La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
L’Empire, cette farce de royaumes coalisés qui se sont réunis sous une seule et même manière. Cette catin d’étrangère avec ses dragons et le vieux loup pensent qu’ils ont gagnés, qu’ils ont remportés la victoire. Ils ont peut-être réussis de nombreux coups d’éclat, mais la guerre, elle, n’est pas terminée. Il est hors de question que l’Empire arrive un jour à hisser sa bannière au sommet de tous les territoires de Westeros. Jamais ! Les fer-nés ne se laisseront pas dominés ! Même si le Noir a péri lors de la Bataille d’Eysines, son héritier a repris le flambeau, plus déterminé que jamais à bouter ses ennemis et à reprendre ce qui lui revient de droit. Le Timbal servira loyalement la maison Hoare et exterminera ses ennemis, il se sent pleinement concerné ! C’est le moment de montrer à tous ces continentaux pourquoi leurs ancêtres scrutaient l’océan avec crainte. Pourquoi ils tremblaient en voyant leurs coques noires et en entendant leur puissant cor gronder !
Naissance et éducation d'un fer-né
Premier enfant du jeune couple qui vient de s’unir, composé de Lord Rodrick Timbal, jeune nouveau seigneur de sa maison et d’Alannys Timbal, née Harloi et femme-roc de Rodrick. La belle jeune femme devait encore bien se souvenir de cette nuit de l’an -22, une violente tempête balayait l’île de Vieux Wyk, ce qui avait obligé les serfs à calfeutrer le castel pour éviter que le vent s’engouffre trop et dérange la famille noble qui y était installée. Mais ce qu’Alannys devait surement encore se remémorer, ce fut le travail qu’Euron lui a donné pour le faire sortir, elle en avait bavé, c’est le moins qu’on puisse dire. Sous conseil du mestre, elle resta alitée pendant plusieurs jours pour se reposer et pouvoir recouvrer des forces. Lord Timbal était heureux d’avoir son premier enfant, est qui plus est, un petit gars, un héritier pour préserver le nom de sa maison, quoi demander de mieux ! Sa mère ne le découvrit qu’après sa convalescence, ce petit diable qui lui avait donné tant de mal, c’était son fils, son premier né, elle ne put que s’émerveiller en le voyant.
S’il était né dans une maison noble sur le continent, il aurait probablement été choyé par ses géniteurs qui l’auraient couvert d’amour et de biens matériels pour être sûr qu’il ne manque de rien. Mais il s’agissait des îles de Fer, l’éducation y est bien différente de celle que l’on peut trouver dans les royaumes de Westeros. Il fut baptisé, comme le voulait l’Antique Voie, en étant complétement immergé dans les flots de la mer entourant l’île. Le prêtre n’y alla pas de main morte ce jour-là, peut-être était-il trop vieux, mais il laissa trop longtemps le petit dans l’eau. Si bien que ses parents crurent qu’Euron était mort une fois qu’il fut ressorti de l’eau, mais après l’avoir fais recracher ce qu’il avait bu boire, il s’éveilla de nouveau. Il venait de franchir la première étape d’une longue série pour devenir un vrai fer-né et ce fut son premier contact avec la religion, avec le Dieu Noyé.
En tant qu’héritier de la maison, le mestre essayait de lui donner un maximum d’enseignement comme la lecture, l’écriture, l’histoire de Westeros, la géographie, la gestion d’un domaine et bien d’autres choses. Son père veillait un maximum sur ses leçons, il était hors de question d’en faire un petit nobliau bien éduqué tout propre sur lui et qui parlerait comme un vrai aristocrate. Non, son père voulait un fer-né, et un capable de pouvoir reprendre le flambeau lorsqu’il trépasserait. Si bien, qu’il se montra dur avec lui, ne montrant presque aucun signe d’affection, il ne le devait pas, afin de lui faire comprendre que le monde était cruel et qu’il devait devenir fort, et le plus vite possible, pour s’élever dans celui-ci. De plus, il voulait qu’il apprenne que son rang d’héritier ne lui donnerait rien en l’état, pour posséder quelque chose, il devait l’obtenir par la force et par le fer de son arme. Rodrick plongea son fils dans la religion et aux principes de cette dernière, il n’y avait que le Dieu Noyé, les autres religions étaient considérées comme païennes et il devait tuer ou détruire ce qui pouvait les représenter.
