Belyar Forrest
“On ne chemine jamais qu'entraîné par la force de son naturel.”

Salut moi c'est Ratatouille :v. J'ai connais BC via par ma soeur et collègue : Pal. Le grand plus de BC, c'est à mon avis Des détails absolument pharaoniques de proportions pour ce qui est du réalisme pour chaque situation jouée. C'est le premier forum got que je découvre avec autant d'attention portée à transposer une ambiance réaliste sur les actions guerrières ou diplomatiques des joueurs. Par contre je ne suis pas fan de La situation actuelle du bled de la tombe du roy :v pourvu que les bieffois nous oublient, sur un malentendu ça peut marcher on sait jamais.. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 7/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 3/7. J'ai un mot à rajouter et c'est pamplemousse :v. Enfin, j'ai bien lu le règlement parce le code est

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

La guerre est entrée dans Dorne. La situation de la Maison Forrest, dans les Montagnes Rouges, est terriblement fragile, et son destin paraît bien sombre si l'on se fie au sort des places fortes voisines. L'état actuel des choses n'est due qu'à unique coupable aux yeux de Belyar Forrest : la jeune Princesse Deria, qu'il juge trop jeune et inapte à accomplir la tâche qui est la sienne. Devant les choix de la Princesse Martell, il a d'ailleurs tenté de soulever la population contre cette souveraine qui lui paraît bien mal conseillée. Ce fut un échec, et les sièges des Maisons dorniennes des Montagnes par les bieffois ont mis à mal les certitudes du Lord. Pour un Forrest, il est tout bonnement hors de question de perdre leur autorité sur la Tombe-du-Roy pour la céder aux bieffois, car cela serait jeter l'opprobe sur leur nom. Pourtant la question se pose: vaut-il mieux s'agenouiller devant un ennemi avant que la fierté et l'orgueil ne transforment tout en cendre? Pour Belyar, il paraît inéluctable pour Dorne de rejoindre une alliance. C'était d'ailleurs chose faite avant que l'Empire ne concède pas  à apporter son aide à la Principauté face à l'assaut du Bief. Désormais la Princesse Deria en appelle au courage de son peuple et à la cupidité du Tigre, et l'envie d'aller faire entendre raison à cette tempétueuse souveraine démange le lord de la Tombe-du-Roy.    

Les morts sont vivants

“De cet enfant prodige qui a su accomplir chaque ordre, combler chaque attente de ses parents, je ne saurais faire autrement que de me joindre aux louanges qui lui sont presque quotidiennement adressées. Mais les heures passées seul à ses côtés, dans un tête à tête privilégié où il ne s’était jamais montré guère différent que lorsqu’il était entouré de ses camarades, ne sont pas parvenues à éteindre cette voix toute droit sortie de mon inconscient, et qui vient traduire par des mots ce que mon instinct et ma longue expérience des hommes et de leurs défauts me martèlent dès lors qu’il paraît. Oh non il n’est pas comme certains peuvent l’être, doté d’une nature mauvaise, je suis d’ailleurs tout à fait persuadé qu’il est aussi bon que lui-même peut le penser. Seulement le Monde serait un endroit autrement plus paisible si tous les hommes bons étaient incapables de causer le moindre tort. Tout l’enseignement que je lui dispense ne pourra peut-être rien y changer, mais ce garçon pourrait bien être celui qui causera la perte de la Maison Forrest. Je garde cette pensée au secret de mes chroniques, avec l’espoir que l’avenir viendra me prouver que j’ai tort.”
Extrait des écrits du Mestre Aaron, An -20,  La Tombe-du-Roy



