Sujet: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Mar 16 Oct - 14:17
La voix des Dieux
Jon & Ingheam
Là où les frondaisons me parlent du cycle de la vie et de la mort. Là où le vent glacial mêlé aux hurlements des Loups me murmurent la chanson de l’Hiver. Là où la neige donne au silence la voix des Dieux.
Depuis le départ de l’armée du Nord de Vivesaigues en direction de Fort-Darion, Ingheam cherchait désespérément un Bois Sacré où se recueillir. Un arbre cœur, ou juste un Baral, même un Baral nain, rabougri, à moitié mort aurait fait l’affaire. Mais rien. Non seulement il n’y avait pas de Bois Sacré, ni d’arbre cœur ni de Baral sans face, mais cela manquait même de forêt et la Sorcière des Bois déprimait. Si durant toute la campagne du Conflans, le Nord lui avait manqué et à fortiori le Bois aux Loups, avec toutes ses plantes qu’elle connaissait sur le bout des doigts, ses coins pour la cueillette, ses sombres sous bois sauvages et le murmure du vent dans les feuilles. Ici, dans la capitale de l’Empire le manque devenait criant, presque vital, elle étouffait, trop de champs cultivés, trop d’eau liquide, trop de gens, trop de civilisation. Pouvoir voir l’horizon si loin lui donnait le tournis, cette plaine à peine vallonnée qui semblait ne pas avoir de fin, elle en faisait des cauchemars. Elle ne comprenait vraiment pas le choix de l’Empereur, mais de toute façon la question de la capitale de l’Empire et du pourquoi du comment lui passait au dessus. Ce qu’elle voyait, c’était qu’elle manquait d’arbres comme d’autres manquaient d’air.
Entre l’absence d’arbre cœur qui rendait la petite blonde infiniment triste, le rêve étrange qu’elle avait fait et tous ses morts qu’elle avait accompagnés au Royaume des Dieux elle avait besoin du calme d’un Bois pour prier et retrouver la force de soigner les corps et les âmes et pour interroger le silence feutré de la neige sur le message d’Iseult. Car bien sûr pour elle, ce n’était pas qu’un rêve, c’était un message de la matriarche, voir même un message des Dieux, mais elle ne comprenait pas ce qu’il signifiait. Plus elle y repensait, plus cela assombrissait son souvenir et moins elle comprenait. Elle devait à tout prix garder la vision et les mots intactes, mais ne sachant ni lire ni écrire, elle ne pouvait garder une trace de tout cela. Aussi, elle avait décidé de ne plus y repenser qu’à l’ombre d’un arbre pour pouvoir se laisser guider vers la signification divine sans perdre son temps en interprétations qui brouillaient le message.
Comment les gens d’ici pouvait vivre comme ça, comment l’Empereur pourrait vivre comme ça ? Sans un tronc blanc ou s’appuyer pour écouter les Dieux parler dans les feuilles pourpres, sans la douceur de l’écorce albâtre sous les doigts pour sentir la vie battre en eux et en toute chose qui les entourait, sans la danse des feuilles dans le vent et cette mélodie doucereuse pour accompagner la chanson de l’univers et de l’équilibre entre la vie et la mort. Plus le temps passait, plus elle avait l’impression d’être une imposteuse dans la mesure où elle n’entendait presque plus les Dieux. Elle tâtonnait sans leurs précieuses voix sans savoir où aller et encore moins comment guider les blessés vers la guérison. Elle soignait avec ses connaissances sur les plantes, mais si cela continuait à fonctionner c’était un véritable miracle, car seule la magie des Dieux était réellement puissante, sans elle, pas de plantes médicinales et encore moins de remèdes. Elle se reposait sur ce qu’elle savait faire et sur son amour, mais elle puisait en son cœur et sans l’amour des Dieux et tôt ou tard, cela deviendrait un problème. Il fallait donc qu’elle trouve un endroit pour se ressourcer et trouver la voix des Dieux.
La jouvencelle sortit du camp sans oser trop s’éloigner de peur de se perdre car elle n’avait, ici, aucun repère, d’une part, et elle ne se sentait absolument pas en sécurité ailleurs que dans le campement de l’armée du Nord. Après quelques heures de recherche, elle trouva un petit bosquet un peu au nord et s’y engouffra avec un large sourire. A chaque pas, elle écoutait le crissement de la neige sous ses chaussures et s’arrêtait pour entendre la réponse des arbres à son arrivée. Une fois suffisamment enfoncée dans le petit bois, elle ferma les yeux et écarta les bras, levant son visage vers le ciel gris dont la faible lumière filtrait à travers les branches. La majorité des feuilles étaient tombées, mais quelques arbres à feuillage persistant ainsi qu’un grand sapin chantaient la chanson de l’hiver. Après avoir enlevé ses bottes et avoir senti la morsure de la neige sous ses pieds, elle écouta donc le bruit du vent dans les frondaisons et elle se sentit soudain revivre si fort qu’elle enleva son turban, se croyant seule au monde. Là, elle leur dit ce qu’Iseult lui avait dit et, les bras toujours écartés, elle attendit leur réponse en silence :
__ Danses Ingheam, danses avec les loups. Chante leur la chanson de l’hiver, qu’ils arrêtent d’écouter l’acier pour entendre à nouveau la voix des Dieux et que la mort fasse place à la vie.
Ingheam, dans sa joie de trouver des arbres et un lieu propice à la prière, dans sa hâte de parler aux Dieux de son rêve, n’avait pas vérifié qu’elle était seule. Quand à Shoilleir, il était trop heureux de pouvoir voleter de branches en branches pour s'en soucier tant que sa protégée ne courait pas de danger.
