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 Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]

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MessageSujet: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyDim 18 Fév - 15:45



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


Il avait été très difficile pour moi de ne pas en parler à Lyman dés que j'avais eu des soupçons. Depuis que nous avions partagé notre couche, je guettais naturellement mes cycles. Je ne savais pas si j'étais prête à enfanter, mais cela avait-il une quelconque importance alors qu'on attendait simplement de moi que je donne un héritier à la couronne du Roc ? Quand il était parti à Farewell, j'avais espéré, mais en vain. Mon cycle était arrivé, ruinant les espoirs. Nous n'étions pas mariés depuis très longtemps, il n'y avait aucune raison de s'affoler, même si la peur d'être stérile ne quittait pas mon esprit, comme celui de n'importe quelle épouse qui devenait alors inutile. C'était triste de n'être réduite qu'à cela, mais c'était notre condition de femme, malheureusement. Même si, une petite voix me susurrait que je n'étais pas qu'une pouliche reproductrice pour Lyman... j'aimais à penser que mon époux avait de la considération pour moi et qu'il m'appréciait pour la femme que j'étais et pas simplement le ventre que je pourrais être. Etais-je stupide de penser ainsi ? N'étais-je qu'une idiote trop rêveuse qui n'avait encore pas compris qu'elle était vraiment sa place, où se situait son devoir ? Peut-être...

Assise devant la coiffeuse, j'avais enfilé ma chemise de nuit, sa caresse soyeuse étant un véritable bonheur. Il n'y avait pas à dire, l'Ouest s'y connaissait en richesse et luxe... Que ce soit en bijoux délicats aux joyaux à l'éclat incomparable, en étoffes luxueuses... Cela me tournait la tête. J'étais une princesse, mais habituée aux tissus rustiques du Nord, tout cela avait été accessoire jusque maintenant et je me surprenais à me laisser étourdir. J'essayais pourtant de ne pas oublier d'où je venais, ni mes valeurs, de ne pas céder à l'appel de l'opulence et je devais jongler entre mon éducation et la culture de l'apparence qui régnait dans l'Ouest, pour ne pas qu'on voit en moins une princesse barbare sans attraits et sans raffinement. Difficile pour une louve de se fondre dans la masse dorée des lions. Et la beauté de ma belle-mère ou de ma belle-sœur n'étaient pas pour me donner confiance en moi, même si on m'avait déjà rassurée à ce sujet.

Je brossai ma longue chevelure sombre. Cendre dormait à mes pieds. Ce présent de Lyman était inestimable à mes yeux. La petite louve était semblable à un chiot. Elle était sage, déjà sommairement dressée, même s'il y avait des ratés. Sa couleur grise lumineuse me rappelait l'emblème des Stark et ce présent de Lyman était un rappel de celle que j'étais et qu'il acceptait totalement. Je laissai mes cheveux dénoués et reposai la brosse, observant mon reflet dans le miroir. Aucun signe. Aucun changement. Peut-être que je me faisais des idées ? Peut-être que j'allais annoncer une merveilleuse nouvelle à Lyman et que demain, je serai déçue ? J'avais du retard. Deux semaines pour être précise. C'était la première fois que cela était si long et j'avais soigneusement attendu, priant chaque jour pour que ce ne soit pas une fausse alerte. Il me semblait que je pouvais faire part de mes doutes à mon époux, non ? Difficile de tenir ma langue depuis une semaine maintenant. Mais j'avais été un peu nauséeuse ces derniers temps, le matin. Rien de grave ou de vraiment gênant et peut-être que j'inventais tout cela en voulant juste me convaincre de cette réalité... Ou bien les signes discrets concordaient et je portais l'enfant de Lyman... Je baissai la tête et caressai doucement mon ventre encore plat. Avant de sursauter quand la porte s'ouvrit et se referma sur Lyman, alors que Cendre s'était redressée et jappait de mécontentement, avant de se diriger vers Lyman pour lui faire la fête, sous mon sourire attendri. Qui remonta des pieds de mon époux où Cendre jouait pour remonter le long de sa silhouette fine et élancée, richement vêtue, s'accrochant à son visage et ses yeux lumineux. Mon sourire se fit plus franc, avant que je ne me lève et ne fasse une petite révérence pour l’accueillir, avant de tendre les bras pour enlacer sa nuque et l'embrasser, faisant fi de tout protocole et de toute retenue. Cela faisait un moment que nous ne faisions aucun chichi dans l'intimité et que je me montrais spontanément affectueuse avec lui. « Je t'attendais plus tôt. » Sa sœur était désormais mariée, sa réputation sauvée. Mais l'Ouest demeurait agité par des troubles internes qui creusaient des rides soucieuses sur le visage juvénile de Lyman.
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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyDim 18 Fév - 21:33

Dépité, énervé, de fort méchante humeur, Lyman claqua la porte des appartements de sa royale mère avec fracas avant de reprendre contenance dans le couloir. Il ne fallait surtout pas que des bruits commencent à se répandre sur une potentielle mauvaise entente au sein de la famille Lannister. Il ne manquerait plus que cela pour achever de rendre la Lionne du Roc folle de rage, et quand sa génitrice était dans un tel état … Pas même Loren ne pouvait lui tenir tête. Les colères de Jordane n’avaient rien de monstrueuses. Elles étaient froides, doucereuses, délétères, du genre à vous glacer immédiatement, à vous rabaisser plus bas que terre. Quand la souveraine était d’une telle humeur, elle était capable de détruire n’importe qui en deux paroles dédaigneuses et piquantes. Pour l’avoir déjà expérimenté, le Lionceau n’était pas près de vouloir recommencer l’expérience. Il tenait au peu d’amour-propre qui lui restait ces derniers temps, alors que ses actions étaient conspuées par ceux qui avaient ouvertement bafoué la parole royale, et que sa propre mère paraissait plus soucieuse d’envoyer sa belle-fille dans une terre dévastée par la guerre que par la sécurité de l’Ouest. Alors, ce soir-là, après le traditionnel dîner en famille, qui eut été de plomb si Meg et Jeyne ne s’étaient pas ingéniées à maintenir un semblant de bonne humeur autour de la tablée. Lui-même avait tenté de donner le change, mais son esprit envahi par les idées noires n’avait pu s’adonner totalement à ce badinage, alors qu’il excellait pourtant à ce petit jeu d’ordinaire. Mais là … Il n’arrêtait pas de penser à autre chose qu’à la conversation présente, et cela lui pesait. Lorsque le dessert avait été englouti, il avait chuchoté à son épouse de ne pas l’attendre, avant de se planter devant la Lionne de Fer pour lui demander une entrevue en privée. Et … il avait eu confirmation de certaines de ses pires craintes.

Non seulement, sa femme allait partir, mais en plus, il ne pourrait pas l’accompagner. Il avait tempêté, argumenté, supplié, rien n’y avait fait. L’héritier du Roc ne pouvait sortir du royaume en ambassade pour l’Empire, le signal serait trop fort, alors que la visite de Jeyne pouvait être plus aisément comprise dans les rangs de la noblesse. Et elle avait besoin de lui dans le domaine des Lions pour l’épauler … Comme si elle lui avait jamais laissé la moindre miette de pouvoir ! De rage, Lyman sentit son poing se refermer violemment, et dut inspirer profondément pour ne pas briser un des vases qui lui faisaient face. Hélant une pauvre servante qui passait par là et le regardait, intimidée, il lui jeta, hautain :

« Il faudra me huiler les gonds des appartements de la Reine mieux que cela, ma petite. On entend la porte se fermer à des kilomètres, c’est intolérable. »

La malheureuse créature balbutia quelques excuses, promettant déjà de s’y atteler, mais Lyman l’interrompit d’un signe de main. L’essentiel était assuré. Il y avait eu du bruit à cause de cela. Rien de plus. Sûrement pas à cause d’un mouvement d’humeur. D’ici le lendemain, tous sauraient que le Prince avait gourmandé une quelconque gueuse de Castral Roc, et tous sauraient pourquoi. Il passerait comme d’habitude pour un gamin arrogant, mais au moins, son petit éclat passerait à peu près inaperçu … Ou du moins, il aurait sauvegardé les apparences. Etait-il désolé pour la fille ? Un peu. Même s’il savait pertinemment que si ça n’avait pas été lui, c’eut été un autre. La vie n’était pas tendre pour les petites gens, dans l’Ouest. Le jeune homme comprenait, en cela, leurs désirs d’émancipation. A la cour du Roc, ils étaient régulièrement l’objet des facéties de courtisans qui s’ennuyaient trop pour ne pas apprécier de malmener quelques domestiques. Enfin … Comme aurait dit sa mère, un Prince ne devait pas s’excuser. Ce qui était fait était fait. Point final.

