La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé]
Sujet: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Mar 23 Juin - 21:51
Assise sur une vieille chaise en bois des plus inconfortable, Mathie tapotait nerveusement du bout des doigts sur la table qui semblait prête à s'effondrer à tout moment. Elle jetait de temps à autre des coups d'œil aussi brefs que peu affables en direction du garde qui se tenait contre la porte. Il ne se privait pas pour la déshabiller du regard et si en temps normal la jeune prostituée aurait trouvé le jeu amusant, il était hors de question qu'elle s'amuse à ça avec un des hommes d'Harren.
Parce que c'était bien lui qu'ils attendaient, dans la chambre de cette auberge miteuse bien loin du château où résidaient les monarques et autres personnes importantes réunies en ce moment à Goeville. Elle se rappelait encore du moment où une petite servante l'avait approchée pour lui glisser un mot entre les doigts qui n'avait été que le début d'un périple dans toute la cité. Il avait fallu près de deux heures et de nombreuses étapes pour arriver enfin à bon port et Mathie s'était plus d'une fois demander sir le Roi du Sel et du Roc était particulièrement précautionneux ou s'il tenait juste à lui faire perdre patience.
Et il y était presque arrivé à dire vrai. La jeune se sentait à bout de nerfs mais, si elle prenait la peine d'y réfléchir, ce n'était peut-être pas uniquement dû à cette course à travers une ville bondée et bruyante. Finalement, avec le temps, elle avait commencé à s'habituer au calme de Winterfell et à bien d'autres choses du Nord. Parfois, elle en oubliait même sa véritable mission mais Harren s'était bien chargé de se rappeler à elle alors qu'elle était arrivée la veille à peine. Le hasard faisant bien les choses, ou le Noir étant particulièrement bien informé, Mathie avait reçue son invitation, ou sa convocation plutôt, et elle tombait au moment-même ou Torrhen n'allait pas pouvoir être disponible. C'en était réellement effrayant et, une fois de plus, la jeune femme avait préféré mettre cette information de coté, se focalisant sur ce qui allait arriver et non pas comment il avait fait pour savoir les choses aussi vite.
La porte s'ouvrit alors et, l'espace d'un instant, la jeune femme retint sa respiration alors que le garde se décalait pour laisser place à Hoare. Il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu et, s'il y avait eu une époque où elle avait pu éprouver de la reconnaissance envers cet homme, aujourd'hui bien des choses avaient changé. Ce sentiment avait laissé place à un mélange de crainte et d'aversion. Et, il fallait tout de même qu'elle se l'avoue, une certaine forme de respect, bien involontaire. Mais, au vu de tout ce qu'il était capable de faire et la fourberie dont il avait déjà fait preuve, Mathie ne pouvait manquer d'être aussi effrayée qu'admirative.
"Messire, bonjour. C'est un honneur de vous voir."
Elle se releva alors et s'inclina dans une légère révérence, esquissant un sourire alors qu'elle ajoutait d'un ton amusé.
"J'imagine que vous ne m'avez pas fait venir jusqu'ici pour nous vautrer dans ce lit dont la propreté laisse particulièrement à désirer. Même si, venant de vous, l'idée aurait eu le mérite d'être particulièrement originale."
Jamais Hoare n'avait semblé être intéressé par la jeune femme, sur le plan physique tout du moins. Elle avait été soulagée de ne pas avoir à lui prouver ses compétences à ce niveau même si, au départ, elle s'était résignée à cette idée avant de le rencontrer et de savoir ce qu'il attendait vraiment d'elle. Se demandant l'espace d'une seconde s'il n'avait toujours pas changé d'avis à ce sujet, elle l'observa quelques secondes en silence alors qu'elle se permettait un clin d'oeil en direction du garde.
Reprenant alors sa place sur la vieille chaise, elle se retint à grand peine de croiser les bras dans une volonté inconsciente de se protéger de celui qui lui faisait face. Elle devait se montrer forte, quoi qu'elle puisse penser de lui.
Et continuer de jouer le jeu, malgré tout.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Jeu 16 Juil - 17:02
Je rentre dans la pièce, elle est là. Bien. Le problème avec les gens discrets, c'est qu'on sait rarement s'ils vont nous revenir en vie. Je suppose que ça fait une question de réglée. Lorsque je l'avais fais convoquer, on ne semblait pas sûr qu'elle existât seulement. Les entrevues secrètes ont leurs inconvénients.