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Lun 17 Déc - 22:52
Jon ressentait le froid qui s'insinuait doucement dans les pans de son lourd manteau. Les flocons de neige avaient commencé à tomber, gelant les sols et recouvrant les terres d'une douce poudre blanche. Elle ne restait pas toujours, elle venait à disparaître mais de plus en plus souvent, elle envahissait chaque parcelle autour de Fort-Darion. C'était peut être un signe pour lui également, qu'il était à présent temps de rentrer chez lui, comme si finalement, le temps était en train de s'adapter à celui que pouvait connaître le Nord au tout début de l'hiver, cela ne durait que très peu de temps par rapport à la situation géographique du royaume et finalement, un vrai nordien ne s'épanouissait réellement qu'au moment où la neige représentait un lourd manteau sur les plaines qui étaient déjà bien pauvres généralement, des terres qui pouvaient être bonnes pour pouvoir faire du pâturage mais qui ne permettaient pas à une quelconque agriculture de prendre vraiment dans la terre et de perdurer dans le temps. C'était une terre aride à sa façon, une terre pauvre par le froid mais c'était sa terre, une terre pleine de mystères, de croyances, une culture particulièrement forte qu'il était essentiel de s'approprier si on avait le désir de s'installer dans le Nord et qu'on cherchait à trouver sa place dans la société nordienne. Jon était fier de participer à sa manière à tout cela, il était fier d'être le roi d'un royaume comme celui-ci. Son âme appartenait au Nord et il était prêt à donner sa vie pour pouvoir protéger son peuple, défendre sa cause. Il était encore un jeune roi et même s'il avait encore beaucoup de doute concernant son avenir, les décisions qu'il faudrait prendre pour son avenir et celui du Nord, il avait un projet concernant son royaume car c'était pour lui qu'il avait été élevé. Aujourd'hui, il se rendait compte à présent de tout le temps qui avait fini par s'écouler depuis qu'il était parti de Winterfell. Jon était devenu un homme en l'espace d'une année. Il avait du abandonné le gamin qu'il était encore à cet époque, qui découvrait à peine ce que pouvait être la guerre et comment on venait à commander des troupes sur un territoire ennemi, en cherchant à gagner tout en préservant le plus grand nombre de vie. Il avait vu son père se remarier, se proclamer empereur et le faire roi par la même occasion. Il avait vu Jeyne, et son ventre arrondi, signe de sa maternité alors qu'elle était quelques mois auparavant sa petite sœur qu'il voulait à tout prix protéger et garder auprès de lui, loin de ce Ouestrien qui semblait l'avoir charmé. Il s'était rapproché à sa façon de son frère, même s'il n'avait jamais été aussi éloigné de lui en réalité. Walton, même s'il n'était pas roi, avait pris de l'assurance en devant gérer Winterfell à la place de son père ou de lui-même. Et puis il y avait eu toutes les épreuves personnelles que Jon avait traversé.
En effet, Jon avait connu l'amour et la perte, l'obligation personnelle par la suite de se marier avec une femme dont il ne voulait pas. Il n'avait même pas réussi à sourire une seule fois lors de la cérémonie ou des festivités qui avaient suivis. Il n'avait pas le goût de cette femme, il n'avait pas la même ardeur qu'elle dans ses sentiments, il n'avait pas non plus à ce moment-là les mêmes préoccupations. La seule raison d'agir était presque au final de réussir à consolider une alliance mais bien plus encore de solidifier une maison, de la pérenniser en ayant de nouveaux héritiers. D'ailleurs, l'histoire était peut-être en marche pour que cela vienne à exister. Eleanor était belle et bien enceinte, même si elle avait pris des risques avec le voyage jusqu'à Winterfell, il semblait que la grossesse se passait aussi bien que possible mais allait-elle survivre à l'accouchement et l'enfant également ? Serait-ce l'héritier dont le Nord avait besoin ? Ou une fille qu'il serait heureux de connaître et d'aimer malgré tout ? Les questions d'état, les questions de cœur, tout cela avait fini progressivement à le rendre un peu plus encore renfermé sur lui-même, plus taciturne que jamais, presque amer face à ce que la vie pouvait lui apporter, et c'était peut-être naturellement qu'il s'était tourné plus encore vers la religion et les Anciens Dieux. Il devait bien avouer qu'ils les avaient souvent sollicités au cours des derniers mois, leur demandant d'obtenir la victoire sur leur ennemi depuis plus d'une décennie à présent, d'être un roi à la hauteur de la tâche qu'il devait accomplir. Il était difficile de trouver un sanctuaire digne de ce nom pour pouvoir être au plus prêt des Anciens Dieux, et c'était une autre raison qui le poussait aussi à se dire que le décor sacré du Nord venait à lui manquer. Comme si au final, il ne se sentait pas réellement à sa place ici. Fort-Darion serait la cité de l'empire, celle de la maison Braenaryon mais le sanctuaire des Stark se trouvait à Winterfell, tout comme sa place à lui. Il était temps de penser à son retour et de prier pour que le voyage se fasse sous les meilleurs augures. Au fil de ses promenades dans la nature, il avait fini par trouver un endroit qui lui semblait assez bien approprier pour prier et c'est ainsi, qu'avec une escorte assez légère, il avait pris le temps de se rendre là-bas, pensant qu'il serait le seul à cet emplacement. Pour autant, en s'approchant de l'endroit, il se mit à entendre la voix d'une femme, qui disait des choses assez particulières à son goût. Il s'approcha un peu plus, se retrouvant avec une femme qui lui avait semblé avoir déjà vu au cours des dernières semaines sans pour autant mettre un nom sur le visage. Si ses souvenirs étaient bons, cette jeune femme était une Harclay. Il toussa légèrement avant d'incliner un faible instant son visage. « J'espère que je ne vous dérange pas ma Dame … J'étais en quête dans un endroit sacré pour prier mes Dieux mais j'ai l'impression que l'endroit est déjà occupé. »
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Jon Stark
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Mer 19 Déc - 22:29
La voix des Dieux
Jon & Ingheam
Là où les frondaisons me parlent du cycle de la vie et de la mort. Là où le vent glacial mêlé aux hurlements des Loups me murmurent la chanson de l’Hiver. Là où la neige donne au silence la voix des Dieux.
Le vent était léger en cette journée froide mais trop au sud pour l’être vraiment. La bise mordante des hivers du vrai Nord manquait à Ingheam, même si, à l’ombre du Bois aux Loups, il arrivait toujours attendri d’avoir trouvé son chemin entre les pins, les vigiers et les barals. Le Nord lui manquait, elle avait hâte de le serrer dans ses bras, de revoir sa mère, de sentir le véritable froid s’insinuer partout à travers les vêtements, d’avoir sous les pieds une épaisse couche de neige tassée sur un sol gelé en profondeur. Bientôt elle rentrerait chez elle, bientôt l’armée du Nord quitterait le Conflans, cet endroit si étrange où les Arbres Coeurs étaient morts tristement et ils traversaient le Neck, les Rus, les Tertres et ils apercevraient l’imposante Winterfell veillant sur la ville d’Hiver et sur les terres gelées où bien peu de choses poussaient à part les champignons, le lichen e le chardon. Ici, la neige semblait aussi douce que les joues d’un nourrisson et le vent sifflait doucement entre les branches dénudées et faisait virevolter ses cheveux et son turban. Elle huma l’air frais comme s’il sentait la rose de Hautjardin. Elle écoutait son sifflement et la chanson de l’hiver dans les feuilles persistantes et les frondaisons du sapin, elle l’entendait caresser la neige et faire craquer les branches alourdies et asséchées. Elle entendait les Dieux. Enfin.
