Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé]
Sujet: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Mar 23 Jan - 0:16
Ces derniers temps, elle avait beau dire, elle avait beau faire, mais Megara ne pouvait rester en place trop longtemps, surtout lorsqu'elle était assise. En vrai, et bien qu'elle refusait de le confesser sous peine de rougir tout ce qu'elle en savait et de voir son beau visage virer au pourpre de sa Lignée, elle devait régulièrement faire des pauses dans ses activités pour aller aux toilettes, ou pour faire quelques pas, en long, en large et en travers, parce qu des fourmis la saisissaient soudainement, ou alors parce qu'elle avait soudainement mal au dos. Le Mestre suivait tout cela d'un œil un peu moins préoccupé que ne le penserait la Princesse. C'était comme si, pour lui, il n'y avait point à s'inquiéter de tout ceci, alors que, tout de même, c'était suffisamment anormal, n'est-ce pas ? Cela ne cadrait pas avec l'attitude habituelle de la jeune femme, bien plus posée, mais là ... Sans doute sa situation personnelle autant que le contexte environnant influaient suffisamment sur elle pour qu'elle s'en trouve chamboulée ? Elle ne parlait pas trop de tout ceci avec qui que ce soit. Comme si, dans son esprit, s'en épancher auprès de sa mère reviendrait à risquer de s'entendre dire qu'elle était née Princesse, et qu'elle ne devait donc pas perdre son temps à s'inquiéter de choses aussi futiles et dérisoires. Quant au Mestre, et bien ... Et bien, elle ne pouvait s'empêcher de voir en lui l'homme autant que le l'homme de science, et, donc, elle ne se sentait pas forcément très à l'aise. Pourtant, certes, il était tout ce qu'il y avait de plus professionnel, et il avait même assisté Jordane lors de la propre naissance de l'aînée des Princesses du Roc ...
Et puis, il y avait tout le reste. Gareth et Jeyne étaient partis pour des contrées septentrionales, et désormais, Loren les avait rejoins. Sans parler de Nymeria, aujourd'hui au loin ... Concernant sa cadette, Megara ne pouvait que se réjouir des récentes nouvelles qu'elle avait reçu de sa part. Il fallait croire que les Dieux avaient béni leur ventre, car, en moins d'une année, le couple royal de l'Ouest deviendrait par trois fois grands-parents ! Mais Gareth n'était point là et, justement, c'était bien ça qui lui pesait sur le cœur autant que sur les épaules. Désormais, elle ne pouvait plus trop se cacher, car son tour de taille la trahissait plus que de raison, et bien qu'elle sache n'avoir rien fait de mal et ne point craindre d'être en défaut, il n'en demeurait pas moins qu'elle donnerait beaucoup pour que son époux, l'autre principal concerné par tout ceci, soit là, à ses côtés, pour la soutenir et l'accompagner à travers ces prochaines semaines. Mais il n'était point là, et elle ne savait pas du tout quand il rentrerait. Ou plutôt quand, tous les trois, Loren, Jeyne et lui, regagneraient le Roc, et plus précisément la Forteresse royale de Castral Roc. Et il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour changer quoi que ce soit à la situation, si ce n'était envoyer quelques missives dont les réponses ne lui parvenaient pas si souvent que cela dans la foulée. Il y avait la distance, et leurs préoccupations à eux devaient être toutes autres ... Cependant ...
Cependant, ici même, Megara n'était pas dénuée de responsabilités, et elle s'apprêtait justement à en faire montre. Les choses ne s'étaient pas stoppées, ici, au Roc, sous prétexte que le monarque était au loin, bien au contraire. Un diction ne disait-il pas que, quand le chat n'était pas là, les souris dansaient ? Certes, Loren tenait bien plus du lion que du petit chaton, mais, tout de même ! Il n'en demeurait pas moins que la vie continuait son cours, en dépit de l'absence du Roi. Et Megara, en tant que Princesse, pouvait quelque peu combler les vides, palier à l'absence, en quelque sorte. Mais ce n'était point entièrement pour cette raison que la jeune femme prenait une grande respiration. Une nouvelle fois, elle allait rencontrer William Potter, mais, cette fois-ci, elle escomptait bien pouvoir répondre plus précisément et plus conséquemment à ses potentielles questions et à sa requête. Bien sûr, elle n'agissait point seule, d'elle-même, mais elle appréciait la confiance que semblaient placer ses deux parents en elle. Et puis ... Et puis, décidément, non, rester cloitrée dans ses appartements lui réussissaient de moins en moins bien, et elle allait finir par en user le sol à force de faire des allers-retours pour se dégourdir les jambes et chasser ses douleurs de dos. Sans parler du fait que Lord Potter et sa cousine étaient certes nourris, blanchis, et logés, mais ce n'était sûrement pas la façon dont ils voulaient continuer à vivre pendant encore de longs mois ... La dernière fois, elle l'avait fait entrer. Cette fois-ci, il était arrivé avant elle, et elle vint donc à sa rencontre, non sans remercier d'un hochement de tête l'homme en arme qui lui ouvrit la porte menant à ce salon dans lequel elle avait convoqué le jeune homme.
❧ J'espère ne point vous avoir trop fait attendre Lord Potter ... Un léger contretemps de dernière minute, mais me voici enfin. ❧
Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Mar 23 Jan - 22:31
Je remontais du port lentement le pas pesant, perdu dans mes pensées. L’air marin me faisait du bien. Mais j’allais devoir remettre un bon moment avant d’arriver à Castral Roc. Si j’arrivais à temps, je reprendrais le coche qui avait déposé plusieurs dames de la noblesse, avec qui j’avais bien été forcé de cohabiter le temps du trajet vers le port. Elles avaient été sympathiques mais j’avais bien compris dans leur curiosité à peine voilée que je me retrouvais à devoir répondre à quantité de questions, parfois à la limite du tolérable, sur ma famille et sur ce qui lui était arrivé. Sitôt que la principale commère avait donné le signal de la curée par sa première question indiscrète sur le sort de ma mère et des femmes de la famille, ça avait été le feu à volonté. J’avais subi leurs assauts durant tout le temps du trajet, et je les savais en ville pour deux jours. La veille, j’avais écumé les tripots près des quais, pour essayer d’obtenir des nouvelles. De quoi, précisément ? Je n’en avais pas spécialement idée. De tout en fait, de n’importe quoi. Je me doutais fortement que rien de ce que j’apprendrais au port ne m’aiderait à reconquérir Godric’s Hall, mais cela me fait du bien de m’oxygéner un peu. Et puis, même si j’étais invité ici, toléré, je n’avais pas coûté cher, j’avais pris une chambre quelconque dans un hôtel quelconque, une taverne à marins qui avait des couchettes à l’étage.
Je n’étais pas allé voir les filles de petite vertu, de l’autre côté du port. Elles étaient nombreuses, avenantes, elles m’avaient balancé au passage des insanités qui m’avaient gêné et réveillé à la fois, mais je ne voulais pas de ça. Je n’y avais tout simplement pas le cœur. Alors, j’étais allé boire quelques godets. J’avais écouté ces marchands dorniens, parmi les derniers à avoir su franchir leur blocus. Ils étaient toutefois friandes de mythes et de légendes. Il me semblait peu probable que le Tigre ait débarqué avec cinq cent éléphants de guerre caparaçonnés pour enfoncer les rangs des armées du Bief, ou que la Targaryen se contentait d’appuyer son emprise sur l’Orage en s’enfilant la moitié des nobliaux survivants des armées Durrandon. Je me rappelais encore avoir haussé les épaules. Les informations et rumeurs relayées par les marchands de la compagnie Swyft me semblaient plus dignes de foi ; la Flotte de Fer avait rétabli le blocus de Dorne, les troupes Hightower, Tarly et Tyrell assiégeaient les cités des Montagnes Rouges et la guerre tournait mal partout ; on disait aussi que la Targaryen n’avait pas osé se frotter aux armées ennemies dans l’Orage. Si c’était le cas, c’en serait vite fini de l’Empire. Le Bief était une gigantesque bête, un hydre avec de si nombreuses têtes qu’il ne serait pas possible de pouvoir les trancher un jour.
Je m’étais réveillé avec la gueule de bois, mais plein d’une vigueur nouvelle ; je ne pouvais en aucun cas me permettre de laisser les choses couler… Alors après les heures nécessaires au retour en attelage, je réitérais mes demandes d’audience et n’ayant pas encore de nouvelles de tout le monde, je saisis ma chance au vol et me présentait à celle qui me connaissait déjà ; la princesse Megara. Je me nettoyais en vitesse et me changeais, avant d’aller me présenter à elle. En me pressant un peu, j’arrivais dans une salle d’audience annexe, et je soupirais doucement, sans un bruit, en constatant que j’étais seul. Mais la porte se rouvrit presque aussi sec et je sursautais. Me rassurant d’un geste négligeant sur le pommeau de mon épée, je m’inclinais bien bas. Je savais que mon père et mon âiné faisaient jadis le baise-main aux dames de haut parage, mais elle était princesse, et moi, à peine plus qu’un gueux. Et même moins ; ma vie n’avait désormais pas plus de valeur que l’épée familiale à mon côté.
| Votre Altesse… Pas le moins du monde, je venais seulement d’arriver. |
J’hésite à demander un peu impulsivement si elle a eu des nouvelles de l’Est, du Roi, de l’ambassade et de l’armée, mais je me rends aussitôt compte que ce ne serait pas ma place. Je rougis bêtement, et regarde à nouveau mes chausses.
| Je… Euh… Comment vous portez-vous ? |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Jeu 1 Fév - 23:19
Aux yeux de certains, les journées de Megara devaient passer en se ressemblant énormément, voire même trait pour trait. D'une certaine façon, sans doute cela était-il le cas. Mais d'un autre côté ... D'un autre côté, l'aînée des Princesses du Roc avait beau être obéissante et docile, il n'en demeurait pas moins qu'elle n'accepterait jamais en rien de voir ses journées se succéder en les traversant telle une ombre, à force de gestes mécaniques, répétitifs, rébarbatifs. Elle était vivante, tout de même. Vivante, et lumineuse. Quoi que pouvaient en penser certains. Mais, dans le fond, même ceux-là devaient se ranger à voir la vérité, sinon, pourquoi continueraient-ils de chercher à la regarder lorsqu'elle était ne serait-ce que de passage ? Certes, elle créait une certaine distance entre autrui et elle-même. Certes, elle ne vivait pas exactement dans le même monde qu'eux. Mais dans ces deux cas, elle n'était pas perçue comme un glaçon sans attrait, et personne ne devait bien avoir choisi de ne plus lui accorder d'importance et de ne point se soucier d'elle. Peut-être que cela avait à voir avec son titre, et avec les risques encourus si quelqu'un s'apercevait de leur désintérêt pour l'une des Princesses du Roc. Après tout, chacun connaissait suffisamment bien Loren Lannister pour parfaitement être au fait de la grande tendresse et de l'immense affection qu'il portait à sa progéniture, et sans doute tout particulièrement à ses filles. Dès lors, choisir de considérer Megara comme peu intéressante ou pratiquement comme un objet dans le décor, cela serait risquer de s'attirer les foudres royales, non ?
De toute façon, le problème était vite réglé, car la principale concernée ne portait pas son surnom de Joyau du Roc pour rien. Elle était lumineuse, un peu solaire, aussi, sans doute. Et ne disait-on pas que l'on ne peut jamais se détourner de l'astre solaire éternellement ? Bien sûr, une telle façon de penser était très pompeux, et cela ne serait sûrement pas ainsi qu'elle exprimerait les choses, s'il le lui fallait faire. Mais l'idée demeurait là, sans doute bel et bien présente, concrète, et aisément vérifiable. Dès lors, invariablement, cela semblait enjoindre tout un chacun à se sentir obligé de lui parler, quand elle était là, le tout en lui adressant principalement, et très largement, des banalités sans réelles saveurs. Megara était polie, et elle connaissait les règles de l'étiquette, alors, elle ne les envoyait jamais sur les roses, ceux-là, pas plus qu'elle ne manifestait publiquement sa lassitude ou le fait qu'elle était navrée pour eux de les voir incapable de conversations plus développées et de paroles plus innovantes. Cependant, Lord Potter se démarquait quelque peu, et ce n'était point la première fois qu'il lui faisait cet effet là. Dès lors, sans pour autant dire que sa question la surprenait, et encore moins qu'elle la désarçonnait, Megara devait bien reconnaître que cela la changeait, beaucoup, tant et si bien qu'elle ne pouvait décemment pas lui adresser les mêmes banalités qu'elle répondait à son tour habituellement en retour.
