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 Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]

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MessageSujet: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyLun 9 Avr - 23:51

Ils étaient rentrés. Tous. Tous autant qu'ils étaient. Enfin, presque. Nymeria demeurait dans le Val, elle, parce que désormais, là était sa place, en tant que Reine du Val et de la Montagne. Elle lui manquait, encore et toujours, terriblement, même. Mais ainsi allait la vie, n'est-ce pas ? Megara devait se réjouir, et elle le faisait, du retour de tous ceux qui revenaient à bon port, au sein de la Forteresse royale de Castral Roc. Il y avait son père, qu'elle avait vu pendant de longues minutes, quelques instants auparavant. Il y avait sa belle-soeur, qu'elle se promettait d'aller voir dès que possible. Et puis ... Et puis il y avait Gareth. Son époux. Le père de son futur enfant. Le tout jeune Capitaine de la Maison du Roi, également, tant par l'âge que par l'ancienneté à ce poste. La nouvelle n'était sans doute pas encore connue de tous, mais elle le savait, cela ne saurait tarder. Et la jeune femme, connaissant suffisamment bien la Cour et sa foule de courtisans, pour les pratiquer depuis toujours ou presque, était parfaitement consciente que cette nouvelle ne passerait pas dans la douceur pour tous, et que certains auraient sans doute de grande difficulté à l'avaler, cette nomination. Mais elle ne veut pas parler de tout ceci. Pas tout de suite, pas maintenant. Ils ont tant d'autres choses à se dire, sans nul doute, et tant de choses à partager. Parce que le temps s'est écoulé, depuis que Gareth s'en est allé, accompagnant Jeyne au sein de cette délégation destinée à rejoindre des contrées plus septentrionales. Le temps s'était écoulé, et sur la silhouette de Megara, aux yeux du jeune homme, cela ne pourrait que se voir. Mais encore fallait-il que l'époux puisse apercevoir son épousée !

Loin d'être parquée dans ses appartements, la principale intéressée n'était tout de même pas descendue dans la grande cour pour accueillir le retour de la délégation. Ordre de sa mère, qui avait objecté que puisqu'ils ignoraient à quelle heure exactement ceux qu'ils attendaient tant rentreraient, il était inutile que la Princesse risque d'attraper quelque mal à force de guetter dans la Cour même. Rien ne l'avait cependant empêchée d'observer l'arrivée, de par une fenêtre, à l'un des étages. Mais avant même qu'elle n'ait pu choisir de se diriger vers les escaliers pour rejoindre son époux, l'une des jeunes domestiques à son service lui avait indiqué qu'elle devrait plutôt rejoindre ses parents, car le Roi avait visiblement décidé de l'y retrouver. Et on ne fait pas attendre le Roi, encore moi quand, de surcroit, il se trouve être votre père. Ce moment privilégié, passé en tête à tête, avec son père, n'avait point été une plaie pour la jeune femme, pas plus qu'il ne lui avait semblé durer une éternité. Et pourtant, un instant fugace, comme volé, était devenu une longueur heure, tout au moins, et lorsque Loren et elle s'étaient séparés, Megara n'avait point trop su où trouver son époux. Bien évidemment, elle ne pensait pas qu'il était resté là, dans le salon de l'antichambre, à l'attendre, parce que cela aurait risquer de le faire passer pour écoutant aux portes, ce qui n'était pas dans son tempérament. Mais, oui, en quelque sorte, la Princesse s'était dit que, peut-être ... Non, tout ceci était ridicule. Le fait qu'ils soient mariés et qu'ils ne s'étaient pas vus depuis des mois ne signifiait en rien que Gareth n'attendait forcément qu'une chose, la revoir ! Il avait de nouvelles responsabilités, désormais, desquelles Mère pourrait sans doute vouloir s'enquérir au plus vite, là où Père, lui, avait voulu privilégier la famille en premier lieu, avec ce retour au bercail. Et connaissant Lyman, la Princesse du Roc se disait qu'il avait lui aussi pouvoir vouloir avoir son petit bout de Gareth, ne serait-ce que pour l'assaillir de questions concernant l'état de forme de Jeyne.

Quoi qu'il en soit, Megara parvint tout de même à retrouver la trace de son époux, et ce sans même le faire mander. Disons qu'elle était ici chez elle depuis toujours, et qu'en tant que Princesse, nul ne lui refusait rien. Sans parler du fait que le personnel de maison et de domesticité avait toujours eu un faible pour elle, qui était toujours si douce et si aimable avec eux. Alors, elle était parvenue à obtenir les informations qu'elle voulait. Tout comme elle était parvenue à ce qu'on l'amène jusqu'à elle, même si, en apparence, cela devait bien ressembler à des retrouvailles fortuites ou presque ! Disons plutôt, pour tout bien clarifier, qu'il l'avait rejointe sans même savoir qu'elle l'attendait, dans ce salon si particulier où, enfants, les enfants du Roc avaient pu passer des heures à s'amuser, à se laisser divertir par quelque musicien, ou à écouter l'une des Septas leur lire un conte ou une légende. L'endroit était tout à la fois intimiste et spacieux, et privatif, de surcroit. Ici ne pénétrait, hormis la domesticité qui faisait le ménage, que les membres de la Famille royale et leur proche parenté. En tant que son époux et en tant que meilleur ami de Lyman, Gareth faisait partie de l'une comme de l'autre. Avait-il fini par se douter de quelque chose, à l'approche du fameux salon, ou ses pensées étaient-elles encore un peu en chemin, sur cette route l'ayant ramené à la Forteresse royale ? Megara n'en savait rien, mais elle attendait, patiemment. Debout, car la position assise ne lui était pas forcément toujours des plus confortables, sans parler du fait qu'elle ne souhaitait en rien que son époux ne la pense trop épuisée pour se tenir sur ses deux jambes ! Ne point lui faire de fausses craintes serait sans doute une excellente chose ! Mais ce fut plus fort qu'elle, et en le voyant entrer, la jeune femme ne put rester immobile, pas plus qu'elle ne put rester silencieuse.

    ❧ Te voilà enfin ... ❧ N'étaient-ce pas là, à quelques mots près, les exactes paroles qu'elle avait eut, lorsqu'ils avaient commencé ce fameux ultime instant privilégié ensembles, avant qu'il ne parte ? Quoi qu'il en était, la jeune femme ne pouvait exprimer à quel point elle était soulagée de le savoir de retour. Ici, au moins, elle pouvait le voir, le sentir, le toucher, enfin, presque, car quelques enjambées les séparaient encore. Mais il était là, en chair et en os, devant elle. Elle qui voulait renvoyer la meilleure des images d'elle-même, pour ne point qu'il ne prenne à Gareth l'envie de s'inquiéter plus que de raison sur son état physique. ❧ J'espère que tu ne m'en veux point de te surprendre de la sorte, mais ... Mais je me voyais mal te sauter au cou, dans mon état, et encore moins sillonner toute la Forteresse pour te retrouver. J'ai beau être ici chez moi depuis toujours et connaître plus que très bien le lieu, cela représente tout de même des dizaines de lieues de couloirs, et sans doute même plus ! Alors, j'ai rusé, car, il ne faut pas croire, mais je sais, quand il le faut, quitter la peau du lion pour prendre celle du renard. ❧ Elle lui sourit, avec grande affection, avant de lui tendre ses deux mains, pour qu'il s'en saisisse, non sans qu'elle n'en profite, en parallèle, pour l'inspecter discrètement, à la recherche, sans doute, du moindre indice qui lui permettrait de présager de la forme physique de son époux. ❧ Oh, Gareth, si tu savais ... Je ... Je tremble, mais c'est de froid, bien entendu ... ❧ Elle était très convaincante, évidemment, surtout dans ce salon, où personne ne l'aurait laissé prendre froid sans allumer un feu !

Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptySam 21 Avr - 20:35

Rentré. Je suis rentré. J’avoue, j’ai vraiment du mal à y croire. Les semaines, les mois même, sont passés sans que je ne m’en rende vraiment compte. Mais, maintenant que je suis là, retrouver ces lieux tellement familiers a quelque chose de passablement perturbant. Et pourtant, j’en suis heureux comme jamais. Parce que les gens importants, ceux à qui je tiens, sont entre ces murs. Et que je dois encore plus protéger maintenant qu’une nouvelle mission m’a été attribuée. Si elle m’inquiète, je préfère me focaliser sur le moment des retrouvailles. Mon visage s’illumine alors que ma cadette se précipite dans mes bras, faisant fi de toute la retenue qu’elle devrait avoir maintenant qu’elle vit à la cour et, si je me fige un instant en voyant Lynara, j’arrive à lui sourire et à féliciter une nouvelle fois de son mariage et de l'air heureux qu'il arbore. Sans la regarder elle directement. Retrouver Lyman qui se préoccupe déjà de l’état de santé de la jeune louve est tout aussi agréable et nous nous promettons de prendre le temps de discuter, de tout nous dire sur ce qui s’est passé ces derniers mois.

Et je cherche mon épouse. Sans la trouver. Je fronce les sourcils, essayant d’ignorer cette panique qui s’insinue bien malgré moi. Fort heureusement, la Reine m’indique qu’elle lui a demandé de garder la chambre pour se reposer. Et pour un peu, j’aurais presque juré la voir sourire et, pire encore, voir son regard pétiller. Mais je suis probablement trop fatigué par le voyage et j’imagine sûrement des choses. J’essaie de ne pas trop me précipiter dans ses appartements, saluant les personnes qui m’entourent, souriant, discutant un peu, avant de finir par m’éclipser. Pour trouver les -dits appartements vides. C’est là qu’une petite servante passe la tête par la porte et me souffle d’aller dans le salon que je connais si bien pour y avoir passé nombre d’heures, surtout en hiver, à partager le temps des Lannister. Et elle file, en pouffant de rire alors que je reste un rien perplexe. Je me frotte la jambe avec une grimace et je boitille jusqu’à la pièce indiquée, de plus en plus dans l’expectative.

Pour me fige alors que je vois sa silhouette se dessiner à quelques mètres à peine de moi. Je me rends compte que, pour la première fois depuis bien longtemps, je me sens empli d’une timidité inhabituelle. Je ne sais pas quoi lui dire, quoi faire, comment me comporter. Et puis, je vois son ventre rond et je ne peux m’empêcher de sourire comme un idiot, le regard brillant. Je souffle, dans un murmure, le regard toujours rivé sur elle. « Me voilà ma dame … je suis désolé de t’avoir fait attendre aussi longtemps. » J’inspire longuement, me contentant de faire un pas dans sa direction, me sentant plus gauche que jamais. Et, quand elle prend la parole, j’ai un bref hochement de tête, même si je reprends, à peine plus haut. « J’ai… j’ai eu peur. Qu’il te soit arrivé quelque chose et que personne n’ait osé m’en parler avant notre retour. Et j’ai détesté ressentir cela quand bien même ta mère m’a rapidement rassuré. » Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’elle me saisit les mains, me faisant avancer de nouveau d’un pas et grimacer sous le poids de ma jambe. J’ajoute, curieux, mon regard toujours rivé sur elle, sans vraiment me soucier de l’endroit où nous sommes en vérité. « Pourquoi voulais-tu que nos retrouvailles aient lieu ici ? »

Et, quand elle reprend la parole, j’inspire longuement, une de mes mains lâchant la sienne, alors que l’autre serre ses doigts avec force, pour effleurer sa joue doucement, avec une précaution inhabituelle chez moi. Je me rends compte que moi aussi je tremble un peu mais je déglutis, comme si de rien était. « … tu as raison. Il fait froid ici, c’est bien pour ça que je tremble aussi non ? » Et je laisse filer un instant de silence, mon regard ancré dans le sien. Tant de pensées se bousculent, tant de questions la concernant, nous concernant même. Tient-elle toujours autant à moi ? Est-ce qu’elle a bien vécu mon absence ? Je réalise de mon côté que ce sourire, ce regard et cette présence m’ont bien plus manqué que je l’aurais cru possible. Et je souffle, dans un murmure. « Tu m’as tellement manqué. » Je ne suis pas capable, dans l’immédiat, d’en dire plus et de bouger, ne serait-ce que pour la prendre dans mes bras. Pourtant, j’en meurs d’envie mais je me sens plus idiot que jamais.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyLun 23 Avr - 23:16

Un seul être vous manquait, et tout vous apparaissait soudainement si dépeuplé. N'est-ce pas ce que l'on disait, après tout ? Si telle maxime était véridique, et qu'elle se vérifiait, alors il fallait donc bien imaginer que pour Megara, ces longues semaines passées sans son père ni son époux lui avaient paru durer bien plus longtemps que cela, sans parler du fait que les couloirs et les multiples pièces de la Forteresse avaient pu lui apparaître quelque peu désertées. Il allait fallait s'y réhabituer, désormais. A ce qu'elle puisse compter sur son père pour être en adoration devant elle et pouvoir se réfugier dans ses bras quand le cœur lui en disait, et ce sans avoir à se justifier. A ce qu'elle entende son rire rebondir par ricochets jusque sur les murs, et lui réchauffer le cœur et l'âme. A le voir dévorer au moins un lapin entier sans paraître tout à fait rassasier et sans le voir changer d'un seul centimètre concernant son tour de tailler. Elle allait devoir se réhabituer à ne pas dormir seule dans son lit, et à sentir ses pieds froids, ou brûlants, se lier aux siens. A sentir les doigts de Gareth écarter délicatement l'une de ses longues mèches de cheveux pour l'embrasser dans le cou et ainsi la réveiller alors qu'elle aurait piqué du nez sur l'un de ses livres, ou qu'elle se serait perdue dans ses activités de peinture, de dessin, de musique ou de couture. A l'entendre éclater de rire, lui aussi, et à la voir faussement tancer et faussement moquer Lyman. Ce qui n'avait point changer, en revanche, c'était de se réveiller tous les matins avec une délicieuse odeur de fleurs fraîches embaumant sa chambre d'effluves des plus agréables et des plus parfumées. Car Gareth avait tenu sa parole, et avait veillé à ce que cette délicate attention perdure, même en son absence. Et, au final ... Au final, il s'agirait simplement de se réhabituer à tout ceci, y compris à ces nombreuses choses qui avaient fait et composé son quotidien durant les quelques semaines entre l'annonce de ses fiançailles, son mariage et le départ de Gareth vers des contrées plus septentrionales. Ces choses qui lui avaient semblé toutes neuves, et qui, pourtant, lui avaient tant manquée. Si l'on comparait tout ceci au fait que, jour après jour, son ventre s'arrondissait de plus en plus et qu'elle devait composer avec tous ces changements et tous ces bouleversements liés à cette grossesse qui continuait encore et encore d'évoluer, et bien ... Et bien cela ne serait rien. La réelle difficulté résiderait sans doute dans l'alliance entre les deux. Car, ça, ce serait tout nouveau, puisque l'annonce de sa grossesse et le départ de la délégation s'étaient succédé si vite ...