La blondinette les entendit si bien et le sentiment de plénitude qui l'envahit à ce moment fut d’une telle puissance que des larmes de joies se mirent à couler sur ses joues et elle sourit, sereine malgré le bonheur qui la submergeait et lui coupait le souffle. Elle décida d’attendre pour demander, d’attendre pour avoir des réponses, car ceci était plus précieux que toutes les réponses du monde alors elle parla une nouvelle fois, pour remercier la terre et les Dieux, dans l'ancienne langue, leur langue et la sienne. Elle ne prit pas garde aux autres bruits, des bruits de bottes qui firent crisser la neige et alertèrent Shoilleir.
__ Jag saknade dig så mycket. Tack för att du är här hela tiden, tack för att du kom till mig och kom ihåg att du är överallt, i allt. Tack till er träd i denna lund för att påminna mig om det vilda träet där jag kommer ifrån och det heliga träet där jag blev gjord av Häxa av skogen. Tack för att du befann dig för att jag såg så många döda som jag behövde lyssna på och leva och titta på att du möter vintern utan att flinka, bara dansa i vinden. Du är det liv som saknades i min själ nyligen. Tack. (Vous m’avez tant manqué. Merci d’être là après tout ce temps, merci de venir à moi et de me rappeler que vous êtes partout, en toute chose. Merci à vous arbres de ce bosquet de me rappeler le Bois Sauvage d’où je viens et le Bois Sacré où j’ai été faite Sorcière des Bois. Merci d’exister car j’ai vu tant de morts que j’avais grand besoin de vous écouter vivre et de vous regarder affronter l’hiver sans broncher, en vous contentant de danser dans le vent. Vous êtes la vie qu’il manquait à mon âme ses derniers temps. Merci.)
Du sommet du grand sapin qui dominait son monde de sa haute futaie, le corbeau se tourna vers les intrus mais ne broncha pas, il ne dit rien. Il semblait qu’il savait qu’ils allaient venir, qu’ils devaient être là. Il ouvrit ses ailes et d’un bond s’envola pour descendre en plané, presque sans un bruit, jusqu’à l’épaule de la jeune fille. Sans peur, mais néanmoins surprise par sa venue silencieuse elle ouvrit les doigts et son turban fut emportée par le vent, après avoir dansé dans la brise, il vint rouler aux pieds des hommes du Nord. La blondinette qui avait suivi le bout de tissu des yeux ne les remarqua qu’à ce moment là et en eut le souffle coupé. Elle fit un pas en arrière. L’oiseau, comme pour la rassurer coassa doucement. C’est alors qu’elle compris que les Dieux venaient de lui répondre.
La jouvencelle n’avait toujours pas saisi ce qu’elle devait faire, mais c’était le Roi du Nord, elle l’avait reconnu et sa présence ici ne pouvait pas être un hasard, en ce Bois presque Sacré, consacré par une Sorcière des Bois en tout cas et par la réponse des Dieux à son appel. D’ailleurs il venait de dire quelque chose, même si les mots s’étaient un peu perdus entre les méandres de sa voix qu’elle n’avait jamais entendue sur un tel ton mais seulement dans les vociférations des préparations de la bataille. D’ailleurs, cela faisait presque une minute qu’elle lui faisait face sans bouger et en silence et qu’elle ne s’était ni inclinée, ni présentée, ni…
__ Mon Roi.
Dit la blondinette d’une voix timide en mettant un genoux à terre et en baissant les yeux, pas tant par convenance que parce qu’elle avait du mal à soutenir le regard de tous ces hommes et qu’elle se sentait toute petite et bien seule. Elle avait ainsi nommé le Stark sans la moindre hésitation, même si dès que les mots furent prononcés elle sut que ça n’était pas ce qu’il convenait de dire, pas du tout, mais sans parvenir à se souvenir de la formule adéquate.
__ Je priais également votre Majesté. Ah voilà c’est ça la formule.Vos Dieux sont aussi les miens.
Fallait-il qu’elle parte ? Peut-être qu’une Sorcière des Bois devait laisser la place au Roi pour prier, c’était même probable en fait se fit-elle la réflexion. Elle se leva donc en hâte attrapa ses bottes dans une main et s’approcha du Roi du Nord pour récupérer son turban avant de s’arrêter net à quelque pas de lui, intimidée par les gardes et ne sachant pas trop si elle avait le droit de s’approcher ou même de se relever avant qu’il ne lui ait dit de le faire. Comme figée par ses doutes abyssaux sur le protocole, elle le fixa avec un sourire gêné.
Danses Ingheam, danses avec les loups. Chante leur la chanson de l’hiver, qu’ils arrêtent d’écouter l’acier pour entendre à nouveau la voix des Dieux et que la mort fasse place à la vie.
L’arrivée du Roi du Nord à ce moment là avait un rapport avec le message d’Iseult, les Dieux, le Nord et elle, tout ceci n’était pas le hasard mais la volonté des Dieux. Cette rencontre qui n’en était pas encore une étant donné qu’il était encore bien peu probable qu’un Roi parle à une Sorcière des Bois du clan Harclay, pieds nus et gelés, desenturbannées et à moitié pétrifiée par la timidité. Cependant, quelque chose la retenait ici et lui donnait une force qui n’était pas la sienne… Mais bien sûr ! Danse avec les Loups. Les Stark sont les Loups ! Il fallait qu’elle danse avec lui ! … Heu, non… Mais c’était l’idée. Se mettre à danser semblait étrange, même pour elle, quoi-que plus elle y pensait, plus cela semblait logique, mais parfaitement déplacé et strictement impossible devant autant de gardes. Et avec Iseult il fallait toujours se méfier des métaphores. En tout cas, son rêve commençait à prendre sens et elle devait lutter contre cette envie de partir en courant pour les Dieux, pour être la Lune qui Veille...
__ Je n’ai pas le pouvoir d’occuper ce lieu, ni aucun autre, Sire. Seul un Roi peut occuper un Bois, moi, je ne fais qu’y passer un moment, si vous le permettez.