Des leçons, Euron en reçut énormément et son géniteur n’hésitait pas à le corriger avec violence et ardeur lorsque son fils n’était pas assez à l’écoute selon lui, cela avait pour but de l’endurcir également. Nul réconfort de la part de sa mère, on aurait pu croire qu’elle se montrerait doux envers son fils, mais ce ne fut guère le cas. Elle était une main de fer dans un gant de velours, plus tempéré que Rodrick dans ses gestes, elle faisait preuve de fermeté lorsque c’était nécessaire et elle aussi infligée des corrections à son fils lorsqu’elle pensait que c’était utile. Il ne comprit pas forcément à l’époque pourquoi ils faisaient un tel étalage de violence envers sa personne, mais aujourd’hui, il leur est reconnaissant, c’est en partie grâce à eux qu’il est devenu ainsi, il leur doit énormément.
Rodrick lui apprit à se battre et il n’y allait pas de mains mortes, l’initiant à différentes armes. Le petit brun revenait souvent tout écorcher et couvert de boue de ses leçons d’entrainement, mais il en redemandait. Il voulait devenir fort, être un fer-né et quand il serait prêt, aller répandre la terreur dans les royaumes voisins. Dans ce monde rude, il y avait de rares moments où il ressemblait à un enfant normal de son âge, notamment lorsqu’il cherchait à prendre soin de ses jeunes sœurs, il était très proche de ces dernières. Sa mère aussi l’entrainait souvent, elle était une redoutable guerrière, rivalisant sans mal avec son mari à la hache, elle ne put cependant pas s’occuper de lui autant qu’elle le souhaitait, après tout, elle avait également deux filles dont elle devait s’occuper.
Euron progressa assez rapidement dans ses leçons de maîtrise d’armes, plutôt doué à l’épée, son arme de prédilection restait la hache, combinée avec le bouclier. Il était un piètre archer ou arbalétrier par contre, il eut très peu de leçons sur ces deux armes. Les fer-nés se battent en corps à corps, et non avec des armes à distance, il arriverait à se débrouiller avec un arc s’il est vraiment amené à chasser. Il se débrouillait bien dans le lancer de hachette ou de couteau, toujours utile pour éviter qu’un fuyard prenne ses jambes à son cou.
Apprentissage et marin sur "Le Faiseur de veuves"
Alors qu’il était encore jeune, son oncle le prit à bord du « Faiseur de veuves », le boutre sur lequel il était capitaine comme simple marin. Hors de question qu’il ait une condition privilégiée par rapport aux autres membres de son équipage tout ça parce que c’était son neveu !
On lui apprit tout ce qu’il devait savoir pour être à son poste, cela ne se fit pas en un jour et il dut se montrer fort pour faire ses preuves. Ses mains frêles durent apprendre à manier les rudes cordages et s’ensanglantaient régulièrement lors des manœuvres. Il sentit l’eau de mer pénétrer dans sa gorge et emplir ses poumons lorsque des vagues submergeaient le bastingage. Ce n’était guère facile, mais il savait qu’il devait en passer par là pour s’endurcir et devenir un marin aguerri, avant de pouvoir prétendre participer à des pillages. Il ne pouvait pas compter que sur l’héritage et il prendrait ce qu’il souhaite comme un vrai fer-né.