❧ Et bien ... Et bien, je vais bien. Ou du moins tout aussi bien qu'on peut aller dans ma condition. ❧
Bien évidemment, par condition, elle ne parlait absolument pas du fait qu'elle était Princesse et qu'il était attendu d'une Princesse qu'elle aille toujours bien, et que nul nuage ne vienne poindre devant son horizon. En lieu et place de cela, elle faisait bien entendu référence au fait qu'elle était enceinte. Il était devenu impossible pour elle de dissimuler l'arrondi de son ventre, et ce depuis quelques jours déjà. Il fallait dire qu'il n'avait jamais été dans ses habitudes de cacher ses courbes sous des étoffes amples, ou de porter des robes évasées vers le bas. Dès lors, tout ceci avait eu ces limites, tout comme le fait de ne pas autant se montrer en public qu'elle pourrait le faire. Bien entendu, elle aurait pu tomber dans la facilité en se cachant sous des robes bien trop amples pour elle, ou en portant un corset. Mais si la première solution avait pour principal défaut de ne pas lui plaire esthétiquement, la second, elle l'avait tout bonnement écartée dès le début, parce que le Mestre lui avait bien dit que, pour le bon développement de l'enfant qu'elle attendait, une telle duperie pouvait se révéler risquée, et même dangereuse. Et puis ... Et puis, sa mère le lui avait bien rasséréné, mais elle n'avait point à avoir honte d'être enceinte, bien au contraire, visiblement. Et la jeune femme savait que l'avis maternel était sans doute autant motivé par la fierté d'être future grand-mère et par la joie de la bonne nouvelle en elle-même, que par le fait qu'il s'agissait là d'une preuve de la fertilité des Lions, et de leur propension à d'ores et déjà assurer une descendance supplémentaire au Lion du Roc lui-même. Quoi qu'il en était, William avait des yeux. Il comprenait donc forcément l'allusion. Et il avait des oreilles, là où la nouvelle bruissait partout et que beaucoup semblaient se sentir obligés de ne plus parler que de cela.
❧ J'ai ... Beaucoup de choses ont pu occuper mon esprit et emplir mon temps, dernièrement, vous vous en doutez bien. Mais je souhaite que vous sachiez que cela ne signifie en rien que votre propre quotidien a été laissé de côté dans les préoccupations du Roc. ❧
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Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Lun 5 Fév - 20:30
Et voilà, je pouvais encore me sentir gêné au-delà du malaise. Je n’arrivais tout simplement pas à me montrer intelligent, ou plein de discernement. Je devais toujours jouer les imbéciles, en me rendant bien compte de l’image que je renvoyais à chaque fois. Et la Princesse n’est pas dupe pour autant. Je le vois bien. Je me sens déjà perdu, déboussolé. Je me sens perdre mes moyens, comme la première fois où nous nous étions rencontrés. Comme si la princesse avait cette faculté de me désarmer, de me renvoyer cette image de moi-même… Involontairement, bien sûr. Et puis, ce n’était pas totalement vrai. La dernière fois, j’avais aussi eu un regain de fougue et de courage, pendant et après notre entrevue. Elle avait su réveiller chez moi l’orage, la tempête d’où était issu l’emblème des Potter, le blason de ma maison. Nous étions sensés être téméraires, mais ça c’était plus mon père et mon frère aîné… Je perdais toute concentration et j’agissais, je parlais, d’instinct plutôt que par raison, par anticipation réfléchie et convenue. La princesse semble un peu désarçonnait, mais qu’elle va bien compte tenu de sa condition. Sa condition ?
Hein ?
Mon regard la dévisage, mais je n’y vois rien. Son cou, sa poitrine que je n’ose regarder, son ventre. Ah, par les Sept ! Je rougis jusqu’aux oreilles. Quel jeune chiot stupide, comme aurait dit mon oncle. Je suis au comble du mal-être, en cet instant précis.
| Je-je-je… Je vois. Euh. Je suis désolé, votre Altesse. Je veux dire, félicitations ! |
Je n’avais rien vu. Et pas fait attention aux bruits de couloir de ce genre. Etait-ce officiel ? Oui, sinon elle ne m’aurait jamais laissé échapper cela. Je n’étais personne. Pas un membre de sa famille, pas un vassal direct, pas un conseiller d’importance, ou un bourgeois influent. Quel mufle j’étais, quel sale goujat. Mes félicitations, c’était ce que j’aurais dû lui dire en premier lieu, sans m’intéresser une seule seconde aux banalités qui sortaient naturellement de ma bouche, même quand elles étaient totalement insensées. Imbécile. Stupide. Aucune constance, vraiment, et dans aucun registre qui plus est. Et moi, je venais la déranger pour mes soucis. Alors qu’elle était enceinte. D’un enfant qui serait de sang royal. Un futur lion du Roc, par extension. Et le petit Potter qui venait quémander, comme un miséreux, son aumône habituelle. Pathétique. Et quel mauvais départ ! Je bredouillais encore, confus du mauvais timing et de ma grossièreté.
| Oh non, je veux dire, ne vous en faites pas. Votre état… Enfin je veux dire, votre condition… Cela fait de vous une priorité d’un tout autre registre, et pas seulement pour les vôtres, mais pour tout le royaume. |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Sam 10 Fév - 1:42
Sans doute qu'aux yeux de certains, tout ceci ne faisait que rajouter une corde à son arc, si seulement on pouvait s'exprimer ainsi, de manière aussi triviale. Megara accumulait les rôles, les titres et les étiquettes depuis sa naissance, et peut-être que pour certains, cela devait bien avoir instaurer un certain sentiment d'habitude en elle, un rodage, une intégration comme une autre à un protocole déjà bien chargé et déjà maintes et maintes fois mis à l'épreuve et testé. Mais pour elle ... Pour elle, les choses étaient bien différentes. Elle ne s'était jamais entièrement habituée à être celle qu'elle était, et peut-être était-ce mieux ainsi. Elle ne souhaitait en rien devenir blasée à un si jeune âge, pas plus qu'elle ne désirait tomber dans une routine trop pesante et qui la ferait prendre de l'âge et acquérir des rides bien avant l'heure ! De plus, elle avait parfaitement consciente qu'elle faisait partie du si petit lot des si rares privilégiés qui vivaient et évoluaient en ce continent qu'était Westeros. Et, à plus forte raison, si l'on réduisait le champ de vision au "simple" Royaume des Terres de l'Ouest, et bien ... Et bien le constat était encore plus frappant, ne laissant place à un aucun doute ni aucune équivoque ! Demeurer consciente de tout ceci, cela lui permettait, selon elle, de ne pas trop se perdre dans ses acquis, de ne pas trop se laisser bercer de trop douces illusions. Elle avait déjà expérimenté, et de première main, à quel point les Sept pouvaient tant vous donner, pour ensuite, sans raison apparente, tant vous reprendre, ou tant vous mettre en danger ... Elle se méfiait donc, et restait prudente. Prudente, et humble. Ce qui n'impliquait pas pour autant qu'elle passait ses journées à s'auto-flageller, à errer pieds nus pour faire pénitence, ou à ne revêtir que des guêtres pour être semblable à la plus pauvre jeune femme du Royaume ... Il y avait tout de même des limites, tout comme il existait un juste milieu, après tout. Dès lors ...
Dès lors, non, le fait d'être à présent une future mère ne représentait point, pour elle, un rôle supplémentaire dont elle se voyait pourvue. Bien au contraire. En dépit des semaines à présent écoulées depuis l'annonce de cette grossesse, tout ceci continuait encore de lui paraître et de lui apparaître comme tout nouveau, si frais, aussi ... Elle s'était faîte à l'idée, et puis, tout de même, parfois, elle se disait que non. La situation alentour ne l'aidait de toute façon pas forcément, c'était le moins que l'on pouvait dire. Et il y avait encore des éléments et des réactions qui pouvaient la surprendre, la poussant donc à ne rien prendre pour acquis et à ne point se comporter comme s'il s'agissait juste d'une nouvelle tâche à à effectuer, d'un énième devoir à assurer et à remplir. En tout cas, il fallait bien le dire, la première réaction de William Potter la laissa un peu pantoise, à moins qu'elle ne l'ait prise au dépourvu, sans trop savoir comment comprendre tout ceci. Mais peut-être qu'il n'y avait rien à y comprendre. Ou alors peut-être que c'était lui qui n'avait pas tout compris ...
❧ Il s'agit d'une bonne nouvelle pour le Royaume, alors, je vous remercie. ❧
Réagir de la sorte à sa réaction à lui devait sans doute être la chose la plus prudente à faire. Elle ne relevait point sa légère incompréhension quant à la réaction initiale du jeune homme, car, visiblement, il n'était pas entièrement à l'aise, et très confus. Et puis, elle ne souhaitait en rien devoir lui donner la sensation qu'il devait faire amende honorable et s'excuser de la confusion qu'il avait bien pu faire naître en elle. L'essentiel était que, visiblement, il n'adoptait pas exactement l'attitude typique qu'elle avait déjà pu expérimenter, de près ou de plus loin. En général, les gens se sentaient obligés de lui faire de grands sourires et d'adopter des tons mielleux, ce qui lui donnait alors la sensation, sans doute à tord, qu'ils l'infantilisaient ou la pensaient soudainement devenue incapable de se voir parler autrement que comme s'il fallait tout exagérer avec elle, et tout polir, et tout rendre sucré, quelque chose comme ça, comme on le ferait avec un enfant. Elle n'était plus une enfant, sa grossesse le prouvait, sans parler du fait qu'elle était mariée. Et puis ... Et puis, la Cour se réjouissait sans doute de tout ça avec franchise, mais elle savait que cela en ferait peut-être crisser des dents à certains. Après tout, il existait des unions qui tardaient à se concrétiser par l'annonce d'une naissance, et ce après plusieurs mois, déjà. Là où, elle, à peine mariée, voilà qu'elle attendait déjà un enfant ! A ses yeux, en tout cas, désormais, tout ceci commençait vraiment à se voir comme le nez au milieu de la figure ! Son tour de ventre ne cessait de s'arrondir, et bien qu'elle ne soit présentement en présence d'aucune femme enceinte dans son entourage direct, Jeyne n'étant pas encore rentrée au Roc, la principale concernée se disait que tout ceci n'était pas conventionnel ... Mais elle ne pouvait point s'en épancher auprès de sa mère, qui la stoppait toujours d'un geste de la main lorsqu'elle pressentait que sa fille allait aborder le sujet. Comme si elle se prévalait de tout gérer d'elle-même, et qu'elle refusait que Megara ne se mêle ni ne se préoccupe de quoi que ce soit. Bien ... Que pouvait faire la jeune femme contre tout ceci ? Séquestrer le Mestre pour lui tirer les vers du nez n'aboutirait sans doute à aucun résultat probant, d'autant qu'il n'était point dans le caractère de Megara que d'agir ainsi. Peut-être que si Gareth rentrait à temps, elle pourrait s'enquérir auprès de lui de sa disposition, ou non, à "prendre les choses en main" ? ... Mais ce qui la conduisait maintenant face à William ne concernait point sa grossesse. Elle devait donc recentrer ses pensées et ses propos sur l'affaire qui les entretenait tous deux. Mais il avait raison. Tout ceci la dépassait. Et c'était ça qui la déstabilisait autant que cela l'inquiétait, non sans parfois la peiner, aussi. Cet enfant qui s'annonçait était une bénédiction pour le Royaume, là où Megara voudrait pouvoir plus entièrement s'en réjouir en tant que mère, sans avoir à se partager entre sa nature de future mère et sa nature de Princesse ... Mais avec son titre venait de grandes responsabilités. De grandes responsabilités, et leur lot de sacrifices, aussi.
