Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Lun 6 Juil - 22:38
C'était dans ce genre de moment où l'on se rendait compte à quel point la jeune femme m'était précieuse. En entrant dans la pièce, j'étais de fort méchante humeur, prêt à partir en guerre dans l'heure si j'aurais pu. Un long moment à discuter, à se taquiner et à se chambrer, puis une étreinte passionnée et torride et me voilà remis d'aplomb. J'étais bien, là, avec elle. Mathie savait bien mieux combler que quiconque la solitude qui soufflait sans cesse sur mon âme. Mes enfants me rappelaient sans cesse mon épouse, Bran... C'était encore pire. Et parfois, les efforts de Conrad étaient contre-productif. Et cet ami-là avait une bien mauvaise influence sur moi ; avec lui j'étais bien plus facilement disposé à démolir tous ceux qui se trouvaient sur mon passage, quitte à me montrer froid et sans pitié. Mathie était le juste milieu. Bien sûr que nos moments partagés, ce plaisir charnel qu'elle me faisait ressentir, me rappelaient ma femme. Mais elle était différente. Elle ouvrait mon monde à autre chose, alors que Sigyn n'avait fait que m'y pousser, volontairement ou non. Elle boude, mais ses paroles sont poignantes. Ma main caresse doucement sa joue.
| Pourquoi devrais-je t'oublier? |
Ce qui me fait battre le cœur plus vite, parce que je le savais, un jour ou l'autre, elle partirait. Comme toutes les autres. Et je recommencerai, alors. J'étais encore jeune. Ou alors, serais-je marié. Je risque de ne pas avoir le choix. Ce ne sont pas les prétendantes qui sont rares, encore que rares sont les nobles à venir me proposer la main de leur fille. Ils ont tous peur de ma réaction. Ils m'ont vu avec Sigyn, ils ont vu à quel point je l'aimais. Ils pensent que c'est encore trop tôt. Sans aucun doute. Je me complais dans ma relation avec la putain car elle n'est pas sensée durer. Pourtant, plus le temps passe et plus elle entre dans mon quotidien, plus elle se fait importante. C'est ainsi. Elle est bonne, avec moi. Je le lui rends comme je le peux. Je la frôle.
| Sustente-toi donc, jeune présomptueuse. Si tu me marques, fais-le vite car chez moi la réponse à la douleur est instinctive ; je ne voudrais pas t'abîmer par mégarde... |
la taquinais-je doucement. Nous étions bien, là, l'un avec l'autre. Nous rattrapions le temps perdu. Comme lors de mes grands voyages dans tout le Nord où je passais des semaines à dos de cheval, puis dans divers endroits penché sur des plans de grandes constructions, ou au bord de rivière pour y contrôler les travaux de construction de ponts, plus loin de routes... A chaque fois, je passais alors un moment avec la donzelle, profitant de toute cette chaleur qui par ailleurs me faisait tant défaut. Son regard, vil et provocateur, éveilla en moi une réaction de défense. Fierté mal placée... Ou pas.
| Moi, épuisé ? Ah ! Elle sait pas de quoi elle parle, la fille de l'été. |
Réaction faussement dédaigneuse. Bien sûr qu'elle me connaissait et que parfois, rompu d'efforts et de plaisir, je finissais par m'endormir, accablé par mes nombreuses tâches de jour et mes besognes de nuit. Je zieute sans vergogne le corps svelte et attirant de la jeune femme, sa chute de reins, ses fesses, sa poitrine... J'ai envie d'elle, encore. C'est sans doute le secret de sa longévité dans mes draps. L'un des secrets, car elle ne saurait être réduite qu'à un objet de plaisir. Même si elle en était bien un, de par sa fonction première. Depuis longtemps transcendée, car je cherchais plus une compagnie que le con de beautés. Je ris doucement à son compliment.
