Benjen Corbois
I have begun to plant thee, and will labour to make thee full of growing.

Salut moi c'est Starry Sigh aka Carmen pour les intimes. J'ai connu BC via Google, ton meilleur ami. Le grand plus de BC, c'est à mon avis sa plotline unique dans le passé en plus blblblbl  :coeur: . Par contre je ne suis pas fan de ... je ne peux pas vraiment critiquer sans avoir joué d'abord.. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 4/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 2/7. J'ai un mot à rajouter et c'est ouinteur iz comingeu. Enfin, je confirme avoir bien lu le règlement.

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

Je ne suis loyal qu'aux souverains du Nord, l'empereur en fut un alors il est de mon devoir de me battre à ses côtés. Cela sonne un peu maladroit prononcé ainsi mais je pense sincèrement que, tant que nous garderons nos droits en tant que seigneurs, il n'est pas mauvais d'accepter de prêter allégeance a l'Empire. Si jamais les choses changent alors, j'aviserais. Peut être qu'un Westeros uni éviterait des guerres comme celles-ci à l'avenir, j'ai vu trop de gens mourir à mes côtés depuis le début des combats, et cette impuissance me pèse. J'ai sûrement passé sur ma lame des sauvageons et des fer-nés tout aussi jeunes que moi, sans le remarquer, mais cela aurait pu aussi être mon propre cas. J'ai de la chance que mes blessures ne m'aient rien coûté de grave mais, sans cette guerre, personne n'aurait été blessé. Répondre aux agresseurs restait tout de même la bonne solution et je n'ose pas imaginer ce qu'il aurait pu arriver a nos terres si nous n'avions pas réussi à repousser les attaques. Sous un empire, nous trouverions enfin peut être la paix que nous méritons d'avoir, du moins pour une plus longue période qu'un court été.

The Young Elk, fierce and daring

Les souvenirs désaccordés de mon passé me revinrent souvent pendant mes nuits agitées loin de Corbois, que cela soit en m'assoupissant tandis que je chevauchais doucement ma jument aubère ou bien en dormant profondément, épuisé par une bataille dont j'avais miraculeusement réussi a sortir indemne malgré le nombre impressionnant d'armes m'ayant frôlées. Je m'éveillais chaque fois désorienté, l'impression pesante de ne plus être au bon endroit m'envahissant pendant quelques courtes secondes avant de revenir à ma lucidité en entendant le cliquetis familier des lourdes armures de mes compagnons d'armes.

Il est sûrement bien tard pour faire ceci mais je pense pouvoir profiter de ces "rêves" afin de consigner ce dont je me souviens de mon enfance - ou bien pour consigner des faits que je juge assez importants pour ne pas être oubliés. Je sais que certains le font depuis leur plus jeune âge, mais je n'ai jamais été assez intéressé aux affaires du mestre qui m'éduquait pour pouvoir le faire de moi même auparavant. Maintenant que je suis à Fort Darion, presque remis de mes blessures de notre dernière bataille à Eysines, je pense qu'il est temps pour moi d'écrire ne serait-ce que quelques mots sur qui je pense être. Je ne crois pas devenir un seigneur assez puissant un jour pour pouvoir avoir des livres écrits par des mestres sur mon histoire plus tard alors je me dois de le faire moi-même…  


Le premier des rêves m’ayant frappé fut l’un de ces rêves sur une période sombre de ma mémoire, petite enfance assez solitaire, ma sœur n’étant pas encore née et mes parents assez absents pour moi, ainsi je développais rapidement une sorte de contact avec la nature et nos Dieux. Je me rappelle ma nourrice qui, chaque fois que je descendais vers notre Bois Sacré, me faisait une remarque sur le fait que j’avais toujours été attiré par les Barrals, suppliant pour qu’elle m’y emmène parfois. Tu t’éveille dans la nuit noire, petites mains s’accrochant aux draps pour descendre discrètement de ton lit, qui lui est trop grand et solitaire pour ton esprit d’enfant découvrant le monde. En apercevant la lune rousse par l’immense fenêtre tu souris et te dirige tranquillement vers les escaliers pour les descendre un par un, prudemment, tu as peu d’équilibre à cet âge. Arrivé en bas, tu cours dans le couloir, tes pas résonnants dans l’humble forteresse comme des gouttes d’eau tombant au sol. Petit enfant, perdu, non, tu savais parfaitement que l’on te chercherait, n’est-ce pas ? Attrapant la fourrure de ton père sur sa grande chaise dans la salle de réception, tu l’enroule autour de tes épaules et sors dehors, pieds dans la boue, ignorant le froid qui pénètre jusque dans tes os. Tu le vois au loin, derrière les écuries, le grand Barral et ses feuilles rouille rassurantes. Alors tu cours le saluer, peur de passer voir ton poulain à cause de la punition que tu as reçu la dernière fois, tu passes devant les écuries en courant aussi vite que ton petit corps te le permet. Il est là, visage aussi éploré et dur qu’à l’habitude, mais toi tu n’as pas peur. Tu penses n’avoir peur de rien, petit. Tu grimpe, tu te glisses entre les branches massives de l’arbre sacré, te blottis entre ses branches et ses feuilles rassurantes à ton regard et ferme les yeux en sentant un soleil matinal te chatouiller le nez. Tu penses rester ici toute la journée, dormant paisiblement dans l’air d’été se réchauffant doucement avec le jour qui pointe.

