Bataille de rencontre à la frontière entre Bief et Dorne. Cela fait maintenant plusieurs mois que la guerre couve entre le Bief et Dorne. Les deux pays, ennemis séculaires, sont à couteaux tirés depuis que la Princesse Meria Martell et son fils ont été empoisonnés, le peuple de la Principauté accusant depuis ses voisins du Bief de tous leurs maux. Ceux-ci ne tardent guère à se protéger. Pourtant, les troubles ne s'arrêtent pas là, bien au contraire. La princesse Deria est retenue captive par le Roi Mern et l'armée de Dorne, rassemblée dans les Montagnes Rouges, trépigne à l'idée d'en découdre avec le vieil ennemi et de pouvoir enfin se venger. C'est ainsi qu'au début de ce cinquième mois de notre année 0, une colonne de plusieurs centaines de cavaliers dorniens passe la frontière. La troupe désire faire pression sur les bieffois pour que la noblesse de Dorne soit relâchée après les incidents de Hautjardin. Cela commence par de bien bonnes intentions. Au départ, les guetteurs de villages et miliciens les défendant sont prestement emplumés, les gorges percées de flèches et le bétail est capturé, ramené à Dorne. Mais avec le temps et des nouvelles pires encore, les dorniens se font plus violents. Bourg-Vallon est prise d'assaut et pillée. Ses femmes et ses filles, violées, ses maisons incendiées. De même qu'une dizaine de villages sur la frontière. Des jours après, les cavaliers de Dorne remontent la route menant à leur pays, leurs fontes chargées de butin et plusieurs hommes jouissant encore à chaque halte de captives du Bief, dont les hurlements résonnent en écho dans ces vallées encaissées.
Alors que Dorne n'est plus qu'à quelques heures de marche, un bruit sourd se fait entendre et la colonne dornienne, dodelinant en monte à cause de la fatigue, perçoit bien vite le bruit d'une troupe montée et en armes venant à sa rencontre.
Kevan Gardener, Connétable des Armées du Bief, mène en personne la troupe. Deux jours plus tôt, des paysans d'un village sans nom sont venus alerté son armée de la présence de pillards dorniens à proximité. Aussitôt, le prince du Bief fait sonner le monte-en-selle et c'est un millier de cavaliers qui se mettent en branle, fraction de l'importante patrouille du Roi qui sillonne la frontière. La troupe, nombreuse et bien armée, chevauche deux jours et deux nuits, épuisant les chevaux pour rattraper ces maudits dorniens. Ils y arrivent, le troisième jour alors que le soleil commence lentement à décliner. Et leur masse domine, plus bas dans la vallée, quelques centaines de dorniens ivres d'alcools, de viols et de pillage, qui remontent doucement vers leur propre pays.
Les dorniens ont 300 cavaliers, 150 légers, 150 lourds.
Les bieffois ont 300 chevaliers, 400 cavaliers lourds, 300 cavaliers légers.
Plan de Bataille et déploiement de DorneIl fera bientôt nuit et il est évident que la colonne est en sous-nombre. L'armée est dominée numériquement par le Bief, qui rend à trois contre un les dorniens. En sus, les bieffois sont composés pour beaucoup de cavaliers. Fort heureusement, Sir Heyland Sand, commandant de la troupe, parvient à rapidement motiver ses hommes et fait circuler rapidement les directives à ses chefs de groupes ; il faut harceler l'ennemi jusqu'à la nuit, dont l'obscurité permettra à la colonne de décrocher. La moindre erreur sera fatale, il faudra manoeuvrer plus rapidement et plus efficacement que l'ennemi. Les dorniens ne se leurrent pas ; le salut ne sera pas dans la fuite, mais dans la confrontation. Chose à laquelle les bieffois ne s'attendront pas.
Plan de Bataille et déploiement du BiefLes bieffois, pour avoir une chance de rencontrer les dorniens, ont épuisé leurs montures. Celles-ci ont dû trotter et galoper des heures durant et les chevaux sont à bout de forces. Les troupes sont éreintés, car les cavaliers eux-mêmes sont en selle depuis trop longtemps, sans nourriture ni repos. L'objectif est atteint, pourtant. L'ennemi est là. Les bieffois sont trois fois supérieurs en nombre. Avec une foule de chevaliers et de cavaliers lourds. Ces pleutres ont violé trop de femmes, brûlé trop de fermes. Il est plus que temps de leur apprendre ce qu'il advient lorsqu'on passe la frontière. SUS ! HAUTJARDIN !