❧ Il est tout de même de mon devoir de ne point négliger toutes mes autres responsabilités au profit d'une seule et unique d'entre elles ... Si cela ne vous fait rien, je vous propose de vous asseoir. Cela me siérait mieux, vous comprenez ? ❧ Elle lui souriait, elle était polie, elle y mettait les formes, mais dans le fond, en réalité, sans forcément s'en rendre compte, il ne s'agissait en rien d'une proposition, elle, elle avait déjà pris sa décision. Et elle le prouvait en se dirigeant vers l'un des grands fauteuils placés dans la pièce. Il s'agissait là dans un salon privé, qui faisait parfois office de salle d'audience privative et annexe, comme cela était présentement le cas. Cela coupait un peu avec tout le vaste et toute l'emphase habituels, sans pour autant ôter tout caractère officiel et sérieux. Disons plutôt qu'un tel espace permettait parfois de délier des langues et de mettre à l'aise, lorsqu'on venait demander audience à Loren. C'était plutôt lui qui utilisait cette pièce, Jordane semblait bien plus à cheval sur les conventions et sur la mise en avant de sa puissance. En tout cas, les conventions, encore elles, contraignaient Megara à attendre que William s'installe, car il serait sans nul doute inconvenant qu'il demeure debout là où elle serait assise, en lui offrant, à lui, ne serait-ce que pour quelques secondes, la position de dominance et de surplomb. ❧ Je suis vectrice de nouvelles vous concernant. ❧ Elle disait surtout cela par vérité, plus que pour l'enjoindre à s'asseoir, dans les faits. Mais peut-être ne lui donnerait-elle pas autre chose que cette impression là, allez savoir.
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Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Sam 3 Mar - 0:33
Un héritier potentiel, pensez ! Ce qui comptait à court terme, c’était que la Princesse Jeyne Lannister puisse enfanter des héritiers mâles, et le plus possible. Elle était déjà grosse du Prince Lyman, d’après ce qu’on m’avait dit en arrivant à Port-Lannis, mais elle était partie presque aussitôt retrouver son sauvageon de père. Bref. De toute façon le monde n’avait pas besoin de moi comme témoin pour continuer à tourner. Il tournait. Avec moi dessus. Trimballé d’un côté comme de l’autre, ondulant, pliant, au gré des événements et des malheurs qui touchaient le pays et ma famille… Bref, je m’égare encore dans mon propre sentiment d’impuissance, quand la jeune femme se dévoile à moi enceinte, d’un héritier potentiel du trône. Oh, il n’est pas au début de la liste, mais quand même. Son père ne peut qu’être fier d’elle. Et la Lannister, que je ne connaissais pas du tout, ne pouvait elle aussi que se satisfaire que la Princesse ait pris son rôle d’épouse très à cœur, concevant un enfant avec son mari si vite après leur mariage. Je connaissais un peu Gareth pour quelques tribulations passées, et maintenant, il fallait bien avouer que ça ne m’étonnait qu’à moitié de sa part. S’il était resté la moitié du jeune chevalier impétueux qu’il était autrefois, alors il n’avait pas du perdre de temps une fois le mariage prononcer pour le consommer.
Surtout que, et ce n’était pas la première fois que je me faisais la remarque, la princesse, en plus d’être grande et digne, d’une stature qui m’impressionnait et parfois, m’oppressait quelque peu, moi, le chevalier rustaud de la campagne… Et bien, elle était simplement belle à tomber. La pensée, incongrue formulée ainsi, me gêna un peu plus et fit monter plus de rouge sur mes pommettes, où l’on devinait de vieilles marques de tâches de son que j’avais enfant, et qui comme pour feu mes frères, avaient fini par disparaître au fil des années, à mesure que je vieillissais. Mûrissais. Même si je restais bien en dessous des standards que mon père aurait été en position d’attendre, de la part de l’héritier de Godric’s Hall. Je n’étais pas mon aîné. C’était un fait indéniable. Je hochais la tête avec humilité et reconnaissance, lorsqu’elle me remerciait. Au moins ne relevait-elle pas le moindre de mes faux pas et de mes maudits babillages, sinon, je passerais pour le chevalier totalement cuistre en plus de rustaud, et nous n’en finirions plus de nous leurrer quand à une hypothétique reconquête du domaine, avec ma cousine. Bon, et maintenant, je dis quoi ? Rien de ce qui me venait à l’esprit ne me semblait être intelligent ou spirituel ; j’étais coincé dans mon manque absolu d’idées.
Je me giflais mentalement. Je n’étais pas là pour moi, ni pour faire des risettes à une femme infiniment mieux née que moi. J’étais là pour défendre une cause. Je rassemblais mes pensées et mes idées quand la princesse me devança, au moment même où je choisissais d’ouvrir la bouche. Question timing, William, tu es vraiment maudit. Mais qu’importe. Je me retrouve à écouter ses paroles religieusement, alors qu’elle m’invite à m’asseoir, avant de me demander si je comprenais. Oh, par les Sept, je donnais vraiment l’impression de ne rien comprendre, ou d’avoir besoin de précisions, pour me décider ? Je rougissais à nouveau, mais je me forçais et me concentrais pour ne pas balbutier.
| Oh, bien sûr, je vous en prie, votre Altesse. Je tenais à vous remercier en tout cas, pour votre temps, votre disponibilité et votre écoute. |
Un peu gauche, je la suis vers les sièges, qui valaient sans doute individuellement plus cher que mon épée, avant de m’asseoir dans l’un. Elle m’annonce qu’elle a des nouvelles pour moi. Qu’elle prenne des pincettes m’angoissa un peu, mais je me forçais à affronter la situation.
| J’ai moi aussi des nouvelles. |
J’anticipais, prenait la situation à contrepied, avant de poursuivre. Il fallait que je prenne les devants ; c’était ma mission, ma quête personnelle. Je ne pouvais pas me dérober à ce devoir.
| J’ai passé un accord avec Lady Reyne, qui s’est assurée de relayer ma demande à Lord Reyne, qui comme vous le savez est le ministre des finances du Royaume. J’ai ainsi pu négocier un prêt avantageux pour obtenir matériel et francs-coureurs pour marcher sur Godric’s Hall. Je n’ai pas encore les fonds, mais cela devrait se faire incessamment sous peu. |
Bon d’accord, j’ai montré que j’étais susceptible d’avancer sans qu’on me tienne par la main… Mais j’avais un peu brusqué la conversation, d’un coup. Je levais une main, paume ouverte, pour inviter Son Altesse à me dire ce dont elle voulait me parler en premier lieu.
| Mais je vous en prie, vous connaissez ces finasseries financières mieux que moi. Quelles nouvelles vouliez-vous m’apporter, votre Altesse ? |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Jeu 8 Mar - 1:36
Il était possible de le faire. D'être enceinte et de continuer à assurer ses responsabilités, et à jouer son rôle ou tout rôle qui pouvait vous être confié. Après tout ... Après tout, d'une part, cela se saurait si les choses arrêtaient leur cours, en pleine action, sous prétexte qu'une femme détenant un minimum de pouvoir se trouvait attendre un enfant. Et d'autre part ... D'autre part, même si, bien évidemment, Megara ne pouvait point s'en souvenir, elle avait pour modèle et pour exemple très parlant et très caractéristique sa mère. Sa propre mère avait été enceinte. Pas une fois, pas deux fois, mais bel et bien trois fois. Lyman, Nymeria et elle-même étaient bien là pour le prouver. Or, elle n'avait jamais entendu dire que sa mère s'était isolée du monde et avait repoussé au loin son rôle et ses responsabilités de Reine en attendant de mettre au monde l'enfant qu'elle attendait. Megara ne se prétendait pas être de la même trempe que sa mère, et elle était loin de se penser avoir la même carrure qu'elle. Mais de façon fière et orgueilleuse, elle se disait tout de même que si Jordane avait pu le faire, alors elle-même y parviendrait aussi. D'un autre côté, elle savait très bien que sa mère ne faisait jamais rien pour le plaisir de le faire, et qu'elle n'avait jamais réellement cherché à la complimenter plus qu'il ne se devait et plus qu'elle ne le méritait. Si aujourd'hui encore, elle continuait de lui faire confiance, c'était avec raison, non ? Et parce qu'elle croyait en elle, et attendait d'elle, aussi, qu'elle se montre à la hauteur, enceinte ou pas. Il n'était donc nullement question de profiter de l'occasion pour exhiber le fait que Megara attendait un enfant, et que cela prouvait donc la vitalité future du Roc et l'assurance d'un futur qui se bâtissait dès aujourd'hui grâce à cette relève qui s'annonçait déjà. Et tant mieux, car la jeune femme aurait sans doute bien du mal à être seulement perçue comme une génitrice qui enfante. Même si, pour certains, il devait bien y avoir un fond de vérité dans tout cela. Mais Megara tenait ce genre de pensées loin d'elle, il le valait mieux.
❧ En dépit des turpitudes qui vous ont touchées, et qui vous touchent d'ailleurs encore, Lord Potter, vous demeurez être un sujet du Royaume. Il est normal qu'en tant que Princesse, je ne vous laisse point de côté dès lors que vous requérez aide et soutien de la part de la Lignée royale. ❧
Peut-être tout ceci sonnait-il très formel, mais, après tout ... Après tout, franchir la barrière était compliqué pour Megara, car dans son propre corps, actuellement, elle ne se sentait pas forcément dotée d'une très grande assurance. C'était que tout continuait de changer jour après jour, pour elle, et qu'elle n'avait point son époux pour se reposer et pour l'aider, le soir venu, à relativiser et à voir la vérité en face plutôt que de se laisser aller à une imagination débordante et à une interprétation un peu déviante de ce qu'était réellement la véracité des choses. Et puis, il fallait regarder les choses telles qu'elles étaient : elle connaissait bien trop peu William Potter pour être déjà parvenue à nouer une relation autre que protocolaire et formelle. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'elle ne pensait nullement ce qu'elle disait, ni même qu'elle s'exprimait de façon froide, détachée et impersonnelle. Elle était bien incapable d'être de marbre. Et puis ... Et puis, elle avait réellement des choses à lui dire, ou plutôt à lui communiquer. Mais alors qu'elle prenait enfin place dans l'un des sièges, une fois que son interlocuteur se fut assis, ce dernier sembla vouloir prendre les devants. Si Megara ne s'en formalisa pas, elle dut bien reconnaître que cela l'étonna quelque peu. C'était que Lord Potter semblait toujours si prudent et si précautionneux avec elle, alors que là ... Là, il semblait ne point manquer ni de détermination ni de courage. Et, effectivement, il n'était point resté les deux pieds dans le même sabot, comme le dit l'expression populaire. Lady Reyne elle-même semblait ne point être demeurée immobile et inactive. La noble dame avait toujours fait un effet particulier à la Princesse, dès lors, elle ne se sentit finalement pas si surprise que cela. Même si elle doutait fort que ses parents soient au courant de tout ceci. Et sans doute en allait-il mieux ainsi. Connaissant sa propre mère, cette dernière pourrait peu goûter le fait que l'une de ses propres dames d'atour ne lui coupe quelque peu l'herbe sous le pied ... Cependant ... Cependant, elle devait tout de même avouer ne pas immédiatement découvrir quels intérêts Lady Reyne avait à intercéder ainsi en faveur de Lord Potter. Et Megara savait bien que la principale concernée ne faisait rien par pure bonté d'âme. Mais ce n'était sûrement ni le lieu ni le moment de se pencher sur la question. Comme le disait Lord Potter, elle-même avait des choses à dire.
