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 Spring is coming [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 4 Juil - 18:03

« Seigneur Sénéchal, le Roi vous fait mander de toute urgence. »

Avec un grognement agacé, Bowen se détacha de son épouse et roula à ses côtés, en travers des fourrures éparpillées sur leur lit conjugal. Maedalyn, voyant sa mine déconfite, fit résonner dans la pièce un joli rire, qui arracha au Glover fort marri un sourire. Après un dernier baiser, le jeune homme consentit à se lever et attrapa ses vêtements en toute hâte, se glissant dans ses cuirs aussi rapidement qu’il le pouvait. Une fois présentable, il finit par sortir, non sans un dernier regard qui promettait de revenir aussi vite que possible auprès de la mère de son fils. D’un pas lourd, il dépassa le soldat, qui prit garde à conserver une expression neutre, même s’il était à peu près certain que dès le lendemain, la moitié du château se gausserait du malheureux commandant en chef et conseiller royal qui avait été tiré des bras de sa douce par les ordres de son seigneur. Il fallait admettre que la chose était assez tordante, quoique hélas relativement commune dans ces endroits où l’intimité demeurait un vœu essentiellement pieux. La plupart des nobles invités n’avaient pas de grands appartements, surtout en cette période où beaucoup demeuraient encore à Winterfell, et quand il y avait une urgence … il fallait bien faire passer le message. Il se souvenait avec amusement des nombreuses fois où un jeune Garde-Loup avait paru au petit matin, guère frais et les baisers d’une dame encore sur les lèvres, quand il était au service du roi Torrhen. Ou quand ce dernier lui-même arrivait parfois, après une nuit agitée. C’était là les mœurs de la cour, et elles n’étaient pas pire que celles des petites gens, qui s’entassaient souvent dans une même pièce, les parents s’occupant entre eux avec les enfants au pied du lit, voire même … dedans. C’était fruste, mais c’était ainsi. A se demander d’ailleurs comment les couples adultères parvenaient à prospérer dans le secret, à moins qu’ils ne soient tous connus d’un cercle assez large qui fermait complaisamment les yeux, ce qui paraissait presque plus crédible. Oh certes, la forteresse ne manquait pas d’endroits pour se perdre, néanmoins … peut-être était-ce là la réalité de leurs existences, que chacun tourne la tête quand il le voulait bien, et suivant son propre code moral.

Pour autant, le jeune homme admettait, alors qu’il traversait les couloirs, qu’il sentait l’inquiétude monter légèrement en lui, car il était peu courant que Jon le fasse chercher aussi tard dans la soirée, une fois que chacun avait regagné ses propres appartements, soit qu’ils aient dîné ensemble pour discuter des affaires courantes ou avec d’autres nobles, ou qu’ils se soient simplement quittés après une bonne journée de travail, les soirs où Bowen aimait manger avec son épouse seul à seule. Immédiatement, son esprit imaginait le pire. Était-il arrivé malheur à la Reine ? Le Nord était-il attaqué ? l’Empire ? Par qui ? Son cerveau se retrouvait farci de questionnements qui ne trouveraient de réponse qu’une fois face à Jon. Et si Jeyne, avec tout ce qui bruissait de l’Ouest ? Bon sang, il n’en sortait pas, de ces angoisses ! Aussi il accueillit avec soulagement la porte du bureau de Jon, qu’il commençait à connaître par cœur, vu le nombre de fois où il l’avait traversée durant les derniers jours. Une fois annoncé, le Glover pénétra dans la pièce et avança directement vers son Roi, qui avait sa mine des mauvais jours. Décidant d’aller droit au but, Bowen demanda :

« J’ai fait aussi vite que possible. Que se passe-t-il ? »

Avant d’ajouter, un brin amusé malgré lui :

« Une urgence je gage, sinon, Lady Maedalyn risque d’être un peu vexée de s’être fait enlever son époux, mon Roi. »

Le sourire montrait bien qu’il n’en était rien.

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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyLun 8 Juil - 22:14

« La Reine est au courant ? » Jon était assis dans un des fauteuils qui composaient son bureau. Il semblait avoir tout le poids du monde sur ses épaules et il ne tentait même plus de se lever, car il n'était clairement pas certain qu'il pourrait en avoir encore la force. C'était un coup dur auquel Jon ne s'attendait pas. En effet, pendant tous les mois qu'il avait passé loin de Eléanor, il s'était inquiété fortement lors de son voyage pour aller de Vivesaigues jusqu'à Winterfell après son annonce qu'elle avait eu quelques saignements pendant le trajet. Bien vite, on avait tenté de le rassurer, Jon faisait pleinement confiance à Mestre Roshar pour pouvoir s'occuper de la jeune mère et du futur enfant à naître. Il avait su être présent pour eux quand ils étaient enfants alors et Jeyne, Walton et lui-même étaient en parfaite santé. Jeyne avait d'ailleurs donné un fils à Lyman, le petit Martyn, bien portant de ce qu'on lui avait dit. Alors, même si l'inquiétude était toujours présente, Jon avait cru au savoir du Mestre, aux soutiens des Anciens Dieux pour veiller sur la jeune mère et même si elle devait passer beaucoup de temps dans la chambre et tenir le lit de longues heures dans la journée, il semblait que les choses allaient se dérouler sous de meilleures auspices. Mais la journée avait tout simplement tourné au cauchemar le plus total. Le Roi et la Reine assistaient tout naturellement à une séance de doléances, maintenant que Jon était revenu, il était de son devoir de recevoir son peuple. Pour autant, il ne voulait en aucun cas que ça soit un poids pour Eléanor avec sa grossesse. Cependant, celle-ci lui avait dit qu'elle se sentait bien, bien mieux que depuis les dernières semaines ou les derniers jours, et il accepta donc qu'elle l'accompagne le temps des doléances et que le peuple puisse voir leur nouvelle reine. A présent, il en voyait plus que la marre de sang dans laquelle elle s'était effondrée.