Mais tout viendrait en temps et en heure, ou plutôt, ils ne pourraient rien faire d'autre qu'aviser. On se prépare progressivement à accueillir un enfant. Ils feraient de même, mais, ensembles, seulement sur une période plus restreinte. D'une certaine façon, sans doute Gareth avait-il échappé aux semaines les plus compliquées, quand une femme peine encore à trouver un équilibre, se sachant future mère sans encore le voir et le sentir. Ou alors quand une femme est en proie à ces fameuses nausées qui n'avaient si souvent de matinales que le nom. Ou quand leurs émotions jouaient à un jeu de cache-cache et de dupe. Concernant ce dernier point, les choses s'aplanissaient à mesure des semaines, mais il devait bien en rester certains reliquats. Mais, après tout, Megara ferait au mieux, et Gareth ne pourrait lui en vouloir de ne point encore parvenir à tout gérer, n'est-ce pas ? En tout cas, il leur faudrait sûrement se ré-apprivoiser un peu, et accepter le fait que ce qui était passé était passé. Ils ne pourraient point entièrement rattraper les semaines passées l'un sans l'autre, et devraient sûrement plutôt se focaliser sur leur présent, maintenant qu'ils étaient de nouveau réunis. De la même façon, elle, elle devrait accepter que le mari qui lui revenait avait pu vivre des expériences dont il se serait bien passé, et qui pourraient potentiellement le marquer à jamais. Bien que la jeune femme ne soit pas vraiment pour que Gareth conserve quelque stigmate physique que ce soit. Point parce qu'elle abhorrait tous ceux qui pouvaient bien porter cicatrice, mais disons que ... Disons que si la jambe de son époux le lançait pour le restant de ses jours, et bien cela n'était pas une perspective réjouissante et agréable, n'est-ce pas ? Alors, en le voyant enfin, là, face à elle, elle ne put sentir une pointe de culpabilité enserrer son cœur. Il boitait quelque peu, elle l'avait bien vu, or, par sa faute, il avait dû marcher plus qu'il ne l'aurait voulu, sans doute. En plus de cela, il lui conviait avoir eu peur, et formula les craintes qu'il avait pu avoir, après ne point l'avoir vue dans la cour, et ce sans édulcorer les choses. Elle s'en voulut, alors. Terriblement. Se sentant égoïste et égocentrique, narcissique et ... Et toutes ces choses peu glorieuses et peu reluisantes. La poussant alors à ne point vouloir entretenir quelque doute que ce soit concernant ce qu'avaient été ses réelles intentions.
    ❧ Oh, Gareth, je n'avais pas planifié tout cela ! Je ... Je suis désolée. Mais nous ignorions quand exactement vous alliez arriver, et Mère ne voulait point que j'attrape quelque mal en faisant le pied de grue dans la cour. ❧ Elle s'arrêta un instant, avant de reprendre. ❧ Si quelque chose m'était arrivée et que Père n'en avait point été informé, son courroux aurait été plus que conséquent. Mère a une grande force de caractère, et des exigences bien à elle, mais crois-moi, elle n'aurait jamais pris le risque d'encourir la furie de Père, car on ne plaisante point dès lors que cela concerne les enfants de Loren Lannister. Et Père n'aurait pas été cruel avec toi au point de ne rien te dire et de te laisser porter par ... Par quelque trépidation et trépignation de me revoir et de me retrouver, enfin ? Et puis ... Et puis Père a voulu me revoir, alors ... On ne refuse pas une requête royale, n'est-ce pas ? Quoi que j'en serais sans doute capable, mais refuser quoi que ce soit à mon père est au-dessus de mes capacités ! ❧ Quand à la question que lui adresse son époux ... Celle-ci a le mérite d'alléger un peu la conversation, sans doute, visiblement commencée au milieu d'accent de craintes et d'inquiétudes. ❧ Je n'en pouvais plus d'être si souvent cantonnée par Mère dans mes appartements ! Oh, si tu savais ! ... Ici, c'est tout autant intimiste que spacieux. Et cela me renvoie en enfance, pas toi ? Je voulais également que tu te sentes pleinement de retour chez toi, chez nous, et que tu te souviennes bien que cela ne se résume pas à nos appartements, aussi agréables et protecteurs soient-ils. Oh, et puis ... On ne viendra sûrement pas nous déranger ici en premier lieu si on cherche à nous trouver. ❧
Face à lui, Megara a soudainement l'impression d'être faîte de sucre. Elle se sent fragile et toute petite, et ce alors même qu'elle est pourtant de plus en plus gironde, et qu'elle n'a jamais eu à rougir de sa taille, bien au contraire. Mais, oui, face à lui ... Face à lui, elle peut redevenir Megara, simplement Megara. Ou plutôt Megara, son épouse, celle qui attendait leur enfant. Il n'y avait plus tant d'apparences à maintenir, de rang à honorer. Il n'y avait aucun œil espion et aucune oreille qui trainait, en ces lieux. Du moins l'escomptait-elle : Mère n'irait tout de même pas jusqu'à ne point leur laisser pleinement occasion et loisir de se retrouver, entre époux, n'est-ce pas ? En l'absence de Gareth, Intrépide aussi a bien grandi, et, un instant, comme lui, Megara manqua de se mettre à ronronner, tout en inclinant suffisamment la tête pour que la courbe de son visage épouse bien la courbe de cette main que son époux venait de poser sur sa joue. Elle ferma cependant les yeux, se laissant porter par ce silence si protecteur entre eux, par l'odeur de Gareth, aussi, et par la chaleur de leurs peaux en contact l'une avec l'autre. Et puis, comme magnétisée, elle ouvre de nouveau les yeux, son regard se fondant dans celui de Gareth. Il lui semble qu'il y a tant de choses qui passent et qui s'échangent alors, entre eux. Tant de choses, mais aucun mot. Pas tout de suite, pas encore. Elle a autant envie de l'embrasser que de pleurer, à vrai dire. Tant envie de se lover gentiment contre lui que de ... De récidiver dans les activités qui avaient pu les conduire à aujourd'hui attendre un enfant. Et un petit quelque chose lui disait que, pour une fois, ces émotions ambivalentes et ces pulsions charnelles n'étaient pas forcément entièrement et uniquement dues à cette malédiction que les Sept faisaient peser sur elle. Elle avait après tout déjà entendu des servantes dire que, pendant la grossesse, une femme a des envies parfois irrépressibles ! C'était bien étrange. Pas parce qu'elle n'avait point ressenti ce genre de besoins, mais parce qu'elle n'était point passée à l'acte. Penser à cet enfant qu'elle attendait semblait l'avoir protéger de quelque dérapage que ce soit, même si cela avait pu bien lui coûter ... Et, finalement, il y a ces mots, ces mots tant attendus, tant espérés, et dont l'absence potentielle était tant redoutée ... Ces mots qui faisaient basculer tout, à moins qu'ils ne viennent que confirmer un fol espoir entretenu par la jeune femme.
    ❧ Tu m'as tellement manqué aussi ... ❧ De ses deux mains, elle s'embarre de la paume libre de Gareth, pour la porter à ses lèvres, où elle déposa un tendre baiser, avant de diriger la main de son époux jusque sur sa poitrine, au-dessus de son cœur. De son cœur qui tambourinait à tout rompre. ❧ En fait, je me méprends. Tu ne m'as pas manquée. ❧ Peut-être qu'elle l'affole, par ce micro silence qui sépare ses précédentes paroles de ses mots suivants. Mais elle ne songe pas à cela, et ne réalise pas qu'elle l'effraie peut-être. De toute façon, il fallait espérer que sa suite de ses propos, ainsi que le geste qui les accompagnait achèveraient de rassurer définitivement le jeune homme. ❧ Tu ne m'as pas manquée, tu nous as manqué. ❧ Et, délicatement, alors même qu'elle rapproche son visage de celui de son époux pour l'embrasser, elle pose la main du jeune homme sur son ventre rebondi, à plusieurs endroits, et ferme les yeux. Espérant ardemment que leur enfant se manifestera, et qu'il partagera aussi la joie retrouvée d'être de nouveau réunis. C'est une grande première, car jamais encore elle n'a laissé qui que ce soit toucher si intimement son ventre, à l'exception du Mestre, pour des raisons toutes médicales. Si elle sent leur enfant de l'intérieur, elle ignore donc s'il est possible, déjà, de le sentir de l'extérieur.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptySam 5 Mai - 21:01

Durant ces longues semaines, ces mois même, loin du Roc, j’ai presque fini par oublier ces habitudes que nous avions commencé à prendre avec Megara. Et pourtant, maintenant que je viens de remettre les pieds dans l’Ouest, tout semble me revenir, comme des bribes de souvenirs qui étaient restées éloignées pour m’empêcher de trop ressentir la nostalgie de cette vie laissée derrière moi. Et à ces souvenirs se mêle une inquiétude sourde. Celle qui lui soit arrivé quelque chose, même si celle-là est rapidement apaisée par l’attitude des autres autour de nous, celle qu’elle n’ait pas envie de me revoir. Et celle-là, tant que je ne suis pas face à elle j’ai du mal à me persuader du contraire. Après tout, elle pourrait regretter de m’avoir épouser, la distance et l’éloignement peuvent lui avoir prouvé à quel point je ne serais jamais le mari qu’elle espérait avoir avant que la fatalité ne nous oblige à nous marier.

Et, quand je la vois, ces doutes s’envolent ou, en tout cas, s’éloignent suffisamment pour que ne subsiste que le plaisir de la voir devant moi. Elle est tellement belle et la grossesse semble l’avoir épanouie encore davantage. C’est peut-être pour ça que je me sens bien plus gauche que d’ordinaire face à elle, que je n’ose pas faire ce dont je rêve depuis que j’ai parlé avec le Roi. La prendre dans mes bras, lui dire à quel point elle m’a manqué, lui promettre de ne plus jamais la laisser aussi longtemps, quand bien même nous saurons tous les deux que je ne serais peut-être pas capable de tenir cet engagement. Mais peu importe, c’est l’intention qui compte non ? Je suis pourtant assez sot pour lui dire que je me suis inquiété et, à sa réaction, je ne peux m’empêcher de lui sourire idiotement, comme porté par ce flot de paroles presque discontinu. « Respire Meg, je m’en voudrais que tu tombes dans les pommes à vouloir justifier une inquiétude totalement stupide de ma part. Je sais que ton père aurait été informé s’il t’était arrivé quelque chose… mais il savait aussi que je pensais beaucoup à toi, surtout sur le chemin du retour et il aurait pu… je ne sais pas… vouloir m’épargner encore quelque temps. C’est ridicule, j’en ai conscience. Mais il y a certains domaines où il est difficile de faire montre d’intelligence. Surtout après de longues heures de route. » J’inspire doucement, en hochant la tête, avant de reprendre, me sentant toujours aussi maladroit malgré tout. « On ne refuse rien au Roi, je suis bien placé pour le confirmer. Mais je suis heureux que tu l’aies déjà vu. Je pourrais te garder rien que pour moi sans aucun scrupule les prochaines heures alors. Avant qu’on nous retrouve. »

Quand elle m’explique pourquoi elle a choisi cet endroit précisément pour nos retrouvailles, je ne peux m’empêcher de détourner mon regard d’elle pour porter mon attention sur chacun des objets de cette pièce. Ils me sont tellement familiers que j’ai un léger soupir avant de souffler, d’un ton presque rêveur. « En vérité, tu n’aurais pas pu mieux choisir. J’avais besoin d’un… endroit qui me rappelle ce qu’était notre vie. Avant mon départ. Pour revenir doucement à cette réalité qui sera de nouveau la mienne. Et cela me semble particulièrement approprié. Surtout si en plus, nous avons du temps pour nous. » Je sais que nous en aurons d’avantage dans les jours, semaines à venir. Mais c’est différent. Il y a eu trop de monde pour nous accueillir, trop de gens prompts à fêter un retour dont la plupart se moquent vraiment en réalité. Alors que je commence à peine à accepter qu’elle semble, elle, vraiment heureuse de me voir.  

Impression qui ne fait que s’accroître quand son regard accroche le mien. J’ai l’impression de pouvoir lui dire tellement plus de choses durant cet instant que je ne pourrais jamais le faire avec ces mots qui, de toute façon, refusent de venir. Même si j’ai toujours aussi peur de ce qu’elle pourrait avoir réellement à l’esprit. Je lui souris quand elle me dit que je lui ai manqué, la laissant faire quand elle attrape ma main et déglutissant quand elle la pose su sa poitrine. Si je peux sentir son coeur qui bat à tout rompre, je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils quand elle dit se méprendre. « … je… quoi ? Mais tu viens de dire que... » Heureusement, elle reprend rapidement et je soupire de soulagement avant de ne me figer quand elle m’embrasse. Et je réalise à quel point cette douceur m’a manqué, à quel point le goût de ses lèvres m’est agréable. Je la serre contre moi, mes doigts glissant le long de son dos et j’inspire avant de sursauter quand elle pose mon autre main sur son ventre. « Mais je… il vient de donner un coup ! » Je cille, fixant un regard émerveillé avant de lever de nouveau les yeux vers Meg. « … c’est… je n’avais même pas réussi à imaginer un moment pareil en vérité… oh Meg. Dire que je pensais que tu t’étais cachée parce que tu n’avais pas envie de me voir. Je ne suis qu’un idiot. » Je lui souris alors, continuant d’effleurer le ventre arrondi de mon épouse. « … j’ai du mal à me dire qu’il y a… notre enfant ici. » Et je l’embrasse de nouveau, oubliant ma gaucherie, oubliant, l’espace d’un instant, qu’il y a un monde qui tourne autour de nous.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyMar 8 Mai - 1:53

