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 Celebrate [Tour VI - Terminé]

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MessageSujet: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyLun 25 Juin - 19:25

« A Lady Glover ! »

Le toast fut repris bruyamment par toute l’assemblée de nordiens réunis dans le semblant de taverne de Fort-Darion, tous des vétérans désormais, les trognes burinés et cousues de cicatrices de certains indiquant quelques rencontres fortuites et anciennes avec haches, masses et autres épées, tandis que les traits tirés des plus jeunes démontraient qu’anciens comme nouveaux guerriers avaient énormément donné ces dernières années, et particulièrement durant les mois écoulés, depuis l’invasion des sauvageons jusqu’à la dernière bataille contre les forces du Noir, et sa défaite. Dans l’assemblée, certains avaient connu le carnage des Jumeaux, la fin de la flotte nordienne lors de la première guerre. La plupart avaient perdu une épouse, une sœur ou une mère lors du sac de Motte-la-forêt, et pour celles qui restaient … La honte d’un bâtard étranglé à la naissance ou détesté dès son premier cri. Quelques-uns ne parlaient pas de leurs petits villages côtiers attaqués par les fer-nés. Tous avaient vu un ami, un frère mourir durant la campagne du Conflans. Et pourtant, tous ces hommes usés s’étaient réunis pour célébrer la joie, à leur façon, d’une nouvelle vie, et buvaient plus que de raison parce que tout, enfin, paraissait accompli. Hoare était mort. Lady Manderly, que plusieurs avaient connu petite fille sur les terres Glover, était libérée, comme la capitale impériale. Enfin, les forces Glover pouvaient célébrer complètement, sans aucune ombre à leur exultation. Il était temps. La naissance du fils de leur Lord ferait office d’exutoire à toutes ces souffrances, ces inquiétudes.

« A Lord Glover ! »

Soudainement, des bras puissants entourèrent les épaules de Bowen et avant que ce dernier n’ait pu émettre le moindre son, il se retrouva propulsé dans les airs, juché sur les épaules du géant qu’était Hoarfrost, son ancien homme-lige désormais Garde-Loup, et qui avait quitté ses nouveaux camarades pour festoyer avec les siens. A vrai dire, il avait tout de même ramené quelques membres de la garde rapprochée du Roi, qui ne boudaient pas leur plaisir et éructaient tout autant que les autres. Quelques soldats d’autres maisons se trouvaient également : Cerwyn bien sûr, et ils étaient presque les plus bruyants, à vanter la fertilité des femmes de leurs terres et leur bonne santé, mais aussi Manderly, deux ou trois Corbois, et même un homme portant la livrée des Flint. Bref, tout ce beau monde s’invectivait et enquillait les chopines avec rapidité, tout en beuglant leurs félicitations à leur Sénéchal. Le pauvre Poing du Nord, guère adepte de telles réjouissances, qui n’étaient pas forcément dans son caractère relativement réservé, comprenant qu’il n’arriverait pas à descendre, finit par en prendre son parti et brailla donc joyeusement avec les autres :

« A mon fils ! Torrhen Glover, l’héritier de la maison Glover ! »

Son exclamation fut suivie d’un rugissement sauvage et général. Quelques commentaires grivois fusèrent évidemment sur sa virilité lors de la nuit de noces, qui eurent le mérite de ne pas totalement le faire rougir. Au moins arrivait-il désormais à adopter une contenance correcte. Qu’il était loin, le temps où il n’était qu’un adolescent timide et dégingandé, prompt à s’empourprer face à la gouaille rugueuse de la troupe. Quand finalement, il put reposer le pied sur la terre ferme, ce fut pour être assailli par tous ces hommes qui trinquaient, plaisantaient, partageaient simplement son bonheur extrême d’être père, tout simplement, qui plus est d’un mâle. Pour une fois, il s’accorda donc une légère baisse de son habituelle réserve, et distribua à son tour force tapes dans le dos et sourire, demandant des nouvelles des uns et des autres, parlant des femmes, toujours, et buvant à foison. Le boucan se fit plus intense dans les lieux, le temps défilait avec délice. Tout était oublié : l’inquiétude, la guerre, la souffrance, pour ne retenir qu’une brève éclaircie de folie douce et si humaine. Harassé, le Glover parvint à s’extraire de la mêlée sonore et s’assit, sa chope à la main. Il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte qu’il avait un voisin de tablée – eu égard à son taux élevé d’alcoolémie, il lui pardonnerait sans doute ses réflexes pour le moins hasardeux. Ses yeux se posèrent sur l’homme, dont la mise et le teint indiquaient d’emblée qu’il n’était pas du Nord. Un sudier, donc. D’où exactement ? Bowen ne le savait pas, et les armoiries qu’il portait ne lui disaient rien, alors qu’il était plutôt au fait des maisons riveraines. Orageois peut-être ? D’une maison très mineure ? Possiblement. Ou un simple chevalier ? Peut-être. Dans tous les cas, il paraissait un peu … décalé dans ce décor purement nordien, à les observer en pleine beuverie, et alors que les chants du Nord commençaient à résonner, quelques-uns ayant sorti leurs cornemuses et autres instruments typiques.

« J’espère que le bruit ne vous effraie pas, Ser. Mes hommes monopolisent quelque peu les lieux, et comme c’est en mon honneur … J’ai du mal à les en empêcher. »


Avec un mince sourire, il ajouta, se présentant :

« Lord Bowen Glover, Sénéchal du Nord. Mais ça, vous devez l’avoir plus ou moins déjà compris. »

Vu le raffut et les multiples vivats, on l’eut su à moins !

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyLun 2 Juil - 22:44

Une partie des troupes impériales ayant combattue à Noblecoeur était arrivée il y a quelques jours à Fort-Darion. Bien qu’à son arrivée, Garlan avait pu constater que la ville se faisait déjà remarquer par son activité ambiante, les traces de l’occupation fer-née étaient encore visibles et les réparations allaient bon train pour que la capitale n’en porte plus de stigmates visibles pour le retour de l’Empereur et de l’Impératrice. Cependant, depuis qu’une part importante de l’armée ayant combattue était arrivée dans la capitale, la cité prenait pleinement vie. Il y avait des clients à chaque échoppe, les bordels tournaient à plein régime et les tavernes connaissaient un taux de fréquentation record. Cela faisait plaisir d’observer une telle vie, après tout depuis sa désertion du Bief, il n’avait fais que combattre et se rendre dans des villes de l’Orage sous la menace d’une attaque ennemie imminente, cela n’était pas forcément le meilleur contexte pour que l’activité soit florissante.

Le Bieffois se demandait ce que cela donnerait lorsque les dirigeants de l’Empire arriveraient avec le reste de leur armée après qu’ils aient repris Harrenhal. Cela serait probablement l’euphorie, toutes les composantes de l’Empire réunies à un seul endroit, du jamais vu pour le moment. Il avait pu faire d’intéressantes rencontres ces derniers jours, c’était instructif de rencontrer des personnes de cultures différentes. L’échange n’en était que plus profitable, il appréciait cela. Les tâches qu’il accomplissait chaque jour étaient variées, il faisait en sorte de soutenir son roi et ami du mieux qu’il le pouvait et n’hésitait pas à lui faire savoir qu’il était prêt à l’aider en cas de besoin. Ses journées étaient bien remplies, autant dire qu’il avait mérité de rejoindre les bras de Morphée le soir même. Ce soir, il avait rejoins des amis à lui, des bieffois qui avaient décidés eux aussi de suivre l’ancien Connétable des armées royales lors de sa désertion. Roturiers, chevaliers de moindre importance, ils étaient tous liés par leur serment de fidélité à Kevan, ils étaient des frères d’armes.

Les compagnons d’infortune se donnèrent rendez-vous dans une taverne repérée pendant la journée. Elle n’était pas bien grande et semblait calme, ça serait parfait pour qu’ils s’y retrouvent tous afin de boire un godet ensemble. Ils s’installèrent, les lieux n’étaient pas trop fréquentés. Du moins, ce fut de courte durée. En effet, leur surprise fut totale lorsque toute une troupe de joyeux drilles firent irruption à l’intérieur, ils semblaient déterminés à fêter un événement qui les mettait en joie.  Très vite, l’alcool fusa de leur côté et n’entendit bientôt plus qu’eux. Les bieffois devaient élever la voix pour s’entendre entre eux, sinon aucune discussion n’était possible. Grâce aux acclamations qui s’élevaient dans la salle, Garlan comprit qu’il s’agissait de nordiens. Il ne connaissait pas grand-chose de ce peuple, à part ce qu’on avait pu lui enseigner et les rumeurs qui couraient. Il n’en avait même jamais rencontré auparavant. Glover, voilà une maison qui n’était pas inconnue au jeune homme. En effet, les faits d’armes de Lord Glover lors de la bataille des Eysines étaient déjà venus se perdre jusqu’à ses oreilles, vu ce qu’on lui avait raconté, ça devait être un seigneur plein de valeurs et courageux.

Après avoir fini leur godet, ses amis s’en allèrent en prétextant qu’ils parleraient ensemble le lendemain, ils n’arrivaient pas à parler librement avec le brouhaha ambiant. Le chevalier n’en était qu’à la moitié de son verre, bien que ses voisins fussent bruyants, il essayait de s’imprégner de l’ambiance et de suivre le sujet de la fête. La naissance d’un fils, celui de Lord Glover. Un grand événement dans la vie d’un homme, l’un des plus importants. Tous ces gens avaient tenus à célébrer cela avec cet homme, il savait qu’il était le Sénéchal des armées du Nord, la troupe était donc surement venu parce qu’elle respectait Lord Glover pour l’avoir suivi dans ces nombreux conflits. Ce dernier vint l’apostropher afin de s’excuser pour ses hommes. Garlan le salua d’un signe de tête respectueux. «Il n’y a aucun problème, Lord Glover. Ils ont l’air un peu fort en gueule, il est vrai, mais après tout, ce n’est pas n’importe quel événement que vous fêtez là. Mes félicitations pour la naissance de votre fils ! » Garlan ne put s’empêcher de demander, peut-être un peu trop curieux peut-être. «Torrhen… Veuillez excuser ma curiosité, mais vous l’avez nommé ainsi en l’honneur à l’Empereur ? C’est votre premier ? »

Il le connaissait à peine et ça pouvait être une question assez intrusive, Garlan comprendrait qu’il se fasse rabrouer pour ce coup-ci. Les présentations n’étaient guère nécessaires du côté du nordien, mais c’était une formalité après tout. «En effet, vos hommes se sont chargés de faire les présentations pour vous. » avait-il terminé dans un léger ricanement. Il se présenta ensuite de son côté en retour. «Ser Garlan Goldwyne. Chevalier juré de sa Majesté Kevan Gardener. » Les présentations étaient faites, ils allaient pouvoir continuer sur des sujets de conversation un peu plus intéressants. En tendant son godet dans la direction du nordien et de ses hommes, il continua : «Bravo pour vos faits d’arme à la Bataille d’Eysines. J’ai entendu parler de vous et de votre bravoure sur le champ de bataille. »  


“Loyalty means I am down with you whether you are wrong or right, but I will tell you when you are wrong and help you get it right.”