Clique sur l'image pour l'agrandir Premier Tour ; Un Festin pour les Vautours [Début de Soirée]Clique sur l'image pour l'agrandir BieffoisLes bieffois trépignent d'impatience quand ils aperçoivent enfin le fruit de leurs efforts. Kevan Gardener est parmi les chevaliers, la fine fleur du Bief, mais ne peut calmer les ardeurs de sa troupe, bercée depuis des semaines des récits glauques et morbides des survivants des déprédations dorniennes. Femmes violées aux sens tranchés, bambins massacrés, hommes mutilés, bétail et récoltes saccagés, le sang des hommes ne fait qu'un tour et très vite, la cavalerie légère s'ébranle en reconnaissance. Les roturiers chevauchent. Derrière s'ébranlent en trombe les sergents d'armes, vêtus de mailles et de grands boucliers, lances et fanions au vent. La chevalerie Gardener suit sous les ordres de Kevan en personne, bouclier au poing vert en tête. La cavalerie fonce au trot fatigué de ses montures. Un ordre est crié et si les gueux foncent en hurlant, les soldats et chevaliers de la troupe tirent épées et masses aux cris de « Hautjardin ! Gardener ! C'est la Volonté des Sept ! Paiens ! Les Dieux veulent ! »... Quand une pluie de flèches tombe sur les premiers rangs. Les tirs sont mal ajustés, mais nombreux et rapides. Hommes et chevaux s'effondrent. Le désordre s'installe. La troupe est malmenée, la charge avorte. Les légers du Bief répliquent mais ce ne sont pas des tireurs nés...
DorniensLes dorniens sont de vieux roublards. Alors que la troupe arrivant en face est de toute évidence fatiguée, épuisée par une longue et brusque cavalcade, les dorniens se repaissent du pays depuis suffisamment de temps pour être relativement prêts et sereins ; ils n'ont forcé ni santé ni montures et sont frais et dispos. Certains ivres, certains lambinants. Mais tous aguerris. Lorsque les ordres fusent, les cavaliers réagissent. Des cris partout sur la colonne. Les cavaliers qui abandonnent leur butin, femmes échevelées, monnaies, objets. Tout. Ils foncent. Les plus légèrement vêtus galopent, d'un bond, montent les hauteurs et tirent leurs arcs, alors que les plus armurés se préparent, tirent leurs arcs et lentement, préparent leurs flèches. Ils bandent leurs armes. Visent alors que les bieffois s'approchent en hurlant. Décochent. Les traits fusent. Les arcs de Dorne, courts, ont une portée limitée. Mais ils sont très précis, maniés par des hommes qui en ont appris le maniement voici des années. Les traits trouvent la faille des cuirs et mailles du Bief, sèment le doute et crèvent les chevaux. Partout, les hululements de joie des chevaucheurs qui vident leurs carquois, faisant pleuvoir la mort sur l'ennemi. Javelots, flèches et carreaux répondent à l'averse, meurtrissant les dorniens sans les massacrer.
- Pertes
- Le bief perd 140 cavaliers, 60 lourds et 80 légers.
Le moral du Bief, en raison de la fatigue des hommes, des montures et des pertes supérieures subies, passent de « bon » à « défaillant ». Cavaliers lourds et légers cessent leur charge avortée et se regroupent.
- Dorne perd 90 cavaliers, 40 lourds et 50 légers.