Mestre Roshar secoua la tête de gauche à droite, pour pouvoir lui indiquer que la jeune femme n'avait pas été mise au courant. Elle dormait, et personne ne voulait la réveiller, Jon le premier. Il ne pouvait pas aller la trouver, l'éveiller en plein milieu de la nuit pour pouvoir lui annoncer la terrible nouvelle. Si elle n'avait pas perdu l'enfant, ce qui était un véritable petit miracle en soit, elle serait dans l'obligation de passer la fin de sa grossesse avec la totale interdiction de quitter le lit. Car à présent, Jon savait que si les choses ne s'amélioraient pas, il risquait de perdre son enfant et son épouse. C'était un coup dur pour le roi, mais c'était un coup dur bien plus fort et plus profond pour l'homme qu'il était. Il essaie de construire une famille, une famille qu'il avait toujours espéré avoir, et tout semblait être sur le point de disparaître. Pour autant, il ne se voyait pas réveiller tout le château pour pouvoir prévenir ses conseillers, son frère, son Sénéchal et la faiblesse de la santé de la Reine. « Nous irons la trouver demain Mestre … Laissons la dormir encore quelques heures, je veux néanmoins qu'il y ait perpétuellement quelqu'un qui soit à son chevet, dame de compagnie, servante … Qu'elle ne soit jamais seule et que vous soyez toujours disponible, en quelques instants pour pouvoir lui venir en aide ».

Il allait poursuivre sa phrase quand un page rentra en courant dans le bureau tout essoufflé par la course qui l'avait amené de la volière jusqu'ici. Le Mestre commença alors à le sermonner pour son intrusion sans plus d'annonce dans le bureau. Cependant, si les gardes l'avaient laissé entrer c'est que quelque chose s'était passé. « La Reine ?! » Jon s'était vivement redressé tout en scrutant le visage du jeune homme qui secoua la tête avant de lui tendre un pli. Un corbeau venait d'arriver de Fort-Darion et les mots que son père lui avait écrit était une très mauvaise nouvelle pour l'Empire. Il congédia le page, tout comme le mestre, et sortit de son bureau pour demander à un soldat d'aller immédiatement quérir le Sénéchal du Nord. Il n'y avait plus le choix, il fallait que le rencontre de toute urgence, sinon il n'aurait pas manqué de le laisser tranquille, jusqu'au petit matin. Mais là, cela ne pouvait plus attendre. Il écrivit alors rapidement une missive réponse et la donna au même page pour qu'un nouveau corbeau parte directement pour Fort-Darion.

Jon se servit une chope, puis deux qu'il but rapidement, non pour étancher sa soif, mais pour étancher son chagrin, son inquiétude. Il referma les poings qui s'étaient alors mis à trembler sous le coup des émotions. Il se passa une main sur le visage alors qu'on venait lui annoncer l'arrivée de Bowen. Il alla s'asseoir derrière son bureau, les mains croisées, regardant fixement le Sénéchal et ne réussissant même pas à faire un seul sourire à l'attention de son frère d'arme. « Ton épouse ne sera pas vexée avec ce qui se passe en ce moment. L'Empire, tout comme le Nord est en danger ... » Il soupira, prit à nouveau la chope qu'il remplit pour la troisième fois et qu'il vida à nouveau d'une seule traite avant de prendre une grande inspiration. « L'Empire a été fragilisé, par la mort de Kevan Gardener, je viens de recevoir une missive écrite de la main de mon père … Quant au Nord ... » Il tapa du poing contre le bois sous le coup de la colère et de l'immense tristesse. « La Reine a perdu énormément de sang aujourd'hui … Sa vie est en danger … Pour ce qui est de l'enfant, il n'est pas certain qu'il soit encore ... » Il ne put prononcer la fin de la phrase alors qu'il devait empêcher le sanglot de passer la barrière de ses lèvres.


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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyMar 16 Juil - 21:54

L’heure semblait grave. Bowen perdit immédiatement son sourire vu l’accueil froid qui lui fut réservé et comprit immédiatement que l’heure n’était pas à la plaisanterie. Ses suppositions précédentes paraissaient soudain du pire aloi, et le jeune homme ne put s’empêcher de craindre qu’elles n’aient été en réalité des prédictions. Jon affichait son visage non pas des mauvais jours, mais d’un maelstrom de sentiments que son Sénéchal ne parvenait pas encore entièrement à déchiffrer. Ce n’était pas son masque neutre et impassible, ou son expression agacée. C’était … autre chose. Oui, quelque chose de presque inconnu, comme s’il était écrasé par toute la misère du monde, mais sans apitoiement personnel. Non, il y avait dans son regard un peu fuyant une faille béante, et le Glover commençait à se demander quelle en était la cause. Ses yeux se posèrent sur la choppe vide non loin de la main royale, détail certes, mais qui acheva de le convaincre de la gravité de la situation. Le Roi ne buvait que peu. Bowen lui-même, qui à cet égard était pourtant notoirement modéré, ne lui arrivait pas à la cheville en termes d’abstinence alcoolique. Décidément, il se tramait quelque chose de vraiment inquiétant.