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Garlan Goldwyne
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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 5 Juil - 13:20

« Oh, ils se tiennent presque, là. Attendez deux heures, et vous saurez le vacarme que la bise du Nord peut produire.

Mais ils ont pleinement mérité ces moments de paix. Et ainsi, ils oublient qu’il y a un an, ils pleuraient leurs épouses, leurs filles et leurs pères. »


Un an auparavant, Motte-la-forêt tombait aux mains des sauvageons, et l’immense majorité des hommes présents avaient appris, comme Bowen, que leur famille avait été massacrée ou réduite en esclavage par les immondices d’au-delà du Mur. Il connaissait la plupart des histoires de ces soldats qui braillaient des chansons au contenu de plus en plus osé en s’envoyant tournée après tournée. Hoarfrost, son ancien homme-lige, avait perdu ses cinq enfants dans l’assaut, et sa femme avait été violé pendant des semaines par ses geôliers. Elle avait accouché d’un enfant mort-né depuis, sans que personne ne sache s’il s’agissait d’un fils de son époux ou de tous ceux qui lui étaient passé sur le corps. A vrai dire, le Glover était certain que la brave femme avait tué le nourrisson à la naissance pour ne pas avoir à le montrer à son époux lors de son retour. En tout cas, il n’avait pas porté le deuil, ce qui était commun parmi les petites gens au demeurant, surtout pour les venues au monde hivernales : dans le Nord, elle était davantage synonyme de décès que de vie longue. L’un des jeunes garçons qui s’enivrait à sa gauche, solidement charpenté et aux cheveux d’un roux tellement intense qu’il s’était plus d’une fois fait moquer de lui, à tel point que son père l’avait cru longtemps bâtard, était le seul survivant de sa famille. Ses parents étaient morts dans le sac, ainsi que ses deux sœurs aînées et leurs enfants. La dernière n’avait survécu que pour mourir dans les pillages fer-nés sur la côte, comme elle avait épousé un pêcheur. Et ses deux frères gisaient à la Mort-aux-loups et à Eysines. Il aurait pu continuer longtemps cette litanie. Pourtant, la plupart marchaient, buvaient, riaient, tentaient de reprendre le cours de leur existence, et lui-même essayait aussi. Mais sa propension personnelle à la nostalgie le rendait tributaire de ce passé qui ne reviendrait jamais. Chaque événement le renvoyant à ses propres pertes avait creusé une nouvelle cicatrice dans son cœur devenu si sombre, malgré les apparences. Parfois, il avait espéré refermer les plaies béantes de son blason. La captivité de sa sœur n’avait fait que lui révéler qu’il en était capable, et qu’elles continuaient à pourrir, purulentes, répandant leur venin acide dans sa tête et dans son corps. C’était un fait : jamais il ne guérirait de la perte de sa famille. Le penser n’avait été que maigre consolation illusoire. Jamais il ne redeviendrait celui qu’il avait été. La moindre fissure dans les convictions qui le faisaient tenir debout apparaissait comme un gouffre infranchissable. Il était un animal blessé, un fou en sursis, alors, il convenait de boire et de croire, pour ne pas songer aux jours d’antan qui, en dépit des victoires, lui semblaient bien plus beaux. Cette secrète langueur, néanmoins, il la conservait pour lui, continuant d’afficher son sourire aimable, de travailler dans l’ombre pour son royaume.

Tisser des liens avec le reste de l’Empire était au nombre de ses attributions. Il l’avait fait longuement avec le Conflans, désormais il convenait de connaître les autres peuples auxquels les actes de son précédent suzerain avaient uni les nordiens. L’homme en face de lui ressemblait au portrait type de ces chevaliers sudiers, de belle allure et de joli visage et dont les femmes raffolaient. L’accent chaud de l’intéressé évoquait les pays de cocagne qu’étaient, dans les récits à la disposition des rudes hommes du Nord, les royaumes du sud. Les Manderly, qui venaient originellement du Bief, avaient fait beaucoup pour la connaissance de ces cultures étrangères dans leur royaume d’adoption. Avec curiosité, Bowen avait parcouru, jeune garçon, les récits de Marlon Manderly, l’un des fils du premier Lord qui avait vécu à Blancport et qui essayait de rendre palpable ces lieux qui lui paraissaient alors si éloignés, si différents. Les mœurs, les gens, les croyances … C’était un autre monde, un héritier des Andals et adorateur des Sept, où la neige ne faisait pas partie du paysage et l’agriculture prenait place sur de vastes étendues, où la vigne et les fruits croissaient doucement. Pourtant, il demeurait peuplé d’hommes comme lui, avec des repères similaires, à défaut d’être identiques. N’en était-ce pas la preuve, à entendre les félicitations de l’inconnu sur la naissance de son garçon ? Quel autre événement pouvait autant fédérer les mâles, de part et d’autre de Westeros ?

« J’ai été l’écuyer de l’Empereur, dans ma jeunesse. C’était ma manière de le remercier pour les années passées à ses côtés, et pour avoir fait de moi l’homme que je suis désormais. Il m’a traité comme un fils. Ce n’est que justice que le mien porte son nom, désormais. »

Tous les nordiens savaient qui il avait été, pour l’avoir vu traîner ses chausses derrière l’homme qui les avait gouvernés pendant toutes ces années, mais évidemment, pour des étrangers à son royaume, il n’était connu probablement que comme le bras droit de Jon. L’ironie de la chose, eu égard à sa vie, ne lui échappa point. Le geste n’était pas un hommage de courtisan, même s’il était certain que dans les années à venir, Torrhen serait un prénom qui essaimerait, y compris dans les cours des sudiers. Cependant, pour lui, il s’agissait moins, à vrai dire, de célébrer l’Empereur que celui qui avait porté le nom de Torrhen Stark et avait été le Loup du Nord, celui qui avait aiguisé ses crocs et ses griffes, lui avait appris à veiller sur une meute … Il lui devait énormément, et malgré les années écoulées, ne l’oubliait pas. La loyauté avait du sens chez les Glover, et pour Bowen plus que pour n’importe qui. Peut-être était-ce aussi l’occasion de clore définitivement un chapitre de son existence et de devenir, enfin, un homme dans tout ce que cela impliquait.

« Et oui, c’est mon premier fils. Premier enfant, même. Je n’ai épousé Lady Glover que quelques jours avant le départ de l’armée du Nord pour la campagne du Conflans. »


Et neuf mois plus tard, Harren le Noir était décédé, et il était père. Le cycle de la guerre avait épousé celui de la vie, et les petites joies personnelles éclataient après les grandes célébrations martiales. Etrangement, il lui semblait que cette naissance brillait plus haut dans le firmament que n’importe quel triomphe militaire. Ce n’était sans doute pas une pensée digne d’un Sénéchal, mais celle d’un père heureux, d’un homme comblé. Ce n’était pas grave. Il était fait ainsi, et pour être franc, il préférait offrir un visage humain plutôt que celui d’une divinité du carnage et du devoir furieux. Au fond, cela n’apportait nulle consolation, et nulle récompense. Mieux valait qu’il ne le dise pas à un homme qui avait tout abandonné pour suivre un Roi qui n’en avait encore que le nom, puisqu’il s’était présenté comme un des suivants de Kevan Gardener. Son nom lui était parfaitement inconnu, à vrai dire, mais ce n’était pas étonnant. Il ne connaissait pas toutes les maisons de Westeros, et encore moins les plus modestes. Sans doute que Ser Goldwyne devait venir d’une petite maison de chevaliers fieffés récente dont le nom n’avait pas franchi encore les frontières de son royaume de naissance. Peut-être que grâce à lui et son engagement pour l’Empire, ce serait désormais le cas ? En tout cas, le bieffois n’était point avare en compliments, ce qui n’était jamais désagréable, en toute honnêteté.

« Je vous remercie pour ces louanges Ser, même si je n’ai fait que mon devoir, en tant que féal et commandant des armées du Nord … et que beaucoup ont contribué à la victoire autant que moi. »

Il hésita avant de confesser :

« J’aimerai vous rendre vos compliments, mais je dois bien admettre ne point avoir entendu parler de votre maison avant ce moment.

Avez-vous suivi Sa Majesté Gardener depuis qu’il a rejoint l’Orage ? Si c’est le cas, vous avez dû combattre aux côtés de l’ost orageois contre l’invasion menée par feu Mern Gardener ? »


Pensif, il ajouta :

« Je ne doute pas que, dans les mois à venir, vous retrouverez votre foyer. Il n’y a rien de plus doux que la terre natale, après tout, et elle n’a, je pense, pas les mêmes attraits qu’une soirée avinée en compagnie de nordiens dépenaillés. »

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyLun 9 Juil - 21:06

Lord Glover l’informa sur le fait qu’ils freinaient leurs pulsions là. Tiens donc. Lui qui pensait qu’ils se donnaient déjà pas mal et que l’alcool les avait déjà débridé, Garlan croyait qu’ils étaient déjà à leur maximum. Mais non, ce n’était guère le cas. Le Bieffois se demandait bien ce que cela pourrait donner après trois ou quatre bières en plus. Lui qui trouvait déjà que l’ambiance était à son apogée, il essaierait de rester le plus longtemps pour voir la manière dont les nordiens faisaient la fête. Il savait que les mœurs et coutumes étaient différentes entre le Nord et le Bief, il ne connaissait pas tous les détails de cette différence bien entendu, la religion, la culture, l’éducation, rien n’était identique. C’est avec des rencontres comme celle qui venait de se produire, avec le Sénéchal du Nord, qu’il apprendrait toute la complexité de la culture et des coutumes des autres régions. Ce n’était pas un érudit, il n’aimait pas passer son temps dans des bibliothèques, à part s’il souhaitait trouver des informations sur un sujet qui avait titillé son intérêt. Cependant, il aimait ces rencontres et ces discussions où il en apprenait énormément.

«Bien ! S’il me faut patienter pour voir la soirée arriver à son paroxysme, il va falloir que je me fasse servir un nouveau godet alors. » illustra-t-il en jouant avec le contenant presque vide dans ses mains. Le Bieffois avait dis cela sur un ton amusé, il aimait bien profiter des soirées comme celle-là, se laisser bercer par l’ambiance pour en profiter un maximum. Cependant, il faisait en sorte de ne pas profiter de la boisson trop régulièrement. Il savait que cela pouvait mener à développer de vilaines dépendances. Garlan avait vu trop de personnes, dont certains étaient des compagnons d’armes, se laissaient pervertir par l’appel de douces liqueurs et celles-ci les changer inexorablement, ils n’étaient plus les mêmes qu’il avait pu connaître dans le passé. Donc il faisait en sorte de ne jamais trop en abuser, bien que pour certains événements, il s’autorisait à consommer davantage d’alcool. Ce n’était pas parce qu’il rencontrait des nordiens pour la première fois qu’il allait finir ivre, du moins il l’espérait, non il ne fallait pas qu’il se laisse embrigader par la faune locale.

