Sujet: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mar 3 Oct - 21:19
Je me réveille plusieurs fois dans la nuit. La bouche pâteuse. Du sang collé au palais. La bouche aussi douloureuse que si j’avais tenté de mâcher un hérisson ; des pics de douleur me traversaient plus particulièrement le côté droit du visage. Plusieurs fois, j’avais effleuré du bout des doigts la profonde balafre qui m’avait entaillé le fond et la joue, de la pommette jusqu’au coin droit de mes lèvres. Je voyais vaguement mon reflet sur le pot à soupe, sur la tablette non loin du grand lit où l’on m’avait laissé. Les cuivres reflétaient la pièce, éclairés qu’ils étaient par la lumière des chandelles à proximité. En vérité, l’image était floue, approximative. Mais je voyais nettement la plaie d’un rouge foncé, fermé avec du fil sombre, sur mon visage tuméfié. La lueur que renvoyait mon œil droit était plus que rouge ; j’imaginais que le choc au visage avait dû faire quelque chose jusque là, et cet œil était constamment rempli de larmes, qui collaient à force mes paupières et les gardaient mi-closes. Les pourtours de cet œil étaient enflés. Mes lèvres me faisaient plus souffrir encore que le reste de mon visage, que la petite blessure, bandée, qui m’écorchait l’arête du nez.
Elles étaient sèches, même si l’on me faisait boire régulièrement. Et surtout, la pointe droite de mes lèvres était à vif ; elles me brûlaient littéralement à cet endroit précis. Je savais que la peau de la joue avaient été déchirée par mes cris pendant le passage à tabac qui avait suivi ma capture, et la blessure fut aggravée par les cris que je poussais jusqu’à Vivesaigues, à chaque fois que je prenais un coup ou que je devais me battre. La blessure sur mon visage formait un espèce de L. Elle était impressionnante. Mais je savais, pour avoir guidé une main tremblante sous les peaux qui me servaient de couvertures, que j’étais salement amoché. Mon coude gauche était douloureux aussi, presque grippé ; l’articulation me semblait gonflée, douloureuse. Et sur mon torse, je pouvais aisément dessiner les contours des plaies, bosses et echymoses qui parcouraient mon corps jusqu’au bassin. En dessous, je savais que l’outillage fonctionnait toujours ; on m’avait fait pisser en tout cas, avant de me coucher. Le reste, on verra plus tard. Souffrant dans ce corps qui vieillissait, je reportais un regard humide vers le plafond alors que je ruminais. Je l’avais tenue, cette victoire. J’avais écrasé une armée ennemie ; la plus grande victoire jamais vue en Westeros depuis des décennies. Et Harren était arrivé en fin de journée. Karstark était mort, la cavalerie n’avait pas repoussé l’ennemi et le lendemain, tout avait viré au cauchemar. J’avais saigné l’ennemi. A force de réfléchir, de me forcer à penser à autre chose, j’avais compris que les forces du Sel et du Roc auraient du mal à se relever de l’hécatombe… Mais nous aussi. La guerre prélevait son amer tribut. Encore et toujours. Mais je le sentais dans mes tripes, ce serait bientôt la fin.
Je perdais le fil des heures, attendant sans pouvoir rien faire, sans savoir me redresser. J’effleurais du bout des doigts les fils sur mon visage. Je n’avais jamais été flatté par mon propre physique ; il me servait à accomplir mes tâches et mon devoir, c’était tout. Je ne comptais pas sur lui pour mes conquêtes féminines, ni sur mon trois-quarts face pour être frappé sur les pièces de monnaie. Mais malgré cela, j’éprouvais une gêne étrange à l’idée de perdre, peut-être, cette apparence qui fut toujours la mienne. La balafre cicatriserait-elle correctement, ou se torderait-elle en masse de tissus cicatriciels ? Mon orbite droit allait-il dégonfler et retrouver sa forme habituelle ? Mon œil allait-il rester aussi sombre que vivace qu’auparavant, ou me réveillerais-je avec ce même flou du côté droit, devenu permanent. J’entends la porte s’ouvrir alors qu’au-dehors, on ne devine que les premières lueurs d’une aurore embrumée par les nuages bas de l’hiver, qui m’était si familier. Je reconnais à la démarche et au bruit de son souffle, que l’homme qui s’avance est mon compagnon de toujours. Je parle doucement, ne pouvant risquer de re-déchirer ma joue.
| Salut, vieux frère. Je t’avais dit que je reviendrais, pas vrai ? |
Je ne peux pas sourire pour accompagner le geste à la parole. Je pivote mon regard vers lui.
