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 Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyDim 28 Avr - 19:13

Ces derniers temps, c'était plus fort qu'elle. Plus fort que le contrôle qu'elle avait de ses propres pensées, de sa propre psyché. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser, encore et encore, à ce qui était survenu alors même que Jeyne venait de se convertir et que Martyn venait d'être baptisé. C'était comme si ... Comme si Megara revivait en boucles les tragiques évènements, des évènements qu'elle refusait pourtant de percevoir comme étant funestes. Elle voulait tant et tant rejeter au loin l'idée que tout ceci pourrait bien signer le trépas de son père. Il était encore jeune, Loren Lannister. Et il ne méritait point de périr ainsi, alors même que ... Alors même qu'il n'avait offensé personne, n'est-ce pas ? Elle savait qu'il n'avait pas les mains blanches, bien sûr, car lorsque l'on est monarque, il arrive sans doute parfois que l'on doive faire des choix colossaux, qui engendraient la mort. Et puis, tout le monde l'oubliait, mais il avait guerroyé, en son temps, à une époque où il était pourtant encore si jeune et où il venait d'accéder au trône suite au trépas de son propre père. Il avait sûrement tué des hommes, à cet instant là, des soldats originaires du Bief. Megara ne lui avait jamais posé la question, et il n'avait jamais vraiment évoqué la chose avec elle, ce qui ne l'offensait nullement : elle savait ne point avoir de passion débordante pour la mort et la guerre, tout comme elle n'était en rien attirée par ce genre de sujet là. Née au temps de la paix, si cela ne tenait qu'à elle, il en serait éternellement ainsi. Mais, oui, sans doute son père avait-il tué. Cependant, elle se disait que, depuis tant d'années, la rancœur des familles de ses victimes avait sûrement dû s'apaiser, d'autant plus qu'il s'agissait alors d'un temps de guerre. Une guerre lancée par le Bief, après tout. Et qui avait couté la vie à deux rois. Et puis, le Bief était censé avoir fait la paix avec tout ceci, même si Megara ne pouvait s'empêcher de ne pas faire confiance au nouveau roi bieffois, en la personne de Manfred Hightower. Elle l'avait rencontré, alors qu'il avait été convié à son union matrimoniale, et les présents qu'il lui avait offerts lui faisaient encore froid dans le dos ...

Si cela ne tenait qu'à elle ... Si cela ne tenait qu'à elle, elle ne savait même pas ce qu'elle ferait. Car elle était perdue, grandement esseulée, sans doute aussi. Trop de malheurs survenaient précipitamment, comme si les Dieux leur faisaient payer leurs nouvelles joies. Comme s'il s'agissait d'une balance qui devait sans cesse être équilibrée, alors que ... Après tout, sans vouloir du mal à qui que ce soit, le couple impérial autoproclamé n'avait-il pas accueilli des jumeaux, sans que cela ne leur coute la vie d'un proche ? Et si chacun devait payer d'une vie une nouvelle naissance parmi les siens, l'exigence divine serait un lourd fardeau et représentait une dette colossale de laquelle il fallait s'acquitter. Megara voulait tant s'enfermer dans ses appartements, comme elle l'avait fait à la mort de Nymeria, et comme elle l'avait également quelque peu fait lorsque Gareth, Jeyne et Loren étaient au loin. Mais elle craignait tant qu'en agissant ainsi, elle se prive de passer du temps avec son père, si jamais celui-ci ne devait pas se remettre de sa blessure. Tout comme elle se refusait à d'ores et déjà inculquer le mauvais exemple à ses fils. On avait beau lui dire qu'ils n'étaient pas encore en âge de comprendre quoi que ce soit à la situation, elle, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'ils percevaient très bien les émotions, et qu'elle devait tout de même leur montrer un visage fort et fier. Mais tout ceci lui coûtait terriblement, et ce même si elle n'était pas seule, que Lyman et Jeyne, eux aussi, traversaient une phase compliquée. Sans parler de sa mère, qu'elle n'avait jamais vu arborer un tel masque ... Et puis, il y avait Gareth. Avoir des jumeaux était harassant, et requérait deux fois plus d'effort, deux fois plus de temps. Heureusement qu'il était là, alors, car sans lui ... La situation en elle-même était compliquée, alors, avec la survie vacillante de Loren, tout se complexifiait encore plus. Mais elle faisait de nombreux efforts, Megara. Elle se forçait encore plus de jouer le jeu de la Princesse forte et résistante, en public. Il lui fallait donner le change, bien que certains comprenaient parfaitement qu'en tant que jeune mère de jumeaux, les choses n'étaient pas faciles pour elle, et que, sans doute, personne ne se leurrait sur la difficulté pour elle de devoir vivre avec ce qui était survenu à son père.

Mais il était de son devoir de Princesse autant que de Mère de ne pas ployer, de ne pas se laisser aller. De résister, et de continuer à avancer. Tybalt et Cadwyn grandissaient de jour en jour, et la jeune femme ne pouvait donc pas stopper sa vie ni même la progression de celle-ci. Ils ne méritaient pas ça. Ils avaient besoin d'elle, et elle se refusait à les laisser entre les mains de trop nombreuses autres personnes qu'elle-même, son époux ou sa famille. Tout comme elle les amenait autant qu'elle le pouvait auprès de leur grand-père, persuadée que, peut-être, Loren les entendait babiller, qu'il sentait leur odeur et percevait leur présence à ses côtés. Elle avait besoin de se rassurer, besoin de se dire, aussi, que tant que son père continuait de respirer, et que son cœur continuait de battre, l'issu fatale n'était pas encore là. Cependant, elle qui s'était attendue à voir sa mère l'abreuver de conseils et la dissuader de certaines choses, et bien elle évoluait quelque peu seule, sur ce point là, car Jordane était bien différente de celle qu'elle était à l'accoutumée. Alors, sans doute Megara passait-elle plus de temps avec ses fils qu'elle ne le devrait, dans le sens où elle n'acceptait guère d'être éloignée d'eux trop longtemps. Même s'ils avaient chacun des nourrices attitrées, elle ne pouvait s'empêcher, la nuit, de parfois les allaiter. Personne ne lui en faisait trop la réflexion, sans doute parce qu'on comprenait que c'était tout de même important pour elle, et que, de toute façon, elle avait déjà montré ses crocs de lionne, à quelques reprises. Les tenir dans ses bras, les bercer, sentir leur odeur et leur peau, là, tout contre la sienne, c'était à chaque fois comme une bouffée d'air frais venant quelque peu déliter la constriction qui enserrait son cœur et ses poumons. Même quand ils dormaient, souvent, elle ne parvenait pas à s'arracher à leur contemplation, les trouvant déjà si beaux et si forts, eux qui tenaient fortement son doigt dans le creux de leur paume, quand ils en avaient décidé ainsi. Ce qui aidait aussi grandement, c'était qu'on leur avait alloué une pièce supplémentaire, à Gareth et à elle, attenante à leurs appartements, pour que les jumeaux puissent y dormir. Le plus souvent, les deux époux laissaient la porte entrouverte, pour pouvoir les entendre. Mais durant la journée, cela leur permettait aussi de vaquer à leurs occupations, dans leurs appartements, sans craindre d'immédiatement réveiller leur fils. Même si Megara passait beaucoup de temps dans la chambre de ses fils, à lire, tricoter ou peindre, comme elle le faisait présentement, non sans balancer distraitement d'une main le grand berceau dans lequel elle avait couché les jumeaux, occupée à lire et à leur chanter en même temps une berceuse.

    ❧ Gente Mère, ô fontaine de miséricorde, préserve nos fils de la guerre, nous t'en conjurons. Suspends les épées et suspens les flèches, permets qu'ils connaissent un jour meilleur. ❧ Le rythme était doux et lent, et si Megara ne se vantait pas de ses talents de chanteuse, elle savait sa voix suffisamment mélodieuse pour ne pas récolter un concert de cris et de protestations de la part de ses enfants. Ce qui ne l'empêchait pas de se dire que, sans doute, comme durant leur enfance lorsqu'ils recevaient une instruction musicale de la part de leur précepteur, ils auraient fait un bien meilleur ensemble si Lyman avait été là, à côté d'elle, à jouer de la harpe. Là où Nymeria aurait pu marquer le rythme avec son petit tambourin, pendant que Megara chantait. ❧ Gente Mère, ô force des femmes, soutiens nos filles dans ce combat. Daigne apaiser la rager et calmer la furie, enseigne-nous les voies de la bonté. ❧


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyDim 12 Mai - 13:44

Depuis que tout cela est arrivé, les journées se succèdent sans se ressembler. Et pourtant, j’ai parfois le sentiment que tout s’emmêle au point que je suis incapable de savoir ce que j’ai pu faire ou dire tant mes pensées sont embrouillées. Pourtant, tout le monde semble vouloir prêter main forte pour donner des informations, pour trouver le coupable. Comme si tous étaient innocents. J’ai du mal à le croire, j’avoue. Et pourtant, les indices semblent leur donner raison d’une certaine façon. Mais je continue pourtant. A interroger les gens, à réfléchir aux différentes pistes, à essayer de trouver la meilleure façon de réagir alors que les Lannister semblent, de leur côté, comme paralysés par ce qui est arrivé. Si Jordane a toujours semblé être le Roc de l’Ouest, en vérité, il semblerait que le poids de Loren soit bien plus important qu’on aurait pu le croire.

Et si mes journées sont plus que remplies, j’essaie d’être présent autant que possible pour Megara. Dont l’amour filial pour son père n’est plus à prouver depuis longtemps. Comme d’habitude, elle essaie d’être forte, de se retrancher derrière son masque de Princesse pour tenir bon, pour montrer à la face du monde que les Lannister sont peut-être touchés mais qu’ils restent dignes et qu’ils ne tomberont pas. Je l’admire pour cela, en plus du reste. Encore plus en sachant à quel point elle en souffre. Et j’essaie, à chaque fois, lorsque je passe la porte de nos appartements, de ne me focaliser que sur elle et les jumeaux. C’est parfois difficile de faire la part des choses mais je m’y efforce autant que possible, quand bien même les cauchemars ont décidé de nouveau de hanter mes nuits. Mais j’évite d’en parler à Meg, elle a déjà bien assez à gérer de son côté après tout. Et sa présence me rassure. Tout comme celle des petits, que je vais voir bien trop souvent au milieu de la nuit pour qu’elle ne l’ait pas remarqué. D’autant qu’elle fait de même de son côté. Je me demande parfois si je suis à la hauteur pour la soutenir, si je suis vraiment l’époux dont elle a besoin mais, là encore, je n’ose pas vraiment l’interroger. C’est différent de ce qui est arrivé à Nymeria. Son père est toujours en vie, il y a encore cette lueur d’espoir de le voir s’en sortir. Il n’est pas question de deuil. Pas encore en tout cas. Et je continue d’espérer que ce ne sera pas le cas, que Lyman n’aura pas à porter cette couronne trop vite. Trop de choses changeraient brusquement.

J’ai un soupir alors que j’essaie d’ordonner tant bien que mal mes pensées, réalisant au moment où j’entre dans nos appartements que mes pas m’ont porté là sans que j’en ai conscience. Le besoin de la voir. De les voir tous les trois. J’entre sans un mot, m’arrêtant au milieu de notre chambre alors que j’entends sa douce voix chantonner pour les garçons. J’hésite un instant à faire demi-tour, à les laisser dans cette petite bulle de sérénité. Comme si j’étais un étranger dans mes propres appartements, avec ma propre famille. Je ne sais pas vraiment pourquoi cette pensée me traverse l’esprit. Et je secoue la tête pour la chasser tant bien que mal avant d’entrer en silence dans la pièce, alors qu’elle continue de chanter pour Tybalt et Cadwyn qui eux, dorment profondément.

Je devrais probablement repartir en vérité. Après avoir profité de ce tableau presque idyllique. Juste ce qu’il faut pour me rappeler ce qui est important. Mais je n’en ai pas la moindre envie. J’ai juste envie de grappiller quelques moments hors du temps, loin de tout ce qui peut nous tracasser. Alors je m’avance sans un mot, faisant juste ce qu’il faut de bruit pour qu’elle remarque ma présence avant que je ne finisse par m’agenouiller près d’elle, posant ma tête sur sa cuisse alors que ma main effleure son genou. Et je reste longtemps sans bouger, écoutant la fin de la berceuse avant de souffler, dans un murmure. « Je ne voulais pas t’interrompre ou te déranger. Mais j’avais besoin de vous voir. » Surtout elle en vérité. L’effet apaisant qu’elle a sur moi ces derniers temps m’étonne, sans que j’arrive à savoir si je dois lui en parler ou en pas. En attendant, je me relève un peu pour effleurer ses lèvres des miennes. « C’était une très belle chanson. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent à continuer de dormir mais je peux t’avoir rien qu’à moi quelques instants, je ne vais pas m’en plaindre. » Mes doigts glissent sur sa joue avant que je reprenne, toujours dans un murmure. « Comment te sens-tu ma dame ? »

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 23 Mai - 23:22

Il n'y avait pas de manuel pour être la plus parfaite des mères. Cela n'existait pas. Bien que certains ouvrages se voulaient prodiguer certains conseils. Cependant, Megara avait beau avoir parcouru plusieurs d'entre eux, elle n'en avait retenu qu'un petit goût aigre et quelque peu acide. En effet, elle n'y avait trouvé que des banalités, ou des choses quelque peu ubuesques, le tout s'expliquant très probablement par le simple fait que tout ceci émanait d'hommes. Alors, certes, il faut être deux pour concevoir un enfant, mais jusqu'à preuve du contraire, seules les femmes peuvent être enceintes, et donc, seules elles peuvent réellement comprendre et témoigner de ce que l'on ressent lorsque l'on porte la vie et lorsqu'on donne le jour à un enfant. Sans parler de cette dose de machisme et de misogynie qu'elle n'appréciait que peu, et qui semblait vouloir apprendre aux femmes qu'elles ne devaient absolument pas compter sur leurs époux, que ce n'était pas à eux de faire quoi que ce soit pour leurs enfants, et qu'elles devaient apprendre à obéir aux règles et à laisser leurs fils guerroyer si cela leur chantait. Tout en s'astreignant à bien apprendre à leurs propres filles à devenir de parfaites futures épouses, dociles et obéissantes, soumises et discrètes. Certes, dans sa fratrie, Megara ne possédait pas forcément le caractère le plus fort, mais elle estimait tout de même qu'elle avait des qualités, en plus de posséder un certain égo et un amour-propre dont elle n'avait probablement pas à rougir. Fort heureusement, elle avait été suffisamment vive pour refermer ces fameux ouvrages et s'en remettre à son instinct autant qu'aux conseils qu'elle recevait et sélectionnait ardemment, n'acceptant très probablement de ne réellement écouter que les femmes de son propre entourage, y compris ses plus anciennes servantes, celles-là même dont elle connaissait parfois même les enfants. Une façon comme une autre de pouvoir observer le résultat de l'éducation qu'elles avaient prodigué. Et au milieu de tout ceci, il y avait aussi Gareth.

Gareth, elle ne pouvait point le laisser sur la touche, tout comme elle ne pouvait nullement se plaindre de son attitude. Il aurait sans doute eu matière à quelque peu lui faire la leçon, ces derniers temps, ou plutôt à vouloir la faire retrouver un peu plus le sens commun des réalités, parce que la situation actuelle et environnante ne la poussaient pas forcément à être celle qu'elle devrait être. Mais il comprenait. Il comprenait la situation, et il comprenait dans quel état cela pouvait la plonger. Et Megara, elle, avait conscience qu'elle devait garder le cap. Qu'elle ne pouvait se laisser abattre ni même se laisser dériver. Même si, parfois, de telles vérités venaient se rappeler à ses bons souvenirs au sein de songes flirtant allégrement entre les rêves doux-amer et les très mauvais cauchemars. Surtout quand sa cadette lui apparaissait et qu'elle se disait quelque peu mécontente de voir Megara laisser les courtisans être libres de comploter derrière son dos sans se montrer suffisamment pour leur rappeler qu'elle était lionne, et qu'il ne fallait tout de même pas pousser grand-mère dans les orties. Cela la faisait sourire, quand elle y repensait, mais, à chaque fois, l'instant d'après, elle sentait son cœur se serrer, autant parce qu'elle ne pouvait que constater que tout ceci n'avait été qu'un fantasme de son esprit, reconstitué à partir de bribes de souvenirs, que parce que Nymeria était morte, et que cela lui revenait en pleine figure. Elle n'omettait rien, certes, mais, d'une certaine façon, c'était comme si, tout de même, durant une fraction de seconde, elle avait oublié. Alors, peut-être y allait-elle en tâtonnant quelque peu. Peut-être ne s'y prenait-elle pas aussi bien qu'elle l'aurait dû, ou de la façon la plus adaptée à son rang. Cela provoquait en elle quelques sentiments bien étranges, comme ces fois où elle se sentait presque hors la loi en se relevant la nuit pour donner le sein à l'un de ses fils. Quoi qu'il en était, elle essayait de ne pas forcer les choses, de ne pas aller dans des directions lui paraissant trop étrangères ou ne coïncidant pas suffisamment avec celle qu'elle était, foncièrement. Elle ne s'embarrassait donc pas toujours à faire dans l'élaboration extrême, comme pour le choix des berceuses qu'elle pouvait bien décider de chanter à ses fils. Et elle ne se sentait pas réellement honteuse d'être prise sur le fait. D'autant plus qu'en regardant les choses en face, elle ne voyait aucune raison qui pourrait bien pousser Gareth, qui venait de la rejoindre, à la sermonner. Elle établissait simplement chaque jour un peu plus un lien fort et privilégié avec ses fils. Ce qui la poussait également à ne point s'interrompre sous prétexte que son mari s'approchait d'elle jusqu'à s'agenouiller devant elle, bien qu'elle ne manqua pas de tourner son regard en sa direction, un instant, pour lui signifier qu'elle avait bien noté son arrivée, et qu'elle ne le snobait point. Le tout en ne se privant pas, comme il l'en enjoignait, d'aller jusqu'au bout de sa mélopée avant de lui adresser la parole.
    ❧ Tant que mon public ne s'élargit pas trop, et que je bénéficie de son indulgence, je n'ai rien à y redire ... ❧ Instinctivement, elle passe l'une de ses mains dans la tignasse de son époux, avant grande affection. Un geste qui ne lui était en rien nouveau, mais qu'elle avait tendance à reproduire bien plus fréquemment depuis la naissance des jumeaux. Elle trouvait que cela l'apaisait, égoïstement. ❧ Tu as bien fais. Je ne veux pas être médisante, mais nos fils n'ont pas encore grande conversation, surtout présentement, alors qu'ils dorment. Et l'on pourrait probablement comptabiliser leurs babillements, mais ceux-ci ne doivent cependant avoir de sens que pour eux. Ils pourraient conspirer de leurs futures bêtises que je n'en saurais rien ... ❧ Un doux quoi que pâle sourire prit place sur ses lèvres, alors qu'elle observe tendrement son époux, toujours subjuguée par le fait d'avoir eu tant de chance d'être mariée par son frère à un homme tel que lui, doux, compréhensif, aimant, et à la fois piquant et mauvais garnement. ❧ Techniquement, il s'agit d'une prière à la Mère, mais je me suis dis qu'elle ne m'en voudrait pas trop de lui donner quelque consistance plus mélodieuse et mélodique. ❧ Elle sent sa main se poser sur l'une de ses joues, avant que ses doigts n'y glissent, comme un effleurement mettant en éveil tous ses sens, ce qui ne lui permet pas de pouvoir contrôler ce plus large sourire qui s'épanouit sur ses lèvres, et ce rosissement qui se saisit de ses joues. ❧ Il est vrai qu'ils sont au centre de mes préoccupations et de mes journées, mais cela ne signifie en rien que j'oublie qui est mon époux, et surtout, qui a fait de moi une mère si comblée. ❧ Finalement, le sérieux la gagna quelque peu. Il était inutile de chercher à mentir à Gareth, pas plus qu'il était pertinent de tenter de le duper en amoindrissant et en atténuant la vérité. Alors, posant son livre sur ses genoux, elle prit une grande respiration, avant de plonger son regard dans celui de son mari. ❧ Aujourd'hui est une bonne journée. Je crois que je suis parvenue à ne point trop me réveiller cette nuit. Je crois qu'hier, je me suis endormie en pleine après-midi alors que je lisais un conte aux enfants. Ils n'y ont bien sûr vu que du feu, mais je ne manque pas de croire que cela aurait tout autant pu t'amuser que te préoccuper si tu étais arrivé à cet instant là ... D'ailleurs, je ne peux que te remercier une nouvelle fois pour ce présent : le livre est magnifique, tant par son contenu que son esthétique. J'espère seulement que tu ne t'es pas ruiné pour moi ... ❧ Elle avait envie de l'embrasser, comme elle l'avait fait lorsqu'elle l'avait remercié, la première fois, mais la position ne s'y prêtait pas trop, au risque de faire glisser son actuel livre de sur ses genoux, alors, cela ne serait sans doute que partie remise.