| Quoi, tu n'as jamais eu le plaisir infini de manger mon ragoût de lapin ou mon pain de guerre ? Quand j'étais jeune, c'était moi qui m'y collait, pas Bran ni mes autres frères. Ca n'a jamais été vraiment bon, si tu vois ce que je veux dire. Mais j'étais le seul à avoir le cran à dépioter le gibier. Eux pouvaient te débiter un type en rondelles, sans trop de problèmes. Mais files-leur un chapon et ils ne savaient pas quoi en faire. |
Je souris doucement à l'évocation de mes frères, depuis longtemps disparus. Nous avions tous été si proches, avant que la guerre ne me les retire les uns après les autres et que l'infidélité ne me prive de Bran. Je prends la coupe de vin que me tend la jeune beauté dénudée qui se cale tout près de moi. Je ne fais plus vraiment attention à la mine qu'elle arbore. Je me sens si bien que je repense à plein de choses, maintenant. Nous laissons griller nos tartines et le fromage coule et imbibe le pain. Je finis par retirer le mien de dessus le feu, le préférant fondant à croustillant. J'en arrache une bouchée avec précaution, et même comme ça je me brûle les lèvres et le bout de la langue. Qu'importe. Je me tourne vers la jeune femme, avalant une gorgée de vin, la dévisageant doucement. Assez étrangement, je me sens bien plus en paix que pendant la révélation. Mon destin a de toute façon été construit depuis bien avant ma naissance. Qu'y puis-je, simple mortel ? Je la regarde, je me perds dans ses yeux, grignotant ma tartine, avant de finalement me lancer.
| La femme savait des choses sur moi, des choses que personne d'autre ne sait. Pas même toi, ma douce... | Ce n'était ni désobligeant ni injurieux, simplement Mathie savait que je préférais laisser certaines choses de côté. | Elle m'a dit que j'allais au devant d'une boucherie, d'un bain de sang. Cela, je le savais déjà. Mais elle m'a dit aussi que j'allais plier. Ou que d'autres le feront à ma place. Elle m'a promis une certaine forme d'échec, en fait. Ma propre perte, c'est ce que j'ai senti. Je crois qu'elle essayait de me mettre en garde. Mais je sais déjà que je vais au-devant du carnage. Les chiffres sont là, sous mes yeux. Quoiqu'il se passe, l'affaire sera sanglante. |
Je termine ma tartine, la mangeant doucement.
| Elle m'a dit que mon devoir m'avait déjà coûté … ma femme. Et la proximité de mon frère. Qu'il m'avait privé de Ryman, de Weyton, de Rickard. Que le tribut serait cette fois plus élevé encore. |
Je hausse les épaules.
| Je ne sais pas pourquoi elle m'a dit tout ceci. Je n'arrive pas à saisir son intérêt. Pour ou contre ma cause, et celle du Nord ? Je n'en sais rien. Je ne compte pas m'opposer à mon destin, de toute manière. C'est ce que je suis, n'est-ce pas ? Mon devoir... Rickard, Weyton et Ryman étaient le leur, aussi. Il a fini par avoir leur peau. Je me souviens d'eux comme hier. Parfois, je les sens près de moi. J'entends les bons mots qu'ils auraient. J'entends leurs conseils. Je les revois, Weyton, tombé en plein assaut contre ton pays, contre les Jumeaux. Une flèche dans l'oeil. Rickard, qui me salue de la main alors que son navire de guerre l'éloigne vers sa fin, vers les mers froides qui l'ont pris. Ryman, que j'ai veillé alors que la vie le quittait, blessé à mort par des pillards Fer-Nés. Ils me manquent, tous. |
Je me tourne à nouveau vers ma maîtresse.
| Mes petits frères ont affronté leur devoir en hommes, en Stark. Qui serais-je si je ne remplissais le mien ? J'ai peur de perdre mes fils, ma fille, mais je ne suis pas éternel. S'ils n'affrontent le monde, celui-ci finira par les terrasser... |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Dim 12 Juil - 11:08
Malgré les quelques semaines de séparation, il ne leur avait guère fallu de temps pour reprendre leurs habitudes et, en y réfléchissant, cette facilité à se glisser à nouveau dans cette relation particulière qui était la leur avait quelque chose d'un peu effrayant. Pour autant, Mathie jouait le jeu avec conviction, sans laisser paraître le moindre doute, sans donner l'impression que son esprit pouvait se trouver ailleurs, même l'espace d'un instant.
Attrapant la main qui caressait sa joue du bout des doigts, elle l'embrassa furtivement avant de répondre, d'un ton amusé.
"Oh vous m'oublierez. Quand vous serez occupé à vérifier si les sauvageonnes ont des jupons ou non par exemple. Ou encore, quand vous ne saurez pas résister aux avances de la prochaine princesse qui croisera votre route."
Ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire mais peu importait. Une part d'elle, de plus en plus présente, espérait qu'il l'oublierait, qu'il se lasserait et qu'il ne l'appelle plus jamais à ses cotés. Cela permettrait de résoudre ses problèmes d'une façon particulièrement lâche mais au moins, on ne pourrait guère lui en vouloir d'échouer. Mais elle n'était pas aveugle et, le temps passant, elle réalisait qu'il commençait à y avoir un attachement réel entre eux, au-delà des considérations pécuniaires pour elle et de la nécessité d'assouvir certains besoins naturels pour lui.
Au reste de ses propos et à sa réplique quant à la possibilité de le marquer au fer, elle laissa filer un rire et le fixa quelques instants, la mine malicieuse.
"Si votre réaction à la douleur est instinctive, j'ai de mon coté un don pour la faire oublier dans l'instant. Vous ne vous en rendrez même pas compte et j'aurais ce que je veux."
Lui assénant une petite tape sur l'épaule, elle leva alors les yeux au ciel, la mine faussement agacée avant de rétorquer, non sans se faire encore plus provocante.
"Bien évidemment, nous savons tous que l'hiver est nettement plus fort que l'été, c'est bien connu. Je m'endormirais avant donc si j'ai tout compris. Et vous devrez faire tous les efforts du monde pour me réveiller."
Le suivant alors avec curiosité, elle laissa filer un rire en le voyant cuisiner et à sa répartie, tandis qu'elle fixait avec gourmandise le petit en-cas qu'il leur préparait.
"J'avoue que j'ai quelque peu du mal à vous imaginer en train de dépiauter un lapin pour en faire un ragoût. Et non, je n'ai jamais eu le privilège de goûter à tous ces fameux plats dont vous me parlez. Vous voyez c'est encore une raison de plus de faire de moi votre écuyère, je pourrais vous regarder faire et vous remercier pour votre peine. Quant au reste… que voulez-vous, les hommes peuvent parfois être aussi effarouchés qu'une pucelle devant certaines tâches. Heureusement que rien ne vous arrête messire."
Elle lui décocha un clin d'œil malicieux avant d'être absorbée par la contemplation du feu qui leur faisait face, laissant filer quelques instants de calme, d'un silence apaisé alors qu'elle restait tout près de lui. Mathie finit néanmoins par l'interroger avec douceur, cherchant à ne pas briser le peu de bien-être qu'il semblait avoir récupéré depuis leurs retrouvailles.
Et la réponse n'avait pas tardé. Mathie l'avait écouté en silence, se contentant d'effleurer de temps en temps la tempe du nordien alors qu'il semblait autant songer à haute voix que réellement lui raconter ce qui s'était passé. C'était quelque chose de fréquent dans leur relation, même si c'était la première fois qu'il évoquait aussi longuement ses frères. Quant à son épouse défunte, autant dire que c'était un sujet qu'il évitait autant que possible. Il n'en parlait que lorsqu'il était suffisamment détendu pour ne pas être totalement sur ses gardes et faire attention au moindre propos qu'il pouvait ou non évoquer devant la jeune femme.
Elle avait grimacé en entendant le début des prédictions, essayant tout de même de ne pas avoir l'air trop sceptique vu qu'il semblait avoir pris la chose particulièrement à cœur. Et puis, le nordien sembla avoir fini de se confier, son regard se tournant de nouveau vers la jeune femme qui laissa filer quelques secondes de silence avant de prendre doucement la parole.
"Est-ce que vous pensez que ce genre de révélations pourrait vous faire changer d'avis sur la marche à suivre ? Vous faire douter ? C'est peut-être tout simplement cela qu'elle cherchait à faire."
Effleurant son épaule d'un baiser, elle continua, d'un ton léger, grignotant à son tour sa tartine, essayant de ne pas se brûler avec un succès tout relatif.
"Vous savez, avant de vous croiser j'avais bien évidemment beaucoup entendu parler de vous. En étant à Winterfell le contraire aurait été surprenant. Le Roi du Nord était froid, distant, c'était un barbare qui savait à peine se tenir à une tablée. Toutes ces affirmations se sont avérées fausses, encore que, en vous voyant manger, j'ai quelques doutes…"
Elle esquissa un sourire en laissant son pouce glisser à la commissure des lèvres du nordien pour le débarrasser d'un fil de fromage avant de reprendre, d'un ton plus doux.