" Tu peux nous laisser. " Fais-je au grade en entrant. Mieux vaut qu'on pense que j'ai une énième maîtresse plutôt qu'une alliée. Les maîtresses meurent moins facilement.
" Messire, bonjour. C'est un honneur de vous voir. - Un bien insigne honneur, à la vérité, pour que tu tremble comme ça. "
C'est effectivement la première chose que j'ai remarquée en arrivant. Je me suis un instant demandé si mon regard était si affûté que cela. Il s'avère en réalité que la fébrilité de la jeune catin contrastait tellement avec l'immobilité du garde qu'elle m'a frappé. Je n'aime pas les gens immobiles. On les oublie trop facilement. On les croit statues quand elles se font chair et soudain... Il est trop tard. D'autres sont immobiles parce qu'ils dorment. Un soldat fait face à un portique, un roi à des conspirateurs ou des incapables. Je me demande lesquels je redoute le plus.
Mais elle... Pourquoi semble t-elle si anxieuse ? Elle a tenue le lit du nordien, a espionné aux yeux et à la barbe de toute une maisonnée, il me semble qu'elle a le sang suffisamment froid pour ne pas craindre la présence des grands de ce monde. Alors quoi ? A t-elle quelque chose à se reprocher ? Aurait-elle tourné casaque ? En pince t-elle pour le bourru Stark ? Peut importe. Je finirai bien par savoir.
Mais elle reprend sa contenance et se permet même une pointe d'humour. Je ne dis pas non, si cela peut lui délier la langue. En m'asseyant sur une chaise de paille tellement vétuste qu'elle en pique mon royal postérieur, j'ai une idée et un sourire.
" J'imagine que vous ne m'avez pas fait venir jusqu'ici pour nous vautrer dans ce lit dont la propreté laisse particulièrement à désirer. Même si, venant de vous, l'idée aurait eu le mérite d'être particulièrement originale. - Et pourquoi non ? Il serait dommage que ta couverture soit compromise, non ? Allons, je t'en prie : vautre toi donc tout ton saoul dans ce lit dont la propreté laisse particulièrement à désirer ainsi que tu en ferais de celui de notre très cher loup, pendant que j'essaye de savoir s'il existe quelque part dans ces meubles une bouteille de ce pissat d'ânesse qu'ils appellent ici bas du vin. Oh, et tant que tu y es, tu pourras me dire - entre deux bourrades imaginaires - ce qu'il en est du nord et de son roi. "
Je trouve effectivement des bouteilles, et rien qu'à leur aspect, je sais que je ne serai pas déçu : les toiles d'araignées les disputent aux chiures de souries. Un bon cru s'annonce.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Mer 22 Juil - 21:26
Impossible de détacher son regard du fer-né. Mathie guettait chacun de ses mouvements, comme une bête acculée devant son prédateur, cherchant peut-être inconsciemment un moyen de s'enfuir.
Et pourtant, elle laissa filer un sourire sans pouvoir s'en empêcher à ses propos. La jeune femme avait beau ne pas avoir vu Harren depuis près de deux ans, il savait la cerner avec une facilité qui la déconcertait parfois.
"Comment voulez-vous que je ne tremble pas. Vous avez réussi à me retrouver en un battement de cils alors que j'étais sensée être là dans l'anonymat le plus total. Je n'ai même pas eu le temps de vous avertir que vous étiez déjà au courant. C'est plutôt effrayant tout de même. Qui ne le serait pas à ma place ?"
A sa répartie, elle resta figée quelques secondes, retenant un rire amusé qui lui serait venu avec n'importe qui d'autre. Mais, avec Harren, la catin n'avait jamais pu se sentir suffisamment à l'aise pour se permettre de réelles piques ou de se détendre quelque peu. Paradoxalement, elle s'y était habituée et arrivait maintenant à le fixer sans ciller, essayant de mettre de coté tout ce qu'elle pouvait réellement penser du Stark. C'était devenu sa principale faiblesse, elle en était encore plus conscience en cet instant précis que d'habitude et, si elle se permettait de faire le moindre écart, s'il réalisait qu'elle avait une certaine affection pour le nordien, il risquerait de le lui faire payer très cher et, surtout, d'en user comme il le voulait. Et ça, c'était hors de question. Elle faisait ce qu'il fallait pour l'ignorer elle-même, Harren n'aurait pas le moindre point de pression supplémentaire sur elle.