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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyLun 17 Juin - 10:59

Je me demande à quel moment elle est devenue aussi importante. A quel moment mon équilibre et mon bien-être se sont mis à dépendre d’elle, de notre relation et des instants que je peux arriver à passer avec elle. Difficile à dire. Je sais que l’arrivée des jumeaux a beaucoup penché dans la balance mais, à la réflexion, c’est un sentiment qui a commencé à prendre vie bien avant. A mon retour du Conflans peut-être. En tout cas, la retrouver à ce moment-là m’a assuré des sentiments qui commençaient à se former dans mon cœur et mon esprit.

Et même maintenant, alors que les évènements se succèdent, je continue d’avoir plus que jamais besoin de sa présence. Savoir qu’elle est là, avec les petits, me donne la force, l’envie de continuer, d’essayer de trouver des réponses, quand bien même j’ai le sentiment d’être devant un sac de nœuds impossible à défaire.

Alors, forcément, m’installer à ses pieds et l’écouter chantonner pour nos enfants me parait naturel, apaisant. Je ne cherche pas à l’interrompre et, si elle remarque ma présence, elle continue comme si de rien était. Je l’écoute avec un sourire, m’autorisant même à fermer les yeux quelques instants avant de finir par prendre la parole. Et j’ai un rire silencieux à sa réponse, mon regard rivé sur elle. « Il saura toujours se montrer indulgent. Parce que tu apaises chacun des membres de ton auditoire ma dame. Quant à l’élargir, nous pourrons attendre un peu oui. Sinon je ne pourrais plus du tout profiter de mon épouse et je ne suis pas sûr de l’apprécier vraiment à terme. » J’inspire longuement quand elle passe une main dans mes cheveux, profitant de ce contact affectueux, intime même, qu’elle n’a que lorsque nous sommes seuls. « Nos fils auront une grande conversation quand le temps sera venu. Profite que, pour l’heure, ils se contentent de babiller. S’ils sont aussi bavards que moi, tu n’en pourras bientôt plus. » J’ai un sourire amusé à cette pensée, qui se fait plus large au reste de ses propos. « Et il est fort possible qu’ils conspirent déjà en effet. Mais je suis sûr que tu auras une longueur d’avance sur eux. »

Je l’écoute avec attention quand elle me parle de la chanson, laissant filer un silence à ses propos. « C’est une jolie chanson. Jamais je n’aurais pensé que c’était une prière de base par contre. » Il faut dire que je n’ai jamais été très au fait de la religion, Meg le sait bien. Et ne m’en tient pas trop rigueur tant que je sais me tenir dans les moments importants. « Et je pense que les dieux pourraient difficilement t’en vouloir de la rendre aussi mélodieuse. » Je la fixe longuement, comme pour m’assurer qu’elle va bien, autant que possible en tout cas au vu des circonstances. Et quand elle reprend la parole, j’ai un sourire avant de souffler, me faisant un brin plus sérieux. « Il faut aussi que tu penses à toi ma dame. Bon, à moi aussi, je ne vais pas me plaindre de tes attentions, bien au contraire, mais il faut aussi que tu prennes du temps pour toi. Tu me promets d’essayer un peu ? Les jumeaux ne t’en tiendront pas ombrage. » Et je retiens un soupir quand elle reprend, mon regard ancré dans le sien alors que ma main glisse pour se poser sur la sienne. « Tu as mieux dormi que d’ordinaire oui, je te le confirme. Tu as très peu bougé dans ton sommeil et il a suffi que tu te blottisses contre moi pour que tu te calmes directement. » Comme bien souvent d’ailleurs, ma présence suffit à l’apaiser la plupart du temps. Et c’est tant mieux, je ne suis pas sûr que je pourrais gérer si cela ne suffisait pas. « J’avoue que cela m’aurait plus préoccupé qu’amusé, ne nous leurrons pas. Tu ne dors toujours pas assez donc. » Je grimace, continuant de la fixer longuement avant de baisser les yeux sur l’ouvrage. « Je suis heureux qu’il te plaise. Mais si c’est pour que tu t’endormes dessus, je vais devoir le confisquer. » J’attrape d’ailleurs le livre, sans préciser qu’en effet, il a coûté une petite fortune. Avant de le reposer au sol délicatement et d’attraper les deux mains de Meg. « Viens avec moi. Ils dorment tous les deux et un peu d’air me fera du bien. Ils ne verront même pas que nous sommes partis et nous pourrons discuter sans crainte de les réveiller. Allons nous installer sur le balcon de la chambre. » Je ne lui laisse pas vraiment le choix, gardant ses mains entre les miennes alors que j’esquisse un sourire à son attention, non sans l’embrasser sur le front avec douceur quand elle se lève. Dire que je m’inquiète pour elle et sa santé est un doux euphémisme. Qu’elle tombe malade, ou pire encore, serait quelque chose que je ne pourrais pas supporter et encore moins gérer. Pas elle.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyDim 30 Juin - 22:53

Fort heureusement pour elle, Megara était née Princesse. Dès lors, elle avait relativement été épargnée par les avis de tout un chacun, ou plutôt les gens ne s'étaient-ils pas permis de sans cesse lui donner leur avis en estimant qu'elle en avait impérativement besoin ou qu'elle était trop jeune et inexpérimentée pour pouvoir dignement se faire sa propre opinion. Bien que certains courtisans ne s'étaient tout de même pas privés de lui prodiguer des conseils qu'ils pensaient pertinents et vitaux. Et depuis la naissance des jumeaux, on lui avait à plusieurs reprises indiqué que cela allait être deux fois plus épuisant, compliqué et chronophage, pour elle. Ce dont elle ne pouvait témoigné. Elle voulait se focaliser uniquement sur son propre ressenti, tout en acceptant celui de ses plus proches, leur faisant confiance, à eux, et ayant conscience qu'ils ne lui voulaient que du bien sans vouloir obtenir quoi que ce soit d'elle. Cependant, il y avait aussi ce grand paramètre qui entrait en jeu, celui qui englobait le fait qu'il avait s'agit là tout autant de sa première grossesse que de la première fois qu'elle était mère. Elle avait de suite eu des jumeaux, et ne pouvait donc effectuer aucune comparaison avec une grossesse qui n'aurait produit qu'un seul enfant. Et si sa mère avait eu trois enfants, cela n'avait jamais été qu'un à la fois, là où Jeyne, elle aussi enceinte dans une période très proche de la sienne, n'avait elle aussi eu qu'un seul enfant. Et puis ...

Et puis, elle ne voulait pas se faire un monde colossal de tout ceci, s'inquiéter plus que de raison et se protéger en évitant de tout vivre entièrement de peur de ne pas suffisamment se méfier et de ne pas être prête à réagir quand il le faudrait. Sans parler du contexte alentour, avec l'état de santé plus que préoccupant de son père, et le fait que, jusqu'à maintenant, à ce qu'elle en savait, les responsables couraient toujours. Sans parler du fait qu'elle n'était pas seule. Elle bénéficiait d'aide, et parfois même un peu trop à son goût. C'était plus fort qu'elle, mais en certaines occasions, elle avait la sensation qu'on ne la pensait pas suffisamment capable de tenir son rôle de mère. Pourtant, elle pensait ne pas trop mal se débrouiller. Preuve en était, aucun de ses fils n'était encore tombé malade, et bien qu'il fallait régulièrement les nourrir, ils ne se réveillaient pas en pleine nuit en hurlant à plein poumons pour des causes indéterminées. Et ce même si certains bien pensants lui assuraient que cela arriverait, qu'à un moment, ils commenceraient à faire leurs dents, et que tout lui semblerait alors bien moins idyllique. Elle ne voulait pas se soucier de tout ça, et se disait que si sa mère ne l'avait pas encore prévenue à ce sujet, c'était que chaque bébé devait être différent et que, donc, avec un peu de chance, Gareth et elle pourraient relativement bien être épargnés, non ? En attendant, elle parvenait à les apaiser et à les calmer sans difficultés énormes, lorsqu'elle se retrouvait dans une situation nécessitant qu'elle agisse de la sorte. Gareth non plus ne se débrouillait pas si mal ...
    ❧ Il est vrai que, sans vouloir me vanter, nos fils s'apaisent relativement vite quand ils commencent à pleurer et que je les berce en leur parlant. Mais tu n'es pas en reste non plus. ❧ Face à la suite des propos de son époux, elle ne peut que sourire, avec douceur. ❧ Je ne suis pas sure non plus de bien vouloir être trop entourée. Les garçons et toi me suffisez amplement. ❧ Et puis, elle pose une main sur son cœur, feignant quelque peu le drame et la tragédie. ❧ Mais comment vais-je survivre ? Voilà donc bel et bien la preuve que vous allez outrageusement profiter de votre supériorité numérique à mon encontre ... ❧ Elle en sourit, même si, au fond d'elle, elle se refuse à penser au fait que ses fils vont grandir, et donc irrémédiablement devoir un jour quitter l'âge de l'enfance et de l'innocence, en ce monde où la violence et les risques semblaient être à chaque détour, et encore plus dernièrement. ❧ Père avait toujours promis à Mère que, quand Nymeria serait plus âgée, il lui expliquerait certaines choses, mais je crois que cette conversation n'a soit jamais eu lieu, sans jamais eu des retombées efficaces ! ❧ Pendant quelques secondes, la nostalgie voila quelque peu son regard, et son sourire se teinta d'une certaine tristesse.
Megara était très croyante, encore plus, sans doute, depuis que les Dieux l'avaient mise à l'épreuve en lui infligeant cette tare qui l'éprouvait grandement, malgré sa bonne volonté et son ardente envie que tout ceci cesse. Elle priait chaque jour, et dernièrement, elle constatait que la liste de ceux et celles pour lesquels elle formulait des requêtes en direction des Dieux ne cessait de s'allonger. Bien évidemment, Gareth était au nombre de ceux-là, car elle le savait, mais il faisait partie intégrante de sa vie, et pas seulement parce qu'il était son époux et le père de ses enfants. Il valait plus que ça, et ne résumait pas non plus à ces deux rôles là. Il était important. Très important. Sans doute pour l'Ouest encore plus que pour elle, sur le papier. Dans les faits, sans doute le rapport de force variait-il quelque peu, car il fallait alors prendre en compte le paramètre émotionnel et sentimental. Alors, elle prenait très à cœur sa sollicitude, et se sentait touchée par son attention, mais ... Mais depuis toujours, on lui avait enseigné l'empathie, une qualité naturelle qu'elle possédait déjà par nature, non sans, alors, qu'on lui dise qu'elle pouvait dès lors tout à fait en forcer le trait. Il était de fait compliqué pour elle de faire preuve d'un égoïsme et d'un narcissisme exacerbés, du moins, de son point de vue.
    ❧ S'il ne s'agit que d'essayer, alors, je peux bien te le promettre. Comprends cependant que ... Que les garçons sont plus importants que moi, et tu es plus que juste leur père et mon époux. J'ai parfaitement conscience que notre famille n'est que l'envers du décor, et que la scène publique de l'Ouest est ... Je te promets de prendre un peu de temps pour moi. ... Si j'y pense. ❧ Une certaine légère lueur mutine illumina un temps son regard, alors qu'elle s'efforçait de dissimuler au mieux ce petit sourire en coin. Tout dramatiser n'était pas dans ses habitudes, et la situation actuelle ne s'y prêtait guère, car tout était déjà si compliqué et si tendu ... Et cela déteignait même sur son sommeil, ce qui, visiblement, ne convenait que très peu à Gareth, ce que Megara pouvait comprendre. ❧ Les journées me paraissent à la fois si longues et si brèves ... Le temps s'écoule lentement dès lors qu'il s'agit de voir ce qui me préoccupe disparaître du paysage, et dans la même journée, j'ai la sensation que les minutes s’égrènent à toute vitesse dès qu'il s'agit d'être avec les jumeaux ... Et la nuit, je me sens si impuissante, alors que mon esprit n'a de cesse de cogiter, jusque dans mes rêves. D'une certaine façon, tes bras m'apparaissent tout à la fois un refuge et une forteresse des plus sûrs. ❧
Un instant, en évoquant cet ouvrage qu'il lui a offert, elle ne peut s'empêcher de sentir émue et flattée, alors que, dans les faits, oui, sans doute ne s'agit-il que d'un livre, avec de multiples pages. Mais le contenu lui convient énormément, là où c'est surtout l'attention qui la rend toute émotionnelle. Un instant, aussi, elle veut protester, comme si, telle une enfant, elle craignait que Gareth ne lui confisque réellement l'ouvrage, et sans doute n'est-elle rassurée que lorsqu'elle le voit poser l'objet au sol, au lieu de s'en aller avec et de la laisser ici, seule. Enfin, non, bien évidemment, pas seule, puisque les jumeaux étaient toujours là, eux. Cependant, son cher époux ne semble pas décidé à ce que tous deux restent là, à observer confortablement leurs fils endormis. Et si elle le laisse la hisser debout sur ses deux jambes, elle ne peut s'empêcher de laisser traîner son regard en direction de Tybalt et Cadwyn, comme par peur qu'ils se volatilisent, ou ... Elle n'est pas réticente à la requête de Gareth, non, ce n'est pas ça, c'est juste que ... Que son instinct de mère frappe durement contre sa cage thoracique. Mais son époux est déterminé, et elle se voit mal lui refuser sa demande, d'autant plus qu'elle lui doit bien cela, non ? Mais ses pas sont mesurés et prudents, alors qu'elle le suit en direction du balcon, non sans glisser ses doigts dans ceux de Gareth, comme pour s'y accrocher et être assurée que rien ne pourra lui arriver.


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyLun 15 Juil - 14:09

Je ne devrais probablement pas m’inquiéter autant. Elle va bien compte tenu des circonstances. Et je ne devrais pas sentir mon cœur se serrer autant à chaque fois que je m’éloigne d’elle. Et pourtant, impossible de m’en empêcher. Mon prochain départ, s’il doit avoir lieux, risque d’être bien plus difficile à vivre que les précédents. Je ne sais pas si je dois en être heureux ou pas, si je dois juste me contenter d’accepter qu’elle fait partie intégrante de ma vie et que je n’aurais de cesse de me soucier d’elle, quoi qu’il arrive. Ou si je dois essayer d’être plus fort, de garder une certaine distance pour pouvoir la protéger au mieux. Parce que je ne suis plus du tout objectif la concernant, ne nous leurrons pas. Elle est bien trop précieuse, importante, que ce soit parce qu’elle est la mère de mes enfants, la princesse ou tout simplement la femme que j’aime. Difficile de faire le tri dans tout ça.

Et je retiens un soupir, m’efforçant de sourire à son attention alors qu’elle a enfin fini de chanter. Je n’ai pas envie de lui rajouter plus d’inquiétudes qu’elle n’en a déjà et j’ai  juste envie de profiter de ce moment qui n’est qu’à nous. Tout du moins je l’espère. « Serais-tu en train de dire que je suis trop bavard ma dame ? » J’ai parlé d’une voix douce, avec ce sourire malicieux qu’elle aime tant, alors que je l’observe avec attention, guettant la moindre inflexion de voix, le moindre mouvement qui pourrait me laisser croire qu’elle ne va pas si bien que ça. « Je ne dis quand même pas qu’une petite Meg ne serait pas la bienvenue dans quelques temps. J’aimerais beaucoup même. » Et je tousse un rire au reste. « Il faut bien qu’on joue sur la supériorité numérique, c’est tout ce que nous aurons face à toi. » Mon sourire se fane un peu au reste de nos échanges mais je hoche la tête, non sans jeter un regard aux jumeaux. « Il faudra leur parler. De Nymeria. De tout ce qu’elle était pour nous. Même si c’est difficile. Je veux qu’ils la connaissent d’une façon ou d’une autre. Même si j’aurais aimé que ce soit autrement. » Je ne sais pas pourquoi je dis ça maintenant, mais j’en ai besoin. Comme pour me raccrocher à quelque chose que je peux faire, qui est important pour elle comme pour moi.

Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils quand elle finit par répondre à ma demande. C’est encore pire que ce que j’aurais cru et j’avoue être un peu décontenancé l’espace d’un instant. J’ai un silence et je finis par souffler, d’une voix douce. « Ils ne sont pas plus importants que toi. Pas à mes yeux en tout cas. Et ce n’est pas à la Princesse que je m’adresse mais à mon épouse. J’ai … besoin de toi Meg. Et je n’ai pas envie que tu te fanes ou que tu tombes d’épuisement. Tu m’es bien plus précieuse que tu pourrais le croire. Je me moque dans l’immédiat de l’Ouest ou de la scène publique. C’est toi qui m’importe. » Si elle sourit, je suis peut-être un peu trop sérieux. Mais je veux qu’elle comprenne ce que j’ai en tête. Au reste, j’opine doucement du chef avant de lui répondre, toujours sur le même ton. « Mes bras seront toujours là pour t’accueillir Meg. S’ils peuvent t’apaiser un peu, c’est encore mieux. J’ai juste peur que tu ne finisses par t’effondrer à la longue. »

Et qu’elle semble avoir autant de mal à me suivre me serre un peu le cœur. Je sens mes mâchoires se contracter imperceptiblement et je referme la porte derrière nous alors que nous nous retrouvons tous les deux sur le balcon et que je garde ses mains entre les miennes. « Ils vont bien Meg, je te l’assure. Et nous serons les premiers à les entendre s’il y a la moindre difficulté. D’accord ? » Je l’embrasse doucement sur le front avant de relâcher ses mains. Je veux éviter qu’elle se sente prisonnière ou quelque chose dans le même acabit. Et je la fixe longuement, non sans tendre une main pour effleurer sa joue, remettre une mèche de cheveux en place comme je le fais si souvent. « J’aimerais passer tout mon temps ici. Avec vous. Profiter de chaque instant à m’enthousiasmer en les voyant grandir et te garder dans mes bras le reste du temps. Mais ce n’est pas possible. Et… tu sais que ce n’est pas possible pour toi non plus. Je ne parle toujours pas de la politique ou de la scène ouestrienne, qu’on soit bien d’accord. Mais ta mère a besoin de toi. Jeyne a besoin de toi. Lyman aussi. » Et je me rapproche d’elle pour la serrer contre moi, avant d’effleurer doucement ses lèvres des miennes. « Et moi j’ai besoin de savoir que tu vas bien. Que la femme que j’aime arrive à prendre du repos, arrive à tenir bon. Et qu’elle sera capable de se détacher de nos garçons si c’est nécessaire. Tu comprends ? » Je n’ai pas envie de la braquer ou quoi que ce soit dans le même genre, mais cette fois, je suis incapable de cacher l’inquiétude qui brille dans mes yeux alors que je continue de la regarder avec attention.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyLun 22 Juil - 3:19