Enfin, il parvint devant la porte de ses propres quartiers et s’y engouffra, pour se retrouver face à la vision nettement plus agréable de son épouse, qu’il détailla avec gourmandise, belle qu’elle était dans sa chemise de nuit qui couvrait un corps dont il connaissait désormais les moindres recoins. Parfois, au détour de l’amour, il trouvait une marque qu’il n’avait pas encore vue, un grain de beauté qu’il n’avait pas encore embrassé, et s’attelait à corriger cette erreur. Sa dame vint le saluer sans façon, et il répondit à son baiser avec plaisir, passant sa main fine dans ses cheveux bruns, l’attirant contre lui en un cœur à cœur plus passionné, se perdant dans cette sensation exquise de ses lèvres contre les siennes, de sa respiration engloutie par sa bouche avide qui en voulait plus. Aimer, c’était ne plus penser. Parfois, c’était une faiblesse. Toujours, aurait dit sa mère. Mais elle n’était pas là. Et à cet instant, c’était une force, son îlot de sécurité, sa délivrance. Quand enfin ils se détachèrent, Lyman laissa échapper un soupir de contentement, avant de répondre, légèrement contrit :

« Je suis désolé, mon entrevue avec Mère a pris plus de temps que prévu. Nous ne sommes pas … exactement d’accord sur ce qui t’attend. »

Ses mains sur sa taille, son sourire en coin plaqué sur son visage juvénile, Lyman s’empressa de chasser ces soucis de ses pensées et vint picorer un nouveau baiser sur le visage de Jeyne, joueur :

« Vous aurais-je manqué tant que cela, madame ma chère épouse ? »

Déjà, sa langue suçotait son cou, vorace, désireux d’oublier dans le plaisir ses désagréments politiques et filiaux. Il susurra à son oreille, taquin :

« Devrions-nous prendre un décret m’empêchant de quitter cette chambre avant que vous ne puissiez être satisfaite ? »

A ses pieds, un jappement survint soudain, l’interrompant dans son élan. Se penchant, il essaya d’attraper la petite louve et la prit dans ses bras, avant de rire de son ordinaire rugissement heureux de lionceau :

« Il y en a qui est jalouse et souhaite marquer son territoire, dis donc. Toutes les louves seraient-elles si peu partageuses ? »

Un clin d’œil à sa femme et un joli sourire suffisait à son entrain, car il savait que sa badinerie ne resterait pas sans réponse mordante. C’était cela qui était amusant avec Jeyne. C’était cela qu’il aimait chez elle, aussi. Tout simplement.

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyLun 19 Fév - 18:49



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


Je me sentais fondre sous les lèvres de mon époux, sous son ardeur qu'il ne cherchait même plus à dissimuler. J'avais pensé Lyman froid au début de notre relation, lors de notre rencontre, toujours dans la retenue et pourtant, il m'avait étonnée avec quelques facéties dignes d'un enfant turbulent, il m'avait embrasée avec quelques regards, quelques effleurements judicieux, des promesses susurrées d'une voix chaude et grave et j'avais découvert un tempérament flamboyant sous cet aspect timoré qu'il montrait aux yeux de tous. Tant qu'il était lui dans notre intimité, cela me convenait totalement. Et j'étais tombée amoureuse de mon époux. Comment expliquer autrement ces papillons dans mon ventre quand il posait ses yeux sur moi, promesses de nuits torrides, mais aussi de conversations interminables, de joutes verbales divertissantes ? Il avait de l'esprit, de la répartie, cela me plaisait. J'aurai détesté épousé un rustre sans cervelles. J'étais certes habituée à la rudesse des hommes du Nord, mais que ce soient mes frères, mon père, Bowen, ils étaient tous intelligents, capables de tenir une conversation. Lyman... était capable d'enjôler comme personne, de se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Il m'avait conquise par son verbe. Et son esprit analytique et sa froide logique avaient souvent raison de mes colères, quand bien même cela m'agaçait. Je réfléchissais avec le cœur et lui... Avec sa tête. Je lui en avais voulu d'avoir promis Megara à Gareth, alors que son ami était amoureux de ma cousine. Il m'avait expliqué les raisons de son choix, alors que rien ne le forçait à me confier ce secret terrible. Une preuve de confiance inestimable. Mais aussi... peut-être... Un besoin que je comprenne et ne lui en veuille pas. L'idée d'être fâché avec moi lui était peut-être pénible ? Ou bien je m'imaginais n'importe quoi.

Quand nous nous séparâmes, j'étais légèrement étourdie et avide de plus, mais revins au présent alors qu'il me parlait d'un désaccord avec sa Mère me concernant. « Vraiment ? Et en quoi vos opinions divergent-elles ? » Pas facile d'être l'héritier de la Lionne, j'en avais bien conscience. Lyman était trop intelligent pour s'opposer ouvertement à elle et il louvoyait dans son ombre, mais il n'attendait que son heure pour s'élever et prendre sa place. Il s'opposait rarement à Jordane... Qu'il le fasse me concernant piquait ma curiosité et me touchait également. Il tenta pourtant de chasser cela de mon esprit (et du sien) en m'embrassant encore, me faisant rire sous cette caresse très agréable. « Bien entendu mon cher époux, je ne vis que dans l'attente de pouvoir n'être qu'à vous ! » Mon sourire s'accentua, malicieusement : « Ou que vous soyez entièrement mien. » Ma voix se voilà alors qu'il embrassait ma gorge, m'arrachant un petit rire de gorge ravi. De même que sa proposition, alors que mes mains remontait le long de son dos, pour se poser sur son torse et s'affairer à délacer sa tunique. « Je crains que vous ne soyez alors condamné à rester pour toujours dans cette pièce. » Moi, insatiable ? Probablement... Je ne connaissais pas grand chose aux jeux de l'amour et au sexe, mais j'apprenais avec lui et j'adorais ça. C'était... agréable, excitant. J'en sortais euphorique et j'adorais le voir trembler sur moi ou sous moi. Haleter sous mes mains. C'était un pouvoir grisant que de faire perdre le contrôle à ce genre d'homme.

Le jappement de Cendre mit temporairement fin à nos retrouvailles alors qu'il se baissait pour la prendre dans ses bras. Elle grandissait et commençait à peser son poids. « Les louves se choisissent un compagnon pour la vie et montrent les crocs quand une autre femelle s'en approche, vous voilà prévenu jeune lion ! » Même si techniquement, seul le loup alpha s'accouplait. Mais... Nous étions un couple alpha, non ? Dommage que chez les lions, le mâle soit plutôt du genre à avoir sa petite cour. « Je me demande ce que donne le fruit de l'union entre une louve et un lion. » Je me tapotai la lèvre de l'index, réfléchissant réellement à la question, avant de caresser la petite louve et d'encourager Lyman à la poser sur le sol, pour mieux m'emparer de sa main et la poser à plat sur mon ventre. « Nous aurons la réponse dans quelques mois... » Mon cœur se mit à cogner plus fort dans ma poitrine, alors que je jetai un regard plein d'espoir vers Lyman, mais que je parlais d'une voix timide, incertaine quant à sa réaction.
AVENGEDINCHAINS

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyMer 21 Fév - 18:57

Lyman ne s’était jamais posé la question d’une rivalité d’intérêt potentielle entre sa mère et son épouse pendant la majeure partie de son existence, persuadé qu’elle lui offrirait une créature qui lui serait entièrement dévouée ou une gourde bonne à pondre. Les deux perspectives ne l’avaient jamais ravi, même s’il avait toujours philosophé en se disant qu’il pourrait parfaitement vivre avec une maîtresse. Son père lui avait montré l’exemple de l’infidélité chronique, en un sens. Dans tous les cas, il avait imaginé celle qui partagerait sa vie comme s’alignant parfaitement avec Jordane Lannister, et se retrouvait finalement dans une position différente. Jeyne avait du caractère. Cela lui plaisait, mais il avait conscience qu’une telle force ne mènerait qu’à deux solutions : la confrontation directe avec la Lionne, ou bien un modelage sur le moule de la Lionne. Et lui qui s’était juré de ne pas prendre parti se retrouvait à tempêter contre cette mère toute-puissante qui l’agaçait autant qu’elle l’intriguait. Pour autant, il demeurait circonspect à l’idée d’introduire un doute dans l’esprit de sa femme quant à d’éventuelles dissensions parmi les Lannister, surtout à la veille de son départ pour le Conflans et son ambitieux de père. Non pas qu’il n’ait pas confiance en elle. Il se méfiait plutôt de ce beau-père qui avait fait si forte impression à sa génitrice et avait, l’air de rien, croqué plusieurs royaumes indépendants en quelques mois. Autant dire qu’il exploiterait toute faille chez ses voisins, et que Jeyne ferait partie d’un moyen d’affaiblir la neutralité de l’Ouest. Il n’était pas dupe. L’Empire allait chercher à rallier ou confronter ses voisins encore neutres. Mais d’un autre côté, il se voyait mal cacher à sa femme son embarras dans cette affaire, ainsi que son regret profond de ne pas pouvoir l’accompagner, de ne pas être en mesure de se confronter avec Torrhen Stark – car tout autre nom lui paraissait incongru, et il avait beau s’être mêlé au dragon, il demeurait un loup aux crocs acérés.