"Mais, si les affirmations variaient d'une personne à l'autre, une chose revenait tout le temps. Votre sens du devoir. C'était lui qui avait maintenu Winterfell et le Nord debout envers et contre tout, qui permettait aux gens de pouvoir vaquer à leurs occupations en tout sécurité, sans avoir peur de la mort à chaque instant."
Elle aurait pu dire qu'elle était désolée de la mort de ses frères, de ce qu'il avait pu subir depuis toutes ces années, mais la catin se doutait qu'il n'apprécierait guère qu'elle s'apitoie sur son sort. Il avait perdu beaucoup et risquait de perdre encore plus dans les mois à venir. A bien y réfléchir, elle n'y serait d'ailleurs pas totalement étrangère mais ça, pour le coup, elle se gardait bien d'y songer. Mathie se contenta alors de souffler, à mi-voix alors qu'elle se calait un peu plus contre lui, son regard accrochant le sien une nouvelle fois.
"C'est votre fardeau. Mais ce n'est pas pour autant que vous devez croire ce qu'elle a pu dire et penser que le monde va vous terrasser et faire de même avec les vôtres. Vous avez une force qui m'est inconnue et vous vous battez pour des valeurs qui ne sont pour moi que des mots. C'est sûr cela qu'il vaut vous appuyer et non sur le reste. Le destin ne peut être écrit aussi facilement sans qu'on ne puisse rien y faire."
Mathie n'avait encore jamais parlé de la sorte au nordien, sans cette malice ou cette impertinence qui était siennes en temps normal. Pour la première fois, on aurait pu croire qu'elle était réellement sincère dans ce qu'elle disait et, d'une certaine façon c'était le cas.
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Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Jeu 16 Juil - 21:05
Je me retrouve à me rendre compte que le temps passe vite. Déjà huit ans que je suis veuf. Je le suis devenu jeune, somme toute. Vingt-huit ans. J'avais passé une douzaine d'années seulement avec Sigyn. Moins que cela si on ne comptait que le temps effectivement passé ensemble. Combien ? Pas beaucoup. Pas assez. Je commençais déjà, lentement, à vieillir. Certaines vieilles blessures me faisaient souffrir tandis que de vieux souvenirs hantaient mes rêves. J'avais déjà l'impression de ressembler à mon père, et c'était sans aucun doute le plus inquiétant. Les premiers poils blancs commençaient à apparaître dans ma barbe et sur mes tempes. Des éclaireurs. Le gros des troupes ne tarderait plus, maintenant. Quand j'aurais quarante ans, je ressemblerai probablement à mon paternel pour de bon. Serais-je aussi insensible ? Je ne pensais pas. Je savais mieux m'entourer que lui, pour le meilleur et pour le pire, comme par cette nymphe qui embrassait ma main.
| Si je ne courrais qu'après des instants volés au détour d'une auberge, tu serais partie depuis longtemps, jeune fille. Mais peut-être est-il vrai que je devrais me remarier un jour, que les Anciens Dieux préservent la malheureuse. |
Concluais-je en maugréant, alors que je ne disais pas encore une fois ce genre de choses pour me plaindre, mais comme réalité objective. Quel mari serais-je pour une jeune princesse bien née qui attend le prince charmant, un homme jeune, beau et fougueux ? Je n'étais plus que ce que je laissais transparaître. La Targaryen m'avait bien mieux cerné qu'escompté. Je m'en étais offusqué mais avec le recul, je ne comprenais pas pourquoi. J'étais un boucher. C'était un fait. Non seulement je prenais sans problème des décisions parfois cruelles au nom du bien du royaume, mais je les assumais. Pire, en pleine bataille, j'aimais ce grand frisson. Celui de la chevauchée vers la mort, la mienne ou celle de mes ennemis. Celui d'une ligne d'infanterie lourde qui attend la charge de l'ennemi. Le frisson du nuage de flèches et de carreaux dont l'un des minuscules et lointains représentants peut signer votre arrêt de mort. Je me demande si mon père aussi avait ses catins, s'il délaissait tout à fait cette femme qu'il a toujours feint d'ignorer alors qu'elle est morte de chagrin peu de temps après son propre trépas. Je reviens à la réalité, cette douce et confortable réalité, pour hausser un sourcil devant l'impudence provocante de la jeune femme. Ses mots savent faire mouche et éveiller mes appétits. Je pourrais déjà la faire mienne à nouveau ; mon état physique n'en cachant rien. Mais j'ignore. Comme j'ignore parfois la faim ou la mélancolie, j'ignore le désir. Pour le moment en tous cas.