On avait beau dire et faire, sans doute ne réaliserait-on jamais réellement ce que c'était que d'être mère, et plus largement, parent, tant que l'on ne l'aurait pas vécu soi-même. Et si Megara n'avait cessé, à certains instants, d'être bien inquiète quant à ses capacités en tant que future mère, aujourd'hui, une part d'elle avait bien compris qu'il était de toute façon impossible de faire des plans sur la comète, et qu'à ce stade là, princesse ou pas, elle ne pouvait être que logée à la même enseigne que toutes les jeunes mères avant elle ! Un enfant, cela ne planifie jamais la moindre de ses actions, à un si jeune âge. Cela ne pense sans doute pas non plus à mal, et ... Et tant qu'il n'a pas encore appris à parler, un enfant ne pourra jamais s'exprimer que par des cris, des pleurs, ou en se montrant tout agité. Une constatation que la jeune femme se sentait quelque peu stupide de n'avoir pu faire avant même de donner la vie, alors que, pourtant, il suffisait de constater que ... Oui, justement, encore fallait-il pouvoir le constater, là où elle n'était pas exactement entourée de nouveaux-nés à longueur de journée. Certes, il y avait eu la naissance de son neveu Martyn, quelques semaines avant la venue au monde de ses propres enfants, mais à ce stade là de sa grossesse, Megara était fatiguée, souvent épuisée, et ses pensées étaient tournées vers sa propre personne et sa façon de gérer la fin de cette grossesse qui était allée de surprise en surprise, pour aboutir sur la plus colossale d'entre elles, à savoir la naissance de jumeaux, rien que ça. Cependant, ce qu'elle avait aussi compris, Megara, c'est qu'elle avait besoin que Gareth soit là, qu'il ne soit pas tenu à l'écart sous prétexte qu'il n'était censé n'être que le père. Le monde se modernisait progressivement, et les vieilles traditions avaient la vie dure, mais la Princesse n'avait pas exactement grandi avec un père distant de ses enfants, au seul motif que c'étaient aux femmes de gérer la marmaille, comme on dit, et non aux hommes. Alors, ayant au moins été à bonne enseigne dans ce domaine là auprès de Loren, elle ne voulait ni ne souhaitait ni ne pouvait envisagé que Gareth ne puisse pas, lui aussi, mettre sa patte dans tout ceci et quelque peu bouleversé les conventions encore majoritaires. Après tout, n'était-ce de toute façon pas dans son caractère de mettre un peu de piment et de fougue, et de folie, dans tout ce qu'il touchait et dans tout ce qu'il faisait ?
    ❧ Et bien, en y réfléchissant ... Mais je voulais plutôt dire qu'ils savent s'apaiser dans tes bras à toi aussi. Sur ce point là, sans doute tiennent-ils alors de moi ? ❧ Parfois, Megara fermait les yeux et tentait de se rappeler ce qu'avaient été leurs prémices, à Gareth et elle, peu après l'annonce de leur union matrimoniale prochaine. Et elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'ils avaient parcouru bien du chemin, depuis. Sans doute jamais auparavant elle n'aurait autant osé le taquiner, comme elle le faisait aujourd'hui. Mais sans doute aussi n'était-ce que de bonne guerre, son époux lui-même n'étant point en reste dans ce domaine ! Mais certaines choses avaient la peau dure, et tout autant qu'avant, le jeune homme avait le don pour savoir la faire rougir en quelques secondes seulement ! ❧ Je ... ❧ Et bien voilà ! La différence notable, cependant, résidait dans le fait que, désormais, Megara semblait plus à même de regagner quelque peu de sa contenance. ❧ Laissons-nous en effet quelques temps, bien que les Dieux peuvent en décider autrement. Cependant, même si avoir une fille, un jour, ne me déplairait pas à moi non plus, je ne me laisserais pas pour autant aller à ces remèdes que l'on dit efficace, comme le fait de manger des fraises pour augmenter les chances d'avoir une fille. Quoi que j'aime beaucoup les fraises ... ❧ En tout cas, elle était bien ravie de pouvoir à présent renouer avec le jus de grenade, qui lui était devenu intolérable pendant toute sa grossesse. Là où elle était nettement moins heureuse, en revanche, en étant de nouveau confronter au trépas de sa cadette. Alors sa gorge se noue, et son cœur se serre, là où Gareth semble trouver une issue possible pour rendre tout ceci un peu moins douloureux. ❧ C'est tout ce que je souhaites. Pour que son souvenir vive à travers eux, et qu'ils puissent être fiers d'être de sa famille. Et puis, elle était tellement heureuse de se savoir prochainement tante, alors je lui dois bien ça. Nous lui devons bien ça. ❧ Elle tend une main en direction de son époux, esquissant alors un petit sourire qui la peine, mais qui, dans le même temps, lui redonne un peu de force.
Oui, Nymeria vivrait dans la mémoire de tous, et son souvenir perdurerait. Une façon comme une autre de l'honorer, en effet, elle qui, pour peu que cela soit fidèle à elle-même et qu'on ne cherche pas à faire d'elle celle qu'elle n'était pas, aurait sûrement apprécié le geste et l'intention. En revanche, être au centre de l'attention n'avait jamais particulièrement été l'une des choses habituelles de son existence que Megara préférait par dessus toutes les autres, bien au contraire. En compagnie de certains autres pans de sa vie quotidienne, elle considérait que cela faisait partie du decorum, que cela accompagnait son rang princier. Cependant, être au centre de l'attention et au centre des préoccupations de Gareth, ou bien de tout autre membre de sa famille et de son entourage, était tout autre chose. Et dans ces cas là, sans doute était-il plus facile pour elle d'exprimer sa gêne, quand elle en ressentait. Alors, ce n'était pas tant qu'elle n'appréciait pas les attentions de son époux, mais parfois, elle se sentait bien godiche face à lui, comme réalisant alors qu'elle ne laissait pas ses pensées en paix et qu'elle le préoccupait là où elle pourrait se passer de lui faire vivre et ressentir de telles choses ...
    ❧ Bien sûr qu'ils sont plus importants que moi. Au delà du fait qu'ils sont des Princes de l'Ouest, ils seront surtout ce qui me survivra, la preuve que j'ai existé, et que nous avons été mariés. Je dois faire en sorte qu'ils soient de futurs jeunes hommes décents, forts et qui feront honneur au Royaume, et, plus que tout, à notre famille. Je veux qu'ils te rendent fiers, et que ... ❧ Elle se reprend, un instant, refusant de créer un fossé entre Gareth et elle, et de le creuser par elle-même. Megara n'oublie point qu'ils sont issus de deux mondes quelque peu différents, et qu'elle doit faire l'effort de se détacher de certaines choses qu'on lui a enseignées et apprises depuis qu'elle est née. Car ce n'est visiblement pas ça que souhaite son époux. Ce qui n'est pas tâche facile, ce dont elle espère qu'il a bien conscience. ❧ Je pense qu'il va nous falloir trouver un équilibre, le nôtre, quel qu'il soit, car ... Je ne peux ignorer tes préoccupations, tout comme tu ne peux ignorer l'importance que les jumeaux revêtent. ❧ Mais son cœur s'enrobe d'une douce chaleur, dont elle se sentirait presque entièrement nimbée. Car si elle en a longtemps rêvé, une partie d'elle a toujours su que ses intérêts personnels ne seraient jamais prioritaires sur le reste. Or, Gareth ne semble que vouloir tendre vers elle, Megara, avant de voir en elle la Princesse de l'Ouest. ❧ Mais si je m'effondre, tu me rattraperas. Je le sais. ❧ Ou ses parents viendront lui botter le derrière, et Lyman aussi, peut-être ! A la simple pensée de son père, elle sent comme un abime vouloir s'ouvrir sous ses pieds, la poussant à plonger son regard dans celui de son époux, pour ne pas céder.
D'une certaine façon, peut-être doit-elle dès aujourd'hui apprendre à réellement s'en remettre à l'avis de Gareth, dans certains domaines. Malgré tout, un éclair de panique semble vouloir la saisir à la gorge, quand elle voit Gareth refermer la porte derrière eux. De quoi, en tout cas, pousser ce dernier à d'ores et déjà vouloir la rassurer. Mais il a beau dire et faire, et bien ... Et bien elle a peur, Megara. Elle a peur parce qu'elle n'a pas encore appris à faire confiance pleinement et entièrement à qui que ce soit, concernant ses enfants. Malgré tout, sans doute Gareth est-il l'exception à la règle, même si, parfois, Megara se surprend à l'observer avec un peu trop de prudence, comme par peur que ces grandes mains, plutôt faites pour tenir une épée, ne sache trop comment gérer un nourrisson qui se contorsionne. Alors, face aux mots de son époux, elle ne peut que hocher la tête, se retenant de lui demander s'il était bien sûr de ce qu'il avançait. Ses mains tremblent quelque peu dans celles de son époux, de quoi la pousser à les serrer un peu plus fort, les relâchant à regret, alors que Gareth baise son front et quitte l'étreinte manuelle. Mais sans doute est-ce mieux ainsi, pour elle comme pour lui, d'autant plus que le jeune homme ne fait pas le moindre pas de côté ou vers l'arrière, préférant la fixer pleinement, avec une certaine sérénité qu'elle lui envie totalement, alors que son visage se penche sur le côté, pour épouser les attentions de son mari, au plus près, peau contre peau, quand cela est possible.
    ❧ Pourquoi ? ❧ D'une certaine façon, l'interrogation, instinctive, est parvenue, elle ne sait trop comment, à franchir le seuil de ses lèvres, scellée d'une certaine inquiétude et d'une naïveté d'enfant. Comme si les instincts les plus basiques et profonds, primaires, savaient remonter à la surface quand ils le désiraient. Alors Megara se reprit bien vite, comprenant que c'était nécessaire. ❧ Je sais tout ça ... Je sais que tu as à faire, maintenant plus qu'avant, et je ne veux pas que ... Je ne veux pas que je reste une préoccupation qui ne parvient pas à quitter ton esprit, car tu as fort à faire, et que tout ceci requiert très probablement ta pleine concentration. ❧ Elle marque un temps d'arrêt, avant de reprendre. ❧ Jeyne ... Jeyne doit me comprendre, enfin, je l'espère. Je t'assure que ... Je t'assure que l'instinct maternel nous pousse très probablement toutes deux à refuser de laisser nos enfants trop exposés au monde, avec le contexte actuel, et ... Mère m'a toujours semblé être une maîtresse-femme incapable de sombrer face aux plus grandes tempêtes, et ... Je ne sais pas comment elle pourrait bien prendre le fait que je puisse sembler lui laisser à penser qu'elle a besoin de qui que ce soit, y compris de moi. Et Lyman ... Oh, pauvre Lyman ... Le paradoxe est si grand ... Plus que jamais, il est potentiellement sur le point de devenir mon roi, et pourtant, le fait qu'il soit mon frère me saute au visage plus que je ne l'ai jamais ressenti ... Suis-je une si mauvaise personne, emplie d'égoïsme et d'hypocrisie ? ❧ La question est lancée, un peu désespérée, et ... Les larmes lui piquent les yeux, et elle les maudit de lui être venues si vite. Elle ne veut pas craquer. Car cela ne serait pas aller dans le bon sens. Plus que jamais, elle doit être forte, et refuser de ployer. Elle doit assumer son rôle, ses rôles, sans nul doute, aussi nombreux puissent-ils être soudainement devenus. Mais elle ne peut pas non plus rester insensible ni même bouleversée par les dernières paroles de son époux. ❧ Je ne sais pas si je vais bien, Gareth, parce que Père est ... Père est alité. ❧ Une façon comme une autre de refuser de verbaliser plus expressément la réalité telle qu'elle est. ❧ Je ne veux pas chuter, Gareth. Les garçons ont besoin de moi, et toi ... Toi, tu n'as pas besoin d'avoir des journées de travail qui ne connaissent point de fin, en revenant dans nos appartements, le soir. J'ai cru mourir quand Nymeria nous a été arrachée, et j'ai eu si peur. De moi-même, surtout. Je ne veux pas revivre ça, ce serait injuste. Je veux tenir debout, je veux ... Je veux tenir mon rang, faire face, et tout le reste, mais ... Mais c'est tellement plus facile d'être auprès de nos fils. J'ai besoin de les savoir prêts de moi, pour pouvoir intervenir sans délai. Mais je t'aime, et je veux apprendre. Mais j'ai besoin d'aide. Parce que je refuse que ce soit tout ou rien. ❧ Elle s'est rapprochée de lui, sans doute sans s'en apercevoir, là où elle est aussi parvenue à contenir ses larmes. Une prouesse, sans doute, la concernant et la connaissant.


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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyMar 6 Aoû - 19:13

Je ne pensais pas que ma vie personnelle serait autant chamboulée en si peu de temps. Que ce soit les sentiments que j’ai développés pour Meg ou la naissance des enfants. Je sais qu’en tant que père, je n’ai pas vraiment d’obligation à me tenir informé de l’état de mes fils ou de passer du temps avec eux. Surtout qu’ils ne sont pas assez grands pour se rendre compte de quoi que ce soit. Et pourtant, les tenir contre moi m’apaise, entendre leur mère leur chanter des berceuses me fait du bien. Certains y verront là une énième faiblesse de ma part, j’en suis bien conscient. Mais je m’en moque totalement. La naissance des garçons a renforcé mon lien avec ma femme, même si nous avons encore du mal à trouver nos marques, surtout avec tout ce qui se passe autour de nous et menace de faire éclater ce fragile équilibre qui est mis à mal.

Et parler avec Meg sans retenue, sans réfléchir au fait que cela risquerait ou non de lui plaire, est devenu tout aussi précieux que le reste. J’ai tout de même un rire à sa réplique, la fixant un instant, malicieux. « … et bien je suis trop bavard, je le note ma dame. Peut-être que c’est moi qui m’apaise à leur contact, qu’ils le sentent et qu’ils en profitent autant que moi. » Mon sourire se fait plus large à la voir rougir avant de hocher la tête au reste de ses propos. « Et bien je note qu’il me faudra te nourrir autant que possible de fraises donc. Juste histoire de m’assurer que, le moment venu, j’aurais le droit de voir une magnifique petite fille blonde me sourire. Et puis, au pire, ce sera juste pour le plaisir de te voir manger des fruits. » Si la discussion était légère, elle se fait de nouveau plus sérieuse tandis que les sujets de conversations s’enchaînent. C’est souvent le cas avec mon épouse, nous pouvons aborder tous les sujets ou presque, sans vraiment de retenue. Et c’est aussi ce qui m’a fait tomber sous son charme. Entre autres. Même si parler de Nymeria me serre le coeur.

J’ai un soupir avant de hocher la tête, approuvant chacune de ses paroles. « Ils le seront. Nous ferons tout pour cela. Elle aurait adoré passer du temps avec eux. J’aurais adoré qu’elle le fasse... » Mes derniers mots ne sont plus qu’un murmure et il me faut quelques instants de silence pour reprendre un semblant de contenance avant d’entrer dans le vif du sujet. Et c’est plus délicat que je ne l’aurais cru. Je retiens un soupir quand elle me répond, non sans songer à quel point nous avons de base des valeurs différentes. J’entends bien ce qu’elle me dit et je peux difficilement réfuter ses paroles. Pour autant, cela ne me plaît guère. « Je sais tout cela Meg. Et je sais que tu… que nous ferons de notre mieux pour qu’ils soient des hommes d’honneur, prêts à se battre pour l’Ouest et porter fièrement leur nom. » J’inspire avant de reprendre, d’une voix plus douce. « Ma principale préoccupation dans l’immédiat, c’est toi. Et les jumeaux sont importants, j’en suis conscients. Mais toi aussi. Et j’aimerais que tu le reconnaisses. Tu n’es pas que leur mère. » J’ai un sourire quand elle continue, qu’elle semble sûre d’elle, de ma présence à ses côtés. Elle a raison, évidemment, je serais toujours là, surtout si elle s’effondre. Mais je n’ai pas envie que cela arrive. Peut-être par égoïsme, pour ne pas avoir à la relever ou parce que je l’aime trop pour avoir envie de la voir au plus mal. Un peu des deux probablement.

Je cille à sa question qui fuse, avec une telle spontanéité, une telle innocence que j’en ai le coeur serré de nouveau. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je me soucie de toi parce que tu es importante pour moi, pas parce que tu serais comme un fardeau à gérer. Tu ne quittes jamais mon esprit, mais ce n’est pas pour les raisons que tu crois. » J’ai une ébauche de sourire avant de reprendre, tout aussi sérieux. « Tu es en train de dire que je ne comprendrais donc pas ce que tu ressens ? Ce que vous pouvez ressentir en tant que mères ? C’est… injuste de dire cela Meg, tu le sais au moins ? » Et je fronce les sourcils avant de soupirer cette fois. « Ai-je dis que tu étais égoïste et hypocrite ? Tu sais très bien que non. C’est peut-être même le souci, tu ne penses pas assez à toi. Sauf si tu considères que ta vie se résume aux garçons. Et dans ce cas, préviens-moi tout de suite, que j’arrête de me fatiguer pour rien et que je te laisse tranquille. » Je sens mes mâchoires se contracter à cette idée mais je n’ai pas le temps de me sentir coupable d’avoir dit cela que je vois déjà les larmes briller dans ses yeux.

Et j’ai le sentiment de voir s’échapper la possibilité de lui parler, de lui faire comprendre ce que je voulais dire. Je me frotte l’arrière du crâne, grimaçant, avant de relever les yeux vers lorsqu’elle recommence à parler. Si la voir dans cet état me fait mal, j’avoue être honteusement soulagé de ce qu’elle dit. Et, quand elle se rapproche, mes bras passent spontanément autour d’elle et je la ramène contre moi, mes lèvres effleurant son front alors que je reste ainsi durant quelques instants sans rien dire. « Personne ne va bien Meg. Aucun de nous. Et nous devons tenir bon ensemble. Te réfugier auprès des enfants, vouloir t’occuper d’eux est louable… mais j’ai l’impression de te perdre. Que tu en viens à préférer que je ne sois pas là pour pour passer plus de temps avec eux. Sans moi. Et le pire ? C’est que je me sens stupide de penser ça, de te dire ça. Parce que je n’ai pas envie de faire peser ce poids sur tes épaules, surtout en te voyant comme ça. »

Je la serre un peu plus fort contre moi alors que mes lèvres quittent son front pour aller chercher les siennes avec douceur. « Je ne veux pas que tu te perdes Meg, à trop vouloir te cacher dans la chambre de nos fils. Parce qu’à un moment ou à un autre, tout cela te tombera dessus, forcément. Et il faut être prête à l’affronter. Je veux t’aider, mais je ne sais pas comment. » Et je soupire longuement, fermant les yeux un instant juste pour profiter de sa présence. En espérant stupidement que tout s’arrangera tout seul, même si je sais que ce n’est pas le cas.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyMar 13 Aoû - 0:37

Dans le fond, c'était toutes ces petites choses, le fait de les nourrir, de les changer, d'apaiser leurs pleurs ou encore de leur chanter des berceuses jusqu'à en être à court, de voir Gareth user de mille prudences en les serrant contre lui comme par crainte de les casser, ou de quelque peu être à la peine les premiers temps pour changer une couche. qui faisaient le sel de cette relation qui se tissait entre ses fils, Gareth et elle. Ainsi qu'entre son époux et elle, et ce même s'ils n'avaient pas vraiment attendu la naissance de leurs enfants pour se rapprocher. Ce qui faisait d'ailleurs que si elle se sentait rosissante face aux propos de son époux, ce n'était pas parce qu'elle pensait en avoir fini avec tout ça, lui ayant donné deux fils. Mais plutôt parce qu'elle savait très bien, désormais, comment elle pouvait donner un autre enfant à Gareth, de quelle façon s'y prendre, et ce que cela sous-entendait. ❧ Je ne suis même pas bien sûre qu'il s'agisse là d'une technique viable ! ❧ Se raclant au mieux la gorge, comme pour réussir à articuler convenablement sans laisser cette bouffée de chaleur lui entraver la parole, elle tend à cesser de rougir, non sans le regarder en biais, comme pour fuir son regard et ainsi éviter de continuer d'avoir bien trop chaud. ❧ Après tout, comme j'ai dû me passer de jus de grenade quand j'attendais les jumeaux, et tu sais à quel point cela m'a coûtée et peinée, les fraises ont fait partie des palliatifs, et pourtant, nous savons tous deux que la virilité des garçons n'est pas à remettre en cause ! Si les fraises s'avéraient être simplement un remède de lingère, nous pourrions avoir à faire face à plusieurs naissances masculines avant que tu puisses serrer dans tes bras une jolie petite fille blonde à qui tu serais incapable de résister ... ❧ Un petit sourire taquin prit naissance sur ses lèvres, alors qu'elle fit mine de ne pas y toucher. Et ce ne fut guère que l'évocation de Nymeria qui la rendit plus sérieuse. A ce propos, sa cadette avait sans nul doute su mener Gareth par le bout du nez, à plusieurs reprises. S'agirait-il donc réellement d'une grande première pour le jeune homme ? Instinctivement, elle tend l'une de ses paumes vers son époux, pour la poser sur le dos d'une des mains de Gareth. Comme pour acter ce qu'elle se refuse à verbaliser, par crainte d'entendre sa voix se fêler. Elle leur manquait, à tous deux, et ils sauraient au mieux faire vivre son souvenir auprès des garçons, elle le lui promettait. Et même s'ils ont des divergences d'opinion, celle-là n'en est pas une. Contrairement à la façon dont Megara percevait la naissance et l'importance des jumeaux. Faire passer d'autres avant elle, pour peu qu'ils soient de sa famille, dès lors que la raison d'État faisait qu'il en était ainsi, ne s'était jamais réellement entrechoqué avec son caractère naturel. ❧ Cela se défend. Après tout, je suis également ton épouse, et ... Et j'ai passé l'âge pour qu'une armée de nourrices prenne quotidiennement soin de moi en me nourrissant sans que je n'ai à lever le petit doigt, à force d'oublier de m'alimenter. ❧ Une lueur quelque peu amusée fusa dans son regard, en souvenir de ces fois où, durant les derniers instants de sa grossesse, elle avait trop mal au pied et était trop fatiguée pour pouvoir quitter le lit et donc manger à table. Là où son époux avait voulu la faire rire, pour l'aider à oublier fatigue et douleurs, en se proposant pour lui donner la becquée. Là où, aussi, toutes ces fois, elle avait laissé sa détresse l'envahir suite à la mort de sa sœur, jusqu'à en perdre l'appétit. Un souvenir bien plus douloureux que le précédent.

