Isla Chelsted
« La justice des hommes est toujours une forme de pouvoir »

Salut moi c'est Marie. J'ai connais BC via Une ancienne inscription qui date de sa naissance. Le grand plus de BC, c'est à mon avis la profondeur et le détail de son histoire. Par contre je ne suis pas fan de être partie et d'avoir tant de choses à rattraper. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 7/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 4/7. J'ai un mot à rajouter et c'est J'espère que vous accepterez de reprendre la première Tricia parmi vous. Enfin, j'ai bien lu le règlement parce le code est

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

Le combat de Rhaenys Braenaryon pour l'unification des royaumes est une noble cause qu'Isla défend corps et âme car elle croit fermement en ce rêve d'une société plus juste et douce pour tous. Si elle comprend parfaitement que ces velléités colonialistes soient mal perçues par les autres royaumes elle reste persuadée de la nécessité de la guerre. Elle croit en ces actes indispensables pour le plus grand bien de tous, même si cela doit se faire au détriment de beaucoup.

La première injustice est la naissance, la dernière justice est la mort.

Un premier enfant est source d'appréhension, d'excitation et d'une angoisse bien plus puissante que pour ceux qui suivront.  Lady Ahalya Chyttering avait tant bien que mal tenté de faire bonne figure, serrant les dents au maximum lors des premières contractions. Néanmoins c'était un combat perdu d'avance au fur et à mesure que le travail s'étalait dans la nuit. Elle n'avait que seize ans mais elle n'était pas dénuée d'un certain courage, et même le sang qui s'échappait de son entrecuisse ne lui fit pas redouter la mort, elle avait bien d'autres préoccupations que sa simple vie. L'épreuve fut longue et au combien douloureuse, mais le résultat en valait la peine. Ce petit être frêle, bien plus maigre que la moyenne devint dès qu'il fut posé sur son buste son unique raison de vivre, le seul point central de son univers. On ne put malheureusement pas en dire autant des sentiments des autres membres de la famille. Lord Chyttering bien que ravit de savoir sa belle-fille capable d'enfanter n'en fut pas moins déçu du sexe de son premier né, une fille, un fardeau qu'il faudrait marier à grands frais pour garantir une alliance décente. Le géniteur quant à lui offrit une seule parole de réconfort à sa compagne fut « Cet être est le gage que vous pouvez mettre au monde un fils en bonne santé » . En effet le mariage du cadet des Chyttering n'était pas le plus heureux existant, il n'était pas non plus affligeant mais il croulait surtout sous le poids des convenances et des responsabilités.

Les jeunes années d'Isla furent douces mais rapidement oubliées, après tout un enfant ne conserve des souvenirs qu'à partir de sa quatrième année de vie. Cajolée par sa mère, couvée par la nourrice et préservée de la fermeté de son père par son indifférence elle put tranquillement laisser sa curiosité naturelle la guider. N'ayant pas vraiment l'esprit aventureux elle restait la plupart du temps dans les jupons des dames gravitant autour d'elle, domestiques, famille proche ou éloignée et se complaisait dans l'attention qu'elle arrivait à leur décrocher. Déjà très vive d'esprit elle aimait particulièrement entendre toute sorte d'histoire ou d'information et insistait souvent pour rester dans la pièce même lors de conversations d'adultes, ce que les largesses de sa mère lui permettaient souvent et ce qui ne déclenchait que l'agacement de son père. Jusqu'à ses dix ans il ne lui octroya que dans de rares moments sa compagnie car des affaires l'accaparaient constamment et il ne faisait rien pour voir plus souvent sa seule enfant. Néanmoins la relation bien que distante restait positive et Isla ne se représentait pas autrement ce père qu'en gardien bienveillant bien que lointain. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment d'occasion de se plaindre de cette âme douce mais vive d'esprit dont on lui contait souvent les qualités et le brillant avenir qui lui était promis.  