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Mer 9 Jan - 16:19
Jon avait besoin de se recueillir, Jon avait besoin de souffler, souffler loin de tout ce monde, loin de toute l'agitation, l'effervescence qui régnait à Fort-Darion. C'était une bonne chose, la vie, le mouvement, toute cette population aux multiples origines qui réussissaient à se retrouver, à se rencontrer aujourd'hui dans une cité qui avait le désir de les représenter tous, de les accueillir tous dans un lieu. Pour autant, même si Jon était heureux pour assister aux premiers véritables instants de ce nouvel empire, il n'avait plus qu'une idée en tête, rentrer dans son royaume, revoir Winterfell. Pour ses hommes en premier lieu, mais aussi pour lui égoïstement. Il était temps qu'il rentre et qu'il récupère sa couronne et son royaume. C'était tout ce qui comptait à présent. Il était parti en tant que prince héritier, il était devenu roi sans vraiment se faire couronner dans une cérémonie à son honneur, il s'était marié entre deux combats, il avait gagné une bataille importante en étant à la tête de ses propres troupes … Toute sa vie avait été chamboulé en l'espace de quelques mois, il avait besoin de retrouver un peu les pieds sur terre, il avait besoin de voir ce qui allait être la suite de son histoire et de l'histoire de son peuple à présent. La nuit était son sanctuaire, son père lui avait souvent dit que c'était la nuit qui révélait un homme et à présent que la nuit était passée, il lui était important de s'en remettre aux Anciens Dieux, même si les réponses qu'ils pouvaient fournir ou les signes qu'ils pensaient voir comme étant une réponse de leur part n'étaient clairement pas toujours évident. Surtout pour un homme qui avait plus de connaissances dans les arts de la guerre que dans les mystères de la religion. La seule chose dont il était à peu près certain, c'est que l'endroit vers lequel il se dirigeait lui procurait un tant soit peu de réconfort et apaiser son esprit comme son âme. Il ne pensait pas pour autant, qu'il pourrait être possible de se retrouver à cet endroit là, avec une autre personne de son royaume qui était en train de prier les Dieux d'une manière qu'il était bien rare de voir. Il hésita un instant à signaler sa présence ou prendre tout simplement la décision de se retirer pour laisser cette femme prier librement et à sa convenance personnelle. Sans vraiment comprendre tout ce qui était en train de se jouer, Jon regarda le corbeau ouvrit ses ailes pour pouvoir ensuite s'envoler jusqu'à l'épaule de la jeune femme qui était en train de prononcer quelques sombres mots juste quelques instants auparavant. Au même moment, le tissu qui recouvrait les cheveux de la jeune personne se laissa emporter par la vent et vint alors s'enrouler autour de sa cheville. Il se baissa lentement pour pouvoir récupérer cela dans ses mains et l'observa un instant avant de faire quelques pas dans sa direction, l'observant avec une attention toute particulière.
Jon comprenait que la jeune femme ne semblait pas habituer aux contacts avec le plus haut de l'aristocratie, mais elle n'avait pas pour autant un seul instant hésiter à mettre un genou à terre pour pouvoir rendre hommage à la personne qui se trouvait devant lui et qui était son souverain. Jon se tourna rapidement vers les hommes de sa garde qui l'accompagnaient et il leur fit signe de reculer légèrement et ainsi de leur laisser un peu d'espace. Ils reculèrent comme demander même si le jeune roi ne manqua pas de surprendre le regard d'un de ses gardes qui se demandait sincèrement quel était l'intérêt de tout cela. Elle s'était redressée prestement, et avait presque fini de parcourir la distance qui la séparait de lui. Il lui tendit donc son turban avant de se redresser à son tour, alors qu'elle était en train de tenir ses bottes dans ses mains. Dans ces conditions là, elle ne manquerait sans doute pas de tomber malade à cause d'avoir les pieds pleinement . « Vous voulez peut-être vous … Ajustez ? » Il n'était certes jamais très intimidé par le comportement des personnes qu'ils venaient à rencontrer. Cependant, il fallait avouer que la situation était plus qu'étrange, que les hommes du roi tout comme le roi en lui-même ne manquaient pas de dévisager légèrement la jeune femme et ils finirent par se retourner le temps qu'elle s'habille plus convenablement. Il était certain que cette histoire allait sans doute fait parler d'elle. Pour une jeune lady, elle n'avait clairement rien de commun. Il finit par se retourner pour l'observer à nouveau, ses bottes étaient remises mais le turban n'avait toujours pas regagné ses cheveux. « Les lieux n'appartiennent ni à vous ni à moi … Nous sommes sur les terres de l'Empire. Je vous prie vous n'avez qu'à rester ici et priez un instant avec moi. Notre retour dans le Nord est prévu d'ici quelques jours, il y a encore beaucoup de choses à faire avant de quitter Fort-Darion et de prendre la route de Winterfell. »
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Jon Stark
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Ven 11 Jan - 14:49
La voix des Dieux
Jon & Ingheam
Là où les frondaisons me parlent du cycle de la vie et de la mort. Là où le vent glacial mêlé aux hurlements des Loups me murmurent la chanson de l’Hiver. Là où la neige donne au silence la voix des Dieux.
Ingheam, dans un large sourire, recueilli sur le bout de sa langue l’une des gouttes salées et délicieuse de toute la joie qu’elle contenait. Les larmes de joie sont toujours les meilleures, se dit-elle. Celles du chagrin sont toujours un peu plus amères, mais toutes les larmes méritent d’être versées. Son cœur tambourinait dans sa poitrine devant tant de beauté. Ce bosquet, bien qu’engourdi par l’hiver, respirait la vie. Celle qui dort pour mieux se réveiller, celle qui attends le printemps, une vie comme en suspens, mais doté de toute la force nécessaire pour exploser dès le redoux. Les branches dénudées et alourdies par la neige, les pins qui dansaient dans le vent froid, comme si la chanson de l’hiver leur était joué en ce moment même. C’était une immense joie pour la jeune femme qui n’en pouvait plus de tous ses morts et avait presque cru oublier cette puissance et cette beauté. Pourtant, la mort faisait partie de la vie et elle le savait, indispensable renouveau des choses et des gens, c’était une évidence pour les Sorcières des Bois qui l'accueillait toujours comme un nouveau cycle et non comme la fin, malgré le chagrin d’avoir perdu un être cher. Mais la guerre, la guerre c’était tout autre, elle noyait la vie dans le sang et dans la bile, rompait l'équilibre à la fois fragile et immuable du cycle de la vie. Heureusement, il y avait toujours un moment où elle reprenait ses droits, et peut-être que ce moment était enfin arrivé, ils allaient retourner chez eux et retrouver des terres, certes dévastées par l’invasion sauvageonne, mais aussi en plein reconstruction. L’Hiver vient. L’Hiver vient et il tue la guerre pour que nous puissions vivre à nouveau.