Se laissant tomber sur le lit qui grinça sans aucune discrétion, elle réprima une moue alors qu'elle lui jetait un bref regard.
"J'avoue que je ne suis guère habituée à un tel manque de propreté, ne m'en veuillez pas si je ne me vautre pas complètement. Et je vous épargnerais les cris messire, cela risquerait de vous déranger dans votre dégustation de cette… ce… la boisson que vous trouverez."
Laissant filer un silence, elle ajouta, la mine un rien plus sérieuse.
"Le Nord et son roi ne semblent guère ravis de la façon dont se sont passées les choses au Conclave. Je n'ai pas eu le droit aux détails les plus croustillants mais la guerre est vraiment à nos portes, c'est plus ou moins officiel non ?"
Mathie l'observa, guettant ses réactions alors qu'elle continuait d'un ton plus précautionneux.
"Ils vont partir au Nord. Bien plus au Nord. La guerre avec les sauvageons semble plus importante que vous on dirait."
Sans bien savoir pourquoi, il lui rebutait de lui dire que Winterfell serait vidé des Stark très bientôt. Se relevant du lit, elle fouilla quelques instants avant de trouver deux verres presque aussi poussiéreux que la bouteille du fer-né. Les déposant sur la table, elle reprit sa place, s'asseyant de sorte à pouvoir replier ses jambes contre elle avant de reprendre.
"La Lannister va venir dans le Nord. Je ne sais pas si elle viendra directement après les charmantes festivités de Goeville mais en tout cas, il semblerait qu'elle soit là pour superviser le mariage de son fils et de la jeune louve."
Mathie s'arrêta alors, hésitante. Une idée avait germée dans son esprit depuis sa rencontre avec Yoren mais elle ne savait guère comment l'amener, ne souhaitant pas plus que ça se mettre à dos l'homme qui lui faisait face. Laissant filer à nouveau un silence, elle toussota avant de continuer, le fixant sans baisser les yeux.
"J'ai croisé votre fils par hasard. Il m'a reconnue sans trop de difficultés. Soit il a une très bonne mémoire, soit je suis quelqu'un dont on se rappelle facilement. Dans les deux cas, ça aurait pu porter à conséquences s'il y avait eu des témoins."
Elle s'arrêta alors, guettant sa réaction avant d'ajouter quoi que ce soit.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Jeu 23 Juil - 15:25
Est-ce qu'elle cherche à flatter mon ego ? Le couplet qu'elle me sort sur l'efficacité de mon réseau d'informateurs, je l'ai déjà tant entendu. Comment se fait-il que j'ai besoin de mettre une catin dans le lit d'un lord, si je suis si omniscient ? Elle essaye manifestement de me caresser dans le sens du poil et je n'aime pas ça. Pour toute réponse, le bouchon de liège s'en va voler en l'air. Une odeur rance de vinaigre envahit la pièce. Ce vin m'a l'air des plus immondes. C'est parfait.
Et puis elle parle du lit. Si un roi peut boire d'un breuvage infecte, une putain ne peut-elle pas se prélasser dans un lit de puces ? Je n'ai jamais aimé que la plèbe se pique de préférences. J'aurais dû prendre une fer-née pour ce travail. Les fer-nés ont l'ouvrage dur et la loyauté farouche. Mais enfin, ce qui est fait est fait. Le jour où j'aurai de vraies raisons de douter de la sienne, je la ferai exécuter. Simple.
Ce qu'elle m'annonce ensuite : bonnes nouvelles. Ces sauvageons sont une aubaine pour moi, comme je l'avais espéré. Je crois d'ailleurs avoir trouvé l'occasion de tester la loyauté de mon espionne tout en m'assurant un avantage supplémentaire potentiel.
" Si l'ouest s'allie aux Stark, les Lannisters vont gagner en puissance... Pendant un temps. Je suis sûr qu'ils ne rechigneront pas à ce que leur fils gouverne le nord. Si mon armée est assez rapide, je prendrais Winterfell et le roi en étaux avec les sauvageons. Jeyne sera alors la seule héritière restante... Il me faut agir avant le mariage ; ainsi, les Lannisters n'auront aucune obligation contre moi. "
Je conclue mon mensonge en buvant une bonne rasade de... Non, disons une grande rasade ; impossible de la qualifier de bonne. Je ne savais que des bœufs malades pouvaient chier du raisin.