Si je m’éveille en souriant légèrement, j’ai tendance à croire que mon esprit me donne des rêves agréables afin d’oublier qu’autour de moi une guerre se déroule. L’un de mes premiers souvenir nets me revient à la naissance de ma petite sœur, Lyarra. J’aurais pu être jaloux, comme certains enfants le sont en apercevant un nouvel objet aux faveurs de leurs parents, mais au lieu de cela, je développais un instinct de protection assez fort la concernant. Je crois avoir passé une bonne partie de mon enfance à la suivre partout afin qu’elle ne se blesse pas, et à me présenter comme coupable lorsqu’il lui arrivait de se faire réprimander pour une action inconvenante. J’espère avoir été un bon aîné pour elle, avant que je ne doive m’occuper du domaine après la mort de père et à présent que je suis parti à la guerre. Une année après sa naissance, je me rendais a Winterfell, bastion des Rois du Nord. Je ne me souviens pas avoir rêvé de mes visites là-bas mais mes impressions restent encore aussi claires que si je m’y étais rendu le jour précédent. Les lieux, immenses pour moi à l’époque, étaient imprégné de l’aura austère commune aux terres du Nord mais ils étaient tout aussi majestueux à mes jeunes yeux. Encore aujourd’hui, le faste d’un château du Sud ne m’aura jamais l’air aussi impérieux que la simple dureté d’un fort de mon pays.
Avant de m’y rendre, je ressentais déjà une certaine admiration pour nos seigneurs, du fait des récits interminables que m’en faisait mon père lorsqu’il rentrait d’une de ses campagnes, mais apercevoir le roi, maintenant empereur, Torrhen devant moi ne fit que de me conforter dans la vision que je possède des Stark. Si ma loyauté était un jour à questionner alors je pense que je serai capable de mourir pour eux, j’espère pourtant ne pas avoir à le faire, qui s’occuperait donc de mes cadets si jamais je devais disparaître ? De plus, je ne souhaite pas que Kiran devienne un seigneur Corbois tout aussi jeune que moi…

L’un des rêves me revenant souvent concerne d’ailleurs la raison pour laquelle je suis devenu seigneur l’année de mes dix ans : la mort de mon père. Celui-ci était rentré de bataille, visage décharné et regard sombre. Il avait été blessé au combat. Habituellement, père se remettait aisément de ce qui lui arrivait lorsqu’il s’en allait, mais cette fois-ci, il était devenu plus épuisé chaque jour, plus aigri et plus pâle. J’avais entendu le mestre dire qu’il serait difficile pour lui de survivre. Je n’ai pas été triste sur le coup, je l’ai été plus tard bien sûr, mais il faut dire qu’avant de mourir, les remarques de Père étaient devenues irascibles et certaines d’entre elles avaient atteintes ma fierté de premier né. Debout au bord du lit, tu observes silencieusement ton père qui, couché dans ses draps de soie, t’observe d’un œil rendu mauvais par la douleur. Tu es le dernier des enfants à accepter de le rencontrer, et ce malgré ses remarques hargneuses. C’est l’un de tes devoirs en tant qu’héritier après tout. Pourtant, tu te sens mal, visage blanchâtre de peur quant à ce qu’il pourrait de nouveau prononcer devant toi. Tu n’as que dix ans. Les mots te blessent, aucune carapace n’est encore tenue sur tes épaules, malheureusement pour toi. Les mots cinglent de nouveau. Tu n’arrives pas réellement à t’en souvenir cela dit. Alors tu renifle, retenant tes larmes de honte, honte d’être vu ainsi par ton propre père, même mourant. Tu sens la main de ta nourrice se poser sur ton épaule mais tu la repousse vivement, tu n’es plus un petit enfant. Les garçons ne doivent pas pleurer. Un garçon n’a pas besoin d’être consolé. Ton père te fait signe de partir, et tu hoche doucement la tête, t’en allant calmement. La porte refermée derrière toi, tu cours alors jusqu’à ton repère, le bois sacré, et tu vas t’y effondrer contre l’écorce du Barral, tes épaules secouées de sanglots. Après ce moment, je me rappelle ne plus avoir adressé la parole à mon père et ce jusqu’à sa mort quelques semaines plus tard. Je pense qu’il était déjà mort dans mon esprit à ce moment-ci.

