Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné? La situation a toujours été tendue pour Dorne entre le Bief et l'Orage. Nous avons toujours été à couteaux tirés, et il y a eu nombre d'escarmouches par le passé. Mais avec l'empoisonnement de Meria et Nymor, un seuil a été franchi. Il n'y aura pas de retour. Deria brûle sans doute de venger ainsi notre père et notre grand-mère, mais continue les rond de jambe pour gagner du temps. Le conflit est imminent. A nous de trouver les alliés qui sauront nous aider à obtenir vengeance.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Électron libre? J'aime mon frère et mes sœurs, comme j'ai aimé mon père et respecté ma grand-mère. J'ai ma place parmi eux, quoique puissent en penser ceux qui gravitent autour de nous. Ce que je fais, je le fais pour Dorne. Je pourrais mourir pour sauver la vie de l'un d'eux. Ma loyauté leur est totalement acquise et je ferais tout pour que Dorne continue de briller pendant des siècles.  

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction? Je prendrais les armes bien sûr. Au nom des Martell, pour défendre les miens, mais aussi le peuple. Je suis plus à l'aise une épée à la main qu'une plume entre les doigts. Je laisse la diplomatie à Deria. Roward et moi nous chargeons de la guerre. Nous sommes tout à fait conscients de nos limites et de nos lacunes. Je crains cependant que tous les talents de politicienne de Deria ne suffisent pas à éloigner le spectre de la guerre.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte? On ne peut louer la traîtrise bien entendu. Bafouer ainsi de vieux usages est totalement immoral. Et pourtant, c'était un coup de maître, il faut le reconnaître. Harren le Noir est un fin tacticien et un grand chef de guerre. S'il n'y avait cette ambition dévorante, je pourrais admirer un tel homme pour ses qualités. Cependant, après cette embuscade, comment faire confiance à ce roi des Îles de Fer et du Conflans ? Comment savoir s'il ne va pas encore préparer un coup fumant ? Même ses alliés devraient s'en méfier. Et puis, ce sont les Fer nés qui ont enlevé Arianne... Rien que cela fait d'eux mes ennemis.

Salut moi c'est Stéph J'ai découvert BC en jouant déjà Jeyne ? J'aime beaucoup lire, le cinéma, les jeux vidéos, le rp, l'histoire *_*. Sur Bc, j'aime bien à peu prêt tout : le contexte, le staff, les membres mais j'aime pas trop par contre rien. J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

De sa vie d'avant fouler le sol du palais de Dorne, Anders ne garde absolument aucun souvenir. De sa mère non plus d'ailleurs. Il ne se rappelle pas davantage qui est venu le chercher et l'a ramené ensuite à Lancehélion. Fruit des amours passagères entre le prince de Dorne et la fille d'un riche marchand de Tyrosh, il aurait pu demeurer auprès de sa mère et ne jamais connaître les délices d'une vie princière. Il aurait connu tout autant les affres de la bâtardise. Peut-être moins violemment. Peut-être davantage encore, comment savoir ? Mais les Martell en ont décidé autrement et quels qu'aient été les défauts de Nymor, il a profondément aimé ses enfants, légitimes ou non et s'est élevé contre certaines convenances en prenant Anders à sa mère et en le ramenant à Lancehélion. Ainsi fut-il décidé que le petit garçon de trois ans serait élevé comme les enfants légitimes.

Il fit son entrée au palais du haut de ses trois ans, marchant vaillamment malgré ses petites jambes, ne comprenant pas tout ce qui se jouait... Il capta bien les regards méprisants de l'épouse de Nymor, mais n'y fit pas attention. Ce qu'il voyait lui, c'était un vaste terrain de jeu, un père aimant et deux sœurs plus âgées, ainsi qu'un petit frère. D'abord timide, cela ne dura pas alors que ses sœurs le cajolaient. Il était accepté par sa fratrie, par son père et par sa grand-mère... C'était tout ce qui comptait non ? En tous les cas, c'est là qu'il puisa la force d'endurer les humiliations plus tard, trouvant toujours une oreille attentive et une épaule réconfortante quand la rage lui broyait le cœur et qu'il doutait.