« Je trouve juste cette entreprise diplomatique qui va t’être confiée … inopportune. S’il y a bien une chose que j’ai apprise au contact de ton père, c’est que les visites de courtoisie ne l’intéressent guère. »

Soupirant, Lyman essaya d’afficher un sourire pour rassurer son épouse, faisant taire les doutes qui l’habitaient, ainsi que l’amertume qu’il sentait monter en lui. Il avait l’impression que Jordane lui faisait payer Falwell, en l’écartant de sa femme de la sorte au profit de Gareth. Peste ! Si elle n’était pas satisfaite, elle aurait dû y songer à deux fois avant de retarder sans cesse le règlement de ce problème, au prétexte que les bruits qui couraient n’étaient peut-être pas si graves, et en privilégiant l’extérieur à l’intérieur. C’était à cause de l’indolence de ses parents qu’il avait hérité d’une situation aussi catastrophique, et qu’il avait dû réagir dans l’urgence pour éviter que toute la délégation ne se fasse étriper par la foule en colère. Et tout ça, bien sûr, en étant maintenu comme d’habitude dans l’ignorance la plus totale des aspirations parentales. Il pouvait tâtonner quand il était môme. Plus maintenant. Surtout pas alors qu’on engageait sa femme. Au moins aurait-il pu être au courant des tenants et des aboutissants secrets de cette entreprise. Il y en avait forcément, la Lionne n’envoyait pas sa belle-fille pour lui permettre d’échanger trois mots avec son auguste paternel. En attendant, il devait ronger son frein.

« Ou peut-être suis-je juste extrêmement jaloux de Gareth. »

Il avait parlé de son ton rieur, et pourtant, le fond de son propos aurait paru étonnamment sincère car à cet instant précis, il le pensait presque réellement. Il aurait tout donné pour accompagner Jeyne, veiller sur elle bien sûr … Mais aussi se confronter à tous ces nouveaux acteurs de Westeros. Comment pouvait-il être Roi, s’il ne rencontrait pas ceux qui s’installaient à ses portes ? Comment arriverait-il à être respecté comme autre chose que le rejeton dans l’ombre des jupons maternels ? Lyman ne désirait finalement rien d’autre que ce qu’il estimait être son dû. A son âge, d’autres suzerains associaient leurs fils à leur gouvernance. Torrhen Stark avait confié une partie de ses troupes à son aîné et ne l’avait pas cantonné à Winterfell. Il était le Prince héritier. Sa parole aurait pu avoir du poids. Pourquoi ne pouvaient-ils partir du Roc, alors que ses deux parents y restaient ? On n’avait pas besoin de lui dans l’Ouest, et du reste, son départ leur laisserait le temps de régler la question des gueux comme ils le désireraient. Mais une fois de plus, il avalerait la couleuvre et ferait bonne figure. Il avait l’habitude, après tout. Et il avait certains moyens agréables d’oublier ses interrogations. Comme celui qu’il utilisait en volant des baisers à son épouse par exemple et en se perdant dans ses bras, contre sa peau, dans son odeur de femme.

« Mais voyons, j’adore quand je n’appartiens qu’à vous … et à vos mains. »

Le propos, scabreux, n’aurait jamais été prononcé en dehors de cette chambre … et de la présence de Jeyne. Jamais il ne ferait état de sa complicité conjugale et de leurs pratiques, pas même à ses meilleurs amis. Et, à vrai dire, il n’aurait pas forcément pensé que sa jolie épouse puisse le satisfaire de la sorte. Mais la jeune femme n’était ni prude, ni timide. Il y avait certaines choses qu’ils n’avaient pas encore tenté dans la chambre à coucher, car Lyman essayait que toute nouveauté vienne de son épouse, et non de lui, pour ne faire reposer aucune contrainte sur leurs ébats. Ce qu’ils avaient lui suffisaient. Il était aventureux, certes, sans être prêt à tout, et n’importe comment.

« Gourmande que vous êtes, ma mie … Je devrais être astreint à de tels travaux d’amour que même les Iles d’Eté nous envieraient notre ardeur ? Mais vous êtes une esclavagiste envers votre malheureux époux. Comment fais-je survivre à vos insatiables requêtes ? »

Taquin, charmeur, le Lionceau savait badiner, y compris et surtout sur son intimité. Il y avait des propos dont on connaissait le sens avant d’avoir du poil au menton, dans l’Ouest. Et du reste, son innocence n’avait guère duré. Jordane Lannister s’en était assurée. A moins que ce ne soit une idée de son père ? Il n’avait pas de certitude absolue là-dessus. Dans tous les cas, ce genre de conversation l’avait toujours amusé, car il y trouvait généralement un prélude fort agréable au ravissement principal auquel ce type de propos menaient souvent. Et autant le dire d’emblée : Lyman n’avait pas l’âme d’un septon. Quoique. Il en connaissait certain à qui le dornien le plus licencieux n’avait rien à envier.

C’était sans compter sur une louve d’une autre nature qui ne désirait point partager sa maîtresse, même auprès de son donateur. La vile bête ! Mais il la comprenait. Lui non plus ne partagerait pas sa femme.

« Vais-je donc devoir choisir entre Cendre et toi ? »

Il afficha une mine pensive, faisant mine d’hésiter, affectant le doute, passant outrageusement de l’une à l’autre avec un regard faussement perdu. La réflexion de son épouse lui arracha un sourire, et il répondit :

« Un lion des montagnes ? Avec de grandes dents et un pelage blanc ? »

Reposant Cendre, qui pesait son poids et commençait à lui cisailler les bras, il se fit attraper la main par sa femme qui le contraignit à la poser sur son ventre. Intrigué, il se laissa faire, se demandant ce que cela voulait bien dire. Et les mots vinrent, sibyllins, et pourtant si limpides. Ils ne pouvaient signifier qu’une seule chose, celle que tout homme voulait que sa femme légitime lui annonce, celle qu’il attendait avec espoir depuis leur mariage, afin de voir la consécration de leur union, de leur position comme couple héritier du Roc … et de son amour pour Jeyne, aussi, tout simplement. Une sensation de chaleur l’envahissait et en même temps, une part de lui se refusait à s’abandonner tout à fait, comme s’il lui était nécessaire d’être absolument certain, d’avoir cette confirmation définitive, d’entendre les quelques sons qui chantaient son nouveau statut qu’il ne pouvait encore prononcer, comme si ces deux syllabes ne parvenaient pas encore à s’accoler pour former ce qu’il semblait devoir devenir dans les prochains mois.

« Tu es sûre ? Que … »

Les mots se bousculaient dans sa bouche, sans qu’ils ne prennent vie. Pour une fois, Lyman Lannister, le bavard et badin Lionceau du Roc, ne trouvait rien à dire et se contentait, muet, de rester là, la main sur ce ventre qui contenait une promesse de vie qu’il avait contribué à faire venir dans ce monde, à attendre le basculement définitif de son existence pour le meilleur. Plus rien, à cet instant, n’avait plus d’importance que Jeyne, que ce qu’elle allait lui confirmer. Au diable l’Empire, les puissances centrales, l’Ouest, ses parents, ses sœurs, ses amis … Il y avait juste lui, et juste elle … Juste eux. Et juste cet enfant, là, sous sa main palpitante. Juste deux amoureux, et un avenir.

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyVen 23 Fév - 15:29



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


Oh alors c'était de cela qu'il s'agissait : mon envoi prochain auprès des miens pour tenter d'aplanir un peu les choses... C'était effectivement risqué, mais s'il y avait bien une personne dont la vie ne serait pas en danger auprès des gens de Nord, c'était moi. Mon père, mon frère... malgré les divergences d'opinion, ils m'aimaient et ne me feraient jamais aucun mal, quand bien même nous serions en désaccord profond. J'étais une ambassadrice de choix, même si inexpérimentée et n'ayant pas encore en tête toute la politique de l'Ouest et ses buts. « De la part de sa fille, ce ne serait pas exactement de la courtoisie et je doute que mon père ne soit pas heureux de me voir. » Je le savais attaché à ma personne malgré tout. J'avais très envie de le revoir. De les revoir tous. Même dans ce contexte difficile et délicat. « Je sais que tu dois avoir une image assez arrêtée de lui et bien différente de la mienne, mais fais-moi confiance à ce sujet. » Je soupirai et grimaçai un instant : « Là où tu pourrais douter, c'est plutôt de ma capacité à être une bonne ambassadrice... il y a tant de décisions de tes parents que je désapprouve et j'ignore comment je pourrais les défendre auprès des miens alors que je pense comme eux. » Ce n'était sans doute pas digne de la princesse que j'étais et future reine que je deviendrai de confier ainsi mes doutes, mais j'avais toujours été d'une redoutable sincérité avec Lyman et j'aimais à penser qu'il aimait cela. Je ris pourtant quand il ajouta, comme pour alléger le sujet, qu'il était peut-être juste jaloux de Gareth. « Tu n'as aucune raison de l'être. Mais... Oui, j'aurai aimé que tu viennes avec moi... » Parce que les semaines de séparation s'annonçaient difficile... Surtout si mes doutes se confirmaient. « J'essaierai de me montrer à la hauteur du nouveau nom que je porte. » Et d'être digne de l'Ouest, de ne pas ternir l'image des Lannister...