Les années qui suivirent furent assez mouvementées pour moi. Certes, je restais un enfant, et je possédais donc le droit de m’amuser avec mes frères et sœurs, mais mes visites chez le mestre étaient de plus en plus régulières. Je me devais d’apprendre le plus vite possible ce qu’un seigneur était dans l’obligation de savoir sur Westeros et sur le monde. C’était quelque chose de tout à fait nouveau pour moi, qui n’avait pas vraiment été instruit de cette façon pour le moment – Père souhaitait que j’apprenne tout d’abord à me battre à l’épée et à l’arc avant que nous ne commencions à m’instruire les « savoirs nobles ». Je savais qu’un jour, je devrais m’occuper des criminels, comme mon père avant moi, mais je n’aurais jamais pensé ce jour venir aussi tôt. Le maître d’arme, un homme dur, influent et attaché aux traditions profita d’une absence de ma mère pour m’initier à ce rôle que je devais porter. Je n’avais que douze ans, mais je ressentais le besoin de faire mes preuves, de montrer à tous que je pouvais devenir quelqu’un qui ne ramènerait pas la honte sur notre maison. Sans fermer les yeux, j’exécutais le criminel de ma propre épée. Je pense en avoir cauchemardé pendant quelques semaines, jusqu’à ce que je ne fasse plus aucun rêve, mes songes étaient devenus sombres et inconnus. Je pense que mère avait réprimandé le maître d’armes lorsqu’elle était venue à en être au courant, mais je n’ai plus été forcé à exécuter personne après cela.

Bien que je fini par me forcer à le faire moi-même.

Les années semblèrent passer bien rapidement jusqu’à ce que la guerre débute et que le roi appelle ses vassaux pour se battre. Il m’arrive de rêver de ces temps plus récents également, mon esprit semble déborder des informations nouvelles qu’il se doit d’assimiler ainsi. Le plus souvent, je rencontre à nouveau dans mes songes l’une de mes première batailles. Bois-Aux-Loups. Je n’apprécie pas particulièrement de me remémorer ces moments mais je ne puis empêcher mes rêves de les ressasser encore et encore, me faisant m’éveiller la nuit dans des sueurs froide de panique. Si je fus blessé là-bas, et simplement blessé, c’est, je le pense, car je me sentais si endolori par la douleur de perdre des compagnons de ma maisonnée que la peur de mourir moi-même ne m’atteignait plus. Je me rendais dans la bataille sans un seul regard en arrière. Llevan se tient debout à tes côtés, sourire imbécile sur les lèvres et éclair de peur dans ses prunelles qui te rappellent la couleur du blason tango qu’il porte sur son bouclier de bois, ton blason, celui de ta maison. Puisqu’il se bat pour toi, tout comme le vieux soldat qui t’observe d’un regard inquiet à l’arrière du groupe. Les bannières volent dans l’air silencieux de tension et au loin tu peux apercevoir les sauvageons qui se préparent eux aussi. Soudainement, tout devient flou, les rangs se resserrent mais tu peux entendre des cris proches de toi. Ton ami de toujours s’effondre lourdement au sol dans un gargouillement. Tu ne comprends pas ce qui se passe mais tu agis, par instinct de survie surement. Ton épée sortie, tu te débarrasse du sauvageon qui a osé s’en prendre à l’un de tes gens. Tu entends des cris de guerre. « Pour le Nord ! Pour le Roi ! » A ton tour tu hurle à l’unisson dans les rangs défaits et tu te bats sans vraiment réfléchir. Il faut vivre. Tu ne remarques pas les larmes qui coulent au travers de la poussière qui coule sur ton visage. Tu essaie d’ignorer tes compagnons meurtris en vain, une colère froide s’empare de toi avant que l’on te coupe dans ton élan pour te tirer dans les rangs qui se reforment finalement. Alors que tu te retournes, une flèche sauvageonne te touche le dos, panique de nouveau. Tu ignores cette fois-ci la douleur cuisante qui commence à s’emparer de toi et te replace dans le rang, attrapant un bouclier au hasard, on te pousse et te bouscule de nouveau. Des fuyards apeurés passent mais toi tu restes ici. Si jamais tu meurs, au moins cela sera-t-il aux côtés de tes compagnons et non seul dans un fort sombre, l’esprit fou.
   

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