| Petite présomptueuse. De quels efforts parles-tu ? Ma langue, ma bouche, mes mains... Quelques instants suffiraient pour te réveiller, pleine d'ardeur. |
Je me fais ouvertement vantard, mais cela reste du second degré. Je ne fais pas partie de ces hommes qui se sentent capables de faire jouir sans arrêt ou qu'ils sont irremplaçables dans la couche de leurs maîtresses. Le pragmatisme de mon existence a débordé de tous côtés. N Il n'y a pas qu'à la guerre que je sais me reconnaître vaincu. Il est des combats trop difficiles pour être gagné. Cela ne veut pas dire qu'ils ne doivent surtout pas être menés. La jeune femme reste dubitative devant mes confidences. Je haussais les épaules devant sa malice, amusé mais m'en cachant pour lui offrir quelque résistance, à cette croqueuse de rois.
| Tout homme qui est allé à la guerre a bien dû se nourrir. Le Nord n'est pas assez riche pour que je paie une horde de chasseurs et de cuisiniers. Et puis finalement... Trucider des hommes ou dépiauter des lapins, qu'est ce qui est le plus dégoûtant? |
Question pour moi même. Comment plumer des volailles en se ressentant dégoûté par les excréments que la manipulation de la carcasse peut faire sortir, et accepter d'eviscérer un homme et de l'étrangler pendant qu'il s'effondre ? Je termine ma tartine. Le fromage est assez fort et salé au naturel. Fondu, il est onctueux, très légèrement gratiné, tandis qu'il me brûle la bouche mais m'emplit de la satisfaction de l'homme repu après l'effort. Avec la chaleur du feu, cette nourriture bien chaude dans mes tripes et cette beauté nue, je pourrais aisément m'endormir là comme ça, sur le tapis. Quoiqu'il en soit, la belle est curieuse et veut des réponses sur ce que la « voyante » a pu me dire. Mathie a toujours été assez peu portée sur l'ésotérisme et autres salamecs, superstititons de tous genres, qui peuplent d'ordinaire le quotidien du peuple. Il faut dire que ses relations l'ont amené à côtoyer d'autres formes de vérité sur ce monde que la seule incompréhension humaine. Son objection me rassure et me fait sourire. Je la laisse finir, pourtant. Me décrire comme l'homme que l'on contait dans les rumeurs, dans les balades. Le Roi du Nord. Le Loup Couronné.
Son sérieux, son honnêteté, tout cela me touche. Je me penche doucement vers elle. Me mords la lèvre. Et lui dépose un baiser plus doux, plus tendre que d'ordinaire, sur les lèvres.
| J'ai pensé à la même chose. Je me dis juste qu'une tentative de destabilisation sans aucun fondement... Ne donnerait rien. Il doit y avoir quelque chose. Elle savait, tu sais. Elle savait des choses que personne ne savait. |
Mon « repas » terminé, je repose le pic de ferraille sur le côté et me tourne, toujours nu comme un ver, vers la jeune femme. Puis, après un courant instant, je me laisse reposer sur le dos, confortablement installé sur la fourrure.
| Je n'abandonnerai pas. Je n'abandonnerai jamais. Dussé-je y crever, face à ces barbares. Même si je dois y sacrifier mes propres fils. Je n'y survivrais sans doute pas... Mais la mort vaut mieux que l'abandon de tout ce qui nous caractérise, non ? Si j'abdique de quelque manière que ce soit, c'est tout le Nord qui s'effondre. Alors je marcherais. |
Je tends un bras vers elle, pour l'inviter contre moi.
| T'es-tu déjà endormie près du feu, petite nymphette? Après avoir mangé, bu et baisé tout ton soûl? |
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Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Mar 28 Juil - 23:37
Mathie était souvent surprise de voir que Torrhen arrivait à se détendre suffisamment à ses cotés pour laisser vagabonder ses pensées comme il avait pu le faire ce soir-là. Les brefs instants de silences qui en résultaient parfois ne gênaient en rien la jeune catin qui pouvait elle-même se recentrer même si, ces derniers temps, elle essayait tout de même de ne pas trop réfléchir sur sa situation actuelle. Le résultat aurait été des plus déplaisants et il était toujours plus facile de foncer droit dans le mur que d'ouvrir les yeux pour essayer de jauger à quelle distance il pouvait bien se trouver.