Certains mots étaient prohibés, ou plutôt ne fallait-il pas les utiliser à outrance, car ce qu'ils renfermaient et sous-entendaient était ... Démesurément ridicule, ou bien encore démesurément naïf et enfantin. Même Megara le savait, elle qui n'était sans doute pas la plus rationnelle de toute la Lignée Lannister. On ne pouvait décemment pas s'évertuer à vouloir refaire le monde en usant et en abusant de "si". Ce qui était fait était fait, comme dirait Jordane, et il fallait alors composer. S'assurer que les dommages ne perdurent pas, que les conséquences ne se propagent pas plus. Il fallait tuer le risque dans l'oeuf. Et Megara était bien placée pour comprendre tout ceci, puisque, la concernant ... Et bien, la concernant, elle avait déjà placé sa propre mère dans une situation obligeant cette dernière à prendre des mesures quelque peu radicales. Refaire le monde était donc impossible. Il fallait plutôt s'évertuer, sans doute, à chercher à comprendre et à cerner les différents futurs possibles. C'était là toute la tactique et la stratégie militaires. Des domaines que Megara préférait laisser à ses parents ou encore à son frère. Pas qu'elle n'y comprenne absolument rien, mais ... Il s'agissait de sujets que l'on n'avait jamais placé entre ses mains, et elle s'en satisfaisait plutôt bien ! La guerre était loin d'avoir son penchant, et il n'était point dans ses plaisirs coupables de concevoir des conflits. Lyman avait raison : elle était une enfant de la paix, nourrie au sein par une mère qui n'avait jamais rien voulu d'autre, en premier lieu, que la prospérité et la puissance des Terres de l'Ouest. Megara ne se satisfaisait point de la guerre, et elle n'éprouvait aucune fierté à voir tomber des vies au service de la Couronne. Voir Gareth s'éloigner, le voir accompagner cette délégation partie vers des contrées septentrionales, cela avait donc été compliqué, et un crève-cœur aussi, d'autant plus qu'elle était enceinte. Il lui était impossible d'imaginer ce dont aurait été faîte cette attente si elle n'avait point attendu cet enfant. Cela serait refaire le passé, le recréer différemment, ce qui était impossible, futile et utopique. De la même façon ... De la même façon, là, tout de suite, en pouvant enfin revoir son époux, elle se devait d'effacer de son esprit toutes les inquiétudes qu'elle avait pu avoir quant à son état de santé. Bien évidemment, elle le voyait bien, tout n'était pas parfait, mais ... Mais elle s'était dit que, peut-être, il avait minimisé et son état et sa blessure. Elle n'avait donc pu s'empêcher de l'imaginer encore plus blessé qu'il ne l'était, et, même ... Elle en avait honte, mais elle l'avait même imaginé au bord de l'infirmité. C'était stupide, sans doute, mais les rêves d'une femme enceinte sont plus souvent perturbés qu'à l'accoutumée, et quand la fiève s'y mêle, et bien cela donnait vie à des cauchemars dont on se passerait pourtant bien. Mais, fort heureusement, Gareth avait encore ses deux jambes, et il n'avait besoin de personne pour marcher jusqu'à elle. Quoi qu'il en soit, visiblement, maintenant, les rôles étaient quelque peu inversés, et c'était à lui de s'inquiéter pour elle. Ce qui lui tira un petit sourire coupable, alors qu'effectivement, elle prit une bonne inspiration.
    ❧ Je te prie de bien vouloir m'excuser ... C'est que je ne voulais pas qu'il demeure en ton esprit quelque doute concernant mon état. Ou concernant les raisons pour lesquelles je n'étais point auprès de Mère ou de Lyman pour vous accueillir. ❧ Le chemin lui avait donc paru long ? Et il avait beaucoup pensé à elle ? Combiner avec la suite de ses propos, cela ne put que faire rougir Megara. Non sans lui donner l'impression de n'avoir à nouveau pas encore dix ans, d'être une enfant qui s'émerveillait et s'extasiait d'un peu tout. Ce qui la poussa à soudainement trouver un grand intérêt dans un tableau accroché à l'un des murs. Un tableau qui ne représentait nulle autre que la fratrie Lannister, au grand complet, alors qu'ils étaient encore tous dans leurs primes années. Lyman était assis dans une sorte de grande chaise luxueuse et dorée à la feuille d'or. De part et d'autre de lui se tenaient Megara et Nymeria, chacune une main apposée sur le haut du dossier de la dite chaise. Combien de fois Nymeria avait-elle plaisanté en disant qu'ainsi représenté, Lyman avait l'air bien plus petit qu'elles ? Étouffant un éclat de rire, Megara préféra donc réellement reporter son attention sur son époux. ❧ Je ne doute pas que, de toute façon, Père aura sans doute donné l'ordre qu'on nous laisse en paix pour quelques temps, maintenant qu'il a obtenu ce qu'il voulait de moi, c'est à dire un instant privilégié en ma compagnie. ❧ Elle était en tout cas très satisfaite que le lieu de leurs retrouvailles lui conviennent. Il était important pour elle que Gareth puisse, au mieux, laisser toutes ces longues semaines derrière lui, et se réapproprier pleinement leur lieu d'habitation, après tout ce temps passé au loin. ❧ Nous voilà donc tous deux contentés. Tu ne peux pas savoir à quel point nos si vastes appartements m'apparaissent de plus en plus étriqués ... ❧
Elle le voit paniquer. Du moins, c'est ce qu'elle en vient à penser. Il était assez impressionnant à quel point en une fraction de seconde, tout pouvait basculer. A quel point un corps tout entier pouvait tout simplement être saisi d'une émotion s'opposant entièrement à celle précédemment ressentie. Elle le savait très bien, Megara, car elle était très coutumière du fait, du moins, en privé. Et encore plus lorsqu'elle se trouvait en présence de Gareth. C'était que son époux avait un don certain pour la mettre dans tous ses états. Mais il semblait qu'aujourd'hui, ou, tout du moins, en cet instant, les rôles étaient là aussi inversés. Bien que ... Elle refusait d'y penser, mais elle ne pouvait tout de même point s'en empêcher. D'une certaine façon, voir ainsi réagir Gareth la ramenait plusieurs semaines en arrière, quand elle peinait quelque peu à lui annoncer qu'elle était enceinte, et que cela l'avait quelque peu mis, lui, dans tous ses états. Elle s'était effrayée de la réaction qu'il avait eu, tout autant qu'elle s'était inquiétée de la réaction qu'il aurait en apprenant qu'elle attendait un enfant, leur enfant. Mais, là ... Là, les choses étaient quelque peu différentes. Car Megara ne se sentait saisie d'aucune crainte et d'aucune peur, face à son époux. Raison pour laquelle, dans un sens, elle ne s'était pas exactement empressée de lever le moindre doute sur ses paroles. Elle n'avait cependant pas non plus pris son temps. Sans doute avait-elle voulu faire les choses bien, ou plutôt avait-elle souhaité accompagner le geste à la parole. Et visiblement, elle était parvenue à atteindre son but. Et ce bien que tout ne dépendit pas d'elle. Pour le coup, leur enfant leur donna un petit coup de pouce non superflus. Ce qui semblait causer bien de l'émoi au futur père ! Megara l'avait-elle déjà vu ainsi ? Oui, sans doute. Probablement en apprenant qu'il allait devenir père, qu'elle portait la vie en elle, et qu'il y avait contribué. Quelque chose comme ça. Désormais, Gareth n'avait plus besoin de ses mains à elle pour lui indiquer son attention, n'est-ce pas ? Elle plaça donc l'une de ses mains sur la joue droite et l'autre sur la poitrine de son époux. Non sans goûter à son baiser, et ce bien qu'elle ne put s'empêcher de sourire.
    ❧ Quel sot tu fais, en effet ... Je meurs d'envie de te revoir depuis ton départ. Et je n'ai personnellement eu de cesse d'imaginer nos retrouvailles, la première fois que tu me reverrais, gironde comme je ne cesse de plus en plus d'être. Mais, surtout ... Surtout, la première fois que notre enfant choisira de se manifester à toi. Je le sens depuis quelques semaines, déjà, et ... C'est la première fois que j'ai la confirmation que je ne rêve pas, que je n'imagine rien. Qu'il y a bien notre enfant, là, qui bouge et se meut. Que ce n'est pas dans ma tête, que c'est réel. ❧ Visiblement, à le voir, Gareth ne pouvait s'empêcher de laisser la paume de sa main épouser l'arrondi du ventre au sein duquel se développait leur enfant ! Il s'agissait là d'un geste empreint d'une grande intimité, et pourtant, en dépit de tout, du temps passé loin l'un de l'autre, du peu de temps passé en temps que mari et femme, et bien ... Et bien tout ceci lui apparaît si naturel. Si bienvenu, aussi. Suffisamment, en tout cas, pour la pousser à de nouveau réclamer ses lèvres. Avant de sourire, un souvenir lui revenant en mémoire. ❧ Ma robe te plait-elle ? Si tel est le cas, profites-en, car, comme tant d'autres avant elle, elle ne m'irait bientôt plus ! Ma taille de guêpe n'est désormais plus que du passé, et ... Le Mestre dit que je porte bien. Je le crois aisément, il n'y a qu'à me regarder ! ... Mais peut-être devrions-nous nous asseoir ? Je m'en voudrais, pour ta jambe ... ❧


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyDim 20 Mai - 14:58

Il y a tellement de choses à gérer, à apprendre à découvrir depuis plusieurs que parfois, j’ai l’impression d’en être tout simplement incapable. Même pour quelque chose d’aussi simple que de retrouver mon épouse après de longues semaines de séparations. J’ai le sentiment d’être gauche, emprunté, de cumuler les maladresses ce qui, dans son état, n’est pas des plus avisés. Et l’inquiétude de ne pas l’avoir vue lors de notre arrivée n’aide pas à ce que je sois des plus serein. J’ai beau me répéter qu’il aurait été idiot de nous laisser espérer jusque-là mais la raison n’est guère entendue lorsque le cœur s’emballe. Mais, étonnamment, le fait qu’elle cherche tellement à justifier les raisons de son absence est comme un véritable baume qui me permet un peu d’inverser les rôles. Je suis celui qui doit la rassurer non ? Et non l’inverse. Alors j’ai un sourire que j’espère plus assuré alors que je souffle, d’un ton plus léger. « Ne t’excuse pas. J’aurais dû réfléchir un peu plus mais j’avais tellement envie de te voir que je n’aurais écouté personne avant de t’avoir sous les yeux et de m’assurer que tu vas bien. C’est ridicule, j’en conviens. Et tu es radieuse, alors le reste importe peu non ? »

J’ai un sourire plus large quand elle m’assure que nous ne serons pas dérangés, même si j’en doute un peu. Pourtant, quelques heures au calme, avant d’être de nouveau happés par le tumulte de la Cour, me ferait un bien fou. Histoire de revenir à une réalité qui n’a plus été la mienne depuis des mois. « Et c’est tout ce que je veux aussi. Un instant avec toi. Avant que le monde ne se rappelle de nos existences et ne souhaite passer du temps en notre compagnie. » Je la regarde, les yeux brillants, avant de me faire plus curieux. « Étriqués ? Tu ne sors pas assez à ton goût ? Il y a eu des soucis ? » Non, je ne m’inquiète pas, c’est juste une impression trompeuse. Mais il faut dire qu’elle ne m’aide pas vraiment en se jouant de moi, même quelques instants. Je me rends compte à quel point il m’est important qu’elle soit… et bien tout simplement heureuse de me voir. Mais tout est balayé quand elle pose ma main sur son ventre arrondi et que je sens un coup un peu vif. L’émotion qui me prend à la gorge est tellement soudaine, surprenante même, que je ne peux retenir un rire un peu nerveux. Il faut dire que je n’avais guère été préparé à cela, sans compter le fait que, depuis mon départ, je m’efforce de ne pas me laisser envahir par la nostalgie du foyer. Cela aurait fait de moins un piètre garde.

Mais maintenant, je peux amplement profiter de sa présence, de leur présence en vérité. Et laisser ce trop-plein d’émotion se décharger un peu. J’ai un sursaut quand sa main effleure ma joue et je ne peux m’empêcher de l’embrasser de plus belle avant de souffler, un peu contrit. « Tu n’imagines pas à quel point tes mots me rassurent. Je sais que je suis un idiot mais, en cet instant, je suis probablement l’idiot le plus heureux du monde ma dame. » Et je tousse un rire avant de reprendre, mon regard ancré dans le sien. « Et est-ce que ce moment… te convient ? L’imaginais-tu ainsi ? En tout cas, je peux t’assurer que c’est bien réel. Ou que si c’est un rêve, je n’ai pas la moindre envie de me réveiller pour ma part. » Et pouvoir toucher son ventre a quelque chose de passablement irréel, me donne l’impression que ces dernières semaines n’ont jamais existé en vérité. Et je la serre un peu plus contre moi, inspirant longuement alors que j’effleure sa chevelure dorée quelques instants. Nos lèvres finissent pas se séparer un instant et je la fixe, curieux. Pour me reculer d’un pas et la regarder de bas en haut, le plus sérieusement du monde. « Cette robe est, ma foi, fort seyante. Même si elle a l’air difficile à enlever. » Je ne peux m’empêcher de lui adresser un clin d’œil malicieux, même si je continue de la couver des yeux, avant de reprendre, d’un ton plus léger. « Peu m’importe ta taille de guêpe, je te l’avais déjà dit non ? Tu es ravissante je confirme. Et le Mestre a dit que tout allait bien donc ? C’est parfait. De toute façon, il y aurait le moindre problème, tu serais confinée dans tes appartements je suppose. » A son autre question je hoche la tête avant de l’entraîner sur l’un des fauteuils près de nous. « Ma jambe va bien Meg. Elle est encore un peu raide à cause de la route mais je n’aurais aucune séquelle. J’ai vu suffisamment de mestres à ce propos pour le reste de ma vie mais je suppose que tu voudras une confirmation toi aussi ? » Et j’attends qu’elle vienne s’installer près de moi pour de nouveau chercher ses lèvres, moins timidement alors que je réalise à peine que je viens de retrouver ma femme.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyMer 23 Mai - 0:59

Il était important pour elle que tout se passe au mieux, entre Gareth et elle. Autant parce qu'il était dans son caractère de toujours tenter d'aplanir les choses, entre ses proches, que parce qu'elle n'ambitionnait en rien de donner naissance au milieu d'un foyer déchiré. Dans les Terres de l'Ouest, des trois enfants royaux, Megara avait toujours été la plus médiatrice. Celle qui s'était si souvent placée entre son frère et sa sœur quand ces derniers, sans en venir aux mains, n'avaient pas manqué d'oser le ton. Et connaissant le caractère respectif de chacun d'entre eux, il n'allait pas sans dire que la cadette de la fratrie n'avait pas eu un rôle des plus épisodiques ! En grandissant, chacun d'eux avait mûri, alors, évidemment, les choses avaient changé. Ou plutôt évolué. Disons que les conflits avaient été moins réguliers, mais beaucoup plus intenses quand ils étaient tout de même survenus. Et maintenant ... Maintenant, les choses étaient toutes différentes. Nymeria vivait désormais à des milliers de lieues d'ici, et elle était montée sur un trône. La plus jeune des trois, et la première monarque ... Cela n'empêchait tout de même pas Megara de vouloir conserver vivace cette partie d'elle-même, cette partie qui voulait que les apparences soient sauves, que les coups de tonnerre soient des plus rares, que les batailles et les disputes demeurent hors des portes de la Forteresse. Au loin. Très au loin, même, si possible. Les langues continuaient de persifler au sujet de Gareth. Sans doute moins à son sujet, respect de l'étiquette et du rang oblige, à moins que tout ceci n'ait plutôt à voir avec le fait que ses parents étaient connus pour être des plus redoutables dès lors que l'on osait s'en prendre à leur progéniture. Sans doute y avait-il encore tant à faire, entre son époux et elle, car en dépit du nombre de mois qui s'était à présent écouler depuis leur union, ils avaient tous deux passé la majorité d'entre eux séparés l'un de l'autre. Alors, peut-être qu'ils devaient y aller pas à pas. Et peut-être que la jeune femme se retrouvait toute charmée des paroles de son époux.
    ❧ Me voir, moi ? ... Je veux dire ... Je ne devrais pas dire ça, mais c'était ton retour à toi que j'attendais en priorité. ❧ Avant même son père. ❧ Tu dis ça parce que j'ai une armée de servantes toutes plus douées les unes que les autres pour dissimuler ma fatigue. Parce que ton enfant me laisse de moins en moins de répit, la nuit. Sans parler d'Intrépide qui s'étale de tout son long en travers des oreillers !  ❧ Être là, en sa présence, avait un petit quelque chose d'irréel. Elle le voulait depuis si longtemps, et, ça y est, le désir était devenu réalité. Ce qui était tout autant euphorisant que tétanisant, d'autant plus que le monde qui les entourait battait à tout rompre, et que ce n'était pas comme si tous deux étaient de simples domestiques ... ❧ Non, non ! Ne t'en fais pas, il n'y a eu aucun souci, si ce n'est quelques insomnies et une prise de poids plus conséquente que prévu ! C'est juste que ... C'est juste que, les semaines allant, Mère requiert de moi que je me repose de plus en plus, et que, donc, je quitte de moins en moins nos appartements. D'où la sensation de parfois y étouffer. Sans parler du fait que je me sens moi-même de plus en plus étriquée dans mon propre corps. ❧
En l'observant, presque comme un enfant, attendri et balbutiant quant à ce ventre arrondi, Megara ne peut s'empêcher d'en rire à son tour. Il était si vivifiant de ... De ne serait-ce que pouvoir partager tout ceci avec quelqu'un. Et en premier lieu avec lui, le père de cet enfant. Il était impossible pour la jeune femme de vraiment pouvoir faire ressentir à Gareth tout ce qu'il y avait à ressentir et à sentir, et à savoir, également, concernant cette grossesse. Ce n'était pas comme si, désormais, ce serait au futur père de porter leur enfant. Ce genre de choses était chasse gardée de la gente féminine, si l'on pouvait réellement parler d'une chasse ... Dans les faits, il y avait des moments où la future mère avait la sensation que la liste des points négatifs et des inconvénients était plus longue et plus conséquente que tout le reste. Mais toutes ces autres fois ... En réalité, à chaque fois qu'elle sentait l'enfant bouger, elle en était toute retournée. On pourrait pourtant croire qu'elle en prenait l'habitude, désormais, mais ... Mais non. Car chaque fois était différente, et que la sensation n'en allait qu'en augmentant. Des petites bulles, au début, et maintenant, la sensation de vrais mouvements, à moins que cela ne soit dans sa tête. En tout cas, elle n'avait jamais laissé qui que ce soit la toucher si intimement depuis le début de sa grossesse. Même le Mestre, elle l'avait gardé sous étroite surveillance, tendue et jamais entièrement relaxée. Jamais, donc, son futur enfant n'avait potentiellement pu ressentir des caresses aussi affectueuses et attentionnées, en plus des siennes. Ce privilège là, Megara l'avait farouchement réservé à son époux, tout en espérant secrètement que ce dernier en était conscient, et qu'il lui en serait reconnaissant. Mais, visiblement, les choses étaient bien engagés, et une chaleur disparue depuis le départ de Gareth au sein de la délégation revint si brusquement happer la jeune femme, au contact de ces baisers, qu'elle s'en sentit presque déséquilibrée. Ne manquant alors pas de se raccrocher à son époux.
    ❧ C'est ... C'est absolument parfait. Tu es là, de retour, en un seul morceau, du moins je l'espère et ... Et je n'ai pas rêvé, le bébé bouge vraiment. Et tu as l'affection, à moins que ce ne soit la décence, de visiblement me trouver encore suffisamment attirante pour me faire tourner la tête, comme tu sais si bien le faire, à ta manière. ❧ Face à son commentaire concernant sa robe, elle secoua la tête négativement, de droite à gauche, un sourire amusé et à la fois rougissant aux lèvres. ❧ Cela tombe bien, car elle est également assez compliquée à enfiler. Il y a cet obstacle si arrondi, qu'il faut surmonter et épouser au mieux. Tu sais que je ne vois plus mes pieds, sauf en me penchant ? ❧ Peut-être trouverait-il rapidement tout ceci ridicule, cette nécessité qu'elle avait à se voir et à s'entendre rassurer, mais ... Mais il fallait qu'il comprenne que, pour quelqu'un comme elle, habituée et conditionnée à toujours tout maîtriser au mieux, être enceinte revenait à se jeter dans le vide, ou presque, et à être censée accepter que tout ceci soit normal. ❧ Le Mestre est assez cryptique concernant certaines choses. Certes, ce n'est pas le plus bavard des hommes, mais j'ai déjà eu le droit à des réponses plus construites quand je lui posais des questions. Je suis visiblement censée comprendre certaines choses en temps et en heure, et m'en remettre à son professionnalisme et à l'expérience passée de ma mère. ❧ Finalement, elle le laisse l'entraîner sur l'un des fauteuils, bien soulagée, malgré tout, d'aller s'asseoir. C'est que son équilibre demeurait encore si chancelant et si changeant, jour après jour, sans parler de ses pieds qui devaient supporter ce poids de plus en plus conséquent à mesure de l'avancée des jours. Et puis, il y avait quelque chose d'intimidant à se trouver debout face à lui, debout dans toute sa splendeur et sa grossesse. Alors, elle ne se fit pas prier pour se caler le plus possible contre Gareth. Tout en remerciant intérieurement si fort le fabriquant du fauteuil qui l'avait fait suffisamment large pour que deux personnes puissent s'y installer tant qu'elles partageaient toutes deux un temps soit peu d'intimité. ❧ Je ne connais pas tous ces Mestres qui se sont occupés de toi. Et même si notre cher Mestre a ses mystères, et bien ... Mais je n'aurais rien contre une confirmation par moi-même. Je n'y connais rien, mais ... ❧ Mais voilà qu'il l'interrompait, et qu'elle se montrait bien incapable de demeurer aussi chaste qu'elle l'était depuis leurs retrouvailles. Ce qui était compliqué, avec ce ventre en travers du chemin, mais sans doute était-elle suffisamment assez vocales dans ses soupirs pour que Gareth comprenne bien qu'il la mettait un peu dans tous ses états. Son parfum, sa chaleur, tout ... Tout réveillait en elle certains penchants charnels, qui les avaient d'ailleurs tous deux conduits dans leur situation actuelle de futurs parents. Mais respirer lui devint nécessaire, la poussant à réfugier ses lèvres dans le cou de son époux, à bout de souffle ou presque. ❧ Gareth ... Doucement ... Je ... Je n'ambitionnais pas de ... M'enquérir de ta jambe n'était pas exactement une invitation à pouvoir te voir te débarrasser de ton pantalon, tu sais. Et ... Tu es sûrement fatigué, et en manque, c'est pour ça que tu parviens encore à ... Alors que je suis si ... Enceinte. ❧