La jouvencelle aurait aimé que ce moment ne s’arrête jamais, mais il prit fin lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était plus seule. Surprise, elle ne prit pas le temps d’essuyer ses larmes. Qu’importe, les Dieux avaient répondus. Bien sûr sourit-elle, ils n’avaient pas besoin que je leur pose la question. Une nouvelle larme coula le long de sa joue alors qu’elle faisait désormais face au roi du Nord avec un sourire. Il ne lui était pas vraiment adressé, même si on aurait pu le croire. Il était adressé aux Dieux qui, dans leur grande bienveillance, lui avaient donné en ces quelques instants tout ce dont elle avait besoin pour se retrouver et trouver la voie par la même occasion. Elle entrevoyait à peine le chemin, et savait qu’il y avait une longue route à parcourir, mais elle n’avait aucun doute. Ce sourire admiratif de leur puissance et de leur clairvoyance se dessinait sur son visage pour les remercier tandis qu’elle se saisissait de son turban en regardant le Roi dans les yeux. Elle respirait doucement, faisant le moins de bruit possible, écoutant leur murmure qu’elle percevait tout autour d’eux et l’invitait par se regard à écouter aussi, car elle savait qu’en cet instant, ils lui parlaient tout autant qu’à elle.
La blondinette fit glisser le turban entre les doigts de Jon qui proposa gentiment de lui donner l’occasion de s’ajuster. Le temps qu’elle comprenne ce qu’il voulait dire par là en le fixant d’un air circonspect, tous s’étaient retournés, lui laissant suffisamment d’intimité pour enfiler ses bottes.
__ Merci… votre Majesté, dit elle.
Jon se tourna alors avant qu’elle ait pu renouer le morceau de tissu bleu autour de ses cheveux clairs. Elle hésita en le fixant à nouveau, gênée d’avoir les cheveux défaits, ce qu’elle n’avait pas ressenti avant, mais n’osant pas se recoiffer devant le Roi, car les gestes qu’elle effectuaient alors étaient trop intimes. Toute à sa joie d’entendre à nouveau les Dieux et d’avoir des réponses encore à ses questions, aussi mystérieuses soient elles. Toute à sa surprise que cette réponse prenne la forme de la venue du Roi du Nord dans ce bosquet, mais n’essayant pas de comprendre plus avant. Chaque chose en son temps, chaque pas laissera une trace dans la neige, mais pour le moment, il n’est pas temps de marcher, je sens que je dois attendre, observer, écouter. Alors elle écouta, hochant la tête à ses propos, pensant que ses terres appartenaient aux Dieux et non à l’Empire. Elle n’osa pas cependant le dire car l’Empereur n’était autre que le propre père du Roi et ainsi, cet empire devait probablement compter pour lui, bien plus que pour elle en tout cas.
Si Jon avait les préparatifs pour le retour vers Winterfell en tête, préparatifs auxquels elle n’entendait rien, car elle n’aurait qu’à fermer son balluchon et se mettre en route avec l’armée du Nord comme elle l’avait fait à l’aller. La Sorcière des Bois avait pour sa part, tout un tas de chansons qui venaient et partaient dans son esprit, des chansons pour répondre à un Roi, les mots seuls ne semblaient pas suffire et les mélodies semblaient déplacées. Mais une chanson particulièrement lui brouillaient un peu l’esprit et elle ne comprit pas pourquoi cette chanson qui d’ailleurs n’avait rien à voir avec les Dieux ou le voyage trottait dans sa tête. Elle la tut, ne sachant trop que répondre d’autre à part que, s’il restait probablement beaucoup à faire, il n’était ici, ni le temps ni le moment de les faire. Elle se contenta donc du minimum :
__ Avec plaisir Mon Roi… Votre Majesté.
Ingheam sourit en répondant à la proposition du Stark. Elle ne savait pas trop comment faire ça, les prières aux Dieux étaient des choses personnelles, souvent silencieuses, même si chez les Sorcières des Bois, il n’était pas rare de les partager à travers des chants plus ou moins sacrés. Cependant, elle ne savait pas comment priaient les Rois et encore moins comment prier avec eux. Hésitante, elle se balança d’un pied sur l’autre avant que Shoilleir croasse. Elle hocha alors la tête et se dit qu’il devait lui dire de faire comme d’habitude. Elle entonna un appel à la nature et aux Dieux venu des profondeurs de l’Histoire, celle qui mêlait les Premiers Hommes et les Enfants de la Forêt. Le son de sa voix se répercutait dans les arbres comme une réponse de la nature, l’écho mystique du cycle de la vie. Après cet appel, elle laissa place au silence et ferma les yeux pour écouter ce que le vent, les branches, la neige, la terre et le ciel, avaient à dire. Elle ralentit sa respiration jusqu’à ce qu’elle devienne à peine perceptible pour mieux entendre et se fondre dans cette nature hivernale entre éveil et sommeil. Une fois de plus, en écoutant la chanson de l’Hiver siffler dans les branches dénudées, elle se mit à pleurer de joie et son cœur fut emporté dans le vent.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Sam 26 Jan - 14:50
Jon restait de marbre, il en avait toujours été ainsi et il en serait toujours ainsi. Ce n'est pas qu'il ne ressentait rien, loin de là. On lui avait reproché pendant toute son enfance qu'il était trop brusque, trop empressé, trop fougueux dans ses gestes comme dans ses paroles. On lui avait rappelé que si à ce moment-là on lui excusait ses tords, c'est parce que d'une certaine façon, il n'était encore qu'un enfant et qu'on pouvait même concevoir qu'il puisse avoir cette arrogance qui allait souvent de paire quand on avait toujours été élevé dans le but d'un jour devenir le nouveau souverain d'un royaume. Pour autant, malgré son côté souvent très emporté, il ne s'exprimait jamais réellement sur ce qu'il ressentait tout au fond de son âme. Jon avait de grandes difficultés à accorder sa confiance aux personnes qui vivaient dans son entourage plus ou moins proche. Pour une partie d'entre eux, la peur d'être un jour abandonné comme avec la mort de sa mère, l'absence de son père, le départ de Jeyne pour l'Ouest le poussait à s'interdire à ce quelqu'un réussisse à se faire une place dans son intimité et ne devienne assez important pour pouvoir lui faire du mal, pas physiquement mais surtout moralement. Pour l'autre partie, c'était tout simplement qu'il se méfiait de tout et de tout le monde, Jon réagissait beaucoup en fonction de ses émotions et si la personne venait à dégager quelque chose de dérangeant ou de négatif à ses yeux, alors le jeune roi venait à se renfermer complètement sur lui-même, et gardait une distance parfois presque glacial. Jon avait en effet changer, sans doute le poids de la couronne du Nord sur la tête, le poids de son mariage sur son cœur. Il s'était mis à observer le monde qui l'entourait avant de réagir, préférant le silence à toute attaque. Ce qui le rendait bien plus sombre et taciturne que ce qu'il n'avait jamais été auparavant. Il y avait parfois quelques rayons de soleil, des étoiles filantes dans la nuit, qui venaient le toucher et obtenir de lui attention et sourire mais cela était rare.