Il ne connut pas l'amour maternel. Sa belle-mère, si l'on puit dire ainsi, ne voyait vraiment pas d'un bon œil que son mari affiche ainsi la preuve de ses infidélités. Il y avait déjà Arianne, un peu plus âgée et voilà qu'il rajoutait un gamin. Sans doute est-il important de comprendre cela pour comprendre Anders... Aimé et choyé par sa fratrie, son père et sa grand-mère, méprisé par sa belle-mère et les courtisans. Jalousé aussi, par d'autres enfants, par des bâtards qui n'avaient pas sa chance. Au sein du palais, Anders était relativement tranquille, même si ses Mestres avaient moins de patience avec lui qu'avec les autres. Roward était tout aussi dissipé, mais c'était Anders qui était puni le plus souvent, lui qui était accusé de déconcentrer le prince. Comme si son frère ne pouvait pas se déconcentrer tout seul ! Sauf que là où Anders apprenait malgré tout, ce n'était pas le cas de Roward, qui délaissa bientôt les cours généraux pour d'autres, privés, avec Meria Martell. Ce qui contrit fort Anders. Mais le petit garçon avait trop la bougeotte pour rester assis des heures à écouter. Il préférait, et de loin, sortir. Là, il se confrontait à une vision moins idyllique de sa condition. Ce n'est que des années plus tard qu'il comprit combien il avait de la chance d'être éduqué.

Les autres enfants étaient impitoyables. S'ils respectaient Deria et Roward, naturellement, il n'en allait pas de même pour Arianne et Anders. Il ne comprit pas de suite cette insulte de sale bâtard. Il fallut qu'il demande ce que cela signifiait. Il en fut mortifié. Mais Anders était un enfant vif et rêveur, pas du genre à s’apitoyer sur lui-même. Combien de fois est-il revenu une lèvre fendue, ou les genoux écorchés ? Il était volontiers bagarreur. La loi du plus fort. Il ne gagnait pas toujours, mais c'était un teigneux. S'il souffrait d'être ainsi raillé et insulté, si au début, Arianne était là pour le consoler, il abandonna vite ses cajoleries pour affronter ceux qui le diffamaient et leur faire ravaler leurs paroles à coups de poings. Et quand cela ne le concernait pas, mais touchait Arianne, il était encore plus furieux. La rhétorique n'a et ne sera jamais son truc. La violence, en revanche... Il s'est déjà retrouvé chez Meria Martell, petit garçon enfermé dans un silence boudeur alors qu'elle s'occupait de panser quelques plaies, lui faisant la leçon de façon ferme mais subtile, l'amenant à parler et expliquer son geste. Si elle fut amusée ou agacée de sa propension à foncer tête baissée dans les ennuis, il n'a jamais su le déterminer. Sans doute a-t-elle été satisfaite qu'il ai à cœur de défendre sa sœur. Sa famille. Mais peut-être désapprouva-t-elle la façon de faire. Du moins, c'était ce qu'il ressortait de son discours. De même, tous les jours, il devait subir le regard dégoûté, hautain ou méprisant de sa belle-mère. Sans doute était-elle une mère aimante avec ses enfants (et encore, elle était bien sévère avec Deria), mais avec Arianne et Anders, c'était vraiment une marâtre. Si jamais elle ne leva la main sur eux, ses mots avaient parfois la force de coups. Elle avait l'art de les rabaisser plus bas que terre. Et Anders l'affrontait du regard, ce qui avait le don de l'excéder. Il ne disait rien, mais il défiait. Arrogant dés son plus jeune âge...

Quand vint le temps d'apprendre à monter à cheval ou se battre, là, Anders montra qu'il pouvait tout à fait être attentif et appliqué. Là il était dans son élément. Avec Roward, ils passaient des heures à s'entraîner. Plus âgé, il était plus fort que son petit frère et s'amusait à le railler sur ses défaites, le poussant ainsi à se dépasser. Roward, à défaut d'être un dirigeant avisé, serait un guerrier redoutable. C'était ainsi qu'Anders voyait les choses. Ils s’entraînaient sans relâche. Quand c'était Anders l'adversaire de Roward, il perdait. Mais quand il se battait avec des soldats, il gagnait. Ce qui avait le don de laisser Anders perplexe. Surtout que lui, il se prenait de sacrées raclées. Sans doute une petite vengeance mesquine de la part des soldats sur le bâtard. S'ils avaient reçu l'ordre de ménager le jeune prince, concernant le bâtard, ils avaient le champ libre...