Inutile de préciser que les deux confirmations furent encore pires que ce à quoi il s’était attendu. Muet, bouche bée, il apprit donc la mort de Kevan Gardener et une kyrielle de questions lui vinrent mais moururent sur ses lèvres, puisque ce n’était pas fini. Comment ? Pourquoi ? Fort-Darion avait-elle été attaquée ? Y avait-il un danger pour la capitale, pour … sa sœur ? Pas encore une fois ! S’était-il suicidé, lassé des rebuffades de la Reine de l’Orage ? Après tout, il avait bien trahi pour elle, et les souvenirs qu’il en avait lui offraient l’image d’un homme passionné, qui ne connaissait guère la raison. Ou bien … Un accident ? Un assassinat ? Ses pensées partaient dans tous les sens, tournaient à plein régime. On eut pu entendre les rouages de son cerveau s’agiter, tandis qu’il échafaudait déjà un système plus étroit de garde autour du couple royal. Comme dans un mauvais rêve interminable, il vit Jon s’arrêter, reprendre du vin, l’avaler d’une traite – ce qui n’était vraiment pas dans ses habitudes et soulignait sa détresse – pour l’entendre enfin prononcer la dernière partie des nouvelles, la plus personnelle, la plus terrible. Mais au-delà des mots, de leur signification, le pire, c’était de voir la colère, la meurtrissure, la douleur dans les yeux de son meilleur ami, lui si pudique, si réservé. Ils avaient tort, ceux qui disaient que Jon Stark était fait de glace. Sous la pellicule de froid, il y avait un cœur en or, qui ne demandait qu’à trouver quelque âme vers laquelle se reposer. Et ils avaient doublement tort, ceux qui murmuraient qu’il se moquait de sa femme. Il n’était sans doute pas épris d’elle, mais elle était son épouse, elle portait son enfant. Amèrement, Bowen ne put s’empêcher de penser qu’il était bien triste que ses timides tentatives d’encouragement envers Eleanor trouvent leur réalisation dans un instant aussi tragique, où sa vie était en suspens. Les dieux étaient bien cruels.

Furtivement, Bowen vérifia que les gardes étaient bien sortis, que la porte était fermée derrière lui. Alors, il s’avança et sans plus de cérémonie, posa ses mains fermement sur les épaules du Roi et croisa son regard lorsqu’il voulut bien le fixer. Sans ciller, le Glover se contenta d’appuyer un peu plus sa prise, avant de murmurer doucement :

« Je vais te laisser cinq minutes pour expulser la tristesse et la douleur. Pleure, casse quelque chose, peu importe, mais laisse tout sortir. Et quand ce sera fait, nous pourrons parler. Mais pas avant. Crois-moi. »


Il était triste de considérer qu’un être puisse être vu comme un spécialiste des souffrances intimes mais en la matière, le Poing du Nord estimait avoir une certaine expérience désormais. Et ce qu’il avait appris durement, c’était qu’on n’obtenait rien de bon en tentant de prendre des décisions alors qu’on bouillonnait littéralement de colère et de ressentiment envers le monde entier. Hélas, les possibilités de s’isoler étaient minces, quand les responsabilités affluaient, se raréfiaient. Il fallait faire face, faire front, avoir son esprit aussi acéré que possible. Et à cet instant, ce n’était pas le cas. Alors, la mort de Gardener attendrait bien quelques minutes pour être discutée. De toute manière, maintenant qu’il était froid … Il attendit donc, prêt même à servir de quintaine à son Roi si ce dernier en avait besoin. Et quand enfin il eut le sentiment qu’il pouvait parler, il commença par le plus pressant à ses yeux :

« Le mestre a-t-il terminé ses examens ? Est-ce dû à la grossesse ? Ou bien … ? Après ce qui est arrivé à l’Impératrice, il faut écarter toute autre réponse à cette question. Dois-je ordonner à des gardes-loups de goûter les plats avant qu’ils soient amenés ?

Dois-je aussi faire renforcer la garde ? Comment Gardener est mort ? Y a-t-il des détails … ? Alysane ou mon oncle ont-ils écrit quelque chose ? »


Cela faisait beaucoup de questions, pour un homme au bord du gouffre, Bowen en avait conscience. Mais il fallait qu’il obtienne des réponses pour prendre les décisions qui s’imposaient. A vrai dire, si Jon était incapable de poursuivre, ce qui aurait été compréhensible, il était prêt à prendre les devants et donner les ordres, quitte à en assumer les conséquences. C’était son devoir. C’est pourquoi il ajouta :

« Tu devrais peut-être aller la veiller. Maedalyn peut aussi être là et lui tenir la main, une présence amie pourrait … Je ne sais pas, on dit que les esprits sont influencés par les ondes positives des bonnes gens. Elle n’est pas encore couchée, nous pouvons aller la faire chercher.

Je peux m’occuper des affaires courantes, si … Enfin, je crois que pour une nuit, l’Empire peut attendre. »

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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyVen 26 Juil - 18:22

Le monde semblait se dérober sous les jambes du Roi. Il ne tenait qu'à un fil qu'il s'effondre là, seul dans le bureau qui atenait à sa chambre d'adolescent, dont il n'avait eu de cesse de se plaindre des tracas du temps passé alors que ceux du temps présent n'en était que plus fort, plus douloureux et surtout plus amer que jamais auparavant. Non, tout cela se passait à un bien plus haut niveau, et il avait failli, oui en tant qu'homme, en tant que mari, en tant que père, il avait failli car il n'avait pas réussi à protéger Eléanor et l'enfant qu'elle portait comme il aurait du le faire. Le Mestre, qui connaissait bien l'homme qu'il était derrière la cuirasse qu'il se plaisait à manifester à chaque heure du jour et de la nuit, lui avait dit qu'il ne pouvait rien faire pour soulager les maux dont souffraient la reine, et cela ne pouvait donc soulager les maux dont souffraient le roi. Il fallait s'en remettre à lui, lui qui avait la connaissance de la Citadelle et du savoir de guérison pour aider au mieux cette grossesse à venir à terme, et il devait aussi s'en remettre aux Dieux. Jon qui était un croyant, priait déjà couramment les Dieux pour pouvoir obtenir leur soutien et leur protection, il était presque prêt à faire une infidélité aux Anciens, pour pouvoir prier également les Sept, qui étaient les Dieux que vénéraient son épouse et qui pourrait apporter une aide supplémentaire dans l'épreuve qu'ils étaient en train de traverser. Il avait passé le début de la soirée au côté de la reine, jusqu'au moment où il avait été prévenu qu'un corbeau était arrivé du lointain pour pouvoir lui apporter des nouvelles de Fort-Darion. Il ne voulait en aucun cas troubler la quiétude relative de la future mère alors qu'après des heures de douleurs et la perte du sang, elle s'était effondrée, à bout de force. Eléanor était toujours en vie mais la nuit serait sans doute décisive pour elle et pour le futur louveteau.