❧ Marcher sur Godric's Hall dîtes vous ? Vous souhaitez répondre à la force par la force ... Les nouvelles que j'ai à vous apporter me viennent directement du Roi mon père, et elles ne vont pas exactement dans la même direction. ❧ Elle marqua une pause, pour trouver discrètement une position un peu plus confortable pour son dos, avant de reprendre. ❧ Le Roi mon père souhaite mander Lord Malefoy devant la Cour. Ce dernier a quelques explications à fournir, notamment concernant le fait d'avoir agi sans l'accord royal, et d'avoir fait fit de tout arbitrage émanant du Roi. Il va également falloir financer la reconstruction du fief, et cela ne peut incomber qu'à la Lignée Malefoy. Bien évidemment, en cas de refus, cela serait immédiatement perçu comme une trahison de lèse-majesté. ❧ Une nouvelle fois, mais cette fois-ci, par emphase, Megara se stoppa, avant de reprendre ses propos. Son ton ne faisait montre d'aucune hésitation. ❧ La Royauté du Roc ne goûte guère à la présence de traîtres en son royaume. Je n'ai donc pas à vous expliquer ce qui arriverait si jamais Lord Malefoy se refusait à obéir à cet ordre royal. ❧
Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Lun 12 Mar - 22:10
Intimidé, je l’étais assurémment. En revanche, je ne voulais pas trop le montrer, ou me montrer trop distant, trop prudent. Je ne pouvais pas me montrer indiscret ou inconvenant d’une manière ou d’une autre ; le risque serait trop grand que les portes que j’avais commencé à ouvrir timidement ne finissent par se refermer sur ma tronche. Je n’avais aucun pouvoir, aucune richesse, et seulement un rien d’influence. Je ne pouvais pas me permettre le moindre faux pas vis-à-vis de la maison souveraine, on ne me le pardonnerait pas et ce ne serait pas non plus très glorieux pour la maison Potter, de finir jetée sur les routes de son propre fait. Je savais que j’avais un peu de crédit auprès de la princesse, et elle savait qu’elle en avait énormément auprès de moi. Elle n’avait pas été tentée de l’utiliser, visiblement. C’était un rien surprenant. Pas suspect, mais surprenant. En règle générale, le système féodal se traduit le plus souvent par un rapport de gré à gré, qui trouve toute sa consistance dans le service mutuel. Elle m’aidait à survivre, à me battre pour mon nom et ma famille… Et moi je lui renvoyais l’ascenseur en la soutenant à mon tour. Cela ne me semblerait pas stupide de devoir défendre son honneur, ou à la cour, ou sur la lice, ou n’importe où ailleurs ; ce qui m’était donné, accordé, je devais le rendre d’une manière ou d’une autre, ou en tout cas, manifester la reconnaissance que cela éveillait chez moi.
Je hoche la tête, lorsque la princesse explique que son aide va de soi, et que c’est le rôle de sa famille que d’aider ses bannerets. Mon hochement de tête est lent, symbolisant tout le respect que j’ai pour son altesse.
| Et je vous en suis reconnaissant. Je l’étais la dernière fois, je le suis plus encore aujourd’hui, et les Potter n’oublieront jamais cette main tendue ; comme dernier garant de ce nom, j’en ai fait le serment. |
Voilà pour la politesse et la courtoisie dûes à une dame de son rang ; maintenant je voulais avancer sur le concret. Je sens Megara Lannister assez circonspecte, en tout cas peu impressionnée par le poids du nom des Reyne parmi les soutiens que je pouvais presque me targuer dorénavant, de considérer comme tels. Je ne peux masquer ma déception lorsque la Princesse réfrène mes ardeurs guerrières et tempère ma soif de revanche, tandis qu’elle m’explique que les nouvelles du Roi son père l’obligent à cette inclinaison. Je la vois mal à l’aise, cherchant une autre position, plus confortable sur son siège. Elle m’explique alors que le Roi voulait imposer une entrevue à Lord Malefoy, notamment sur sa conduite des événements. L’homme serait sommé de s’expliquer… Et de financer ce qui devait être reconstruit… Et si l’homme refusait, alors il serait coupable du pire type de crime qui pouvait exister dans ce royaume. Bien sûr, je savais que Malefoy s’exécuterait sans nul doute, d’autant plus maintenant qu’il n’avait plus le soutien direct de Lord Serrett, mort pendant sa croisade contre les impériaux. J’étais satisfait, un peu ébahi d’avoir un tel soutien.
Le lion du Roc allait me défendre en personne.
Me défendre. Moi et mon nom. Ma famille. La mémoire de mes proches.
| Je… Je ne sais pas comment vous remercier. Il semble que le Roi votre Père a été convaincu par ce que vous lui avez dit sur… Sur ma cause. |
Mais je fronçais les sourcils. Pourquoi mon cœur se serrait-il ? Il me fallut un court instant de plus pour comprendre.
| Que se passera-t-il… Si Lord Malefoy fait amende honorable, et reconnaît le meurtre de ma famille ? |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Jeu 22 Mar - 1:44
Sans doute pouvait-il être complexe pour certains de faire la différence entre les décisions prises pour préserver les apparences, et celles décidées de bon cœur, en toute honnêteté et en toute franchise. Et il devait bien en aller de même concernant les actes et les paroles. Megara était rodée à l'exercice, du moins, elle l'espérait. Avec les précepteurs dont elle avait bénéficié, et les parents qu'elle avait, sans parler de son titre de Noblesse et de son ascendance, sans doute était-il impossible de pouvoir s'attendre à moins la concernant. Mais il existait tout de même bel et bien une frontière avec ce qu'on se savait devoir faire, et ce qu'on était bien capable de faire. Bien évidemment, certaines clefs de lecture étaient communes à tous, et d'autres étaient plus aisément déchiffrables à mesure que l'on s'élevait dans la hiérarchie. Et en suivant cette logique, et bien on ne pouvait guère qu'à en arriver à la conclusion qu'au sommet de la pyramide hiérarchique, certaines décisions en devaient absolument indéchiffrables par toute personne extérieure à la Famille royale. Et parfois, et ce alors qu'elle faisait bel et bien partie de la Lignée Lannister, Megara elle-même ne parvenait pas toujours à tout comprendre des actes et des décisions de ses parents, et particulièrement de sa mère, d'ailleurs. Il n'en demeurait pas moins qu'elle avait suffisamment de jugeote pour ne pas trop se montrer maladroite, sans doute, quant à assumer son rang et à savoir faire par elle-même la distinction entre ce qu'elle faisait par apparence et ce qu'elle choisissait de faire par inclinaison et devoir, sans feindre. Il existait des limites à ce que les jeux de la Cour, des prétentions et des courtisaneries pouvaient bien exiger et engendrer. Jamais la Couronne ne choisirait de s'impliquer juste parce qu'on le lui demandait. Car, à ce rythme là, s'il en allait ainsi, sans doute Loren et Jordane Lannister ne feraient que ça. Du temps, ils n'en auraient alors jamais assez, et tout ceci perdrait de son sens. Il existait le principe des audiences, mais il ne fallait point croire que le tout venant pouvait directement entrer en contact avec les monarques. En sa faveur, Lord William Potter n'était point un manant, et son affaire n'était en rien insignifiante. Ce qui engendrait les conséquences présentes.
❧ Tout le mérite ne me revient point. Vous avez présenté des arguments solides, et le Roi mon Père s'est également appuyé sur le Droit, l'Ordre et la Loi. Il se doit d'être garant des trois. ❧
De tout son cœur, Megara s'employait déjà à vouloir croire en un futur plus calme, plus pacifié. Elle ne souhaitait en rien que son enfant à naître voit le jour au milieu d'un monde gangréné par les conflits, où l'injustice régnerait, où tout un chacun se sentirait libre d'agir comme il l'entendait, en bafouant la morale, le droit et la justice. C'était sans doute trop beau, trop utopiste, trop idéaliste, non sans également être trop manichéen, mais elle n'était point de ces tempéraments belliqueux et volcaniques. Pas plus qu'elle n'était défaitiste. Elle voulait voir le meilleur en chacun, et refusait de se complaire de la situation présente. Cela ne lui convenait point, et ce pour plusieurs raisons. Mais ses propres perspectives de champs d'action étaient plus limitées que celles de son frère, par exemple. Dès lors, elle devait se contenter de ce qu'elle était présentement en mesure de faire. Par devoir, mais aussi par fierté. Elle n'oserait point se regarder dans le miroir, ou plonger son regard dans les yeux de son enfant, en assumant le fait de n'avoir justement rien fait alors qu'on était venu quérir son aide, et qu'il y avait quelque légitimité dans la requête lui ayant été formulée. Cependant ... Cependant, elle ne s'étonnait point des inquiétudes de son vis à vis. Sans doute aurait-elle eu les mêmes, si les choses étaient inversées, quoi qu'il aurait été bien moins socialement convenable qu'une damoiselle s'en aille quérir le soutien et l'aide du prince héritier, en audience privée, et particulièrement si elle se trouvait encore posséder quelque parent de sexe masculin. Sans doute qu'au sein du Royaume du Roc, les paroles pouvaient être moins prises au sérieux dès lors que l'art de la palabre et des courtisaneries, des compliments et des jeux de dupe, étaient des divertissements et des habitudes usuels. Mais les promesses de la Monarchie ne devaient jamais pouvoir être remises en cause. Il incombait donc aux Lannister de ne point se parjurer, et de veiller à ce que leur voix ne soit jamais bafouée. Ce qui, incontestablement, devait bien les conduire à parfois devoir avancer certains argumentations supplémentaires.
❧ Je vous avoue bien ne point avoir évoqué tout ceci avec le Roi, tant que Justice n'a point été rendue, pour un parti ou pour l'autre. Mais quoi qu'il advienne, Lord Malefoy n'échappera point au financement des réparations, et à la forte amende qui l'attend sûrement pour avoir outrepasser ses droits sans autorisation. ❧ Prenant un instant pour réfléchir, elle se ré-adossa quelque peu dans son fauteuil. ❧ Si l'on s'en tient à la Loi, le meurtre d'un noble constitue une félonie. Et par définition, l'assassinat d'un noble est d'autant plus condamnable, de par la circonstance aggravante qu'est la préméditation. Si je me réfère à la Loi telle qu'elle apparaît dans les textes, et quoi que je ne suis point autant experte en la matière que ne le sont mes royaux parents, je dirais donc que, dans le meilleur des cas pour lui, Lord Malefoy sera condamné à abandonner tous ses titres, ainsi que son nom, avant de prendre le Noir. Et que dans le pire, de son point de vue, il perdra la tête. Littéralement. ❧
Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Mar 27 Mar - 23:22
J’étais toujours étouffé entre la reconnaissance totale que je vouais aux Lannister et une féauté pleine et entière, avec de l’autre côté la méfiance, la crainte de devenir le dindon de la farce, la pièce mobile et sacrifiable sur l’échiquier politique du royaume, où tant de forces se mouvaient sans cesse qu’il était pénible, sinon simplement fastidieux, que de devoir en affronter la réalité. Je savais que la Princesse Megara était honnête. Mais je savais aussi que ce n’était pas elle qui décidait, qui avait le fin mot des choix et orientations politiques de la maison Lannister. Je n’avais jamais réussi à approcher sur le sujet ni le Prince, ni son père, ni sa mère. Le futur de ma maison était donc conditionné à la valeur de ma relation avec la Princesse et de la façon dont celle-ci transmettrait mes demandes ou ma situation aux décideurs définitifs. Cela ne rendait pas moins d’importance à la Princesse, au contraire. J’étais bien plus suspendu à son bon vouloir que je le serais du Prince directement, qui avait une capacité de choix mais sur lequel je pouvais tenter d’infléchir une décision, de changer un avis. Si je me loupais avec la Princesse, c’était fini ; elle cesserait de me recevoir et n’aurait plus aucune obligation de me recevoir un jour prochain. Je devais donc prendre garde, et de cela, je n’en avais que trop conscience, ce qui expliquait mes balbutiements, mes atermoiements.
Je hochais la tête en guise d’acquiescement aux paroles de la Princesse, comprenant très bien où elle voulait en venir. Je voulais me risquer à un rien d’ironie, mais tournée vers de l’autodérision pour ne pas risquer d’incident diplomatique ou politique. Je n’en fis finalement rien, par manque de courage autant que par manque de conviction, bien conscient que mon humour n’avait jamais été mon atout principal, et je ne voulais pas prendre le risque de menacer de quelque manière que ce soit.