Jon était venu ici pour prier, loin au calme des troupes qui s'entassaient à Fort-Darion, un château qui n'était pas prévu pour pouvoir accueillir autant de personnes et de cultures diverses. Les hommes avaient été abîmés par la guerre, des mois et des mois de combat qui avaient provoqué la perte de bons nombres de valeureux guerriers comme de pauvres paysans qui s'étaient retrouvés enrôler de force par l'édit royal de réquisition des hommes du Nord. Il n'y avait que la politique qui comptait ces derniers jours. La victoire contre Harren le Noir avait été fêté dignement, avant que les discussions ne soient réouvertes pour pouvoir poser plus solidement les bases de ce nouvel Empire. Jon avait prévenu il y a bien longtemps que ces forces retourneraient dans le Nord dès que l'hiver serait là et c'était en effet ce qu'il comptait faire dans les jours à venir, le temps que les préparatifs soient terminés pour pouvoir accompagner sereinement l'ensemble des troupes de Fort-Darion jusqu'à Winterfell où ils auraient enfin l'occasion de célébrer également tous les changements qui s'étaient imposés dernièrement à son royaume. La prière avait toujours été quelque chose de salutaire pour Jon, en s'éloignant du bruit et de la foule, il pensait se retrouver seul ici mais avait fait la connaissance de cette jeune femme, qu'il avait croisé plus d'une fois pendant les derniers mois sans pour autant chercher à faire sa connaissance. Alors qu'il ne montrait que très peu de choses sur son visage, la jeune femme, elle semblait être quelque peu bouleversée ou du moins déstabilisée. Il fallait dire que de se retrouver soudainement entourer d'autant d'hommes d'un seul coup pouvait avoir quelque chose d'effrayant, et de penser peut-être qu'ils en voulaient à sa vertu et que leurs intentions étaient mauvaises. Jon n'était pas ce genre d'hommes loin de là et il n'aurait sans doute pas accepté un comportement déplacé de la part des gardes qui l'accompagnaient. C'était des soldats de la garde Loup, des soldats méritants qui avaient été choisi à cette fonction là et il en allait de son honneur personnel. Il lui avait alors rendu son foulard après qu'elle se soit quelque peu revêtu, ne voulant pas que la situation ne soit trop longtemps ambiguë avant de lui proposer de prier avec lui. Il ne s'attendait pas pour autant à la suite des événements, il n'était pas très coutumier des sorcières des bois, ni de leurs us et coutumes si spécifiques. Il l'entendit alors produire des sons particuliers. Elle semblait profondément concentrée sur ce qu'elle faisait. C'est alors qu'il vit des larmes sur ses joues et Jon ne parvenait plus du tout à se concentrer. Il sentait en lui, naître un sentiment d'étonnement mêlé à une certaine forme de gêne. Il se sentait presque déplacé à cet instant. Il toussa doucement avant de se redresser. « Veuillez m'excuser … Je n'aurais pas du vous déranger dans un tel moment de prière. Cela est pour moi une pratique assez inhabituel … Je vais vous laisser ma Dame ... » Il inclina doucement la tête et se tourna prêt à rejoindre ses hommes.
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Jon Stark
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Mar 5 Fév - 16:28
La voix des Dieux
Jon & Ingheam
Là où les frondaisons me parlent du cycle de la vie et de la mort. Là où le vent glacial mêlé aux hurlements des Loups me murmurent la chanson de l’Hiver. Là où la neige donne au silence la voix des Dieux.
Ingheam n’avait pas peur des hommes plus que des femmes, enfin si, mais c’était parce qu’elle les trouvaient impressionnants et ne comprenait pas grand chose à leur comportement parfois brutal. Elle n’avait strictement aucune idée de ce que les hommes pouvaient vouloir des femmes, ni de ce que les femmes pouvaient vouloir des hommes au demeurant. Pas qu’elle soit ignorante, elle savait comment on faisait les bébés, enfin pas en pratique mais en théorie tout du moins, elle savait qu’il fallait un homme une femme et un coït. Seulement pour elle, le sexe était lié à la reproduction et l’amour était un mystère, quand au mariage, elle ne savait pas trop quoi en penser, surtout depuis que Bowen Glover lui avait proposé de l’aider. En somme, tout ceci n’était pas quelque chose qui la concernait, donc elle n’y pensait pas. Et encore moins au fait qu’un homme pouvait abuser d’une femme, cette considération ne lui venait même pas à l’esprit. Les sauvageons pouvaient faire ça, ils avaient failli s’exercer sur elle, seulement elle n’était pas vraiment là, elle volait avec Shoilleir à ce moment là. Elle se souvenait seulement du sang chaud giclant sur son visage et du regard de l’homme qui avait arraché ses vêtements qui se vidaient de sa vie puis du cavalier nordien qui lui avait sauvé la vie avant de mourir. Elle ne se souvenait même pas avoir eut peur, ou mal. Elle avait peur des gens qu’elle ne connaissait pas, toujours et depuis petite, mais pas plus des uns que des autres, elle était simplement timide et ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire.
Pour les Sorcières des Bois, l’univers formait un tout en total interdépendance, en équilibre si on laissait les choses mourir et naître comme les cycles de la vie et de la mort le décidaient. Mais la guerre, évidemment mettait en péril cet équilibre, seulement là encore, les Dieux devaient avoir leurs raisons de prendre tant de vies, et leur donnaient le pouvoir d’en sauver certaines, ceux qu’ils choisissaient. Elle trouvait cela triste, plus triste encore la haine et l’éloignement, mais c’était certainement la fin d’un cycle et le début d’un nouveau qui s'entremêlent dans ces terribles événements. C’était cette assurance qu’elle était venue chercher ici, le renouvellement de sa foi et de ses vœux, un œil sur l’avenir pour que le passé lui laisse la place d’éclore comme un printemps radieux. Et elle en avait la confirmation dans le frémissement des branches. Rassurée, elle pouvait pleurer toutes les larmes de son corps, les larmes de joie pour le triomphe de la vie et de la nature, les larmes de chagrin pour remplir la rivière qui menait les morts vers les Dieux.
La blondinette entendit les paroles du Roi, mais elle était concentrée sur autre chose, elle écoutait la nature lui parler, et les Dieux à travers elle, elle se laissait submerger par l’intense sentiment de plénitude lié à ce lien si particulier que les Sorcières avaient avec les Bois. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi avant qu’elle ne réponde :
__ Écoutez la chanson de l’hiver, écoutez la voix des Dieux. Ils vous parlent autant qu’à moi, ils nous parlent de la vie et de la mort. Entendez les souffler dans les frondaisons, murmurer sur la neige étincelante. Laissez le temps aux frémissements de vous envahir. Laissez leur le temps de vous toucher.