Le statut quo se brisa lors de sa dixième année, sa mère donna naissance à un nouveau Chyttering et toute l'attention se déporta automatiquement vers le nourrisson, l'amour maternel lui sembla se dérober et il n'y survit que de trop rares entrevues car la Lady avait beaucoup de mal à se remettre de l'accouchement. Isla en vint à en vouloir à ce frère qui lui volait tous ce qu'elle avait pris pour acquis. Son père, très fier et heureux d'avoir enfin un fils à qui transmettre son patrimoine comme ses connaissances ne lui accordait même plus un regard et il fit également en sorte de ne plus avoir à s'encombrer d'une présence féminine de plus au sein de sa maisonnée. Voyant en sa fille un simple investissement sur l'avenir qu'il se devait de faire prospérer il lui intima de demeurer désormais au château de Peyredragon pour y recevoir les meilleurs enseignements possibles et même pourquoi pas développer quelques intéressantes relations au sein de la cour. L'univers de la toute jeune demoiselle bascula alors, passant d'un climat familial à une indifférence compète. Mais loin de se laisser abattre elle développa assez de maturité dans son raisonnement et dans sa vision des choses pour ne pas succomber à la tristesse. Elle se plongea donc avec assiduité à ses leçons et se découvrit un véritable amour de la connaissance et surtout pour les rouages du monde et des règles pouvant le régir. Grâce aux excellents précepteurs engagés par son père elle put apprendre à lire, à écrire, mais aussi l'art de la conversation, de la rhétorique, quelques notions de philosophie, les langues et notamment le Haut Valyrien ce qui lui fut bien utile pour dévorer de nombreux rouleaux de la bibliothèque du château.  

Habituée à une certaine solitude depuis son arrivée en ce monde, Isla ne recherchait pas forcément la compagnie des gens de son âge, elle leur préférait même celle des adultes dont elle trouvait la conversation bien plus intéressante. Son activité favorite consistait donc à dévorer un à un pendant de longues après-midi divers manuscrits sur des sujets très variés. Néanmoins sa sociabilité se développa à l'aube de ses quatorze ans alors que des cris et rires se faisaient entendre dans une des cours intérieures. Sans vraiment s'en rendre compte Isla finit par prendre part aux jeux que des enfants plus âgés qu'elle avaient mis en place. Bien entendu elle reconnut facilement la progéniture royale mais elle n'en fut pas intimidée car certaine de connaître le protocole elle ne risquait pas de commettre de bévue. Elle finit par attirer leur attention alors que le groupe jouait aux devinettes. Sa proposition consistait à faire deviner la taille d'un dragon en ne donnant pour indice que la moitié de celle-ci. Le niveau de cette énigme n'était pas vraiment celui d'un enfant mais elle eut le mérite d'occuper pour un instant le prince et les princesses.

Ce n'est que peu de temps après cela qu'Isla fut nommée à l'honorifique fonction de dame de compagnie de la benjamine des princesses. Rhaenys Targaryen avait quelques années de plus qu'elle mais pas un instant elle n'intimida la Chyttering ou ne fit preuve de condescendance envers elle. Au contraire son caractère bien trempé et aventureux était tout ce dont Isla avait besoin pour s'ouvrir un peu au monde extérieur. En contrepartie la douceur de la jeune noble et sa propension poussée à l'analyse influençait la princesse vers un peu plus de tempérance, sans pour autant pouvoir vraiment contenir le feu débordant de la royale demoiselle. Ces années d'adolescences restent les plus tendres et heureuses que connurent Isla, dont la famille aurait pu devenir un simple souvenir si elle n'était tenue de les visiter une fois par semaine. Son frère resta pendant longtemps comme un étranger pour elle et ne la sollicita jamais vraiment. Elle trouva bien plus de fraternité et de tendresse auprès du trio Targaryen et du bâtard du roi. Elle développa d'ailleurs pour ce dernier un premier amour qui trouva son apogée à ses quinze ans lorsqu'elle perdit son innocence dans ses bras. La nouvelle ne put être gardée secrète et le père d'Isla après lui avoir administré une correction corporelle qu'il estimait amplement mérité lui retira la petite parcelle de considération qu'il pouvait lui porter. Son investissement était gâté, pourri par une semence indigne et hors mariage. Seul les faveurs que lui démontra la princesse Rhaenys lui permirent de conserver sa place à la cour et le scandale fut bien vite étouffé dans l’œuf. Bien que la morale réprouvait cet acte de pure luxure Isla ne regretta jamais son geste et en garde un souvenir impérissable.