Cependant, les baiser des Lyman avaient l'art de me distraire et me faire oublier mon départ prochain, loin de lui. Le sujet se fit donc plus léger alors que nous badinions. « Et j'adore qu'il en soit ainsi. » j'adorais ce pouvoir sur lui, je ne m'en lassais pas. J'adorais sa façon de me regarder. S'il savait se montrer plus détaché en public, en privé il ne cachait pas le désir que je lui inspirais. « Pourtant, mes mains ont encore beaucoup à apprendre... et à parcourir. » Et pas que mes mains. Moi aussi. J'aimais faire preuve d'audace, mais j'avais aussi besoin qu'il m'aiguille un peu sur ce qui était permis ou non. J'étais tellement inexpérimentée, ce qui n'était pas son cas. Je savais aussi que tant que je le satisferais au sein de notre couche, j'aurai moins à craindre qu'il ne se lasse et se trouve une maîtresse plus audacieuse et imaginative qui saurait le contenter. Il savait déjà que je tolérerai mal d'avoir une concurrente... Et pourtant, même Jordane devait faire avec. Qui étais-je pour oser exiger de lui une fidélité à toute épreuve quand si peu d'hommes l'étaient ? Et pourtant... j'avais ce mince espoir, alors que tout semblait idyllique pour le moment. « Je suis persuadée que beaucoup d'hommes vous envieraient de tels travaux. » Je ris doucement, avant de renchérir : « Je pensais les lions résistants, m'aurait-on tromper ? Un lion demande-t-il grâce à une louve trop énergique ? Quelle déception ! »

Et à propos de louve, il y en avait une qui voulait elle aussi attirer l'attention, rappelant la possessivité de l'animal alors que nous échangions mon époux et moi à ce sujet. Un sujet fort à propos alors que je rappelais être effectivement assez exclusive. « Attention à ton choix. » Je fis les gros yeux, faussement menaçante alors qu'il hésitait entre la louve et moi. Et j'amorçai alors ma révélation, en lui demandant ce que donnait le mélange entre une louve et un lion. « Et pourquoi pas un loup à crinière, hum ? » Je souris, l'attrapant alors qu'il relâchait la petite louve et le mit sur la piste en lui disant que nous saurions cela bientôt, voyant la confusion dans ses yeux bleus. Il était sur la réserve, n'osant pas vraiment se réjouir, comprendre ce que cela signifiait. Je hochai la tête. « Quasiment sûre... J'ai deux semaines de retard, ce qui n'est jamais arrivé... Je guette ce retard depuis notre nuit de noces. J'ai été déçue à chaque fois. Mais pas celle-ci. Tu seras père dans quelques mois, Lyman. » Je souris doucement, alors qu'il essayait de se faire à l'idée, fascinée par ce que je pouvais lire dans ses yeux et ses expressions.
AVENGEDINCHAINS

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyMer 28 Fév - 20:01

L’attachement d’une fille pour son père n’avait pas de bornes, surtout quand ledit paternel restait la seule figure parentale qu’elle avait. Lyman savait d’expérience que ses sœurs avaient une relation avec Loren Lannister qui n’était en rien semblable à ce qui le liait à son géniteur. Non pas que le Lion ait jamais manqué de tendresse avec lui, bien sûr. Mais il était un mâle, ce qui impliquait des attentes autrement plus lourdes. Avec Megara et Nymeria, Loren avait été un père surprotecteur, joueur aimant. Avec lui, il avait été aussi un Roi. En cela, Lyman avait peut-être mieux compris que beaucoup les divergences existant au sein de la fratrie Stark. Jeyne était l’unique fille de Torrhen, sa princesse chérie, alors que Jon se devait d’être son héritier autant que son fils. La différence était de taille … Sauf que maintenant que la Louve portait le nom d’une Lionne, les attentes se transformaient. Désormais, nul doute que le nouvel Empereur attendrait de sa progéniture qu’elle soit sa fille et sa digne héritière, et pas seulement son enfant envoyée au loin. Le jeune homme ne savait comment le dire délicatement à son épouse, pour ne pas l’énerver ou la blesser, mais il craignait fortement que le caractère si … régalien du vieux guerrier ne la conduise à de cruelles désillusions.

Par bien des côtés, l’homme lui paraissait être une forme de modèle de gouvernance. En quelques années, il avait considérablement transformé son royaume quelque peu … rustique pour en faire une puissance non négligeable presque entièrement vouée à la domination militaire, tout en mettant sur pied une économie capable de supporter les coûts massifs d’une telle entreprise. Il avait même réussi à imposer ses baillis à ses nobles qui n’avaient pas moufté ! Lyman n’osait imaginer le résultat d’une telle réforme avec les nobles ouestriens. Il n’avait point l’indolence de son propre père, mais avait l’intelligence de sa mère … Et c’était justement cela, le problème. Il n’avait pas manqué de remarquer le respect que Jordane semblait vouer au Loup. Or, quiconque se trouvait traité en égal par la Lionne ne pouvait être qu’un être terriblement dangereux. A bien des égards, son beau-père avait beaucoup en commun avec sa propre génitrice, y compris l’art d’en demander beaucoup aux siens et de réfléchir en politicien, sans laisser les sentiments entraver ses décisions … Ou du moins, en les utilisant à bon escient. Alors oui, Lyman doutait très fortement qu’il accepte une simple visite sans motif autre que celui de faire parcourir des lieues à sa fille. Il espérait se tromper. Il ne le pensait pas.

« Je ne doute pas qu’il soit heureux de voir sa fille, ma douce. Mais … C’est comme quand Mère me parle. Elle m’aime parce que je suis son fils … Sauf que cela ne l’empêche pas d’avoir des attentes envers le Lannister que je suis. Et j’ai peur que tu ne puisses lui offrir ce qu’il voudrait entendre … Et que cela ne nuise à votre relation, alors que je sais que tu y tiens. »

Lyman avait essayé d’être délicat, certain que Jeyne comprendrait précisément qu’il ne désirait pas remettre en cause son jugement, au contraire, mais simplement pointer la différence entre recevoir sa fille et parlementer avec l’ambassadrice d’un royaume qui se contentait de lorgner son nouveau et turbulent voisin avec un certain attentisme. Pour le reste en revanche, et de façon surprenante, il était théoriquement d’accord avec sa redoutable mère, au sens où, s’il n’appréciait pas que son épouse soit ainsi exposée, techniquement, il aurait volontiers imaginé un stratagème semblable une fois au pouvoir. Rien n’était plus efficace parfois que de confronter les loyautés pour forcer les gens à choisir une ligne de conduite … Ou une allégeance. Ce n’était certes guère agréable, dit ainsi, mais la manœuvre ne manquait pas d’une certaine forme d’intelligence. En même temps, elle venait de la Lionne. Et pour nébuleuses que soient parfois ses intentions, elles n’étaient jamais dépourvues de motivations sous-jacentes.

« Oh, je ne doute pas que ce soit parfaitement voulu de la part de Mère. C’est le genre … comment dire … d’épreuves, de tests qu’elle affectionne. Nul doute qu’elle attend aussi de voir de quelle manière tu sauras être la digne représentante des Lannister, peu importe ce que cela peut te coûter. Elle n’aime rien tant que nous pousser dans nos retranchements. Crois-moi plus jeune, j’en ai déjà fait l’expérience … »

Amère expérience. Des années plus tard, sa rancune envers ses parents n’avait pas diminué, et s’il comprenait les nécessités d’un tel apprentissage, les leçons de l’arrestation de l’Amiral Rowlson demeuraient cuisantes pour le jeune homme, qui avait eu l’impression d’être une dupe de bout en bout … Ce qu’il détestait par-dessus tout. Avec un léger sourire, comme pour évacuer la tension contenue dans ses propos, il conclut :

« Montre-lui qu’elle a eu raison de te choisir pour m’épouser. Je sais que tu sauras nous faire honneur. »

Il espérait simplement que cela ne se ferait pas avec un coût trop lourd et que la réalité des aménités du pouvoir ne briserait pas la franchise et l’optimisme de sa femme. Le fait qu’elle continue à croire en sa famille de naissance, en sa cause … Une part de lui enviait cette capacité à croire sans borne dans les siens, car lui-même l’avait perdu depuis longtemps. Il aimait ses parents, bien sûr. Mais il savait aussi que leur lien était autant celui d’un fils envers ses parents que d’un héritier envers ses royaux suzerains. En cela, Lyman, malgré son jeune âge, était terriblement dépassionné, presque cynique. Il le cachait simplement sous son masque de légèreté, semblable en cela à son géniteur, comme à cet instant, alors qu’il embrassait son épouse pour ne plus songer à tout cela, à cette part d’innocence qu’il avait perdue, à celle que son aimée avait toujours, aux dangers qu’elle allait encourir loin de lui …

« C’est que, malheureusement, les hommes doivent se reposer entre deux étreintes, quand les femmes n’ont point nos limites … Bien fols sont ceux qui se croient au-dessus du plaisir féminin. En la matière, ma tendre, je te l’avoue, je rends les armes face à ta gourmandise.

Tu apprends trop vite, je crains de ne plus être à la hauteur bientôt.»