| Je ne sais pas le pire ; la tronche que tu tires ou la certitude que tu seras finalement plus beau que moi. |
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Let me tell you something about wolves, son. When the snow falls and the icy winds blow, the lone wolf dies, but the pack survives. Summer is the time for quarrels. In winter, we must protect each other, give each other warmth, join our forces.Where the Shadows Lie(c)codage - Kanala - texte (c)GRR Martin
Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mar 3 Oct - 22:53
J’étais un rustre grossier qui ne savait pas se tenir ! J’avais reçu une éducation qui était pourtant toute autre mais la vie m’avait rendu ainsi. Les batailles pour être plus précis. Et puis ma vie c’était la guerre ! Lorsque j’étais entouré de soldats, que nous cherchions à oublier le sang que nous allions verser ou que nous décompressions après une bataille, jamais nous ne récitions de poèmes. Non ! Nous partagions des verres d’alcool autour de feux et des blagues de cul… nous baisions aussi des catins comme si c’était notre dernier jour sur terre. Nous vivions comme des damnés que nous serions un jour plus ou moins proche. Alors oui ! J’étais un rustre mais j’étais devenu pire depuis le départ de Torrhen. Il n’avait fait aucun doute que je ne désobéirais pas aux ordres qui m’avaient été donné par mon Suzerain mais je n’avais pu m’empêcher de me dire que ma place était à ses côtés. J’aurais dû être près de celui que je m’étais juré de protéger au détriment de ma propre vie. Mais voilà que je m’étais retrouvé à l’abri alors que lui risquait la sienne une nouvelle fois. Jamais je ne pourrais me pardonner s’il la perdait. Cet homme comptait plus que moi et pour beaucoup de monde. Comment pourrais-je me retrouver face à sa femme l’Impératrice, à ses enfants, s’il périssait ? Je n’en savais rien. C’était impossible, je ne pourrais jamais expliquer cela. De mon point de vue je serais forcément celui qui partirait en premier !
Alors oui, à peine réveiller, mon sang se glaça lorsque j’appris que l’on m’apportait des nouvelles de l’Empereur. Les visages qui me faisaient face étaient figés, blafards, me faisant craindre le pire jusqu’à ce que j’apprenne qu’il était en vie. Je compris alors que le fait que mon ami soit en vie ne voulait pas dire qu’il était en bonne santé. Sans attendre plus de détail, le souffle court, j’avais bousculé les deux personnes qui étaient venues me chercher. Je ne les écoutais plus et je connaissais le chemin… Je prenais ce dernier en hâtant le pas au maximum et si j’avais pu courir je l’aurais fait. Mais attirer l’attention n’était pas mon but. Le pire, c’est qu’arrivé à destination je ne pus le voir de suite. Les mestres devaient s’occuper de lui tandis que je tournais en rond. Les heures me semblèrent être des années jusqu’à ce qu’enfin je puisse aller le voir.
Dès que l’autorisation me fut donnée je me hâtais de le rejoindre. Je marquais un temps d’arrêt en le voyant et j’eus cette horrible impression qu’une montagne de muscle m’avait décoché un coup de poing dans l’estomac me coupant de nouveau le souffle. J’eus du mal à déglutir en me retrouvant face au pire de mes échecs. Ce gamin que j’avais autrefois juré de protéger était dans cet état par ma faute… parce que j’avais accepté de rester en retrait. Je n’aurais pas dû… J’aurais dû me foutre de ses putains d’ordres ! Je me laissais tomber sur le tabouret près de Torrhen en soupirant doucement ce qui me permit d’entendre ses paroles.
- Visiblement j’aurais du te préciser de le faire sans trop de dommages, déclarais-je en me décidant enfin à le fixer.
En temps normal les mots de mon ami de toujours m’auraient fait sourire mais à l’aube de cette nouvelle journée ce n’était pas le cas. Ma mâchoire se contracta.
- Tu parle… Tu s’ras toujours le plus beau juste parce que ton nom est précédé par le mot Empereur, dis-je avec l’ombre d’un sourire. Sénéchal c’est classe, mais ça ne fait pas le poids.Puis je me taisais, en colère après moi-même, après ma stupide obéissance.P’tain ! Je devrais être à ta place en ce moment ou même crevé… Tu n’es pas n’importe qui mais l’Empereur. Ce sont les types comme moi qui doivent tomber pour protéger les types comme toi pas l’inverse ! Perdre quelqu’un comme toi n’est pas envisageable…
Oui, il avait trop d’importance ! Je n’étais qu’un pion à son inverse. Ma perte, si elle venait à arriver, n’attristerait que très peu de personnes et surtout elle n’ébranlerait pas l’Empire tout entier. Je ne le disais pas à voix haute mais Torrhen me connaissait assez pour savoir ce que je venais de sous-entendre de façon pourtant très clair. Sa vie était une priorité sur la mienne et je regrettais, pour la première fois de ma vie, d’avoir suivi ses ordres.