Et ne plus être en proie à des émotions et des humeurs chamboulées par sa grossesse la met face à certaines réalités, et sans qu'elle ne puisse plus se dire qu'elle prend les choses trop à cœur parce qu'elle attend un enfant. Désormais, les garçons sont nés, et pourtant ... Pourtant, en posant son regard sur Gareth, la jeune femme demeure tout autant chamboulée qu'avant, sans pouvoir se dire qu'elle n'a probablement pas les idées entièrement claires du fait de ses hormones. Et le fait de l'entendre lui faire certains sous-entendus, et bien ... Lui non plus, il ne quitte jamais réellement son esprit, et cela va au-delà de ces fois où elle songe à lui parce que les jumeaux se mettent à s'agiter en même temps et qu'elle ne peut les tenir tous les deux en même temps dans ses bras. Alors peut-être est-ce pour ça qu'elle est tout de même heurter par la réaction de son époux. Pas par les paroles proférées, mais par le sens qu'elle y voit derrière, comme en réalisant qu'elle a sans doute envoyé un mauvais message, qu'elle s'y est mal prise, de quoi le peiné, lui, ce qui n'avait absolument pas été dans son intention. ❧ Pardonne moi, ce n'est pas ce que j'ai cherché à exprimer ... ❧ Il n'a pas compris ce qu'elle a voulu dire, mais seulement parce qu'elle n'a probablement pas utilisé les bons mots. ❧ C'est ... Ils ont grandi et pris vie à l'intérieur de moi, et ... Je ne saurais te décrire ce que l'on ressent, parce que tu ne vivras malheureusement jamais cette si étrange et déstabilisante expérience, quand tu sens un petit être bouger en toi, au sein de ton propre corps. Et j'ai comme l'impression que cela a créé quelque lien magique entre eux et moi. Je ... Je ne vois que cette explication là pour rationaliser pourquoi je me réveille la nuit au moindre de leurs bruits alors que lorsque Intrépide fait le chahut, ou que tu te mets à respirer plus fort, dans ton sommeil, je ne m'éveille pas de suite. C'est très déstabilisant ... Mais je ne voulais pas remettre en question le propre instinct s'étant également développé chez toi, c'est juste ... différent, je suppose ? Tout en étant similaire. Mais je ne voulais pas être injuste. ❧ Et son regard panique quelque peu face à ce qui n'est pas une menace, mais qui la fait tout de même redouter le pire. Sans doute, alors, sa propre respiration s'accélère-t-elle, en réponse. C'était presque le branle-bas de combat dans son esprit, alors qu'une alerte silencieuse retentissait dans son esprit, assourdissante. ❧ Ne fais pas ça, je t'en conjure ... J'ai besoin de toi. ❧ Une autre aurait pu se jeter aux pieds de Gareth, mais sans être d'un orgueil démesuré, Megara n'en fit rien. On l'avait élevée pour que, justement, jamais elle ne s'abaisse à de telles démonstrations quelque peu exagérées, en l'enjoignant plutôt au dialogue sans tomber dans le cliché de la jeune éplorée se devant de se mettre plus bas que terre pour attirer la pitié et la magnanimité.

Alors, elle fait au mieux, pour exprimer ce qu'elle ressent autant que pour se donner du courage et de la force, et faire bien meilleure figure. Il n'est plus temps pour elle de se cacher derrière son petit doigt, et elle le sait. Et bien qu'elle avait toujours été la plus calme et pondérée de sa fratrie, elle était née lionne, et se devait de pouvoir s'en targuer. Bien qu'un immense soulagement lui tombe sur les épaules en sentant les mains de Gareth se poser sur elle, pour finir de les rapprocher tous deux. Il n'y avait aucune manœuvre pernicieuse de sa part, mais aboutir à un tel résultat l'inonde d'une aura chaleureuse, bienfaisante et des plus agréables. Parce qu'il n'avait aucune obligation, qu'il aurait tout aussi bien pu la laisser debout, sans faire appui de son propre corps. Et le silence qu'il laisse planer, apposant ses lèvres contre son front, est certes assourdissant, mais pas réellement pesant. Ses paroles, quand elles viennent, la touche au cœur, la poussant à enraciner ses propres mains, tremblantes, dans le dos de son époux. ❧ C'est ce que tu crois ? Que je te préfère loin de moi pour pouvoir pleinement profiter des jumeaux, seule ? Que j'attends impatiemment le moment de te voir quitter nos appartements, avec trépidation ? ❧ Son regard reste en suspens, ses paroles aussi, comme si elle était figée dans le temps et l'espace, même si son souffle, lui, se fait précipité, soulevant sa poitrine avec une certaine frénésie. Alors peut-être qu'elle ne répond pas à son baiser, sans pour autant s'en défaire ou fuir ses lèvres. Parce qu'elle est attentive à tout, que ses sens lui apparaissent décupler, qu'elle semble entendre son propre cœur battre dans ses tempes. Jusqu'à ce qu'un déclic se produise en elle, comme le rouage d'une grande pendule, qui se remet enfin dans la bonne position pour faire fonctionner de nouveau le tout. Et ses mains agrippent presque le tissu de sa chemise jusqu'à en tendre les coutures, pour le rapprocher d'elle, pour qu'il ne recule pas, qu'il ne se fasse pas trop précautionneux. Et sur l'instant, elle sait que même s'il peut penser qu'elle est soudainement en proie à son mal, tout n'est que l'issue d'une action qu'elle a entreprise d'elle-même, en pleine possession de ses moyens et en pleine connaissance de cause, alors que ses lèvres s'emparent des siennes avec ferveur et passion, jusqu'à s'en faire mal et s'en couper le souffle. Mais il lui faut bien lâcher prise, à un moment, pour ne point risquer la syncope. ❧ Si cela ne tenait qu'à moi, je t'empêcherais de quitter nos appartements, chaque matin. Je taperais du poing sur la table et je leur dirais de se débrouiller sans toi. Parce que c'est moi que tu as épousé, au Septuaire. Et je ne veux pas que tu me laisses tranquille ... Même si je fais visiblement une bien piètre épouse qui te pousse à imaginer le pire et à te penser m'être insuffisant. Je ne veux pas qu'il n'y ait que le devoir conjugal entre nous, que ... Que tu penses ne plus être destiné à être avec moi que pour la raison principale qui a poussé Lyman à vouloir que tu m'épouses. Ce n'est pas de ça dont j'ai besoin, du moins, pas que de ça, te concernant, parce qu'il y a Jinx et que ... Que c'est toi, mon mari ... ❧ Elle crut entendre les jumeaux gazouiller, de l'autre côté de la porte, sans en être persuadée, et sans que cela ne la pousse à les rejoindre, d'autant plus qu'en y prêtant de nouveau l'oreille, elle n'entend rien. Elle tremble, Megara. Et elle sait que le simple fait d'évoquer son garde du corps personnel est sans doute autant corrosif pour Gareth que pour elle, mais elle espère surtout, cette fois-ci, ne pas s'être empêtrée dans des explications virant à la divagation qui aurait le résultat inverse à celui escompté.


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 17:20

Etre père n’avait jamais été quelque chose que j’avais attendu avec impatience. Même quand Meg était enceinte, ne nous leurrons pas, c’était encore bien trop abstrait dans mon esprit pour que j’en ai vraiment envie. Et pourtant, aujourd’hui, j’ai du mal à imaginer ma vie sans eux, même après quelques semaines à peine d’existence. Eprouver un amour aussi pur, aussi dénué du moindre intérêt pour ces deux petits êtres a quelque chose de bouleversant. Et je réalise difficilement à quel point je serais prêt à tout pour eux. Et c’est grâce à elle. A cette magnifique jeune femme qui me fait face à qui j’ai pourtant des choses à reprocher. Stupides probablement, mais je ne peux pas laisser les choses en l’état, sans lui parler. Parce que je l’aime bien plus que je l’aurais cru et que je ne veux pas la perdre, pas maintenant. Mais en attendant d’avoir le cran de lui parler, je la taquine un peu, je profite de ces quelques instants de répit. Et je souffle, malicieux. « C’est une technique comme une autre ma foi. » Je la regarde longuement, toujours étonné par l’effet qu’elle peut avoir sur moi malgré mes inquiétudes, mes peurs et tout ce qui peut aller de travers ces derniers temps. Est-ce que je lui ai déjà dit ? Aucune idée. Surement que non en vérité. Mais je ne saurais même pas comment lui dire. Alors je me contente de continuer, d’une voix plus douce. « Tu sais Meg, au fond, peu m’importe. Te voir porter mes enfants est un des plus cadeaux que les dieux ont pu me faire. Alors que ce soit un garçon ou une fille, je m’en moque. Quand cela arrivera de nouveau j’en serais heureux. »

Et si je ne suis déjà pas des plus joyeux, parler de Nymeria n’aide en rien, quand bien même la complicité et l’amour que j’ai pour sa sœur n’ont fait que se renforcer avec sa mort. Savoir que nous éprouvions tous les deux la même peine, être là l’un pour l’autre nous a grandement aidés. J’essaie pourtant de commencer à lui parler, à lui dire ce qui ne va pas et j’ai un soupir silencieux à ses propos. Avant d’esquisser tout de même un sourire. « Disons que si j’aimerais que tu oublies de t’alimenter pour des raisons plus agréables. Parce que tu t’es perdue dans un livre, dans une balade ou dans mes bras. Peu importe. Tant que c’est pour toi. Sinon je serais obligé de remplacer les nourrices, encore une fois. » Bref instant de complicité qui vole en éclat à ses propos. Que je prends probablement plus mal que je le devrais évidemment, mais le sujet est tellement sensible que je sens la tension qui ne fait que s’accroitre entre nous. Au moins, elle a accepté de laisser les garçons quelques instants, c’est déjà ça.

Je me fige à ses propos, les mâchoires contractées. Et je me fais probablement plus méchant que je le voudrais vraiment également. Mais impossible de m’en empêcher, quand bien même j’ai horriblement peur de ce qu’elle pourrait me répondre. « Je… je sais que ce n’est pas la même chose. Que les garçons ne sont devenus une réalité pour moi qu’à compter du moment où je les ai tenus dans mes bras mais… c’est différent donc. Pas de lien magique, d’instinct ou que sais-je encore. Très bien. » Plus que jamais, je me sens relégué à un second rôle et je pique du nez… jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. Et je secoue la tête à ses paroles, le regard brillant. « Je n’ai pas la moindre envie de te laisser Meg, jamais de la vie. » Je la serre contre moi un instant avant de lui faire part de mes craintes, d’un ton peu assuré. Et si je sens ses mains m’enlacer, je suis incapable de lui répondre l’espace d’un instant. Avant de me contenter de souffler, à mi-voix. « Tu m’as demandé de… te dire, quand ça n’allait pas. Quand quelque chose me touche. Quand… et je ne crois pas que tu penses ça, que tu préfères ça… ça me fait peur. Je ne veux pas que ça arrive. Rien que l’idée que tu puisses préférer rester seule, sans moi, ça me… » Je pique de nouveau du nez avant de sursauter quand elle se saisit du tissu de ma chemise.

L’espace d’un instant, je me demande si j’ai déclenché une crise mais son regard n’a pas changé. Alors je lui rends son baiser sans y réfléchir, la serrant contre moi avec force avant de la relâcher pour reprendre mon souffle tant bien que mal. Et je l’écoute, sourcils froncés, sans savoir si ce qu’elle me dit me fait sentir mieux ou moins bien. Mais je me fige totalement quand elle évoque Jinx avant de soupirer longuement. « Je me moque du devoir conjugal Meg. Pas une seule fois, pas un seul des moments que j’ai passés avec toi n’a été par devoir. Je déteste devoir quitter cette pièce, je déteste encore plus l’idée que tu aies encore besoin de Jinx quand je suis là. J’ai le sentiment de n’être à la hauteur de rien… pas même de ça donc. Je me suis promis de tout faire pour te rendre heureuse et regarde dans quel état je te mets ? C’est… » Je me tais, incapable d’ajouter quoi que ce soit, alors que je finis par me laisser tomber assis sur le lit, le regard fixant le vide. Mais je finis par tendre la main pour attraper de nouveau la sienne et la ramener vers moi, posant mon front contre son ventre alors que je murmure, d’un ton à peine audible. « Je ne pensais pas t’aimer autant Meg. Et ça me terrorise. Parce que je ne veux pas te perdre, te laisser tranquille, je ne veux pas que tu aies besoin de qui que ce soit d’autres mais je… j’ai l’impression de tout rater. Je me moquais tellement au début que tu aies besoin de ton fichu garde du corps, mais là … » Et je me tais de nouveau, me contentant de serrer ses doigts entre les miens.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyMar 3 Sep - 2:12

Bien que sa grossesse avait été assidument encadrée par le Mestre, sous l’œil avisé et vigilant de Jordane elle-même, Megara savait qu'elle avait contenu en elle un flot assez conséquent de questions et d'interrogations. Pour certaines, c'était qu'elle n'avait pas osé les livrer, les pensant soit trop sottes, soit trop hors de propos. Pour d'autres, en revanche, sans doute avait-elle compris qu'on ne pourrait lui offrir la réponse qu'elle attendait, ou que le sujet était bien trop subjectif pour qu'elle puisse se fier au raisonnement qu'on lui aurait livré. Mais il restait quand même aujourd'hui des choses qu'elle aurait bien aimé savoir avant d'être enceinte, ou bien encore pendant sa grossesse. Le fait qu'elle attende des jumeaux était aux premières loges, car elle savait que le Mestre et Jordane s'en étaient toujours énormément doutés, à défaut de sans doute en avoir été surs et certains. Les sujets plus triviaux avaient eux aussi leur place au nombre des informations que la jeune femme aurait préféré posséder, comme le fait que son appétit allait être si fondamentalement bouleversé, au point qu'elle en viendrait à abhorrer certains de ses aliments préférés et à se rattraper sur des mets que, d'habitude, à défaut de dédaigner, elle ne faisait pas figurer dans sa liste des plus grands agréments de son palais. Les fraises, elles, avaient échappé à ces récriminations là, mais de là à s'en faire un festin lors de sa prochaine grossesse ! Rien que le sujet la faisait rougir, car, après tout, elle savait désormais très bien comment on s'y prenait pour faire un enfant, et elle devait bien dire, aussi, que le sujet était toujours particulier, pour elle qui n'était toujours pas à l'abri de ces troubles charnels dont elle souffrait. Et elle dût se reprendre pour ne pas presque littéralement fondre devant les paroles de son époux, qui se livrait sur ces choses là d'une façon si naturelle que cela la désarçonnait. Certes, Gareth ne l'avait jamais habitué au conventionnellement correct, ni même aux paroles mielleuses et manipulatrices, mais le fait qu'il demeure toujours égal à elle-même à propos d'un tel sujet ... Sans doute lui donna-t-elle l'impression d'une biche prise de stupeur, les yeux ronds et la silhouette tout en grâce tendue sous le rayon de lune, mais qu'y pouvait-elle ? Se reprenant quelque peu non sans se racler la gorge, elle se sentit plus apte à rebondir sur le sujet suivant, qui réveillait en elle des souvenirs finalement pas si anciens que ça. ❧ Tu me laisserais volontairement perdre le fil du temps dans tes bras rien que pour avoir le plaisir coupable de tenir toi-même la fourchette jusqu'à ma bouche ? Du temps des dernières semaines de ma grossesse, je n'ai jamais feint d'avoir trop mal aux pieds ou au dos, mais si j'avais su, et bien ... ❧ Le sourire qu'elle lui renvoyait se voulait autant mutin que complice, mais surtout, doux et affectueux. De quoi marquer une grande différence avec la suite de leur échange ...

A mesure de ses paroles, Megara se sentait de plus en plus désemparée. C'était comme si un début d'incendie s'était déclaré, et qu'en croyant s'y être bien prise et avoir su quoi faire pour l'éteindre, elle n'avait fait qu'en raviser les braises et l'ardeur. Pas que Gareth se fasse menaçant, ou que l'orage gronde tant et tant entre eux qu'un froid glacial le sépare désormais, mais la jeune femme sentait autant qu'elle savait qu'elle ne pouvait ni ne devait demeurer mutique, et ce bien qu'elle ne savait plus trop quoi dire et quoi faire, ayant la sensation de très mal s'y prendre et de multiplier maladresses et bévues. Ce n'était pas tant qu'il n'y comprenait rien à rien, c'était plutôt qu'elle s'y prenait mal, sans doute. A moins que les tords ne soient partagés et la frontière bien plus tenue qu'il n'y paraissait. Mais elle ne peut se permettre le luxe d'attendre que les choses s'apaisent et se tassent d'elle-même. Encore une fois, ce ne serait pas la solution, et, présentement, elle n'était en rien la Princesse qui savait pouvoir compter sur autrui pour régler les choses à sa place. Elle était l'épouse. L'épouse qui s'emmêlait les pinceaux en croyant bien faire. La jeune femme qui devait sans doute s'asseoir sur son égo, et sur toutes ces choses qu'on lui avait répétées et enseignées telles une litanie. Une jeune femme qui devait mettre de côté le fait qu'habituellement, on ne l'incitait jamais à devoir s'expliquer, et qu'on auréolait d'une prétendue compréhension innée des choses, comme pour la flatter et lui signifier qu'elle était indélogeable d'une place hiérarchique dominante. ❧ C'est différent, oui, forcément, parce que je n'y connais ni n'y comprends rien, visiblement ... Alors ... Alors explique-moi, s'il te plait. Explique-moi ce que c'est que d'être père, les émotions et sentiments qui s'y rattachent, car on ne m'a jamais appris. Et je veux comprendre. Je veux te comprendre, pour cesser de visiblement te peiner et te braquer. Explique-moi, s'il te plait ... ❧ Et bien qu'elle se sente infiniment rassurée de l'entendre lui promettre qu'il ne la laisserait ni ne la quitterait pas, jamais, Megara ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il existait encore un fossé entre eux, et qu'elle était sans doute en train de contribuer à l'accentuer, sans le vouloir, comme si elle donnait elle-même des coups de pelletés sans s'en rendre compte et en ne pouvant constater les dégâts que dans les yeux, les gestes, l'attitude et les paroles de Gareth. ❧ Je ... Je m'en souviens, oui. Mais je n'ai pas l'habitude, je suppose. Pas venant de toi, mais ... J'ai grandi entourée d'une cour peuplée de courtisans dont on m'a toujours appris à me méfier des propos, tout en me sermonnant quelque peu sur ma naïveté plus exacerbée que chez Lyman ou Nymeria. J'ai appris à entendre les choses mais pas forcément à les écouter, et ... Et à toujours être plutôt encensée que critiquer. Alors, je suppose que parfois j'oublie encore qu'étant un homme de paroles, tu m'as promis la vérité et l'honnêteté, et que tu t'y tiens. ❧ Elle s'en veut. Elle s'en veut d'oublier, d'involontairement le mélanger à cette foule de courtisans si mielleux et intéressés, comme s'il ne valait pas mieux qu'eux, comme s'il n'était qu'un parmi tant d'autres, alors qu'il s'agit sans doute d'une réaction de méfiance quant au fait d'être exposée à une nouveauté inhabituelle pour elle, qui la sort de sa zone de confort et l'oblige à apprendre à agir et réagir autrement.