Quoiqu’il en soit, les explications de la Princesse, si elles n’ont pas à me convaincre, éveillent malgré tout quelques doutes en moi. Est-ce que je ne risque pas justement, de me retrouver lésé dans mon besoin –légitime- de vengeance, avec ces manœuvres juridiques ? Je ne laisserais pas passer l’occasion, quitte à en appeler à l’Ordalie sous le regard des Sept, au duel judiciaire. C’était mon droit, j’en étais certain. Même si Malefoy se voyait offrir le noir, cela ne me suffirait pas en soi ; j’avais besoin d’épancher la soif de sang de la lame familiale pour me sentir véritablement Potter, véritablement en vie, seigneur de mes terres, et légitime au-delà de la naissance à le rester. Je hoche à nouveau la tête, lentement, aux paroles de la Princesse. Je n’étais pas versé en loi. Ni en quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs, l’essentiel de l’éducation allait aux aînés, d’ordinaire. Mais j’en avais saisi la substance. Je devais toutefois apporter des précisions.
| La réparation du domaine et des dégâts subis est tout ce que je souhaite. Pas pour moi, mais pour l’honneur et la mémoire des générations de Potter et de nos gens qui ont bâti mines, castel et bourg, pour prospérer ensemble. En revanche, puisque vous avez toujours été franche et honnête avec moi, ma Dame, je me dois de vous fournir la même franchise, que je vous ai en plus jurée. Si Lord Malefoy en ressort avec une amende, la privation de ses droits et un aller simple pour le Mur, je réclamerai justice devant les Septons pour demander aux Dieux de nous départager pour de bon. Je dois ça à ceux qui m’ont fait naître et élevé, qui m’ont transmis ce nom. Je ne saurais vivre, tant que cet homme survit. Et sous le regard des Sept, ce jugement définitif permettra de mettre un terme aux querelles entre Potter et Malefoy, une bonne fois pour toutes. |
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Mer 4 Avr - 19:27
En ce monde, pour bien des raisons, et pour bien des personnes, il semblait définitivement impossible d'obtenir quoi que ce soit sans sacrifier quelque chose. Que ce sacrifice s'effectue au sein d'un échange de bons procédés, bon grès mal grès, ou qu'il ne soit le résultat que d'une promesse faîte aux Dieux pour que dans leur suprématie et omnipotence, Ils se décident à intercéder en notre faveur, de quelque façon que ce soit. Bien évidemment, il n'y avait pas besoin d'avoir un œil averti pour comprendre qu'il était bien plus douloureux pour ceux qui ne possédaient, de base, déjà rien, de sacrifier quelque chose, quoi que ce soit, alors que les plus riches semblaient être en mesure de se permettre ces quelques sacrifices là. Mais dans le fond, sans nul doute les sacrifices étaient-ils bien plus conséquents et bien plus colossaux à mesure que l'on s'élevait dans la hiérarchie des pouvoirs et des richesses. Après tout, les Dieux ne dédaigneraient-ils pas les offrandes de ceux qui ne leur offraient que de vulgaires bouts de pain, là où ils possédaient tant ? Cela ne serait qu'une juste logique des choses. Mais Megara n'était point forcément de ces êtres qui estimaient que les Dieux pouvaient tout vous offrir à condition que vous les rémunériez grâcement. Ou plutôt se disait-elle qu'il pouvait devenir bien trop facile de sacrifier quand on possédait déjà tant. D'une certaine façon, de plus, pouvait-on réellement acheter la coercition des Sept, au lieu de tenter de s'attirer leur faveur en se comportant de façon noble et digne ? C'était sans doute là un débat qu'elle pourrait bien mener avec quelque Septon, mais point avec Lord Potter. Ou du moins, pas là, pas maintenant. Cela ne rimerait rien, et cela n'était pas non plus forcément le genre de sujet très approprié, en considérant la situation personnelle du jeune homme et en prenant en compte ce par quoi les siens étaient passés, et sous quel motif.
Les hommes n'avaient-ils pas la tête dure ? C'était quelque chose que Megara avait toujours plus ou moins pensé, mais dans le même temps, elle était très bien placée pour savoir que l'obstination n'était point l'apanage réservé des hommes. Sa propre mère était dotée d'un esprit que certains jugeraient, et sans doute à raison, implacable et déterminé. Une main de fer dans un gant de velours. Voilà bien une maxime qui correspondait à la perfection à la Monarque des Terres de l'Ouest, à savoir Jordane Lannister. Tous enviaient et parlaient de la beauté de sa mère, mais nul n'omettait de songer au fait qu'elle était capable de vous croquer ou de briser votre vie d'une simple parole et d'un simple geste. Mère n'était point cruelle, mais elle savait ce qu'elle désirait, et elle ne laisserait jamais qui que ce soit se mettre en travers de sa route ou tenter de se pavaner outrageusement devant elle. Elle n'avait point de temps à perdre en sottises ou en lamentations. Même si ce n'était point pour cette raison qu'elle avait confié à Megara le soin de s'occuper de toute cette affaire, concernant Lord Potter et sa Maisonnée bafouée et massacrée. Elle s'intéressait à la chose, sinon, elle n'aurait point diligenter sa propre fille, auprès de laquelle elle inculquait les mêmes concepts que ceux qui régissaient sa vie, ou du moins qu'elle tentait de le faire. Quoi qu'il en était, si le début des propos de son interlocuteur plurent quelque peu à la Princesse de l'Ouest, la suite, en revanche ... La suite, en revanche, la laissa avec un certain goût métallique dans la bouche. Comme lorsqu'elle avait souffert d'une forte fièvre, plus jeune, et qu'en remuant encore et encore, elle avait finit par tomber de son lit, en se cognant suffisamment fort le nez par terre pour qu'il saigne jusque dans son palais. Oui, c'était bien ça, le goût du sang. Une illusion, dans le contexte présent, mais qui ne pouvait que faire référence à ce qui attendrait Lord Potter s'il menait à bien ses desseins. Que ce sang soit le sien ou celui de son adversaire, cela n'y changerait rien. Car Megara savait parfaitement bien en quoi consistait une ordalie.
❧ William ... ❧ Oui, elle savait comment elle se prénommait et, oui, elle savait aussi qu'il n'était sans doute pas très convenable de s'adresser à lui de cette façon. Mais cela ne tombait point sous le coup de la familiarité, il en était en réalité tout autre. En agissant de cette façon, sans qu'elle n'y ait réellement songé et qu'elle n'ait rien prémédité, sans doute Megara tentait-elle d'intercéder auprès de la raison de son vis à vis ? Pour le ramener au sens commun des choses, telle qu'elle les percevait, elle, ces choses. ❧ Il ne me semble pas que de finir sa vie au Mur soit un parcours de santé, ni même une sinécure. Une Ordalie, vraiment ? ... Seriez-vous donc de ces hommes qui pensent que c'est par la violence qu'on doit établir la liberté ? ❧ Doucement, avec calme et avec le plus d'émotions pacifiques et pacifistes dans les yeux, elle continuait de s'adresser à lui. ❧ Si vous mourrez, Lord Potter, qu'adviendra-t-il de votre cousine, de votre nom ? Si les Dieux choisissent de se tenir à distance de tout ceci, et de laisser le sort s'en mêler, et si Lord Malefoy en sort victorieux, faudra-t-il donc que tous voient en cette issue le signe que les vôtres étaient en tord, et que Lord Malefoy, lui, était dans son bon droit ? Se soumettre ou se démettre, au sens le plus littéral, est-ce ainsi que doit aller le cours des choses ? Je vous en prie, Lord Potter, réfléchissez-y, et ne succombez pas aux décisions hâtives. Je ... Je ne peux me mettre à votre place, bien évidemment, et je comprends votre hire, mais il vous faut agir sans déraison. ❧ Tout ceci la travaillait, tant et si bien qu'elle avait la sensation désagréable d'être très mal assise, alors qu'elle était installée dans l'un des fauteuils les plus confortables du Palais. Elle pourrait, bien évidemment, se lever et appeler pour qu'on lui apporte une autre assise, mais elle savait très bien que cela n'y changerait rien. ❧ Cela pourrait également être perçu comme un refus de se plier aux décisions royales, ou comme une défiance à l'égard du pouvoir. Je ne vous souhaite en rien d'être la proie de tous les vilipendeurs qui chercheront alors à quérir les bonnes grâces de mes parents en se parant des atours de loyaux sujets, là où ils ne feront alors que de vous leur prétendu exact opposé. ❧
Hear Us Row
It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Sam 14 Avr - 14:01
Ce n’était pas une décision mûrement réfléchie. J’y avais longtemps pensé, dans les pires moments de la nuit, quand cette solitude et cette haine me douchaient de glace et de feu mêlés, incapables de me sustenter ou de m’apaiser, ne faisant que stimuler sans cesse ce besoin viscéral de revanche et d’apaisement. Je savais que la Princesse ne comprendrait pas. Comment le pourrait-elle ? Sachant que je n’étais pas moi-même certain de comprendre ce que je ressentais, ce que je vivais… Je ne pouvais pas lui jeter la pierre, ce serait vraiment malvenu. Je devais d’abord comprendre vraiment ce que j’avais au fond de mon cœur, toutes ces émotions qui se bousculaient les unes les autres sans vision, sans cohérence, sans but bien clair. Je ne voulais pas toutefois que les événements ne donnent l’impression à la monarchie des Lannister que je fomentais mes plans dans leur dos. Ce n’était pas le cas, mais je ne savais que très difficilement envisager sur ce qui allait vraiment se passer par la suite. Je ne savais pas… Mais l’idée que les Malefoy puissent simplement faire amende honorable et se trouver punis de taxes m’était insupportable. A pareil carnage il ne pouvait y avoir qu’une seule réponse, franche et directe. Qui impose le respect et la paix par la force et la valeur de la détermination.
J’essayais en sus de réfléchir concrètement à l’avenir de mon domaine, de réfléchir et de concevoir les choses en tant que nouveau maître du fief, du domaine ancestral des Potter. Je sens le malaise quand j’évoque le jugement des dieux, mais il n’en reste pas moins que je n’ai pas vraiment le choix. Je dois prouver que les Potter n’ont rien de païen ou d’hérétiques, et un jugement par les dieux apporterait le démenti définitif et objectif des arguments de nos belliqueux voisins. Ma légitimité ne devait pas venir que de la collusion et l’entremise royale. Je ne devais que me défendre, prendre l’ascendant et me battre pour moi, non pour les autres. Bien sûr, je savais que je ne pouvais qu’être reconnaissant à tout jamais du soutien royal. Mais je ne devais pas le laisser prendre le pas sur les intérêts de mon domaine. Je sursaute quand la Princesse me sort de mes pensées en m’appelant par mon prénom. Mon prénom.
Qu’elle le connaisse ne m’étonnait guère, en revanche qu’elle en fasse l’emploi, c’était tout à fait autre chose. Elle avait forcément toute mon attention et je l’écoutais donc essayer de me raisonner, tempérant le fait que le Mur était un destin peu enviable. Pouvais je lui partager mes réflexions sur la politique de l’Ouest et de mon domaine sans paraître comme étant un idiot fini ? J’écoute ses arguments sur ma vie, sur l’avenir de ma cousine, ne pas agir avec déraison ? Sans déraison, vraiment ? Alors que je devais me battre pour survivre ? Ici, ce n’était pas vivre. Au Roc, sous la protection du Roi, pâle preuve et témoin d’un carnage qui embarrasse tout le monde sans que rien ne se règle jamais. Et la menace, qui me fait blêmir pour le coup de poker qu’elle est.