Deuxième Tour ; Danse avec les Morts [Coucher de soleil]Clique sur l'image pour l'agrandir BieffoisDésorganisés par l'averse de flèches sifflantes, les bieffois se regroupent à coups de trompes et de cris, les cavaliers légers tournent casaque à bride abattue pour se reformer, bien vite rejoints par les sergents de la roture. Les chevaliers, eux, sont fin prêts et Kevan Gardener en a gardé le commandement à dessein. Ses rangs impeccables avancent vers l'ennemi. 300 nobles du Bief chargent droit devant sur les cavaliers lourds dorniens, armures lourdes, lances pesantes et tout d'acier et de mailles vêtus. Ils hurlent à qui mieux mieux « Gardener ! Kevan ! Mort aux Chiens ! » et la ligne de 300 chevaliers charge, une charge magnifique. Les flèches clairsèment leurs rangs, surtout la dernière volée, lâchée à bout portant. Lord Vertil meurt d'un projectile en pleine gorge, l'écuyer de Lord Tarly tombe, frappé d'une demie douzaine de traits. Ils foncent, pourtant. Et percutent. Même l'arrivée des galeux de Dorne sur leurs côtés ne les arrête pas. Leurs lourdes lances perforent les armures des dorniens, leurs épées taillent dans le vif malgré l'encerclement. Les dorniens refluent et Kevan Gardener enrage ; si ses gueux ne s'étaient débinés, sa victoire aurait pu être totale. Il n'empêche que sa troupe est trop éreintée pour poursuivre, lorsque le soleil se couche.
DorniensCôté dornien, on attend la charge. Les cavaliers légers lâchent volée sur volée sur le flanc des chevaliers du Bief. Norek-le-ventre tua ce jour quatre nobles sires du Bief, héritiers de lignées séculaires, de ses flèches acérées et enduites de déjections chevalines pour infecter les plaies, avant de charger droit devant, sabre recourbé. La cavalerie de Dorne enveloppe l'ennemi bieffois. De partout, des cavaliers des Martell chargent les chevaliers. La cavalerie lourde tire encore plusieurs volées avant de saisir sabres et lances et de contre-charger. Grand fracas de chevaux. Hennissement. Chocs sourds. Pluie de lames. Des dizaines de cavaliers tombent, des chevaux sont étripés et massacrés par plus grand nombre encore. Finalement, les dorniens sont étrillés, n'ayant aucune chance contre un ennemi en armure lourde, massacrés par ces bouchers professionnels. Les rescapés fuient dans la nuit noire, proférant malédiction à l'encontre de leurs ennemis.
- Pertes
- Le bief perd 110 chevaliers.
Le moral du Bief, en raison de la fatigue des hommes, des montures et des pertes supérieures subies, passent de « bon » à « défaillant ». Cavaliers lourds et légers cessent leur charge avortée et se regroupent.
- Dorne perd 130 cavaliers, 100 lourds et 30 légers.
Le moral des Dorniens passent directement en « Déroute », car sont plusieurs fois dominés par le nombre et la nuit tombe, ils s'enfuient sous la pression ennemie.
Epilogue :La nuit tombée, les cavaliers de Dorne s'enfuient. Ils profitent de l'obscurité pour semer leurs poursuivants, plus lourds et infiniment plus éreintés. Il reste 80 cavaliers de Dorne sur les 300 qui ont emprunté la même route une heure et demie plus tôt. Chez les Bieffois, un quart de pertes avec 250 tués et blessés sur 1 000 hommes engagés. C'est une victoire pour le Bief, qui reste maître du terrain et qui accomplit de surcroit son objectif ; les pillards ont été mis en déroute. Pour autant, preuve est faite que les dorniens sont capables de surprise s'ils sont correctement apprêtés pour le combat. Frais et dispos, ils y vont à l'audace et contre toutes les valeurs de la chevalerie, agressent l'ennemi de flèches acérées pour l'amoindrir avant la curée. Il n'en reste pas moins que la colonne repart en territoire ami avec de lourdes pertes...
Non loin de là, le hasard voulu que Deria Martell, lourdement escortée par ses « gardiens » bieffois jusqu'à la frontière, assiste avec sa suite au combat. La pénombre masquera l'essentiel de ce qu'il s'est alors passé, bien que les cris, hurlements et hennissements de chevaux ne laissent guère place au doute. Si Kevan Gardener ce jour là a remporté une victoire, elle fut coûteuse car précipitée. Et l'Histoire seule dira si elle permit l'instauration d'une paix durable.
Points du Bief
- Objectif accompli 5 points
- Victoire mineure 5 points
Points de Dorne
- Défaite mineure 5 points
- Objectif accompli 5 points
- Pertes ennemies plus importantes 1 point