Mais elle essaie, oh oui, elle essaie, lui ayant elle aussi fait des promesses qu'elle entend bien tenir. Mais parfois, le labeur prend du temps sans toujours immédiatement porter ses fruits de manière efficace et sans bévues. Et si les gestes valent parfois mieux que les longs discours, ce n'est pas tant pour les empêcher tous deux de parler qu'elle l'embrasse avec amour et affection, mais plutôt parce qu'elle en a envie. Non, en réalité, elle en a plutôt besoin, comme se réfugiant dans une zone bien plus connue, vers des horizons qu'elle maîtrisait bien mieux et au sein desquels elle se sentait quelque peu plus assurée. Avant d'une nouvelle fois se prendre les pieds dans le tapis, bien malgré elle. Mais sans doute Gareth doit lui aussi apprendre certaines choses. Sans doute doit-il comprendre, réellement comprendre, que la jeune femme n'a pas toutes les clefs en main, et que certaines choses échappent encore à son contrôle malgré toute sa bonne volonté. Que cela ne dépend pas uniquement d'eux, que ce n'est pas qu'elle soit réfractaire à sa présence à lui dans sa vie à elle, ou qu'il lui soit insuffisant, c'est juste que ... Tout ça, Megara, elle a beau le savoir, cela n'en reste pas moins très difficile à digérer, et encore plus difficile à vivre. Avant, cela ne heurtait qu'elle, physiquement, mentalement, viscéralement, sa mère étant là pour veiller au grain, mais maintenant, il y avait Gareth dans l'équation, et cela bouleversait tout. Alors il y a toutes ces émotions qui la heurtent, bien malgré elle, bien malgré eux. Toutes ces émotions qui viennent lui entraver la gorge, l'empêchant de chasser au plus vite les troubles et préoccupations du jeune homme, et, finalement, ce n'est peut-être pas une si mauvaise chose que cela. Si son mari ne lui a jamais donné l'impression d'avoir sans cesse besoin d'être entendu et écouté, n'ayant pas besoin du regard d'autrui pour vivre et exister, elle sait et comprend qu'elle ne peut s'arrêter en si bon chemin quand, précédemment, elle lui a demandé de lui expliquer ce qu'elle ignore et ne comprend pas. Quand, précédemment, à demi-mots, elle lui a avoué qu'elle n'avait pas encore l'habitude de vivre auprès d'un homme qui ne lui ment pas et ne cherche pas à la manipuler par ses propos, qui lui dise les choses même quand elles sont déplaisantes ou la mettent en défaut. Elle ne peut l'interrompre ni lui couper la parole s'il a besoin qu'à son tour, elle comprenne son point de vue. Mais elle ne peut rester stoïque, surtout pas quand, malgré tout, il semble la vouloir près de lui, en lui tendant la main pour qu'elle lui tende la sienne et qu'à nouveau, leurs peaux se touchent et leurs corps soient proches. Elle ne peut rester stoïque, et encore moins quand il appose son front tout contre son ventre. Une partie du corps des plus cruciales et symboliques pour une femme, et cela l'est tout particulièrement pour elle, compte tenu de son nouveau rôle de mère. Alors si l'une de ses mains reste glisser dans celle de son époux, l'autre a tôt fait de venir s'enrouler autour du crâne du jeune homme, jusqu'à ses doigts se glissent dans sa chevelure, comme pour s'y arnacher sans pour autant créer quelque douleur. Et elle ferme les yeux, pour fuir une réalité qui risquerait de la happer au point où elle ne parviendrait pas à finir son propos sans flancher. ❧ Tu ne détesteras jamais cette situation autant que moi ... Si tu savais comme je m'en veux de t'infliger tout ça, c'est ... On ne fait pas ce genre de choses aux gens qu'on aime, et pourtant, je ne parviens pas à ... Cela me dépasse, sans que je parvienne à tout mettre à mal. Tu es ... Tu es tellement à la hauteur, si tu savais ... Quand tu me regardes ... Quand tu me regardes, il n'y a jamais la moindre once de pitié ou de dégoût dans tes yeux, et celle que je vois dans ton regard est celle que j'aimerais tant être, tant devenir ... C'est moi qui rate tout, qui ne parvient pas à ... ❧ Elle s'arrête, se penchant quelque peu en avant pour se rapprocher encore plus de son époux. Et si ses yeux se rouvrent, ils vrombissent d'une douleur brute. ❧ Parfois je me dis qu'il y a deux parties scindées en moi, cela rend les choses plus faciles, comme si je voulais me dédouaner de tout ça et le rejeter sur les seules épaules de cette autre qui ne sait se contenir et qui ... Je me dégoûte moi-même, et maintenant, j'ai tellement peur de te dégoûter toi aussi, de ... De te faire fuir, et voilà que ... Voilà que tu penses que tu rates tout, alors que c'est le contraire, et ... Il n'y a eu que toi, toi et encore toi, quand j'ai été enceinte, je le jure devant les Sept. Et depuis ... Gareth, Jinx est ... Il est mon garde du corps, et la somme de ses services n'est pas entièrement dédiée à ... Certaines semaines, il n'est auprès de moi que pour faire ce que tout autre garde du corps ferait auprès de Jeyne, parce que tu es là, et que ... Et que, par tous les Dieux, j'ignore comment tu fais pour avoir autant d'énergie alors que tes journées sont si remplies ! ... Je suis sincèrement, honteusement et indéfiniment désolée de te martyriser ainsi en t'imposant tout ceci, parce qu'on ne fait pas ça à l'homme qu'on aime, mais je te jure que c'est contre ma volonté, et que si je pouvais ... Si je pouvais, je serais aussi prude et innocente que voulait l'être cette jeune fille qui cueillait des fleurs lorsque tu lui faisais pour la première fois face en tant que son fiancé, et ce même si à l'époque, j'ignorais tout du fait qu'on pouvait prendre du plaisir entre tes bras sans s'en sentir honteuse et rependante ... ❧ Mais les voies des Sept étaient impénétrables, tout comme leurs desseins et leurs motivations pour agir ainsi.


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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyMar 17 Sep - 17:13

Malgré la façon dont les choses se sont passées, malgré mon peu d’envie au départ d’épouser Meg, il faut bien que je le reconnaisse, je suis particulièrement chanceux. Que les choses se passent bien entre nous, que des sentiments aient fini par naître et que nous nous entendions aussi bien. Cela ne fait en rien disparaitre mes appréhensions et les problèmes qui ont conduit à ce qu’elle m’épouse moi plutôt qu’un autre mais, au final, jamais je ne pensais en arriver là et être aussi heureux. Alors, forcément, malgré les circonstances, malgré tout ce qui peut se passer et les inquiétudes que j’ai à son encontre ces derniers temps, la voir rougir comme ça a quelque chose de désarmant. Et qui me touche à chaque fois. Elle a toujours cette espèce de candeur, de naïveté qui n’a de cesse de me surprendre, comme si elle ne s’attendait pas à ce que je puisse agir de la sorte avec elle. « … c’est une question piège ? Parce que si c’est le cas, je risque d’y sauter dedans à pieds joints. Evidemment que je serais prêt à te laisser perdre le fil du temps pour ce genre de moment avec toi. Parce que je sais que je serais le seul à pouvoir te prodiguer ce genre d’attention. » Et c’est ce qui compte le plus non ? Les petites attentions, ces moments passés tous les deux qui ne sont pas dus à nos obligations matrimoniales.

Pour autant, ces moments semblent se dissiper face au reste. Face à ce que je peux éprouver quand je la vois qui s’emmêle les pinceaux et quand elle arrive à me blesser sans même que je m’y attende. Je sais qu’elle ne le fait pas exprès, je le vois bien à son regard. Cela ne rend pour autant pas les mots qu’elle prononce plus faciles à entendre. Et j’ai un profond soupir à ses paroles, mon regard fixant le vide un instant avant que je ne souffle, à mi-voix. « … pour être honnête Meg, avant de les tenir dans mes bras, je n’avais pas la moindre idée qu’un jour je pourrais ressentir ça. Cette envie de les protéger contre absolument tout, ce besoin d’être celui qui veillera sur eux. Sur vous. C’est… viscéral. Je ne veux pas qu’il y ait quelqu’un d’autre qui s’assure de leur sécurité, c’est ma mission. Parce que je suis leur père. J’ai envie d’être celui à qui ils vont sourire quand ils arriveront à monter à cheval, je veux être celui à qui ils tendront les bras quand ils feront leurs premiers pas et… » Je laisse filer un silence, incapable de trouver les bons mots pour lui faire comprendre ce que je ressens. Et mon regard accroche le sien l’espace d’un instant, alors que je déglutis et que je finis par reprendre, bien moins assuré que je le voudrais. « Je sais… Et je sais aussi que tu as passé toute ta vie ou presque à me mettre dans le même sac que ces courtisans, quand bien même je n’ai pas souvenir d’avoir agi de la sorte avec toi par le passé. Mais tu n’as pas à te méfier de moi. Et s’il faut que je le répète tous les jours pour que tu en sois convaincue, je le ferais. » Quand bien même j’aurais aimé ne pas en avoir besoin.

Et j’essaie de lui expliquer. Je ne suis pas sûr d’y parvenir vraiment, de lui faire comprendre ce que je ressens et ce qui me pose problème. Je ne peux quand même pas m’empêcher de soupirer de soulagement quand sa main glisse dans mes cheveux, quand je réalise qu’elle ne cherche pas à me fuir et qu’elle est toujours là. C’est probablement idiot d’avoir pu croire ça, même une seconde et pourtant, c’est toujours là, bien ancré. Je finis par relever la tête dans sa direction quand elle se met à parler, la fixant, les yeux ronds, à ses propos. Et quand elle a terminé, je laisse filer un long silence, bien incapable de dire quoi que ce soit. Mais je finis tout de même par attraper sa main qui s’est glissé dans mes cheveux, par la porter à mes lèvres avant de me relever et de la regarder avec intensité. Avant de l’embrasser longuement, glissant une main dans son dos pour la plaquer contre moi. Je finis par la relâcher uniquement parce que j’ai le souffle court et je me décide enfin à parler, d’une voix un peu éraillée. « Je t’aime Megara Lannister et jamais, je te dis bien jamais, je ne te regarderais avec dégoût ou pitié. Et je n’aurais pas plus envie de te fuir demain qu’aujourd’hui. C’est inconcevable pour moi. J’ai tellement envie de te rendre heureuse, de te faire oublier que je suis loin du Prince que tu aurais dû épouser et pourquoi tu n’as pas pu le faire que j’ai peur de ne pas y arriver. Et quand je te vois comme ça, quand j’ai le sentiment que tu préfères rester avec les garçons que de passer du temps juste avec moi, je me dis que je n’y arrive pas en effet. Je… je n’ai pas envie de savoir ce qui se passe au juste avec Jinx quand je ne suis pas là. Je sais, c’est probablement puéril, idiot et j’en passe, mais je préfère ne pas y songer. Parce que ça me fait bien plus mal que je le voudrais. Alors que je savais. Que j’en étais parfaitement conscient avant de t’épouser. Et… » J’arrive à esquisser un semblant de sourire alors que je porte ma main à son visage, que je remets une mèche de cheveux en place avant d’effleurer son menton avec douceur. « … et je me suis rendu compte que c’était plus facile quand je ne t’aimais pas donc. Je peux t’assurer que ce n’est en rien une corvée pour moi et que je pourrais toujours trouver de l’énergie pour…ça donc. » J’ai un nouveau soupir avant de reprendre, toujours sur le même ton. « C’est… déjà ça. Que tu prennes du plaisir avec moi sans t’en sentir honteuse ou repentante. J’en venais à me demander si tu n’avais pas envie de m’éviter pour ça aussi tu sais. Et tu sais ce qui est le pire ? C’est que tu ne souffrais pas de ce mal, jamais nous n’aurions été ensemble. Et jamais je ne me serais rendu compte de tout ce que je rate. » Et je passe de nouveau un bras autour de sa taille, me demandant à quel point je n’ai fait qu’aggraver les choses en voulant lui parler.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 26 Sep - 22:23

Elle le savait, Megara, qu'il y avait sans doute toujours eu cette part de mystère autour d'elle, sans doute en partie parce que son caractère étant moins tranché que celui de son frère et de sa sœur, dès tous petits, c'étaient surtout eux qui avaient attirés l'attention. Sans parler du fait que certains devaient sans doute se dire, sans qu'ils ne soient dans le tord, qu'avoir cette image de princesse idéale, douce et parfaite devait bien cacher quelques petits secrets bien dissimulés et étouffés dans l’œuf. Alors, sans doute son époux devait-il bien continuer de découvrir certaines de ses facettes, à moins que cela ne tienne surtout à elle, qui s'ouvrait toujours plus en sa présence, et qui se laissait aller à être elle-même, la vraie elle, en sa présence à lui. Et il se trouvait qu'elle n'était pas dénuée d'humour ni même de taquinerie. Mais il le fallait bien, quand on était issue d'une fratrie telle que la sienne. Car, après tout, douce, elle l'avait toujours été, mais cela n'en avait pas pour autant fait d'elle une jeune fille qui s'était éternellement laissée marcher sur les pieds par son aîné et sa cadette. ❧ Tu sais bien que je ne suis jamais dotée que de bonnes intentions, et qu'aucun brin de malice ne se dissimule en moi, alors loin de moi l'idée de te tendre le moindre piège ... ❧ Une lueur malicieuse vient justement flamboyer dans son regard, avant qu'elle ne joue à la jeune femme résignée et obéissante, en haussant quelque peu les épaules et en ouvrant de grands yeux innocents. ❧ Mais puisque c'est toi, alors c'est d'accord, j'accepte que tu me fasses oublier que le fil du temps. ❧ Dans le fond, elle n'avait rien contre, toute plaisanterie mise à part. Car, durant ces mois compliqués, suite au trépas de Nymeria et alors qu'elle vivait les turpitudes de sa propre grossesses, elle ne pouvait oublier combien il avait été là, combien il avait été important, combien elle s'était sentie en sécurité, plus que nulle part ailleurs, dans ses bras à lui. D'une certaine façon, cela avait été faire un geste vers lui, à l'époque, alors qu'ils n'en étaient encore qu'aux balbutiements de leur union, et qu'elle était loin de se sentir sure d'elle dans sa peau de femme enceinte. Et aujourd'hui encore, elle tenait à ne pas laisser de hauts murs s'ériger entre eux, même si cela n'avait rien de très simple, dans les faits. Il y avait des compromis à faire, ou plutôt des nouveautés à incorporer, là où, quand un protocole bien huilé régit votre vie, cela n'a rien d'évident d'y chambouler certaines choses. Cependant, loin de se précipiter pour lui répondre, elle prend le temps. Le temps d'analyser, le temps de réaliser, également, qu'ils se rejoignent sur bien des points, concernant leurs fils. ❧ Les choses sont alors bien plus semblables que je ne le pensais ... Ils sont comme une prolongation de moi, je les ai portés, je les ai sentis bougés, et parfois, inconsciemment, le rythme de mon souffle se cale sur le leur quand ils dorment ... Cependant, j'imagine qu'il me faudra alors tout de même partager leurs premières fois avec toi, car je n'aurais non plus rien contre le fait de les voir dodeliner en manquant de chuter à chaque pas alors qu'ils se dirigent vers moi lors de leurs premiers pas. Ils sont deux, et puis, ce genre de joie est suffisamment colossale pour que nous ne restions ni l'un ni l'autre sur notre fin, n'est-ce pas ? ❧ Un mince mais doux sourire s'étira sur ses lèvres, alors qu'elle espérait si fortement et si ardemment qu'il comprendrait à quel point elle avait péché par excès de maladresse plutôt que par réelle envie de lui nuire et de le peiner.

Il était essentiel qu'ils se comprennent, sans doute plus que s'ils avaient tous deux été mariés à d'autres. Certes, l'équilibre et la survie du royaume ne reposaient pas sur les épaules, puisqu'elle n'était pas Jeyne et qu'il n'était pas Lyman, mais des choses importantes demeuraient tout de même en jeu, au delà de leurs propres aspirations et desseins personnels. Il fallait qu'ils communiquent, au moins, à défaut de toujours pouvoir s'entendre et être d'accord. Après tout, peut-être que si les choses demeuraient suffisamment bien équilibrées pour que la balance ne bascule pas tragiquement d'un côté plutôt que de l'autre, et bien les choses seraient vivables et acceptables ? Alors, oui, elle était maladroite, ou plutôt, parfois, en certaines situations, elle cédait à la solution de facilité, bien inconsciemment, pour se sentir entourée de piliers connus et sécuritaires, en oubliant que les choses n'étaient plus exactement les mêmes, depuis son mariage. ❧ Tu ... Tu n'as pas exactement été dans le même sac qu'eux, tu sais. Tu étais déjà le meilleur ami de Lyman, à l'époque, et mon frère a bien des défauts, mais être trop naïf n'a jamais été l'un d'entre eux. Il ne se serait jamais laissé tant approché par quelqu'un de manipulateur et d'intéressé. Mais d'une certaine façon, tu étais l'une des rares exceptions, et ... Je ne suis pas réfractaire aux changements et à la nouveauté, mais quand je me sens menacée ou que les choses virent trop rapidement d'un côté peu rassurant pour moi, j'imagine que je saute sur l'occasion pour me réfugier derrière d'anciennes certitudes ? ❧ Sans doute était-ce là une réaction compréhensible ? Comme une conséquence découlant d'un instinct de survie et de protection qui bat fort dans les veines, pour se parer et se préparer. Mais elle ne cherchait en rien à entièrement se dédouaner de ses défaillances et de ses erreurs, elle voulait juste ... qu'il comprenne ? Mais comprenait-elle bien tout ceci, elle-même ? Quoi qu'il en était, sans doute était-ce également plus simple pour elle de prononcer les choses telles qu'elle lui venait, bien qu'elle était tout autant consciente, dans le même temps, de la dangerosité avec laquelle cela la faisait danser, car, sans réfléchir, les mots peuvent s'emballer et vous amener vers des horizons non souhaités. Mais elle ne voyait guère comment faire autrement, à cet instant même, alors qu'elle guettait, anxieusement, la moindre seconde de silence qui s'écoulait et s'érigeait entre eux, alors qu'elle ne savait trop comment son époux allait réagir à tout ce qu'elle venait de lui confier. Cependant, et ce même si elle n'avait rien contre, elle ne s'attendait pas aux atours que prit la réaction de Gareth. Et elle ferme les yeux, pas pour fuir ce qu'elle pourrait bien voir, mais pour pleinement se laisser porter par les évènements et par les émotions. Et elle en perdrait presque pied, s'il ne la tenait pas si fermement tout contre lui, là où elle ne ré-ouvre pas immédiatement les yeux alors qu'ils doivent tous deux reprendre leur souffle. Comme pour prolonger encore un peu l'instant, telle une enfant qui tente de voler encore quelques minutes précieuses avant de s'endormir. Et ce en partie parce qu'elle est également bouleversée par les propos de son mari.

Sans même se l'avouer, sans doute vient-elle alors de réaliser qu'elle était là, au fond d'elle, cette peur tétanisante qu'elle le dégoûte, et qu'il ait honte. Honte d'elle, et de ce qu'elle faisait et était incapable de faire. Alors, quand elle plonge de nouveau son regard dans celui de Gareth, sans doute ses yeux sont-ils quelque peu plus grands ouverts que d'ordinaire, alors qu'elle se contrôle pour ne point pleurer, malgré tout. ❧ J'ai juste peur, Gareth. J'ai peur qu'il leur arrive quelque chose, ou qu'il m'arrive quelque chose et que ... Que notre temps ensemble s'abrège brusquement, alors je veux profiter d'eux à chaque instant, mais cela ne signifie en rien que je veuille te fuir. Bien au contraire ... J'ai besoin de toi, et pas uniquement en tant que leur père. Quant à ne pas être un Prince ... Le titre ne fait pas l'homme, Gareth. Père et Mère me l'ont toujours dit, sans doute pour que je ne me berce pas de douces illusions ... Tu œuvres bien plus à l'avenir de ce pays que certains jeunes hommes de ton âge bien mieux nés. Et tu m'es bien plus précieux. ❧ Et lorsqu'il remet en place l'une de ses mèches de cheveux, par légère vanité, elle ne peut s'empêcher de se demander si elle n'est pas trop échevelée. Et elle constate, alors, que, sans forcément que ce soit conscient, qu'ils multiplient tous deux l'évocation de leurs sentiments respectifs. ❧ Alors je n'en parlerais plus. Sauf si tu m'interroges. Et je t'avoue que cela me soulage de ne point y songer lorsqu'il n'y a pas lieu que ce soit le cas. Là où je n'ai jamais rien contre le fait de penser à nous deux et à tout ce que ton énergie inextinguible te permet de faire. ❧ Elle pique un fard tout en sentant sa voix s'enrouer quelque peu, alors qu'elle toussote doucement, pour en chasser le nuage qui la voilait. Doucement et le plus discrètement possible. Là où les dernières paroles de Gareth, bien involontairement, sans nul doute, ne font rien pour changer la donne, alors que la jeune femme écarquille les yeux et se sent des plus brûlantes, comme saisie d'une fièvre qui la pousse à se sentir à l'étroit dans ses propres atours. ❧ Oh si, je me sens honteuse quand même, parce que j'ai toujours peur de t'empêcher d'avoir suffisamment d'heures de sommeil pour faire face à toutes tes responsabilités. Et qu'en plus, cela te décoiffe et froisse tes vêtements. Sans parler de ton pauvre dos qui subit les sévices de mes ongles et de mes ... dents ? ❧ Si elle n'était pas si prêt de lui, pour sûr, elle se cacherait le visage dans ses mains, tout en écartant légèrement les doigts pour voir à travers les interstices formés. ❧ Je ne veux pas être reconnaissante de tout ça, de mon mal, je veux dire. Je veux devoir ce que l'on a à nous même, pas à une fatalité sur laquelle nous n'avons malheureusement ni toi ni moi un contrôle suffisant. ❧ Elle soupire avant d’apposer sa tête contre son torse, inspirant à plein nez l'odeur caractéristique de son époux, tout en se nimbant près de sa chaleur corporelle.


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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyLun 14 Oct - 12:25

Est-ce qu’elle est vraiment consciente de la place qu’elle a pris dans ma vie ? De l’importance qu’a son humeur pour moi ? Que je n’ai qu’une envie, c’est de la savoir heureuse, autant que possible au vu des circonstances en tout cas. Et qu’un sourire de sa part me fait plus de bien que nombre de paroles parfois doucereuses qu’il m’est donné d’entendre lorsque je vaque à mes occupations. Je ne sais pas vraiment de quoi Megara est consciente quant à notre relation. Mais j’ai surtout le sentiment de ne pas en faire suffisamment, de laisser échapper l’essence de notre relation quand je m’attarde sur ce qui ne va pas, comme en cet instant. Sauf que j’ai besoin de lui parler, d’être toujours aussi honnête avec elle, quoi qu’il en coûte.

Dans l’immédiat, j’ai tout de même un sourire à sa répartie, non sans lui lancer une œillade malicieuse. « Nulle malice en toi. Tu es sûre que nous parlons de la même personne ? Parce que j’ai cru entendre ou voir certaines actions plus que malicieuses… et que j’aime beaucoup cet aspect de ta personnalité que nous ne sommes que peu à connaitre. » Comme bien des aspects la concernant. Elle est bien loin de la beauté distante que certains sont persuadés de connaitre. Pour la côtoyer bien plus que le commun de la cour, je la sais passionnée, drôle, pleine de vie et d’envies de toutes sortes. Que je m’efforce de satisfaire, que ce soit sa soif de connaissance, son envie d’avoir des fleurs ou d’autres que je ne peux guère énoncer à haute voix mais qui continuent de la faire rougir. « Je me ferais un plaisir de te faire perdre le fil ma dame. De continuer plutôt. C’est aussi mon rôle après tout non ? » Je lui lance un regard plus doux avant que les choses ne dérapent quelque peu.