Si la petite m'est loyale, elle ne divulguera pas l'information que je viens de lui donner et rien ne se passera. Le nord se débrouillera avec les sauvageons et je serai gagnant. Si elle est loyale aux Stark, elle divulguera l'information et Torrhen se sentira obligé de laisser une solide garnison à Winterfell, affaiblissant d'autant plus les forces engagées contre vingt mille sauvages en colère. Je n'en serai que plus gagnant. C'est ainsi que j'en viens à espérer que la petite Rivers me trahisse.
C'est alors qu'elle me parle de mon fils. Mon visage se durcit comme la pierre, le vin tourne à l'aigre... Encore plus... Si un tel prodige est possible. " Quel fils ? Que... "
Je la fixe alors avec des yeux intenses. J'essaye de lire dans son âme ; mais on ne réussit jamais vraiment cet exercice, pas vrai ? De nombreuses questions viennent m'assaillir.
Du calme, tu deviens paranoïaque, vieux fou sénile ! Mais je ne peux m'empêcher de demander : " Que voulait-il ? Que voulait-il vraiment ? "
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Mer 29 Juil - 12:43
La tension qui flottait dans l'air était presque palpable ou alors, Mathie commençait à devenir totalement paranoïaque. Dans les deux cas, ce n'était pas une bonne chose pour elle et elle se prit une profonde inspiration alors que Harren ouvrait la bouteille de vin dans un pop sonore, l'odeur de mauvaise piquette commençant déjà à se répandre dans toutes la pièce.
Il continuait de garder le silence et la catin se retenait à grand-peine d'essayer de meubler la conversation, peu à l'aise avec sa façon de faire. Il y avait probablement trop longtemps qu'elle ne l'avait pas croisé pour se sentir aussi mal en sa présence ou alors, sa loyauté commençait vraiment à faillir. Pourtant, elle aurait du continuer à ressentir de la reconnaissance à son égard. Il lui avait donné la possibilité de s'élever au-delà de sa situation et lui permettre de mettre enfin sa mère en sécurité pour de bon. Ou de la faire tuer si elle échouait, elle n'oubliait jamais cette partie de leur petit accord qui avait été scellé quelques années plus tôt.
"Loin de moi l'idée de vous conseiller sur ce sujet mais il me semble bon de préciser que le Stark a décidé de laisser plusieurs milliers d'hommes à Winterfell pour empêcher ce genre… d'incidents. Il ne m'a pas précisé combien mais il semblait suffisamment sûr de lui pour que les choses ne se passent pas aussi simplement que vous semblez le croire."
Mathie était pourtant persuadée que ses 2000 hommes ne feraient pas le poids si Harren décidait d'envoyer son armée sur Winterfell et, l'espace d'un instant, Mathie se retrouva confrontée à ce dilemme qu'elle avait soigneusement évité depuis qu'elle avait compris qu'elle s'était attachée au Stark. Devait-elle lui dire quelque chose ou continuer à garder le silence pour se protéger et éviter que sa mère n'en paie le prix ?
Attrapant alors son verre, elle le renifla, plissant du nez avant d'en boire une gorgée. C'était aussi mauvais que ça en avait l'air mais la catin avait l'habitude de ce genre de breuvage peu ragoûtant. Elle avait déjà eu l'occasion de s'enivrer avec la pire des piquettes, celle-là ne ferait pas exception même si elle comptait tout de même garder tous ses moyens face à Hoare. Il la déstabilisait suffisamment pour qu'elle prenne le moindre risque en sa présence.
L'évocation de son fils eut un effet qu'elle n'aurait jamais imaginé. Si Yoren s'était tendu lorsqu'ils avaient parlé de son père, ce n'était à comparé de la réaction d'Hoare dont le visage s'était totalement fermé. C'était pour le moins intéressant et Mathie s'efforça de garder un visage aussi neutre que possible alors qu'elle haussait les épaules avec une certaine nonchalance.
"Vous ne saviez pas qu'il était là ? Le fait que nous nous soyons croisés n'est qu'une simple coïncidence, tout du moins je l'espère. Il venait à terre pour se ravitailler, nous nous sommes croisés dans l'auberge où je loge quand le Stark vaque à ses occupations. Il ne connaissait pas les raisons de ma présence ici, même s'il est suffisamment intelligent pour avoir fait le rapprochement entre vous et moi."
Puis, d'un ton un peu plus pensif.
"Et c'est bien ce qui me pose problème. Que l'on puisse faire un lien aussi rapidement. Je l'aurais croisé en pleine rue que les choses ne se seraient pas passées de la même façon. Et nous ne serions probablement pas là, à discuter tranquillement."