| "La mort n'est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c'est mourir tous les jours". Ils ont tué ma famille, Princesse. J’ai entendu le cri de ma mère et de ma sœur, les cris de mes autres cousines. J’ai vu mes frères mourir sous mes yeux, et j’ai vu passer à la torche tout ce que j’avais connu et aimé. Le Roi peut m’aider à rétablir la justice en ce domaine, justice pour les miens, pour le peuple de Godric’s Hall, et justice vis-à-vis du reste de la noblesse. Mais la mémoire des miens appelle la vengeance et le prix du sang. Trop longtemps nous avons été menacés par ces belliqueux voisins et leurs ambitions. En sus, de très graves accusations pèsent sur moi, et sur la mémoire de nos défunts. Si je ne veux pas que le doute subsiste… Et si je ne veux pas que ce scandale ne vous éclabousse avec toutes vos bontés à mon endroit, sachant déjà les médisances que la Princesse Jeyne doit subir, je me dois de prouver à tous que la maison Potter n’est pas à l’avant-garde des séditieux en faveur de l’Empire, adepte de dieux qui ne sont plus les nôtres depuis bien longtemps. Je le sens, je le dois, Votre Altesse. Comment pourrais-je me regarder dans la glace, si ces hommes étaient à jamais soustraits à ma vue ? |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Dim 22 Avr - 20:32
Depuis qu'elle était jeune, Megara possédait tout ce dont elle pouvait rêver. Jamais on ne lui avait rien refusé, autant parce qu'elle n'avait jamais demandé de chose irréalisable que parce qu'elle était Princesse de l'Ouest. Mais sans doute cela allait-il plus loin que ça. Plus loin que sa raison et son titre. Ses parents l'aimaient, et elle le savait. Ils l'appréciaient réellement, et ne souhaitaient que le meilleur pour elle. Ils n'avaient donc point entièrement délégué son éducation à d'autres qu'eux. Ils avaient des occupations et de fortes responsabilités, certes, mais ils étaient tout de même parents, et ne l'avaient jamais oubliés. Sans doute était-ce même l'un de leurs rôles principaux. A côté de cela, Megara n'avait abusé de son rang pour exercer une autorité despotique sur le personnel de maison. Elle avait toujours respecté et parlé poliment aux servantes, aux cuisiniers et aux autres domestiques. Avec certains d'entre eux, même, elle avait eu des comportements bien trop proches et intimes, la faute à cette tare qui lui pesait sur les épaules. Elle avait un nom, Megara. Une famille si prestigieuse, issue d'une des plus puissantes Lignées de toute l'histoire de Westeros. Un foyer, qui se trouvait être l'une des plus grandes forteresses de tout le continent. Elle était jeune, plutôt belle, et avait de multiples connaissances dans bien des domaines. Elle était douée pour les activités réflexives, autant qu'elle était douée pour les activités artistiques requérant quelque travail de ses propres mains. Elle avait tout cela, et bien plus encore, alors, évidemment, le rapport de force était sans comparaison, entre William Potter et elle. Elle perdurerait dans les mémoires, sans doute moins que son père et son frère, car eux régneraient et inscriraient leur nom dans l'Histoire, mais elle ... Elle, elle demeurerait pour toujours et à jamais une Lannister, puisqu'en se mariant, elle n'avait point abandonné son patronyme. Si elle continuait de s'évertuer à être celle qu'elle, cette malédiction des Dieux mise à part, et bien peut-être elle aussi perdurerait-elle dans les contes et les légendes, qui sait ? A côté de cela, pourrait-il en aller de même concernant William Potter, à sa propre échelle ? Les choses semblaient présentement tant compromises ...
Les choses étaient difficiles à encaisser. Pas parce que Megara éprouvait quelque sentiment de culpabilité, quoi que, mais plutôt parce que c'était dur, tranchant, et si triste, aussi. Et Megara ne pouvait s'empêcher que jamais personne ne devrait vivre une telle épreuve, et encore moins au sein du royaume de son Père. Loren Lannister était censé s'ériger en protecteur, or, fallait-il voir dans tout ceci la preuve que certains estimaient se sentir libres d'agir comme ils le désiraient sans avoir à craindre le courroux royal et souverain ? Megara était enceinte, bien qu'elle ne soit pas encore sur le point d'accoucher, fort heureusement. Fort heureusement, parce que Gareth n'était pas encore de retour à la Forteresse de Castral Roc, et que Loren lui aussi était au loin. Ils étaient même ensembles. La jeune femme ne voulait point songer à l'idée qu'elle pourrait en venir à accoucher sans qu'ils soient présents. Ce serait là une épreuve d'autant plus douloureuse pour Gareth et elle, sans doute, car un premier enfant, on n'en a qu'un, par définition. Ils allaient tous deux vivre une multitude de grandes premières, et la jeune femme refusait que ces instants précieux soient plus ou moins volés à Gareth, bien qu'il en serait surtout plutôt privé. Megara était enceinte, donc, et cela se voyait. Tout comme elle le ressentait. Mais ce ne furent pas seulement la faute de ses humeurs de femme enceinte si elle sentit une infinie tristesse s'emparer d'elle alors que plusieurs larmes venaient perler sur ses joues. Elle ne les chassa pas, du moins, pas immédiatement. Parce qu'elle était toute à cette douleur qu'elle ressentait en entendant William Potter lui exposer ses raisons, et surtout verbaliser sans ambages ni ronds de jambe dans l'eau ce qu'il avait pu advenir de sa famille. Ce qu'il avait pu voir, ce qu'il avait pu avoir à endurer. Elle n'était pas encore mère, mais elle le serait, bientôt. Alors peut-être que son cœur saignait déjà d'imaginer l'effroi qu'avait pu ressentir chaque membre de cette lignée, passée par le fer et le feu. Ou peut-être était-ce dans sa nature profonde de ne pas avoir un cœur de glace, et de posséder certaines grandes inclinaisons d’empathie. Quoi qu'il en soit, du bout des doigts, elle tenta de faire disparaitre ces larmes sur ses joues. Point parce qu'elle en avait honte, mais parce que William Potter ne tenait pas à être en sa présence pour recevoir une telle réaction, sans nul doute. Cela ne l'avancerait en rien.
❧ Je ... Je vous prie de m'excuser, Lord Potter. Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer toute la peur, toute la douleur et tout le désespoir que j'aurais pu ressentir si un tel destin avait été réservé aux miens, et cela me bouleverse. ... Excusez-moi. ❧ Et sur ces mots, elle se leva. Non point pour quitter la pièce et laisser William seul et sans doute un peu esseulé. Mais bien pour se diriger vers un buffet, tour près, sur lequel était posée une carafe d'eau citronnée ainsi que quelques verres. Si tout ce qui était sucré lui faisait désormais de plus en plus de misère, compte tenu de sa grossesse, étrangement, elle tolérait encore le citron. Le plus acide le mieux ! Mais fallait-il réellement chercher à comprendre ? Quoi qu'il en était, elle s'apprêta à se servir un grand verre, avant de se tourner vers son interlocuteur. ❧ Je n'ai que de l'eau citronnée à vous proposer, mais dîtes le moi si vous en désirez. ❧ Après avoir obtenu sa réponse, elle fit le service et revint s'asseoir. Et reprit finalement la parole. ❧ Je suppose que tout ceci nous dépasse, vous comme moi. Et qu'il s'agit là d'enjeux bien plus grand que nos simples rangs et nos simples obligations. ... Je ne peux cautionner votre choix, mais je ne peux pas non plus vous interdire tout ceci. Je pourrais sans doute prendre des mesures pour vous empêcher d'exercer votre vengeance, mais cela ferait de moins une femme sans cœur, sans doute. Mais ne songez point à moi, je vous en prie. Les médisances existent depuis la nuit des temps, et elles continueront bien après notre trépas à tous. ... Que les Sept vous viennent en aide, Lord Potter. ❧
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Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Lun 30 Avr - 19:03
La justice passerait forcément par une généreuse quantité de sang versé. Je n’avais pas le choix. Personnellement, humainement, et même politiquement. C’était comme ça que je devais apprendre à réfléchir maintenant. C’était comme ça que je devais être. Sûr de mon fait. Ferme sur mes convictions. J’étais lent à apprendre ; je ne pouvais plus que le faire seul. Megara Lannister était ma Princesse, ma supérieure d’un point de vue social. Elle n’était pas mon amie. Des amis, j’avais définitivement cessé d’en avoir lorsque mon château avait brûlé, que la vie de mes proches s’était arrêtée… Que j’étais passé d’un coup de la noblesse la plus ancienne au boulet le plus pesant et le plus handicapant qui soit. Je savais bien que je ne pouvais me targuer de puissants soutiens que je possédais en propre ; toute ma position et mon avenir dépendaient aujourd’hui du bon vouloir des Lannister. Ce n’était pas une mauvaise chose en soi, car ils étaient mes suzerains. Si j’avais envers eux des devoirs sans nul doute, c’était aussi leur cas. La loyauté se monnaie, socialement parlant. J’espérais pouvoir réellement compter sur la princesse. Des mois que ma situation n’avançait pas vraiment. J’avais un temps cru aux ouvertures des Reyne, mais rien n’avait vraiment fonctionné, avec eux. Rien ne fonctionnait jamais avec personne. Qui avait envie de prendre des risques, humains ou financiers, pour un fief qui n’avait que peu de valeur ? La religion était aussi un problème en soi, et on ne pouvait pas vraiment dire que ma présence était du genre à réparer le lien entre le Royaume et la Foi. C’était une partie du casse-tête, et malgré toute sa bonne volonté, la Princesse Megara n’y pouvait pas grand-chose. Je devais trouver une solution, et vite. Avant de passer à l’encombrant boulet de la monarchie ouestrienne à celui de vieille chose prenant la poussière dans les allées de la cour. Je devais avancer. Je devais provoquer le changement. Comment, si je n’arrivais pas à obtenir de véritables soutiens ? Je ne savais trop.
Je ne repoussais pas l’aide du Trône, bien sûr. Simplement, je préférais clarifier les choses. Ne pas être accusé après coup d’avoir pris les devants dans le dos des Lannister. Je ne voulais pas qu’on puisse me taxer de déloyauté, ou d’autres choses encore pire, alors que ce que j’arriverais à faire dépendait surtout d’eux. Mais voilà. Autant que la Princesse soit au courant de mes desseins. Que rien ni personne ne puisse m’en empêcher, si je me retrouvais confronté à Malefoy. Je me devais d’agir. Je devais me trouver d’autres alliés. Et surtout, je le comprenais de plus en plus ; je devais faire en sorte de préparer un plan B. Au cas où le soutien des Lannister ne soit pas suffisant pour traîner Malefoy à découvert. Au cas où Malefoy m’abattrait malgré ma bonne foi et le jugement des Dieux. Je devais me préparer à ces éventualités. Pas parce que je le désirais, mais bien parce qu’il s’agissait d’une possibilité non négligeable. Je me rends compte que la jeune femme est toute chamboulée par ce que je lui dis. Et instantanément, le vernis bien dur que j’affichais juste avant n’est plus qu’un lointain souvenir, comme si j’étais tout choqué d’avoir provoqué cette forte réaction émotionnelle… Et c’était sans doute le cas. Après tout, elle n’avait rien fait pour mériter d’être ainsi bousculée par mon récit et je me rendais compte que dans son état, j’avais sans doute fait un impair de plus, bien involontaire certes, mais impair malgré tout. C’est donc tout gêné, et un peu de façon précipitée, que je répondais à la princesse lorsqu’elle me proposa de l’eau citronée.
| C’est moi qui vous prie de me pardonner, Votre Altesse. Je n’aurais sans doute pas dû aborder ces sujets, en tout cas pas de cette manière. C’était trop cru, et je ne voulais pas vous émouvoir ainsi. Je voulais simplement vous faire comprendre que je ne pouvais pas simplement m’en remettre au seul jugement des hommes. Quand bien même il s’agirait de la justice du Roi. C’est sur la base de sa Foi que ma famille a été massacrée. J’entends rétablir la vérité sur ce en quoi les Potter croyaient, et croient toujours. |
Bien sûr, l’état de ma propre foi était plutôt complexe à décrire. Croyais-je ? Evidemment. Mais je n’étais plus certain d’aimer les dieux, aujourd’hui. J’avais trop souffert en leur nom et je n’avais vu se manifester aucune autre bonté que celle de la jeune femme devant moi en des mois de temps passé depuis la terrible nuit. Je comprends alors que la Princesse n’est pas pour ma vendetta, mais elle sait qu’elle ne peut pas vraiment l’empêcher non plus. Ce qui apparaît toutefois comme une porte qui se referme, j’ai besoin de la rouvrir.
| Et cela fait un peu plus de moi votre débiteur, ma Dame. Sans vous, je ne serais plus rien, ni personne. Toutefois j’ai besoin de savoir, Altesse. Vais-je avoir cette occasion ? Lord Malefoy sera-t-il bien convoqué au Roc et si oui, quand puis-je l’espérer ? |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Ven 4 Mai - 0:56
La vérité prenait milles et un aspects, quand elle le voulait. Et si elle ne le faisait pas toujours, elle en avait en tout cas l'occasion dès qu'elle le désirait. La vérité a ses méandres, ses coudés, ses recoins sombres et tortueux. Elle peut tout autant soulager que mettre à terre. Elle est tout autant en mesure d'illuminer votre vie que de plonger le restant de vos jours dans un puits sombre et sans fond. La vérité est ce qu'elle est, et lui tourner le dos n'a que peu de sens. Car comme l'eau, sinueuse, elle trouve toujours le moyen de s'infiltrer, de trouver un recoin non protégé et non surveillé. Mais la vérité sait être patiente, autant pour vous donner le temps de préparer son arrivée et les révélations qu'elle peut bien charrier, que pour vous laisser vous nourrir de bien de faux espoirs quant à vous croire à l'abri, libre et hors de sa portée. Megara avait été élevée pour faire face. Car si en tant que Princesse, elle avait bien des possibilités de se couper du monde, de sa réalité, pour mieux s'enfermer dans une tour d'or et d'airain, ses parents n'avaient jamais voulu laisser le moindre de leurs enfants commettre ce genre de bêtises. Car à leurs yeux, il ne s'agissait rien de moins que de ça, d'une bêtise. D'un enfantillage sans but et sans autre dessein que d'être ridicule et peu valeureux. Pour eux, il fallait suffisamment mériter son rang pour ne jamais avoir à en rougir, et pour toujours le préserver et le tenir loin de toute critique et de toute revendication émanant du peuple ou de la Noblesse et visant à le remettre en cause. Mais, encore une fois, la vérité était composée de bien des strates, telles des couches superposées qui exposaient de plus en plus les choses telles qu'elles étaient. Il y avait l'idée générale, tout au-dessus, et les détails ne surgissaient qu'à mesure que l'on ôtait les différentes couches, que l'on se penchait sur la question, que l'on s'intéressait au sujet. Et là, cela changeait bien des choses.