La jouvencelle ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de Jon en tendant la main vers lui.
__ S’il vous plait.
La petite blonde sourit sans prendre garde aux larmes qui séchaient sur ses joues. Elle avait envie de lui chanter ce que les Dieux lui disaient, mais elle savait que ce n’était pas le moment, qu’il lui fallait du temps pour les entendre. Car ils avaient un message pour lui, elle le sentait, mais ce message était pour lui seul et elle ne le comprenait pas. Elle n’avait pas chercher à le comprendre, ses murmures divins n’étaient pas les siens, ils ne lui étaient pas destinés et elle n’avait pas à s’interposer entre lui et les Dieux. même si elle était bien ici, elle les avait entendus, elle pouvait partir et le laisser prier à son tour. Mais quelque chose la retenait de partir, elle ne savait pas quoi, elle n’arrivait pas à définir ce qu’elle ressentait au fond de son cœur, comme si les Dieux lui disaient qu’elle devait être là, et que lui aussi, comme s’ils avaient tout prévus, sauf peut-être la réaction du Stark.
Toujours cette chanson qui dansait dans sa tête… Le silence relatif du bois s'était fait autour d'eux, quelques craquements, l'air qui caressait les branches et la neige, des oiseaux timides, puis plus présents, les sapins qui dansaient. Au bout d'un moment, elle commença à chanter, parce que cette chanson n'en pouvait plus de courir telle une louve emprisonnée dans son esprit, elle devait sortir et s'échapper à travers la foret, libre.
Ingheam chanta en langue commune, ce qui n’était pas commun pour elle, mais elle ignorait s’il parlait l’ancienne langue et il fallait qu’il comprenne. Elle ne savait pas exactement ce que tous ses mots signifiaient, ils sortaient de sa bouche sans qu’elle y réfléchisse vraiment. Elle ignorait si elle retranscrivait correctement ce qu’elle avait compris de la chanson des Dieux, mais même si le silence seul habillait sa voix, elle entendait une autre musique, comme si tous ses ancêtres étaient là à jouer pour elle. Une bourrasque fit s’envoler la neige en tourbillons furieux au milieu de la chanson, les branches s’agitèrent dans la bise gémissant et claquant entre elles. Shoilleir semblait danser dans l’air, glissant sur le vent d’hiver.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Ven 15 Fév - 14:06
Jon se rendait compte qu'il ne connaissait finalement que peu de chose sur les sorcières des bois et leur façon de procéder pendant les cérémonies. Il fallait dire que ce type de femmes était plutôt rare même si elles étaient originaires du Nord. Jon essayait de se souvenir de la dernière fois qu'il en avait rencontré une mais sur l'instant cela ne lui revenait pas. Il fallait dire que la culture religieuse était un élément important de l'éducation d'un jeune Nordien, mais Jon n'était sans doute pas le jeune garçon le plus assidu concernant ce sujet-là. Il avait une vision assez personnelle de la religion, il se voulait être un garçon à l'époque déjà tolérant face à d'autres cultures, et de ce fait face à d'autres cultes. S'intéressant à tout, sans pour autant s'impliquer pleinement et devenir un dévôt à part entière. La religion des Anciens Dieux était celle de son peuple, la première religion reconnue et celle qu'il pratiquait, communiant au sein du Bois Sacré, s'étant marié sous leurs protections et ne voyant d'ailleurs pas ses enfants être soumis à une autre doctrine même s'il laissait bien évidement sa femme prier les Sept comme il était de coutumes dans le Conflans. Maintenant que l'Empire était créé, il fallait promouvoir également ce côté multiculturel, à l'image de son union avec Eleanor Tully. Toutes les spécificités du Nord tenaient profondément au cœur du jeune souverain qu'il était mais il ne pouvait pas non plus fermer les yeux et ne pas voir que Westeros était en pleine mutation et que de se retrouver trop réfractaire aux changements ou aux partages, ne permettrait pas au Nord de se développer comme il le méritait. Jon avait été principalement formaté pour pouvoir faire la guerre, pour pouvoir combattre convenablement, savoir être un bon stratège dans les moments qui comptaient et apprendre à être diplomate quand il serait un jour devenu roi. Son père était principalement absent dans sa jeunesse et même aujourd'hui encore, ils ne faisaient que de se croiser entre deux batailles. Sa mère, au contraire, étant la Dame de Winterfell, se devait de tenir le logis et de s'occuper également de ses enfants. Si elle avait laissé l'éducation militaire et bien pensante à l'oncle Brandon ou au mestre, la religion était une chose qu'elle désirait transmettre à ses enfants, ce n'était pas la seule chose bien sûr qu'il avait partagé avec elle, mais à cet instant, c'était ainsi qu'il se rappelait de son éducation.
Pour autant, il se rendait compte que cela n'était pas suffisant et que ce n'était pas non plus sa façon de faire. Lui qui pensait pouvoir se recueillir tranquillement, il se retrouvait là, avec une jeune femme qui était certes pas des plus déplaisantes à regarder mais qui ne semblait pas pour autant évoluer dans le même monde que lui. Jon avait beau être roi, et roi du Nord, ce qu'il faisait qu'il était le roi de la jeune femme, il se sentait à cet instant tout sauf à sa place, totalement déplacé avec son lourd manteau de fourrure, son arme au fourreau, ses gardes personnels à quelques pas derrière lui alors que la jeune femme se lançait presque dans une transe mystique en communion avec les Anciens Dieux, les cheveux au vent, les pieds nus dans la neige qui recouvrait maintenant même les terres de l'Empire, bien plus au Sud. Il restait pendant de longues secondes complètement interdit face à la jeune femme et alors qu'il était en train de s'excuser de l'avoir dérangé dans le rite qu'elle était en train de pratiquer, elle vint à lui demander de rester. Rester pour pouvoir écouter la parole des Dieux, pour pouvoir se laisser toucher par eux et leur message. Elle se remit alors à chanter et Jon se mit à grimacer très légèrement, il lança un regard en arrière, le chef des gardes haussa les épaules, mais dans ses yeux, comme dans ceux des autres présents, ils semblaient tous plus ou moins perplexe face à la situation. Ils semblaient prêts à intervenir d'une façon ou d'une autre, mais Lady Harclay n'avait rien de dangereux, il n'en doutait nullement. Il tourna à nouveau la tête dans sa direction, reprenant son masque de calme sur le visage et il attendit qu'elle finisse sa chanson, alors que les éléments autour d'elle semblaient lui répondre. Finalement c'est la voix d'un de ses hommes qui s'éleva à travers le vent. « Votre Altesse, je suis désolé, mais je dois vous rappeler que vous devez rejoindre Lord Glover ... » Jon hocha doucement la tête avant de l'incliner en direction de la jeune femme. « Je suis sincèrement désolé ma Dame, mais je dois vous quitter … Et vous laisser poursuivre sans moi. Je crois malheureusement que je n'ai pas l'esprit assez ouvert et le cœur assez libre aujourd'hui pour comprendre clairement les paroles de nos Dieux. De nombreuses questions du monde physique requièrent ma présence au plus vite. Nous aurons sans doute l'occasion de nous revoir. » Il la salua poliment, avant de s'éloigner en compagnie de ses hommes, il était temps pour lui de s'intéresser à nouveau aux choses politiques et aux préparations pour leur retour dans le Nord.