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyLun 28 Mai - 15:10

J’avoue, même si c’est arrivé il y a plusieurs mois, j’ai encore du mal à me faire à l’idée que nous sommes mariés. Probablement parce que nous avons passé plus de temps séparés qu’ensemble. Pour autant, c’est elle que j’ai eu envie de retrouver en premier à mon arrivée ici, sans bien arriver à saisir pourquoi. Enfin si, ce que je lui ai dit avant mon départ s’est avéré exact, les sentiments que j’ai pu développer à son égard se faisant un peu plus présents alors que je réalisais qu’elle me manquait vraiment. J’ai quand même un haussement d’épaule un peu gauche à sa question et je hoche la tête, non sans esquisser un sourire. « Te voir toi oui. Ma femme. Et je suis content de savoir que tu m’attendais aussi donc. » J’arque un sourcil au reste de ses paroles avant de reprendre. « Je vais devoir aller négocier avec ce chat je suppose. Je peux lui faire des offrandes pour retrouver ma place ? Ou est-ce que tu l’as dressé comme un lion prêt à me dévorer si je m’approche de trop près ? » Et je hoche la tête, tout de même moyennement rassuré par ses propos. « C’est bien, il faut que tu prennes du repos, même si cela te donne l’impression d’être enfermée. Je te tiendrai compagnie autant que possible désormais. »

Même si, au vu de mes nouvelles responsabilités, je risque d’être fort occupé. Mais je veux passer du temps avec elle, j’en ai besoin. Comme pour me rappeler pourquoi je fais tout ça, qui je veux protéger avant tout. Et puis, de sentir la vie grandir en elle de la sorte a quelque chose de tellement inattendu, de tellement fort, que je sais encore moins comment me comporter. Et je dois sourire comme le dernier des idiots en vérité, mais je m’en moque totalement. Je me demande vaguement à quel point mon attitude pourrait sembler ridicule à d’autres en cet instant mais je ne fais que sourire plus largement, mon attention entière focalisée sur mon épouse et notre enfant. S’il n’était pas vraiment réel dans mon esprit, à voir son ventre arrondi, je ressens une chaleur inhabituelle grandir en moi. Je souffle alors, d’un ton presque rêveur « Parfait oui, je n’aurais pas pu mieux trouver. Je suis en  un seul morceau, ne t’en fais pas et… notre bébé va bien, tu vas bien. Et tu as l’air heureuse de me voir. Que demander de plus ? » Au reste de ses propos, j’ai un rire, avant de continuer, toujours sur le même ton. « Tu es magnifique Meg, ne laisse personne, pas même toi, essayer de te faire croire le contraire. »

J’effleure ses joues rosies avant de souffler, redevenu un peu sérieux. « J’avais oublié à quel point cela pouvait me manquer aussi. » Et je me recule d’un pas avant de souffler, malicieux. « Oh, c’est pour cela que tu as des chausses dépareillées ? Tout s’explique. » Je fronce tout de même les sourcils quand elle parle du Mestre, sentant l’inquiétude s’insinuer de nouveau. « Nous irons le voir dès demain, d’accord ? Et quel genre de questions lui posais-tu pour qu’il se fasse si mystérieux ? » J’avoue, je suis tout de même soulagé de pouvoir m’assoir un peu, les longues heures de route commençant à prendre le pas sur la joie de la retrouver. J’ai un soupir de contentement quand elle se blottit contre moi, même si je ne peux m’empêcher de rire à sa répartie. « Le contraire m’aurait étonné. Tu veux que je me lève et que je fasse des cabrioles pour te prouver que tout va bien ? Je risque peut-être de casser quelques objets par contre, ce serait dommage. »

Et voilà que nos baisers se font beaucoup moins empruntés, que je retrouve les sensations que j’ai pu avoir à ses côtés avant mon départ. Dire que tout cela me plait est un euphémisme, d’autant qu’il n’est pas difficile de voir, à ses soupirs, qu’il en est de même pour elle. Mais, à ses propos, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire, non sans l’embrasser à la commissure des lèvres. « Je ne devrais pas m’offusquer de tels propos ? Et j’imagine bien que ce n’était pas pour … ça. Mais j’ai vraiment envie de te tenir dans mes bras et de t’embrasser. C’est une mauvaise chose ? Quant au reste… tu ne t’es définitivement pas vue Meg. Tu restes plus belle que toutes les femmes que je peux croiser, terriblement enceinte ou non. Enfin, je serais sage donc, si c’est ce que tu veux. » Je la relâche donc et je pose mes mains sur mes jambes, un sourire taquin sur les lèvres, avant de reprendre, comme si de rien était, même si je continue de la dévorer des yeux. « Alors, raconte-moi comment les choses se sont passées durant mon absence ? » J’avoue que je me demande tout de même vaguement à quel point c’est inconvenant d’avoir des pensées charnelles à son égard alors qu’elle porte mon enfant. Et pourtant, à la regarder comme ça, difficile de faire autrement.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptySam 2 Juin - 2:40


    ❧ Tu pourras essayer, si tu veux, mais ... Je crains fort qu'il n'est pris très au sérieux les invectives de Père concernant le rôle de protecteur qu'il devait jouer auprès de moi en votre absence à tous deux ! ❧ Son regard se fit quelque peu malicieux quant vint le moment pour elle de répondre à la question suivante de Gareth. ❧ Les servantes font de plus en plus attention, maintenant. Plus je poursuis ma grossesse, plus Intrépide veille à ce qu'aucun mouvement brusque ne me soit prodigué ! Alors, je suppose que si tu es doux, tu ne risqueras rien. ❧ Et puis, finalement, son regard se fit sans doute un peu désespéré, à la suite des propos de son époux. ❧ Je t'en serais infiniment reconnaissante, vraiment ! ❧

Elle n'irait certes tout de même pas jusqu'à le payer pour ça, bien évidemment. Il était son époux, c'était donc dans ses attributions que d'essayer de la combler au mieux, n'est-ce pas ? C'était juste que, de plus en plus souvent, Megara avait eu l'impression de ne pas réellement avoir quelqu'un à qui parler. Sa mère avait ses responsabilités de reine, son frère avait celles du prince qu'il était, et puis ... Megara n'avait point voulu enfoncer le couteau dans la plaie concernant ses tracas et son quotidien de femme enceinte alors que Lyman ne pouvait être aux côtés de sa femme, elle aussi enceinte ... Intrépide était d'excellente compagnie, certes, quoi qu'il savait être suffisamment indépendant pour que la jeune femme puisse passer toute une journée sans le voir, mais, indéniablement, comme il ne pouvait pas parler, et bien cela ne comblait pas tout. Elle avait eu tant de questions, tant d'inquiétudes, et tant de préoccupations, aussi. Parfois, c'était très futile, mais quand on ne pouvait pas vraiment en parler au principal intéressé, et bien cela restait dans votre tête, avant d'y tourner, d'y retourner, et de vous torturer quelque peu, à force. Elle avait certes eu l'occasion de sonder son propre père concernant ce que lui avait bien pu ressentir lorsqu'il avait connu les joies de la paternité, mais tout ceci n'était jamais qu'une expérience personnelle et individuelle, n'est-ce pas ? Il y avait suffisamment de variantes à prendre en compte pour réaliser que deux grossesses ne se ressemblaient jamais, pas même au sein d'un même couple. Elle n'avait donc aucune idée de ce que pourrait bien ressentir son époux face au toucher de ce ventre désormais si arrondi, et sous lequel grandissait déjà leur enfant, un être de plus qui perpétuerait leurs lignées, à sa façon. Elle croit déceler certaines choses dans son regard et son attitude, et cela la rassure autant que cela lui donne la sensation d'être réellement envahie et nimbée d'une chaleur des plus agréables et réconfortantes. Pas comme lorsqu'elle se sent en mesure d'éprouver une attirance charnelle pour Gareth, non. Ici, cette chaleur était confortable, comme une douce couverture moelleuse et ... Et sans doute extrapolait-elle trop.

    ❧ Bien sûr que je suis heureuse de te voir, tu m'as manqué ... ❧ Elle passe alors quelques doigts dans la chevelure de son époux, comme pour chasser ce fameux épi qui s'y dresse de temps à autre, un doux sourire sur les lèvres. Une façon pour elle, également, de ne point le regarder dans les yeux, par peur de fondre et de ne plus pouvoir le quitter du regard. Ce qui serait bien dramatique, convenons-en ! Ou pas ! Car ses paroles la touchaient, et ... Et avec les bouleversements de sa grossesse, elle se savait bien plus à la merci de ses émotions. De toute façon, la voilà déjà qui plaque la main sur l'une de ses joues rougissantes, comme prise en défaut, alors que le commentaire de Gareth la fait sans nul doute rougir de plus belle. C'est malin ! De toute façon, tout ceci est rapidement chassé par une vague de panique qui s'empare soudainement d'elle. ❧ Oh non !!! ❧ Vainement, elle tente de vérifier les dires de Gareth, mais c'est peine perdue. Même en prenant appui sur lui, avec ce ventre qui fait barrage, elle n'y voit pas grand chose. Peut-être qu'en levant un pied en l'air ... Non, ce serait prendre le risque de perdre l'équilibre. Cet équilibre toujours plus changeant et précaire, à mesure de l'avancée des jours. ❧ Tu ... Tu me fais marcher, c'est ça ? ... Et moi, je cours, enfin ... Enfin non, bien sûr, pas dans mon état, mais ... Mais tu m'as parfaitement comprise ! Tu devrais avoir honte ... ❧ Mais son regard en dit suffisamment sur la gravité feinte de ses paroles pour ne sans doute point inquiéter le principal concerné. De toute façon, le sérieux pointe son museau, et elle ne peut lui claquer la porte au nez.

Avant ça, cependant, avant de renouer avec la réalité et ses côtés bien plus terre à terre, la jeune femme profite quelque peu de sa proximité retrouvée avec son époux pour bien se caler contre lui. Ce qui n'est point aisé, compte tenu de ses courbes sans cesse plus girondes. Mais le contact est chaud, agréable, et bien plus appréciable que ne le sont les coussins, jusqu'alors palliatifs seulement partiels ... Elle se saisit alors de l'une des mains de Gareth, pour y entrelacer ses doigts, non sans résister à l'envie de poser la tête sur son épaule, et de fermer les yeux. Et de se laisser porter par sa voix, et ... Mais revenir à la réalité est nécessaire, n'est-ce pas ? Car son époux n'était point de retour pour si rapidement la voir piquer du nez et le prendre pour une couverture autant que pour un oreiller bien moelleux !

    ❧ Je m'inquiète de mon poids, et de mon tour de taille ... Je sais, tu vas me dire que je ne dois point m'en faire, que tu me trouves magnifique, mais ... Je n'ai aucun doute quant au fait que tu sois le père, il ne peut en être autrement, or, j'ai surpris une servante demander à l'une de mes couturières si nous avions consommé notre union avant même notre mariage. ❧ Mais, une nouvelle fois, Gareth sait alléger les choses, les rendre moins oppressantes, ce dont elle lui est une fois de plus reconnaissante. Non sans feindre de le rattraper par un pan de son haut. ❧ Non, pas de ça ! Tu restes là, avec moi. Et encore moins si tu n'es pas du tout sûr de ton adresse. Je tiens aux objets précieux qui se trouvent ici, et, où qu'il soit présentement caché, tu risquerais de donner de mauvaises idées à Intrépide, ou de le laisser croire que tu le défis sur son terrain préféré ! ... J'observerais ça à ma manière, en temps voulu. ❧ Et ce, même si, finalement, c'est le jeune homme qui prend les rênes, et les devants. Et le taureau par les cornes, aussi, et ce même s'il n'y a aucun bovin à l'horizon. Et elle s'en veut. Cela lui fait même un pincement au cœur, parce que ... Parce qu'elle a l'impression d'être la méchante, même s'il ne lui renvoie pas du tout cette critique là. Elle a en tout cas la sensation de le priver de quelque chose qui lui a probablement manqué, durant toutes ces semaines. Et ce serait un terrible mensonge de sa part que de prétendre n'être absolument pas dans la même position que lui. Mais elle a la tête qui tourne, tout autant qu'elle se sent déchirée de part et d'autre entre ce qu'elle pense être du domaine du raisonnable, du rationnel, et ce qu'elle sait bien plus appartenir au territoire de l'envie, du désir et du plaisir. Il ne semble pas s'en offusquer, en tout cas, là où, elle, elle se sent toute penaude, et déjà un peu à bout de souffle, le nez niché dans son cou. Cela ne lui plait pas, en tout cas, et c'est d'instinct qu'elle réagit à ses paroles, relevant la tête et laissant ses yeux être piégés dans le regard de son époux. Touchée. Il savait quoi dire. Il savait comment le dire, aussi. Il connaissait son effet, et n'était pas sans maîtriser les conséquences. Là où elle était sa victime, sans doute. Mais une victime qui voudrait pouvoir se laisser aller à son consentement instinctive, primaire et animal. Sans se sentir abandonnée ou délaissée, elle n'aime pas qu'il pose ses mains autre part que sur son corps. Ce qu'elle était paradoxale ... Plissant quelque peu le nez, sans même le vouloir, comme elle le fait face à du déplaisir, elle ne peut cependant pas trouver les mots pour ... Pour faire autre chose que de tenter de répondre à sa dernière question. ❧ La ... La vie a suivi son cours. Lyman a pris en partie le relais de Père, quand celui-ci est parti vous retrouver, et Mère ... Mère a de nouveau pleinement pu être la Reine. Il a plutôt fait beau, les nausées de grossesse ne m'ont pas importunées au point de me clouer au lit, et j'ai régulièrement dessiné et peint pour me détendre, et ... Et ... Et ... ❧ Au simple souvenir d'avoir voulu, de mémoire, crayonner la silhouette de Gareth, allongé nu dans leur lit, le drap couvrant à peine le galbe de ses fesses ... Le visage de Megara s'empourpre, alors qu'elle se mordille frénétiquement les lèvres. Que son souffle s'accélère, et qu'elle sent les larmes lui piquer les yeux. Oui, sans doute est-elle en passe de pleurer, et, pour ne point lui imposer cette vision d'horreur, elle réfugie de nouveau ses lèvres dans son cou, là où, cette fois-ci, l'émail de ses dents taquine la peau de son époux. Et là où, à l'aveugle, ses mains cherchent un ancrage sur la silhouette du jeune homme. ❧ Gareth ... ❧ Sa voix se brise dans un sanglot qu'elle ne peut retenir, toute à ses émotions si contrastées, si opposées, si paradoxales, et à ses envies si demandeuses et si charnelles.