Il ne tarda pas à accompagner son oncle dans quelques razzias sur des côtes voisines, il dut rester à bord lors des premières pour garder le navire et faire en sorte qu’il soit prêt à lever l’ancre au retour des hommes. Mais Denys l’emmena un jour avec, Euron se souvient très bien de sa première fois, c’était un village de pêcheurs, ils avaient pris leur temps. Quelques bougres tentèrent de se défendre à l’aide de fourches et autres outils d’agriculture, alors que les autres tentèrent de prendre la fuite. Une bonne partie de la population fut massacrée, les femmes furent emmenées pour devenir des femmes sels, alors que d’autres survivants furent sacrifiés en mer pour le Dieu Noyé. C’est lors de cette rapine qu’il faucha sa première vie, un homme sans défense et qu’il tua aisément. Il se sentit mal sur le coup, mais ce sentiment disparut rapidement avec le temps.
Première expédition vers l'Est
On prépara une importante expédition vers l’Est, bien au-delà du détroit. Pour lui, Essos n’était qu’un continent sur les cartes, bientôt il allait découvrir les mystères qu’il recelait. Certains pirates se vantaient de s’être déjà aventurés dans ces eaux, ils assuraient qu’il y avait bien des dangers, mais que la récompense était au rendez-vous pour le fruit de leurs efforts. Une fois qu’ils avaient embarqués assez de provision, ils mirent voile vers l’Est. Quelques boutres s’étaient joints à l’expédition, il fallait dire que Denys était un vieux loup de mer avec une réputation qui parlait pour lui. Cela attira forcément plusieurs capitaines qui souhaitaient agrandir leur trésor et avoir de nouvelles histoires à raconter en revenant au port. En faisant voile vers Essos, ils n’hésitèrent pas à mener quelques razzias sur les côtes dorniennes, ils ne pouvaient pas emmener des serfs à cette étape de l’expédition, ils s’encombreraient pour rien, mais les dorniennes étaient parfaitement au goût des fer-nés. Ils réussirent à repartir avec plusieurs biens, mais les pirates souhaitaient garder de la place dans les cales pour ce qu’ils pourraient ramener d’Essos.
Denys avait gardé quelques vieux contacts dans certaines cités libres, ce qui lui permit de mouiller dans les ports contre monnaie sonnante et trébuchante. Certes, les cités libres regorgeaient d’un tas de choses à piller et les femmes de la Cité de Lys étaient des maîtresses dans l’art de manier une lame dans un plumard, si vous voyez ce que je veux dire. Denys informa ses équipages qu’ils devraient se tenir à carreau lorsqu’ils mouillaient dans un port, c’était un bon moyen de se ravitailler et cela permis à Euron de découvrir de nouvelles cultures, la vie était bien différente de celle menée dans les autres royaumes de Westeros. Il restait tout de même toujours aussi intolérant aux autres religions, si bien qu’il souhaitait capturer et noyer des prêtes rouges lorsqu’il en voyait, mais son oncle le retint, car ils s’attireraient assurément l’hostilité des autorités locales en se faisant. Les participants à l’expédition ne s’ennuyèrent guère, ils en avaient pas le temps. En effet, ils débarquaient sur chaque île qui croisait leur chemin, les populations locales essayaient parfois de résister.
Les défenseurs étaient passés au fil de l’acier, les plus braves combattants étaient noyés, une parfaite offrande à leur Dieu. Les biens précieux des populations indigènes étaient récupérés pour compléter leur trésor, les vieillards et enfants étaient massacrés, les femmes étaient violées et égorgées, quant aux plus belles certains fer-nés les prenaient comme femme-sel. Les plus solides gaillards étaient enchaînés au fin fond du navire, ils feraient de parfaits serfs. Les fer-nés adoraient lorsqu’ils rencontraient de la résistance, car c’est là qu’ils pouvaient vraiment exprimer leurs valeurs guerrières. Cela ne se résuma pas qu’à des razzias, mais également à des abordages en règle contre des navires marchands transportant des tas des soieries et des objets précieux en fond de cale. Bien sûr, l’arrivée dans ces eaux n’était pas passée inaperçue et les pirates locaux n’aimaient pas cette nouvelle concurrence, les fer-nés eurent à de nombreuses reprises l’occasion de les affronter. Ils naviguèrent également peu de temps sur la Mer Fumeuse, mais de nombreux membres d’équipage affirmaient que des démons damnaient ces flots et ils rebroussèrent donc finalement chemin.