Evidemment, seul un amant attentif pouvait déclarer une telle chose. Mais il avait conscience de ses limites physiques et naturelles, et savait aussi que sa Louve pouvait être réellement infatigable entre les draps, ce qui ne le dérangeait pas outre mesure. Il y avait bien des moyens pour apaiser l’envie de plaisir, surtout pour l’offrir après une étreinte ardente où il avait trouvé sa jouissance, comme la plupart des hommes, alors que son amante n’avait éprouvé qu’une montée du plaisir. Lyman ne se pensait pas exceptionnel, en vérité. En revanche, il s’estimait suffisamment intelligent pour ne pas laisser son ego l’emporter et admettre que son charme viril ne pouvait pas tout. Ce n’était point important : ainsi, il faisait découvrir à son épouse de nouvelles pratiques. Certes, leurs rapports ne pouvaient être dissociés complètement de l’impérieuse nécessité d’avoir au plus vite un héritier. Cela n’empêchait pas qu’ils puissent y trouver du plaisir, et à vrai dire, le Lionceau avait vite compris qu’en la matière, son épouse saurait le satisfaire, parce qu’elle avait la fougue qui compensait son amour du temps passé à mignoter une femme. A eux deux, ils trouvaient un rythme, en changeait, s’offraient le contrôle … Et puis, en un sens, il n’aimait point une vulgaire fille dont il pouvait disposer à loisir mais … une égale. Etrangement, la différence lui était apparue réellement plaisante. A moins que ses sentiments ne soient à l’origine de cette satisfaction des sens ?

De surcroît, Jeyne lui annonçait que leur entente, que leur amour allait connaître une concrétisation, celle qu’il attendait sans oser y croire trop ardemment, de peur d’être déçu ou de se concentrer uniquement sur leurs devoirs au risque d’en perdre leur ardeur sensuelle. Il rationnalisait en se disant qu’ils étaient encore fort jeunes, que ses parents eux-mêmes avaient attendu quelques années avant que Jordane ne tombe enceinte de lui … Mais en entendant sa femme lui avouer ses doutes, ce retard … Soudain, Lyman sentit à la fois une euphorie singulière l’envahir. Il allait être père. Jeyne portait son enfant. Bientôt, Castral Roc verrait un petit Lannister naître, un enfant de sa chair, sa descendance, son héritage … Son amour. Comment pouvait-il exprimer tout ce qui le parcourait, alors qu’il réalisait ses futurs devoirs, alors qu’il contemplait ce ventre plat qui portait une vie qu’il avait contribué à créer, alors qu’il contemplait l’océan de ses amours réalisées ? Brusquement, Lyman se mit à sourire comme un enfant, de ce sourire lumineux, pur, qu’il n’accordait qu’à si peu de personnes. Et il souleva sa Louve de terre avant de la faire tournoyer dans ses bras, heureux, ivre, anxieux, fou, éperdu d’elle, d’eux, de cet enfant à venir. Ses lèvres se plaquèrent contre celles de sa femme, parce qu’il ne connaissait pas de mots assez profonds pour exprimer la somme de sentiments qui le traversaient à cet instant précis. Quand, enfin, il rompit et leur étreinte, et sa danse, il reposa sa femme. Ses yeux brillaient d’une lueur nouvelle : celle d’un homme … celle d’un futur père.

« Nous allons être parents … Tu portes l’héritier du Roc alors … Notre enfant. »

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyVen 9 Mar - 10:44



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


Oh... Oui, bien entendu que Père avait des attentes me concernant. Des attentes bien trop énormes pour moi malheureusement. Rallier l'Ouest à sa cause... Ou du moins, éviter qu'il ne rallie le Noir. Si seulement les Ouestriens pouvaient envoyer des hommes au Nord, aider les Stark dans leurs combats. Mais non, telle n'était pas la politique des Lannister. Père me rejetterait-il si je venais à ne pas savoir remplir les objectifs qu'il m'avait fixé ? Pouvait-il être déçu ? Alors même que le but était inatteignable quand on connaissait la Lionne un tant soit peu ? « Malheureusement, je ne peux pas non plus éviter tout contact avec le Nord ou l'Empire... Éviter la confrontation n'y changera rien. » Et je n'étais pas une lâche, même si Lyman avait raison. Perdre mon père, mes frères, tous ceux qui avaient entouré mon enfance me serait pénible. Insupportable... Mais que pouvais-je faire d'autre ? Fuir à jamais les explications avec eux ? Tout le monde attendait beaucoup de moi. Et bien trop rapidement. Ma position était précaire et loin d'être assurée, surtout en ces temps troublés de guerre de la Foi où j'étais une hérétique aux yeux des Septons, une barbare aux yeux des raffinés ouestriens... « Si les choses doivent se dégrader... Qu'il en soit ainsi. » J'avais essayé d'affirmer cela avec une tranquille assurance que j'étais loin de ressentir. Mais si les miens ne comprenaient pas la situation impossible dans laquelle je me trouvais, que pouvais-je y faire de plus ? Néanmoins, mon cœur se serrait alors que je parlais, tandis que mon regard se troublait, trahissant mon désarroi à cette idée. Je ferai pourtant ce qui devait être fait. C'était probablement un test de la part de Jordane... Ce que Lyman confirma, non sans une certaine amertume. Quel genre d'enfance avait-il donc eu, dans ces jeux de pouvoirs et de tromperies ? Je lui rendis son sourire quand il mit fin à ce sujet, hochant la tête, sans vraiment être certaine de mériter une telle confiance de sa part.

Son baiser chassa momentanément les nuages qui avaient obscurci mon cœur après cette brève discussion sur mon départ prochain et mon rôle d'ambassadrice de l'Ouest auprès de l'Empire. Et du Nord auprès de Jon. C'était mon rôle de princesse et future reine de l'Ouest que de me plier à ces exercices de diplomatie, même si j'étais terriblement novice. Je n'avais pas l'intention d'être une reine potiche simplement là pour faire joli et pondre des héritiers. J'avais bien plus d'ambition et de caractère que cela. Et j'éclatai de rire devant notre badinage, devant sa façon de me complimenter et de me rassurer. « N'aie crainte, mon Prince, aussi insatiable sois-je, je sais reconnaître et admirer la valeur d'un vaillant adversaire. Et jamais tu ne saurais me décevoir... Dussé-je vivre 100 ans que je ne me lasserai point de mon époux. Et qui sait ? Peut-être avons-nous des choses à apprendre ensemble ? » Mon sourire se fit plus espiègle. Lyman ne pouvait pas tout savoir sur tout n'est-ce pas ? Même s'il était bien plus expérimenté que moi. Mais cette discussion me laissait entrevoir un futur où il ne serait que mien et ne tomberait pas dans les travers de bien des hommes, à commencer par son père. Et je voulais qu'il en soit ainsi. Quand on voyait que même une femme comme Jordane Lannister portait des cornes... C'était à désespérer des hommes.

Mais mon charmant mari serait-il toujours aussi assidu dans ma couche quand il apprendrait que je portais son enfant ? Le devoir accompli, allait-il révéler un autre visage ? J'en doutai, mais je ne pouvais m'empêcher de le craindre malgré tout. Tout me semblait trop beau, trop parfait, alors qu'on m'avait apprit que la vie était loin de l'être et pouvait se montrer bien cruelle. Allait-il se lasser de moi quand mon corps changerait et deviendrait énorme, plus du tout désirable ? Ou serait-il de ces hommes qui respectent trop la femme qui va leur donner un héritier pour oser la tromper ? Tant de questions concernant notre futur me trottaient dans la tête depuis que le doute était devenu quasi certitude concernant ma grossesse. Pourtant, j'étais réellement en joie de porter l'enfant de Lyman, de devenir mère mon tour. Mais cela venait un peu vite après notre mariage (même si trop tardivement pour beaucoup), ne me laissant pas le temps de m'habituer à mon statut d'épouse et fidéliser totalement mon mari. De profiter de la vie tous les deux. Lyman me regarda, interdit, hésitant, l'information mettant un peu de temps à devenir claire dans son esprit avec les conséquences que cela impliquait. Et puis, quand j'eus précisé mes doutes, il se fendit d'un sourire lumineux, sincère, qui me transperça le cœur comme une flèche, avant qu'il ne s'empare de moi et me fasse tournoyer, m'arrachant des éclats de rire et balayant brusquement toutes mes peurs alors qu'il m'embrassait avec gratitude et disait à haute voix les faits, afin qu'ils deviennent réalité. « En effet. » Du moins, je l'espérais... Que cela ne soit pas une blague cruelle de mon corps qui m'apprendrait demain ou dans quelques jours que c'était une fausse joie. « Je suis aussi excitée, impatiente, que nerveuse et angoissée... m'aimeras-tu encore dans quelques mois, quand je serai énorme et irritable ? » Mes doigts chiffonnaient son pourpoint alors que je demandais cela en toute sincérité et un brin de nervosité. Il me répondrait oui, évidemment, quelle question stupide... Mais j'avais eu besoin de lui confier cette peur qu'il se détourne de moi...
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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyLun 26 Mar - 19:46

« Accepter l’idée d’une défaite, c’est déjà être vaincu. Allons, haut les cœurs ma Louve. Peut-être ai-je tort. Je te le souhaite. Comme je le souhaite pour notre royaume.

Mais … Ce que tu viens de dire … C’étaient là les paroles douloureuses mais belles d’une Reine de l’Ouest. »


Nul besoin de s’étendre davantage. Malgré ses réserves, Lyman conservait un maigre espoir que son épouse ne soit pas jugée trop durement par les Stark, du moins dans un premier temps. Seul les Sept savaient ce que l’avenir leur réserverait. Et savoir que, quelque part, Jeyne hiérarchisait l’Ouest comme priorité le touchait. Ils avaient tort, tous ceux qui doutaient de la loyauté de sa femme parce qu’elle était née dans le Nord. Il savait que si elle avait épousé un Roi, et non un Prince, elle aurait tout tenté pour faire basculer le Roc dans un soutien à sa famille. Cependant, elle s’inclinait devant les désirs de neutralité de sa belle-famille, peu importe ce que cela lui coûtait, ce qui signifiait que dans le futur, elle saurait in fine faire des choix difficiles. Jordane avait fait le bon choix. Avec le temps, du moins, son peuple finirait par le voir, par le comprendre. Il en allait de la sûreté de son assise personnelle, de l’avenir du Roc. Il ferait tout pour que cela advienne. Et il y parviendrait, car quand on veut on peut, quand on peut on doit.