Il ne s’agissait que d’une accalmie, que ce soit pour les nordiens, mais également pour lui-même. Un moment de répits après ces mois de conflits qui s’étaient enchaînés à toute vitesse et où ils n’avaient pas eu le temps de souffler. Pouvait-on parler de paix cependant ? Non, ils étaient encore en guerre, que cela leur plaise ou non, ils pouvaient se considérer en sécurité dans la capitale impériale pour souffler un peu, mais depuis que Fort-Darion avait été victime d’une attaque surprise, pouvait-on dire que l’endroit était sûr ? Il s’agissait d’un tout autre contexte. Le Noir était maintenant vaincu, le Conflans plus ou moins sécurisé et une armée séjournait actuellement dans la Capitale. Même si une attaque ennemie imminente sur leur position semblait improbable, il ne fallait pas trop baisser la garde. Ils avaient tous perdus des êtres chers, que ce soit une épouse, un fils ou une fille, de la famille ou tout simplement un ami. La guerre n’avait pas frappé seulement que le Nord ou le Bief, mais presque toutes les contrées de Westeros.

A l’époque, il avait eu vent que de terribles affrontements avaient eu lieu dans le Nord, les sauvageons avaient fais des siennes et les fiers nordiens avaient payé un très lourd tribu pour pouvoir les repousser, il s’en était fallu de peu. Le Bieffois ne connaissait pas tous les détails de ces affrontements, il n’était pas au courant du tragique destin qu’avait connu la maison Glover. Et même s’il était pris de curiosité et qu’il avait un homme du Nord sous la main pour répondre à toutes ses questions, il se dit que le moment était certainement très mal choisi. Il ne voulait pas gâcher la soirée du Sénéchal en posant des questions qui risquaient de ramener des mauvais souvenirs à la surface. Non c’était une belle soirée pour lui, il ne souhaitait pas gâcher cela et c’est pour ça qu’il s’abstint de le faire. Lord Glover avait la chance d’avoir un enfant, un fils, il imaginait fort bien que cela devait être certainement un des plus beaux de sa vie, si ce n'est le plus beau. Il avait bien de la chance, Garlan espérait également qu’il aurait un ou des enfants avec une femme pour qui il serait épris. Il l’enviait quelque peu à ce sujet. «Je vous souhaite que cela ne soit pas le dernier et mes félicitations à votre épouse également. » Il continua, cherchant à l’interroger afin de savoir s’il allait rester à Fort-Darion ou non. «Maintenant que le Noir est vaincu, peut-être avez-vous pour projet de remonter dans le Nord afin d’y retrouver votre épouse et votre nouveau-né ? »

Après tout, il n’avait pas dû voir son épouse depuis des mois, il suppose qu’il avait une folle envie de la revoir, du moins de voir son fils. Il savait qu’il avait un poste à responsabilité, mais sauf s’il se trompait, il était le sénéchal du Nord et qu’était-il du Roi du Nord en ce moment ? Garlan ne le savait pas, mais il comptait peut-être rentrer à Winterfell maintenant. Son sénéchal le suivrait probablement, il ne serait alors plus bien longtemps loin des siens. Il avait beaucoup entendu parler de Lord Glover et il était forcé de constater que c’était quelqu’un de modeste qui plus est, qui n’hésitait pas à mettre son devoir en avant, ainsi que les hommes qui ont combattu à ses côtés. Garlan ricana légèrement lorsque le nordien sembla désolé de ne pas connaître sa maison, sourire amusé aux lèvres, il lui répondit. «Et vous m’auriez fortement étonné si le nom de ma maison vous serait déjà parvenu par le passé, Lord Glover. Ma maison Goldwyne est une petite maison de chevaliers fieffés, vassale de la maison Redwyne. Son domaine se situe aux abords de Bourg-les-vignes, sur l’île de La Treille. La renommée des miens n’a jamais dépassé les frontières du Bief, il est donc naturel que vous en ayez jamais entendu parler. »

Le nordien le questionna par la suite sur sa désertion du Bief afin de suivre Kevan, cela ne le dérangeait pas d’en parler, il répondit donc tout simplement. «Je suis sous le commandement de sa Majesté depuis plus de dix ans maintenant, c’est tout naturellement que je l’ai suivi lorsqu’il a déserté l’armée, comme d'autres compagnons d’armes que vous avez pu apercevoir peut-être tout à l’heure. » La seconde bataille de Tinivel fut une bataille d’ampleur, marqué d’événements importants comme la capture du frère de Kevan. C’est la première fois que Garlan fut amené à lutter contre la bannière sous laquelle il avait combattu pendant tant d’années. Quelque peu morose, il mit une dizaine de secondes pour formuler une réponse.  «En effet, j’ai participé à cette bataille. J’ai chargé le flanc droit de l’armée bieffoise au côté de mon prince, maintenant Roi. Ce fut un déchirement de me battre contre la bannière sous laquelle j’ai servi depuis que je suis en âge de le faire. Je savais très bien que dans l’armée d’en face, il y avait des amis et compagnons d’arme avec lesquels j’ai pu braver maints dangers. Je sais que ce n’est pas la dernière fois que je serai à le faire, mais je suis loyal à mon roi, si c’est le prix à payer pour qu’il retrouve la place qui lui revient de droit, alors soit.   »

Le Bief, il espérait pouvoir retrouver rapidement cette terre qui lui manquait tellement, il voulait y revenir avec son ami pour qu’il reprenne ce qui était à lui. Mais il savait que c’était important qu’ils soient ici, ils ne remporteraiten pas ce conflit seuls, ils devaient avoir des alliés pour se faire. «Puissiez-vous avoir raison, Lord Glover. Le combat, qui nous attend, sera long et difficile, mais je sais que mon roi est un homme déterminé et qui n’abandonnera jamais. Je le soutiendrai du mieux que je le peux, mettant ma vie dans la balance s’il le faut. » Il but une gorgée du breuvage dans son godet avant de reprendre, et lança un regard vers le reste de l'assemblée. «Au moins, on peut dire que les vôtres savent fêter un heureux événement, il faut bien le reconnaître et on se laissera facilement porter par l’ambiance. » Il souhaitait en apprendre davantage sur le nordien, il le questionna donc. «Étiez-vous déjà descendu au sud du Neck avant la guerre contre le Noir ? Cela n’a pas été trop difficile de mettre de côté la gestion de votre domaine pour partir vers le Sud ? »
 


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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 2 Aoû - 18:20

« A moins que mon Roi n’ait besoin de moi dans le sud, j’escompte en effet hiverner quelques mois en compagnie de mon épouse et faire la connaissance de mon fils, ainsi que raccompagner ma sœur sur ses terres si elle le désire. Mais si le devoir m’en empêche, cela devra attendre. »

Sa dernière phrase était teintée d’un certain regret. Bowen ne désirait rien tant que de revoir Maedalyn et de pouvoir contempler son premier-né, ce garçon dont il ignorait tout, et qui représentait pourtant tellement pour lui. Il était la promesse de la renaissance de sa maison, de la survie de sa lignée, de son pouvoir viril, aussi, mais aussi l’assurance qu’un lien indéfectible le liait désormais à sa femme, au-delà de leurs vœux et de quelques journées trop courtes passées l’un avec l’autre et un ou deux souvenirs d’adolescence qui n’avaient, aux yeux de chacun, pas la même signification. Guerrier désormais accompli et reconnu, meneur fier, Sénéchal des armées, Lord et père … Que lui restait-il à accomplir, après cela ? A vingt-deux ans tout juste, le Glover avait l’impression d’avoir effectué sa destinée, et même de l’avoir dépassée. Désormais, toutes les prouesses dont il pourrait se glorifier n’auraient jamais la même portée que les moments qu’il avait vécu. Il avait survécu à deux des plus grandes batailles de son temps et avait eu un fils. Il avait obtenu la plus haute distinction possible dans son royaume. En un sens, sa promesse faite devant les gisants des siens de redorer le blason de la maison Glover avait été remplie. Il ne s’élèverait jamais plus haut. Et cette impression le laissait avec un sentiment étrange, qu’il était incapable de décrire fidèlement. Peut-être parce qu’il n’en comprenait pas tous les tenants et aboutissants lui-même. Une chose, cependant, était certaine à ses yeux : la gloire avait pour limite sa propre famille. Seul le devoir pouvait l’empêcher de les rejoindre, et rien d’autre. Contemplant Garlan Goldwyne, un sourire presque nostalgique fleurit sur son visage. Le bieffois lui faisait penser à lui, un an auparavant. Ami d’un puissant, sans grand-chose d’autre que sa fidélité à offrir. Son récit de la bataille de Tinivel avait de quoi peiner, faire froid dans le dos même.

« Peut-être alors que grâce à vous, le nom de Goldwyne saura apparaître sur les lèvres de tous. Les bons suzerains savent récompenser la loyauté, même quand elle ne vient pas des noms les plus insignes, ou des plus belles fortunes.

Au final, votre valeur est d’être ici. Peu d’hommes sont capables de tout abandonner pour un idéal. Je ne doute point que mon fils saura où se situe votre fief quand il sera à notre place, Ser Garlan. »

Lui-même n’en serait sans doute pas capable. Plus maintenant, en tout cas. Jeune, oui, il aurait probablement pu sacrifier beaucoup, y compris ses prétentions sur Motte-la-forêt pour suivre Torrhen Stark. A vrai dire, en d’autres circonstances, il aurait vraisemblablement accepté son offre, à la Haye-Pierre, de devenir un comte d’Empire. Sa loyauté et son admiration l’y auraient poussé. Mais le massacre de sa famille et ses nouvelles responsabilités avaient changé cela. Il était responsable de son fief, de ses gens, et ne pouvaient se reposer sur personne d’autres. Edwyle était bien trop jeune pour cette charge, pas assez formé. Et après lui, il n’y avait plus personne, hormis sa sœur. Or jamais il n’aurait permis qu’une autre famille que les Glover préside au destin de leur forteresse familiale et de leurs terres ancestrales. Sa place était au Nord, pour le Nord. Il avait mûri, finalement, avait délaissé les vêtements du jeune homme avide de reconnaissance pour celle d’un Lord, d’un homme ayant le souci de son royaume d’origine, de la terre et du sang. Et Jon avait bien davantage besoin de lui que son père.