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyMar 5 Juin - 14:09

Je la fixe, le regard pétillant alors que je l’écoute me parler d’Intrépide. « Je prends bonne note qu’il prend son rôle au sérieux. Mais il va devoir de nouveau le partager avec moi. Alors il faudra que je fasse en sorte de le raisonner au mieux. Je compte bien défendre ma place. » Et j’esquisse un sourire au reste de ses propos. « Je n’ai pas souvenir que, dans le passé, tu te sois plainte de mon manque de douceur. Je n’ai pas changé, tout du moins, pas à ce niveau-là. » J’effleure doucement sa joue à son regard attristé et je fronce légèrement les sourcils avant de souffler, d’une voix plus douce. « Ton père m’a garanti que je pourrais rester à tes côtés. Je compte bien veiller sur toi jusqu’à ce que tu sois obligée de me jeter dehors tant je serais trop souvent là. »

L’idée de pouvoir passer du temps avec elle est plus que plaisante. Surtout que, même si nous allons avoir un enfant et que nous avons vécu côte à côte durant des années, nous ne nous connaissons pas si bien. Et le peu que j’ai pu apercevoir d’elle me plait. Alors, autant en profiter non ? Sans compter le fait que je m’émerveille devant ce ventre arrondi. Notre enfant. Difficile à imaginer, il faut bien le reconnaitre. Et je ne suis pas sûr d’en avoir pleinement conscience tant qu’il ne sera pas venu au monde. En attendant, je souris à ma dame, plus largement encore quand elle passe une main dans mes cheveux. Un geste devenu presque habituel avant mon départ, qu’il nous faudra appréhender de nouveau. « Je suis heureux de t’entendre dire ça. J’ai eu peur que tu m’oublies un peu. » Je ne peux pas pourtant m’empêcher de la taquiner avant de lui prendre la main. « Mais oui, je plaisante. Tu es parfaitement habillée, ne t’en fais pas. Et non, je n’ai pas du tout honte. Au contraire. Cela me permet de me confirmer que je suis bien présent avec toi et que tout ceci est bien réel. Alors je risque de taquiner encore un peu, j’espère que tu ne m’en voudras pas trop. »

Voilà qu’elle évoque des sujets plus terre à terre, que ce soit sa santé ou la mienne. Je l’écoute avec une attention non feinte, essayant de ne pas me crisper quand elle me confirme qu’il n’y a pas de doutes quant au fait que je sois bien le père de l’enfant. Mais j’avoue que je n’aime guère ce qu’elle raconte et les rumeurs qui circulent. J’ai un soupir avant de l’embrasser sur le front. « Tu sais, je pense que plus de la moitié du château est persuadé que tu ne m’as épousé que parce que je t’ai déshonorée. Une part de moi est particulièrement flattée à l’idée qu’ils puissent penser que je pourrais t’avoir suffisamment séduite pour cela. Et l’autre s’en moque. Les racontars finiront par se dissiper. Et je sais que je suis le père de cet enfant, je n’en ai pas douté une seule seconde. D’accord ? » Et quand bien même ce ne serait pas moi, s’il s’avère qu’à l’avenir, je ne le suis pas vraiment, je ferais avec. Je le sais, j’en ai déjà parlé avec Lyman. C’est une des conditions du mariage. Qui m’apparaissait bien plus aisée à accepter quand je n’étais pas encore attaché à mon épouse. Mais inutile de trop tergiverser à ce propos, d’autant que c’est à moi de la rassurer maintenant. « Pourtant, j’ai toujours été doué pour les acrobaties. Ou alors, personne n’a jamais osé prétendre le contraire en tout cas. Mais soit, tu as raison. Je vais éviter de subir ton courroux en cassant quelque chose ou provoquer l’ire d’Intrépide plus tôt que prévu. » J’ai un sourire un peu canaille au reste de ses propos, me faisant moins maladroit, plus entreprenant, jusqu’à ce qu’elle me freine quelque peu dans mon élan.

Mais, puisqu’il faut être sage et bien, je vais l’être. Quand bien même je n’en pense pas moi. Et je vois à son regard que le fait que je l’ai sagement écoutée lui déplait quelque peu. Je réprime mon sourire, me faisant le plus sérieux du monde quand elle recommence à parler. Mais je fronce les sourcils quand elle commence à balbutier, sans bien comprendre ce qui se passe et sentant une vague de panique quand je vois les larmes apparaitre dans ses yeux. « Mais… Meg ! Je… » Si je l’entoure de mes bras quand elle se réfugie contre mon cou, je ne peux m’empêcher de me figer quand je sens ses dents contre ma peau. Elle peut me sentir déglutir alors que ma main caresse sagement son dos et j’inspire longuement, avant de souffler d’un ton léger, qui contraste tant avec la façon dont elle a prononcé mon nom que par les paroles que je prononce. « Comment veux-tu que je me tienne bien quand j’ai ma femme dans mes bras ? Et qu’elle est tellement jolie qu’elle me fait imaginer nombre de choses indécentes ? » Mais je la rapproche de moi, la serrant doucement dans mes bras avant de reprendre, dans un murmure. « Je suis là. Je ne te laisserai plus. » Je relève doucement son menton pour la regarder dans les yeux et l’embrasser avant de sourire. « Tu n’as pas le droit de pleurer aujourd’hui. C’est interdit. Sinon je vais m’assoir à l’autre bout du canapé. » Alors que je parle, ma main a fini par se poser sur sa cuisse et je la fixe, indécis, sans bien trop savoir ce qu’elle veut en vérité. Moi je le sais très bien et elle peut le lire dans mes yeux.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyMar 12 Juin - 21:51

La solitude ne lui avait jamais sied, contrairement à ce que l'on pouvait bien en penser. Il était certes vrai que, peut-être, son calme et sa patience, maintes et maintes fois mis en opposition avec la fougueuse énergie de son frère et de sa sœur, pouvaient laisser à penser qu'elle n'appréciait que peu les foules, et qu'elle n'aimerait rien de mieux que de s'isoler dans son petit cocon. Mais c'était se fourvoyer que de raisonner ainsi. Pour rien au monde elle ne se serait séparée des siens, et pas même de sa si impétueuse petite soeur. Preuve en était, cette dernière était sa plus proche amie, sa camarade, et elle avait également été sa confidente jusqu'à ce que ce fameux drame survienne. Pourtant, en âge, Megara était plus proche de Lyman ... Mais ... Mais c'était ainsi, Nymeria l'avait toujours beaucoup faite rire, et elle n'avait jamais réellement pu passer une journée sans la voir. De toute façon, il n'y avait pas forcément besoin d'être seule pour quelque peu se couper du monde, n'est-ce pas ? Le pouvoir isole, paraissait-il, et pourtant, les monarques ne vivaient-ils jamais entourer que d'une Cour nombreuse ? De la même façon, lorsque l'on est passionné par quelque chose, comme elle-même pouvait l'être, d'art et de peinture, on en vient presque à perdre la notion du temps qui s'écoule et de l'espace qui vous entoure. Mais, avec le départ de sa cadette, puis celui de son époux, et enfin de son père, Megara s'était retrouvée dans une situation des plus inédites, et une chose était sure, l'expérience n'avait pu que lui déplaire. Fort heureusement, Intrépide avait été là, et peut-être qu'il avait trop pris ses aises, et que Gareth devrait manœuvrer pour se refaire sa place, mais pouvait-on réellement en vouloir à la jeune femme, ou au chaton lui-même ? Même si le chaton avait bien grandi, depuis toutes ces semaines ...
    ❧ Défendre ta place ! Si tu t'entendais parler ! ... Te voilà déjà paré à guerroyer contre un félin, voilà donc qui ne doit sans doute pas trop te dépayser ... ❧ Son visage se para d'un doux sourire, alors qu'elle passa une main affectueuse sur son ventre. ❧ Je ne peux point te contredire sur le sujet ... Mais il semble tout de même que ma grossesse fasse de moi une jeune femme à traiter avec grande délicatesse, même si je ne vais certes pas me briser en milles morceaux ... ❧ Et, finalement, face à la promesse de Gareth, Megara ne peut s'empêcher de soupirer. D'aise. Et de contentement, aussi. Elle avait vainement tenté une approche auprès de sa propre mère, et si celle-ci lui avait concédé une soirée à deux et rien qu'à deux, Jordane avait passé la majorité du temps à consulter des documents officiels, obligeant sa fille à se résoudre à des travaux de couture. ❧ Je sais que tu vas désormais avoir encore plus fort à faire, mais ... Merci ... Même si je crains fort que tu sois le premier à venir à bout de patience, car il est hors de question que je te jette dehors. Cela serait impoli, et peu princier ... ❧
Mine de rien, un petit sourire en coin s'épanouissait au coin de ses lèvres. Sans doute parce que cette référence à ses devoirs de Princesse, et à ses prétendues obligations, pour certaines, n'était point une première. Gareth y avait déjà eu droit, à cette justification. Une justification loin d'être usurpée ou montée de toute pièce, mais qui atteignait tout de même ses limites, arrivé à un certain moment ! Quoi qu'il en était, elle se remémorait les paroles et les conseils de son frère, et souhaitait fortement user de patience et de douceur avec Gareth, non sans se départir de ces instants de complicité qu'ils devaient encore continuer à nouer l'un avec l'autre. Après tout, si l'on mettait de côté ces longues semaines de séparation, ils étaient encore de jeunes mariés, et ne se connaissaient pas charnellement et aussi intimement que ça depuis très longtemps ... Ils balbutiaient encore un peu, sans doute. Ils débutaient, aussi. Mais cela n'avait absolument rien à voir avec les intentions présentes de la Princesse du Roc. Elle voulait surtout user de douceur en ayant compris à quel point ce qu'avait pu vivre son époux pouvait l'avoir éprouvé. Mais il n'aurait point été son époux que cela aurait été la même chose, même si ... Même si, sans doute, cela ne lui aurait pas autant importé, elle le savait. Cependant, lorsque Lyman lui-même était revenu, Megara n'avait-elle pas été très délicate avec lui ? Ici, les intérêts étaient un peu différents, mais elle voulait vraiment que les choses se passent au mieux, entre eux. Et pour lui, aussi. Il devait sans doute de nouveau apprivoiser la vie au Roc, et pourtant, le voilà qui se retrouvait d'ores et déjà face à bien des changements. Alors autant minimiser au mieux l'impact, autant que faire ce peu ...
    ❧ T'oublier ? Oh, Gareth, voyons ... Tu es mon époux, je n'en ai qu'un, ce qui te place immédiatement à une place privilégiée dans ma vie. Et sans vouloir me faire redondante, disons qu'il m'était impossible d'oublier ton existence avec ton enfant qui grandit en moi ! ... Je ne t'ai pas encore trop maudit, sois-en rassuré. Même si les nuits sont de plus en plus compliquées. Si tu finis par tomber par terre à force que je bouge, je te prie, par avance, de bien vouloir m'en excuser ! ❧ Mais, finalement, y avait-il réellement besoin qu'elle s'applique à lui faciliter le retour, lorsqu'on le voyait la taquiner comme il le faisait déjà de nouveau ? Megara entrouvrit quelque peu la bouche, et arrondit les yeux, marquant l'ébahissement plutôt que la surprise. Elle aurait dû s'en douter ! ❧ Je devrais te faire mettre au pilori ! Mais le risque serait alors trop grand que tu me reviennes couvert des tomates qu'on t'aura lancé pour mes beaux yeux ... Je ne pense en effet pas que les parquets apprécient le jus de légumes ... Et tu ferais bien du désordre, je n'approuverais pas. ❧
Elle aussi pouvait bien lui renvoyer la pareille, non ? Il ne fallait pas croire ! Cependant, lorsque le sérieux se faisait, le visage de Megara ne cachait rien des changements d'émotions qu'elle pouvait connaître. Ou plutôt la principale intéressée ne fit-elle pas grand chose pour dissimuler tout cela. Encore une fois, Gareth était son époux, et non un courtisan. Face à lui, elle était Meg', pas la Princesse du Roc, du moins, pas dans le contexte présent. Nulle nécessité, donc, de se la jouer Princesse froide, distante et presque désintéressée. Le fait était, tout de même, qu'il devait en entendre des vertes et des pas mures, contrairement à elle. Certes, quelques échos lui revenaient, mais c'était toujours de façon involontaire, et les coupables, lorsqu'ils la voyaient les surprendre, ne pouvaient jamais s'empêcher de s'excuser platement et de craindre pour leur poste. Car si Jordane apprenait qu'ils avaient osé tenir de tels propos devant Megara ou presque ... Gareth, lui, n'était pas autant ménagé qu'elle, ce qui était sans doute là un doux euphémisme ... Cependant, il prétendait ne point en être offensé, ce que la jeune femme ne comprenait pas forcément très bien. Disons que, si la situation était inversée ... Non, ce serait vraiment impossible de raisonner ainsi. Car elle ne pouvait pas savoir comment seraient alors les choses, sans parler du fait qu'en tant que jeune femme, les critiques auraient été différentes, sans doute bien plus accusatrices, viles et mesquines, là où certains n'auraient peut-être pas manqué, alors, de féliciter Gareth d'avoir réussi à mettre la main sur un joli petit lot ... Les gens ne félicitaient pas Gareth de la sorte, actuellement, n'est-ce pas ? De par le respect dû au rang de Megara, et par la crainte qu'ils devaient bien tous avoir du couple royal, et du prince héritier, également.
    ❧ D'accord, mais ... D'accord, mais je ne peux tout de même pas me résoudre à accepter que de tels racontars circulent ... Ils te font passer pour quelqu'un que tu n'es pas, et je n'aime pas ça ... D'autant plus que s'il y avait une faute à attribuer, elle ne pourrait que me revenir, tant et tant ... ❧ Son cœur se serra dans sa poitrine, rien qu'à l'idée que leur enfant puisse entendre de telles sornettes dans la bouche de courtisans ... Mais Gareth était là, il se voulait présent, rassurant, et encourageant, aussi. Et joueur. Et rieur, également. De quoi lui redonner le sourire, bien qu'elle ait tout de même cherché à, peine perdue, contenir un petit rire. ❧ Il ne me semble pas que les jongles et les acrobaties vous étaient enseignés, au sein de votre apprentissage à la vie chevaleresque ... ❧
La suite était à la mesure de la tempête d'émotions et de sentiments qui circulait sous son crâne et jusque sous sa peau : confus, brouillon, contradictoire, hésitant, exigeant, volontaire, tremblant, ou encore dévorant et désireux. Sans doute Gareth n'y comprenait-il rien, et à raison. Elle lui envoyait des tas de signaux, la plupart se contredisant entre eux, alors, comment pourrait-il y voir clair ? Elle-même était quelque peu dans l'impasse quant à pouvoir clairement exprimer ce qu'elle ressentait, ce qu'elle voulait et ce qu'elle désirait. Sa seule certitude était sans doute son refus de le voir s'éloigner d'elle, de quelque façon que ce soit, d'où le fait qu'elle ai sans doute quelque peu visuellement marquer sa frustration quand il voulut obéir à ses soit disant ordres. Alors, elle a tout de même essayer d'agir et de réagir, mais, encore une fois, le fait de se réfugier contre son cou tout en en mordillant quelque peu l'épiderme, cela doit conduire à deux faisceaux divergents, non ? D'un côté, sans doute donne-t-elle l'impression d'avoir besoin d'être chastement réconfortée et rassurée, alors que de l'autre côté, sans doute peut-elle l'amener à penser qu'elle le voulait, là, tout de suite, maintenant. Mais les choses étaient sans doute ainsi, même si, au milieu de ce mélange, il n'était peut-être pas évident que Megara voulait tout ceci, en même temps. Et puis, face à ses paroles, les choses s'accentuent. Un hoquet la parcourt, empli de larmes, alors qu'une chaleur certaine s'empare d'elle, là où sa prise se raffermit et où ses lèvres accentuent leur périple. Et elle doit avoir l'air très ... Très ubuesque, lorsqu'il amène son visage à la surface, pour la regarder droit dans les yeux. Son maquillage a dû quelque peu commencer à couler, ses yeux doivent être tout écarquillés, non sans briller des larmes qui entourent son regard, et le bout de son nez a dû commencer à rougir. Quant à ses lèvres, elles sont empourprées du sang qui y a afflué de par les baisers qu'elles ont délivré et des coups de dents dont elles ont elles-même quelque peu pu être martyrisées. Quant à Gareth, et bien, une fois encore, il prouve qu'il sait quoi lui dire.
    ❧ Non, reste ... ❧ On aurait dit une enfant, chargée de fièvre, qui rattrape par le col de la chemise un être cher qui tentait de la laisser en arrière, allongée dans son lit, en prétendant ne pas avoir envie de dormir mais en ayant déjà les yeux qui papillonnent. Du moins le ton y ressemble-t-il sans doute fortement ... ❧ Tu dois rester, c'est un ordr... une requête maritale, d'une femme à son époux ... Tu as été loin de moi si longtemps, je ne veux pas être la cause d'une nouvelle distance ... C'est juste que ... ❧ Elle sent le goût salé des larmes sur ses lèvres, et cela la pique un peu, sans doute parce qu'il y a là quelque meurtrissure à déceler sur la pulpe, de par les attaques précédentes. Un instant, elle ferme les yeux, comme tentant de se ressaisir. Mais c'est peine perdue, du moins, dans la globalité. Alors, son regard se plonge de nouveau dans celui de Gareth, tout en reprenant la parole. ❧ Je ne pleure plus, promis. Mais, toi, tu restes ... ❧ Elle pose ensuite l'une de ses mains sur celle de son époux, là, sur sa cuisse. ❧ Mes émotions vont à vau-l'eau, dernièrement, et mon corps comme mon esprit ne réagissent plus exactement de la même façon qu'avant. Si tu savais combien de fois, la nuit, je me suis réveillée couverte de sueur, et essoufflée, avec la certitude que tous deux, nous venions juste de ... De revivre notre nuit de noces. Je veux ça, et bien plus, Gareth, mais ... Au delà de mes insécurités quant à mon corps, il y a le fait que ... Que ce serait te sauter dessus à peine revenu, et ... J'en ai très, très envie, de toi, de tes caresses, de tout ça ... Mais je suis enceinte, et on m'a appris que les relations charnelles étaient destinées à avoir des enfants, or, cette étape est déjà en route, et ... Et tu dois être fatigué, et ... Et je devrais te laisser du répit, et ne point te donner l'impression que tu ne m'as manqué que pour ton corps et les prouesses dont il est capable ... ❧