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Sujet: Re: La voix des Dieux [Tour VI - Terminé] Sam 16 Fév - 21:18
La voix des Dieux
Jon & Ingheam
Là où les frondaisons me parlent du cycle de la vie et de la mort. Là où le vent glacial mêlé aux hurlements des Loups me murmurent la chanson de l’Hiver. Là où la neige donne au silence la voix des Dieux.
La relation aux Dieux était quelque chose de personnel, chacun priait et communier comme il le souhaitait, comme il le ressentait. Les Sorcières des Bois ne faisaient pas exception à la règle. Cependant elles avaient une façon particulière de faire car elles avaient l'habitude de chanter et de danser ensemble pour eux. Ce qui n'était pas le cas pour la majorité des Nordiens. Il y avait chez elle un mysticisme poussé à l'extrême dans l'art de faire corps avec la nature. En cela la danse et le chant prenaient toute leur place dans leurs rites sacrés. Au même titre qu'elles entraient en contacte avec eux lorsqu'elles préparaient un onguent ou qu'elles marchaient en forêt à la recherche de plantes médicinales. Les cérémonies à plusieurs n'étaient que la forme exaltée de cette relation particulière.
Ingheam venait de partager quelque chose avec le Roi du Nord, un morceau de son âme dans ce chant venu des Dieux. Mais elle ne pouvait pas le forcer à être réceptif et elle n'avait ni l'expérience ni la sagesse d'Iseult. Déçue et triste, elle s'aperçut que le Stark n'avait pas été touché, voir même qu'il était rebuté par cette démonstration. Elle rougit. Son cœur se serra et elle ravala ses larmes en regardant son pied gratter la neige. Lorsqu'elle releva la tête, elle portait un sourire en signe de respect. Parce que finalement, c'était une évidence, un Roi devait avoir bien d'autres choses à faire que d'écouter une simple Sorcière lui parler de ce qu'elle avait entendu. Des choses plus matérielles et nettement plus importantes. Alors sa déception n'était que pur égoïsme et sa tristesse elle la porterait seule car il avait une autre charge autrement plus lourde.
__ Oui votre Majesté. Je suis désolée de vous avoir importuné. J'aurais dû vous laisser prier à votre convenance. Je… je rentre aussi. Mais heu… je vais prendre un autre chemin… je… j'ai des plantes à cueillir.
La gêne et la honte faisaient trembler sa voix, le chagrin aussi. Elle fit une sorte de révérence ratée parce que sa timidité venait de reprendre le dessus sur sa foi et tourna les talons. Dès qu'elle fut hors de vue, elle s'enfuit en courant jusqu'à perdre haleine avant de se cacher dans un buisson.
Iseult, je suis désolée, je crois que je ne suis pas à la hauteur de la mission que tu m'as confiée. Je ne danserais pas avec les loups. Je suis bien incapable de leur chanter la chanson de l'hiver et de leur faire oublier la musique de l'acier et de la mort. Je ne sais pas comment leur faire entendre la voix des Dieux et le bruissement de la vie. Lord Conrad ne baisserait pas les bras, mais je n'ai pas son courage. Lord Glover serait déçu, mais je n'ai pas sa ténacité. Je ne lui ai pas laissé le temps et l'espace pour écouter, j'ai pris toute la place.
La petite blonde se recroquevilla sur elle même devenant ainsi encore plus minuscule qu'à l'accoutumée. Elle resta ainsi de longues heures à pleurer avant de rentrer au camp faire ce qu'elle faisait de mieux, la seule chose qu'elle savait finalement faire : soigner les gens. Elle avait remis son turban et ses bottes et n'osa plus retourner dans le bois où elle l'avait croisé de peur de l'importuner à nouveau. Ce soir là elle fit une prière silencieuse aux Dieux, les remerciant pour cette précieuse entrevue tout en demandant leur pardon pour avoir échoué lamentablement.
Bien que plus taciturne qu'avant, la mine triste de la jouvencelle laissa bientôt réapparaître son sourire. Non parce qu'elle avait oublié ou cessé de s'en vouloir, mais parce qu'il était de son devoir d'offrir un peu de joie et de douceur à ceux dont elle s'occupait. Sa culpabilité ne devait pas prendre le dessus sur son serment, qu'au moins cet échec ne l'empêche pas de remplir ses autres missions. Cependant, dès qu'elle croisait des gardes royaux, craignant que Jon Stark soit présent elle tâchait de disparaître au plus vite, presque paniquée à l'idée de croiser son regard. Tous les soirs, elle priait longuement pour le Roi du Nord. Car si le courage lui rejoignait d'essayer à nouveau de porter la voix des Dieux aux oreilles du Loup, elle ne pouvait décemment pas le déranger. Ainsi dans ses prières elle leur demandait de le protéger et de lui faire connaître la joie, de protéger son enfant à naître et son épouse pour que la mort fasse place à la vie.
Lorsque l'armée du Nord prit la route, la Harclay suivit avec son poney hirsute et son frère, tout aussi hirsute, soulagée de rentrer enfin chez elle. La route serait longue et il y avait encore des blessés dont il fallait prendre soin, elle ne pouvait donc pas s'ennuyer. Seuls ceux dont les Mestres avaient dit qu'ils pouvaient faire le voyage allaient pouvoir retrouver leurs terres gagnées par l'hiver et leurs familles. Mais tous étaient heureux et Ingheam la première, surtout après les excellentes nouvelles transmises par Bowen. Elle pourrait bientôt laisser la guerre derrière elle et retrouver sa mère et ses terres, elle aurait fort à faire au Nord d'après Bowen elle pourrait aider les femmes et les orphelins. Et puis elle devrait se marier certainement le plus vite possible afin d'assurer une descendance féminine à la lignée matriarcale du clan dont elle était désormais la dernière représentante. En tout cas, elle allait retourner au seul endroit où elle était véritablement à sa place : le Bois aux Loups.