"Me voilà rassurée. Non pas pour votre mariage mais pour les instants volés. Même si c'est une chose à laquelle nous pouvons remédier si vraiment vous êtes intéressé."
Elle laissa filer un sourire malicieux sans rien ajouter de plus. Elle savait pertinemment que le possible remariage du Roi du Nord n'était guère une chose sur laquelle elle pouvait avoir la moindre influence et il aurait été particulièrement malvenu de penser le contraire, surtout dans une situation comme la sienne. Mais ce n'était pas un sujet qu'elle aimait aborder. S'il se remariait, il était plus que probable qu'elle ne réchaufferait plus autant sa couche et qu'elle perdrait des informations précieuses. C'était en tout cas un argument qu'elle ne pouvait ignorer, quand bien même la catin se plaisait à occuper cette place auprès du Stark et ne souhaitait pas que les choses changent.
Plutôt que de se perdre en conjectures et, pire encore, de s'empêtrer dans ses propres contradictions, la jeune femme enchaina, sa voix se faisant légère et son regard pétillant alors qu'il était évident qu'elle ne le laissait pas indifférent.
"Oh je vois. Et une fois que vous m'aurez réveillée, c'est vous qui vous endormirez à mes cotés, las de tous les efforts fournis c'est bien ça ? Et que ferais-je alors de toute cette ardeur ? D'autant que nous savons tous les deux les effets que peuvent avoir vos mains, votre bouche et votre langue sur la pauvre fille de l'été que je suis."
Tout en parlant, elle avait effleuré de nouveau sa main du bout des lèvres, puis sa bouche avant de lui accorder un baiser plus profond. Elle s'éloigna alors, relâchant sa main alors qu'il commençait à préparer leur collation et qu'il se confiait, la faisant sourire sans qu'elle ne cherche à le cacher.
"Et bien, pour n'avoir fait ni l'un ni l'autre, je me vois contrainte de vous croire sur parole. Quand j'étais plus jeune, ma mère s'occupait toujours d'apprêter la nourriture que j'arrivais à ramener à la maison, je ne me souciais guère de ce qui se passait entre le moment où je la déposais et celui où mon assiette était pleine."
Tout comme sa mère avait arrêté de lui demander comment elle faisait pour réussir à trouver suffisamment pour les nourrir toutes les deux à mesure que passaient les années. Le regard qu'elle lui avait lancé la première fois où Mathie avait ramené de quoi la nourrir en lui affirmant sans ciller qu'elle n'aurait plus à se vendre pour leur survie avait valu tous les discours du monde. Jamais elle ne pourrait l'oublier, même si elle n'avait plus croisé ce regard depuis plus de deux ans.
"Enfin il y a bien ce marchand dont je vous ai parlé, mais je ne suis pas persuadée que l'on puisse considérer que je l'ai trucidé n'est ce pas ?"
Et la discussion se fit plus sérieuse. Mathie était curieuse de savoir ce qui avait pu à ce point troubler le Roi du Nord et elle le connaissait assez pour savoir qu'il pourrait être plus enclin à la confidence maintenant qu'ils étaient tous les deux confortablement installés, loin de tous les tracas qui attendaient le Stark lorsque le jour serait à nouveau levé. Elle avait aussi appris quand il était temps d'arrêter de parler ce qui, pour l'heure n'était pas encore le cas.
Alors, la jeune femme lui fit part de ce qu'elle pouvait penser de cette rencontre, s'attendant à tout instant à ce qu'il l'interrompe, qu'il lui rappelle sa place ou tout autre chose du même acabit. Mais sa réaction, son baiser, la troubla quelque peu et elle le fixa quelques secondes sans rien dire, effleurant une nouvelle fois sa joue du bout des doigts avant de reprendre, d'un ton doux.
"Et elle n'avait vraiment aucun moyen de connaitre toutes ces choses ? Parfois, ce genre de gens vous laissent entendre des choses assez vagues pour que vous puissiez vous les approprier, votre esprit les accommodant pour qu'elles collent avec la réalité. C'était peut-être le cas."
L'observant avec attention alors qu'elle terminait elle-même sa tartine, laissant échapper un soupir de satisfaction à la dernière bouchée, elle se mordilla légèrement la lèvre, la mine pensive, s'efforçant de laisser complètement de coté sa véritable mission avec une facilité qu'elle préférait aussi occulter.