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyDim 24 Juin - 22:58

L’espace d’un bref instant, j’ai envie de lui parler de tous ces sentiments contradictoires qui ont pu m’envahir ces derniers mois. De toutes ces inquiétudes qui n’ont cesse de grandir, surtout depuis mon entretien avec son père. Et puis, je me rappelle que je sois là pour veiller sur elle, lui éviter de vivre des nouvelles trop difficiles à appréhender et que je dois être fort pour elle. Et pour notre enfant. Sans compter le fait que notre absence puis notre retour, ont déjà du bien l’ébranler. Alors j’essaie, d’être aussi fort que possible. Même si la voir me ramène à tout ce qui m’a manqué lorsque j’étais loin d’ici. Son sourire et sa présence en sont les meilleurs représentants mais, là encore, je ne sais pas si je dois vraiment lui dire.

Peut-être dois-je juste me contenter d’apprécier le moment présent, sans penser à cette angoisse qui m’a étreint lorsque j’ai cru qu’il lui était arrivé quelque chose. J’arrive à rire sans me forcer lorsqu’on parle d’Intrépide, soulagé qu’elle aille bien, qu’elle soit en mesure de plaisanter. « Je suis prêt à guerroyer contre tous les félins du monde pour garder ma place à tes côtés ma dame. Mais je me contenterais de mener cette bataille peu glorieuse pour le moment. Si je lui offre un panier, crois-tu qu’il verra cela comme un gage de paix ? Toujours est-il que je te traiterais avec tous les égards que tu souhaites Meg maintenant que je suis revenu. » Et que je ne compte pas repartir, tout du moins, si j’en crois ce que m’a dit son père. Et je ne peux que lui rendre son sourire alors que j’ajoute, d’une voix plus douce. « Tu sais que je suis une vraie tête de mule lorsque je m’y mets. J’ai trop envie de profiter de ta présence pour songer à me trouver d’autres occupations. Alors je vais abuser du fait qu’il soit peu princier de me jeter dehors pour m’installer pour de bon ici. »

Je me sens idiot lorsque je lui dis que j’avais peur qu’elle m’oublie, je m’en rends parfaitement compte au moment où je prononce ces mots. Mais il est trop tard et elle s’emploie déjà à me répondre, m’arrachant un rire alors que je secoue la tête. « Je sais, c’est stupide. Mais tu as fait ton existence sans moi durant des années, tu aurais pu continuer sans peine. Je suppose que je dois remercier notre enfant alors d’en avoir rajouté pendant mon absence. Je ferais attention et je ne t’en tiendrais pas rigueur si je tombe donc. » Et j’ai de nouveau un regard attendri sur son ventre passablement arrondi songeant vaguement qu’il est tout de même bien plus volumineux que celui de Jeyne. « Me faire mettre au pilori ? En voilà une idée ma dame. Tu ne serais pas un peu triste de les voir me lancer des tomates ? » Et, encore une fois, à mesure que je lui parle, je réalise pleinement à quel point elle m’a manqué. Ces échanges, ces taquineries, ces moments passés entre nous que je ne pensais pas vraiment possible. Voilà bien quelque chose que je retrouve avec un plaisir non dissimulé.

J’ai tout de même un soupir au reste des ses propos, effleurant sa joue du revers de la main avant de souffler, d’un ton plus doux, toute trace de taquinerie ayant disparu de ma voix. « Je me moque de ce que les gens pensent. A part toi. Il y aura toujours des racontars à mon encontre. Après tout, tu as vu tout ce qui m’est arrivé ces derniers mois ? Entre ceux qui pensent que je t’ai déshonorée, que je partage la couche de Lyman ou, pire encore, de ton père, ce ne sera ni la première ni la dernière fois. Tant que toi, tu sais de quoi il en retourne et que je suis heureux de t’avoir épousée, bien plus que je ne saurais le dire, le reste, je m’en moque. Il n’y aucune faute à attribuer à personne. » Et je retrouve mon sourire avant de hausser les épaules. « Il faut bien apprendre à tomber de cheval. J’ai décidé de faire ça de la façon la plus élégante possible. Une acrobatie me paraissait le plus approprié. »

Le reste n’est pas vraiment approprié. Enfin ça le devrait, nous sommes mariés après tout. Mais c’est compliqué. Entre ma longue absence et le fait qu’elle soit enceinte, difficile de bien savoir comment me comporter en vérité. Et je ne parle pas du fait qu’elle commence à pleurer. Autant dire que là, j’ai le sentiment que tout m’échappe et je ne cède pas à la panique que par un miracle que je suis incapable de définir. « Je reste donc car c’est une requête maritale. Mais que ça ne se reproduise pas. » Je me fais faussement sérieux, même si mon regard se voile un peu d’inquiétude quand je vois qu’elle a du mal à arrêter de pleurer. « Je déteste être responsable de ces larmes tu sais... » Et je passe un pouce pour les essuyer tandis qu’elle parle, m’étant sans tarder de nouveau rapproché d’elle. J’aurais été incapable de faire autrement de toute façon. Et, au reste de ses propos, j’ai une longue inspiration alors que je serre mes doigts entre les siens. « Meg… j’ai rêvé de te retrouver à de nombreuses reprises. Ce que nous avons vécu est… enfin j’en garde un souvenir des plus agréables et je n’ai qu’une envie, c’est de nous créer de nouveaux souvenirs du même type. Quant au reste… au risque de briser certains mythes, je suis venu dans ta couche par plaisir, par envie, sans penser à concevoir le moins du monde. Parce que tu étais magnifique Meg… et tu l’es toujours, vendre arrondi ou pas. Tes yeux brillent avec une intensité comme on en voit rarement et tu es resplendissante, même si je te fais pleurer. Je ne suis pas fatigué, j’ai envie d’être avec toi, de profiter de ma femme et de tout ce que nous pourrons faire tous les deux. Quand bien même je sais qu’il n’y a pas que cela qui t’a manqué chez moi. Il y a aussi mon sourire, évidemment. » Et, tout en lui adressant un de ces fameux sourires, mes lèvres vont chercher les siennes. Elles ont le goût du sel mais, en cet instant précis, je trouve ça plutôt agréable.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyLun 2 Juil - 0:13

La jeune femme était plus qu'habituée aux allusions et allégories animales. C'était simple, en fait. A partir du moment où votre Lignée avait pour héraldique un digne représentant de la faune, il était comme coutumier pour tout un chacun de voir en vous le pendant humain du dît animal. Il en allait de même, mais dans une moindre mesure, lorsque votre héraldique était plutôt florale. Concernant Megara, elle avait donc toujours été une lionne, ou plutôt, un lionceau. Ou bien encore une lioncelle, depuis quelques années, et particulièrement depuis son mariage. Et ce bien que, peu à peu, elle savait certains courtisans commencer à voir en elle une future lionne, de par sa maternité et le fait qu'elle marchait dans les pas de sa mère. En était-elle flattée ? Elle ne se mouillait pas encore trop quand à bien savoir ce qu'elle pensait et ressentait à propos de tout ceci. De toute façon, elle savait très bien que tout ceci était variable, et que les courtisans changeaient parfois si rapidement d'avis ... Combien d'entre eux, aujourd'hui, continuaient encore de voir en Jordane Lannister la Crakehall qu'elle était de par sa naissance ? Qui perduraient à voir en elle une laie plutôt qu'une lionne ? La réponse était simple : très peu, voire même aucun. Dès lors ... Dès lors, elle voulait voir plus loin que les simples paroles tenues par Gareth concernant sa propension à combattre le moindre félin qui s'opposerait à lui. Peut-être était-ce aller au-delà des intentions et des ambitions de son époux, mais elle voulait croire au fait qu'il ne se laisserait marcher sur les pieds par personne, quelle que soit la Lignée et la contrée concernée, dès lors qu'il aurait péril en la demeure concernant leur couple ou le fait qu'ils puissent continuer d'évoluer côte à côte, et non point séparés.
    ❧ Tu peux toujours essayer ... Il est vrai que jusqu'à maintenant, je n'ai pas pris le soin de lui en trouver un autre. Il n'est plus le petit chaton de ses débuts, et il ne rentre plus dans son précédent panier, alors ... Alors peut-être suis-je quelque peu à blâmer que de l'avoir autorisé à dormir à mes côtés. Quant à me ménager, sois en remercié ... C'est ma première fois, tu sais, et je ne me souviens point de la grossesse de Mère lorsqu'elle attendait Nymeria, alors j'ai encore la sensation de tâtonner, et je ne sais jamais si mes sensations et mes réactions sont disproportionnées. ❧ A sa réponse, elle ne peut s'empêcher de sourire, en penchant quelque peu la tête de côté. ❧ Une tête de mule ? Non, si peu ... ❧
Elle aussi, elle possédait son quota de détermination. Mais étant moins démonstrative, et étant une femme, elle n'en déployait pas autant la preuve visuelle. Néanmoins, pour qui la connaissait en privé, il n'y avait absolument pas à douter du fait qu'elle était bel et bien une Lannister. Et tout ceci était d'autant plus vrai que ses parents, et sa mère tout particulièrement, n'avaient jamais de cesse de l'encourager à s'exprimer et à manifester son opinion. Dans un tel climat, il n'était donc point surprenant qu'elle ne se laisse pas vraiment marcher sur les pieds concernant certaines choses. Pour d'autres, cependant, elle avait encore bien des progrès à faire. Mais en évoluant dans le contexte dans lequel elle évoluait, sans doute n'y avait-il pas trop à s'en faire. De plus, Gareth ne semblait pas du tout prompt à lui couper des ailes ou à la brimer, bien au contraire. Ne l'encourageait-il pas à lui donner son avis concernant bien des choses, et à partager avec lui la possibilité d'effectuer des choix communs ?
    ❧ Si jamais je dois t'amener à choir de notre couche, je te promets de prendre soin de tes potentielles blessures. Le Mestre n'aura ainsi pas besoin d'intervenir, et ta réputation en sera sauve. ❧ Megara connaissait très bien son frère. Alors, elle n'était pas sans savoir que Lyman était du genre à se saisir du moindre prétexte le lui permettant pour tourner en ridicule son meilleur ami, à savoir Gareth. De fait, autant tuer dans l’œuf tout sujet pouvait potentiellement être utilisé par le Prince héritier pour se payer la tête de son beau-frère ! Cependant, si, elle, elle pouvait quelque peu taquiner son époux, elle ne s'en priverait pas, particulièrement parce que jusqu'à maintenant, il ne s'en était jamais plaint et ne faisait que l'encourager, plus ou moins, dans cette direction. ❧ Tu as raison, j'en serais triste ... ❧ Prenant une mine peinée, elle pose une main sur l'une des joues de son époux, non sans soupirer. ❧ On ne joue pas avec la nourriture. Ce serait gâché que de te les envoyer en pleine figure. ❧ Une lueur mutine vient vriller son regard, avant qu'elle ne rougisse quelque peu de son audace.
Mais bien vite, les positions s'inversent, même si, cette fois-ci, la discussion n'est rien de moins que bel et bien sérieuse. Il n'y a donc pas de malice dans le regard de Gareth, et pas de petites taquineries dissimulées derrière ses propos, bien au contraire. Megara n'écoutait pas tout des racontars de la Cour, en particulier parce qu'on ne les lui rapportait pas tous, et qu'elle ne figurait pas au nombre des courtisans. Elle n'était pas dans leurs petits secrets, en particulier parce qu'elle pouvait potentiellement être l'une de leurs cibles préférées. Alors ... Alors, apprendre la bouche même de Gareth que certains allaient jusqu'à penser que Loren l'accueillait dans sa couche, c'était ... C'était inimaginable, et très irrespectueux. Choquant et déplacé, aussi. Est-ce qu'elle, elle s'avisait de raconter de telles choses à leur égard ? Clairement, si elle s'y mettait, elle pourrait en remettre plus d'un à sa place, et cela ferait très mal, car jamais personne ne manquerait de s'engouffrer dans la brèche, ne serait-ce que pour se faire bien voir d'elle, se mettre de son côté, et ainsi espérer être protégé, et être vu comme influent et proche d'une des Princesses de l'Ouest. Peut-être cela pouvait-il passer inaperçu aux yeux de Gareth, mais le regard de Megara vrilla d'une fureur froide et contenue. De quoi la convaincre que, définitivement, elle n'avait rien à voir avec la foule des courtisans, et que jamais ô grand jamais elle ne leur accorderait le bénéfice du doute ! En tout cas, pas maintenant ! Alors, elle secoue la tête, non sans se saisir de la main que son époux a posé sur sa joue, pour y déposer un fugace baiser. Et préféra sourire des explications de Gareth plutôt que de se laisser assombrir par toutes les mauvaises langues de la Cour.
    ❧ Je comprends mieux ... On ne m'a jamais appris, à moi, c'est sans doute pourquoi, la seule fois où j'ai chuté, je me suis fait une entorse de la cheville. ❧ Il n'avait point besoin qu'elle le lui rappelle, à Gareth, Megara, qu'elle s'était effectivement blessée après une chute de cheval. Il s'en souvenait bien, pour avoir fait construire, avec Lyman, un petit carrosse devant lui permettre, à elle, de pouvoir se déplacer le temps de sa convalescence, tout ça parce que l'apprenti du Mestre, en croyant faire bien, avait fait empirer les choses. Dans le même temps, Megara avait déjà été nue face à son époux, et même sans cela, elle lui avait déjà montré la cicatrice fine qui parcourait quelque peu sa cheville. Nul besoin, donc, qu'elle ôte sa chaussure et lui montre sa délicate épiderme, n'est-ce pas ? De toute façon ...
De toute façon, bien des choses se brouillaient dans sa tête, et cela serait donc risquer de perdre pied, sans mauvais jeux de mots. Elle avait du mal à y voir clair, concernant la décence de ce qu'elle désirait plutôt que concernant la possibilité que tout ceci se réalise. Elle savait que ... Elle savait que, au delà des circonstances et du contexte, sans doute tout ceci n'aurait rien de déplacé, quoi que, mais là ... Elle essayait, Megara. Elle essayait vraiment de s'expliquer et d'être compréhensible, claire et précise, mais c'était tout autant pénible que difficile, parce qu'elle se sentait comme scindée en deux. Il y avait la raison et les sentiments, le cœur et le cerveau, et tout ceci s'entrechoquait, s'opposait et ... Et il y avait cette grossesse, inédite, pour elle, qui bouleversait de surcroit un peu tout et compliquait encore plus les choses. Pour Gareth, cependant, tout semblait bien plus simple et bien plus clair. Ce qu'elle parvint cependant à faire, dans un premier temps, ce fut de le retenir, de l'empêcher de partir, ce qui était une bonne chose. Elle ne voulait pas qu'il se sente repoussé, qu'il pense qu'il n'avait pas sa place, qu'elle ne voulait pas de lui à ses côtés. Quant à ce qu'il lui disait. D'un certain côté, cela n'avait pas de sens, parce que cela s'opposait à ce qu'on lui avait enseigné, ou plutôt de ce qu'on avait cru lui enseigner concernant la logique et la psychologie masculines, lorsque Jordane était loin, et que Megara apparaissait encore suffisamment jeune pour être naïve et facilement influençable. Aujourd'hui, elle ne comprenait pas ce qu'on avait cherché à faire en agissant ainsi, mais ... On lui avait toujours dit qu'un homme fréquenterait toujours votre couche dans l'optique principale et primordiale de vous faire un enfant, et qu'ensuite, il y avait de fortes probabilités qu'il s'en aille quérir leur plaisir ailleurs. Or, Gareth ne semblait point fonctionner ainsi, du moins, c'était ainsi que la jeune femme comprenait les choses, en interprétant ses paroles. Et lorsqu'il ponctue sa dernière phrase d'un trait d'humour, malgré elle, elle ne peut empêcher un doux sourire amusé s'épanouir sur ses lèvres. Avant qu'il ne s'en saisisse pour les embrasser, la laissant à bout de souffle, avant qu'elle ne puisse reprendre.
    ❧ Ton sourire, oui, et ton incroyable humilité ... ❧ Malgré elle, aussi, son torse est parcouru d'un petit fou rire, avant qu'elle ne se reprenne. ❧ Tu as rêvé de moi, vraiment ? Je veux dire ... Tu devais avoir la tête à autre chose, et ... Tu as rêvé de me retrouver ? ❧ Elle prit une respiration, avant de reprendre. ❧ Pourquoi n'as-tu de cesse de me complimenter et de me flatter ? C'est comme si ... C'est comme si tu voyais en moi la jeune femme que je ne parviens pas à apercevoir dans le miroir ... ❧ Doucement, elle se rapprocha encore un peu plus de lui, avant de lui déposer un baiser à la commissure des lèvres. ❧ J'ai envie d'être avec toi, moi aussi. J'ai envie de toi, aussi ... ❧ Elle rougit, sans doute, mais elle essaie de ne pas en faire cas, de ne pas se laisser déconcentrer ni perturber, pour pouvoir continuer. ❧ Je crains fort qu'il ne faille que tu continues de me montrer tout ceci, que tu perdures à me prêter tes yeux et ton regard pour que je puisse me voir ... M'y voir ... Tu ... Tu pourrais faire ça pour moi ? ❧ Elle se mordille les lèvres, quelque peu frénétiquement, alors qu'elle a chaud, très chaud, et, autant distraitement que discrètement, cela la pousse à ramener sur le côté entièreté de sa chevelure, comme pour dégager les lacets qui, derrière son dos, tiennent fermée sa robe. Là où elle se positionne clairement contre son époux, lui laissant alors un libre accès à son corps comme à ses vêtements.