Une vive angoisse le prenait donc à la gorge mais les affaires du royaume et surtout ceux de l'Empire ne pouvaient attendre et Jon avait du quitter l'endroit, la boule au ventre, ayant peur de ce qui pourrait advenir pendant son absence, même s'il n'était qu'à quelques couloirs d'elle. Le tragique incident était arrivé en pleine séance de doléance, il avait fait sortir tout le monde, c'est-à-dire les quelques gardes qui étaient en faction à ce moment-là, et il leur avait demandé de les tenir au secret, rien ne devait filtrer dans la cour, sinon il allait devoir faire face aux commérages et il ne voulait pas affronter cela pour le moment, tout ce qui comptait c'était l'état de santé de son épouse. Pour autant, il fallait qu'il prévienne le Sénéchal du Nord au plus vite, il ne pouvait en aucun cas le laisser dans l'ignorance de ce qui était en train de se passer, il était bien plus urgent de gérer toutes les conséquences des deux événements de la journée. En attendant que son ami pénètre dans la pièce, Jon avait bu, ce qui était une chose rare chez lui et manifestait de l'épreuve qu'il traversait. Il savait qu'il devait concentrer son esprit à propos de Kevan Gardener qui était mort. Son esprit lui, ne pouvait que se tourner vers sa femme. Il pensa un instant que la situation était presque identique à celle que son père avait connu quelques années auparavant et qui avait conduit à la mort de la Reine du Nord, il espérait sincèrement que la même chose ne se produirait pas à nouveau.

Finalement, Bowen fit son entrée essayant de détendre l'atmosphère avec une petite blague dont Jon appréciait le contenu le plus souvent. Il n'était pour autant clairement pas prêt à faire un quelconque effort ce soir et il s'exprima alors vivement sur la situation dans laquelle le royaume se trouvait à présent, continuant à boire dans sa chope sans se soucier de l'impression qu'il allait faire auprès de son meilleur ami. Il se mit à réagir un peu à sa présence quand il vint à poser les mains sur ses épaules, refermant alors la prise de ses mains. Il écouta Bowen lui parler d'une oreille très distraite même s'il comprenait le message qu'il tentait de lui dire, le fixant droit dans les yeux. Il finit par poser son front contre le sien et il ne se mit pas à frapper, il ne se mit pas à pleurer, il se mit simplement à hurler, pour pouvoir faire sortir toute la colère, toute la peine, toute la rage qu'il avait accumulé au cours des dernières heures. Il finit par fermer les yeux avant de se reculer. Ils ne parleraient en aucun cas de ce qui venait de se passer à cet instant. Le roi avait laissé la place à l'homme et il avait évacué pour le moment ce qui l'empêchait d'avancer. « Pour le moment, le Mestre ne pense pas qu'il serait question d'un quelconque empoisonnement qui serait la cause du mal de Eléanor, mais il est encore trop tôt pour pouvoir savoir si ce n'est pas réellement cela dont il s'agit. Il pense que ce serait dû à la grossesse ... » Il lui tapota l'épaule, et lui tendit une chope avant de reprendre la sienne et de regagner le fauteuil. « Si tu veux, tu peux envoyer Maedelyn à ses côtés … Le Mestre m'a demandé pour cette nuit de le laisser veiller à ses côtés, qu'il puisse régulièrement l'examiner … Dans tous les cas, la Reine devra rester aliter jusqu'à la fin de sa grossesse si on veut espérer qu'elle et l'enfant survivent … Elle aura besoin d'être entourée. » Il leva les yeux en direction de Bowen. « Je peux assurer mes fonctions ne t'inquiète pas, ce n'est qu'une mauvaise nuit à passer. » Il récupéra les mots de son père et tendit le papier au Poing du Nord. « Ce n'est en aucun cas une attaque extérieure, mais on peut l'interpréter comme une attaque de l'intérieur. Visiblement Kevan a une nouvelle fois tenté de s'enfuir de Fort-Darion … Il a été blessé dans sa fuite et serait mort des suites de ses blessures … Ni Alysanne, ni Aymon ne m'ont contacté. C'est qu'ils n'ont rien. Je prendrai contact avec eux dans la nuit pour en savoir plus. »


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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyDim 29 Sep - 19:13