An -10, sixième lune, La Tombe-du-Roy
Le pas félin du brun glissait sur les dalles du couloir, seul bruit perceptible en dehors du chant des oiseaux qui saluait la fin du jour. La nuit tombait et avec elle le calme revenait dans la demeure des Forrest. C’était au crépuscule que la forteresse à l’allure hostile était le plus en harmonie avec le nom macabre qu’on lui connaissait. Car la silhouette à demi-encastrée dans la roche avait alors tout à fait l’air d’un immense tombeau. A ce moment là de la journée, l’humidité des sols ressortait à la faveur des températures plus clémentes, et imprégnait la pierre des murs d’une odeur d’eau croupie, la même senteur particulière qui venait à cet instant aux narines de Belyar. Et ce parfum qui n’était agréable que pour ceux dont les souvenirs les plus tendres y étaient inévitablement rattachés avait conduit ses pas jusqu’à la porte des appartements de son cadet. Les deux grands volets de bois lourd et creusé à outrance d’une multitude de figures géométriques et végétales étaient à peine entrouverts. Mais arrivé au seuil la chambre, le dornien n’entra pas. Immobile et silencieux, il préféra laisser à son regard le loisir de voir sans être vu. Son visage était strié d’une ligne lumineuse qui pareille à une cicatrice, venait scinder sa pupille claire. La silhouette de son frère lui fut rapidement visible, et il la suivit avec attention. Aucun geste, aucun détail ne lui échappait. En particulier, ceux qui, tragiquement, venaient dénoncer la faiblesse que Pal paraissait vouloir se cacher à lui-même, alors qu’il était pourtant seul. Sa main qui se levait pour prévenir l’angle d’un meuble avant de s’abaisser, par orgueil. Ou bien ses pas qui se faisaient plus prudents lorsqu’il gagnait la limite de ce que les lampes à huile permettaient d’éclairer. Depuis quand n’était-il plus capable de distinguer les mots sur les pages des livres? Combien de temps avait-il gardé ce tragique secret pour lui, ce mensonge que personne n’avait encore percé, et qui devait peser si lourd sur ses épaules? Il était bien trop fier pour qu’il l’admette un jour, sinon celui où la nuit viendrait prendre ce qu’il lui restait de vue. Et encore. L’aîné se recula, quittant le coeur lourd la fente qui lui avait permis d’espionner, une nouvelle fois, son frère. La nuit ne viendrait pas porter conseil à leurs esprits bornés et orgueilleux. C’était ensemble qu’ils faisaient vivre ce mensonge, et ils continueraient ainsi autant de temps que la fatalité le leur permettraient.



“[...] est arrivée à la fin de la nuit. J’ai eu la lourde tâche d’informer en premier celui qui porte désormais le titre de Lord, Belyar. Sorti de son sommeil, il a laissé éclater sa colère avec autant de force que s’il se trouvait sur un champs de bataille. J’ai fait appeler lady Forrest et Pal pour leur faire part de la tragique nouvelle. Mors Forrest a été victime du massacre orchestré par les bieffois. Mais il n’est pas mort sur le coup. Tous les détails ne sont pas encore parvenus à ma connaissance, mais il aurait tenté de fuir malgré ses blessures. Sa mort, de ce que je sais, a été infiniment plus laide et douloureuse que s’il avait laissé un homme mettre fin à ses souffrances. En l’état des choses, il est impossible de savoir s’il sera possible de faire rapatrier le corps à Dorne.”
Extrait des écrits du Mestre Aaron, An -0,  La Tombe-du-Roy