Par égards pour sa grande amie Rhaenys elle mit cependant bien vite fin à sa relation avec Orys pour se consacrer uniquement au lien qui l'unissait avec la princesse. Au fil des années un étroit lien de confiance s'était tissé entre elles, avaient aussi éclos d'autres sentiments que la demoiselle ne sut pendant longtemps pas très bien identifier, oscillant entre admiration et désir. Véritablement comblée par la compagnie royale et par le groupe de jeunes femmes éclairées et amoureuses des arts qui s'était créé autour d'elle, Isla ne pouvait rêver vie plus belle ni plus douce. Inspirée et encouragée par ses compagnes la jeune femme s'intéressa plus en profondeur à l'ancien droit valyrien, étudiant ses arcanes et se plongeant dans son vocabulaire compliqué, ce fut là la naissance d'une véritable passion dévorante.
Elle découvrit d'autres aspects de son être lors d'une houleuse dispute avec son amie de toujours, Rhaenys et elle s'opposèrent violemment mais quant vint l'heure de la réconciliation elles succombèrent à leurs charmes respectifs. Cette expérience lui ouvrit une nouvelle facette de sa personne et loin d'en éprouver le moindre remord elle prit énormément de plaisir à la vivre. Se souciant bien peu de ce que la morale avait à dire sur cette relation elle la poursuivit sans honte et savoura même de partager quelques temps plus tard la couche d'Aegon Targaryen en compagnie de son amante. Tout ceci lui enseigna le goût de la luxure et les subtilités du jeu de la séduction, activité qui ne la quitta jamais vraiment. C'est à cette même époque alors qu'elle avait dix-huit ans que naquît sa petit sœur et c'est avec une certaine amertume et une petite pointe de jalousie qu'elle constata que son père lui vouait un bien plus grand amour que ce qu'il ne lui avait jamais manifesté. Tâchant alors de prendre tout ceci avec indifférence elle se désintéressa des affaires de sa maison pour se consacrer corps et âme à une toute nouvelle tâche. En effet Rhaenys ayant une grande confiance en son jugement et en ses connaissances de l'ancien droit Valyrien sollicitait de plus en plus ses conseils sur les affaires pouvant lui être déléguées par son père puis son frère.

Malheureusement les années de bonheur devaient avoir une fin puisque lors de sa vingt-troisième année elle fut fiancée puis mariée à un chevalier de Peyredragon issu d'une famille mineure de la noblesse. Il était le seul homme a être son prétendant et à ne pas fuir en apprenant que la demoiselle n'était plus pure. Il est bien trop vieux pour être attirant aux yeux d'Isla mais ce n'est pas à elle de choisir et son père conclut l'alliance avec empressement car il était très satisfait de pouvoir enfin marier sa fille. Une fois l'union consommée elle partit donc vivre dans la demeure de son époux, non loin du port et ne put donc conserver une relation aussi étroite avec la princesse. Cette séparation lui déchira le cœur d'autant que son époux était loin des modèles romantiques contés dans les histoires. Violent il avait un caractère très explosif et les réprimandes, verbales comme physiques, pouvaient s'abattre sur elle au moindre prétexte futile de contrariété. Il n'aimait guère son esprit affuté ni ses loisirs qu'il considérait comme inconvenant pour une Lady. Il prit donc soin de l'éloigner de la lecture, et elle ne put continuer cette activité qu'en cachette. Il n'hésitait pas non plus à la forcer à accomplir son devoir conjugal, ne trouvant donc aucun plaisir dans sa couche elle n'hésitait pas à avoir des amants qu'elle dissimulait avec talent. Au début la correspondance avec son ancienne amante royale était fournie mais les années et les malheurs eurent raison de leur lien.  