Ils rentrèrent au port, ils furent copieusement accueillis, des curieux s’étaient regroupés pour voir ce qu’ils ramenaient de leurs expéditions. Des navires étaient manquants, ainsi que de nombreux marins, périssant dans les aléas climatiques ou lors des combats. Mais ils avaient fait honneur à leur culture, à leur mode de vie, certains avaient attendu toute leur vie le moment ils dépasseraient leur simple condition de maraudeur des eaux côtières pour que quelque chose de plus grand. Euron était certain qu’ils n’avaient nul regret lorsque le Dieu Noyé était venu les chercher pour les traîner dans son antre sous-marin où ils pourraient festoyer avec des sirènes comme amante jusqu’à la fin de leurs jours. En tout cas, les cales étaient pleines de trésors qui rendirent jaloux de nombreux marins venus jouer les curieux au quai de débarquement. Certains marins s’étaient également liés à des femmes pour en faire leur femme-sel et un important nombre d’hommes d’origines diverses avait été ramené pour devenir serfs auprès des familles des marins ayant participées à l’expédition. Le Timbal se promit qu’un jour, il retournerait de l’autre côté du monde pour connaître lui aussi son heure de gloire.
Rien de tel que le retour au foyer
En l’An -10, Eren Hoare est alors la commandante de la Flotte de Fer et elle mène ses forces sur les côtes occidentales des terres du Roi Vert pour y mener des séries de pillage. L’adolescent y participa bien entendu en tant que marin sur « Le Faiseur de veuves ». Euron avait déjà eu l’occasion de se rendre dans le Bief pour y mener des razzias sous les ordres de son oncle. Les villageois bieffois n’émettaient que très peu de résistance et les garnisons locales étaient plutôt faibles. Il n’y avait que très peu de défi à les défaire, mais ils réussirent à trouver tout de même quelques biens de valeur, bien que les femmes, qu’ils pouvaient rencontrer, contentaient moins les fer-nés comparées aux dorniennes qui pouvaient se montrer plus sulfureuses. Après de nombreux pillages qui semblaient restés impunis, la réponse du royaume des Gardener retentit et ils envoyèrent leur tout fraichement nommé Connétable leur donner la chasse. Les fer-nés résistèrent et se battirent comme de vrais démons, mais contre la charge des chevaliers du Bief, ils durent sonner la retraite pour ne pas perdre tout ce qu’ils avaient pris.
Les années passèrent à toute vitesse, Euron devenait de plus en plus violent et sanglant dans les pillages, et son oncle ne faisait que le pousser dans cette voie. Il commençait à faire ses preuves. Ses muscles se formaient, ses mains étaient aguerries et ses talents de guerrier n’étaient plus à refaire. Leur Roi, Harren Hoare, dit « Le Noir », avait signé la paix avec le Roi du Nord, Torrhen Stark, mais cela n’empêcha pas l’équipage du « Faiseur de veuves » de mener une série de razzias sur les côtes nordiennes, comme de nombreux autres boutres fer-nés. Les nordiens ne possédaient pas forcément des biens précieux dignes de ce nom, mais de fiers guerriers étaient présents dans leurs rangs, si bien qu’ils représentèrent un défi martial aux yeux des îliens. Un défi qu’ils relevèrent avec le plus grand plaisir.