Au moins, son bonheur marital ne connaissait pas de nuages menaçants. Oh, bien sûr, rien ne saurait être parfait. Jeyne avait son caractère, lui le sien. Leurs méthodes divergeaient, de même que leurs avis sur quantité de problèmes. Il admettait volontiers ne pas être aisé à vivre au quotidien, et au fond, était toujours parti du principe que la femme qui l’épouserait passerait outre ou bien en prendrait ombrage. Lyman avait ses moments de flamboyance, sa proximité tactile avec les femmes, ses habitudes monomaniaques de parfait courtisan … Mais il n’était pas que cela. Le Prince était un homme fidèle en amitié et en amour quand il aimait réellement, cultivé et volontiers prolixe sur le soutien des arts, capable d’écouter ses pairs et esprit subtil. Il était un tout. Sa femme savait le comprendre, admettait ses défauts et voyait ses qualités. Il ne demandait que cela, finalement, et il espérait avoir adopté une conduite réciproque, en ne réduisant pas son épouse à ses aspérités apparentes, mais en considérant qu’elles faisaient partie d’un ensemble plus grand qui lui conférait son charme si particulier. Sans doute était-ce le secret d’un couple harmonieux : passer outre les premières impressions, les appréhensions, pour tenter de percer le cœur d’une personne avec qui l’on devrait s’accommoder pour le restant de ses jours et dans son cas, régner. Une part de lui s’était toujours demandé si l’étrange conjugalité de ses parents était le résultat d’un abandon de Jordane, dépité des infidélités de son époux, ou bien le résultat d’un accord mutuel fondé sur les désirs dévorants de son paternel. Pour l’estime de son modèle parental, il espérait que la seconde solution ait prévalu. Même s’il en doutait souvent, tout en ne se résignant jamais à poser la question. Il est des réponses qu’aucun fils ne désire connaître. A lui de faire en sorte, là encore, que son propre couple ne sombre point dans ces travers, ou cette facilité.

« Me voilà rassuré ! Et je n’en doute pas. Et je suis un homme qui explorer toutes les facettes d’un art … »

Tout sourire, amusé, ses mains avaient commencé à parcourir le corps de son épouse. Il y avait toujours à découvrir, en la matière … Et au surplus, même s’il ne l’avouerait jamais, il avait appris beaucoup avec Jeyne, comme le plaisir de retrouver un corps connu, à parcourir ce dernier, à s’amuser d’une trouvaille d’un endroit nouveau qui arrachait des gémissements à sa compagne ... La plupart de ses relations avaient été éphémères. Les plus longues n’avaient même pas égalé la durée de son mariage. Et de son point de vue, chaque relation permettait de voir le plaisir sous un angle nouveau. Aucune femme ne l’avait embrassé de la même manière, ni caressé de la même façon. Aucune n’avait murmuré son nom avec la même intonation, gémi avec la même intensité. Et surtout, aucune n’avait exactement les mêmes préférences. Bien fol celui qui expliquerait tout fier que toutes les femmes fonctionnaient pareil et qu’avec sa méthode, il les satisferait toutes ! Il n’y avait pas un plaisir, pas une espèce de code de conduite et de pratique miraculeux permettant d’obtenir la jouissance à coup sûr. Celui qui assurait une telle idiotie n’avait probablement jamais compris que les charmants cris de ses maîtresses devaient être au mieux exagérés, au pire délicatement simulés.

Cependant, point de réjouissances immédiates, ou plutôt si, mais d’un tout autre ordre. Savoir qu’il allait devenir père avait plongé Lyman dans une transe dont il refusait de s’arracher. Certes, il y avait la satisfaction mâle de se savoir fertile, ce plaisir égoïste d’apprendre que son pouvoir viril pouvait donner la vie. Bien sûr, il ne pouvait nier qu’une part de son bonheur venait de ce sentiment de devoir accompli, de cette certitude que sa lignée allait perdurer, lui sur qui les espoirs du Roc reposaient, faute de frères. Mais il se rendait compte que ces considérations n’avaient que peu de poids face à la plénitude d’imaginer un poupon dans un berceau qui aurait ses cheveux blonds et les yeux de Jeyne, de songer que son enfant était là, qu’il grandissait doucement, et que bientôt, il le rencontrerait : perspective exaltante, fascinante … Terrifiante. Serait-il un bon père ? Et surtout … Que lèguerait-il à son enfant ? Quel serait son avenir, en cet âge gorgé de sang ? Lui offrirait-il un nom synonyme de prospérité, ou bien de désespoir ? Un léger vertige le saisit. Le Lionceau avait toujours su que ses actions engageaient, d’une manière ou d’une autre, sa maison toute entière. Sauf que là, il ressentait profondément ce lien étrange de lignage, d’héritage que pouvait ressentir un homme envers sa descendance. Il s’agissait là d’une réaction de transcendance véritable, de se trouver ainsi, à contempler brusquement l’avenir au-delà de sa propre vie, pour une autre existence que la sienne. Quand Jeyne donnerait la vie, il ne serait plus seulement un héritier, plus tard un Roi. Tout ce qui le rattachait au nom de Lannister devrait s’accomplir dans cet enfant, peu importe son sexe. Il serait responsable de ce qu’il ou elle deviendrait. La responsabilité remplaça l’ivresse. Le sérieux le prit, malgré le badinage de son épouse, auquel il répondit pourtant doucement :

« Je t’aime encore davantage qu’il y a quelques secondes … Dans quelques mois … Mais je serais totalement fou de toi, Jeyne. A moins que Quentyn ne m’assomme quand je l’aurais saoulé de paroles sur nous et notre enfant, puisque Gareth échappera à mes longues logorrhées. »

Gentiment, il ajouta :

« C’est le cycle de la vie, de la féminité. Et à titre personnel, j’ai toujours trouvé que la maternité donnait une aura sublime aux femmes …

Alors, quand il s’agira de ma femme, et de mon enfant … »


Son sourire s’étira tandis qu’il ajoutait, posant ses mains sur ce ventre pas encore gravide :

« J’essayerai d’être un bon père, Jeyne. Comme le mien l’a été pour moi dans mon enfance. Et d’agir pour léguer à notre enfant un héritage entier, dont il sera fier. Qu’il n’ait pas à rougir de son nom. »

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyLun 2 Avr - 20:50



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


J'espérais au plus profond de moi que je n'aurai pas à m'opposer ouvertement à mon père ou mon frère, que je n'aurai pas à choisir trop distinctement mon camp, qu'ils continueraient à m'aimer, malgré les divergences politiques... Pourtant, s'il fallait choisir... j'irai en tant qu'ambassadrice de l'Ouest, princesse du Roc, mère du futur héritier... Il ne saurait en être autrement... Le chagrin de les perdre serait immense et je n'aurai probablement pas suffisamment de larmes pour pleurer cette perte, mais je savais aussi quel était mon devoir de femme. Père m'avait marié à l'Ouest en espérant que je saurais servir les intérêts du Nord. Et je m'y efforcerai, toujours, même si les relations étaient tendues à se briser. Peut-être pouvais-je au moins tempérer les choses... peut-être... Les paroles de Lyman me réchauffèrent un peu le cœur alors que je frissonnais en songeant à ma famille que je pouvais perdre suite à ce voyage. « Merci. Merci de croire en moi. » Il aurait eu toutes les raisons du monde de douter pourtant, mais il ne le faisait pas et je ne l'en aimais que davantage pour cela. Pour sa patience et sa bienveillance. Il pouvait m'agacer autant que me faire fondre. Notre union ne serait probablement jamais fade ou monotone, et c'était bien ainsi. Tant qu'il ne se lassait pas de moi... Comment savoir, dans bien des années ? Pour le moment, tout fonctionnait à merveille et le désir était au rendez-vous. Je ne lui avais jamais refusé l'accès, ne concevant aucune crainte, aucune lassitude pour le moment. Même si j'étais consciente qu'il fallait un héritier, coucher avec mon mari était davantage un plaisir qu'un devoir à accomplir. Et ce badinage amoureux était on ne peut plus amusant alors que je me demandais si cela était normal, ou choquant. Moi, j'adorais, mais je n'étais pas forcément un modèle de piété.

Je ris à gorge déployée alors qu'il s'amusait à parcourir mon corps, un corps qu'il commençait à bien connaître et qu'il allait pourtant falloir lui réapprendre à apprécier, alors qu'il allait changer et se modifier dans les mois à venir, abriter la vie, fruit de notre union... L'aimerait-il encore alors ? Une femme enceinte n'était pas forcément attirante... j'en avais vu plusieurs au cours de ma vie et beaucoup n'étaient pas forcément épanouies. Et souvent, les maris se détournaient pour trouver compagne plus avenante. Mes craintes à ce sujet étaient réelles, quand bien même la joie de Lyman à cette nouvelle était totalement sincère. Il était ravi de devenir père, comme je l'étais de devenir mère un jour. Je le sentais euphorique, incapable de prendre conscience de ce qui nous arrivait.