Bowen s’apprêtait à plaisanter en entendant une nouvelle fois Ser Goldwyne louer l’ambiance locale. Au loin, certains de ses hommes avaient commencé à entamer une chanson grivoise sur sa propre personne dont les paroles, en d’autres temps, l’auraient fait rougir jusqu’aux oreilles de honte. Aujourd’hui, il se contenta de lever sa chopine et de reprendre avec entrain le dernier vers entendu, qui parlait de son épée, entre autres délicatesses. Néanmoins, les ultimes paroles du bieffois lui arrachèrent net son rire qui menaçait de s’élever et son visage afficha immédiatement une mine plus contrite, alors que les souvenirs de ce qu’avait été Motte-la-forêt, un an auparavant, affluaient brutalement dans sa mémoire. Il revoyait l’enceinte entièrement détruite, et les traces noirâtres, la cendre sur les murs, la dévastation dans chaque salle, l’odeur de mort aussi, les ruines du village emporté dans sa grande majorité par les flammes sauvageonnes … La nausée le saisit, alors que son poing se resserrait brutalement contre sa choppe. Dans un éclat, elle explosa. Le bruit provoqua stupeur et curiosité, puis les hommes autour partirent dans un grand rire, persuadés que leur Sénéchal était un peu gris et n’avait pas mesuré sa force. Il ne se joignit pas à eux. Finalement, quand il eut conscience que son silence devenait embarrassant pour le bieffois, il se força à répondre :

« Mon fief a été ravagé par les sauvageons, et incendié. Il ne restait pas grand-chose et grand-monde à gouverner, croyez-moi. Et quand j'ai franchi le Neck pour la première fois, je n’étais pas encore Lord. Mon père est mort de la gangrène pendant que nous descendions dans le sud. »

Se reprenant quelque peu, il ajouta :

« Mais quand les fer-nés ont débarqué sur mes côtes pour menacer le Nord, ce sont encore mes gamins et mes vieillards qui les ont repoussés. Le Bois-aux-Loups sait se défendre. J’ai fait enrôler jusqu’au plus jeune puceau par mon intendant.

Je ne suis pas avec mes gens, mais je veille sur eux, même de loin, à la tête de nos armées. Pour que, justement, nous ne soyons plus jamais les seuls à mourir afin que ce continent continue de jouir de sa paix illusoire. En soi … C’est en servant cette cause que je gère mon domaine, Ser.

Comme vous servez le Bief en servant votre Roi. »

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptySam 18 Aoû - 22:26

Le retour au foyer. Chacun l’escomptait, la majorité des soldats de l’Empire étaient loin de chez eux aujourd’hui, combattant pour leur souverain, pour des valeurs ou encore seulement pour la solde que l’on leur promettait pour les services rendus. Harren Hoare, dit « Le Noir », était mort, l’ennemi séculaire de l’ancien Roi du Nord et maintenant Empereur, Torrhen Braenaryon, les forces du Nord ne semblaient plus être utiles pour le moment. Après tout, les nordiens étaient engagés dans ce conflit depuis plusieurs mois, quittant leur famille pour combattre un ennemi au Sud, dans des contrées où ils n’avaient jamais mis les pieds auparavant pour la plupart. Garlan pouvait comprendre que la plupart des hommes du Nord avait hâte de rentrer chez eux pour  pouvoir retrouver les leurs, après une si longue séparation, les retrouvailles n’en seront que plus intenses. De plus, l’hiver était là maintenant, il faisait déjà bien froid dans les parages et ils avaient même le droit à des tempêtes de neige assez importante de temps à autre.

Le Bieffois n’avait même jamais vu autant de neige dans le passé, il fallait dire que le climat était beaucoup plus doux dans sa contrée d’origine en hiver. Il essayait donc de s’imaginer ce que cela pouvait beaucoup plus au nord. Lorsqu’il tentait de s’imaginer l’hiver dans le Nord, il voyait des personnes en train de se frayer un passage à travers une importante couche de neige de là à en avoir jusqu’à la taille. Peut-être exagérait-il trop, mais à part ce qu’il avait appris lorsqu’il était jeune et ce qu’on avait pu lui raconter, il ne connaissait pas grand-chose de cette région. Peut-être que la rencontre avec le nordien pourrait booster sa culture générale sur cette partie de Westeros et mettre fin à plusieurs préjugés issus de racontars que l’on pouvait entendre sur le Nord.

« Puissiez-vous rentrer le plus rapidement en votre foyer, Lord Glover, les vôtres doivent brûler d’envie de vous recouvrer après tout ce temps de séparation. »  répondit-il. Son interlocuteur lui signalait également qu’il raccompagnerait sa sœur dans le Nord si elle le souhaitait, il ignorait que sa sœur l’avait suivi dans le Sud lors de l’appel à la guerre et encore moins qu’elle était à Fort-Darion. Enfin, Garlan n’était pas présent entre ces murs depuis des lustres, on pouvait dire qu’il était arrivé récemment et il y avait tellement de monde, il était impossible de connaître tout le monde. En tout cas, il avait dis « ses terres » et non « les miennes », ce qui voulait dire qu’elle appartenait à une autre maison maintenant, donc qu’elle était mariée. Lui personne ne l’attendait vraiment au foyer, peut-être son oncle et ses sœurs, mais depuis qu’il avait déserté et qu’il était considéré comme un traître au royaume du Bief, quand était-il ?

Pouvait-on considérer qu’il ait encore un foyer ? Lui qui a été chassé du domicile familial à l’âge de sept ans. Pour une faute stupide, la recherche de la satisfaction de son père lorsqu'il regardait son second fils, mais au lieu de ça, cela l'avait conduis à une espèce d'exil. A Hautjardin, il était tombé sur de bonnes personnes, que ce soit son mécène ou le chevalier qu’il a servi en tant qu’écuyer. Cependant, ce n’était pas chez lui, il s’était toujours considéré comme un invité, même s’il y avait séjourné plusieurs années, rien de plus. Si bien que lorsque son souverain retrouverait la place qui lui venait de droit, où irait-il ? Il n’avait pas de chez lui. Il s’était toujours battu pour les autres, mais jamais pour lui-même. Une réalité qui lui faisait froid dans le dos et il but trois grosses  gorgées du breuvage pour faire partir le goût amer présent en bouche. Il donnerait tout pour que son souverain arrive à ses fins, cependant il ne pouvait que rêver qu’un jour, il puisse s’installer quelque part, avec une femme et si la Mère le voulait, des enfants, cessant de se battre pour penser à sa propre personne.

Chevalier, il faisait tout pour l’être jusqu’au bout des ongles, c’est ce qu’on lui avait enseigné, c’est ce qu’il était aujourd’hui. Pouvoir et richesse. Deux motifs qui avaient plongés Westeros dans le chaos que l’on pouvait connaître aujourd’hui. Si bien qu’il essayait de s’en désintéresser autant qu’il le pouvait. En tout cas, le nordien avait tout l’air d’être un homme de bien comme on n’en faisait peu, Garlan le jalousait sur plusieurs critères, sans pourtant rien en dire, mais il était de bonne compagnie et c’était agréable de faire sa connaissance. Sur quoi, il répondit. « Merci pour vos bons mots, Lord Glover. C’est la première fois que je discute avec un nordien et j’espère que vous m’en apprendrez énormément sur votre culture et vos traditions. Si bien que si les Sept le veulent, lorsque j’aurai des enfants un jour, le Nord ne leur semblera pas être une région inconnue grâce à vous. »

Quant à une hypothétique récompense de Kevan qui récompenserait sa loyauté, Garlan déclara. « Je ne demande rien de la part de mon souverain, je n’espère rien. Je me battrai jusqu’au bout pour lui, il sait que ma loyauté lui est indéfectible. Si bien que la plus précieuse récompense qu’il pourrait m’offrir, c’est de conserver l’amitié et la confiance qui nous lient, je ne demande rien de plus. » Alors que la soirée menait bon train dans le reste de la salle, un silence pesant s’installa entre les deux individus. La conversation entre eux semblait pourtant bien s’engager, Garlan se demandait s’il avait dis quelque chose qu’il ne fallait pas, mais en se rappelant ses propos, il n’y voyait rien de choquant. Pourtant, lorsque la discussion reprit, les paroles lui firent froid dans le dos. Le chevalier ressentait de l’admiration, car après tout ce qu’il avait traversé, cet individu continuait de se battre, du courage il devait en avoir à revendre, une valeur que les personnes de son statut prônait par-dessus tout.

« La prochaine fois que je prierai, sachez que ma prière sera tournée vers vos pertes et pour vos proches qui vous attendent chez vous, Lord Glover. Nous ne croyons certainement pas au même Dieu, mais j’espère que mes paroles seront entendues. » A la fin de ses mots, il fit un grand signe à l’aubergiste, lorsque ce dernier fut interpellé, il lui signifia de redonner une chope au nordien et de le mettre sur le compte du Bieffois. « Mes excuses, je ne voulais pas vous noircir votre soirée. Ce moment est synonyme de bonheur pour vous, buvez, fêtez comme il se doit la venue de votre premier fils. Je vous offre celle-ci. »

Garlan allait tenter de détourner le sujet de conversation pour que la discussion reparte sur un ton plus joyeux. Il scruta l’assemblée quelques instants, puis reporta son attention sur le nordien se tenant à ses côtés. « Possédez-vous quelques chansons traditionnelles dans le Nord ? Je suis sûr que si vous initiez, vos hommes vous emboîteront le pas à cœur joie, je vous suivrai avec plaisir également ! »


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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyMer 29 Aoû - 19:26

La mélancolie quittait rarement Bowen. Enfant, déjà, il était d’un naturel discret et plutôt rêveur. Adulte, ce trait de caractère avait eu tendance à se renforcer, et l’invasion des sauvageons sur ses terres l’avaient définitivement transformé en un homme qui ne laissait que rarement les fantômes du passé à la porte de son esprit. Ses joies étaient réelles, mais souvent teintées par l’amertume de ne plus pouvoir les partager avec cette famille qu’il avait tant aimée, malgré les bisbilles courantes au sein d’un tel ensemble humain. L’une de ses premières pensées, alors qu’il serrait entre ses doigts le courrier de Mestre Rorshar annonçant la bonne nouvelle, n’avait-elle pas été de regretter que ses parents ne puissent jamais connaître leur petit-fils, et ne le voient jamais devenir cet homme dont ils avaient tant rêvé pour assurer la continuité de leur maison et de ses traditions ? Tout ce qu’il avait accompli, finalement, il l’avait fait en dehors de ce cocon familial. Sa gloire militaire et son élévation au sein du Nord, son mariage et sa paternité, gloire mâle et paternelle … Ils ne sauraient jamais que leur fils avait été digne de leurs espoirs et de leur amour. Le massacre de Motte-la-forêt avait détruit définitivement une part de lui-même, et s’il avait tenté de l’oublier des mois durant, les dernières semaines l’avaient confirmé. Il se demandait simplement s’il arriverait un jour à ne pas être cet homme au sourire douloureux, qui, alors que tout lui souriait, parvenait encore à se sentir dévoré par ses souvenirs. Néanmoins, le bieffois face à lui avait raison. Il devait célébrer. N’avait-il pas assuré à Vivesaigues que, s’il ne s’efforçait pas d’être optimiste, il serait devenu fou ? C’était encore le cas. Alors, d’une pichenette mentale, il chassa les ombres des Glover et essaya de se tourner vers leur avenir qui vagissait, quelque part dans le Nord, auprès de sa mère et si loin de ce père qui aurait tellement aimer le serrer dans ses bras, à cet instant précis, et enfouir son nez dans sa chair de nourrisson pour sentir l’odeur de la vie et de l’innocence.

« Ne vous inquiétez pas, Ser Goldwyne … Vous ne saviez pas. Et toutes les prières sont les bienvenues. Même s’ils sont peu nombreux, certains nordiens prient les Sept, tout comme vous, mon beau-frère étant le premier d’entre eux.