Pour le coup, Mathie se doutait bien que ce qui pouvait lui poser problème n'importait en rien à Harren. Elle s'attendait d'ailleurs à ce genre de réponse et à se faire envoyer sur les roses mais elle était tout de même bien décidée à lui faire part de son idée, qu'elle lui plaise ou non. Si la catin n'avait pas su faire preuve d'aplomb, Hoare ne lui aurait jamais proposé ce genre de mission, elle le savait bien, même si elle savait également qu'il y avait des limites à ne pas franchir. Elle allait probablement jouer avec le feu encore un peu plus.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Mer 29 Juil - 16:07
Que mon fils connaisse cette fille était problématique. Qu'il l'a reconnaisse aussi aisément était inquiétant. Elle avait d'ailleurs l'intelligence de le reconnaître. Je m'enfonçais dans mon siège. De ce qu'elle me disait, il s'agissait du bâtard. Il me fallait réfléchir. " Hum... Je ne savais pas que Yoren était physionomiste. Qui sait, peut-être qu'il en pince pour toi ? Aurais tu une quelconque velléité d'entrer dans notre charmante famille ? "
C'est peut-être cruel de donner de faux espoirs aux gens, mais je ne doute pas qu'elle saura déceler dans mon ton l'ironie propre aux êtres répugnants dans mon genre.
" Je l'aurais croisé en pleine rue que les choses ne se seraient pas passées de la même façon. Et nous ne serions probablement pas là, à discuter tranquillement. - Je ne saurais être plus d'accord avec toi... "
Songeur que j'étais, j'ai délaissé le picrate acide pour le vitriol bien plus amer de la paranoïa. Et si le Stark savait déjà ? Et s'il se jouait de moi ? Et si toute cette histoire de sauvageons était fausse ? Non, impossible, d'autres de mes espions du nord mon rapporté les mêmes faits. Les nouvelles vont vite, surtout sur les côtes. Mais alors...
" Et les Stark qui s'aliènent le lion ! " Lançai-je dans un sursaut de rage en même temps que la bouteille contre la chaux jaunie du mur. Ce vinaigre n'avait pas de meilleur usage, de toute façon.
De nouveau affalé sur ma chaise, je regarde une toile d'araignée sur une poutre du plafond. Elle reposait au milieu de sa toile, et le monde semblait si simple pour elle. On est faible et on souffre ; on est fort et on souffre. A chacun son fardeau, à aucun la paix.
" J'ai été trop loin. J'ai fait trop d'horreurs pour renoncer. "
Je me redressai sur mon dossier miteux et posai mes mains sur la table. Ma posture droite contrastant amèrement avec les lieux. Mon ton était docte :
" Sais tu quel est le paradoxe du pouvoir, Mathie Rivers ? Celui du respect ?
Si je suis un monstre, un tyran, un démon, et que le peuple prospère comme il n'a jamais prospéré ; si j'unifie tout Westeros sous une seule couronne, si je crée un royaume plus puissant que Valyria ne le fut jamais ; si je meurs en conquérant, alors je serai un héros et le peuple chantera mon génie pour les générations à venir et cela, peu importe les charniers qui ont été nécessaires pour y parvenir.
Mais si je massacre des populations et rase des terres ; si j'envoie mon armée en armes et bannières ; si je pars au combat et que je tombe ; alors je serai un roi dément condamné dans les sept enfers et dans plus encore de récits et légendes.
J'ai commencé une conquête pour la gloire, mais aujourd'hui, je la finis pour... Pourquoi ? Pour la gloire aussi ? Pour éviter la damnation du peuple ? Fis-je en secouant la tête. Non, non, non... J'ai fais couler trop de sang pour arriver où je suis. Autant de morts vaines si je ne réussis pas.
Si je regarde sous mes pieds, alors je deviendrai fou. C'est la raison pour laquelle je tourne ma face vers le soleil. "
Je me lève de ma chaise.