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyLun 9 Juil - 14:10

Je ne saurais dire à quel point je suis soulagé de retrouver presque instantanément cette complicité qui avait commencé à naitre entre Meg et moi avant mon départ. Notre relation semble si naturelle, si facile malgré nos différences que cela me rend particulièrement optimiste pour la suite. Après tout, elle a déjà vu bien des facettes de moi peu glorieuses lorsque je n’étais que l’ami de son frère, et moi je connaissais surtout la lionne distante, difficile à approcher. Alors que la femme que je redécouvre en cet instant me plait et pas qu’un peu. Au point que je me sens quelque peu maladroit pour être parfaitement honnête. Mais je me sens plus heureux que jamais, alors que nos échanges se font légers, que j’en oublie tout ce qui nous attend une fois que nous serons sortis d’ici.

J’ai un rire quand nous évoquons le chaton, qui n’en est plus un désormais, alors que j’arque un sourcil dans sa direction. « Je tenterai donc diverses offrandes, je finirai bien par trouver ce qui fonctionne. Et au pire, nous lui trouverons bien une place à tes pieds dans le lit non ? Quant à tes réactions, agis comme cela te parait le plus naturel, peu importe que ce soit disproportionné ou non, tu ne crois pas ? » Je lui adresse un sourire malicieux avant de continuer, d’un ton amusé. « Ah ! Heureux de voir que tu ne me trouves que très peu têtu tiens, je saurais m’en rappeler pour la suite… »

Sachant qu’elle aussi peut se montrer tout aussi entêtée que moi, j’avoue que la suite risque parfois de nous donner du fil à retordre. Mais ce serait trop ennuyeux si tout allait bien non ? Mon sourire se fait plus large alors que je reprends. « Prend garde, je pourrais faire mine de tomber volontairement rien que pour avoir ta pleine et entière attention. » Quant au reste, je la fixe un instant, interloqué, avant de ne pouvoir m’empêcher d’éclater de rire. « Touché Princesse. Moi qui espérais de la compassion, me voilà bien avancé. »

Je vois bien qu’elle n’apprécie guère les racontars qui courent sur moi. Et pourtant, elle prend sur elle, elle se contient, même si la lueur que je vois briller dans ses yeux me fait songer à prendre garde de ne jamais la contrarier. Je lui adresse pourtant un sourire plus doux avant de souffler, dans un murmure. « Tout va bien ma dame, ne t’inquiète pas pour cela, d’accord ? » Et je change de sujet sans trop de difficulté, ne voulant guère en rajouter. « Il faut bien que cela ait des avantages de passer des heures entières à s’entrainer. Je sais choir avec grâce à défaut de savoir rester toujours en selle. »

Mais la situation échappe quelque peu à mon contrôle. Je ne sais si c’est dû aux fameuses humeurs des femmes enceintes, au fait qu’elle soit chamboulée à cause de mon retour, mais tout devient un peu plus délicat. J’ai moi-même du mal à être parfaitement au clair dans ce que je veux, ce que j’attends, quand bien même elle m’attire toujours autant. Et j’essaie de lui expliquer ce que je pense, avec quelques difficultés évidemment, même si elle semble m’écouter. J’ai un rire quand elle reprend la parole avant de hocher. « Evidemment, mon humilité, pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ? » Et je hoche doucement la tête. « J’ai rêvé de cet instant oui, sans bien arriver à savoir ce qui pourrait se passer. Je voyais ton sourire, son regard pétillant et j’imaginais la chaleur de tes baisers, leur effet qu’ils ont sur moi. Quant à pourquoi je ne cesse de te flatter… peut-être que c’est parce que c’est totalement justifié et approprié. Que tu es toujours cette magnifique jeune femme que j’ai épousée il y a quelques mois et que j’ai toujours autant envie de toi, quel que soit ton état. »

J’ai un frisson quand elle m’embrasse de la sorte mais j’ai un sourire taquin quand elle reprend. « J’aime bien t’entendre dire ça Meg. Et encore plus de te voir rougir en le disant. » Et je lui jette un regard en coin alors qu’elle continue. « Je ferais tout cela pour toi et plus encore ma tendre épouse. Non pas pour te faire plaisir mais parce que c’est ainsi que je te vois réellement Je déglutis en voyant qu’elle ramène ses cheveux sur le côté avant de me pencher pour l’embrasser dans le cou et, alors que l’invitation est on ne peut plus claire, je passe une main dans son dos pour tirer sur les lacets et défaire la robe, révélant ainsi cette peau blanche et douce que j’avais presque oubliée. Et mes lèvres continuent de glisser sur elle avec douceur alors que j’inspire longuement, comme pour me rappeler de son odeur et  de sa présence.

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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptySam 21 Juil - 2:49

Intrépide avait une mère. Et le petit chaton aujourd'hui devenu bien plus grand qu'au premier jour de sa vie n'avait donc pas entièrement eu besoin de Megara pour se développer. Il n'existait donc pas de dépendance de sa part envers sa jeune propriétaire, cependant, il était indéniable qu'un lien privilégié s'était noué entre eux. Pour ainsi dire, le petit diablotin en venait presque à faire la tête quand sa propre mère, pourtant possession de Megara depuis plus longtemps que lui ne l'était, en venait à réclamer quelque attention de la part de leur maîtresse commune. Il était donc hors de question pour la Princesse de négocier tout et n'importe quoi concernant la délicieuse boule de poil donc l'un des frères était actuellement auprès de Nymeria, là-bas, au sein du Val. Le chaton était né après son mariage avec Gareth, et, peut-être que si le jeune homme avait voulu s'opposer au fait que sa jeune épouse ait un chat de plus, il aurait dû se manifester plus tôt. Maintenant, il était trop tard pour ça, Megara était bien trop attachée à Intrépide. Mais de toute façon, Gareth ne semblait point s'orienter vers un tel avis. Ou alors, il cachait fort bien son jeu, ce qui étonnerait fortement Megara, puisque, après tout, ils s'étaient tous deux promis de ne jamais point se mentir ou se faire des cachotteries, dans la limite du possible, et encore moins concernant des sujets aussi légers que la possession et la détention d'un chaton ! Gareth plaisantait de tout ceci, cherchait même des solutions équitables, des solutions au sein desquelles nulle partie ne serait lésée et où toutes y trouveraient leur compte. Et aux yeux de la jeune femme, il se débrouillait plutôt bien, jusqu'à maintenant. Parfois, elle se disait que la seule chose qui manquait à Intrépide était la parole, là où il lui semblait si souvent qu'il comprenait tout. Lorsque le Mestre avait pu fournir à la Princesse quelque conseil qui ne la ravissait pas plus que ça, étrangement, le chaton n'avait jamais manqué de bondir sur les genoux de sa maîtresse, comme un brave petit chevalier prêt à la défendre et à le faire toutes griffes dehors. Or, là, nul chaton bondissant, nulle griffure menaçante auprès du visage de Gareth, ce que Megara prenait comme un bon point, à moins que son esprit ne déraille quelque peu au milieu de toutes ces émotions. La joie de retrouver son époux, ses angoisses de femme enceinte, et tout le reste. Certes, ils n'étaient pas dans leurs appartements, là même où se trouvait Intrépide, mais l'animal avait de la ressource, et il ne fallait jamais le sous-estimer. Face à une telle convergence d'opinion, la jeune femme choisit donc de ne point trop relever, et de rebondir sur la suite des propos de son époux.
    ❧ Voilà un arrangement qui m'agrée bien, je ferais donc mon possible pour qu'à deux, nous parvenions à convaincre mon si doux et si paisible Intrépide ... Concernant mes réactions, c'est que je ne veux point t'effrayer ni même de pousser à te faire une fausse image de moi. Ma grossesse me met parfois dans tous mes états, et j'ai de plus en plus l'impression de perdre l'esprit. Sérieusement, qui en viendrait à s'acharner à vouloir boire du jus de grenade tout en sachant que l'odeur et le goût lui en sont désormais comme intolérables, le tout en pleurant et en se maudissant d'être si sotte ? ❧ Face à sa malicieuse fourberie, elle ne peut que hausser les sourcils, peu impressionnée, mais tout de même au bord d'un petit rire qui fait frémir la commissure de ses lèvres. Et puis, le voilà qui continue à vouloir jouer au plus malin, ce qui, personnellement, n'est pas pour lui déplaire, même si, évidemment, le reconnaître à haute voix serait comme donner de l'eau à son moulin, n'est-ce pas ? ❧ Ah oui, vraiment ? Mais ne crains-tu pas qu'à force de choir, le Mestre en vienne à vouloir se réserver tes soins, si, visiblement, les miens ne fonctionnent pas suffisamment pour que tu puisses de nouveau marcher sur tes deux jambes ? Je serais alors bien évidemment obligée de lui déléguer ton cas ... A ce que j'en sais, ses charmes sont loin de rivaliser avec les miens. ❧ En tout cas, lorsqu'elle le met plus ou moins à terre avec sa rhétorique, elle ne peut s'empêcher, tout comme lui, d'éclater de rire. Mais son regard, lui, en dit tellement plus que ses paroles quelque peu piquantes. Car, en effet, le voir au pilori n'était point ce qu'elle désirait, et la jeune lionne saurait montrer les crocs si on tentait de s'en prendre à lui ...
En tout cas, elle est bien aise de voir que cette certaine communion entre eux semble d'ores et déjà reprendre fait et place. Cela la chamboule sans doute tout autant qu'aux premiers jours, car, après tout, ils ont déjà passé tant de jours et de semaines éloignés l'un de l'autre. Les aléas de la vie et les obligations officielles auront fait qu'ils auront été ensembles dès leur mariage et jusqu'aux premières semaines de la grossesse de Megara, puis durant les dernières semaines qui les séparaient encore de la venue au monde de leur enfant. Entre ces deux grandes périodes, il y aura eu le manque et l'absence. Renouer avec ce qu'elle avait pu connaître durant ses premières semaines de mariage ne lui déplait point, c'est juste qu'elle n'en a pas encore l'habitude, et que cette routine n'a pas encore vraiment pris racine, car à peine s'installait-elle que Gareth avait été plus ou moins déraciné du Roc et envoyé au loin. Il n'en demeurait pas moins que son époux ne semblait pas avoir perdu la main quant à parvenir à décoder certaines de ses émotions et de ses pensées, sans qu'elle n'en fasse montre de façon expansive et sans qu'elle n'en dise grand chose. Elle se sent un peu apaisée par le murmure qu'il lui offre face à toutes ces contrariétés liés aux racontars de la Cour, sans que cela ne calme totalement ses nerfs ni n'éteigne entièrement son courroux. Mais tout ne se fait pas en un instant, n'est-ce pas ? Et dans ses yeux, elle lit son souhait de ne pas s'éterniser sur tout ceci et de plutôt privilégier des instants à deux, loin des importuns et des vagues qu'ils pouvaient bien chercher à engendrer.
    ❧ Je n'ose donc point imaginer le décompte des hématomes qui ont bien pu s'étendre et fleurir sur tes reins et jusque sur ton séant ... Les hématomes, aussi mal placés pourraient-ils être, comptent au nombre des blessures pour lesquelles je serais prête à te prodiguer mes soins et ma douceur ... ❧ Son petit regard innocent, et en coin, ne dût pas vraiment leurrer son époux, mais, tout de même ... Cependant, face à la véritable déclaration à laquelle il semble se livrer pour la lui offrir, à elle et à elle seule, elle ne peut feindre quoi que ce soit, et s'expose ainsi telle qu'elle est. Avec ses émotions à vif et à fleur de peau, de par sa grossesse. Avec ses contradictions et ses paradoxes, également. Megara avait toujours été épargnée par les commentaires et les réflexions salaces, surtout à son endroit, car elle avait un père et une mère qui n'auraient jamais toléré que quiconque s'adresse ainsi à leur fille, et devant cette dernière, en plus. Lyman non plus, à mesure des années, n'était sans doute pas en reste pour redresser les tords verbaux qui pouvaient vouloir salir son image et sa pureté, en tant que son frère, et son frère aîné, qui plus est. ❧ Vous appréciez de me voir m'empourprer, cher époux, parce que vous êtes un vil polisson ... ❧ Elle a beau vouloir regagner de la contenance, cela ne fonctionne que peu, et le rouge de ses joues semble vouloir y perdurer. Et, bien évidemment, les gestes finalement entrepris par Gareth, avec l'accord et l'encouragement de Megara, ne changent absolument rien à la situation, si ce n'est qu'ils accentuent l'effet et la sensation. Car la jeune femme a vraiment chaud, surtout en sentant les lèvres de son époux glisser si tendrement et charnellement sur sa peau, là où elle sent l'étoffe de ses habits quitter peu à peu son épiderme, justement. Entre deux battements de cœur qui tambourinent jusque dans ses oreilles et deux grandes inspirations, Megara parvient cependant à murmurer quelques mots. ❧ Tu es bien certain de ne pas vouloir me faire plaisir ? En tout cas, tu es bien parti pour vouloir m'en donner, présentement. Et beaucoup, même. ❧ Grâce à quelques mouvements aussi gracieux et dextres que possible, la jeune femme parvient peu à peu à faire glisser lentement sa robe, laissant alors apparaître la fine chemise lui servant de sous vêtement, et qui, de jour en jour, à toutes les peines du monde à parvenir à bien épouser les courbes de plus en plus voluptueuses de la jeune femme. ❧ Oh, mon tendre époux ... ❧ Un instant, elle pose une main sur l'une des joues de Gareth, plongeant son regard dans le sien, avant de l'embrasser avec autant de douceur et d'affection qu'elle le pouvait.