Si Loren n'aurait sans doute jamais rien eu contre le fait de préserver un peu plus ses enfants qu'ils ne l'avaient été, Jordane, son épouse, ne l'avait pas exactement entendu de la sorte. Certes, il était le Roi, mais elle était la Reine, et leur mère, de surcroit. Elle avait donc toujours eu son mot à dire concernant leur éducation, et sa technique semblait toujours bien avoir été rodée. Ses desseins avaient si souvent été durs et exigeants, pour sa portée, et Loren avait donc toujours été là pour assouplir les choses, pour arrondir les angles. Mais il n'empêchait que Jordane obtenait ainsi plus de fermeté et de dureté que si elle avait dû les négocier en ayant laissé Loren prendre les devants pour présenter sa vision de l'éducation destinée à leurs enfants. Megara ne s'en était jamais plainte, du moins, pas à voix haute. Et pas à voix basse non plus. Intérieurement, cependant, il y avait eu de ces instants durant lesquels elle s'était prise à espérer être un peu plus forte, à l'image de son frère Lyman qui semblait bien mieux évoluer qu'elle au milieu de toutes ces choses. Elle avait toujours été la plus douce, la plus plongée dans la compassion et l'empathie, là où Jordane avait toujours refusé que de telles qualités l'aveuglent bien trop. Cependant, Megara ne plongeait pas dans une profonde dépression dès qu'elle rencontrait des difficultés, pas plus qu'elle ne fondait en larmes face à la première révélation douloureuse et éprouvante. C'était sans doute au moins ça. Elle ne se voilait pas non plus la face et ... Et d'une certaine façon, c'était ce qui contribuait à ce que cette tare nymphomaniaque qui lui pesait sur les épaules continuait encore aujourd'hui de la ronger de l'intérieur. Car elle était consciente que la vérité pourrait surgir à n'importe quel instant, en dépit des efforts et de l'acharnement de sa mère à effacer la moindre preuve, la moindre trace. Quoi qu'il en était, pour revenir à la situation présente, elle se devait de rassurer son interlocuteur. Ou en tout cas de bien lui préciser les choses, pour qu'il ne se fourvoie point et ne se mette pas à s’auto-flageler à outrance, dès que leur entrevue aura pris fin.
❧ Je concède que vous n'aviez pas forcément besoin d'être aussi cru et détaillé pour que je puisse mieux comprendre votre raisonnement, mais il s'agit là de la vérité. Elle ne doit pas être édulcorée, ou repoussée, sous prétexte qu'elle n'est point reluisante et qu'elle n'est en rien charmante et enviable. ❧ Elle se stoppa quelques secondes, cherchant ses mots, sans toutefois trop le laisser voir, avant de reprendre. ❧ Ma condition présente me rend plus émotionnelle que je le suis en temps normal. Je prends les choses plus à cœur, avec moins d'intercessions. La faute est donc partagée. ❧ Du mieux qu'elle pouvait, non sans sécher ses dernières larmes, elle voulait lui offrir un sourire poli, doux, et courtois, mais non moins encourageant. Et compréhensif, aussi, sans doute. Quoi qu'il en était, elle ne souhaitait en rien le mettre dans l'embarras, car cela pourrait alors fournir quelques raisons supplémentaires de le blâmer et de le pointer du doigt pour qui voudrait se comporter de façon si hostile et critique envers lui. Boire quelque peu, et observer quelques instants de silence lui permit de se ressaisir, autant que de chasser de son esprit ces viles pensées pernicieuses et douloureuses qui avaient pu y naître, bien malgré elle. Les siens ne risquaient point, pour le moment, de connaître la même infortune que la très grande majorité de la Lignée Potter. Elle ne devait donc point penser à ces choses, ce n'était pas bon pour elle, et cela n'avait pas lieu d'être. Mais l'entrevue n'en était pas encore arrivée à sa fin, et elle devait continuer d'y prendre pleinement part, et d'occuper le rôle qui était le sien. ❧ Sans moi, vous resteriez tout de même William Potter, une identité que nulle ne peut ni ne doit vous enlever. Et vous possédez encore suffisamment de force de caractère pour quelque peu me faire plier, alors ... Alors ne doutez point de vos capacités. ❧ Posant son verre, elle mit de l'ordre dans sa tenue, et se redressa quelque peu dans son fauteuil. Car à travers ses lèvres allaient émaner des paroles qui feraient lieu de garantie royale, orale et verbale, certes, mais ce n'était tout de même pas rien. Le caractère officieux autant qu'officiel de la chose ne devait donc point être entaché par une attitude en contradiction. ❧ En tant que Princesse de l'Ouest et fille du Roi Loren Lannister, je vous fais le serment que Lord Malefoy sera appelé à comparaître devant mon Père dès que se faire ce peu. C'est à dire dès le retour du Roi. Je lui en parlerais dès que je le reverrais, je vous en fais la promesse, et j'en tiendrais également informée la Reine ma Mère, et le Prince héritier mon frère, dans les heures à venir, au plus tard. ❧
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Sam 5 Mai - 4:01
Avais-je vraiment fait cela ? Avais-je mis la Princesse au pied du mur, mise en demeure de me répondre, de m’apporter un semblant de solution, dans un terme qui ne saurait être trop long ? Je ne pouvais pas prétendre l’avoir prémédité. J’avais voulu des résultats. J’avais désiré des avancées. Mais il n’en restait pas moins que jamais je n’aurais pensé avoir le front de lutter ainsi, tout en volonté, contre ma propre nature, contre le pouvoir royal, et contre le pouvoir de toutes ces maisons nobles qui m’écrasaient de leurs ressources, de leur influence. Le fait était que je suffoquais, à la capitale, et que j’avais bien du mal à me sentir à l’aise dans ce milieu de requins. Tous si apprétés au jeu de l’influence et du pouvoir, négociant richesses et faveurs comme si l’on échangeait de simples mots. J’étais dépassé. Je m’accrochais. Je faisais ce que je pouvais. Ce n’était pas suffisant. Mais je n’en démordais pas. Je n’abandonnais pas. Je n’arrivais qu’assez peu à progresser mais au final, le plus important dans ma situation visait avant tout à ne pas achever le peu qu’il me restait ; mon honneur et le souvenir des miens.
La princesse serait elle écoutée et respectée par ses pairs, tous les grands de ce royaume, qui pouvaient se targuer d’un pouvoir bien plus vaste que le mien, et plus grand encore que le sien ? Je n’en savais rien. Rien du tout. Je savais que d’un point de vue purement filial, elle avait fait une mésalliance, même s’il s’agissait d’un homme avec qui je m’étais jadis amusé, que j’aurais sans doute pu considérer comme un ami si nous avions eu une relation un peu suivie, des entrevues régulières. Un Kenning n’était guère plus qu’un Swyft, dans le royaume. Et même moins. D’un autre côté, Crakehall, Farman, Lefford… Tous étaient si étroitement liés au trône depuis longtemps qu’il en était sans doute devenu trop difficile de concevoir une quelconque union à venir. Forcément dans ces conditions… Mais bref. Tout ça pour dire que l’épouse d’un Kenning, fut-elle princesse, aurait forcément moins de voix au chapitre que si elle était la Dame d’une plus haute maison, capable de rivaliser avec les Lannister en terme de bannerets, de troupes mobilisables et de richesses. Et donc, que la gagner à ma cause ne pouvait pas forcément se traduire par des résultats concrets, sur le terrain. Si elle avait eu le pouvoir lié à la conviction qu’elle semblait avoir, Godric’s Hall serait déjà à moi depuis longtemps.
Quoiqu’il en soit, j’avais la détestable impression de ne pas savoir m’y prendre, de ne pas savoir quoi faire. En disant la vérité, j’émeus la princesse, qui me fait remarquer que je me suis montré trop cru, mais que j’ai eu raison de le faire. Je ne sais vraiment pas trouver le juste équilibre. Parfois, dans ce genre de circonstances, j’ai simplement envie de me cacher dans un trou de souris. Je hoche la tête, le visage fermé, mortifié de mon énième faux pas, malgré tout reconnaissant de la bonté de la princesse qui ne me reproche rien, qui me laisse faire sans plus. Que dire, quoiqu’il en soit ? J’en ai déjà bien assez fait, et j’ai de toute façon tout misé sur ma demande. Rebondir sur le reste, ça ne me ferait passer qu’un peu plus pour une poire.
La faire plier ? Vraiment ? Mon regard se ralluma d’une lueur d’espoir un rien puérile. Elle s’engage à prévenir tout le monde. Et à ramener devant moi Lord Malefoy. J’ai obtenu ce que je voulais. Pas de la plus jolie ni sereine des façons, mais pas de la plus inefficace non plus, de toute évidence. Je m’incline. Respectueusement. Bien bas.
| Et moi, Lord William Potter, ne peux dès lors que me reconnaître moi-même votre débiteur à tout jamais, votre Altesse. Pour votre écoute, votre compréhension, et votre patience. |
Un peu gêné, je me redressais, me forçais à ne pas me gratter l’arrière de la tête comme je l’aurais sans doute fait de la manière la plus naturelle et dérisoire du monde.
| Je devrais prendre congé. J’ai déjà bien trop tiré sur les forces de Votre Altesse… |
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William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Lun 7 Mai - 22:52
Beaucoup de choses changeaient pour Megara en un si court laps de temps. Tout se bousculait, et l'on attendait d'elle qu'elle tienne le coup. Qu'elle ne se laisse point submerger, qu'elle ne s'avoue pas dépassée, et encore moins vaincue. En tant que Princesse, encore et toujours, elle devait tenir son rang. D'une certaine façon, ce que les autres jeunes femmes de son âge étaient en mesure de faire, elle le devait le faire mieux qu'elles. Les désagréments que ces mêmes jeunes femmes pouvaient endurer, Megara devait y faire face sans broncher, et avec encore plus de maîtrise et de contrôle qu'elles. Du moins était-ce là ce que l'on attendait d'elle en façade. D'une certaine façon, sans doute se fichait-on bien de ce qu'elle pouvait ressentir dès lors que les portes étaient closes. Ce qui importait, c'était qu'elle donne le change, qu'elle n’entache pas la fierté, l'orgueil, la puissance et la réputation de la Lignée royale des Lannister. Qu'elle ne fasse nullement honte à qui que ce soit d'être leur Princesse. D'une certaine façon, la Reine Jordane Lannister elle-même devait bien mener ce genre de logique, bien qu'elle, elle était réellement concernée pour le bien-être de Megara, qui n'était nulle autre que sa fille. Elle ne souhaitait en rien la pousser à l'excès, mais ... Mais elle exigeait tout de même d'elle qu'elle tienne son rang, et qu'elle sache prendre les devants pour éviter tout impair. Ainsi, la Reine préférerait sans nul doute, et de loin, que sa fille reste dans ses appartements, en dépit de ses obligations, plutôt qu'elle s'évanouisse en public. Bien évidemment, cela ne devait pas arriver trop régulièrement. De fait, si Megara se pliait à ses obligations, si elle décidait de le faire, bien qu'elle n'en ait non plus pas vraiment le choix, et bien elle devait s'assurer de tenir son rang. Dès lors, la faute ne pourrait que lui en incomber si elle sentait la tête lui tourner. C'était une logique assez complexe à saisir, mais point pour la principale intéressée, qui grandissait au milieu de tout ceci depuis toujours, et qui était plus que rompue à l'exercice. Sans parler du fait qu'elle avait été préparé à tout ceci. Enfin, à tout ...