Le jeune Timbal se fit remarquer par la violence dont il faisait preuve lors des combats, il massacrait littéralement ceux qui se rendaient à lui. Quant à ceux qui lui avaient donnés le plus de fil à retordre, alors il leur laissait en vie, juste le temps pour lui de les traîner jusqu’à la mer pour ensuite les noyer, une offrande qui contenterait son Dieu à coup sûr. Euron se montrait fou de rage lorsqu’il croisait des signes de la religion des Anciens Dieux, si bien que lorsqu’il découvrit un jour un barral et qu’un serf lui expliqua quelle valeur cet arbre avait dans leur religion, il y mit le feu. Les nouveaux serfs nordiens protestèrent avec virulence à cet acte, en le maudissant de tous les noms, il leur coupa la langue, et jeta les bouts de chair dans le brasier de l’arbre sacré pour leur intimer le silence.
Euron commençait à se faire un nom par sa participation à toutes ces razzias, sa brutalité et ses capacités martiales. Il retournait de temps à temps à Vieux-Wyk pour voir les siens, ses parents étaient peut-être fiers de lui, mais ils ne le montrèrent pas. Il était heureux de voir que ses sœurs avaient bien grandies et se portaient biens. Quant à son frère, malgré son jeune âge, il ne le laissa pas tranquille et l’entraîna comme ses parents avaient pu le faire avec à sa personne. En -4, il quitta le service de son oncle en le remerciant de lui avoir tant appris, pas d’accolade virile entre eux, ils burent jusqu’à tomber inconscient au sol. Un navire était revenu sans capitaine au port, il avait perdu la vie lors d’une tempête. Plusieurs personnes souhaitaient le poste, dont le jeune homme. Il ne faisait pas parti de l’équipage de ce boutre auparavant, mais il était temps pour lui de voler de ses propres ailes. Lorsqu’il se présenta pour être le nouveau capitaine, plusieurs fer-nés se raillèrent de lui, prétextant qu’ils domptaient déjà des tempêtes alors qu’il était encore dans les bourses de Rodrick. Ils payèrent ces paroles par le Fer et ainsi, au passage, il prouva au reste l’homme qu’il était. D’autres le défièrent, mais il réussit à les défaire. Ainsi il devint le capitaine de ce boutre qu’il rebaptisa « Le Kraken Osseux », un moyen de s’approprier le navire.
Expédition aux confins du monde connu
Bien qu’il fût leur nouveau capitaine, il savait qu’il devrait faire ses preuves aux yeux de son équipage, sinon il était certain qu’on chercherait à le défier à nouveau. Il savait ce qu’il devait faire et y voyait par là le moyen d’accomplir ses ambitions. Le boutre mit voile vers l’Est, passant le détroit. Pendant le voyage il n’hésita pas à aborder plusieurs navires marchands afin que ses hommes arrêtent de ronger leur frein et puissent de défouler. Il passa dans deux cités-libres et renoua avec certains contacts de son oncle, c’était de très bons indicateurs qui lui donnèrent de bonnes informations sur les pirates qui sévissaient dans les eaux orientales et les dangers auxquels ils seraient confrontés. Ils se remirent en mouvement, ces eaux étaient familières, trop familières, ils approchaient de la mer Fumeuse. Il mit alors cap vers le Sud, car il savait que les membres de son équipage risquaient de se rebeller s’ils étaient amenés à naviguer dans ces eaux maudites. Rencontrant les côtes méridionales de la Valyria, ils ne s’y arrêtèrent que provisoirement pour mettre à sac quelques villages de pêcheurs afin de se réapprovisionner.
