faire venir le mester ? - Non, non. Ce n’est rien. Ça va passer, ne vous inquiétez point. Des nouvelles qui pourraient être intéressantes ? - Si ce n’est que les prix dans les maisons de massages ont baissé, rien d’important. - Aurais-tu testé cette offre ? »
Mon serviteur sourit gentiment et je levais les yeux au ciel. Incorrigible ! Il fallait dire que les bordels de dorne était des plus agréables. Je rajustais ma chemise et mon serviteur disparu aussi rapidement qu’il était venu. Je finis de ranger quelques affaires avant de me masser les tempes à nouveau et boire une coupe d’eau.
« Si vous êtes prête lady Azhana, nous pouvons partir. »
Et par tous les dieux ! Que cette migraine cesse !
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé] Lun 24 Juin - 22:17
Azhana fut surprise lorsque Valarr s’approcha d’elle, lui fit lever sa tête en posant son doigt sous le menton pour qu’elle le regardât dans ses yeux, puis la reprit quasiment sur un ton de réprimande sur ce qu’elle venait d’avoir dit. C’était certainement la première fois qu’Azhana voyait Valarr aussi déterminé et inflexible. Cela montrait de toute évidence la valeur qu’il accordait au lord Mereth. Néanmoins, Azhana ne prit pas trop à cœur l’avertissement de son mari. Quand il l’avait saisie, elle avait serré ses poings et s’était apprêtée à parer chaque coup éventuel de Valarr, puis à riposter s’il le fallût… Elle ne répondit rien dans un premier temps, mais elle révéla dans ses yeux, qui fixaient sans trembler les yeux de son mari, que, déterminée, elle l’était tout autant. Valarr s’écarta, ne heurtant point la jeune femme, et alla parler à son serviteur, faisant notamment part du fait qu’une douleur à la tête le tourmentait. Pendant ce temps, Azhana prépara quelque affaire en vue de sortir en ville. Elle se dirigea vers la sortie d’un pas preste et rythmé. Valarr venait d’avoir terminé la conversation avec son serviteur et se tourna vers Azhana en lui disant qu’il allait l’accompagner. Néanmoins, la jeune femme, qui n’avait de toute évidence pas apprécié la façon dont son époux lui avait parlé, passa à côté de Valarr en le frôlant de si près qu’elle avait été à deux doigts de le pousser, et lui rétorqua sans même le regarder : « J’ai vécu dix-huit ans seule, ce n’est pas maintenant que j’aurais besoin d’être accompagnée. » Elle ne se tourna pas et sortit. Au fur et à mesure qu’elle marchait, elle s’imprégnait de colère. La remarque de son mari avait peut-être été juste, du point de vue de celui-ci, mais ne l’était pas pour Azhana compte tenu de son projet. La jeune femme se rendait compte que, en fait, son époux allait mener sa vie et ses affaires, et que, si Azhana voulait le suivre, elle devrait se plier à cela et, finalement, vivre comme l’on demandait aux femmes de vivres aux côtés des hommes – sans autonomie aucune. Or, c’était bien cette idée qu’elle exécrait plus que tout, et, au moment où elle était enfin en train de quitter son père, elle ne désirait absolument pas se remettre à la volonté de quelqu’un d’autre. Elle était emportée d’une colère improductive, le genre de colère qui menait à bien des agissements bien peu raisonnables. Ses yeux ne faisaient que pointer un objectif précis, sans se concentrer sur les murs de grés des maisons alentours, les ruelles sales que ses pieds frôlaient, les passants qui se pavanaient… Elle ne s’était pas même tournée une seule fois vers la maison de son époux dont elle n’avait pas voulu entendre de réponse de sa part. Elle allait voir le marin et elle allait récupérer ses biens. Quand elle arriva au port, elle vit le capitaine en question. Il se tenait le dos courbé, en train de ranger des filets de pêche. « Eh, vous, fit Azhana sans ménager, avant que l’homme se relevât vers elle. Je croyais que nous avions passés un accord. Si vous ne savez pas vous taire, nous ne ferons pas d’affaires. Je veux que vous me rendiez mes biens. » Il y eut bien un court instant où le marin essaya de prétexter qu’il n’avait pas parlé, mais il finit par admettre cela et, à Azhana qui réitérait sa demande de la rembourser, il ricana puis refusa d’un bref hochement de tête. Il était retourné à ses filets de pêche sans se soucier de la jeune femme mais, à ce moment-là, celle-là tapa du pied sur le filet par terre, non loin d’ailleurs d’où se trouvait la main du marin. « Rendez-moi mon argent », répéta-t-elle. À ce moment-là, l’homme se montra courroucé et, se levant, il voulut la pousser en disant « dégage ! » et en l’invectivant, mais Azhana avait prévu son coup. Au moment où il voulut la pousser, la jeune femme parvint à se saisir de son bras épais et velu et le passa dans son dos ; quand elle exerçait une pression dessus, l’homme geignait de douleur. Il fut néanmoins malheureux qu’Azhana n’eût pas fait attention aux personnes qui se trouvaient à proximité et qui avaient tout vu, en particulier les hommes qui travaillaient pour le capitaine qu’elle était en train de tourmenter. Ni une ni deux, et sans que la jeune femme se rendît compte, deux matelots l’attrapèrent d’une poigne des plus fortes par les épaules, et Azhana n’eut d’autre choix que de lâcher le capitaine qui vint aussitôt lui mettre un coup de poing au ventre qui coupa la respiration de la femme.
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Sujet: Re: Rencontre frontale entre deux continents [Tour VII - Terminé]
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