J’ai tendance à penser, en vérité, que si nous avons tous nos traditions … Il y a finalement plus de choses qu’on ne le pense qui nous rassemblent. »


Sa main s’empara du godet devant lui, qu’il vida d’une traite. L’alcool, ingéré si brutalement, lui brûla la panse, mais réchauffa aussi son esprit morose, l’effet bienfaiteur de chaleur commençant à se répandre dans son corps. Il comprenait pourquoi certains finissaient par s’abrutir dans les saouleries : c’était plus facile d’être heureux de la sorte qu’avec toute sa tête et les dilemmes et souvenirs à l’intérieur de celle-ci.

« Merci pour cette tournée, la prochaine est pour moi. C’est la tradition, après tout. Et pour vous répondre … Je suis meilleur musicien que chanteur, sans compter que beaucoup de nos chansons paysannes sont assez … mélancoliques. Si j’omets les paillardes, mais je ne suis pas assez saoul pour m’y risquer. »

Bowen connaissait quantité de complaintes sur l’hiver et la nécessaire mort, entonnée souvent dans les longues soirées monotones de sa jeunesse par un trouvère quelconque cherchant à gagner sa pitance. Ses années à sillonner le Nord avec Torrhen Stark, et donc à s’arrêter dans un certain nombre d’auberges et autres clapiers à ribaudes avaient complété son répertoire avec une foultitude de chansons grivoises qui, à l’époque, lui arrachaient des rougissements dignes d’une pucelle effarouchée. Avec le temps, heureusement, il avait fini par s’en départir. Mais une part de lui ne se résignait pas à prononcer de telles paroles, surtout que la plupart désignaient de manière sous-entendue des dames connues, et qu’il ne voulait aucunement faire preuve d’irrespect, même dans de telles circonstances. Guindé, le Glover ? Evidemment. Il n’allait cependant pas changer en une soirée.

« Il y en a une … Néanmoins … Que j’apprécie beaucoup. C’est une ballade traditionnelle du Bois-aux-loups. On dit qu’un de mes ancêtres l’écrivit pour son épouse, la fille d’un Roi du Nord, dont il était très épris, au soir de sa mort . »

Il se râcla la gorge, avant d’entonner de sa voix de basse :

« Fille du Loup, femme des bois sauvages,
Je t’entends dans la houle glacée de la bise,
Maintenant que tu as rejoint les dieux des anciens âges,
Mais mon cœur, de ne plus te toucher, se brise.

Fille du Loup, ton temps est venu,
Je t’entends souffler que tu m’aimes dans les vents,
Maintenant que tu veilles sur ton fils et ta bru,
Mais mon cœur, de ne plus t’embrasser, se fend.

Fille du Loup, je chanterai pour les miens,
Je t’entends me dire de me réjouir et d’aimer,
Maintenant que tu ne fais qu’un avec nos anciens,
Et mon cœur, de toujours t’aimer, s’est apaisé.

Fille du Loup, je bois et je ris,
Je t’entends sourire derrière le barral,
Maintenant que tu me contemples avec nos amis,
Et mon cœur, de te savoir ici, n’a plus mal.

Fille du Loup, je regarde ton petit-fils,
Je t’entends le bénir, cet enfant du Nord,
Maintenant qu’il me regarde, sous ce bel haruspice,
Enfin mon cœur, de le voir, aime encore. »


Musique:

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyLun 1 Oct - 22:02

Le Bieffois fut bien maladroit dans ses mots en rappelant bien des mauvais souvenirs au nordien. Ce n’était guère son intention, il ignorait totalement ce que les siens avaient pu subir dans leur lointaine contrée, dans le Nord. Depuis sa désertion de l’armée royale du Bief, il avait fait en sorte de s’intéresser aux autres royaumes qui peuplaient ce continent, surtout à ceux auxquels appartenaient l’Empire. Une façon pour lui de savoir aux côtés de qui il allait se battre et peut-être donner sa vie. Forcé de constater qu’il avait encore énormément à apprendre et que son apprentissage était loin d’être terminé, sinon il n’aurait jamais commis cette erreur. Leur fief avait été ravagé par les sauvageons, c’est ainsi que les habitants des sept couronnes nommaient le peuple qui vivait au-delà du Mur. Les Glover avaient énormément soufferts à cause de leurs gestes et il était fort probable qu’ils devaient tenir une rancœur et une haine sans égale envers ces barbares.

Garlan fut rassuré de savoir que son interlocuteur ne lui en voulait pas pour cette bavure, au moins il était certain qu’il ne referait plus deux fois la même erreur. Il avait déjà entendu dire que certaines maisons du Nord prônaient les sept comme religion, bien que ces dernières restent minoritaires par rapport à celles où leurs membres croyaient aux Anciens Dieux. Le fait, que les maisons de ce royaume ont pu collaborer pendant tout ce temps, malgré que ses habitants possèdent des divinités différentes, devrait être un exemple pour les autres royaumes de Westeros. Un exemple de tolérance, la religion n’était pas une raison suffisante pour mener une guerre, cela ne devait pas être une source de tension, mais plutôt de paix à ses yeux. Le Grand Septon, qui avait appelé à la croisade contre les royaumes qu’il avait jugés comme impies, se trompait, il attisait le cycle de la haine, un cycle qui ne prendrait jamais fin tant qu’il était alimenté par des paroles violentes et vénéneuses incitant à nuire à autrui.  

« J’ai en effet entendu dire que la religion des sept était peu implantée dans votre contrée, principalement parce que il s’agit du seul royaume qui n’a pas poyé devant les Andals à l’époque. A quelle maison appartient donc votre beau-frère ? » Le chevalier était curieux, peut-être trop, c’était souvent le cas, un de ses défauts. Il ne fallait donc pas à hésiter à cet instant à lui dire qu’il se montrait indiscret, il comprenait alors qu’il n’avait pas posé de bonnes questions et mettait un frein à ses interrogations. « C’est principalement des valeurs que nous partageons, l’Empire représente ces valeurs, c’est pour cela que vous et moi avons décidé de nous battre pour lui. Pour qu’un jour nous puissions espérer que ses dirigeants réussissent à instaurer une paix durable sur ce continent. Sans l’Empire, nous nous ne serions très probablement jamais rencontré d’ailleurs.   » Il saisit son godet, se leva et d’une voix forte il porta un toast. « A l’Empire ! »

Ses mots furent reprirent d’une même voix par la plupart des personnes présentes dans la pièce, puis il se rassit et ingurgita ce qui restait dans son godet. Il n’allait tout de même pas laisser son voisin de table boire tout seul, cela ne faisait guère ! L’alcool vint lui brûler légèrement le gosier, il n’était pas conseillé de s’abreuver de cette manière, d’un seul coup. C’était très certainement la meilleure des manières pour que l’alcool monte le plus vite à la tête et tomber malade. Fort heureusement, le jeune homme connaissait ses limites.  Si bien que lorsqu’il sentirait qu’il arrivait à celles-ci, alors il s’arrêterait de lui-même, il fallait savoir se montrer raisonnable. Mais ce n’était pas encore le cas, si bien qu’il fit signe au gérant, cette fois-ci pour lui, afin d’avoir un nouveau godet. Ce qui lui fut apporté rapidement, mais il n’y toucha pas de suite, il fallait faire durer tout de même.

Chaque région de Westeros possédait des chansons plus ou moins caractéristiques, des chansons paillardes que l’on chantait lors de soirées festives, dans des auberges et tavernes, tout ça en étant le plus joyeux possible. Garlan en connaissait quelques-unes, il en connaissait certaines qu’il s’était interdit de chanter, car celles-ci faisaient référence à des personnes défuntes. Si bien qu’il considérait que ce n’était pas bien, cela risquerait de déranger les morts, faire référence de leur nom dans une telle chanson. C’est une façon de voir les choses, il y avait d’autres chansons plus posées et tristes pour leur rendre hommage, il préférait chanter celles-ci. Le Bieffois écouta le nordien lui exposer les paroles de la chanson, de nombreuses personnes dans la salle suivirent Bowen. Le chevalier, quant à lui, tentait de suivre, mais ne connaissant guère les paroles, il ne voulait pas gâcher le moment.

« Les paroles de votre ballade sont belles, bien que la chanson est bien triste en elle-même. A quand remonterait sa création, selon vous ? » Toujours aussi curieux d’en apprendre davantage sur d’autres cultures, il était avide de tout ce qu’on pouvait lui enseigner. « Vous m’excuserez si je ne vous ai pas davantage accompagné.  Cela me plait de chanter d’habitude, cependant ne connaissant guère les paroles, je ne vous souhaitais pas me montrer maladroit en vous emboîtant le pas et j'ai préféré apprendre ainsi les paroles en vous écoutant. »


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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyDim 7 Oct - 19:11

« Mon beau-frère est l’actuel Lord de la maison Manderly, qui siège à Blancport, au sud-est du Nord. C’est le plus grand port de notre royaume … et, honnêtement, probablement la ville la plus riche de notre pays. Les Manderly sont fidèles aux Sept et, à vrai dire, je crois que leur septuaire n’aurait rien à envier à certaines constructions bieffoises, si vous me permettez ce léger jugement.

Mais cela n’a rien d’étonnant. En fait, les Manderly étaient bieffois, à l’origine, originaires de la Mander, d’où leur nom, et féaux des Gardener. Mais il y a six siècles, environ, ils ont été exilés, et les Stark ont accepté de les accueillir sur nos terres, en leur demandant en échange d’investir leurs biens restant au développement de la côte sud-est … et contre la promesse qu’ils n’essayeraient pas d’imposer leur foi à leurs nouveaux vassaux.


A l’heure actuelle, la grande majorité des habitants de Blancport et de ses environs sont des fidèles des Sept, et ils existent de rares maisons qui ce sont aussi converties en plus, comme les Whitehill, sans que cela ne pose de problèmes. Nous coexistons tous ensemble depuis longtemps maintenant, et ma sœur, même si elle a été élevée, comme moi, dans la foi des Anciens Dieux, n’a jamais eu d’ennuis avec les septons de Blancport, au contraire même. Mon neveu priera les Sept, contrairement à moi, et ce n’est pas gênant, c’est dans la tradition de sa maison. »

Sans doute était-ce là le cœur du problème, au fond. Bowen, comme bon nombre de nordiens, acceptait les traditions des autres, pourvu que l’on ne touche pas aux siennes. C’était un moyen pratique de conserver l’harmonie entre les peuples : chacun faisait à sa manière millénaire sans chercher à comprendre les croyances du voisin, et tous s’en tenaient là. Tant que l’Empire agirait de cette façon, il n’y trouverait rien à redire. Il ne comptait pas adopter la religion ou les coutumes des descendants de l’Antique Valyria, par exemple, et ne voulait pas se les faire imposer ! A l’inverse, étant donné que, manifestement, les fanatiques du Grand Septon comptait sur cette méthode pour convertir les masses, au premier rang desquels les nordiens … Il n’avait pas d’autre choix que de prendre les armes et de s’opposer à cette folie qui s’attaquait non seulement à sa foi, mais aussi et surtout à des millénaires de traditions que sa famille avait perpétué de générations en générations. Pour un homme du Nord, il ne s’agissait finalement pas seulement de croyance, mais avant tout d’un mode de vie inchangé depuis la nuit des temps, et qui, malgré l’invasion andale, n’avait que peu cédé de terrain. Son origine était différente de celle de son interlocuteur, et c’était un fait qu’il se refusait à ignorer. Ce n’était pas pour autant qu’ils étaient aux antipodes. Juste différents. Et la force de l’Empire, sans doute, était d’allier les différences et non de les éradiquer pour fonder un tout hégémonique. Aussi beugla-t-il à son tour de bon cœur un vivace :