Et il m’est difficile de lui expliquer ce que je ressens à l’égard de nos enfants. Même si, l’espace d’un instant, je me suis senti dépossédé de la moindre importance les concernant, comme si je ne comptais pas vraiment dans l’équation. Cumulé à ce qui me fait peur, autant dire que je ne me sens pas des plus à mon aise en cet instant. Et que je ne suis pas sûr d’arriver à faire passer le message. Pourtant, elle semble comprendre. Elle prend le temps de m’écouter visiblement et de faire la part des choses. Je finis par hocher la tête, avec un sourire incertain quand elle reprend la parole. «Je… je ne veux pas t’enlever quoi que ce soit Meg. Et je sais pertinemment que le rôle de mère est bien plus mis en avant que celui de père. Mais j’aime ces enfants, quand bien même je n’ai pas vécu tout ce que tu as vécu. Et j’adorerais partager toutes ces premières fois avec toi. » En espérant être là bien évidemment. Et si c’est presque une certitude pour elle, j’ai tout de même un doute me concernant. A cette pensée, je sens mon cœur se serrer et je finis par détourner les yeux, même si je souffle, d’un ton aussi doux que possible. « Deux en même temps pour tout. Nous allons finir par ne plus savoir où donner de la tête à la longue. » Je me suis fait tout de même un brin plus précautionneux, ne voulant pas raviver les tensions que cette discussion a pu engendrer.

D’autant qu’il y en a d’autres et non des moindres. Il m’est un peu plus difficile que je le pensais d’arriver à la cerner, de savoir si elle est vraiment heureuse, si je la rends heureuse, surtout au vu de tout ce qui a pu se passer. J’ai un silence alors que je l’écoute, avant de rétorquer, avec une ombre de sourire. « J’ai bien des défauts, mais ceux-là n’en font pas partie. Et… je suis heureux d’avoir toujours été une exception donc. Mais qu’est-ce que je peux faire pour que tu n’aies pas à te réfugier derrière ces certitudes ? Pour ne pas avoir l’impression que tu dresses brusquement un mur entre nous parce que tu te sens menacée ? » Je la regarde, les yeux un peu trop agrandis j’imagine, me sentant bien moins assuré que je peux l’être en temps normal. Je ne devrais probablement pas la prendre dans mes bras ou l’embrasser de la sorte. C’est typiquement le genre de choses qui me ferait perdre le fil de mes pensées, surtout avec elle. Et si je m’écoutais pas, je continuerais, jusqu’à oublier complètement ce qui nous tracasse tous les deux. Mais, outre le fait que je doive reprendre mon souffle, je ne peux pas céder à la facilité. « J’ai peur aussi Meg. Surtout avec tout ce qui a pu se passe. Qu’on vous fasse du mal, que je ne sois plus là pour veiller sur vous. Mais il ne faut pas que cela nous dévore au point que plus rien d’autre n’ait d’importance. Plus tu te focaliseras là-dessus, moins tu arriveras à vivre par toi-même et tu ne seras pas heureuse. J’ai… besoin que tu aies besoin de moi. Je sais, c’est égoïste mais te l’entendre me le dire me fait du bien. » Je ne peux tout de même m’empêcher de piquer du nez quand elle parle du titre. Je sais qu’elle est sincère, mais une part de moi continue d’estimer qu’elle aurait mérité mieux. Plus. Et que ce n’est que ce mal qui fait qu’elle ne pourra pas être la grande Reine qu’elle aurait dû être. Je me contente de laisser filer un soupir silencieux, incapable de réellement acquiescer à ses propos. Et je continue de la regarder avec intensité, laissant filer des petits gestes de tendresse que je pensais jamais avoir avec qui que ce soit, encore moins avec ma femme. « D’accord. Je… je sais que c’est une demande idiote et que cela ne fait qu’ajouter un poids de plus sur tes épaules. Mais… » Je toussote avant de souffler, d’un ton incertain. « Tu es ma femme. Je me sens peut-être des instincts un peu trop possessifs à ton égard. Je n’ai envie de te partager avec personne. Et je préfère de loin que tu penses en effet à ce que nous faisons tous les deux. » J’arrive à lui rendre un sourire alors que mes lèvres vont effleurer sa mâchoire. Je secoue même la tête, toussant un rire au reste. « Je suis déjà tout le temps échevelé, personne ne s’en rend compte, ne t’en fais pas. Quant à ne pas dormir suffisamment… si c’est pour de pareilles choses, je suis plus que ravi de perdre le sommeil Meg. Et je ne crois pas m’être jamais plaint de mon dos non ? » J’arrive à retrouver un semblant de sourire, même si mes inquiétudes ne se sont pas totalement dissipées. A défaut, je sais qu’elle les partage, c’est déjà ça non ?

Je laisse de nouveau filer un silence alors qu’elle se blottit contre moi, mes mains glissant doucement dans son dos. « … je suis reconnaissant d’avoir été mis sur ta route Meg. Quelle que soit la façon dont s’est arrivé. Je ne pensais pas pouvoir construire quoi que ce soit de ce type avec celle qui serait ma femme un jour et chaque jour est une belle surprise. Même si c’est parfois plus difficile que je l’aurais cru. Parce que je ne peux pas être indifférent à quoi que ce soit lorsque cela te concerne. Je ne veux pas qu’on s’éloigne ou que tu … ne veuilles pas de moi dans ta vie. » Je sais, c’est un peu puéril dit de la sorte, mais je n’y peux pas grand-chose en vérité. « Parce que je ne suis pas sûr de supporter de ne plus en faire autant partie qu’aujourd’hui. » Et je me penche pour capturer de nouveau ses lèvres, sans donner l’impression de me raccrocher à ce baiser cette fois. Mais simplement parce que j’en ai envie.  

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 24 Oct - 23:49

Peut-être la jeune femme avait-elle manqué de volonté ? Peut-être que sa petite sœur avait déteint sur elle, concernant un pan de sa personnalité ? Ou peut-être est-ce un trait de caractère chez elle, sans que ce dernier ne soit cependant des plus voyants et des plus couramment utilisé ? Dans tous les cas, il ne fallait pas s'y laisser tromper, mais Megara savait faire de l'humour, et elle comprenait le plus souvent les plaisanteries qui étaient formulées en sa présence, bien qu'elle savait que, fort heureusement, on lui épargnait, par décence et respect, les plus grivoises et les plus paillardes. Mais les spirituelles, celles qui demandaient de la réflexion, elle les comprenait, oui, sans pour autant devoir forcément être stimulée intellectuellement pour s'amuser. Seulement ... Seulement, on avait toujours attendu d'elle qu'elle occupe la place de Princesse du Roc, pas de bouffon du Roi, sans parler du fait qu'elle avait toujours eu une sainte horreur de l'association de trop nombreuses couleurs vives et criardes sur la même pièce de tissu. Alors, ses traits d'humour, le plus souvent, elle les réservait à ses très proches, de quoi leur faire comprendre qu'elle n'était en rien triste comme la pierre et que sa boîte crânienne renfermait un esprit fin et affûté, n'en déplaisent aux préjugés et aux idées reçues. Elle était simplement moins expansive que sa cadette, et les gens avaient moins les yeux rivés sur elle que sur l'héritier au trône, à savoir son frère aîné, Lyman. Parfois, elle se demandait si cela lui avait déjà pesé, à son frère, d'être le seul garçon de leur fratrie, tout en s'interrogeant sur le fait qu'il aurait peut-être voulu avoir un frère, en plus de ses deux sœurs ou à la place de l'une d'entre elles. Mais est-ce que cela lui aurait réellement rendu certains épisodes de sa vie plus faciles à vivre et à traverser ? Est-ce que cela changerait quoi que ce soit à ce qui se déroulait à l'heure actuelle ? La ligne de succession n'était pas en péril, et puis, Lyman ne s'était-il pas trouvé parmi des amis le ou les frères qu'il n'avait jamais eu ? ❧ Demande au moindre courtisan, tous te diront que je suis tout à fait innocente, calme et raisonnable. ❧ Son regard continue de luire de cette petite lueur de malice, avant qu'elle n'écarquille quelque peu les yeux, théâtralement, face à la suite de ses propres propos. ❧ En revanche, ne parle jamais à mon frère de cette fois où j'ai versé un quart de livre de beurre dans sa chope d'hydromel chaude. Surtout que c'est Père qui l'a bue, en invoquant son droit de taxe royale sur la consommation d'alcool de ses propres enfants ! ❧ Il n'avait pas bronché, Loren, même si, au début, Megara avait bien lu sa terrible surprise dans son regard, là où, elle, elle était tétanisée devant le mauvais tour qui se retournait contre son père, là où elle avait voulu taquiner gentiment Lyman qui paradait d'avoir le droit de boire, lors de ce banquet, et pas elle. ❧ En effet, c'est ton rôle. C'était stipulé en tout petit en bas de notre contrat de mariage, tu aurais dû tout lire avant de signer, pauvre de toi ... ❧ Cette fois-ci, une lueur fondante d'affection prend place dans son regard, alors qu'un doux sourire s'arque sur ses lèvres. De quoi la pousser, sans cependant avoir réellement eu besoin de ça, à se faire grandement à l'écoute des précisions et explications qu'elle a souhaité qu'il apporte. Plus jeune, on lui avait appris l'empathie et l'écoute, tout en y fixant des limites, histoire que jamais elle n'en vienne à entièrement s'oublier. Et on lui avait également enseigné que, malgré tout, jamais elle ne serait capable de tout comprendre, de se mettre dans la peau de tous ceux qu'elle rencontrait. Et sans doute jamais cela ne serait plus vrai que concernant la vie d'une femme et la vie d'un homme, là où la société érigeait tant de barrières et de différences, tout ça parce que les Sept vous avaient faire naître d'un genre plutôt que d'un autre ...

Elle croit avoir compris. Elle le pense. Du moins, elle l'espère, tout en sachant que cela ne sera jamais entièrement le cas, tout comme lui ne l'a comprendra jamais totalement. Ce qui était normal et attendu, car, après tout, encore une fois, ils n'étaient pas nés des mêmes parents, et qu'il était un homme là où elle était née femme. Les gens ne se rendaient pas forcément compte à quel point, pour certaines choses, cela donnait clairement à Gareth plusieurs longueurs d'avance sur Megara, et ce même si c'était elle qui, des deux, arborait un titre princier. Car toute la Noblesse du monde, aussi haute soit-elle, ne peut pas forcément faire le poids face à des réalités des plus terre à terre, concrètes et primaires. Mais cela n'était fort heureusement pas le sujet, et l'essentiel résidait sans nul doute dans le fait qu'elle faisait des pas vers lui, pour tout de même tenter de se rapprocher au plus prêt de la compréhension maximale qu'elle pourrait avoir de ses ressentis de jeune père et de la façon dont il souhaitait aborder sa paternité. ❧ Depuis le premier instant où je t'ai annoncée attendre un enfant, je n'ai jamais douté de l'affection que tu porterais à ce bébé, en ignorant que nous allions en réalité devenir parents de jumeaux. Et j'en doute encore moins aujourd'hui, si cela est seulement possible ... C'est moi qui avait peur de ne pas être à la hauteur, alors que toi ... Tu paraissais si sûr que nous allions y arriver, si sûr que tout se passerait au mieux ... ❧ Un instant, la douceur et la sincérité de son regard se dissipèrent sous le coup de l'amusement qui l'a pris rien qu'à la pensée des étranges manèges auxquels lui comme elle devraient peut-être bientôt se livrer. Elle voyait déjà leurs fils déambuler chacun de leur côté pour partir explorer leur petit monde ... ❧ Le privilège d'avancer à quatre pattes pour les rattraper te reviendra dès lors que nous serons en public, si cela ne te dérange pas ... Crois-moi, une robe a beau être parfaitement seyante, elle n'offre pas toujours la plus grande des libertés de mouvements, sans parler du fait que je suis une Princesse ! ❧ Elle avait déjà entendu des gardes faire des allusions grivoises concernant le séant d'une de ses lingères, alors qu'ils ne l'avaient pas vue, et ... Et, merci bien, mais elle se passerait d'être au cœur de telles grivoiseries, surtout si cela entraînait des dissipassions en direction du terrible mal qui la touchait !

Megara se doutait de toute façon que son époux ne laisserait pas passer de telles choses. Il en allait de sa fierté de mâle, si l'on observait les choses de façon primaire, mais, au delà de cela, la jeune femme le savait, son mari était un jeune homme bien trop bon pour ne pas porter atteinte, de quelque façon que ce soit, à ceux qui auraient pu s'en prendre à elle. C'était son devoir, également, tant en tant qu'époux qu'en tant que serviteur de la Couronne. Car quoi qu'ils disent et quoi qu'ils fassent, et même si cela n'érigeait pas de forteresse entre eux, heureusement pour eux, elle demeurait Princesse là où il ne serait jamais élevé à ce rang. Leurs fils, eux, étaient déjà des Princes. Cependant, il n'y avait pas que ce titre nobiliaire dont Gareth serait toujours dépourvu, sauf grande contrindication opposée, qui pourrait se mettre entre eux, au plus grand désarroi de Megara qui, pourtant, avait une certaine main mise sur tout ceci. ❧ Je crois ... Je crois que j'ai encore besoin de temps ? Ce n'est pas contre toi, et cela n'a même que peu à voir avec toi, c'est juste que ... On ne fait pas disparaître tant d'années d'habitudes et de jeux de dupe d'un claquement de doigts. Je dois encore m'habituer à ce que tu sois mon époux, et ... Et c'est probablement aussi vrai pour toi, non ? Si tu fermes les yeux, peut-être que la première image de moi qui te vient est antérieure à notre mariage ? Mais c'est en bonne voie, je peux te l'assurer. Mon corps ... Mon corps et mon subconscient, la nuit, savent très bien te faire confiance, que ce soit pour me blottir contre toi durant un mauvais rêve, ou pour ... Enfin tu vois. ❧ Et ce baiser qui s'en-suit enflamme tout son être, alors qu'elle se doit de se contrôler, malgré tout, même si c'est si bon, si agréable, mais pas forcément si attendu au sein d'un couple tel que le leur. Après tout, dans le milieu plus que dans tout autre, on ne se marie pas par amour, et leur union n'avait pas fait exception à la règle. Malgré tout, il existait quelque chose entre eux, quelque chose de fort, quelque chose qui n'avait malgré tout pas surgi du néant, en dépit de la relative rapidité des choses. Sans doute des couples mariés depuis bien plus longtemps qu'eux ne pouvaient pas estimer en être arrivés au même point ? Et ça aussi, Megara, cela la terrifie en partie. Parce que cela ne ressemble pas à ce qu'on lui avait enseigné, et que, dans le fond, son mariage lui-même n'avait que peu en commun avec ce à quoi elle avait été promise. Et malgré tout ... Et alors qu'elle a le cœur au bord des yeux, alors qu'elle l'écoute et l'entend lui parler, son regard ne peut que s'arrondir de surprise face à certaines parties des propos qu'il tient. ❧ Tu as peur ? Toi ? ❧ Peut-être que cela pouvait sembler ridicule, mais ... Mais le fait qu'il partage lui aussi une partie de ses craintes l'étonnait. Pas parce qu'elle le pensait sans cœur ou détaché de tout cela, mais parce que, de façon crédule, elle avait toujours pensé que les hommes ressentaient moins la peur que les femmes, quelque peu embrigadée dans ces idées reçues qui berçaient souvent les apprentissages de la vie quand on était née femme. ❧ J'ai besoin de toi, Gareth Kenning ... ❧ Elle le lui répète, pas tant pour flatter son égo ou lui plaire, mais par convenance personnelle, et parce que faire face à la réalité des faits est une chose qu'elle se doit d'apprendre, là où, désormais, on ne lui aseptise plus forcément tout.

De la même façon ... De la même façon, s'il préfère qu'elle ne prononce plus le nom de son garde du corps aux délégations spéciales, et bien, soit. Même si cela ne le fera évidemment pas disparaitre du paysage, et que tous deux le savent bien, ça, ayant passé l'âge de l'enfance où ils avaient pu croire qu'en mettant les mains devant leurs yeux, ils disparaissaient eux-même ou faisaient disparaître ce qu'ils voyaient jusque là. Ces jeux et ses croyances là ressurgissaient cependant dans quelques années dans leur vie, et sans doute même plus tôt qu'ils ne le pensaient, car, en leur temps, Cadwyn et Tybalt sauraient emprunter les mêmes jeux enfantins qu'eux. Mais ils n'en étaient pas rendus là, et se devaient sans doute de profiter de chaque instant avec leurs fils d'ici là. Et elle frissonne de ces lèvres qui se posent contre sa mâchoire. Cela lui fait comme des papillons dans le ventre, si elle devait utiliser l'une de ses analogies d'enfance. ❧ Je ne pense pas que quiconque te reprochera tes instincts, et moi encore moins ... ❧ Car, sans savoir exactement comment l'expliquer, elle se sentait toute chose rien qu'à l'idée de lui appartenir, en quelque sorte. Comme si ... Comme si, enfin, le Royaume, ou plutôt la Couronne, n'était plus cette unique entité tutélaire auquel elle devait rendre des comptes, en quelque sorte. Gareth se substituait, et ... C'était bien ? ❧ Moi je m'en rends compte, quand tu es tout dépeigné. Et Mère aussi, crois-moi ... ❧ Comme par réflexe, elle glisse quelques instants ses doigts dans la chevelure de son époux, pour y remettre un semblant d'ordre. Avant de virer pivoine à la suite des propos de son mari. ❧ Ce n'est pas une raison voyons ! C'est ... barbare ! Je ne devrais pas ... Je ne devrais pas agir ainsi. Cela ... ne se fait pas ? ❧ Elle est quelque peu incertaine, parce que, bien sûr, les enseignements sur la sexualité maritale n'avaient pas réellement eu cours, pour elle, sans parler du fait qu'il était censé avoir plus d'expérience qu'elle en la matière, car, durant ses crises, c'était comme si elle n'avait plus conscience de tout, et donc, cela devait bien être vu comme amoindrissant son propre potentiel d'expérience charnelle, non ? Dès lors, avoir une oreille apposée contre le cœur de Gareth avait un petit quelque chose d'apaisant et de rassurant, alors qu'elle s'était blottie contre lui. La saccade était régulière, le rythme sécurisant. Comme une certitude, quelque chose à quoi se raccrocher. Comme elle avait pu se raccrocher dans le regard de sa mère, lors de son accouchement, là où elle aurait maintenant tant voulu que le jeune homme se substitue à Jordane, à l'époque ... Mais les hommes n'assistaient pas aux accouchements de leurs épouses, et si rarement que cela tenait lieu de l'exceptionnalité ne forgeant absolument pas la règle. Alors, dans le même mouvement que ce cœur qui battait, elle se laissait aller au rythme des paroles de son époux, d'autant plus que celles-ci étaient comme toutes douces et toutes sucrées. Et lorsqu'on était plutôt sucré que salé, comme elle, cela n'était que plus ravissant ... Et cet autre baiser, ce baiser supplémentaire ... Que les Dieux étaient incompréhensibles et extrêmes, parfois. A faire s'abattre sur ses épaules un mal donc Ils refusaient pour le moment de la débarrasser, tout en traçant la voie à un mariage avec un homme comme Gareth ... Et bien que la jeune femme refusait de faire un parallèle ou de créer la moindre corrélation entre les deux évènements, et bien ... Elle a chaud. Encore plus chaud qu'avant, et elle refuse de lâcher Gareth. Pourtant, peut-être qu'elle le devrait, peut-être qu'il le faudrait, mais c'est si dur, et ... Et elle n'est pas du tout sure d'en avoir réellement envie, mais, pourtant ... ❧ Je ne veux pas que tu me laisses seule, et, pire encore, je ne veux pas te pousser à me laisser seule ... J'ai besoin de toi, et je ne peux plus concevoir mon existence sans t'avoir à mes côtés, alors que ça dépasse le simple fait d'avoir besoin du père de mes enfants ... Est-ce que cela fait du sens ? ... ❧ Sa bouche était très probablement légèrement gonflée de l'avoir embrassé, alors que ses joues étaient certainement rougies face à la chaleur, et l'excitation, sans parler de ses pupilles, plus arrondies qu'à l'accoutumée, de part de manque de souffle qui l'avait finalement obligée à lâcher prise.