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Dim 8 Oct - 15:49
J’avais fait beaucoup d’erreurs, ces derniers temps. L’empressement n’était pas un de mes travers habituels, mais j’avais vu une opportunité et j’avais été fondamentalement incapable de me retenir ; j’avais foncé droit sur l’ennemi aussitôt que je l’avais aperçu, le frappant de toutes mes forces pour éviter qu’il ne soit en mesure de distribuer à nouveau des coups. J’avais tout misé là-dessus, bouleversant mon plan initial d’attendre sur place et de combattre le Noir sitôt qu’il essaierait de passer le fleuve. Forcément, ça faisait plutôt mauvais genre de se retrouver ainsi à court d’informations valables ; je pensais que mes plantons avaient suffi à reconnaître le terrain et à empêcher l’ennemi de me leurrer sur ses prochains mouvements… Au moins jusqu’à un certain point en tout cas. Je savais que si je tenais mes positions, je serais alors capable de saigner ses armées à blanc, quitte à me faire submerger et détruire cette partie de l’armée impériale. Ca avait été le plan initial ; provoquer le combat, ne pas se leurrer à une mise en déroute de l’ennemi quand lui infliger des pertes supérieures était tout ce qui m’intéressait, et consolider à Vivesaigues le temps que nos offensives principales se déroulent comme prévu sur les flancs de nos nombreux adversaires. J’avais joué et j’avais perdu. Encore que l’objectif initial semblait atteint ; de ce qu’on m’en avait dit les armées du Noir avaient subi de lourdes pertes, surtout la première journée de Buron.
Je me triturais les méninges sur la suite, désormais, alors que je préférais penser à tout plutôt qu’à mon visage, ou à mes inquiétudes pour Rhaenys. Cette défaite était inféconde, en soi, dans le sens où non préméditée suite au changement de plan initial, et la rumeur de la débâcle pouvait avoir des conséquences mal estimées et relativement incalculables ; tout pouvait être remis en question. Au moins n’avais-je pas été tué, ni Orys. Rhaenys pourrait donc se rassurer, une fois la nouvelle connue. Il y avait peu de chances qu’elle pète un boulon. Je l’espérais… Conrad arrive donc et je vois dans ses yeux le reflet de ce que je suis devenu, de l’aspect qui est désormais le mien. C’est cruel, mais je me force à étouffer toute trace de réaction tant sur mes traits que dans ma voix.
| Ca va, je leur ai fait payer autant que possible. |
Beaucoup de riverains et de fer-nés ne retrouveraient jamais le chemin de leur demeure, avec les pertes qu’on leur avait infligé. J’avais un mince sourire quand il me dit que mon statut d’Empereur me tenait à l’abri, par définition, de la laideur. Il essayait de me remonter le moral avec un peu d’ironie, mais je ne me sentais pas assez bien pour avoir une vraie réaction enthousiaste à une plaisanterie. Je penche la tête sur le côté pour que mes yeux lui fassent un peu plus face, mais je garde l’œil droit, gonflé et injecté de sang, le plus fermé possible pour éviter de relancer la douleur qu’il me faisait ressentir.
| Sénéchal du Nord ça ne fait peut-être pas le poids. Mais Maréchal de l’Empire, général en chef de mes troupes pour les commander en mon absence, ça sonnerait peut-être mieux. Si tu acceptes, bien sûr. |
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Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mar 10 Oct - 21:22
Dès que j’avais appris le retour de l’Empereur je n’avais pas traîné pour le rejoindre. Une chance pour moi ma blessure se remettait petit à petit et si chaque mouvement brusque m’était encore douloureux à cause de mes pas trop brusques je m’en fichais. Je devais le voir, m’assurer qu’il était bel et bien en vie pour ensuite prévenir qui devait l’être. Du moins je chargerais des personnes de le faire car je ne perdrais pas mon temps à aligner des mots sur des parchemins alors que je devais être auprès de mon suzerain. L’attente semblait interminable mais sur la fin mon esprit était occuper par des paroles murmurées. Je me fichais des rumeurs depuis le départ de l’Empereur car beaucoup l’avaient déjà tué. Mais celle-ci était différente… Elle évoquait son sauvetage et Mathie ! C’est en entendant le prénom de la jeune femme que j’avais écouté ce qui se disait en faisant mine du contraire. Ainsi donc elle serait de nouveau ici et le retour de l’Empereur à Vivesaigues serait de son fait ! Mais pourquoi ? En toute logique, elle aurait du tenter de le tuer non ?! Torrhen avait sûrement la réponse.
Mais je ne lui posais pas la question quand j’entrais enfin pour le retrouver. Il me rappela qu’il m’avait dit qu’il reviendrait et je lui précisais que j’aurais du lui demander de le faire sans trop de dégât. Ce n’était pas le cas ! Torrhen était en piteux état et ma propre blessure dite grave paraissait ridiculement bénigne. Le blessé déclara tout de même qu’il avait fait payer à ses ennemis et je n’en doutais pas une seule seconde. Si lui était dans cet état comment étaient ceux qui s’étaient trouvé face à lui. Je n’aurais pas aimé être à leur place en le connaissant.
- Je n’en doute pas le moins du monde !