"Je ne sais pas si la mort vaut mieux que d'abandonner ce pour quoi vous vous battez. Je vous l'ai dit, vous luttez pour des choses qui m'ont toujours dépassée et j'avoue que parfois, je ne sais pas comment vous faites. Mais vous êtes tenace et grâce à vous, quoi qu'il arrive, le Nord sortira de là la tête haute."
Tout en parlant, ses doigts avaient glissé sur le visage du nordien, remettant une mèche de cheveux en place, s'attardant sur chaque courbe tandis qu'elle l'observait avec attention. Elle finit par se pencher vers lui pour l'embrasser brièvement et, à son invitation, elle s'installa contre lui avant de laisser filer, non sans malice.
"Vous connaissez déjà la réponse à cette question messire, pour vous être endormi plus d'une fois à mes cotés non ? Mais vous êtes déjà repu et fatigué ? Vraiment ?"
Invité
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Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Jeu 6 Aoû - 17:57
Après une discussion aussi sérieuse, dont le sujet ne m'épargnait jamais bien longtemps, je me rendais compte que j'avais juste envie de m'endormir enivré contre son corps doux et chaud de femme, de profiter de ces quelques instants de tranquilité et de paix, d'insouciance presque. Après, même si nos étreintes continueraient sans nul doute, il fallait tout de même que j'avoue que je me retrouverai dans une situation qui sera totalement différente. Je marcherai vers la guerre, la plus brutale depuis des années. Il y aurait des escarmouches, un danger omniprésent, et probablement un ou deux affrontements majeurs. Je n'avais pas envie d'exposer Mathie au danger, mais je savais que les rares moments de calme dont je bénéficierai après la marche harassante et les conseils de guerre qui le seraient tout autant, j'aurais sans doute envie également de la voir, de la serrer, de vivre intensément ce qui pourra chaque jour être mes derniers instants. Ici, au Val, j'étais bien. Il y avait du stress, bien sûr, mais l'éloignement géographique de mon environnement quotidien et du stress me faisaient le plus grand bien. La pression n'était pas du même type et il était plus facile de s'oublier ici, si loin de tout cela. Je souris à la plaisanterie de la jeune fille.
| Est-ce qu'un jour, un seul, je ne l'ai pas été? |
Flatteuse, elle l'est sans jamais s'arrêter. Son regard continue de se faire enflammé et aguicheur ; la jeune femme continue d'allumer la flamme de mon désir avec toutes les ressources dont elle est détentrice. Son regard est sans aucun doute son arme la plus dangereuse pour moi. Je lui souris.
| Suis-je vraiment de ces hommes-là, à te réveiller pour rien ? |
Il est rare que je me retrouve ainsi, à écouter des confidences de la jeune femme. D'ordinaire, elle n'évoque jamais que des petits tracas et encore, uniquement lorsque je l'y pousse. Elle a toujours pris très à cœur son service à mes côtés, et les pré-requis de celui-ci. Il me semble assez clair que sa conscience professionnelle, sa dévotion pour son travail, se mesure à l'aune de la mienne pour ma propre fonction. A sa manière, Mathie est également une femme d'honneur. Dévouée à sa tâche. Je ne suis pas fou, je sais bien que ce qu'elle fait, c'est surtout pour sa survie, mais elle s'en acquitte avec un sens de la rigueur bien supérieur à certaines autres prostituées que j'ai pu rencontrer dans mon existence. Je me doutais que la jeune femme avait vécu dans une certaine pauvreté. Et elle parlait de mère, pas de père. Beaucoup de filles de joie n'avaient eu que des reliquats de familles, ce qui avait provoqué bien souvent l'éveil à cette nouvelle vocation.
| C'est un manque qu'il te faudra combler, jeune fille. Savoir tuer des gens en les faisant rire ne suffit pas dans la vie... | dis je en la taquinant outrageusement
J'ai un mince sourire empli de fatalisme pour Mathie, alors qu'elle essaie de rationnaliser ce qu'il s'est passé dans ma chambre ce matin là, aux aurores.