La maternité lui donnait-elle des ailes, ou bien était-elle réellement capable de mener de bout en bout quelque tractation qui allait bien plus loin que sa simple personne ? Quoi qu'il en était, elle espérait bien de pas avoir commis d'impair. Bien que, d'une certaine façon, subitement, elle s’inquiéterait presque bien plus pour les conséquences que tout ceci pourrait avoir pour Lord William Potter lui-même plutôt que pour les remontrances que sa mère ne manquerait pas de lui formuler s'il s'avérait qu'elle avait agi stupidement et trop hâtivement. Bien que Megara était bien plus louée pour ses qualités que l'on ne pointait ses défauts, et bien que ses parents s'accordaient aisément sur le fait que, de leurs trois enfants, elle était celle qui avait pendant si longtemps causé le moindre de remous, et bien ... Et bien elle n'avait jamais été exempt de certaines remontrances, surtout en provenance de sa mère, qui, malgré tout, la jugeait sans doute trop douce et trop compatissante pour son propre bien et pour la force réputée des Lannister. Faire face à ce que pourrait alors bien avoir à lui dire sa mère serait alors moins préoccupant que de devoir se sentir coupable et responsable de ce qui pourrait bien arriver à son interlocuteur actuel. Après tout, sans que cela n'engage réellement sa vie, il y avait tout de même bien des enjeux pour William Potter. Au milieu de tout ceci, il était celui qui avait le plus à perdre et le plus à gagner. Et, perdre, cela pouvait survenir facilement, parce que son destin n'était plus exactement entre ses propres mains. D'une certaine façon, pour Megara, c'était un peu comme de devoir tenir un vase, quelque peu précieux : le faire chuter lui faudrait de se faire taper sur les doigts. Mais le pauvre vase, lui, serait brisé en mille morceaux, sans possibilité de redevenir ce qu'il était auparavant.
❧ Une fois encore, soyez-en remercié, Lord Potter. Je ne manquerais pas de vous rappeler cette promesse en temps voulu, si le besoin s'en fait ressentir. ❧ Megara n'était pas suffisamment naïve pour se dire que tous la respecteraient éperdument, et qu'ils prendraient son parti, sa défense, en toutes circonstances, et quoi qu'il arrive. Dès lors, en quelque sorte, un titre, tout princier soit-il, avait moins de portée et de puissance qu'une dette d'honneur. C'était en partie ainsi que les Rois devaient imposer leur autorité, en rendant services et protection à leurs vassaux, afin que ceux-ci soient leurs débiteurs. Voilà une leçon qu'elle avait apprise de sa mère, et, aujourd'hui, elle espérait bien être parvenue à la mettre en application. ❧ Je ne vous chasserais point, Lord Potter. Mais je ne vous forcerais point à demeurer prêt de moi si vous voulez prendre congés. Sachez cependant que ... Que je vous accorderais encore un peu de mon temps avec plaisir si vous souhaitez discuter avec moi de quoi que ce soit, sans que cela ne concerne forcément votre affaire. Et, vraiment, si vous avez besoin de quoi que ce soit ... ❧
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It’s the family name that lives on. It’s all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
Megara Lannister
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Mar 8 Mai - 21:21
J’en faisais trop. Megara Lannister était la seule à prêter une oreille vraiment attentive à mes soucis, et moi je l’accablais de détails scabreux, inutiles. Je n’arrêtais pas de lui tenir la jambe, de la tirer dans la direction de mes propres intérêts. La réalité était que je n’étais jamais qu’une mouche qui gravitait autour d’individus bien plus puissants qu’elle. C’était cruel, mais je devais bien affronter cette vérité. Je n’arrivais pas à avancer, je pédalais dans la semoule. J’avais toutefois fait un bond d’un coup d’un seul ce soir, un pas de géant. J’étais capable maintenant de pouvoir me montrer à la hauteur des enjeux, mais le prochain coup devrait être Lannister. Ou bien, ils perdraient la face. Pas que j’étais du genre à me plaindre à voix haute, d’en faire tout un plat sans retenue, à quoi cela me servirait-il ? Je pouvais faire pression indirectement, sans doute. L’évoquer dans d’autres conversations, cet engagement. Mais cela me ferait passer pour un paon, bien proche du coq des Swyft. Et j’y perdrais le soutien des seuls qui m’ont tendu la main. Cela dit, pourrait on encore parler de soutien, si cette parole ne se concrétisait pas ? C’était tellement compliqué…
Et le pire dans tout ça, c’était que je croyais peut être naîvement à la réalité de l’implication d’une princesse née et vivant trois mille lieux au dessus de ma tête, promise au firmament. Que dira-t-on d’elle, dans les livres des mestres ? Qu’elle fut belle et grande, comme sa mère. Appuyant son frère. Enfants de la Lannister, fils et fille des monarques qui survivaient à Harren le Noir, à l’Empire, au Tigre, à toutes ces menaces latentes et lointaines, qui parfois provoquaient des poussées de fièvre dans ce royaume autrefois harmonieux et paisible. Que dira-t-on du dernier Lord Potter ? Fils du milieu, enfant médiocre issu d’une lignée qui périclitait, dont la richesse et la gloire se tarissait en même temps que les boyaux de ses mines. Je pouvais être le dernier nom de la lignée, raturé d’un trait de plume négligent. Ou faire repartir l’histoire dans notre sens. Comment ? Plus le temps passait et plus la réponse me semblait complexe.
La princesse me dit qu’elle se rappellera de ma parole. Je déglutis. Je sais à quoi je m’engage. Mais je n’ai aucune idée des conséquences. Comme toujours…Je hoche la tête. Cette promesse a été consentie librement. A elle de s’en saisir. J’hésite, alors qu’elle a dû percevoir mon malaise. Me disant que je pouvais lui parler librement d’autres sujets. Je hochais la tête, refusant poliment sa proposition. J’avais déjà bien trop poussé mon avantage. Et je ne voulais pas que cette entrevue, lourde de sens, de respect et de futur, soit entachée par mes plaintes. De quoi pourrais je entretenir la Princesse qui ne soit trivial ? Ma vie n’avait jamais eu de saveur particulière. Moins encore que j’étais devenu quelqu’un, mais qui n’avait plus rien en propre.
| Pardonnez ma mélancolie. J’abuse de votre temps et de votre compagnie. Vous êtes bonne avec moi, Altesse. Depuis le tout début. Je ne perdrais pas plus votre temps à vous conter la vie au Roc ; vous la connaissez mieux que moi. Je vais aller faire la seule chose qui convienne, au regard de votre aide. M’entraîner. |
Je m’incline, et me retire. Ce serait trop bête de mourir en voulant faire justice.
We Survive
They say the time many time when I see you / Time after time hand in hand till the dawn / Shine like a star you can go through the water / Forever and ever / Cause I found my love into you Under the SKy(c)codage - Kanala - texte (c)Under the Sky, Jean-Pierre Taieb
William Potter
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Sujet: Re: Il faut regarder où est le devoir et non où est le péril ❧ [Tour V - Terminé] Lun 21 Mai - 22:24
Il y avait tant de choses en ce monde qu'elle ne pourrait jamais être. C'était ainsi. Les Dieux l'avaient fait naître dans un foyer riche et prospère, au sein d'un couple royal, en qualité de première fille et second enfant. La fortune, la grâce, la beauté et la monarchie s'étaient penchés sur son berceau. C'était un fait. Rien ne pourrait rien y changer. Même si, demain ... Même si, demain, un cruel revers de la destinée venait faucher tout cela, il n'en demeurerait pas moins qu'elle aurait alors vécu jusque là en tant que Princesse de l'Ouest, seconde dans l'ordre de succession. Jamais elle ne pourrait être fille de paysans, ou fille de commerçants. Jamais elle ne pourrait dire qu'elle avait passé des nuits et des nuits, allongée dans l'herbe, à observer les étoiles, sans avoir à s'inquiéter de se faire taper sur les doigts par sa Septa ou d'attraper un mal aux bronches. Dans le même temps, elle était cultivée, elle savait lire, écrire, compter. Elle connaissait par cœur chacun des emblèmes et chacune des devises des familles nobles de l'Ouest. Elle avait dans les veines le sang des majestueux et royaux lions du Roc, tout comme elle était issue de la Lignée des Crakehall de par sa mère. Elle serait, au mieux, la sœur du prochain roi. Au pire, et elle refusait que cela arrive, la mère du monarque qui marcherait dans les traces de Loren, si et seulement si Lyman venait à périr et que Jeyne perdait leur enfant sans pouvoir lui en avoir donner d'autre. Quoi qu'il advienne, son destin était et serait toujours intimement lié à celui du Royaume de l'Ouest. Elle demeurerait Princesse pour le restant de ses jours. Et même si elle ne pourrait jamais régner, si l'on se décidait un jour à annihiler sa lignée, il faudrait alors également se débarrasser d'elle. Des perspectives peu réjouissantes, mais auxquelles elle avait déjà songé. Sans doute parce que sa mère n'avait jamais souhaité qu'elle se berce de douces illusions. Et sans doute aussi parce qu'il fallait réellement en passer par là pour comprendre et pour saisir le sens des responsabilités qui étaient déjà siennes, et qui le demeureraient toujours.
Tout ça, elle l'avait. Et ce qu'elle ne pouvait pas avoir, il n'y avait rien à faire, elle ne l'aurait jamais. Mais cela laissait tout de même une foule de possibilités, d'acquisitions possibles qui n'étaient pas encore siennes mais qui pouvaient tout à fait l'être, si elle s'en donnait les moyens. Tout ne parvenait pas tout cuit dans sa bouche, contrairement à ce que certains pouvaient bien penser. Le titre, le rang et l'étiquette ne faisaient pas tout. Alors, à sa portée, et à son niveau, elle était fière d'avoir le caractère qu'elle avait, bien qu'elle avait parfaitement conscience de ses failles et de ses manquements. Mais tout ça, elle se l'était forgée elle-même, ou bien ou l'avait aidé et incité. Cela ne dépendait pas d'un quelconque ensemble lui parvenant dès la naissance, contrairement à son apparence physique et à ses gènes. Elle essayait toujours de faire plus, de faire mieux, se refusant de décevoir ceux auxquels elle tenait, tout en se refusant également à n'être qu'une image, une apparence, une façade sans contenu propre et personnel derrière. Alors, son intercession auprès de William Potter dépendait autant d'un devoir que d'une mission lui ayant été confiée par ses parents, tout en également également née et issue d'une volonté personnelle. De toute façon, si Loren et Jordane l'avaient crue incapable et non taillée pour cela ... Ils n'étaient pas stupides, sans doute auraient-ils décidé que ce serait à Lyman d'enfiler leurs atours, ou tout du moins de les représenter, en premier lieu, avant d'aller potentiellement plus loin eux-mêmes. Elle tenait vraiment à l'aider. Certes, il ne lui viendrait jamais à l'idée de renouer avec les Anciens Dieux, ceux-là même qui avaient été vénérés par ses lointains ancêtres. Mais elle n'était pas de ceux qui se réjouissaient des feux de joie et des condamnations au bûcher des impies. Ne fallait-il jamais oublier de là d'où l'on venait ? Et qui pouvait savoir si, un jour, une autre religion ne s'érigerait pas en seule vraie foi socialement acceptable, condamnant les partisans des Sept aux mêmes souffrances et aux mêmes fins que celles qui avaient été réservées à la quasi totalité de la Lignée Potter ?
❧ Très bien, je comprends. ❧ Se levant à son tour, elle mit de l'ordre dans sa tenue, avant d'endosser de nouveau les politesses princières. Une partie d'elle aurait potentiellement voulu que cela dure plus longtemps, comme pour ne point avoir à d'ores et déjà renouer avec le monde alentour, mais cela aurait été inconvenant, et elle n'était de plus point là pour embarrasser son interlocuteur. ❧ Ne comptez point vos heures et vos efforts, alors, Lord Potter. Il vaut toujours être mieux préparé que pas assez. ❧ Enfin, elle concluait, avant de le laisser partir. ❧ Une nouvelle fois ... Une nouvelle fois, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. ❧
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Megara Lannister
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