Ma plaisanterie n’eut pas l’effet escompté mais il n’y avait rien d’étonnant à cela. Torrhen avait souffert et ce n’était pas encore fini ! La guérison est une chose douloureuse. Elle l’est d’autant plus lorsque les regards sur soi changent. Je savais que le mien avait dû être choqué en voyant le visage de mon ami mais je ne comptais pas changer d’attitude à son égard. Je l’observais avec attention lorsqu’il tourna son visage abîmé vers moi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde et encore moins à ce qu’il me fasse cette proposition. Bien sûr, elle réduisait à néant toute idée de retourner chez moi mais c’était là trop d’honneur. Qu’avais-je fait pour obtenir ce statut ? Rien pour cette bataille puisque j’étais resté là à attendre le retour de mon chef pendant que lui se faisait massacrer. Ma mâchoire se contracta à cette pensée.
- Un tel honneur ne se refuse pas, dis-je en guise de réponse. Mais tu prends le risque de m’avoir sur le dos encore un bon bout de temps, ajoutais-je égal à moi-même.
Puis une voix féminine se fit entendre un peu plus loin… me rappelant la rumeur qui courrait sur son sauvetage de l’autre côté de ces murs. Je n’y allais donc pas par quatre chemins, pas avant qu’il ne lance un nouveau sujet qui me gênerait. J’étais un guerrier et les titres que les batailles me faisaient acquérir m’importaient moins que les victoires.
- Torrhen, mon ami… As-tu été sauvé par Mathie ?
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Dim 15 Oct - 13:03
J’avais la bouche toute pâteuse, et le sentiment, comme d’habitude, que du sang se mêlait même qu’un tout petit peu à ma salive. La sensation était tout sauf agréable. Il y avait le sentiment que j’allais crever, quoiqu’en dise le mestre, qui ne me lâchait pas. J’avais visé trop gros. J’étais allé trop loin. J’avais délibéremment choisi de tout parier, de tout miser, alors que j’aurais pu choisir une solution alternative, qui pouvait moins rapporter en terme de gains stratégiques, mais qui était aussi diablement moins risquée. C’était ainsi ; je n’avais jamais pu m’empêcher de laisser mon audace s’exprimer dans ma stratégie. Je nétais plus le jeune Loup plein de fougue et de témérité qui attaquait toujours sans réfléchir, mais je n’arrivais jamais malgré tout à me départir de cette attitude agressive, comptant sur la surprise et la désorganisation de l’ennemi plus que sur la sécurité de mes flancs ou de mes arrières. Privilégier l’attaque plutôt que la défense, c’était finalement ce que j’avais de mieux à proposer, et même si ça avait échoué à Buron, en quelques mois de guerre seulement j’avais conquis l’essentiel du Conflans, et l’avait libéré dans la foulée en y instaurant un nouveau régime politique. Je proposais à mon suivant le plus proche de rejoindre concrètement cet Empire que je voulais former. Pour deux raisons. Le laisser à la cour de mon fils allait nuire à l’autorité de ce dernier, car Conrad rappelait la mienne. La seconde était que j’avais besoin de lui, car il était un de mes généraux les plus expérimentés, et que la guerre allait nécessiter une poursuite sur plusieurs fronts.
J’avais mal et je déglutis avec difficulté, ma gorge était douloureuse, mais pas tant que ma bouche meurtrie de l’extérieur, de la plaie reçue en pleine tronche. A chaque fois que je faisais un mouvement de la tête et du visage, même ténu, je ressentais ma peau qui tirait sur les points qui me couturaient le visage. La sensation était au moins aussi désagréable qu’on pouvait l’imaginer. Bref. Je devais me focaliser sur tout ce qu’il y avait à décider, à enclencher comme décisions. Je ne pouvais pas continuer dans la demie-mesure, elle nous serait bien trop préjudiciable. Je fronçais les sourcils de surprise de son acceptation aussi rapide que sans la moindre ombre au tableau. Cet homme ne semblait vivre que pour moi. Nous partagions un lien de camaraderie très ancien et très fort, mais n’aspirait-il vraiment à rien d’autre qu’à la guerre ?
| Cela va encore t’éloigner d’Atrès-Les-Confins pendant très longtemps. Des années, peut-être. Les ennemis sont partout, et vouloir l’Empire m’attire des inimitiés mortelles. L’Ouest ne restera pas longtemps écarté ; il nous a déjà envoyé des troupes sous couvert de la croisade. Le Val suivra peut être le même chemin, et Dorne nous a fermé ses portes, et finira par se retourner sans doute contre nous. Nous serons quatre royaumes contre quatre autres, mais tous plus grands et plus puissants que nous, si jamais ce scénario… | Je dois déglutir à nouveau, et ferme les yeux. Mon visage se crispe. C’est douloureux de parler beaucoup. Je baisse le volume de ma voix, ouvre moins grand la bouche pour éviter d’en rouvrir la plaie. | Tu seras tenu loin de ton foyer. Alors que tu vas te marier. Que tu dois toi aussi.. Engendrer. Je sais… Ce que ça veut dire. Pour toi. Pas facile. Tu es… Bien sûr ? |
Je savais ce que ça coûtait que de se lancer dans ce genre de tâche. J’avais très peu vu mes propres enfants pendant toutes ces années. J’avais pris énormément de distance avec la Reine du Nord, jusqu’à ce qu’elle en meurt. Tout ça, c’était ma faute. Et je savais ce que je demandais à Conrad ; je croyais dur comme fer au pouvoir des idées, de la loyauté. Mais je savais aussi que je n’avais pas le droit, et plus encore depuis Buron, que je ne voulais pas l’imposer à qui que ce soit. Et voilà que Conrad m’interroge sur Mathie. J’avais du mal à me souvenir ce qu’il s’était passé exactement, durant ces deux jours de captivité. Passé à tabac, j’avais passé beaucoup de temps à mi-chemin de l’inconscience, et ça n’avait pas été facile à gérer pour moi.