La douleur, la peur, s’exprimaient de différentes manières selon les personnes. Il y avait les silencieux, raides comme des piquets et qui attendaient, mâchoires contractées jusqu’à se fendiller les molaires et poings serrés à se faire éclater les jointures. Il y avait les fous, ceux qui perdaient toute conscience de qui ils étaient et où ils étaient pour se perdre en sanglots et imprécations, qui voyaient leur raison s’envoler pour n’être plus que des bêtes blessées, brisées. Il y avait les colériques, qui éclataient en imprécations volcaniques, eux aussi oublieux des conventions pour ne laisser que leur haine brutale s’exprimer, quitte à tout briser autour d’eux. Il y avait les calmes, qui semblaient presque incapable de réaction, comme sonnés, incapables de se rendre bien compte, et qui demandaient d’une voix atone, détachée, des précisions. Ceux-là avaient le plus de risque de devenir les solitaires, c’est-à-dire les âmes qui encaissaient les mauvaises nouvelles en public puis se laissaient aller, une fois seules, à leur deuil, à leur chagrin. Bowen avait été plusieurs de ses figures, et avaient observé à peu près toutes les réactions humaines aux aléas, qu’ils soient guerriers ou de la vie. Il avait vu des souffrances renfermées, pour ne pas avouer un amour interdit ou s’oublier devant d’autres hommes. Il avait observé des âmes perdues, promptes à chercher le réconfort dans des paroles douces, parfois dans des bras accueillants. Et parmi tous ces cas, il n’y avait rien de plus étrange, de plus intime, que les douleurs familiales. Durant plusieurs mois, il avait vu des hommes apprendre la mort d’enfants, à peine né ou au cours de la grossesse, d’épouses, de parents âgés et bien sûr d’amis sur le champ de bataille. Il n’avait pas été exempt de ces épisodes. La seule chose qu’il avait retenu, c’était que la souffrance finissait toujours par ressortir, et qu’il valait mieux y laisser libre cours quelques instants, plutôt que devenir une sorte d’animal constamment sur le qui-vive, obnubilé par une pensée sans cesse repoussée. Or, de toutes les peines, la peur pour une épouse à naître et un enfant était peut-être l’une des plus vivaces pour un homme, précisément parce qu’il n’y avait strictement rien à faire, hormis prier. On mourrait jeune : à quinze ans, les nordiens avaient souvent fait leurs premières armes, leurs premières chasses. A dix-huit, la plupart avaient déjà une épouse. A vingt, on commençait à voir les enfants venir. A trente, on était un père de famille respecté. A quarante, un vieillard. A cinquante, un cadavre, quand on arrivait à un âge aussi canonique. C’était vrai dans la noblesse, quoique atténué suivant les complexions, et tristement observable chez les petites gens, surtout ces dernières années. Les lignes familiales se brouillaient, à force de voir des veufs âgés se remarier pour assurer la pérennité de leurs familles, tandis que les aînés procréaient avant de mourir, ou mourraient avant de procréer encore plus souvent. Au milieu du devoir, il y a avait aussi une urgence qu’il ne fallait guère dissimuler, celle de maintenir un peuple en vie, des lignées millénaires en place. La sienne ne tenait que sur un bébé de quelques mois et un jeune frère. C’était peu. Celle de Jon, sur un cadet encore plus jeune et une épouse à peine sortie de l’enfance qui peinait donc à parvenir au terme de la délivrance.

Certes, les considérations politiques n’étaient pas exemptes de tels chagrins d’homme, parce que Jon avait besoin d’un enfant à tout prix, pour assurer sa position. Si c’était un garçon, ce serait le mieux, mais même une fille rassurerait les vassaux sur sa virilité et sur les bonnes dispositions de son étrangère d’épouse. Que l’enfant meure avant terme, et l’on s’inquiéterait de la fertilité future d’Eleanor, car de telles catastrophes n’étaient pas sans risques sur le corps d’une femme, de sa capacité à enfanter. Surtout, cela reviendrait à placer pour encore longtemps un frère comme héritier, et à devoir gérer les alliances et le royaume en tant que tel. Quitte à légitimer de plus en plus auprès du peuple un héritier qui, in fine, ne serait rien.

Néanmoins, à cet instant, l’homme était probablement plus présent que le Roi, et c’était précisément pour cela que Bowen l’avait enjoint à exprimer sa peine, pour que le Roi reprenne la préséance. Ce qui arriva, sous la forme d’un long cri de douleur, le loup revenant peut-être à son blason pour laisser libre court à sa douleur. Lui n’avait qu’à tenir bon, front contre front, être simplement une présence silencieuse, recueillant cet instant de vulnérabilité et l’enterrant donc à jamais dans les tréfonds de son esprit. Cela n’était jamais arrivé, évidemment. Il n’avait rien vu, rien entendu. Même sa femme ne devait savoir. Le Glover avait l’habitude des secrets. Le calme revenu, il se contenta donc encore d’écouter les explications de Jon, avant d’accepter la choppe que lui tendait le Roi, y trempa seulement ses lèvres néanmoins pour éviter d’avoir les oreilles bourdonnantes au petit matin, parce qu’il se voyait mal annuler sa revue des troupes. Fatigué ou pas, il faudrait paraître, point final. Assimilant l’ensemble des informations, le Sénéchal ne put cependant tenir sa langue plus longtemps lorsque le sujet Kevan Gardener arriva sur la table, le jeune homme laissant échapper un peu glorieux :

« Par les cornes du pire des cocus, le sale fils de … »

Le reste se perdit dans sa barbe. Certes, le Glover jurait rarement, mais entendre que cette espèce de paltoquet prétentieux avait une nouvelle fois essayé de déserter le mettait dans une rage folle. Comme si leurs ennemis avaient besoin que les impériaux s’entretuent de l’intérieur ! Il aurait peut-être dû lui demander réparation pour l’avoir traité de si haut, durant le Collège Impérial, au moins, les choses auraient été vite réglées. Se calmant, l’homme ne put que siffler, sa voix suintant un mépris peu familier :

« On juge un homme à la manière dont il se comporte avec ses inférieurs. Je n’ai pas oublié quand j’ai été le seul à subir ses soufflets, parce que je n’avais pas de couronne sur la tête et qu’il était plus facile de m’accuser plutôt que d’encourir le courroux de l’Impératrice, alors que nous tenions le même discours.

Voir qu’il n’était définitivement qu’une ombre sans substance et bouffie de sa propre suffisance ne m’étonnera donc pas. Paix à son âme, et que les dieux le prennent en pitié.»