Aventureux, Anders n'hésitait pas à se mettre en danger, allant parfois où c'était interdit pour courir après quelques chimères. Il grimpait partout, sortait du palais pour s'aventurer en ville. Il était nourri d'un idéal chevaleresque comme on en lit dans les livres ou on en entend dans les ballades. Il se voyait bien en preux chevalier. Des rêves qui se sont quelque peu dissipés au fur et à mesure qu'il grandissait. Tout le monde lui disait qu'il ressemblait énormément à son père, ce qui avait le don d'agacer davantage encore sa belle-mère... Et de susciter la jalousie de Deria. Deria qui avait le droit à des cours plus poussés, puisqu'elle serait celle qui succéderait à sa grand-mère et à son père, qui passait des heures à apprendre des leçons barbantes pendant que les autres s'amusaient. Alors qu'Anders découvrait son pouvoir de séduction et devenait un homme, Deria se faisait plus... distante. Méfiante. Et il ignorait pourquoi. Il n'en fit pas grand cas à l'époque. Il le regrette aujourd'hui.

Un deuil frappa alors les Martell quand il avait 11 ans. Ravena Martell mourut. Enfin, cela causa du chagrin à son époux et ses deux enfants, mais ce serait hypocrite que de dire qu'Anders en fut affecté. Pas du tout. C'était même un soulagement. Néanmoins, il eut la décence de n'en rien montrer, affichant une mine grave à ses funérailles, en retrait avec Arianne, alors que le chagrin de Deria et Roward lui faisaient mal. C'était la seule chose qui le rendait vraiment triste. Les voir ainsi.

Quand Roward fut en âge, il l'entraîna avec lui, lui faisant découvrir les plaisir charnels dans les bras de demoiselles fort accueillantes. Cela les lia davantage encore. Il avait 16 ans et Roward 15 ans. Les deux frères se disaient tout, confiaient leurs rêves de gloire et d'exploits. Roward explosa de colère quand il comprit que sa grand-mère faisait tout pour que ses adversaires retiennent leurs coups. Au moins, Anders comprenait mieux pourquoi il se prenait des raclées et pas son frère. Roward prit alors le parti de s'entraîner comme un acharné, bien décidé à prouver sa valeur et parfois, son frère l'observait s'épuiser en exercices, seul, la rage au ventre.

Quand Roward réussit à le battre enfin, il n'en fut pas désolé. Non, il sourit alors même qu'il mordait la poussière. Ils étaient pareils. Poussés par la rage de montrer ce qu'ils valaient. Ils se comprenaient sans se parler. Anders était le chevalier servant d'Arianne. Roward celui de Deria. Deria qui faisait preuve de retenue auprès de son frère bâtard... Roward essayait bien de la convaincre de faire confiance à Anders. En vain. Et cela blessait le jeune homme... Si Roward était le chevalier de Deria, il était aussi enragé quand un homme se montrait trop entreprenant avec la princesse. Anders était moins... possessif ? Envahissant ? Moins à cheval là dessus en tous les cas. Deria était une grande fille. Mais Roward la défendait avec empressement, la rage faisant de lui un lion. Anders le félicitait, prenant les choses à la légère quand cela désespérait Meria et Nymor.