Euron laissa le vent le porter vers le Sud, pendant très longtemps. Il ne fut pas dupe, il sut que des hommes commencèrent à douter, cependant la bonne fortune lui sourit lorsqu’ils tombèrent sur des îles. Les îles environnantes de la pointe du Basilic, son équipage éructa sa joie de pouvoir enfin laisser libre cours à leurs pulsions les plus primaires, au grand désarroi des populations indigènes qui les virent débarquer. Certains de ces peuples possédaient des biens de très grande valeur, il y découvrit des objets encore inconnus. Il ne rencontra pas vraiment de réelle résistance, à part sur l’île de la Hache et il comprit pourquoi elle portait ce nom. Les indigènes locaux maniaient une impressionnante hache à deux mains et se battaient avec ardeur. Ils donnèrent du fil à retordre à son équipage. Euron en captura quelques-uns pour en faire des serfs et garda une de ces haches comme bien personnel. Il comprit qu’il devrait faire plus attention, il possédait des ressources limitées, il ne pouvait pas les gaspiller, et ses hommes représentaient la ressource la plus précieuse à ses yeux.
Il n’aborda pas le nouveau continent, Sothoryos, lorsqu’il navigua sur les côtes, il ne découvrit que des cités en ruine, cela ne lui inspira rien de bond et la forêt dense derrière les ruines pouvait être parfaite pour les populations indigènes afin d’y mener des embuscades. Il ne courut pas le risque et son boutre mit cap vers le Nord-Est désormais. Une longue traversée, très longue, heureusement ils avaient fais le plein de vivres avant de quitter les îles de la Pointe du Basilic. Et cette fois-ci, son équipage ne remit pas en cause sa décision, ils avaient eu raison d’attendre la première fois, ils lui faisaient pleinement confiance dorénavant. Certains tentaient de pêcher, Euron interdit à son équipe de prendre des chaloupes pour couvrir plus de zone. L’équipage avait pu apercevoir des requins gigantesques, encore plus impressionnant que ceux qu’il avait pu observer sur les côtes dorniennes, il ne voulait perdre aucun homme entre leurs dents. En pleine journée, alors qu’une terre semblait se profiler à l’horizon, « Le Kraken Osseux » se fit attaquer par un Kraken, ce dernier était bien décidé de couler le navire et les marins essayèrent de le repousser avec leurs armes.
Cependant, cela ne fut guère suffisant pour mettre un terme aux attaques de l’impressionnante créature, qui éjecta plusieurs membres d’équipage par-dessus bord, tout en occasionnant des dommages importants au navire. Le capitaine réussit à mener son bâtiment vers des eaux côtières, donc moins profondes où l’animal ne put pas les suivre. Il fut obligé d’accoster sur une plage de sable fin, non loin d’une ville, car des voies d’eau avaient déjà été repérées. Euron prit le commandement d’une petite troupe pour aller se présenter, ils étaient des étrangers et furent conduits au gouverneur de la ville de Yin. Il avait prévenuà ses hommes de le laisser faire et se tenir à carreau. Il allait devoir faire preuve de diplomatie, il prétendit qu’ils étaient des explorateurs et que leur navire venait de se faire attaquer. Le Timbal offrit un cadeau, en gage de bonne foi et pour montrer qu’ils n’étaient pas hostiles. Il réussit à faire en sorte que l’on répare son bâtiment contre de l’or afin qu’ils puissent reprendre la mer.
Ils durent restés quelques temps à Yin pendant les réparations, ce qui permit à l’équipage de dépenser un peu de leur part du trésor dans des bordels et des tavernes. Il y avait des rumeurs comme quoi Euron avait réussi à s’offrir les charmes d’une princesse pendant son séjour, ce n’était que des rumeurs et lorsqu’on le questionnait, il ne niait pas, car cela gonflait son égo assurément. Malgré la différence de langage, on lui signala qu’il y avait une cité intéressante à l’Est. Ils reprirent la mer après leur séjour et arrivèrent à Asshai. Ils ne restèrent pas longtemps, juste le temps de se ravitailler, car ils comprirent que la cité était peuplée de prêtres rouges. Euron et ses hommes en égorgèrent quelques-uns et durent prendre la fuite, car ils étaient poursuivis par le guet de la ville. Il était certain qu’il y avait encore plus à découvrir en poussant vers l’Est, le monde était si vaste, mais ils étaient maintenant poursuivis par des navires de la flotte d’Asshai, ils durent rebrousser chemin vers l’Ouest. Le Dieu Noyé gonfla leurs voiles et ils réussirent à semer leurs opposants après trois jours de poursuite.