On avait entendu panégyrique plus doux. Mais Bowen avait toujours été franc, et n’avait pas caché son antipathie envers le bieffois depuis le Collège Impérial, qu’il avait jugé fat et plus en attaché à sa verge qu’à se couronne. Surtout, il n’avait cessé depuis plusieurs semaines de mettre en danger l’Empire, d’abord avec sa première désertion, dont sa sœur lui avait fait le récit. Or par ses actions, cet homme avait sapé la légitimité des grandes familles, et à terme, beaucoup ne manqueraient pas d’user d’un tel argument pour promouvoir des changements qui ne seyait pas au conservatisme nordien. L’un dans l’autre, vraiment, il ne trouvait aucune qualité à pleurer chez le décédé.

« Bien, dans l’attente d’autres informations, nous n’avons d’autres choix que de taire pour l’heure ces informations. Puis nous devrons assurer nos hommes de la force de l’Empire, et de notre détermination intacte.

Quant à la Reine, par précaution, je recommande que sa sécurité soit renforcée, et qu’un système de goûteurs soit mise en place. Sa vulnérabilité la place comme une cible idéale pour un empoisonnement si les causes sont naturelles. »


Plus doucement, il ajouta :

« Je pense qu’il vaudrait mieux la laisser seule avec le mestre pour le moment. Je ne suis pas certain, à la réflexion, que mon épouse serait d’un quelconque réconfort au milieu d’examens … intimes. La Reine doit avoir sa pudeur, et ce n’est pas parce qu’elles partagent un sexe qu’il n’y a pas des choses à garder pour soi, surtout avec une vassale. »

L’élan du cœur passé, Bowen essayait de conservait un jugement froid, et à la réflexion … non, ce n’était pas une si bonne idée.

« Elle pourra lui rendre visite demain, quand les choses seront stabilisées. »

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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyDim 6 Oct - 20:34

Jon avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds, et d'ailleurs c'était sans doute une explication supplémentaire de la dose de vin et de bière qu'il avait engloutis depuis le début de la soirée. La conversation qu'il avait eu avec la jeune lady Cordelia Nerbosc juste après l'accident de la reine avait déjà bien accentué son état de nerf plus sensible qu'à l'accoutumé. Quand le page était entré pour lui dire qu'il avait une missive importante qui était arrivé par corbeau depuis Fort-Darion, il avait été soulagé de penser qu'enfin il pourrait se défaire de la jeune femme avec qui la relation était des plus complexes et tendues. Mais alors qu'il venait de la congédier, et qu'il se posait juste à sa table de travail pour lire la nouvelle, il fallait bien avouer que celle-ci lui était resté en travers de la gorge. Combien de temps avait-il attendu avant de faire appeler Bowen ? Il ne s'en souvenait plus, il avait du mal à avoir l'esprit clair, lui qui pourtant avait toujours la volonté de ne jamais compromettre son intégrité pour pouvoir parrer le plus rapidement possible à toute situation. Mais là, le trop plein d'émotions l'avait conduit à abuser à son niveau de l'alcool, bien que ce n'était clairement rien par rapport aux autres nordiens. Il était perdu, pleinement perdu. Il avait besoin de Bowen à ses côtés, mais à cet instant, il ne savait pas si le plus important était d'avoir le Sénéchal du Nord à ses côtés ou au contraire, d'avoir son meilleur ami comme soutien essentiel dans l'épreuve qu'il traversait. Il avait traversé la porte, tentant une blague pour pouvoir détendre l'atmosphère sans réussir pour autant à arracher un sourire à son souverain. Jon n'était certes pas l'homme le plus expressif, mais aujourd'hui, il était visible de lire le plus grand désespoir dans son regard, dans ses traits, dans chacun des mouvements qu'il faisait. Alors le jeune souverain lui avait tout dit, de l'état de Eleanor, à la nouvelle tentative de trahison de la part de Kevan Gardener qui s'était soldé par la mort de celui-ci.

Jon savait parfaitement que Bowen avait raison, qu'il devait retrouver un esprit clair s'ils voulaient pouvoir discuter plus sereinement de toutes les décisions qui seraient essentielles de prendre dès ce soir. Alors il l'écouta, il ne voulait rien frapper, il ne voulait pas se laisser à ce point aller. Il posa néanmoins son front contre celui qui était devenu son frère de cœur et il hurla jusqu'à ce que ses poumons ne puissent plus porter sa voix. Il resta encore quelques instants à ne plus bouger, le temps de reprendre son souffle avant de reculer pour pouvoir lui faire face. Jon ne s'excuserait pas pour ce qu'il venait de se passer, il savait qu'il n'en avait pas besoin, et que son ami comprenait le mal qui était en train de le toucher. Il poussa un dernier long soupir avant de retourner s'asseoir, car il ne voulait pas que ses jambes viennent à le laisser tomber. Il se mit à rire légèrement en entendant Bowen juré, il était rare que l'homme se permette un tel langage. « Tu as le droit de t'exprimer librement … Je pense que nous le voyons tous de la même manière ... »  Jon le regarda attentivement alors qu'il exprimait ses pensées sur ce que Kevan avait pu montrer le peu de fois où ils s'étaient rencontrés. « Même contre un homme qui n'a pas hésité à te dénigrer tu penses encore au salut de son âme. Je me doute néanmoins qu'il soit possible de sauver quoique ce soit. De ce que j'ai eu vent depuis Fort-Darion, il n'a eu de cesse à continuer à aller à contre-courant du Collège Impérial, et à s'opposer à chacun des représentants des royaumes fédérés. Il ne me manquera en aucun cas, même s'il avait été plus intelligent il aurait sans doute nous soutenir dans la position que nous avons toujours affiché par rapport aux restes de nos alliés direct. Nous saurons trouver les mots pour rassurer les nôtres quant à la force de l'Empire. Sinon cela sera notre perte à tous ... »