Ou du moins le fut-il durant quelques minutes. Son beau sourire disparut, remplacé par... l’inquiétude ? Était-ce cela qui lui faisait ainsi froncer le front ? Venait-il de prendre conscience de ce que sa vie allait connaître comme bouleversement avec un enfant ? Ce n'était pas anodin... même si en tant que Prince, il ne lui appartiendrait pas de l'élever exclusivement et que l'enfant serait confié à des nourrices et précepteurs (même si j'avais la ferme intention de faire valoir mon droit maternel sur lui), ce serait quand même la chair de sa chair et il faudrait lui inculquer des valeurs que seuls les parents peuvent léguer à leurs enfants... A moins que mes questions sur mon pouvoir de séduction n'aient brisé sa joie ? J'attendis, le cœur battant, me sentant un peu sotte de lui poser ce genre de questions, mais étant trop franche pour les garder pour moi et me morfondre en imaginant le pire. Et pourtant, mon sourire s'épanouit quand il répondit. Il avait toujours été un beau parleur et avait toujours su me faire sourire et apaiser mon courroux. « Tu es un sacré embobineur Lyman Lannister, tu le sais ça ? » En attendant, il avait tout de même réussi à m'apaiser avec son enthousiasme et sa sincérité. Je posai mes mains sur les siennes avec tendresse et espoir. Pour le moment, il n'y avait rien de concret... Cela deviendrait bien plus tangible quand il commencerait à s'arrondir. « Je sais que tu le seras, que tu auras à cœur de lui apprendre ce que tu sais, de lui transmettre tes valeurs, comme je lui transmettrai les miennes. » Je souris avec amour, avant de prendre le poignet de Lyman et de l'entraîner sur le lit, m'asseyant sans lui lâcher la main et demandant avec curiosité : « Quel genre de père était Loren ? » Je ne savais pas vraiment les liens entre les souverains et leurs enfants, tout le monde était adulte désormais et plein de responsabilités écrasantes qui laissaient peu de place aux marques d'affection...
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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyMer 18 Avr - 17:46

« Certes oui … C’est ce qui fait mon charme, n’est-ce pas ? »

Lyman savait parler, évidemment. C’était ce que l’on attendait d’un futur Roi, après tout. Mine de rien, tous les grands souverains du continent avait une forme de faconde. Pour direct et fruste que soit son beau-père, le Lannister lui reconnaissait une certaine prestance dans la prise de parole, liée sans doute à une forme d’autorité naturelle. Il en avait été témoin, lors de la préparation de la Mort-aux-loups, puis plus tard sur le champ de bataille. Que Torrhen parle, et les autres l’écoutaient. Qu’il encourage les siens, et ils s’en trouvaient galvanisés. L’Arrogant avait été de cette trempe, d’après les rumeurs et de ce qu’il avait pu voir à Goeville. Harren Hoare, pour craint qu’il soit, avait le verbe fourbe, et la voix doucereuse, une de celles qui inspirent immédiatement la retenue. Sa propre mère, lorsqu’elle se décidait à trancher une querelle, le faisait d’une manière sans appel, qui inspirait les autres. Sharra Arryn, par ses yeux de biche et ses paroles veloutées, avait maintenu l’ordre au Val pendant toute la minorité de son fils. La parole était une arme pour un souverain. Cependant, l’amour du Lionceau pour le langage allait bien au-delà de cette simple vue pragmatique. Il y avait chez lui un réel amour des belles sonorités, une recherche du beau mot, de la jolie tournure. Il avait le verbe haut et leste, prompt à décocher flèches de mépris larvé ou bien compliments galamment troussés. En un sens, les mots étaient son épée et son armure à lui, sa manière de se défendre et d’attaquer. Sans doute était-il bien davantage le fils de sa mère en cela, que de son père. Pour autant, cette tendance à l’hypocrisie sociale ne s’étendaient pas nécessairement à la sphère privée. Là, sa joie sincère de trouver une douce musicalité excitait son âme de poète. Plus jeune, il aimait lire ses créations à ses amis proches, lors de ses célèbres soirées qu’il organisait en toute intimité dans ses appartements privés. De la même façon, il appréciait composer odes et ballades, alliant la beauté des vers à la flamboyance de sa cithare. On ne pouvait aimer Lyman sans apprécier cette part essentielle de son caractère, cette affabilité qui le faisait agrémenter ses paroles de petites attentions ou de délicats rappels à l’ordre. Au début de leur histoire, il savait que Jeyne l’avait pris pour un beau parleur … Au sens négatif du terme. Maintenant qu’ils se connaissaient mieux, il avait conscience que ses paroles relevaient de l’affection, car elle savait qu’il y avait plus chez lui qu’un vulgaire bonimenteur. Sous le verbe affectueux s’ourlaient volontiers les vagues de son appréciation sincère.

Assis aux côtés de Jeyne sur le lit conjugal, il se prit à réfléchir à la question qu’elle lui posa. Loren avait une réputation de bon père de famille dans l’Ouest, trop pour certains, qui avaient pu persifler dans sa jeunesse que l’homme et la femme du couple suzerain avaient été inversés. Heureusement, en un sens, que le Lion avait eu un tel goût public pour les dames, car sinon les quolibets auraient été plus dévastateurs. L’attrait pour la gaudriole avait toujours des vertus, en ce bas monde, que ce soit pour rassurer sur la fertilité d’un homme ou le mettre à l’abri de commentaires déplaisants pour peu que son caractère soit plus mesuré que la moyenne. L’espace d’un instant, il se demanda également si son épouse n’essayait pas de se rassurer quant à sa propre enfance, ou simplement de voir si sa famille d’accueil avait des liens moins distendus que ceux en cours chez les Stark. Lyman avait été suffisamment longtemps à Winterfell pour observer certaines choses. Ses conversations avec Jeyne avaient comblé nombre de ses questions, même s’il ne l’interrogeait que peu de lui-même sur son enfance depuis leur arrivée au Roc. Il ne s’agissait point de désintérêt, mais davantage d’une marque de bienveillance, désireux qu’il était de ne point remuer des souvenirs qui avaient vocation à ne plus être, justement, que des images d’un passé révolu. Et il s’agissait du reste d’une période qui appartenait à la jeune fille, et à elle seule. Même si sa curiosité demeurait vive. Pour le moment, il allait cependant déjà lui répondre, avant de rebondir.

« Père a été très présent, pendant notre enfance … Trop pour certains, même. Il adorait jouer avec nous, quand nous étions encore tout petits … Avec Megara surtout, il pouvait passer des heures à lui tendre ses poupées de chiffons, ses cubes en bois … Je me souviens qu’il a passé un long moment, pour mon troisième anniversaire, à disposer des petits soldats de bois qu’il m’avait offert et à me lire des comptines.

Mais je suis passé aux hommes rapidement, l’année d’après. Ces moments sont devenus plus rares. Je sais que mes sœurs en ont davantage profité, et qu’il a toujours veillé à passer du temps avec elles. Avec l’âge, Nymeria est devenue plus secrète, comme elle essayait de s’échapper pour s’entraîner à diverses activités que Mère n’aurait jamais approuvées. Oui, je crois que de nous trois, Meg est celle avec laquelle il a passé le plus de temps, dans notre enfance.

Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas été présent pour moi. Quand il a vu qu’à défaut de talent, je ne manquais pas de courage, il a décidé de prendre en main mon écuyage. Il m’a formé, m’a endurci. Et je sais qu’il a tout fait pour veiller sur moi, comme j’ai conscience qu’il tient énormément à moi. Il sait me le montrer quand il le faut, et je lui en suis reconnaissant.

Il a été probablement le meilleur père qui soit pour un Prince … et sans doute pour un fils. »


Il la regarda doucement, avant de dire :

« La paix nous a permis de grandir heureux. C’est pour cela que je la chéris, et que j’ai pris conscience de son prix, en allant au Nord. J’aimerai que notre enfant ait la même chance … »

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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyMar 8 Mai - 14:33



Lyman & Jeyne

Et dans 8 mois nous serons trois


C'était difficile de lui en vouloir bien longtemps. Je savais que c'était un beau parleur et qu'il savait me manipuler pour me faire céder, mais je n'arrivais même pas à lui en vouloir. Oui, cela faisait partie de son charme et même si j'avais conscience de ses manigances, que je m'en offusquais, je n'arrivais pas à lui en vouloir bien longtemps. Parce qu'il savait comme personne me faire me sentir aimée, appréciée, chérie et protégée. C'était étonnant, je n'aurai pas pensé cela possible, mais il me rendait terriblement importante à ses yeux... Il savait calmer mes colères. Il savait fasciner les gens quand il prenait la parole. Je savais que j'avais beaucoup à apprendre de lui, mais je détestais le mensonge et l'hypocrisie, ce qui rendait l'exercice un brin compliqué. « En partie. » Je répondis avec un petit sourire, avant de l'entraîner sur le lit. Il était ravi de devenir père et je ne voyais guère de peur chez lui alors que cela aurait pu être tout à fait normal. Il y avait toujours l'angoisse de ne pas être à la hauteur. J'avais le modèle maternel de ma mère et j'osais croire que c'était un bon modèle aussi bref fut-il. Elle avait été aimante avec nous, patiente, autoritaire parfois, toujours bienveillante. Lyman avait le modèle de son père et sa promesse m'amusa, avant que je ne lui demande de m'en raconter davantage à ce sujet. Je savais peu de choses concernant son enfance après tout. Je devais avoir encore quantité d'anecdotes à écouter pour mieux cerner le caractère de mon époux de par son environnement et son éducation.