Et enfin, alors qu'il avait 19 ans, il lui fut donné l'occasion de prouver un peu sa valeur, de sortir des jupes de Meria Martell. Roward et lui furent envoyés à la frontière, afin de s'aguerrir un peu. De prendre du plomb dans la tête sans doute aussi. Cela mit Deria et Arianne dans tous leurs états. Arianne lui donna un gage, lui faisant promettre de le lui ramener. Ils avaient grandi tous les deux... Les jeux innocents s'étaient mués en quelque chose de plus complexe et insidieux. La petite fille était devenue une superbe femme et l'enfant qu'il avait été, son petit chevalier servant était devenu un jeune homme vigoureux et bien fait de sa personne. Ils s'amusaient à se séduire... Un jeu innocent en apparence. Mais il tenait à elle. Plus qu'il n'aurait du. Il lui promit de revenir. A Deria, avec laquelle il était davantage sur la réserve, il promit de veiller sur Roward, de toujours être son ombre et de ne rien laisser lui arriver. Si l'un deux devait mourir, ce serait Anders. Roward était plus important que lui. Deria le crut-elle ? En fut-elle rassurée ? Il l'ignore encore. Mais il était sincère.

Et de fait, durant ces deux années, ils furent blessés, ils devinrent des guerriers, mais ils revinrent en vie à Lancehélion. Sans doute la chance était-elle de leur côté d'ailleurs. Parce qu'ils étaient parfois imprudents. Jeunes et pensant avoir la vie devant eux. Roward s'affirma, commandant ses hommes avec brio. Ils le respectaient, c'était le plus important. Ils le suivaient. Quant à Anders, comme promis, il était l'ombre de Roward, jamais bien loin. Quand ils se battaient, chacun assurait les arrières de l'autre. Ce fut Roward qui leur sauva la mise en tuant le cheval de Kevan Gardener... un sacré guerrier, qui forçait l'admiration. C'est aussi durant ces deux années qu'il perdit un pari et s'enfonça au sein des terres de l'Orage, tendant une embuscade à un convoi et rencontrant l'une des plus belles femmes qui lui ait été donné de voir. Une femme puissante à en juger par la qualité de son escorte qui les fit malheureusement fuir.

Le prince et son frère revinrent aguerris, mais pas forcément plus sages auprès de Deria et Arianne, heureux de pouvoir les retrouver. Si Anders s'était étourdi dans les bras de demoiselles peu farouches, il n'y en avait qu'une avec laquelle il aurait aimé réellement partagé sa couche. Son désir pour Arianne était puissant, même s'il essayait de le conserver caché. Pourtant, il était assez explicite dans ses propos quand ils se charmaient. Il pensait jouir d'un peu de tranquillité au palais, mais Arianne fut capturée par les Fer-Nés. Là, Anders comprit ce qu'était la douleur née de l'inactivité. Il ne pouvait rien faire et cela le rendit fou. Un lion en cage. Irascible, ombrageux. Heureusement, les choses rentrèrent dans l'ordre quand elle leur fut rendue... En ordre, vraiment ? Alors pourquoi Arianne l'évitait-elle ? Pourquoi refusait-elle qu'il puisse la vouloir ? Pourquoi se mettait-il si facilement en colère contre d'autres hommes ? Parce que sa passion pour elle le rongeait. Et elle ne pouvait la cautionner. Leur complicité était mise à mal. Mais il était incapable de se dominer totalement.

Il y eut un bal pour fêter ce retour. De joyeuses festivités... Entachées par la mort de Meria et Nymor Martell... Traîtreusement empoisonnés. Si Anders n'avait rien ressenti à la mort de sa belle-mère, il en fut autrement à celle de sa grand-mère et de son père... Il en éprouva un vif chagrin, qu'il ne put se résoudre à laisser s'exprimer. Il n'avait pas pleuré depuis qu'il était enfant. Il transforma la tristesse en rage. Rage contre les Bieffois qui avaient sans doute commis cet acte lâche et immonde. Dés lors, il n'a de cesse d'exhorter Deria à la guerre. Il sait la charge qui pèse sur ses frêles épaules. Il la soutient, même s'il s'agace de toutes ces négociations. Néanmoins, lui qui doutait de l'amour qu'elle pouvait lui porter, il fut surpris que l'une de ses premières décisions en tant que princesse de Dorne fut de faire d'Arianne et lui des Martell et plus des Sand. Une attention qui le touche plus qu'il ne saura jamais l'exprimer.

Meria et Nymor Martell assassinés... Les Targaryen tués lors d'un guet apens... L'heure de la guerre a sonné et ce conclave ne la retardera pas. Quelque part, Anders espère qu'elle éclatera. Pour crier vengeance.