Elle supporta cette situation pendant trois ans sans broncher, ni oser avouer les sévices qu'elle subissait. C'est avec effroi qu'elle apprit l'assassinat du nouveau roi Aegon Targaryen et de sa sœur Visenya. Elle les pleura longtemps, elle qui les avait si bien connus. Consciente de la solitude que devait ressentir la nouvelle reine, elle voulut lui apporter son soutien en retournant à ses côtés. Grâce à l'influence qu'elle avait concerné de sa jeunesse au château Isla parvint à trouver une bonne place à son mari dans la cavalerie. Elle pensait ainsi pouvoir de nouveau côtoyer la toute nouvelle reine, mais malheureusement celle-ci tout comme son demi-frère Orys s'en vont.
Isla participera à la délégation Peyredragonienne qui assista au tournoi de Goëville, elle soutint tant bien que mal son époux lors des joutes mais il ne brilla guère. Puis c'est à Peyredragon qu'elle suivit avec attention les évènements qui suivirent. Elle resta circonspecte à l'annonce des fiançailles de la reine avec Roward Martell, rayonna de joie lorsque Orys accéda enfin à un titre qu'il avait amplement mérité, mais n'arrive pas à se réjouir de ses fiançailles avec la princesse de Dorne. Elle voit son époux partir pour la guerre sans véritablement trembler, s'inquiétant plus de son avenir s'il venait à disparaître que de sa mort possible. Elle approuva largement la rupture des premières fiançailles de Rhaenys qui mirent un coup à l'alliance avec Dorne, mais elle ne put que s'étonner de son mariage prochain avec le loup du Nord, l'estimant bien trop vieux et bourru pour convenir à son ancienne amante. Cette nouvelle lui renvoie au visage combien elle se sent inutile, et pour la première fois la solitude lui pèse, Rhaenys lui manquant terriblement.

Isla saisit l'occasion d'un voyage à Dorne pour le mariage du prince Baratheon, l'évènement la laissa mitigée et peu confiante dans la réelle sincérité de Dorne à soutenir le royaume des dragons. Néanmoins elle ne manqua pas de féliciter son ancien amant et de lui délivrer ses vœux de bonheur. C'est alors qu'elle retournait à Peyredragon qu'elle fit un malaise et manqua de tomber dans les pommes sans savoir pourquoi tandis que de son côté Rhaenys enclenchait la naissance d'un nouveau dragon. La reine finit par s'unir à Torrhen Stark, mais la fondation d'un nouvel empire la pris au dépourvu. Certes elle eut du mal à digérer l'abandon de Rhaenys quant à ses titres et à sa souveraineté sur Peyredragon, mais d'un autre côté elle compris parfaitement l'objectif derrière tout ceci et le rêve ainsi que la promesse que cela annonçait, elle regretta beaucoup de ne pas avoir pu assister à ce moment historique et de ne pas avoir pu accompagner son ancienne sœur de cœur dans cette étape importante de sa vie. C'est à la fin de l'an 0 que tomba le couperet de la mort sur son époux Roward Chelsted lors de la bataille de Wayfarer, elle décida lors de la réception de la missive lui portant la nouvelle que cet évènement marquerait le début d'une nouvelle vie. Sans tergiverser elle ne montra rien du manque de peine que cette disparition provoquait en elle. Nul soulagement ne l'étreignait non plus, car elle était préoccuper par d'autres évènements. En effet elle avait su que la nouvelle impératrice était enceinte et elle décida que le temps était venu de lui montrer enfin tout son soutien.

Tout fut près en une semaine, elle n'emporta pas beaucoup de bagages et uniquement deux hommes de sa maison qui lui avaient témoigné une grande dévotion en escorte. Fuyant sa patrie elle entreprit de rejoindre Accalmie au cœur de l'Orage afin de retrouver celle qui lui manquait tant. Le voyage n'est pas de tout repos, entre les croisés enfiévrés par les exhortations du Grand Septon et les conflits ravageant tout le continent, le passage des frontières fut ardu. Elle finit néanmoins par se présenter aux portes de la capitale orageoise au début du deuxième mois de l'an 1 sans encombres.