Je l'écoutai alors avec attention tandis qu'il me narrait quel père avait été Loren Lannister. Je n'étais pas plus étonnée que cela. Il était quelqu'un de jovial et avenant, davantage que son épouse. Ils étaient très différents, on pourrait même dire mal assortis et pourtant, ils se complétaient admirablement bien. Mon regard se mit à briller alors que j'apprenais que Loren avait joué avec ses enfants. Il leur avait accordé de son royal temps. Et j'appréciais réellement cela, secrètement ravie que Lyman ai reçu ce modèle et décide de le suivre. Je voulais qu'il soit présent pour sa progéniture, pas seulement pour concevoir, mais pour les élever. Avec moi. Un doux sourire s'était dessiné sur mes lèvres alors que mon esprit se plaisait à imaginer les scènes, à entrevoir un bambin de 3 ans, blond, sérieux, et son père qui lui réservait cette surprise, qui n'était pas tant que du jeu que de l'éducation. Un moyen ingénieux d'enseigner. Je hochai la tête quand il révéla qu'il avait été celui qui avait été le plus privé de cette affection, et Megara qui en avait davantage reçu. Cela se voyait encore maintenant. L'amour de Loren pour sa fille était manifeste.

Mon cœur se serra quelque peu quand il parla de son éducation, du fait qu'il ne soit pas le plus doué dans les armes, mais qu'il soit déterminé. Cela me faisait mal de l'entendre parler ainsi, même s'il était probablement juste lucide. Une qualité, à n'en point douter. Et mes pensées s'envolèrent vers mes frères quand Lyman ajouta que Loren savait montrer son affection à son fils quand il le fallait... « Je suis heureuse et soulagée que tu ai bénéficié de ce modèle et que tu sois amené à prendre exemple sur lui pour nos enfants... Je... j'aurai détesté que tu ne t'intéresses que de loin à l'éducation de tes enfants... » Et il visa juste en parlant de la paix qui lui avait permis de connaître une enfance dorée. Une boule se forma dans ma gorge. Je ramenai mes jambes vers moi, avant de les entourer de mes mains, comme une enfant. « Parfois, j'ai l'impression que tu lis en moi comme dans un livre ouvert... » Mon regard se perdit dans le vide. « C'est vrai que je n'ai pas du tout connu la même chose que toi... Père était absent la plupart du temps... Et cela se ressent aujourd'hui, dans les liens qu'il peut entretenir avec Jon ou Walton... Avec moi c'est... un peu différent. Je ne suis pas amenée à diriger les soldats du Nord. Je n'ai pas la même importance qu'un héritier mâle et je sais pourtant qu'il tient beaucoup à moi, qu'il s'inquiète pour moi. Malgré... Malgré les divergences de politique et d'idéaux. » Je souris malgré la tristesse qui s'était emparée de moi, un sourire doux amer : « Je me suis toujours promis d'encourager mes enfants, toujours. De leur dire ce que je pensais. Je sais combien les silences peuvent être source de méprise et de souffrance... Combien un enfant a besoin de voir la fierté dans le regard de ses parents. De s'entendre dire qu'on est fier de lui... » Je m'humectai les lèvres, avant de le regarder, navrée : « Je suis désolée, voilà que j'assombris ce moment joyeux. Je comprends ton opinion concernant la paix. Et une partie de moi déplore pourtant que les siens meurent pour des idéaux que vous ne partagez pas. » Et en allant là bas, je refuserai l'aide de l'Ouest à l'Empire. Mais surtout au Nord. A mon frère.
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MessageSujet: Re: Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé]   Et dans 8 mois, nous serons trois [Tour IV - Terminé] EmptyVen 1 Juin - 21:38

« Si nous sommes deux pour les concevoir, ces enfants … Autant être deux pour les élever, non ? Je ne peux concevoir les choses autrement. »

Lyman avait répliqué à son épouse sur un ton léger, mais qui contenait une forte part de vérité. Du reste, il avait une conscience aigue de ce qu’impliquait la naissance d’héritiers, et de l’effort que cela supposait en termes d’éducation. Bien sûr, il y avait la part affective, dont il connaissait l’importance. Sentir la déception de ses géniteurs était un moment terrible, pour un enfant. Encore plus pour un fils, peut-être, car il y avait le poids indicible des générations qui jouait, la peur de ne pas être à la hauteur de parents plus brillants, d’ancêtres plus glorieux, de souiller un nom murmuré avec déférence depuis des siècles. Mais la raison d’Etat n’était pas étrangère à son raisonnement : se former au pouvoir demandait rigueur et attention. Négliger un enfant, c’était paver le futur de douleurs et de conflits, malgré les bonnes intentions, dans une volonté de l’endurcir, par exemple. Sauf que cela ne pouvait mener qu’au ressentiment. Et ce sentiment ne faisait pas de bons dirigeants, du moins rarement. En cela, ses propres parents avaient été un tandem de choix. Sa mère avait soigneusement veillé à ses apprentissages, tandis que son père apportait la part douce dans son enfance. A l’adolescence, certes, il s’était montré plus exigeant. Et il était des actes pour lesquels il en voudrait toujours au couple royal, même s’il en comprenait les tenants et les aboutissants. Pour autant, il ne doutait pas de leurs intentions à son égard. Il savait qu’ils l’envisageaient comme leur digne héritier, malgré ses erreurs. Ils l’aimaient, chacun à leur manière. C’était, après tout, l’essentiel. Ses beaux-frères pouvaient-ils en dire autant ? Au vu des dires de son épouse … Il y avait matière à en douter. Même si, au fond, il l’avait déjà compris.

Peut-être aussi, qu’à trop ressembler à son père, Jon Stark ne pouvait que vivre étouffé par son ombre. Il n’accomplirait jamais pareilles prouesses militaires, son champ d’excellence. Que lui restait-il, alors ? Lui au moins, avait rapidement compris qu’il n’était pas Loren Lannister. Il n’aurait jamais l’aura guerrière de son géniteur … et après ? Il avait d’autres qualités, moins prisées certes par la masse mâle, mais il estimait qu’avec le temps, il parviendrait à s’imposer comme le réformateur qu’il se pâmait d’être. Il serait sa mère … En Roi. Et cela changeait tout. Il était patient. Il saurait s’imposer. Lyman était peut-être arrogant, mais ce trait avait l’avantage de le rendre sûr de lui et de ses capacités. Trop, probablement, mais il ne se plaignait pas de sa condition et demeurait optimiste sur son avenir. Doucement, il enserra Jeyne dans ses bras, appliquant un léger baiser sur sa tempe, avant de murmurer :

« Je vous ai observé, je sais tout cela. Nos enfants seront encouragés. Punis quand ils devront l’être … mais ils sauront qu’ils sont aimés. Je te le promets. »

Et peut-être qu’avec le temps, qu’avec cette famille qui leur tendait les bras … Jeyne les considérerait comme les siens, et non comme ce « vous » qui lui fit mal, même s’il n’en montra rien. Il était un mari, mais pas un père, pas un frère. Il l’aimait, elle l’aimait. Mais ce n’était pas suffisant. L’amour conjugal, si recherché, n’était jamais suffisant, et pas même nécessaire. Quel était son intérêt, alors ? D’être heureux, sans doute, au moins un peu. D’espérer, aussi. Qu’avec le temps, naîtrait de lui d’autres amours, plus tangibles, plus profondes, symbolisées par le lien ineffable entre une mère et ses enfants. Quand la jeune femme tiendrait leur enfant dans ses bras, quand elle aurait mis au monde des petits qui, aux yeux de tous, porteraient le nom de Lannister … alors, les lions deviendraient les siens, autrement que sur le papier par leur mariage.  

« Quand le jour viendra, Jeyne, nous forgerons nos propres idéaux. Ni ceux de ton père, ni ceux de mes parents, ni ceux d’aucun autre. »

Il ajouta, pensif :

« Les sacrifices qu’il te faudra consentir seront … douloureux. Nous le savons tous deux. J’en souffrirai probablement aussi. Mais à la fin … Ce sera pour notre enfant. Pour nos enfants. »

Il posa sa main sur ce ventre encore plat.

« Pour nous. »

Lyman l’attira à lui, l’embrassant avec délicatesse, désireux de lui prouver, au moins encore peu, qu’elle n’était pas seule. Qu’elle ne le serait jamais. Parce que l’amour, même s’il n’était ni nécessaire, ni suffisant, lui était devenu trop essentiel, et qu’il craignait que les idéaux le brisent en mille morceaux. Mais cela, seul le temps le dirait, et pour le moment, il voulait échapper au temps, rester dans cet espace informulé où ils étaient seuls, avec leurs espoirs. Demain viendrait le malheur. Qu’il attende encore un peu.

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