« A l’Empire ! »


Puis il ajouta avec un sourire :

« Cela dit … Je pensais sincèrement le fait que nous n’étions guère différents. Après tout, mon neveu a bien quelques gouttes de sang bieffois dans les veines ! »

La boutade et les sourires s’arrêtèrent néanmoins le temps de scander cette chanson si typique du Nord, de ses ballades tristes qu’aimaient les habitants de cette contrée rude qui ne connaissait que trop la force du cycle de la vie, apprenait à ne pas le redouter et à l’honorer, conscients de vivre au milieu de forces de la nature qui les dépassaient tous. C’était peut-être l’une des raisons, là encore, pourquoi malgré son introduction dans leur royaume, la religion des Sept n’avait pas tant essaimé. Dans ce pays de glaces, de grands bois profonds et de terres pauvres, la nature et les esprits avaient une résonnance, une force qui n’existaient nulle part ailleurs sur le reste du continent. Croire en un enfer après la mort, à des forces consolatrices comme la Mère ou sombres comme l’Etranger n’avaient pas de place dans l’univers des nordiens. La mort d’un enfant faisait partie de la vie, le décès d’un vieil homme également, et chacun retournait à ses ancêtres qui veillaient à travers les barrals sur leur descendance, attentifs aux traditions. Il y avait là quelque chose de presque charnel, qu’il était probablement difficile d’appréhender pour quelqu’un qui n’était pas né dans la bise glacée.

« Oh … Elle ne date pas d’hier, cela je peux l’affirmer avec certitude. Je crois qu’elle remonte au règne de Brandon le Mauvais … Il y a quelques siècles maintenant. Si mes souvenirs sont exacts, mon ancêtre avait épousé l’une de ses filles. Même si ça ne doit pas vous dire grand-chose, après tout. »


C’était évident : tout comme lui-même aurait été en peine de différencier le règne de tel ou tel Mern Gardener, minus le dernier évidemment, il était plus que raisonnable de penser que le pauvre Garlan ne devait guère connaître par cœur toute la généalogie des Stark depuis les enfants de la forêt. En fait … Bowen lui-même n’était pas entièrement certain de ne pas avoir quelques trous de mémoire. Surtout entre Benjen le Fiel et Benjen le Miel … Ah, ces deux-là, il les confondait toujours !

« Ne vous inquiétez aucunement, je serais dans la même position que vous si vous nous entraîniez dans une composition bieffoise ! Et puis, j’ai conscience que le rythme du Nord est particulier, quand on y est pas habitué : la lenteur de nos ballades vient du fait que nous soyons attentifs à la scansion des vers autant qu’à leur rime, afin de garder une diction très prononcée. Je crois que c’est à cause de notre manque de ménestrels, généralement, la diction de ballades est un moyen pour les nobles de conter une histoire, presque … un poème chanté. »

Avec un sourire légèrement penaud, il ajouta :

« Je dois horriblement vous ennuyer avec mes histoires de poésie et de chant … Navré, c’est que vous n’avez pas de chance : vous êtes tombé sur un nordien amateur de musique, et en plus, qui n’est pas forcément le plus adepte des conversations de taverne. »

Avant de conclure en ingurgitant sa nouvelle pinte :

« Promis, je compense mon verbiage par mon excellente descente. »

Il brailla :

« Holà ! Un peu d’alcool pour hommes, là ! Du tord-boyau, et du bon ! »

Le bazar qui suivit sa déclaration fut effroyable, la plupart des nordiens présents braillant pour obtenir la mise en perce immédiate d’un nouveau tonneau et s’invectivant joyeusement pour savoir qui était le plus à même de supporter une « vraie boisson d’homme », selon leur définition, soit un liquide qui fleurait bon la gueule de bois avant même d’arriver au fond de leur gosier.

« Si vous survivez à ça, vous aurez le cœur suffisamment léger pour nous chanter de quoi nous donner encore plus de cœur à l’ouvrage, Ser Garlan ! »

L’abominable tord-boyau lui ravina la gorge et lui brûla les entrailles, le propulsant immédiatement dans les vapeurs de l’ivresse délicieuse. Pas encore saoul, mais déjà éméché, le Poing du Nord se leva soudainement et, tendant sa coupe, clama :

« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! »


Puis il se reprit et ajouta :

« Et de femmes, pardi, si l’on en a ! »

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptySam 3 Nov - 22:31

La maison Manderly…Voilà un nom qui ne lui était pas si inconnu que cela finalement. Garlan avait encore d’importantes lacunes en ce qui concerne les familles demeurant en dehors des frontières du Bief, à part pour les maisons royales. Son éducation n’avait été desservi que pour ce qui semblait être prioritaire pour en faire un bon chevalier un jour ou l’autre, ce qu’il était devenu. Son père avait presque carrément mis de côté l’apprentissage de son second fils, heureusement son mécène à Hautjardin avait fais en sorte que le garçon plaçait sous sa coupe soit quelqu’un de suffisamment instruit afin que ce dernier ne jette pas le discrédit sur le noble en question. Quant au reste, il avait appris sur le tas, bien qu’il lui reste encore énormément à apprendre sur ce monde, ses connaissances devaient s’avérer médiocres par rapport à tout ce qu’il y avait à découvrir.  

On lui avait donc enseigné l’histoire des maisons de sa terre natale, qu’elles soient existantes et éteintes. C’était important de connaître les familles qui peuplaient ses contrées d’origine, savoir de quelle manière elle avait pu influencer les actions du royaume à un moment ou à un autre. Le chevalier connaissait l’histoire de cette maison, alors que celle-ci demeurait encore dans le Bief. Ils étaient à l’époque de très puissants vassaux de la maison Gardener, s’octroyant alors le titre de Lord Maréchal de la Mander, ce qui n’était pas rien ! Mais surement étaient-ils trop puissants aux yeux de leur souverain qui décida de les évincer et les poussa à l’exil. On ne peut que suspecter la complicité de la maison Peake dans cette sombre affaire, car après tout celle-ci avait récupéré la demeure des Manderly dès leur départ, comme en gage d’un service rendu, d’une reconnaissance.

Mais bon, le passé, c’est le passé, ils n’allaient pas changer l’histoire tout de même ! En tout cas, il était satisfait d’apprendre qu’ils avaient su retomber sur leurs pattes et se faire une place on ne peut plus correcte dans le Nord. Et à écouter les propos de Lord Glover, les Manderly n’avaient probablement jamais du regretter d’avoir été exilé ainsi de leur contrée d’origine, vu que leur nouveau souverain les avait accueilli les bras ouverts. L’ancienne maison Bieffoise avait conservé ses croyances d’origine et comme le relatait le nordien, il s’agissait d’un très bel exemple de coexistence de gens possédant des croyances différentes. Preuve que cela était possible, de plus cette relation avait été mise à l’épreuve pendant plus de six siècles, c’était du solide désormais. Le Grand septon et les croisés devraient tirer des leçons de cette histoire, mais bon il était certain que nombre d’entre eux la connaissent. Surement étaient-ils alors trop fanatiques ou trop préoccupés par l’appât du gain pour entendre raison.

Enfin inutile de tergiverser sur ce sujet qui agaçait, comme il le faut, Garlan. Il rebondit sur les premiers propos de Lord Glover : «Loin de moi l’idée de vous contredire, Lord Glover, mais je pense que vous dites cela, car vos yeux n’ont jamais aperçus le septuaire de Villevieille. Une structure dont on peine à croire qu’elle a été bâtie par des hommes tellement elle est imposante et magnifique. Mais je ne doute pas cependant que les Manderly ont construis un septuaire digne de ce nom. Peut-être me sera-t-il donné un jour d’y aller prier si je voyage dans vos contrées, une fois que la guerre cessera.  » On ne savait pas ce dont l’avenir était fait, il y avait tellement de variables, tellement de possibilités. Lui qui n’avait jamais quitté le Bief il y a encore de cela quelques mois, à force de côtoyer d’autres peuples, il s’imaginait déjà découvrir d’autres régions. Était-ce cette allégeance à l’Empire qui lui donnait cette ambition de découvrir de nouvelles terres ? Ou bien était-ce le fait de connaître Lady Forel qui avait déjà parcouru davantage de régions que sa propre personne, alors qu’elle était arrivée il y a moins d’un an ?

Surement un mélange des deux, il se surprenait à penser à la jeune femme, parfois, souvent, plus que de raison, sans savoir forcément pourquoi. Secouant la tête pour remettre de l’ordre dans ses pensées, il reprit, sourire jovial aux lèvres : «En tout cas, vous me voyez ravi d’apprendre que la maison Manderly prospère dans vos contrées. Il me plairait un jour de pouvoir discuter avec un de ses membres.  » Cela serait intéressant de pouvoir discuter avec un lointain cousin bieffois, il était certain qu’il y trouverait quelques particularités qui lui rappelleraient sa contrée d’origine, bien que les six siècles de résidence dans le Nord avaient dû irrémédiablement les changer. Ils portèrent ensuite un pot à l’Empire, cette hégémonie qui les ressemblait tous aujourd’hui, eux, des gens de peuples si différents à la base, qui n’auraient jamais cru se côtoyer de la sorte.

La balade récitée par Lord Glover était bien différente de ce qu’il avait déjà pu entendre dans le Bief. Non pas qu’on n’y entend que des chansons paillardes, non on y avait le droit à son lot de contes aussi bien héroïques et dramatiques. Mais l’intonation donnait par le nordien rendait le récit vraiment vivant, du moins Garlan avait ressenti de la tristesse en l’écoutant, c’était un bon conteur, sans nulle doute. «Cela ne me dis rien du tout, il est vrai. Cependant, je suis assez curieux de nature, si bien que j’essaie d’apprendre un maximum d’informations sur ce qui me parait être étranger. C’est toujours impressionnant lorsque l’on constate que des éléments de notre culture traverse les âges, comme cette balade, pour tomber entre les mains des générations suivantes, un devoir de transmission, de mémoire. Peut-être l’apprendrez-vous à votre fils qui sait. »

C’était ainsi, eux êtres de sang et de chair étaient éphémères, leur durée de vie était limitée et il y avait peu de chance que l’histoire retienne leurs noms, à moins qu’ils soient assimilés à des événements particulièrement marquants. Non ce qui resterait, ce sont leur culture, leurs traditions, c’est ce qui perdurerait bien après eux.  Le chevalier n’avait pas chanté, mais avait attentivement écouté, ce qui lui avait permis d’enregistrer les paroles. Une nouvelle balade d’apprise, c’était toujours ça de pris, et cela grâce au nordien. Ce dernier se mit à s’excuser, mettant ses mains en avant, Garlan les balança frénétiquement pour lui intimer qu’il n’avait pas à faire cela en rajoutant :  «Vous n’avez nullement à vous excuser, Lord Glover, après tout, c’est moi qui vous ai demandé une balade traditionnelle de vos contrées. Puis il est intéressant de connaître l’histoire qui entoure celle-ci, merci à vous pour cela.   »

Le nordien avait une sacrée descente, il fallait lui accorder cela. Ce dernier était déjà à beugler pour avoir du tord boyaux, suivi par tous les nordiens présents dans l’assemblée, c’est-à-dire la majorité des gens se trouvant dans la taverne. Alors que Garlan en était au début de sa choppe. Il n’avait pas intérêt à le suivre dans ses consommations, sinon il finirait sa soirée sous la table. Non il devait se montrer prudent, il rétorqua joyeusement : «Prenez une longueur d’avance, Lord Glover ! Je vous rattraperai sous peu.   » Le nordien semblait déjà avoir un coup dans l’aile, ces paroles suffiraient probablement à le convaincre. Sous quoi, il but deux gorgées dans son godet de bière et le laissa un peu davantage au niveau de sa bouche pour faire croire  au nordien qu’il continuait à boire, et finit par le reposer, avec encore une bonne quantité dans le contenant.