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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyDim 27 Oct - 13:45

Je ne pensais pas qu’il serait à la fois aussi facile et complexe de discuter avec Megara. Si les mots semblent venir d’eux-mêmes, j’ai tellement peur de la heurter, qu’elle ne comprenne pas ce que j’essaie de lui dire ou qu’elle s’en offusque, que j’en viens à me faire hésitant, presque balbutiant, ce qui est loin d’être habituel chez moi. Mais elle comprend. Parce qu’elle commence à me connaître, tout du moins c’est ce que j’essaie de croire. Et parce qu’elle aussi veut que les choses fonctionnent entre nous. Même si rien ne sera jamais parfait, je sais que nous pouvons arriver tous les deux à trouver notre équilibre, me permettant ainsi de tenir cette promesse que j’ai faite à sa mère et à son frère, celle de tout faire pour la rendre heureuse. Je en savais juste pas à l’époque que cela serait tout aussi important pour moi que pour eux et pas seulement parce qu’elle est ma femme. J’ai un sourire à sa répartie et je la fixe avant de souffler, malicieux. « Et nous savons à quel point les courtisans sont une source d’information sûre. Mais j’en prends bonne note. »  

J’ai un rire au reste de ses propos et je secoue la tête, non sans reprendre, toujours sur le même ton. « Je savais que tu était une vraie friponne. Voilà qui m’est confirmé. Et que m’offres-tu contre mon silence jeune fille ? » Je me sens à la fois soulagé de pouvoir échanger de la sorte avec elle et inquiet de la suite de la discussion. Parce que j’aimerais que la situation ne change pas, que tout soit aussi agréable que ces échanges amusés. « Je ne lis jamais les petites lettres en bas des contrats. Mais je suis plutôt heureux d’être tombé dans le piège cette fois. » Et là, j’aimerais autant la prendre dans mes bras et l’embrasser, sans me soucier du reste. Sauf que je ne peux pas, parce qu’il faut éclaircir certaines choses.

Et je crois qu’elle comprend le message que j’essaie de lui faire passer. Tout comme j’entends ce qu’elle me dit, ce que je dois aussi intégrer pour mieux la comprendre et réussir à faire fonctionner notre couple. J’en oublie qu’elle est une princesse et c’est ma femme qui m’importe avant le reste, ne nous leurrons. Si j’ai souvent fait fi des convenances, c’est en ce moment plus le cas que jamais. « Je suis heureux. Que tu sois la mère de mes enfants. Ceux-là comme les prochains qui ne manqueront pas d’arriver. Et je suis sûr que tout se passera bien parce que nous sommes tous les deux. Qu’il y a… un lien fort entre nous. Que je ne soupçonnais pas auparavant. Tu es à la hauteur Meg et bien plus, n’aie jamais aucun doute là-dessus. » Je cille alors que je les imagine en train de ramper et un sourire un peu idiot vient orner mes lèvres à ce moment-là. « C’est bien noté, je serais celui qui me ridiculise au sol pendant que tu nous lanceras un regard mi-princier mi-attendri, sans bien savoir comment te comporter face à ton époux et tes lionceaux. » Voilà qui est un spectacle qui me plait bien plus que les autres que j’ai pu avoir en tête. En espérant être là pour pouvoir le faire.

Je soupire au reste, fronçant légèrement les sourcils à ses propos et préférant l’embrasser plutôt que de chercher des mots qui ne seront pas assez forts pour exprimer ce que je peux ressentir. Je pourrais continuer longtemps, surtout avec elle, surtout au vu de ce qu’elle ne manque pas de me faire éprouver à chaque fois que je l’ai dans mes bras et qui continue de me surprendre. Je finis tout de même par souffler, mes lèvres contre les siennes. « … je comprends. Je crois. Je n’ai pas eu besoin d’avoir cette retenue, cette distance qui est la tienne. Et je n’ai pas à m’en défaire, contrairement à toi. J’espère que tu finiras par suivre ton corps et ton subconscient et je… je ferais en sorte d’être plus patient. » Même si l’entendre dire ça est un peu plus blessant que je l’aurais cru, sans que j’arrive exactement à mettre des mots dessus. Je finis par lui parler un peu plus longuement avant de hocher la tête à sa question. « C’est si surprenant que ça que j’ai peur ? » Et je ne peux m’empêcher de sourire quand elle me dit qu’elle a besoin de moi, effleurant ses lèvres du bout des doigts alors que je murmure, d’une voix à peine audible. « Merci Meg... »

Et demander, espérer que son garder du corps disparaisse de nos discussions, voire de mon champ de vision, est totalement idiot, j’en suis bien conscient. Je ne peux pas m’empêcher de lui demander et de la fixer, un peu incrédule quand elle me dit qu’elle ne pourrait pas me reprocher mes instincts. Ma main glisse sur l’ovale de son visage alors que je reprends, toujours sur le même ton. « Ma femme donc. Avec toutes mes excuses pour les convenances qui voudraient que je ne parle de toi qu’en termes princiers mais, dans l’immédiat, je m’en moque. » Mon sourire revient, toujours incertain, même si je louche sur mes propres cheveux. « Tu crois vraiment que ta mère peut voir ce genre de choses ? Et… pourquoi ça ne se fait pas ? Je te l’ai déjà dit, tu n’as pas à avoir honte de quoi que ce soit quand nous sommes dans notre chambre… ou ailleurs. Ce qui se passe entre nous, notre intimité… ne regarde que nous. Tu as le droit de faire tout ce que tu as envie avec moi, même si cela te ferait rougir jusqu’à la racine des cheveux. J’aime l’idée que tu aies envie d’autre chose, de faire ce que tu veux. » Même si ce n’est pas du tout ce qui lui a été enseigné, j’en suis bien conscient. Sans compter la honte du mal qui est le sien et qui en rajoute un peu plus.

Je laisse le silence s’installer entre nous quelques instants, non sans l’embrasser de nouveau avec douceur cette fois. Et j’inspire longuement au reste de ses propos, cillant avant de hocher la tête. « Cela fait du sens. Je crois. Et c’est probablement naïf mais je ne veux pas te laisser seule, te laisser loin de moi. Je te veux à mes côtés à chaque instant et j’ai bien plus besoin de toi que tu peux le croire Meg. » Mes deux mains ont de nouveau glissé sur son visage et j’ai un sourire alors que mon pouce effleure ses joues rouges, avant que mes lèvres n’aillent de nouveau chercher les siennes.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyMer 20 Nov - 23:08

Évoluer au milieu d'une cour royale tout en espérant en sortir indemne revenait à délibérément fourrer sa main dans un brasier en pensant stupidement que la chair en resterait intacte. Certes, il existait des moyens et des raisons pour lesquels on s'en sortait mieux que prévu, mais il n'en demeurait pas moins qu'on ne pouvait demeurer identique à la personne que l'on était. Dans le fond, Megara n'avait pas eu le choix, et les choses s'étaient imposées, et ce dès sa naissance, même si, bien sûr, les premières années, il n'avait pu s'agir qu'une d'une vague perspective, tant ses parents avaient veillé qu'à ce qu'avec son frère aîné et sa sœur cadette, ils puissent grandir en restant des enfants le plus longtemps possible. Même si, pour Lyman, les choses avaient sans doute un peu été différentes. Une réalité dont Megara et Nymeria avaient très vite eu conscience, sans pour autant réellement tout y comprendre. Ce qu'elles avaient perçu, à l'époque, comme un énième privilège offert à leur frère alors qu'elles en étaient toutes deux privées avait sans doute plutôt été une sorte de fardeau. Ce que Megara n'avait réalisé que bien plus tard, lorsqu'elle-même avait fait son entrée dans la cour des grands, comme on dit, et que toutes les leçons de savoir vivre, de paraître et de courtoisie polie qu'elle avait pu recevoir avaient largement été mises à contribution, non sans que cela ne lui laisse en bouche un arrière-goût amère tout autant qu'acide. On ne pouvait clairement pas faire confiance aux courtisans, si ce n'était pour être égaux à eux-même dans l'hypocrisie, le profit et la manipulation. Dès lors, Gareth avait raison. Les courtisans étaient tout sauf une source d'information sûre, même pas quand il s'agissait d'en apprendre plus sur quelqu'un que l'on voudrait descendre en flammes. D'un rien, ils faisaient un monde, et d'un tout, ils n'oubliaient jamais rien, sauf quand cela ne servait ni leurs intérêts, ni leurs ambitions. ❧ Je joue avec mes armes ... En tant que mon mari, face à toi, jamais ils n'auront la moindre parole offensante à mon encontre. Sauf s'il s'agit d'une jeune et jolie jeune femme, qui, par convoitise de ta personne, pourrait chercher à te détourner de moi ... ❧ Elle n'était pas dupe ni même totalement naïve, Megara. Elle ne pouvait que reconnaître les nombreux atouts physiques que possédait son mari. Sans parler de sa proximité et de ses rapports privilégiés avec Lyman, le futur roi. Préférant, et de loin, écarquiller des yeux surpris face au terme choisi par Gareth, justement, pour s'adresser à elle, elle en rougit presque jusqu'à la pointe des cheveux. C'était soudainement comme si un simple mot pouvait se parer d'accents érotiques et charnels insoupçonnés, la laissant quelque peu balbutiante. ❧ Je ... Tout ce que tu voudras ! ❧ Réalisant que ses paroles avaient anticipé sa pensée, elle se reprit et essaya de se saisir de nouveau d'un tant soit peu de contrôle. ❧ L'extorsion et le chantage sont de vilains maux. Tu devras te satisfaire de ce que je voudrais bien te céder. Un baiser, peut-être ? ❧ Lui adressant un regard se faisant le plus innocent possible tout en se retenant bravement de ne pas se tapoter les joues pour en faire disparaitre la coloration rosée, elle plissa finalement les yeux à sa réplique suivante, non sans pouvoir s'empêcher de laisser filer un éclat de rire d'entre ses lèvres. ❧ Rappelle moi alors de ne jamais rien te laisser signer en ma présence sans que je n'ai lu. Et peut-être devrais-je aussi en toucher un mot à mon frère, bien qu'il est probablement déjà au courant ? ❧ Ainsi, il s'agissait d'un piège, n'est-ce pas ?

Brusquement, cette idée s'imposa dans sa tête, bien qu'elle se persuadait que, évidemment, Gareth n'en pensait pas un traître mot et qu'il avait simplement voulu plaisanter. Mais il était vrai que cette union était piégée, et que, sous ses dehors de parfaite princesse, la duplicité était bien plus présente chez elle que dans le reste de sa famille, et ce à cause de ce mal qui ... Cependant, était-ce réellement un piège, quand, après tout, Gareth savait dans quoi il s'engageait, et ... Et elle refusa de laisser son cœur tomber de plusieurs étages rien qu'à cette pensée, se focalisant sur le fait que ce mariage avait déjà quelque peu porté ses fruits concernant la descendance. D'autant plus quand son époux semblait lui confier qu'il ne regrettait en rien qu'il soit devenu père, et qu'elle soit la mère de ses enfants, jusqu'à visiblement déjà envisager la possibilité d'une nouvelle future grossesse. Ce qui l'effrayait tout autant que cela l'emplissait d'un sentiment sur lequel elle ne parvenait pas à mettre de nom. C'était comme un mélange de plusieurs émotions à la fois, sans que cela ne vienne chasser cette peur aiguë qu'elle avait pu avoir durant sa grossesse, puis durant son accouchement. Attendre un enfant était un peu comme évoluer sur un champ de bataille, une doctrine enseignée par sa mère, et qu'elle avait pu toucher du doigt, et plus que ça, par elle-même. Secouant quelque peu la tête pour en chasser les mauvaises pensées un peu tortueuses, elle ne put s'empêcher de lâcher un doux soupir. ❧ Si tu es là, avec moi, la prochaine fois, alors je veux bien y croire. Quitte à sortir les griffes, cette fois-ci, si on t'envoie de nouveau aux devants de situations dangereuses. ❧ Elle n'oubliait en rien que Gareth avait dû accompagner Jeyne vers le Nord, et si elle n'en gardait aucun grief envers sa belle-sœur, il n'en demeurait pas moins que cela entacherait à jamais sa première grossesse, comme si on leur avait volé quelque chose, à son mari et à elle, et que ... ❧ J'ai une réputation à tenir, que veux-tu ! ... Et je doute fort que tu apprécies que d'autres que toi me voit dans une telle position. ❧ Ne pas rougir, surtout, ne pas rougir, même si, pour ça, il lui fallait se mordre l'intérieur des joues.

Heureusement pour elle, Gareth ne la laisse pas se martyriser trop longtemps, et ses joues sont sauves, grâce à ce baiser. C'était comme si, à chaque fois, les émotions qui en naissaient étaient différentes, comme si ce n'était en rien un perpétuel recommencement, si ce n'était pour aboutir à une nouvelle découverte. De la même façon, depuis qu'elle était devenue l'épouse de Gareth, et même avant, d'ailleurs, tout ceci devant bien dater de leurs fiançailles, Megara était prise dans un flot perpétuel de nouvelles expériences. C'était comme si ses certitudes étaient sans cesse repoussées vers l'avant, comme si elle se découvrait toujours plus capable, en certains domaines, qu'elle ne l'aurait initialement cru, y compris avec sa fierté et son orgueil princiers. Même si certains concepts lui échappaient encore, ou plutôt ne parvenait-elle pas encore à bien exprimer tout ce qu'elle ressentait. Il faudrait donc que Gareth soit en effet patient, car, telle l'édification de la Forteresse royale, tout ne se faisait pas en un jour. Surtout quand cela venait bouleverser l’entièreté d'une vie, ou presque. Mais il était évident que, jamais avant ses noces, elle n'aurait pensé pu avoir une telle conversation, en profondeur et en honnêteté, avec Gareth. Pas sans rougir comme une pivoine et très probablement tombée en syncope, en tout cas ! De la même façon, certains concepts avaient encore la vie dure, en son esprit. ❧ Bien sûr que c'est surprenant ... En tout cas, pour moi ça l'est. Tu ... Tu es un homme. On n'apprend sans doute pas aux hommes à avoir peur, bien au contraire. C'est ... La société voit la peur comme une sorte de privilège féminin, de quoi pouvoir ensuite permettre aux hommes de voler au secours des damoiselles en détresse pour les protéger et ... Et c'est ridicule, je m'en rends compte maintenant. C'est ridicule, et cela me terrifie un peu, parce que je ne sais pas si, à l'inverse, je peux être capable de faire disparaître les peurs de qui que ce soit, et surtout les tiennes. J'aurais trop peur de décevoir, et de te décevoir toi. ❧ Il y avait bien plus grande défenderesse de la cause féminine qu'elle. Et bien moins craintive à ce sujet qu'elle, aussi. Alors, oui, elle avait besoin de lui, plus qu'il ne l'imaginait, sans doute, mais, jusqu'à maintenant, il ne lui avait en rien laissé entendre qu'il devrait en être autrement, bien au contraire. Et Megara n'avait en rien à forcer sa nature profonde concernant tout ceci, si tant était qu'elle acceptait d'entrouvrir encore un peu plus la grande porte qui parachevait les remparts érigés autour de sa propre personne. Gareth devrait en avoir la clef, assurément, il fallait juste qu'elle accepte de se laisser aller totalement, et ...

Et c'était sans doute plus facile de physiquement le faire que d'y parvenir mentalement. Le corps est le côté faible, sans doute, surtout pour elle qui devait manœuvrer avec ce mal dont elle s'ouvrait. Quoi que, présentement, celui-ci n'avait absolument rien à voir avec le soupir d'aise qu'elle poussait de par cette main qui se lovait contre la courbe de son visage, alors qu'elle penchait suffisamment la tête pour que l'assemblage soit parfait. Et son mal n'a rien à voir non plus avec la chaleur qui empourpre son cœur et la fait quelque peu sourire. ❧ Je crois que ... Je crois que je préfère qu'il en soit ainsi. C'est ... Je crois qu'être vue comme la femme de quelqu'un est bien plus appréciable à mon cœur que d'être vu comme sœur ou fille de quelqu'un. Cela ... Je n'ai jamais avalé d'insectes, mais c'est un peu comme si cela papillonnait en moi. ❧ De façon plus terre à terre, elle s'accrocha aux dernières paroles de son époux sans tarder pour y répliquer. ❧ Mère voit tout. Elle entend tout. Elle sait tout. Tu devrais le savoir depuis le temps. ❧ Cela avait un peu été comme une peur, pour elle, quand elle était enfant, alors persuadée qu'elle était que Jordane serait capable de lire en elle comme dans un livre ouvert si elle commettait le moindre impair. Après tout, sa mère avait toujours su qui, parmi ses enfants, était responsable de telle ou telle bêtise. Et à présent, Megara n'était pas bien sûre que la grande connaissance qu'avait Jordane en chacun de ses enfants était la seule explication plausible. Et elle pique un fard, de plus en plus, serrant quelque peu les dents pour ne pas tout à la fois laisser échapper ses pires instincts charnels que sa honte incommensurable, tout en s'affairant à remettre de l'ordre dans les cheveux de son époux, y causant au final bien plus de désordre qu'à l'heure de la situation initiale ! ❧ Ne dis pas ça, c'est ... C'est comme si c'était tout à fait convenable pour moi de ... De ... De vouloir ne plus avoir de voix, ou qu'elle soit cassée et enrouée à force d'avoir ... ❧ Par réflexe, elle se racla la gorge, et se serait sans doute acharnée encore et encore sur les cheveux de Gareth si la tentation de finalement se lover contre lui n'avait pas été plus forte. Avant que ce baiser ne lui coupe la respiration et ne l'empêche presque de se souvenir de quoi que ce soit d'autre que de ce chaos intense qui se compose de tout ce qu'elle peut ressentir et éprouver par rapport à son mariage, par rapport à son époux, aussi. Et sa poigne tremble quelque peu sur sa prise, quand sa figure entière s'est départie de tout masque qui empêcherait Gareth d'y lire quoi que ce soit de réel et de concret. Et une partie d'elle redoute les paroles de son époux, tout autant que ce qui s'en vient par après, là où l'autre partie d'elle-même s'y plonge à corps perdu. C'est comme une bataille contre elle-même, contre le décent et indécence, contre la raison et l'envie, contre le rationnel et le charnel. Mais face au tourbillon, face à la chaleur, face à l'odeur et face à la proximité de Gareth, Megara ne peut lutter. C'est trop lui demander. C'est trop espérer d'elle, comme après lui avait agité un met exquis sous le nez en espérant pouvoir le lui refuser. Son cœur s'emballe encore plus, et c'est comme si un petit bruit strident venait siffler à ses oreilles, comme si elle n'entendait plus que le bruit du sang dans ses tempes, comme s'il n'y avait plus que Gareth et elle. L'une de ses mains s'accroche tant au tissu du haut de son époux qu'elle croit l'entendre protester, au bord de se déchirer. Là où son autre main s'en vient s'enrouler autour du cou de son époux, comme pour l'empêcher de défaire leurs lèvres. Il est à elle, elle refuse de le lâcher, et elle refuse de reculer, sans savoir si tout ceci est purement la résultante de sa propre décision, ou si son mal s'en mêle.


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyLun 25 Nov - 11:53

Si l’on m’avait dit, il y a quelques mois, que je pourrais discuter aussi aisément avec Meg, je ne suis pas sûr que je l’aurais cru. Autant parler avec Lyman ou Nymeria n’avait jamais été un problème, autant c’était différent avec la dernière de la fratrie. Et ça l’est toujours d’une certaine façon. Après tout, les implications de nos discussions ne sont pas les mêmes. Mais cette union se révèle bien plus agréable que je l’aurais cru. Et plus complexe dans la mesure où je veux tout faire pour que cela fonctionne vraiment. Pas parce que je m’y suis engagé auprès de sa famille, mais parce que j’en ai envie. C’est peut-être aussi pour ça que lui parler est parfois plus compliqué que je l’aurais cru. Notamment parce que je ne veux pas la peiner ou risque de la voir s’éloigner de moi.

Heureusement, ce n’est pas le cas. C’est même tout le contraire j’ai l’impression. Alors, forcément, je ne peux que me fendre d’un rire à sa réaction, lorsque nous évoquons les courtisans et les armes dont tout le monde à la Cour de l’Ouest, moi y compris ne nous leurrons pas, dispose. « J’avoue qu’ils ne s’y risqueraient pas. Ils n’osaient déjà pas critiquer Lyman devant moi, c’était d’ailleurs parfois amusant de les titiller pour voir jusqu’où ils pouvaient aller. » Mais je lève tout de même un sourcil au reste de ses propos. « Je n’ai encore croisé aucune jeune femme qui pourrait me convoiter, sois rassurée. » J’ai chassé depuis longtemps, tant bien que mal, Lynara de mes pensées. Et nous nous sommes suffisamment éloignés pour que je n’aie guère mauvaise conscience à son sujet. « Personne ne pourra me détourner de toi ma dame, au cas où tu aurais quelque doute à ce sujet. » Je me suis fait plus doux l’espace d’un instant, même si je retrouve ma taquinerie dans la seconde qui suit.