| Oui… Je crois. Elle était là avec un homme, et une autre femme. On avait la corde au cou. On allait être… Pendus. Mais elle est arrivée et il y a eu beaucoup de… Désordre. Des hommes s’entretuaient. Elle m’a dit. Je crois que je suis important, mais pas pour elle. Pour celui qu’elle sert, désormais. |
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mer 18 Oct - 11:31
A de nombreuses reprises je m’étais imaginé retourner Atrès-Les-Confins pour prendre la succession de mon père mais avec le temps cette option s’était effacée de mon esprit sans que je ne le veuille vraiment. Et lorsque mon père avait commencé à demander mon retour il y avait toujours une bataille qui m’appelait encore plus loin. On m’avait élevé pour devenir un guerrier et cela était une réussite ! J’étais un combattant émérite et j’avais gravi les échelons par mon savoir-faire pour devenir Sénéchal d’un homme que je considérais comme un frère. Et ma réponse ne fut nullement hésitante lorsque ce dernier me proposa de devenir Connétable de l’Empire et Général des troupes lors de ses absences. J’aurais pu croire à une plaisanterie si la situation avait été toute autre. Je ne manquais pas le froncement de sourcils sur le visage de Torrhen et je sus ce qui en était à l’origine avant même que l’Empereur n’ouvre la bouche pour m’expliquer. J’aurais même pu le lui dire ce qui aurait évité qu’il ne se fatigue pour rien. Dès qu’il parla, je le fixais et hochais la tête. Je savais parfaitement quelles pouvaient être les conséquences de mon acceptation. Torrhen pensait peut-être que je n’y avais pas pensé car ma réponse avait été rapide et sans la moindre négociation. Mais je réfléchissais à tout cela lorsque je ne me battais pas et lorsque je me retrouvais seul. Mais ces pensées solitaires amenaient avec elles certains fantôme de mon passé que je n’arrivais toujours pas à supporter.
Je fus d’ailleurs soulagé que Torrhen ne m’en parle pas et se concentre à m’expliquer ce qui risquait de me garder loin de chez moi. Nos alliés… Nos ennemis… Les risques ! Je connaissais tout cela par cœur. Bien assez pour savoir que je ne serais définitivement jamais l’hériter de mon père et que ce rôle reviendrait à mon frère. Je ne le jalousais pas et je lui avais déjà écrit à ce sujet. Il avait refusé avant de me promettre que si la guerre me tenait trop longtemps à l’écart de chez nous il prendrait la place qui m’était destinée. Je n’avais jamais parlé de ces échanges à Torrhen ! Je le considérais comme un frère, certes, mais tout cela ne concernait que la famille Omble.
- Tu devrais te ménager, déclarais-je juste avant que mon ami ne reprenne difficilement et plus doucement la parole.
Mon attention qui avait été détourné par un pichet d’eau dont je voulais proposer un gobelet à Torrhen fut de nouveau sur lui. Il abordait un sujet que je laissais de côté alors que je ne devrais pas ; mon futur mariage ! Puis il évoqua le fait que je devais assurer une descendance et là je soupirais légèrement. J’avais eu l’espoir nouveau d’avoir un fils lorsque Mathie était tombé enceinte mais tout ne c’était pas passé comme prévu et j’avais alors vu un signe du destin. Peut-être n’étais-je fait que pour être un guerrier, un tueur et non pas un dirigeant ou un père de famille.
- Vingt-huit ans ! Voilà le nombre d’années qui me sépare de mon foyer… Alors est-ce qu’il l’est vraiment ? Atrès-Les-Confins est-ce encore chez moi ? Je connais à peine ma sœur et mon frère. Tout ce que je sais de lui c’est qu’il m’a promis, par missives, de prendre la succession de mon père à ma place si cela s’avérait nécessaire, avouais-je enfin à Torrhen. Et pour le mariage…Je me raclais la gorge.Et bien pour le mariage, rien n’est encore fait et je vais devoir aller parler avec Nelya. Elle n’a visiblement pas apprécié mon comportement et tu connais son caractère.Je me taisais, pensif, presque nostalgique en repensant à ces occasions manquées de devenir père…Pour le fait d’engendrer, le destin semble ne pas vouloir que ce soit le cas. Teora et mon fils… ma fille… Qu’est-ce qui me dit qu’il ne se passera pas la même chose avec Nelya… si elle accepte d’être une nouvelle fois mère ?!