Ha oui les femmes, Garlan n’en avait pas, du moins il y en avait bien une qui avait retenue son attention pour sa beauté, sa générosité, son intelligence et son altruisme, mais elle semblait lui avoir fais comprendre qu’elle préférait qu’ils restent amis. Il questionna Lord Glover : «Comment se nomme votre épouse, Lord Glover ? Après tout ce temps loin de vos contrées, je suis certain que vous devez avoir hâte de la retrouver, n’est-ce-pas ? »



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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 8 Nov - 17:43

« Pardi, c’est que vous être traître aussi, à comparer le Septuaire des Neiges avec les merveilles de Villevieille ! Notre mestre en parlait avec des étoiles dans les yeux, malgré son grand âge et le temps écoulé depuis sa jeunesse entre les murs de la Citadelle …

Je ne doute pas que cette réalisation soit sans commune avec nos modestes ouvrages nordiens. »

Quel dommage qu’elle soit aux mains de Higthower … Enfin, le seul avantage, c’est qu’il y avait beaucoup plus de chances pour que Bowen ne voit les tours de Villevieille sous peu que Garlan ne visite Blancport. L’Hiver viendrait bien vite, et avec lui, le retour des combats. Le Noir était mort, et son fils serait sans nul doute bien vite balayé. Mais le Bief se dressait encore sur la route de l’Empire, fier et opulent, si peu entamé par les combats à Dorne. Selon les informations dont le Sénéchal disposait, le nouveau roi était tellement sûr de sa victoire qu’il avait commencé à renvoyer certains de ses soldats chez eux ! Et dire qu’il était aux prises avec deux royaumes pourtant, en comptant l’Orage en plus, et que son immense armée n’était pas aussi entamée qu’il l’aurait souhaité. Voilà qui n’était pas pour le réjouir. Mais après tout, le Nord avait commencé sa guerre contre les Hoare en infériorité numérique … et finalement, il avait triomphé. Le même sort serait dévolu à celui qui avait usurpé, quoiqu’on en dise, le trône de Hautjardin. En revanche, pour ce qui était de parler à un Manderly …

« Ma sœur et mon beau-frère sont ici, je peux toujours organiser un dîner si cela vous tient à cœur. Je pense que Lord Byron sera tout aussi curieux d’entendre quelques nouvelles de la Mander. »

Bien que les Manderly soient parfaitement nordiens, désormais, il ne doutait pas que, par respect pour leurs ancêtres, il existe une forme d’intérêt pour leur lointaines origines. C’était l’occasion aussi, peut-être d’enterrer les blessures du passé, car l’affront de l’exil demeurait toujours. Et ainsi, que chacun se tourne entièrement vers l’avenir, comme il convenait. Du reste, raffermir les liens entre les maisons des différents royaumes ne pouvait être qu’une bonne chose. Ceux qui pensaient que tout dépendait des têtes couronnées avait bien tort. A plus d’un égard, la vraie force venait aussi des liens tissés par leurs vassaux, afin qu’ils suivent le mouvement et que de réelles amitiés émergent. Sinon, l’Empire ne serait jamais qu’une vulgaire coquille vide, une architecture sans consistance qui vacillerait aux premières ambitions aiguisées des futures générations et vu la nature de l’homme, il y en aurait. Il était évident qu’un jour viendrait où Stark et Baratheon lorgneraient le trône impérial, chacun se prévalant de ses liens avec l’un des fondateurs de la lignée Braenaryon. Qu’un héritier soit un peu faible ou tyrannique, et le chaos s’ensuivrait. Les vieilles lignées, les Gardener et Durrandon, reprendraient leurs orgueilleuses habitudes, se morfondant d’une époque où ils étaient rois de plein droit. Mais en bâtissant des ponts entre les royaumes autres que ces alliances, alors la paix pouvait réellement perdurer. Même si ces réflexions, il ne les dirait jamais à haute voix.
A la place, il hocha la tête aux propos de Ser Goldwyne, songeant avec amusement que, si les dieux le voulaient, il était possible que, bien longtemps après sa propre mort, son fils ne compose une ballade pour une fille Stark, lui aussi. Les hommes de sa famille avaient manifestement un faible pour les louves, et il était certain que les années à venir mènerait à faire perdurer cette noble tradition. Après tout, il était probable qu’en raison de ses fonctions, ses enfants grandissent pour beaucoup à Winterfell, ou du moins fréquentent plutôt assidument la cour, et donc les futurs princes et princesses du Nord qui naîtraient de l’union entre Jon et Eleanor. Et il espérait ardemment que des liens se formeraient, pour perpétuer la bonne entente des Glover et des Stark et peut-être pour qu’un jour son fils lui succède dans tous ses titres. Voilà des pensées qui réchauffaient son cœur, au moins autant que la boisson ! Diantre, le tord-boyau n’était point pisseux ! Il ne valait pas celui qu’on servait dans les tavernes nordiennes, mais il avait du répondant. Et surtout, il lui déliait la langue, davantage qu’à son habitude, surtout en ce qui concernait son épouse.

« Lady Maedalyn, de la maison Cerwyn. »


L’ivresse fit dériver ses pensées à sa nuit de noces, et ses yeux se voilèrent légèrement alors qu’il revivait des moyens exquis qui n’appartenaient qu’à son couple. Ah, Maedalyn, ses joues rosies, sa peau douce et sa voix qui appelait son prénom …

« Oh oui … Je suis parti deux jours après nos noces, et après un mois à peine de fiançailles. Tout a été fort précipité, car j’avais besoin d’une épouse pour veiller sur mes terres et mon père … »


Avec un sourire cabochard, il ajouta :

« Eh, au moins, l’efficacité fut de mise ! »

Des rires gras s’élevèrent, et c’était reparti pour des chansons, cette fois nettement moins délicates, sur la virilité nordienne. La plupart des soldats présents étaient déjà totalement ivres, et cela brâmait des insultes et des grivoiseries depuis tous les recoins de la taverne. Lorsqu’un riverain eut la mauvaise idée de douter de la vigueur d’un garde-loup, les deux hommes s’empoignèrent violemment, se collèrent quelques taloches sous les cris et vivats puis, lèvres fendues et yeux pochés, éclatèrent de rire avant de revenir, bras dessus bras dessous, à leur table où ils levèrent joyeusement leur verre aux catins peyredragoniennes. Qui disait que les femmes divisaient les hommes ? Une fois le brouahaha arrêté, Bowen déclara, dans un rare accès de sincérité, le genre de confidences que seul l’alcool permettait :

« Mon épouse me manque terriblement. Nous avons eu peu de temps pour nous connaître mais … elle n’a pas besoin de beaucoup de batailles pour me conquérir. C’est une femme sublime, qui a bien trop de patience à mon égard, et que je ne mérite pas.

Mais c’est la beauté du mariage, que d’essayer de se dépasser afin d’être à la hauteur de sa dame. »


Avec un clin d’œil, il ajouta :

« Vous verrez, quand vous aurez la corde au cou. A moins qu’une belle galante ne vous fasse déjà perdre la tête ! »


Et les braillements repartaient. Désormais les soldats chantaient sur le jonc pelé à Eysines du Noir, en des termes qui auraient fait rougir la plus expérimenté des filles de joie. Qui eut cru qu’il existât dans de métaphore pour … ? Bref. Bowen leva son verre et beugla :

« A boire pour tout le monde ! »

Ce qui n’eut guère l’heur de calmer les acclamations. La nuit allait être très longue, à Fort-Darion …

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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyDim 9 Déc - 18:54

On pouvait considérer que le Bief comptait les plus fervents serviteurs à la religion des sept. Surement parce que le Grand Septon y résidait en permanence, et en tant que symbole de ce culte, il ne pouvait pas en être autrement. Aucune autre religion n’avait jamais réussi à s’implanter sur ces terres, par le manque de fidèle et surtout par l’extrémisme religieux prôné par certains qui manquaient clairement d’ouverture d’esprit. Certains royaumes de Westeros toléraient la religion des Anciens Dieux, comme dans le Val d’Arryn et dans le Conflans, seulement quelques maisons, et pourtant il avait entendu dire que tout se passait pour le mieux avec les maisons voisines. Et cela, malgré la différence de religions. Enfin tout cela pour dire que la religion des sept était vraiment très ancrée dans la culture du royaume et que pour montrer toute sa grandeur, ainsi que sa place dans la société, le septuaire de Villevieille avait été bâti.

Mauvais élève pour le coup, Garlan ne saurait pas vraiment dire de quand il datait, l’ouvrage était quand même assez ancien. Il était si impressionnant que ce soit de l’extérieur, que de l’intérieur, que Garlan était persuadé qu’une seule décennie n’avait pas due être suffisante pour bâtir cet édifice. Non, ce n’était qu’un simple bâtiment. On aurait pu croire qu’il avait été bâti par les sept, tellement il était grandiose. Son architecture, ses magnifiques vitraux, les idoles divinement représentés, tout rendait ce lieu exceptionnel à ses yeux. Si bien que le jeune homme s’y était rendu à chaque fois qu’il était dans les alentours du fief des Hightower. Il espérait pouvoir prier à nouveau ses dieux dans cet endroit si cher à ses yeux.  Seul les sept savaient s’il survivrait assez longtemps pour se faire, il ne tenait qu’à lui de survivre jusqu’à ce jour.

L’index de sa main droite désigna Bowen et il répondit joyeusement, sourire sincère aux lèvres : « Mais je ne doute pas que le septuaire de Blancport doit être magnifique et qu’il soit un lieu parfait pour se recueillir auprès des sept. Maintenant que nous appartenons à l’Empire, peut-être me sera-t-il permis plus tard de communier avec mes dieux au Nord si jamais je serai amené à vous rendre visite.  » Si jamais cela devait se produire, ça ne serait pas avant un sacré bout de temps. Après que forces qui restaient aux Hoare et leurs alliés soient anéantis et que l’Empire ait instaurée une paix durable en Westeros. Peut-être ne verrait-il jamais cet instant de son vivant. Il l’ignorait, seul l’avenir le lui dira. Le Nord l’intriguait quelque peu, il fallait l’avouer, il espérait pouvoir s’y rendre un jour.

