Sujet: Tour 7 – Les Pousses de Printemps - Année 1 - Mois 08 - Semaine 1 Jeu 13 Juin - 22:12 | |
| Les Pousses de Printemps Dorne Les armées se battaient depuis bientôt deux ans sans discontinuer, et si certaines contrées avaient troqué le soc contre l’épée, et les champs de bataille contre les labours, d’autres s’épanouissaient, ou comptaient les fruits de leurs efforts passés. Westeros reste terre d’agriculture. Les paysans s’échinent à sortir pitance de leur dur labeur, et plusieurs royaumes misèrent sur de nouveaux investissements, de nouvelles techniques. Même ceux qui avaient passé du temps à concevoir de nouveaux moyens de battre leurs ennemis s’étaient rendus à l’évidence que leur économie restait la colonne vertébrale de leur politique, expansionniste ou non. L’Empire fut paradoxalement le premier concerné, alors qu’il était un des états les plus jeunes. Les marchands et contrebandiers de la Néra faisaient depuis plusieurs années le trafic de semences inédites, que l’on disait venir d’Essos. Cette plante était grande, ses tiges robustes et développant quantité de grandes feuilles vertes. Elle buvait beaucoup en eau, et était particulièrement adaptée à la culture en zones alluviales. On parlait de maïs. De telles cultures pouvaient donner deux récoltes par an dans les plaines inondables de certains bassins d’Essos, et l’on en vantait la rentabilité tant en nourriture pour les hommes qu’en fourrage pour le bétail. Ce dernier détail attira l’attention de l’Empereur, autrement prêt à faire cesser cette contrebande de semailles. Au printemps, il devrait nourrir des dizaines de milliers d’hommes et plus encore de chevaux… On la testa à divers endroits durant l’été de l’an 0, alors que la région était traversée par des armées de tous bords. Lorsque la Néra, puis le Trident tout entier, basculèrent sous bannière impériale, fut alors décidé par décret de l’Empereur de planter, dès le dégel, des champs entiers de cette nouvelle culture. De hauts rendements étaient alors attendus, pour pouvoir contribuer à l’approvisionnement de plusieurs royaumes en guerre, de flottes et d’armées qui se battraient aux quatre coins du continent. Le Val avait quant à lui bénéficié de forts investissements. Son assise commerciale avait inondé les grandes maisons nobles de fonds qui ne servirent pas qu’à garnir les matelas, ou à être mis de côté pour plus tard. La Maison Vanbois acheta à prix d’or quantité de matériel et fournit au peuple de Chênes-En-Fer de quoi remplacer les vieux socs et tous les outils dépassés. Le peuple se munit des premières batteuses en bois, et permit un rendement exceptionnel tant sur les céréales que sur les maraîchages. Les greniers furent remplis plus qu’à ras bord, et les denrées excédentaires purent donc partir dans le circuit commercial. De nombreux marchands du fief Vanbois firent ainsi fortune auprès d’armateurs qui expédièrent ces cargaisons dans des pays endeuillés par la guerre, comme l’était Dorne. La Principauté elle-même, ravagée par la guerre et les épidémies, n’était pas en reste. A peine les territoires occupés par le Bief étaient rendus que les maisons en exil à Lancehélion retrouvaient leurs pénates, et s’attelaient à la reconstruction. La Torrentine à l’ouest, était annexée en amont par les Bieffois mais l’aval, toujours tenu par les Dayne, était en effervescence. Les armées bieffoises et croisées, les troupes des armées de renfort de Dorne, les civils prenant le chemin de l’exode… Autant de nuées qui avaient pillé chaque ressource, chaque vigne et chaque verger entre les Montagnes Rouges et la Mer. Les Dayne n’étaient pas restés inactifs. La ville était brisée, son port endommagé et semé de navires sabordés… Il fallait redonner un peu d’éclat à ce joyau du sud du continent. Le peuple de la ville, privé de ses orangeraies qui avaient donné couvert et bois de caillebotis aux assiégeants, récupéra tout ce qu’il pouvait dans les alentours. De la vigne de la rive est du fleuve fut replantée partout le long du fleuve, sur les coteaux nord-ouest de la ville notamment. En quelques semaines, des arpents entiers avaient été réaménagés. Un nouveau circuit de collecte d’eau de pluie avait été installé, relié au système d’irrigation par shadouf, et d’autres vallons furent plantés d’oliveraies, de maraîchages de légumes du soleil. Le peuple allait passer un rude hiver, sans toit pour beaucoup à cause des bombardements de rocs durant le siège. Mais pour le printemps, les cultures seraient prêtes. Cela prendrait encore des semaines, sinon des mois, mais par ce formidable effort collectif, les anciens réfugiés parvinrent à réaménager beaucoup d’espaces autour de la ville. Les Dayne qui avaient survécu à cette guerre étaient avisés ; ils firent également planter des épices, sur les deux rives du golfe. La nourriture serait assurée, mais pas sans se ménager en parallèle une source de revenus commerciaux… C’est que ça coûte cher, de rebâtir une ville. |
| Le Cyvosse Chaos is a ladder. Many who try to climb it fail, and never get to try again. Messages : 23755 Membre du mois : 5359 Maison : Je ne sers aucune maison Célébrité : Aucun
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