Il comprit que ses hommes avaient envie de rentrer au port et de revoir leur famille, en naviguant vers l’Ouest, ils firent voile vers la maison. Sur la route, ils mouillèrent dans les îles d’été plusieurs jours où ils purent finir de remplir un maximum leur cale. Les estiviennes savaient parfaitement faire usage de leur corps et Euron fit de l’une d’elles sa femme-sel. Elle le combla de plaisir, mais ne survécut pas au climat inhospitalier des îles de Fer. A leur retour au port, ils purent faire l’étalage de leurs trésors. Le jeune homme avait gagné la confiance et la loyauté de son équipage, ils lui vouèrent une dévotion aveugle après tant d’aventures de l’autre côté du monde. En écumant les tavernes, ces derniers étalèrent les aventures qu’ils avaient vécues et les valeurs de leur capitaine. Des faits qui se transformèrent en histoire au fur et à mesure des racontars, si bien qu’il surprit un fer-né racontait à un autre que « Le Kraken Osseux » n’avait pas affronté qu’un seul kraken, mais deux ! Sa réputation se gonfla, de nombreux fer-nés cherchèrent à s’incruster dans son équipage, il dut même en refuser quelques-uns, les braves, qui avaient péris lors de l’expédition, avaient été remplacés. Lorsque la Main d’Os retrouva les siens, il eut le droit à quelques amabilités de la part de ses parents, mais à travers leur regard, il savait qu’il avait fait leur fierté.
Sous le commandement du "Requin Noir"
La vie pouvait paraître un peu monotone, comparé à toutes les aventures qu’il avait pu vivre à l’Est. Cependant, il reprit vite goût à la « routine quotidienne » qui consistait à aller razzier les royaumes voisins. La nouvelle allait bon train, le fils bâtard du « Noir », Yoren Pyke, montait son escadrille. Euron avait eu l’occasion de le rencontrer à quelques reprises, ça semblait être un pur fer-né et il passait le plus clair de son temps en mer. Une envie de gloire et d’avoir d’important, voilà pourquoi il avait rejoins les forces du « Requin Noir » avec son boutre en l’An -2. Les deux hommes familiarisèrent assez rapidement, ayant des caractères similaires, ils n’eurent aucun mal à se trouver des points communs. Pillant, tuant et buvant ensemble, une solide amitié naquit rapidement, le Timbal accordant sa confiance et son respect à Yoren.
Ils réalisèrent de nombreux pillages ensemble. Bien entendu, il fit également la connaissance d’Heda Volmark, que l’on surnommait « La Renarde Sanglante », de nombreuses femmes étaient d’excellentes guerrières parmi les fer-nés, tout comme sa mère et tout comme Heda. En l’An -1, ils allèrent piller les côtes dorniennes et mener quelques abordages de navires. Euron put libérer sa rage contre les prêtres rouges, une espèce de revanche par rapport à sa fuite d’Asshai et sur les prêtres du Culte de Rhoynar, une folie meurtrière que Yoren n’interrompait pas. Les dorniennes faisaient de très bonnes femme-sel et elles purent parfaites pour réchauffer la couche d’Euron les soirs de pleine lune. Leur leader se retrouva être le plus chanceux en s’appropriant une princesse dornienne, le veinard ! En tout cas, ils chargèrent les cales de navire de tous les biens qu’ils pouvaient piller, de plus, lorsque Yoren échangea sa femme-sel, il reçut son poids en or !