Le jeune homme attendait, coi et nerveux comme l’enfant qu’il était encore un peu, une réaction de celui qui lui faisait face. Mais l’autre ne le regardait pas. Son attention à lui était alors tournée vers le paysage que les voilages translucides lui laissaient apercevoir au bon vouloir d’une brise. Au-dehors les collines et montagnes aux sommets nus comme des crânes chauves étaient frappées par le soleil de midi. Ses pensées allant de paire avec une impétuosité incontrôlée, nul ne pouvait réellement prétendre à deviner quel était le sujet exact de sa réflexion à cet instant précis. La menace latente de la venue d’un envahisseur déjà victorieux? L’humiliation tirée de l’échec du soulèvement qu’il avait ardemment souhaité? Ou bien les mots qu’il venait d’entendre donnaient-ils naissance à une colère nouvelle, qui viendrait s’ajouter aux autres, déjà si nombreuses? Mettant fin à l’attente du jeune dornien, le lord s’adressa à lui : “Dehors.” Après un salut maladroit, le garçon s’exécuta non sans qu’un certain soulagement ne vienne détendre les traits de son visage brun. Le mestre qui était demeuré silencieux jusqu’alors, sorti de la semi-pénombre dans laquelle il se tenait pour s’approcher du large bureau de bois marqueté. “C’est au peuple qu’elle s’adresse.”“La Princesse veille à garder les dorniens soudés face à ce que la principauté endure, en cela…”“Cette garce nous met devant le fait accompli!” Tout en abattant son poing sur le plan de travail, le brun s’était levé, ses yeux clairs animés d’une lueur fébrile. De sa main il saisit le parchemin, l’écrasant dans sa paume alors qu’il le tendait d’un geste rageur en direction du visage du vieil homme. “ Sais-tu ce que c’est?” L’expression de son visage changea subitement, passant d’une colère sourde à un sourire à demi fou, à demi menaçant. Son poing s’ouvrit, et il laissa choir le papier sur le sol de dalles rougeâtres. “Ceci, est une invitation.” Le Mestre l’interrogea du regard, il n’avait pas à formuler sa question, car il avait toujours eut le plus grand mal à suivre le cheminement tempétueux des pensées de celui qui avait été son élève le plus studieux. “ Le gros lot. Une récompense dans le tournoi sanglant qu’est devenu le continent, voilà ce que fait de nous cette Princesse que tu tiens tant à me faire aimer!” “Belyar essaie un peu de cesser de voir les choses uniquement de ton point de vue. Cela peut paraître maladroit, mais c’est un message fort pour le peuple, et quand-bien même cela n’est qu’une illusion, tu sais bien qu’il n’aura pas les moyens de voir aussi loin que la Princesse, toi, ou moi-même le pouvons.” “Maladroit? Maladroit?!” Faisant le tour du bureau pour se poster juste devant le Mestre, le lord planta son regard dans le sien. “ De quel côté es-tu exactement?” Sa voix de nouveau basse murmurait presque ces paroles. “ Je ne te contraindrai jamais à changer ton opinion, ou l’estime que tu porte à Deria Martell. Mais combien de temps crois-tu qu’il faudra pour que cette lettre suintante de bons sentiments ne fasse le tour de Westeros, et d’Essos?” “Ne sois pas si cruel. Tu sais parfaitement que bien que vous ne soyez pas de mon sang, à Pàl et toi je ne vous serai jamais moins dévoué et loyal que peut l’être un père.” Le regard du jeune lord s’adoucit, sans qu’il ne s’écarta pour amoindrir la menaçante proximité qu’il imposait au disciple de la Citadelle. “ Nous somme assiégés. Nous le sommes depuis longtemps déjà. Nous n’avions pas besoin que la Princesse ouvre ses cuisses à quiconque entendra son appel à l’aide.” Se détournant de l’homme à la chevelure blanchie par le temps, il s’éloigna de quelques pas, d’une démarche lente et souple, en lui tournant à moitié le dos. “ Le Bief, l’Orage, la Foi, Le Tigre, ou bien l’Empire, du moment qu’ils posent ou poseront un pied à Dorne, ils ne se verront jamais que comme des conquérants. Certainement pas comme des sauveurs.” Le mestre s’approcha du dornien, sa main se levant pour aller se poser sur l’épaule du lord, mais la voix de ce dernier interrompit son geste. “ Fais chercher Pàl. J’ai besoin de lui parler.” Résigné, le vieil homme s’écarta avant de quitter la pièce, laissant son unique occupant seul avec le flot incessant de ses pensées.