Étonnant ! Contrairement à ce que pensait un grand nombre je n’étais pas dénué de cœur. La perte d’un fils et d’une fille que je n’avais jamais connus, tout comme celle de ma femme m’avait marqué et je n’aimais pas m’en souvenir. C’est sûrement pour cela que je changeais de sujet en entendant une voix féminine un peu plus loin. Cela était en rapport avec Mathie mais pas avec notre ancienne relation. Je devais savoir si elle était vraiment de retour et si oui, pourquoi ? Je fronçais les sourcils.
- Pour celui qu’elle sert ? répétais-je. Je suis d’accord concernant le fait que tu sois important mais pour le reste je ne sais pas… déclarais-je sceptique.
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Jeu 19 Oct - 22:11
J’avais chaud, soudain. Je sentais que mon front devenait moite, sous mes cheveux en pagaille, et ma barbe se mit à me démanger, comme après une bataille lorsque la sueur commençait à s’évaporer. Je me sentais nauséeux, comme si je venais de prendre plusieurs pintes de bière d’un seul coup. De la brune, bien épaisse, qui vous file dans les tripes à égale vitesse de si elle vous retourne le cerveau et fait des bulles dedans. Et bien là c’est tout pareil, comme après la grande guerre contre le Conflans, lorsque mes officiers et moi nous perdions à chaque interlude dans des beuveries insensées, pour relâcher la pression. A en devenir malades. J’avais chaud, et la sensations de moiteur me collait à la peau sur le cou, les épaules, dans le haut du dos que j’avais l’impression désormais qu’il était trempé. Je me sentais mal et une goutte de sueur perlait sur le coin de mon front. J’avais la gorge si sèche, et la plaie qui avait fendu ma bouche me démangeait de l’intérieur ; j’avais envie de la croquer, de la mâchonner, pour réduire ce supplice à un état informe et moins douloureux, mais je me retenais. J’en éloignais même ma langue, quand j’en avais conscience. Mestre Luwin était précis dans ses directives ; je ne devais pas passer la langue sur l’intérieur de la plaie, ni sur rien, même si avoir cette sensation dans la bouche était aussi désagréable qu’avoir un bout de viande entre les dents, mais infiniment plus douloureux. J’essaie de me reconcentrer ; j’essaie de me gifler mentalement mais sans y arriver. C’est la voix de Conrad qui me permet d’éviter de tourner de l’œil, ou de me sentir si mal que je resterais sans parler, les paupières closes, affrontant en silence ce qui m’apparaissait comme une épreuve. Luwin m’avait dit que je n’en mourrais pas, mais je vivais bien moins facilement ces blessures que lors de La-Mort-Aux-Loups où j’étais pourtant à l’article de la mort, si atteint qu’on aurait pu m’annoncer que j’avais rejoint mes ancêtres que j’aurais pu le croire sans sourciller. Mais là, la douleur infâme de mon visage était difficile, vraiment difficile, à supporter. Je ferme les yeux et déglutis une dernière fois, avant de reprendre d’une voix rocailleuse.
| Ca va. |
En mode pas « je vais bien », mais plutôt « je gère » comme j’indiquais que je devais me contrôler. Mon ami me parle de son foyer, du nombre d’années qu’il avait passé loin de lui. Il avait raison, sans avoir passé si peu de temps que lui à Winterfell de mon côté, j’avais parfois du mal à le ressentir comme ma maison. Comme mon phare, peut-être. La capitale qui illumine ma vie, mes décisions, mais où je me sens mal à l’aise lorsque j’y reste. Je n’y ai jamais été vraiment maître des lieux. Cétait mon père… Et Sigyn. Leur présence imprégnait toujours l’endroit et je n’avais jamais réussi à y laisser ma marque, alors je comprenais bien ce que me disait mon ami. Et bien sûr, il me parla de sa première femme et de son enfant, mort-né il me semblait… Je ne me rappelais plus si bien, c’était il y a tellement longtemps, j’avais pris tant de coups sur la tête, connu tant de bains de sang, et il n’avait jamais été prolixe sur la question. Je mâchais mes mots, avant de lui répondre. Me concentrant sur ce qu’il ressentait lui plutôt que moi.