Les événements sur le continent s’enchaînèrent rapidement : l’embuscade que leur roi a réservée à celui qui a osé prétendre être roi de Westeros, le Conclave dans le Val d’Arryn, les festivités de Hautjardin, ainsi que de très nombreuses batailles qui éclatèrent un peu partout. Euron prit part à la Bataille de Moat-Cailin au mois 6 de l’An 0, la route jusqu’à la forteresse était semée d’embûche et particulièrement hostile et à leur arrivée, les nordiens étaient résolument décidés à ne rien lâcher. Malgré la supériorité numérique, qui était de leur côté, cela ne fut guère suffisant pour déstabiliser les défenseurs qui campaient solidement sur leur position. Euron se bâtit comme un démon sur le chemin de ronde pour massacrer ces fiers combattants. Les paludiers vinrent harceler leurs arrières, ces maudits hommes des marais, que le Dieu Noyé les emporte ! Comprenant que la situation n’était plus tenable, le général sonna la retraite et ils durent donc tous se replier à défaut de pouvoir l’emporter, il était certainement plus raisonnable de garder des forces pour les conflits à venir.
De nombreuses escarmouches s’en suivirent et cela finit par conduire Euron au deuxième jour de la Bataille de Buron. L’armée fut commandée par le Roi, Harren Hoare, en personne ! Il semble bien décidé de mettre à bas son ennemi du Nord pour montrer à tous la puissance de son royaume. Le fer-né combattit sur le flanc droit, sous les ordres de Yoren Hoare. Il y retrouvât également Heda, bien décidée à faire couler le sang des hommes de l’Empire. Leurs adversaires étaient affaiblis par la première bataille survenus la veille et les forces du « Noir » remportent donc la bataille, réussissant même à capturer l’empereur et le frère de l’Impératrice. Pensant que le vent tournait enfin en leur faveur, il n’en fut rien, car les deux concernés réussirent par s’échapper. La victoire fut tout de même célébrée, bien qu’il y ait un goût amer pour tout le monde de ne pas avoir pu exécuter les deux personnes. Euron pansa ses blessures, ayant reçu une flèche, il a besoin d’un peu de repos pour recouvrer l’entièreté de ses forces.
Yoren, découvrant que son camarade s’en était pris récemment une nouvelle fois à des septons et à des idoles des sept, lui infligea une sévère correction sous la forme d’un duel. Bien entendu, il était hors de question qu’Euron se laisse faire et malgré un long combat, le fils d’Harren prit le dessus. Yoren aurait pu le tuer, mais il n’en fit rien. La leçon était retenue, il ne devait plus rien tenter contre la religion des Sept, cela ne lui plaisait guère, mais Euron comprit qu’il s’agissait de la politique, car après tout il savait que son frère d’arme était fidèle au Dieu Noyé. Curieusement, leur amitié s’en retrouva davantage renforcée, les fer-nés respectent la force brute et Yoren venait d’en faire l’étalage par son action. C’est encore une fois sous ses ordres qu’il combattit à la bataille d’Eysines.
D’impressionnantes forces s’affrontèrent, Harren possède l’expérience de très nombreuses batailles, mais le commandant adverse en a tout autant. Les armées s’affrontent, mais ils ne connaitront pas la victoire comme à Buron. Une autre armée adverse vint de Noblecoeur et vint resserrer la morsure du loup sur les troupes du Noir. Les mercenaires commencèrent à se débander, l’ennemi gagnait du terrain, Euron se battit jusqu’au bout. Cependant, lorsque son ami fut blessé et qu’une troupe l’extirpa du champ de bataille pour le faire fuir, il les suivit. On tenta de les poursuivre bien entendu, mais ils réussirent à semer leurs opposants. Harren était mort, son royaume était mis à mal, il ne restait plus que peu de domaines encore sous la domination de leur royaume dans le Conflans. Yoren récupéra la couronne de son père, cela lui revenait de droit. Ce n’est pas terminé, non, la guerre n’est pas finie. Le fer-né combattra jusqu’à ce que le Noyé vienne le chercher en personne, il aidera son ami de toutes ses forces pour abattre ses ennemis et que son royaume retrouve sa puissance d’antan.