Il faut dire que la voir balbutier et rougir de la sorte ne peut guère m’inciter à rester sage. Et je la laisse se reprendre, non sans souffler, malicieux. « Tu as dit tout ce je voudrais. Tu ne serais tout de même pas du genre à revenir sur tes engagements n’est-ce pas ? Voilà qui serait fort peu princier. Mais j’accepte le baiser en acompte. Je dois réfléchir pour le reste maintenant. » Evidemment, j’ai nombre d’idées peu recommandables qui me viennent à l’esprit mais je les tais, sachant que je ne ferais que la faire rougir de plus belle et qu’elle n’en a guère besoin. « J’en prends bonne note. Et j’irais te chercher à chaque fois qu’on me demandera d’apposer ma griffe. Voilà qui sera plutôt amusant. »

Même si en vérité, je prête toujours une grande attention à ce que je peux dire ou faire. Que ce soit pour éviter de trop me démarquer ou pour m’assurer que les intérêts des Lannister sont autant préservés que possible. Mais dans l’immédiat, j’essaie plutôt d’alléger une discussion que j’ai moi-même rendue bien trop sérieuse. Je suis tout de même un peu surpris du reste mais je finis par hocher la tête. « Je ferais tout ce que je peux pour être présent avec toi alors. Même si cela va tellement à l’encontre du protocole que certaines en feront probablement une syncope. » Mais si c’est ce qu’elle souhaite, je ne risque pas de la contrarier. D’autant que cela veut dire qu’elle veut vraiment d’autres enfants également. J’ai un rire alors qu’elle continue et je ne peux m’empêcher de me pencher elle pour souffler, dans un murmure. « J’imagine que je dois éviter de dire que j’apprécie fortement de te voir dans cette position alors. »

Je ne lui laisse guère le temps de répliquer ou de rougir d’avantage alors que je m’empare de ses lèvres, savourant un peu de répit face à toutes les questions qui n’ont de cesse de nous tourmenter tous les deux. Cette attraction qu’il y a entre nous est aussi vive qu’au premier jour de notre mariage. J’ai même le sentiment qu’elle s’accentue avec le temps et j’ai envie de croire qu’elle n’a aucun lien avec son mal, qu’elle est simplement due à cette relation que nous tissons tous les deux. Je suis peut-être, certainement même, un peu trop naïf, mais j’ai envie de le croire. Au reste, j’ai un temps de silence, avant de hausser brièvement une épaule. « Il est vrai qu’avouer que l’on a peur, lorsque l’on est un homme, est un signe de faiblesse. Pourtant, ça nous arrive à tous et je pense que tu serais surprise de voir que c’est plus fréquent qu’on ne le croit. J’essaie d’en faire un atout, de l’utiliser pour accomplir au mieux mes missions. Mais parfois, comme maintenant, la peur me paralyse quelque peu. Et m’empêche de réfléchir sereinement. » Mes doigts glissent sur sa joue alors que je continue, d’une voix plus douce. « Je ne te demande pas de faire disparaitre mes peurs. Savoir que tu es là, présente, que tu… tiens à moi. C’est déjà beaucoup. Et j’ai beau chercher, j’ai du mal à voir comment tu pourrais me décevoir Meg. »

Mon sourire se fait plus large à son soupir, alors que je me rapproche d’avantage d’elle. Je suis bien trop près pour que ce soit convenable mais je crois que cette notion a été mise au rebut dès le début de cette discussion ou peu s’en faut. « C’est une bonne chose alors. Que tu préfères être ma femme avant le reste. » Et je pose ma main sur son ventre, non sans la fixer dans les yeux. « Ca papillonne ici donc ? » J’ai un rire avant de hocher la tête, un rien fataliste. « Oh oui, je sais qu’elle voit tout. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’ai eu droit à des réprimandes, surtout lorsque je venais d’arriver au château. Mais penses-tu vraiment qu’elle puisse savoir tout ce qui se passe entre nous ? » J’avoue, je suis vraiment curieux de sa réponse, même si, dans l’immédiat, je suis bien plus attentif à la nouvelle coloration de ses joues et à ses propos. Je n’hésite qu’une seconde avant de reprendre, un ton plus bas. « En quoi ce n’est pas convenable Meg ? Tu es ma femme et tout ce qui se passe entre nous… reste entre nous. Tu peux avoir envie de ne plus avoir de voix et, maintenant que je le sais, je te garantis que je ferais de mon mieux pour que cela arrive. Et tu peux avoir de … tout ce que tu veux avec moi. Cette honte que tu portes depuis des années, tu peux, tu dois l’oublier. » Et j’espère qu’elle le comprend dans ce nouveau baiser. Je pense que oui, à sa façon de réagir. Encore une fois, j’espère que c’est vraiment elle et non pas son mal que j’aurais attisé. J’essaie de chasser tant bien que mal cette pensée alors que ma main vient se plaquer dans le creux de ses reins pour la ramener tout contre moi, que je sens mon souffle se faire un peu plus court alors que mes lèvres finissent par quitter les siennes, uniquement pour glisser dans son cou. Je n’ai pas la moindre envie de la ramener à la raison ou de la lâcher alors que mes doigts glissent déjà le long de son dos pour attraper les ficelles qui retiennent sa robe. Mais j’attends tout de même un signe de sa part, comme toujours.

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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptyDim 22 Déc - 1:21

Les courtisans étaient ceux qu'ils étaient. Espérer pouvoir les changer était sans doute d'une aberration sans nom, alors, bien qu'elle était la plus naïve et crédule d'entre les siens, Megara ne s'y était jamais risquée. Elle n'aurait de toute façon que peu à y gagner, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en était, elle avait tout de même toujours été la moins partante pour tenter de pousser les limites de leur flagornerie à l'extrême. Elle avait toujours préféré se murer dans une sorte de retenue contenue et distante, comme pour ériger un monde entre eux et elle, afin de ne pas avoir à se sentir trop prise à la gorge quant à savoir dissimuler le vrai du faux dans leurs compliments et leurs harangues. Son père n'avait pas exactement la même façon de procéder. Cela était même devenu un jeu, pour lui, de quoi avoir déjà pousser Megara à presque lui demander d'arrêter. Pas tant pour préserver le pauvre courtisan se trouvant poussé dans ses retranchements, mais parce que cela la mettait mal à l'aise, particulièrement quand il était question d'une autre femme que de sa mère, et ... Gareth n'avait visiblement pas exactement procédé de la même manière que Loren, que ce soit concernant la forme que concernant le fond. Cependant, la jeune femme n'avait absolument aucun souci à croire que cela n'avait pu que le pousser à s'amuser aux dépends de ceux qu'il avait voulu prendre à défaut. Il lui était en revanche plus compliqué de croire que Gareth était réellement dans l'ignorance quant à ce qui pouvait bien se tramer à son sujet dans l'esprit de certaines demoiselles de la cour. ❧ Tu ne fais pas attention, alors ... ❧ La jeune femme avait déjà surpris une jeune femme observer le fessier de son époux, alors qu'elle-même était revenue de ses appartements après être partie y chercher quelque chose. Cela avait tenu de la surprise, la jeune femme concernée étant prise la main dans le sac. Alors, Megara avait beau être plus crédule qu'elle ne le devrait, sans doute, elle ne manquait pas d'être persuadée que ce n'était en rien une exception à la règle, tout en pensant qu'habituellement, on était assez maligne pour être bien sure qu'elle ne verrait ni ne saurait rien avant de procéder ... Cependant, si effectivement Gareth n'avait d'yeux que pour elle, alors sans doute cela expliquait-il certaines choses. ❧ Une chose est sure, tu sais parler aux femmes ... Prend tout de même garde où tu mets les pieds. Si tu choies à force de me regarder moi au lieu de regarder devant moi, je m'en voudrais terriblement. En plus de devoir jouer les infirmières pour panser tes blessures ... ❧ De toute façon, le jeune homme avait-il réellement le choix ? Megara savait à quel point l'amitié que le liait à Lyman était pure et forte, mais elle ne doutait pas non plus du fait que jamais son frère ne le laisserait la couvrir de honte en s'en allant défroquer quelque jupon. Tout meilleur ami du prince qu'il était, Gareth ne ferait sans doute jamais le poids face au rôle de grand frère que se devait de jouer Lyman la concernant elle. Mais en parler de jupon, voilà qu'elle avait involontairement et inconsciemment mis le propre sien dans la balance, du moins, plus ou moins. Même si, au final, peut-être son inconscient avait-il tout de même quelque chose à voir là-dedans. ❧ Il est vrai que je me dois de tenir mes promesses ... ❧ Et elle se devait aussi de garder la maîtrise d'elle-même autant que faire ce peu, là où elle échouait présentement lamentablement, mais c'était une toute autre affaire ... ❧ Il serait cependant très peu noble de ta part de laisser ta réflexion s'éterniser. ❧ Elle n'était en rien partisane de la précipitation, mais elle préférerait toujours savoir ce qui l'attendait. N'est-ce pas une réaction naturelle, tout autant qu'une parade, pour elle, afin de reprendre un peu de contenance ? Ce qui aida grandement en ce sens, ce fut également le fait d'imaginer Gareth courir à sa rencontre, les bras chargés de parchemins, car, là aussi, le risque était grand de le voir se prendre littéralement les pieds dans le tapis.

Choquer les gens n'avait jamais été dans les habitudes de Megara, même si, elle le savait, certains ne se remettaient toujours pas de l'identité de son époux. Nombreux étaient ceux qui avaient pu espérer, sans doute, qu'elle ne devienne jamais Reine, et que ses parents se décident plutôt à la marier au sein de la noblesse de son propre royaume. Ils avaient été nombreux sur les rangs, sans doute, attendant, tapis dans l'ombre, que la moindre brèche s'ouvre en ce sens pour pouvoir s'y engouffrer. Et finalement, c'était Gareth qui avait raflé la mise, sans que ce choix ne soit très compréhensible, sans doute, si l'on ne détenait pas toutes les pièces du puzzle. D'une certaine façon, le protocole avait été bouleversé, avec leurs noces. Et peut-être n'étaient-ils donc plus à une syncope prêt ? Quoi qu'il en était, le simple fait de l'entendre lui promettre être là était comme une certitude de sécurité et de sérénité qui venait l'envelopper avec chaleur et bien-être à la clef. Pourtant, elle le savait, les belles paroles n'avaient que peu de poids face aux pactes écrits, mais dans leur cas, elle était tout à fait consciente du fait que Gareth n'était point homme à aisément se dédire. A moins qu'elle ne soit à mille lieues de pouvoir un seul instant espérer pouvoir se targuer de le connaître un minimum. Alors, d'une certaine façon, elle s'était pratiquement attendue à la tirade suivante qui s'échappa de ses lippes. Il ... Il n'avait point peur d'assumer, c'était le cas de le dire. Et il savait comment lui couper le souffle autant que la parole. Cela pouvait sembler facile, dans le fond, mais ... Mais cela tenait sans doute surtout au fait qu'il s'agissait de lui, et que, de plus en plus, la jeune femme se sentait incapable de lui résister, sans que cela ne vire à l'abus de faiblesse. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle comprenait, aussi, que son mal n'était point à blâmer ni à accuser. ❧ Quelle dépravation ... ❧ Elle avait à peine eu le temps d'ajouter ou d'expliciter quoi que ce soit d'autre, car Gareth s'était emparé de ses lèvres, et ... Et il semblait si aisé à Gareth d'assumer qui il était et ce qu'il pensait. D'assumer le fait qu'en tant que son époux, il escomptait bien que les droits qui étaient les siens lui soient explicitement réservés quand cela la concernait elle, que ce soit pour avoir l'exclusif droit de la voir à quatre pattes que pour l'embrasser de la sorte. Ce à quoi elle n'avait que peu à redire, en vérité. C'était même tout à fait ça ... Et elle, elle était persuadée que, face à ses propos, si vrais, si terre à terre et si dénués de manipulation, elle devait afficher un regard aux yeux quelque peu écarquillés. A dire vrai, elle n'avait jamais apprécié de voir son propre reflet dans des instants comme ceux-ci, ayant toujours trouvé que son regard était alors trop chargé en jeunesse et en naïveté. Cela lui paraissait la rendre encore plus jeune et enfantine qu'elle ne l'était, comme exposant ses faiblesses, et ... Et la faiblesse aussi était sans doute vue comme devant être recensée au nombre des apanages typiquement féminins, c'était bien ça, non ? Elle les sent, ses joues toujours empourprées, qui irradient le restant de son visage d'une certaine chaleur dont elle ne parvenait que très peu à se départir. Elle les sent, aussi, ces doigts qui caressent son visage comme si Gareth parcourait la surface de son cœur. ❧ Je suis désolée d'être aussi surprise ... C'est juste que ... C'est désarmant. Tu es désarmant. Mais c'est bien. C'est ... Tu es plus à même de me comprendre, de partager mes craintes et ma terreur. De comprendre que cela peut dépasser la maîtrise de soi que l'on voudrait bien garder. ❧ Cela lui enlevait presque un poids des épaules, comme si elle savait donc qu'elle aurait moins à perdre face à un regard qui se ferait tout à la fois moins réprobateur et moins scrutateur.

Mais malgré tout, ce regard la désarme tout de même. Jusqu'à ce qu'elle ne réalise qu'avec décalage à quel point ils sont proches physiquement et mentalement. Lorsque l'une des mains de Gareth se pose sur son ventre, elle sent tout son être se liquéfier dans une sorte de coulée ardente et incandescente. Elle ne peut pas se cacher derrière le fait qu'il agit de la sorte pour sentir leurs fils bouger en elle, car elle a à présent accouché et que les formes arrondies de son ventre ont disparu. Elle est obligée de se confronter à la réalité, au fait que ce simple contact est donc voulu. Et conscient. De quoi lui couper la respiration et lui entraver la parole, au point qu'elle se sent déglutir avant d'à peine parvenir à laisser s'échapper un mot solitaire. Ou plutôt deux. ❧ Oui ... Ici ... ❧ Et même s'il rit, même s'il se fait soudainement moins charnel en évoquant Jordane, elle ne parvient pas à quitter son regard, à se défaire de cette aura qu'elle sent les envelopper, surtout parce que Gareth récidive en revenant sur le domaine du charnel et de l'intime. Coule-t-il dans les veines de son époux quelque sortilège d'ensorcellement pour qu'elle se livre ainsi, sans même réfléchir au cours de ses paroles suivantes. ❧ Mère s'enquiert surtout de savoir si ... Si elle a à s'inquiéter de devoir étouffer quelque scandale extra-marital, et ... Non, elle ne sait pas tout ... Je ... Je ne lui parle pas de tout, c'est ... C'est à nous, pas à elle ... Même si je la soupçonne d'ordonner à quelques chambrières de laisser trainer leurs oreilles, auprès de nos appartements, au petit matin. ❧ Elle n'en avait cependant pas la preuve formelle. Mais elle s'en doutait, que Jordane ne prenait rien pour argent comptant, pas même les propres paroles de sa fille. Cependant, si la Reine pensait pouvoir s'enquérir de l'état de la vie sexuelle du jeune couple rien qu'au petit matin, elle se fourvoyait énormément. Car il n'y avait pas d'heure pour eux, et leur récente parentalité n'y avait pas changé grand chose, bien au contraire. De son côté, Gareth semble vouloir se faire pyromane là où Megara sent bien que sa résistance et sa maîtrise d'elle-même ne font que s'effriter avant de partir en lambeaux. Mais elle sait qu'elle ne peut pas rejeter le blâme sur son mal, car elle a conscience de le vouloir, tout ça. De le vouloir lui, tout entier. Rien que pour elle. À elle. En elle. Contre elle. Elle sait et sent qu'il en a envie, peut-être autant qu'elle, si cela est seulement possible, et cela la rassure autant que cela la terrifie. Mais elle n'engage aucune reculade, aucun mouvement pour leur imposer retenue et distance, pas même quand il la plaque contre elle et que ses lèvres s'en vont dériver. Elle ferme les yeux, si fort qu'ils se plissent. Ne pas les rouvrir semble lui être une issue afin de ne pas briser l'enchantement. Tout autant que cela l'oblige à s'en remettre à ses autres sens. Comme le toucher, alors qu'elle s'accroche encore plus à cette étoffe masculine qui proteste. Ou comme la parole, même si elle ne parvient pas à décemment articuler quoi que ce soit qui fasse réellement sens. Si ce n'est une sorte de protestation, quand leurs lèvres se sont détachées. Cependant, alors que des doigts habiles et agiles entreprennent déjà de la défaire des ficelles de sa robe, elle ne peut s'empêcher de ressentir cette fraction de pause, ce ralentissement, comme pour lui donner l'opportunité de se révolter, de reprendre conscience et de faire marche arrière. Alors ses lèvres s'apposent presque violemment contre la tempe du jeune homme, ses dents taquinant l'épiderme du lobe d'oreille. ❧ Je suis tienne ... ❧ Est-ce que cela serait suffisant ? Est-ce qu'il comprendrait ? Megara n'en doutait point.


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MessageSujet: Re: Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé]   Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ❧ [Tour VII - Terminé] EmptySam 4 Jan - 19:23

A discuter avec elle de la sorte, je me sens apaisé, comme soulagé de ce poids qui se faisait de plus en plus lourd à mesure que les jours passaient. Son attachement pour moi est sincère et si elle vient ici, c’est pour se réfugier face à tout ce qui se passe, pas pour m’éviter ou que sais-je encore. Je sais, à la réflexion, c’est totalement stupide d’avoir cru cela mais, avec tout ce qui se passe, j’avais du mal à être objectif. C’est toujours délicat la concernant. Après tout, elle ne voulait pas vraiment de cette union et moi non plus. Je sais que nous nous sommes rapprochés et que tout va bien mieux que je l’aurais espéré. Mais le doute subsiste, d’une façon ou d’une autre. Doute qu’elle arrive à dissiper pour le moment, fort heureusement.

J’ai un sourire amusé à sa réponse et je hausse une épaule, non sans la fixer longuement. « Je ne fais pas attention parce que je suis comblé, il ne faut pas chercher plus loin, tu ne crois pas ? » Surtout ici, quand tout le monde s’attend à ce que je retrouve mes anciens travers. Mais je me suis promis de ne rien faire de déshonorant pour elle lorsque nous sommes tous les deux ici. Quand bien même les gens s’en moqueraient dans la mesure où je suis un homme. Peu importe au fond, c’est juste ma conscience qui m’importe. Et le regard de Meg, notamment en cet instant. Et je crois que ça lui plait, que je ne regarde aucune autre femme qu’elle. « … mmmh l’idée de t’avoir comme infirmière pour me soigner n’est pas un argument que tu devrais utiliser, tu le sais pourtant non ? Au contraire, je serais obligé de choir volontairement, rien pour voir ça. » Et je me fais malicieux alors que la discussion continue de se faire légère. « J’espère bien que tu tiens tes promesses, ce serait fort peu princier si ce n’était pas le cas. Et pour le reste, je préfère te laisser imaginer tout ce qui pourrait me venir à l’esprit, c’est bien plus amusant. »

Je me fends d’un rire à sa réaction, sans lui laisser pour autant le temps d’en dire plus alors que mes lèvres s’emparent des siennes. Tout semble tellement plus simple lorsque j’agis de la sorte avec elle, tout comme il me paraît plus facile de lui parler, bien plus que je l’aurais imaginé au premier abord. Même avouer ce qui semble être une faiblesse à la voir les yeux aussi écarquillés, est presque facile, si j’omets cette appréhension qui m’étreint en attendant sa réaction. Et j’ai un sourire à ses propos, la fixant avec intensité. « Tu es tout aussi désarmante Megara Lannister. Et c’est ce que nous nous sommes promis non ? Devant les Dieux. De partager ce genre de choses. Le meilleur comme le pire. Et je dois aussi m’en rappeler, j’ai eu tendance à l’oublier ces derniers temps. » J’aurais dû venir lui parler avant, je m’en rends bien compte. Mais au moins, ce n’est pas trop tard.

Et je crois me sentir tout aussi désarmé qu’elle, même si elle ne semble guère s’en rendre compte. Je la sens tressaillir quand je pose ma main sur son ventre et je ne peux m’empêcher de sourire, même si je continue de la fixer. « Ici donc. Je vois. C’est… j’apprécie plus que je ne saurais le dire. » Je cille tout de même au reste. Après tout, Jordane Lannister m’effraie d’une certaine façon, même si c’est bien moins que la plupart des membres de la Cour. Et je sais bien qu’elle continue de me surveiller, surtout dans ma relation avec la seule fille qui lui reste. Je lui ai promis de tout faire pour la rendre heureuse et j’espère qu’elle considère que je tiens ma promesse. Enfin, si ce n’était pas le cas, je suppose que je le saurais. « Et il n’y a aucun scandale à étouffer, alors tout va pour le mieux non ? » Je ne cherche pas à me rassurer, en aucun cas. Je dois lui faire confiance après tout, sinon cela ne fonctionnera pas, j’en suis bien conscient. « Mais si les oreilles des chambrières traînent vers nos appartements, elles ne doivent pas être déçues alors. » Je me suis fait mutin, essayant d’occulter tout le reste alors que, ne nous leurrons pas, le désir que j’ai encore et toujours pour elle, prend le pas sur tout le reste. J’ai un frisson quand je sens ses dents effleurer mon oreille et je ne peux m’empêcher de sourire à ses quelques mots. Je tire alors pour se bon sur les ficelles de sa robe puis sur le tissu qui se défait aisément. Et je recule d’un pas avant de souffler, à mi-voix. « Tu es magnifique Meg. » Je la contemple quelques secondes avant de l’embrasser de nouveau et de l’entraîner vers notre lit. Pour la faire mienne de nouveau et oublier un instant le monde qui nous entoure.

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