| Je vois ce que tu veux dire. J’espère que… Tu arriveras… A trouver un endroit, où tu te sens chez… Toi. Et qu’on arrête… De considérer… Nos camps et nos forts… Comme nos maisons. Tous les deux. Nelya est une femme… De caractère… Elle est intelligente. Elle est belle. Elle sait. Tu dois pas… Te laisser faire. | Je dois m’éclaircir plusieurs fois la gorge, ma voix reste hachurée et je dois prendre plus souvent des inspirations pour essayer de garder un débit qui n’arrive pas à être celui d’avant mon mal-être. | Mais tu dois aussi… Profiter. Elle sera mère. Tu sauras t’y prendre. Elle aussi. |
[i]Conrad n’avait jamais su pour moi, pour Sigyn. Il y avait des choses que je n’avais jamais dites à personne. Pas même à Bran, quand il était vivant. Repenser à lui alors que j’étais ici, alité et sans visage, disparu sous les bandages et les fils, cela me donna envie de fermer les yeux, et de dormir. D’abandonner. Mais je ne pouvais pas m’y résoudre. Mes enfants étaient là, dehors, et ils risquaient leur vie. Rhaenys aussi, avec cet enfant à naître. Je devais me relever. Je n’en avais pas envie. Je n’en avais plus envie depuis dix ans. Mais je devais le faire.[ :i]
| Je ne lui fais aucune confiance. Elle ne me sert plus, Conrad. Je ne veux pas utiliser… Ses pouvoirs. |
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Torrhen Braenaryon
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Messages : 50166 Membre du mois : 0 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Lun 23 Oct - 20:49
Je n’avais pas souvenir d’avoir déjà vu Torrhen dans cet état alors qu’il avait déjà été à l’article de la mort et cela était insupportable car je ne pouvais rien faire ! Voir la sueur sur son front, son regard dans le vague et cette douleur qui semblait avoir figé son visage me donnait l’envie simple d’éviscérer ces fichus mestres. Mais comme on me le répétait à chaque que je me plaignais de ces types, nous avions besoin d’eux et puis au fond de moi je savais qu’ils faisaient le maximum mais ce n’était pas assez de mon point de vue. Je voulais revoir mon ami, mon frère d’armes, de nouveau sur ses pieds et en forme. Par forcément pour repartir contre l’ennemi mais au moins pour quitter cet endroit lugubre… pour aller nous divertir autour d’un verre, et même plusieurs comme nous ne faisions avant. Alors que l’Empereur éprouvait des difficultés à s’exprimer je déclarais qu’il aurait été bon qu’il se ménage. Évidemment, j’aurais pu parier sur la réponse qu’il me donnerait. Ça va ! Si je n’avais pas été aussi soucieux j’aurais éclaté de rire et je lui aurais dit sans détour qu’en voyant sa gueule personne ne pourrait y croire. D’ailleurs, en parlant de cette dernière, je devais avouer que la blessure ne semblait pas belle à voir alors qu’elle était pansée. Et son œil ? Il était impossible qu’il voie quelque chose ! Mais je ne disais rien et ne posais aucune question à ce sujet. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie.
- Force pas trop quand même ou je te fais la morale à mon tour, dis-je simplement en référence à ses remarques lorsque j’étais alité pour une blessure ridiculement bénigne par rapport aux siennes.
Puis arriva une proposition à laquelle j’aurais du réfléchir et sûrement du refuser après une longue réflexion. Je me doutais que mon oui surprenait Torrhen mais je n’étais pas un adepte du changement. Je devais me marier mais cela ne changeait rien au fait que malgré la mort de ma première épouse j’avais déjà une autre femme. La guerre ! J’étais devenu un tacticien de renom au fil des années parce que je savais ce que je faisais. Pour le reste j’étais un novice ! Je n’avais absolument aucune idée de comment on dirigeait un domaine. Et puis Atrès-Les-Confins devenait de plus en plus flou dans mon esprit… Un peu comme si je n’avais jamais réellement été là-bas pour de vrai et que mes rares passages en ces lieux n’avaient été que des songes, d’agréables songes. Mais au final, ce mode de vie me convenait. Je m’étais attaché une fois et j’avais failli recommencer cette erreur pour ensuite accepter de me marier à nouveau. Je ne me souvenais même plus la manière dont Torrhen avait fini par me convaincre mais il y était arrivé. Alors peut-être qu’il arriverait à me convaincre qu’avoir un faire foyer était mieux que de vivre de campement en campement. J’y avais cru à un moment, jusqu’à ce que Teora et mon fils ne meurent.
- L’avantage c’est qu’on a pas le temps de se lasser du décor, dis-je en haussant les épaules. Mais tu as raison… Il faudrait qu’il arrive un moment où j’ai un endroit que je considère comme chez moi. En attendant, les lieux importent peu… Ce qui compte ce sont les personnes qui m’entourent. Toi, tu dois te remettre ! Et nos hommes par exemple, à force de les côtoyer j’ai l’impression de connaître l’intégralité de leur vie… malheureusement c’est souvent à mourir d’ennui, ajoutais-je égal à moi-même alors que je ne le pensais pas forcément. Du moment que les gars sont là c’est un peu comme à la maison !Je marquais une pause.Au sujet de Nelya, je lui parlerai de la proposition que tu m’as faite ! Je ne souhaite pas lui imposer un mode de vie qu’elle n’envisageait pas.