Jon hocha doucement la tête à son égard. « Si tu ne m'en veux pas, je te prie de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la protection de la Reine et qu'elle ne vienne pas à subir en plus de tout cela un empoisonnement. Cela aurait forcément une issue tragique et je ne peux le concevoir en aucune façon. » Il secoua doucement la tête. « Je ne parlais pas de faire lever Maedelyn en pleine nuit pour qu'elle aille rejoindre séance tenante la reine. Je pensais en effet, à demain matin. Pour le moment, je n'ai autorisé auprès de Eléanor que la présence du Mestre tout au long de la nuit. Même Cordelia n'a pas été autorisé à être en sa présence. Je veux juste qu'elle se repose et qu'on puisse lui prodiguer les soins nécessaires. Je parlais juste qu'elle soit bien entourée, par les dames de la Cour du Nord. Là où moi je ne puis rien faire de plus ... »


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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyVen 15 Nov - 18:40

« Si nous avions été vêtus de robes légères et de décolletés fournis, peut-être que nos arguments auraient été jusqu’à son cerveau … ou à ce qui lui en tenait lieu. Ce ne sera pas le cas, et c’est une bien mauvaise affaire, car l’Usurpateur bieffois se voit légitimé dans sa prise de pouvoir … sans parler des rumeurs qui vont courir et effrayer l’alliance Ouest-Val.

Mais je ne souhaiterai pas les tourments que s’imaginent les sudiers avec leurs Sept Enfers à un mort. Nos dieux, au moins, savent accueillir tout le monde lors du retour à la terre, pour participer au cycle de ce monde. »


Il y avait à regretter, avec la mort de Gardener, et dans de nombreuses dimensions. Cependant, il était également trop tard, de toute manière, pour y remédier. Et malgré sa rancœur, Bowen estimait qu’il fallait laisser les morts à leur ultime repos. En un sens, il avait toujours trouvé étrange que les sudiers redoutent le trépas non pas par rapport à la souffrance, mais à ce qu’ils imaginaient comme tourments après. Cela lui paraissait définitivement abscons, et regrettable, parce que cela signifiait que les bonnes actions ne se faisaient que par la peur, et pas pour respecter les dieux et les règles de la vie, de la nature. Nul besoin de s’étonner, après, des ravages que faisait les septons auprès de leurs ouailles, à prêcher la damnation éternelle, et du fanatisme qui prenaient certains, armés de cette certitude que leur vie serait meilleure dans la mort, qu’ils seraient récompensés et échapperaient à d’abominables tortures. Enfin, pas tous, bien sûr, mais à accorder trop de pouvoirs à certains dans l’interprétation d’un dogme plutôt punitif, il y avait forcément des conséquences mortifères. L’une d’entre elles était la mise à feu et à sang de Westeros, et il ne doutait nullement qu’une fois le printemps venu, l’œuvre sanglante continuerait.

En attendant, il y avait plus urgent, comme la grossesse de la Reine, et les dispositions à prendre. Mentalement, Bowen commençait sa liste de recommandations, hochant la tête après avoir obtenu l’accord de son souverain. Il tiqua néanmoins en l’entendant dire qu’il ne pouvait rien faire de plus. Pardi, non ! Il s’imaginait dans la même position, et ne se voyait à aucun moment quitter le chevet de son épouse. Certes, il n’y avait pas le même passif entre Jon et Eleanor qu’entre lui et Maedalyn, pour diverses raisons. Néanmoins, l’affection n’entrait pas en ligne de compte, et il ne doutait nullement, au fond, que la jeune suzeraine du Nord serait heureuse de voir son mari prendre soin d’elle, car ses plaintes cachaient mal son désir presque désespéré de s’en faire aimer, au moins un peu. Et même si cela ne pouvait se faire, de l’attention réchaufferait sans doute son cœur esseulé au milieu d’un royaume méconnu, et qui n’était pas forcément tendre avec les étrangers, particulièrement ceux qui venaient d’une terre longtemps honnie. Il ne savait comment le dire, et préféra, dans un premier temps, se concentrer sur les mesures à prendre, ce qui l’amena à déclarer simplement :

« Il en sera fait selon votre ordre, mon Roi. »

Formel, comme toujours quand le Sénéchal, et non simplement le conseiller s’exprimait. A cet instant, il aurait pu choisir la fuite, saluer et partir pour organiser tout cela. Peut-être que l’année précédente, il l’aurait fait. Néanmoins, quelque chose le retint, peut-être la certitude qu’il pouvait dire le fond de sa pensée, ou simplement, sa prise d’assurance depuis plusieurs mois, qui faisait que l’effacé jeune homme se muait peu à peu en un guerrier aux opinions tranchées, et à la voix qui portait quand il le fallait. Ses mains se tordirent un instant, puis il finit par dire :

« Je pense au contraire … qu’il n’y a que toi qui puisse faire plus. Je sais que … enfin, c’est difficile, avec la Reine, et j’en comprends les raisons. Néanmoins … même si une présence féminine sera bénéfique, la délivrance de Maedalyn a été des plus délicates, et son récit ne sera guère de taille à la rassurer. Et ce n’est pas Lady Cornelia qui va y arriver non plus, puisqu’elle est pucelle. Et ta grand-mère, ma tante, est sans doute trop âgée pour être entendue.

Avoir son mari présent, en revanche … »


Soupirant, il ajouta, mal à l’aise :

« Vu son … affection à ton endroit, cela la rendra heureuse de te voir à son chevet longtemps, et parler à l’enfant. Je crois qu’elle a besoin, peut-être un peu maladivement, d’être rassurée sur sa place à tes côtés, et que cela lui fera du bien, d’avoir la sensation d’avoir ton entière attention, de se sentir protégée peut-être aussi. Les femmes aiment cela, je crois ?