" Je pense que nous en avons fini. Fais attention à toi. "
Spoiler:
Si tu veux proposer ton idée, c'est maintenant ou jamais comme on dit.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé] Mer 5 Aoû - 13:06
Harren semblait comprendre les appréhensions de la jeune femme quant au fait qu'elle ait pu être reconnue aussi aisément. Pourtant, il n'avait pas l'air inquiet même si, en réalité, Mathie s'interrogeait sur le fait que sa situation lui pose réellement problème ou pas. Si elle était démasquée, il perdrait certes une carte importante mais elle était tout sauf irremplaçable, elle en avait conscience depuis longtemps. Il serait bien plus difficile d'approcher le Roi du Nord s'il finissait par apprendre ce qu'elle avait fait, à n'en pas douter Si elle s'était abstenue de répliquer depuis que leur petit entretien avait débuté, la catin ne put s'empêcher d'esquisser un sourire avant de souffler, sur le même ton.
"C'est bien le genre de velléité que je me garderais bien d'avoir messire. Je tiens encore à ma tête, même si elle a bien peu de valeur."
L'idée que Yoren puisse, comment avait dit son père ? Ah oui, en pincer pour elle était aussi absurde qu'effrayante. Heureusement, il ne sembla pas vouloir en rajouter de ce coté-là et surtout Mathie n'eut pas la nécessité de développer sur la merveilleuse famille Hoare.
Après quelques secondes de silence, elle reprit, d'un ton plus sérieux.
"Il va falloir que je redouble de prudence. Les gens qui ont pu me croiser lorsque j'étais de passage chez vous se compte sur les doigts d'une main, fort heureusement. Et, mis à part Yoren, il est peu probable que je croise l'un d'entre eux. Ou, si c'est le cas, ils auront le bon sens de m'ignorer. S'ils ne l'ont pas, je compte sur vous pour leur faire un petit rappel."
Mathie ne voulait pas savoir de quelle façon il pourrait le faire, même si elle en avait une vague idée, les détails risqueraient de la faire cauchemarder en songeant à sa propre situation si un jour il devait avoir à lui rappeler quelle place était la sienne.
L'évocation de l'alliance entre les Lannister et les Stark sembla mettre Harren en colère même si la catin ne bougea pas d'un cil quand elle vit la bouteille s'écraser contre le mur. Elle avait l'habitude des hommes violents, non pas qu'elle en fréquentât beaucoup ces derniers temps mais c'était quelque chose d'impondérable lorsque l'on menait une vie comme la sienne. Et elle avait appris depuis longtemps à se faire aussi discrète que possible dans un moment pareil, en espérant qu'elle serait suffisamment invisible pour ne pas être la cible de l'énervement.
Ce fut pour le coup visiblement efficace vu qu'Harren sembla presque en oublier la présence de Mathie et, lorsque le silence s'installa, elle retint un soupir de soulagement à grand-peine, avant de se raviser quelques instants plus tard alors qu'il reprenait la parole.
Tout au long de son discours, la catin avait gardé le silence, ses mains se crispant sur ses genoux alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de le fixer. C'était cet homme qui lui avait permis de comprendre sa propre ambition, de savoir qu'elle pouvait s'élever au-delà de sa condition et de viser aussi haut qu'elle le pouvait. Mais il lui donnait l'impression en cet instant d'être en train de perdre pied. Il parlait de devenir fou mais n'est-ce pas déjà le cas ? N'était-il pas déjà allé trop loin dans ses velléités de conquête et dans ce désir presque maladif d'être connu et reconnu de tous ? Mathie n'était pas apte à en juger mais elle pouvait être sûre d'une chose, il l'effrayait plus que jamais et elle l'avait l'impression que tout pourrait basculer en un simple battement de cils. Elle-même pouvait le mettre en colère avec quelques mots alors qu'elle avait toujours eu l'impression de ne jamais être capable de l'atteindre, quoi qu'elle fasse ou qu'elle dise.
Prenant une inspiration, elle déplia enfin les jambes et se passa nerveusement une main dans les cheveux avant de répondre, d'un ton aussi calme que possible.
"Bien. Je suppose que vous n'avez donc pas de nouvelles instructions et que je peux continuer de me fier à mon propre jugement. A moins que vous ne souhaitiez obtenir d'autres types d'informations."
Elle avait hâte de pouvoir quitter la pièce et, paradoxalement, de retrouver cette espèce de sérénité qu'elle ressentait en présence du nordien. Si elle avait souhaité parler à Harren de son projet concernant le Stark, dans l'immédiat, plus rien n'avait d'importance. Sans vraiment attendre de réponse de sa part, elle se releva un peu brusquement et sortit, espérant fortement qu'il ne la rappellerait pas au dernier moment.
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Sujet: Re: La trahison en couronne, l’obéissance en obligation... [Tour I - Terminé]
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