C’est vrai que le sort qui avait été réservé à la maison Manderly était injuste, ils avaient été victimes d’une intrigue politique et de la jalousie d’une maison noble voisine jalouse du pouvoir qu’ils possédaient à l’époque. Garlan était satisfait d’apprendre qu’ils avaient pu prospérer dans le Nord, pour une fois que ça finissait bien, c’était une bonne chose ! Cela ne lui revenait que maintenant, Alysanne Manderly, cette femme qui avait tenue la cité lors de son attaque surprise par les forces de Lyle Salfalaise. Elle avait eu bien du courage en étant capable de garder son sang-froid dans une telle situation et en réussissant à négocier au nom de l’Empire avec ses ennemis. Elle méritait tout son respect. Hochant la tête de haut en bas, vivement enjoué à l’idée, il lui répondit : « Cela serait un plaisir de pouvoir partager un repas en leur compagnie. Je pense que nous aurions énormément à échanger, ça risque d’être très intéressant de pouvoir converser avec mes très lointains cousins.  »

Car après tout, les maisons nobles du Bief avaient tous des liens familiaux, qu’ils soient proches ou alors très éloignés. Si on remontait l’arbre généalogique a plusieurs siècles, aucun doute qu’ils devraient trouver un mariage qui avait lié un jour ou l’autre les deux maisons. Lord Glover s’exprima sur son épouse, sur la personne qui partageait sa vie. Il avait dû la quitter pour partir sur les champs de bataille deux jours à peine après le mariage, il imaginait sans aucun mal à quel point cela avait dû être difficile. De plus, il semblait véritablement épris de sa femme, ce qui était tout de même rare dans les mariages arrangés. Mais tant mieux pour lui s’ils étaient heureux, c’était l’essentiel. De plus, en son absence, elle avait pris en main la supervision de leur domaine et s’en chargeait très bien selon ses dires.

« Puisse les Anciens Dieux et les Sept calmer les tempêtes de neige qui pourraient joncher votre route, afin pour que vous puissiez retrouver le plus rapidement possible les vôtres.    » Il avait déjà tant donné pour le royaume qu’il servait, ainsi que pour cet empire naissant. Il méritait amplement de pouvoir se ressourcer chez lui, avec sa famille, des proches qu’il avait dû quitter et qu’il ne connaissait à peine ou pas du tout à l’image de son enfant. Bowen vint à lui demander si une jeune donzelle lui faisait tourner la tête également. Il finit son godet d’une traite, comme pour se donner du courage pour laisser le contenant sur le table afin d’entonner une réponse en étirant ses bras endoloris par l’inactivité par-dessus sa tête.  « On peut dire ça, en effet. Il y a bien eu une demoiselle qui a su retenir toute mon attention, de par sa beauté à m’en couper le souffle, sa bonté d’âme hors de pair et son caractère. Cependant, elle m’a fais clairement comprendre que je n’avais aucune chance et qu’elle préférait que nous restions amis. Je m’y tiens donc, car son amitié reste importante à mes yeux, bien que cela me ronge quelque peu de me contenir à ce statut…»

L’alcool continuait à couler à flot et il commençait à se faire tard, du moins Garlan en avait l’impression. Il ne serait pas performant à l’entrainement sans un minimum de sommeil. Il déclara donc : « Encore un dernier godet, et le moment sera venu pour moi de vous quitter pour cette nuit, Lord Glover.»


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MessageSujet: Re: Celebrate [Tour VI - Terminé]   Celebrate [Tour VI - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 21:57

Enfin, Bowen était saoul, de cette ivresse que peuvent connaître les gens qui boivent peu à la constitution suffisamment solide pour ne pas rouler sous la table quand ils commettent une petite folie. Non, il avait l’alcool heureux, celui qui transformait le plus terne des hommes en joyeux drille prêt à toutes les plaisanteries et aptes à la galéjade virile entre compagnons d’armes qui liait pour un temps des personnes de conditions éminemment différentes. Torrhen avait souvent vanté en privé le pouvoir fédérateur d’une soirée d’ivresse avec la troupe, à l’époque sous l’œil pour le moins circonspect de son écuyer qui voyait surtout dans ces beuveries le meilleur moyen de finir avec un bâtard. Avec l’âge, il comprenait néanmoins l’aspect libératoire de telles libations, de même que celui de rapprochement entre guerriers. Qu’on le veuille ou non, sobre, les considérations de rang prenaient souvent le dessus. Les conversations n’avaient que rarement une réelle franchise. Alors sans penser à changer foncièrement ses habitudes, car il y avait peu de chance qu’il en soit capable et parce qu’il tenait à la pleine possession de ses moyens en toutes circonstances, il pouvait admettre que certains puissent apprécier ce genre de petits passe-temps, pourvu évidemment qu’ils n’empiètent par sur leurs charges une fois le petit matin arrivé.

Cependant, à cet instant précis, il n’y songeait guère, tout entier à sa conversation qui se révélait tour à tour mélancolique ou leste, dans une variation qui, si elle pouvait être surprenante vue de l’extérieur, correspondait en réalité simplement à la différence entre un Bowen du quotidien hanté par les fantômes de son passé et un Bowen temporairement libéré de ces contingences, oublieux de son rang et de ses manières, qui se sentait suffisamment en confiance pour délivrer le fond de sa pensée, le cœur en fête et la bouche en feu. Pourtant, il les aimait, les ombres qui l’entouraient, et ne cherchaient pas à s’en débarrasser. Vivre avec ses souvenirs ne le dérangeait pas, parce qu’ils étaient la preuve de ce qui avait été, fut un temps qui paraissait déjà si loin alors qu’une année seulement s’était écoulée depuis la fin de son monde. Souvent, il appréciait de laisser son esprit vagabonder, revivant des scènes qui n’appartenaient qu’à sa famille disparue. Au début, oui, ce genre de moments avaient été infiniment douloureux. Désormais, il les chérissait au contraire, à mesure que les mois passaient et que sa mémoire se faisait moins vive. Ils étaient la preuve que son fils avait des grands-parents, des oncles qui avaient foulé cette terre. Les oublier aurait été encore plus terrible que leur présence. Mais ce soir, il pouvait momentanément s’en détacher afin de vivre seul ces instants de joie. Aujourd’hui, il s’accordait le privilège de vivre uniquement pour lui-même. Dès le lendemain, il reprendrait le cours normal de son existence. Jusque-là, il avait encore un peu de temps pour rester le jeune homme de vingt-deux qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.

Ainsi donc, Ser Goldwyne avait le cœur en peine d’une dame qui ne voulait que son amitié. L’espace d’un instant, les pensées de Bowen se dirigèrent vers Jeyne, perdue dans cet Ouest hostile qui ne la méritait pas. Est-ce qu’elle aussi avait souffert en pensant qu’il ignorait volontairement ses attentions ? Est-ce qu’elle avait eu ce genre de conversation avec Lynara, en résolvant de rester amie avec lui ? Ordinairement, cette simple pensée lui eut mit le feu aux joues. Là, il se contenta de réprimer un sourire attendri, revivant brièvement les souvenirs d’une petite fille brune courant derrière lui pour lui tendre, gentiment, une écharpe tricotée avec un peu d’aide de ses dames, pour quand il partirait de Winterfell avec son père, afin qu’il n’ait pas froid. Il repensa à cet adolescent gauche et dégingandé qui avait accepté ce cadeau avec un air un peu gêné et des remerciements aussi protocolaires que guindés, à coup de « princesse, vous n’auriez pas dû. » Evidemment, des années plus tard, de telles choses prêtaient à sourire. L’écharpe avait brûlé avec Motte-la-forêt. Les souvenirs restaient.

Le goût du vin le ramena au temps présent, et au soupirant délaissé. A vrai dire, Bowen était bien en peine d’être de bon conseil, essentiellement parce qu’en matière de séduction, son expérience était fort limitée, et il comptait bien à ce que cela reste ainsi. Il essaya pourtant de se rappeler de ce que disaient les dames. Il se remémora les inquiétudes de Jeyne, la distante prudente de Maedalyn … Parfois, il valait sans doute mieux pour les femmes de maintenir au loin un galant empressé, mais dont la sincérité restait toujours en doute par la force de l’exemple, et qui ne perdrait jamais autant qu’elles à se lancer dans de telles amours. Est-ce qu’il s’agissait réellement d’un refus parce que, malheureusement, Garlan n’était pas au goût de la dame de ses pensées, ou bien préférait-elle, malgré une inclination réciproque, conserver sa vertu pour un autre ? En temps normal, encore une fois, il eut conseillé la prudence avec quelques banalités. L’ivresse en décida autrement. Levant son verre vers l’autre homme, il déclara :

« Alors, avant que vous ne partiez, laissez-moi vous dire une chose … »

Il inspira, vida sa choppe et continua, butant sur quelques mots – pourquoi donc la langue commune avait-elle autant de mots avec autant de lettres ?

« Si cette dame n’a aucun goût pour vous, en dehors d’une saine amitié, alors en effet, vivez ainsi, et vous verrez que, peut-être, vous avez infiniment plus gagné que perdu, car je crois qu’il n’y a rien de plus beau qu’une belle relation sans aucune arrière-pensée entre un homme et une femme. Beaucoup d’hommes gagneraient à en forger, en tout cas. »

Petite pause. Qu’est-ce qu’il voulait dire déjà ? Il l’avait sur le bout de … Ah oui !

« Mais parfois … Quand une dame vous tient à distance, cela peut aussi vouloir dire qu’elle tient à vous, mais a peur des conséquences. Ou qu’elle ne sait comment évaluer votre sincérité, parce que des hommes ont pu mal se comporter à son égard, ou à celui de ses amies, de ses tantes, et autres … »

Nouvelle inspiration.

« C’est facile, pour un homme, d’être un … un gou… euh … un rat. De cueillir les fruits de l’amour et de renâcler à aller plus loin. »

Le vin avait un petit goût sucré. Qu’était-ce ? Un dornien ? Non, on en trouvait presque plus, avec le commerce bloqué et la principauté à feu et à sang. Enfin bref …

« Soyez simplement là. Et en vous comportant comme le plus honnête des amis, elle pourra voir que vous n’êtes point de ceux-là. Si vous avez de la chance, et je vous le souhaite … Elle reviendra sur sa décision. Sinon, il y aura une autre femme pour vous consoler, un jour, et vous aurez gagné une amie désintéressée. »

Cette fois, il leva bien haut sa choppe, avant de s’exclamer :

« Passez une bonne nuit, et je vous enverrais un page quand nous aurons conclu avec ma sœur d’une date pour notre dîner. »

Bowen se redressa, vida les restes de vinasse qui gisaient au fond de son godet, et se dirigea, un peu vacillant sur ses appuis, vers ses hommes, qui le félicitèrent encore une fois et se mirent en tête de lui offrir une nouvelle tournée. La nuit serait encore longue … et le chemin jusqu’à ses appartements encore plus.

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