| Cela ne l'était malheureusement pas. Les seuls témoins de ce qu'elle a su ne sont pas venus au Val et je tiens pour sûr que le Nord n'a pas vu d'étrangers d'Essos en dehors de Blancport depuis des années. Enfin... Il est des mystères dans ce monde que je ne saurais ni ne voudrais éclaircir. L'avenir, je ne saurais le prédire. Je ne peux qu'y prendre part à l'échelle qui est la mienne. |
Je partage avec Mathie un autre de ces regards intenses et profonds comme nous en avons le secret.
| Je ne sais pas. Approches donc pour voir si je ne peux pas être réveillé... |
dis-je en l'attirant contre moi, son corps nu sur le mien, me perdant contre ses lèvres dans un long baiser au coin du feu.
|Je te laisse cloturer et on s'en refera un?|
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé] Jeu 6 Aoû - 23:58
Le calme de la pièce, la chaleur du feu et la proximité du nordien avaient le don d'apaiser la jeune femme qui en oubliait presque pourquoi elle était là, que ce soit la mission d'Harren ou son arrangement avec le Stark. Presque, mais pas totalement, il lui était juste plus facile de jouer son rôle que d'ordinaire et elle appréciait cet instant sans pour autant oublier à quel point il était éphémère.
Mathie continuait pourtant de taquiner le nordien, de souffler sur des flammes qui n'avaient nul besoin d'être ravivées mais c'était un jeu auquel elle prenait un plaisir tout particulier à s'adonner, surtout lorsqu'elle arrivait à le surprendre, à le faire sourire ou à ce qu'il l’entraîne dans un lit.
A sa réplique, son sourire s'était une nouvelle fois fait plus mutin alors qu'elle le fixait, malicieuse, effleurant sa joue d'un baiser furtif avant de rétorquer.
"Heureusement que non. Mais si vous ne l'êtes plus, je me ferais un plaisir de vous le rappeler, de toutes les façons possibles."
L'invitation était plus qu'évidente, Mathie se targuant d'être toujours à même d'enflammer le désir du nordien à n'importe quel moment. Jusqu'à présent, elle n'avait jamais failli, sachant toujours trouver l'instant propice et ne pas abuser de la situation. Et, une fois de plus, elle voyait que ses provocations faisaient mouche alors qu'il rebondissait une nouvelle fois sur ses paroles.
"Sait-on jamais, vous pourriez un jour prendre de mauvaises habitudes et me laisser seule, réveillée dans un grand lit et pleine d'envies impossibles à satisfaire. Imaginez le drame que ce serait."
Se penchant vers lui, elle secoua la tête non sans exagération avant de reprendre le fil de la discussion, un brin plus sérieuse. La catin ne s'attardait que rarement sur des anecdotes de son passé pour ne pas dire jamais. Les rares fois qu'elle racontait quelque chose c'était la plupart du temps pure invention de sa part et personne ne connaissait jamais la vérité. Et, en cet instant, c'était bien une des rares histoires de sa vie d'avant Winterfell qu'elle se permettait de raconter. Rien de conséquent bien évidemment, même si, pour le coup, elle avait presque livré bien plus en quelques mots qu'en deux années à ses cotés.
Il était difficile pour Mathie de l'aider, de trouver les mots justes pour qu'il arrive à ne plus se faire de mauvais sang à propos de cette rencontre qui semblait avoir perturbé bien des choses. Alors, elle fit ce qu'elle faisait de mieux, ce pourquoi elle était payée et ce qu'attendait le nordien, essayer de lui faire oublier tout ça, même quelques instants. Elle souffla alors, sa mine sérieuse disparaissant pour retrouver cette malice qui était la sienne.
"Laissons donc l'avenir où il est, c'est-à-dire demain. Pour l'heure, nous sommes tous les deux et vous n'aurez rien d'autre à affronter que moi ce soir. Je vous sais à la hauteur du défi même si la lutte sera acharnée, je peux vous le garantir."
Tout en parlant, elle s'était blottie contre lui à son invitation, son regard s'accrochant au sien alors que le silence envahissait la pièce quelques instants et son sourire se faisant plus large.
"On dirait que vous l'êtes déjà messire, mais je vais m'en assurer. Et en profiter honteusement, ne vous en déplaise."
Et de se presser tout contre lui, lui rendant son étreinte avec empressement. La nuit allait être longue et Mathie ferait en sorte de retarder ce fameux lendemain autant que possible. C'était au minimum ce qu'elle pouvait faire pour le Stark à défaut d'autre chose.
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Sujet: Re: I've been expecting you... [Tour I - Terminé]