Et ne laisse pas les matrones te dire que ce n’est pas ta place. C’est ton enfant qu’elle porte.

Tant que je serai à Winterfell, tu peux te décharger sur moi, ou même sur Walton, pour dégager du temps et être auprès de la Reine et du bébé. »


Par les Anciens Dieux, qu’il n’était pas doué, à ce jeu des conseils intimes. Pourquoi donc finissait-il à chaque fois par essayer maladroitement d’en donner ? Bref, il avait envie de disparaître six pieds sous terre, et regardait maintenant avec attention ses pieds, par crainte d’en avoir trop dit, ou d’avoir mal dit ou de s’être mêlé de ce qui ne le regardait absolument pas, et de ne pas avoir été suffisamment intelligent pour s’être fait comprendre. Finalement, un léger rire nerveux lui vint, et il conclut :

« Pardon … Je ne suis vraiment pas très habile, à ces choses intimes. Et je n’étais pas avec Maedalyn pour la délivrance, et cela m’affecte plus que … cela ne devrait. Je ne veux pas projeter mes regrets sur toi, surtout en une heure aussi grave. »

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MessageSujet: Re: Spring is coming [Tour VII - Terminé]   Spring is coming [Tour VII - Terminé] EmptyDim 17 Nov - 11:54

Jon savait parfaitement de quoi Bowen voulait parler. La réputation de Kevan Gardener, vis-à-vis des femmes, n'était plus à faire, et cela aurait sans doute pu passer s'il avait réussi à réfléchir avec son cerveau et non pas seulement dictés par ses désirs d'homme. Jon avait bien tenté de discuter avec lui, surtout que le Nord et le Bief se présentaient au Collège Impérial avec des idées assez similaires, qu'ils auraient pu défendre ensemble, plutôt que de voir ce petit roitelet s'opposer directement à lui et semblait alors lui reprocher tout ce qu'on venait à lui refuser à lui. La situation n'était pas la même, le père de Jon avait fondé l'Empire aux côté sa nouvelle épouse, et avait ainsi propulsé Jon sur le trône du Nord, même s'il avait signé la constitution, il se demandait parfois encore s'il avait eu de toute manière le choix de le faire ou non, puis qu’après tout, son père avait emmené le Nord avec lui, que celui-ci le veuille vraiment ou non. Torrhen Stark avait l'amour de son peuple, leur admiration et ils avaient naturellement suivis l’engouement de l'homme pour cette idéologie nouvelle qu'il défendait et voulait instaurer. Pour autant parfois, il se questionnait sincèrement, si lui en tant que roi, il aurait aimé ça pour son peuple. Cela ne servait à rien de repenser à tout ça, les choses étaient gravés dans le marbre maintenant et rien ne changerait à moins d'avoir l'envie de déclencher une guerre au sein de l'Empire, mais aussi au sein de leur famille.

Il y avait déjà assez de tensions chez les Stark avec Jeyne qui s'était dernièrement convertis, un choix que si Jon respectait, Torrhen détestait la simple idée et avait un temps parlé de se tenir prêt à partir en guerre. Il y avait déjà bien assez de guerres, bien assez de batailles et bien assez de morts pour avoir le désir de s'engager dans un nouveau front parce que sa sœur avait embrassé la religion de son époux, dans un royaume où elle était une étrangère, dans un royaume qui n'était peut-être pas des plus accueillants pour une femme du Nord. Tout comme ce n'était pas toujours simple pour une étrangère venant dans le Nord. Alors il était sans doute plus tolérant que son propre père. « La chose était encore toute fraîche, les conséquences apparaîtront dans les jours et les semaines à venir. Pour autant, cela laisse en effet tout le champ libre à Manfred Hightower … Nous n'avons plus d'alliés évident dans le Bief … Ce qui complique forcément les choses et l'avenir de la guerre sans aucun doute. »

Jon grimaça doucement quand Bowen vint à reprendre un ton bien plus protocolaire, avant de lever les yeux au ciel quand il entendit le reste de ses paroles concernant sa jeune épouse. Jon n'avait aucunement l'envie de se dédouaner de toute responsabilité, de laisser les femmes de la cour de Winterfell se presser au chevet de la future mère pour pouvoir la soutenir et que lui allait rester loin d'elle. A éviter de se confronter à ça, en s'assurant simplement qu'elle allait bien de temps en temps. Il se redressa, reprenant son attitude fermée, son visage sans expression, malgré le fait qu'il avait pu et que son esprit était un peu embrumé. C'était assez rare en compagnie de son ami, et peut-être que c'était l'alcool qui avait fait tout ça, mais il était à présent passablement énervé. « Tu penses que je serai capable de l'abandonner ? Que je ne suis pas en mesure de l'accompagner dans ce moment-là, si difficile à passer. Je n'ai jamais dit que je ne passerai pas du temps à ses côtés, j'ai passé toute la journée, avec elle. Je comptais retourner auprès d'elle, après notre entrevue … Elle est ma femme et elle porte mon enfant, je suis étonné que tu ne sembles pas croire que je suis sincère dans le soutien que je peux lui apporter. » Il soupira doucement. « En effet, je crois que les choses t'ont profondément touché. » Il se redressa, faisant quelques pas dans sa direction. « Veuillez m'excuser encore Sénéchal pour vous avoir réveillé et vous avoir éloigné de votre épouse. Je ne voudrais pas vous faire attendre plus longtemps. Saluez votre épouse pour moi. » Il inclina légèrement la tête devant lui avant de le contourner pour pouvoir quitter son bureau et retourner auprès de son épouse.


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