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyMer 1 Aoû - 17:31

Bon, si nous en sommes à plaisanter sur ce chaton, enfin ce chat plutôt, c’est que nos retrouvailles ne se passent pas si mal que ça non ? J’ai réussi à laisser de côté cette appréhension qui n’avait fait qu’aller croissant quand j’ai réalisé qu’elle n’était pas à là m’accueillir et aussi cette inquiétude un peu idiote qu’elle n’ai tout simplement pas envie de me voir. Je tousse un rire quand elle reprend la parole, la fixant, le regard brillant d’amusement, soulagé de n’avoir, pour le moment, qu’à me soucier de cet échange léger. « Je suis sûr que tu sauras te montrer convaincante. Quant aux humeurs dues à ta grossesse, nous pouvons faire un marché si tu le souhaites. Jusqu’à l’arrivée du bébé, je ne me ferais aucune image erronée de toi, mais n’en profite pas trop tout de même. Et des gens ont encore essayé de te faire boire du jus de grenade ? Les fous. » Je grimace au reste de ses propos avant de la fixer un instant et de reprendre, faussement outré. « Tu oserais m’abandonner entre les mains du Mestre ? Ne crois-tu pas que j’en ai suffisamment vu durant toute mon existence ? » J’ai été trop souvent blessé à mon goût ces derniers mois, autant dire que si je peux éviter de trop fréquenter le Mestre, j’aimerais autant.

Et nous continuons de parler, de réapprendre à nous connaître. Je suis soulagé de pouvoir la cerner, non pas avec facilité, mais sans me tromper en tout cas. Tout comme je suis heureux de voir qu’elle non plus n’a pas envie de trop parler de la cour et de ce qui s’y passe. Et je laisse de nouveau filer un rire alors qu’elle change de sujet avant de la fixer, malicieux. « Dois-je comprendre que tu es vraiment prête à tant de sacrifice simplement pour ma personne ? Quand bien même les hématomes pourraient mettre en péril mon amour-propre ? » La conversation dérive une fois de plus et je me fais plus doux alors que je me rends compte à quel point elle a besoin d’être rassurée. Le pire ? C’est que je ne dois absolument pas me forcer ou lui mentir. Je pense chacun des mots que je lui dis. Les sentiments que j’éprouve pour elle sont plus sincères que je ne l’aurais cru possible. « J’apprécie surtout de te voir sourire Meg. Et je ne veux pas que tu oublies à quel point tu es importante pour moi. Tu n’es pas que la mère de notre enfant à venir, tu es aussi ma femme et nous avons beaucoup de choses à construire et à vivre ensemble. Si je dois te faire rougir tous les jours pour cela, je le ferais et sans hésiter. »

J’ai un mince sourire alors que nos lèvres se rencontrent et que je finis par faire glisser les morceaux de tissus qu’elle m’autorise à enlever. Et je ne peux m’empêcher de souffler un rire quand elle reprend, avant de souffler, sur le même ton qu’elle. « Très égoïstement ma dame, je pense tout autant à mon plaisir qu’au tiens, tu le sais ça ? Parce que j’en prends vraiment beaucoup quand nous sommes tous les deux.» Mon regard s’attarde sur ses épaules et sur sa chemise qui épouse beaucoup trop ses formes pour ne pas me donner envie de plus. « Vraiment, vraiment beaucoup. » Je lui rends son baiser avec la même douceur, laissant filer un instant de silence alors que j’attrape ses doigts pour les serrer entre les miens. « J’aime bien la façon dont tu prononces ces mots Meg. »


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyVen 17 Aoû - 1:54

Aucun de ses parents n'avait sans doute voulu qu'elle se fasse de mauvaises idées concernant ce à quoi pourrait ressembler sa vie une fois mariée, et à quoi elle devrait s'attendre lorsqu'elle aurait un époux à ses côtés. Cependant, ils avaient surtout marqué le trait sur les défauts qu'un époux pouvait avoir, des défauts auxquels ils avaient voulu la préparer pour que, tout à la fois, elle ne s'en laisse point trop conté, et que dans le même temps, elle ne créé pas un climat tendu et antagoniste au sein de son couple. C'était un jeu de balancier, un labeur d'équilibriste, sans doute. Cependant, elle ne se souvenait pas les avoir entendus trop souvent évoquer les qualités dont pouvait faire preuve un époux sans que cela ne tienne à quelque obligation ou quelque attente de la société. Certes, Lyman connaissait Gareth bien mieux qu'elle, et Nymeria pouvait aisément être dans le même camp que leur frère concernant ce sujet. Mais le jeune homme n'était pas pour autant un parfait inconnu à ses yeux. Elle savait donc qu'il ne jouait pas un rôle, et que cette ouverture d'esprit qui était la sienne ne tenait pas vraiment de quelque chose qu'il s'efforçait d'entretenir chez lui sans que cela ne lui soit naturel. Megara le savait pour en entendre parler les dames de la Cour : certains hommes fuyaient leurs épouses sitôt celles-ci enceintes, pour ne pas avoir à les supporter ni à vivre avec elles leurs crises existentielles régulières. Mais la jeune femme savait également que chercher la vérité pure et dure auprès des courtisans n'était pas la chose à faire. C'était même une œuvre désespérée et infructueuse. Les mensonges, les bassesses et les manipulations étaient légions, et jamais on ne chercherait à la froisser ou à lui déplaire, alors même que, dans la vie, Megara le savait très bien, tout n'était pas fait pour vous plaire. Et puis, sa propre mère lui avait dit que chaque grossesse était unique, particulière, alors ... Alors la jeune femme devait se contenter de vivre la sienne sans trop se laisser influencer, ce qui se révélait plus compliquer à réaliser qu'à conceptualiser.
    ❧ Il n'est pas dans mes habitudes de faire montre d'abus, tu le sais bien ... Et puis, à en croire ce qui se dit sur mon compte, ma grossesse me va à ravir et je ne semble pas encore être devenue une insupportable et exécrable femme enceinte. ❧ L'observant un instant avec des yeux pétillants quelque peu de malice, elle ne manque pas de reprendre la parole. ❧ Mais je n'ai rien contre le fait de passer un marché avec toi à ce sujet. Je suppose que notre parole respective suffise, sans avoir à faire appel à une mise au propre, à la plume, sur un parchemin. Ni à partir dans des extrêmes encore plus extrêmes, justement : je laisse à votre enfance, à Lyman et à toi, le principe des pactes de sang. ❧ Alors qu'elle évoquait le jus de grenade et qu'il s'offusquait qu'on lui en propose encore, Megara ne put s'empêcher d'adopter une moue peinée. ❧ C'est moi qui ait essayé ... A croire que je ne retiens pas la leçon des particularités gustatives des femmes enceintes ... Cela ne me conduit jamais qu'au-dessus d'une bassine, et cela gâche tout le plaisir. ❧ Fort heureusement, Gareth sait comment la tirer vers le haut dès lors qu'elle doit subir ou se remémorer quelque contrariété due à son état. ❧ Il faut ce qu'il faut ! Je serais là pour te tenir la main si besoin, et tu pourras même pleurer dans mes jupons, si tu as trop mal ... ❧
Jamais Megara n'en viendrait à se réjouir ou tout du moins à se satisfaire du mal que les Sept avaient choisi de faire peser sur ses épaules, au seul prétexte que cela lui avait permis d'épouser un homme tel que Gareth. En effet, elle savait combien, aujourd'hui encore, après tous ces mois passés depuis le jour de leurs noces, cette union continuait de soulever bien des questions et de faire persifler bien des langues. Tout comme elle était totalement consciente du fait que, diplomatiquement et politiquement parlant, il s'agissait là d'une mésalliance, ou en tout cas d'une grande occasion manquée de se lier maritalement avec l'un des autres grands royaumes du continent. L'Ouest n'avait guère de Princesses à gaspiller, pour la simple et bonne raison que les conflits armés passés avaient coûté la vie à toutes les sœurs de Loren, et que ce dernier n'avait eu que deux filles. Certes, la Lignée des Lannister ne se résumait pas au Roi, à la Reine et à leurs enfants. Plusieurs branches secondaires s'étaient en effet établies à Port-Lannis, sans parler des cousins d'Arwin, qui, avec les années, avaient cependant dû abandonner leur titre princier. Et puis, il y avait également du sang Lannister dans les veines de certains des chefs de Lignée, à travers l'Ouest. Mais la Royauté, elle, reposait tout de même sur la famille nucléaire de Megara. Il n'empêchait guère que la jeune femme appréciait l'homme auquel elle était mariée. Et qu'elle était consciente du fait qu'un peu de bonheur était parvenu à surgir de ce malheur qui était le sien. Une belle réussite, qu'elle devait à son frère autant qu'à sa mère, sans nul doute.
    ❧ Je m'y connais suffisamment en botanique pour savoir réaliser quelques onguents, apaisants et autres. Et puis ... Tu devrais lire un peu plus d'ouvrages anciens, cela te permettrait de te rappeler des préceptes enseignés autrefois à tes aïeules autant qu'aux miennes. Quand la guerre faisait rage, entre les myriades de petits rois, il était attendu d'une châtelaine autant que d'une noble qu'elle sache mettre la main à la pâte, y compris pour soigner les blessures. ❧ Hochant doucement la tête, un doux sourire marqua ses traits, avant qu'elle ne reprenne. ❧ Et puis, ce serait là un maigre sacrifice. Sans parler du fait que je n'apprécierais pas forcément l'idée de te savoir laisser quelqu'un d'autre que moi te voir séant dévêtu. ❧ Mais il sait bel et bien toujours la rendre toute chose, Gareth. Il sait trouver les mots pour parvenir à ses fins, autant, au moins, qu'il sait entreprendre les gestes et les actions. Face à un tel arsenal, comment pourrait-elle décemment résister ? ❧ Peux-tu m’expliquer pourquoi il m'est tant et tant agréable et délicieux de t’entendre m’appeler ta femme ? De bien étranges frissons me parcourent à chaque fois, et maintenant plus encore, après tant de semaines où j'ai été privée d'une telle expérience ... ❧
Une fois encore, bien des choses entraient en collision au sein même de l'esprit de la jeune femme. A mesure des années, elle avait tout autant reçu foule de conseils que nombreux principes d'éducation, sans compter tout ce qu'elle avait pu engranger en terme de savoirs au sein de tous ces ouvrages qu'elle avait pu lire ou, à défaut, parcourir. Et puis, il y avait également l'école de la vie, et ce bien qu'en tant que Princesse, son existence à elle s'était faite bien plus douce et agréable, et donc assez pauvre en enseignements cueillis suite à des erreurs, des aléas, des déconvenues et des malheurs. Jusqu'à son mariage, il y avait tant de choses qu'elle prenait pour acquises et qui, à mesure du temps, ou alors, très rapidement, étaient remises en cause. Le simple fait de comprendre et de voir que le plaisir pouvait émaner des deux époux, tant comme vecteurs que comme receveurs, c'était une leçon renversante. En d'autres temps, en d'autres lieux, et dans la bouche d'une autre, certains mots auraient pu jaillir en surprenant Gareth s'intéresser si ardemment, du regard, à ces courbes difficilement dissimulées sous le tissu tendu de cette chemise qui peinait à faire son office. Mais Megara, elle, ne peut rester que mutique, alors que ses respirations se font de plus en plus conséquentes, comme par besoin décuplé d'air frais pour permettre le bon fonctionnement de chacune des parties de son corps. En parallèle, elle a comme la sensation d'également voir le moindre de ses sens être décuplé.


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MessageSujet: Re: Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé]   Il n'est point de terre plus douce que sa propre patrie ❧ [Tour V - Terminé] EmptyDim 19 Aoû - 21:38

Je ne réalise pas vraiment à quel point elle avait pu me manquer, à quel point ce sourire, cette façon dont elle a de me taquiner a quelque chose de plaisant. Si je l’ai épousée à la demande de Lyman et de sa mère, si j’ai pendant de longs mois détesté devoir abandonner la seule liberté que j’avais encore, ou que je pensais avoir, à cet instant, le soulagement que j’éprouve en voyant qu’elle est heureuse de me voir est bien trop spontané, bien trop fort pour ne pas être totalement sincère. J’y repenserais plus tard, à tête reposée, quand j’aurais enfin réussi à me glisser dans le moule du jeune noble de la cour que je suis depuis des années.

En attendant, je profite de cette présence, de ses attentions et je ne peux m’empêcher de rire, de la taquiner à mon tour. « Ce n’est point dans tes habitudes, mais cela pourrait le devenir en tant que femme enceinte. Mais pour une fois, je ne peux que cautionner ce qui te dit, la grossesse te va merveilleusement bien. » J’ai un large sourire quand elle valide l’idée du pacte, haussant les épaules à l’évocation de ceux que j’ai pu passer avec Lyman. « Si tu savais tout ce que nous avons juré sur notre sang et que nous n’avons jamais tenu… et il valait mieux parfois. Et je prends note que je pourrais pleurer dans tes jupons, c’est fort aimable de ta part. »

Même si oui, j’aimerais autant ne jamais avoir à passer du temps chez le Mestre. Quand bien même ma jambe est encore un peu raide et j’essaie de ne pas inquiéter Meg, je me doute bien que je vais devoir repasser chez lui tôt ou tard. Mais pour l’heure, je préfère me focaliser sur ma femme, discuter avec elle, être quelque peu surpris de ses réactions. Et plus qu’agréablement en vérité. Si elle apparaît distante et parfois inaccessible en public, plus le temps passe et plus la femme que j’apprends à connaître en privé s’avère des plus différentes. Peut-être un peu comme moi au final, la vie à la Cour nous ayant forcés à tenir un masque que nous sommes heureux de pouvoir relâcher un peu.

J’ai une grimace quand elle reprend, même si je la regarde avec attention. « Tu ne te souviens pas de mon incapacité à me concentrer plus de quelques instants sur un ouvrage, quel qu’il soit ? J’ai pourtant souvenir que tu t’en étais moquée, avant de rougir et de filer lorsque nous étions enfants. Comme si cela ne se faisait pas de pointer du doigt le dissident qui baillait aux corneilles au lieu d’étudier. Quant à tes onguents, ma foi, si cela implique que ce soit toi qui les applique, cela me va. » Un petit clin d’oeil complice, conforté par le reste de ses propos quand elle évoque le fait de me voir séant dévêtu. Et je souffle doucement, effleurant sa joue du bout du pouce quand elle m’interroge, me faisant bien plus sérieux l’espace d’un instant. « Je ne sais pas Meg. Je sais juste que je suis heureux de pouvoir t’appeler de la sorte alors que je ne pensais pas la chose possible. J’ai de la chance de t’avoir. »

Etre sous le charme de sa femme, une princesse en plus. Je crois qu’on peut vraiment dire que j’ai de la chance, quand bien même son statut ou sa famille n’ont pas la moindre importance pour moi, surtout en cet instant précis. Tout ce qui compte, ce sont nos retrouvailles. Et le reste du monde peut bien attendre un peu.


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