Est-ce que je me défilais ? Non, pas vraiment ! J’étais sincère dans ce que je venais de dire à l’Empereur même si je devais avouer que le retour de Mathie me préoccupait assez pour ne pas avoir envie de réfléchir à l’organisation d’un mariage. Et puis j’étais certain que ma future épouse devait savoir gérer ce genre d’événement mieux seule qu’avec un type comme moi pour l’aider.
- Ses pouvoirs tu dis ?! répétais-je. Je pense que je n’ai pas saisi ce que tu voulais dire.Je marquais une pause.Pourquoi ne pas chercher à en apprendre plus. Si elle peut nous être utile c’est le plus important… quitte à la faire surveiller jour et nuit.
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mer 1 Nov - 16:25
Je n’avais pas forcément la force de converser longtemps et surtout cela ne faisait que tirer sur les blessures de mon visage, en particulier celles qui s’agglutinaient autour de la bouche. C’était d’ailleurs un peu étrange, la réaction de Conrad. Et pas vraiment rassurant. Ce n’était pas tant qu’il semble effrayé qui semble particulièrement angoissant, il l’avait déjà été. C’était, on aurait dit, la distance qu’il avait prise avec tout ça, comme s’il avait voulu se protéger de nouvelles bien pires que celles de mon rétablissement lent mais malgré tout en cours. Cette fois-ci je le sentais, il avait vraiment eu peur que je meurs. Si seulement il se doutait que je ne rêvais que d’une chose en fermant les yeux, c’était me venger et sauter à la gorge du Noir, pour en finir une bonne fois pour toutes… ! Je coule un regard dans sa direction pour le mettre en garde en mode « j’aimerais bien voir ça ». J’étais Roi depuis vingt-cinq ans, Empereur depuis quelques mois. On ne pouvait pas vraiment attendre de moi à ce que j’obéisse. De toute manière, je devais faire l’économie de mes mots, pas vrai ? Dans ce cas je devais encore mâcher ceux qui allaient suivre.
Déjà, je lui faisais la proposition d’avoir un poste équivalent mais plus important, puisque ses fonctions transcenderaient les frontières et c’ »était un poste qui allait également lui ouvrir de nouvelles responsabilités, car je ne pourrais être partout et la guerre nécessitait de poursuivre bien des voies, sur des fronts différents, pour voir un ennemi aussi nombreux enfin abattu. L’homme bien sûr, me fait part de son attachement à l’armée et au suivi de nos troupes. Je souris, même si c’est douloureux, lorsqu’il me dit qu’il va demander son avis à Nelya.
| Quoi ? Le grand Conrad Omble, bourreau des Pieds-Gelés, qui attend l’avis d’une femme ? Je t’ai connu moins précautionneux. Ce qui m’a d’ailleurs valu… Quelques plaintes. Mais tu me diras. Je ne t’imposerais pas… Ca. Ta future femme n’aime pas… l’Empire. Elle n’aime pas le sud. Je n’ai convaincu que toi… Et les hommes. Les nobles… Sont moins arrangeants. |
Du moins j’espérais l’avoir convaincu. Je savais en me lançant dans cette croisade que je le faisais seul. Enfin, seul avec Rhaenys. Au moins n’étais-je pas totalement isolé dans l’aventure de tout une vie, dans la conclusion de toutes ces manœuvres. Je n’avais pas prémédité l’Empire, mais je poursuivais les ramifications et conséquences de choix et décisions apprêtées depuis bien des années. Bien sûr, le sujet s’oriente sur Mathie. Et sur ses aptitudes. Je n’étais toujours pas bien certain de ce à quoi j’avais assisté lorsqu’elle était revenue.
| Alors occupes-toi de la … Faire surveiller. Elle a fait… Exploser des choses. Elle a eu… Des renseignements. Elle parle de … Visions. Ce n’est pas naturel, Conrad. |
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Let me tell you something about wolves, son. When the snow falls and the icy winds blow, the lone wolf dies, but the pack survives. Summer is the time for quarrels. In winter, we must protect each other, give each other warmth, join our forces.Where the Shadows Lie(c)codage - Kanala - texte (c)GRR Martin
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Ven 3 Nov - 11:19
J’avais été prévenu avant même de rejoindre l’Empereur. Non pas de son état qui était effrayant à voir mais du fait qu’il devait se ménager. Rien d’étonnant après ce qu’il avait subi mais j’avais tellement de questions à l'esprit qu’il me faudrait sûrement les taire et attendre qu’il aille mieux. En bref, il me faudrait faire preuve de patience alors que je connaissais à peine la définition de ce mot. Dès les premières minutes j’oubliais à quel point cela devait être difficile pour Torrhen de parler et je m’en rendais compte lorsque ses phrases se firent plus entrecoupées. Ce fut à mon tour de lui dire de garder ses forces ou je me verrais obligé de lui faire la morale. Et effectivement, je ne me gênerais pas s’il ne m’écoutait pas. Cela ne serait, de mon point de vue, pas un manque de respect mais une preuve que sa santé me tenait à cœur. A mes dernières paroles je ne manquais pas le regard que Torrhen posait sur moi mais malheureusement pour lui j’avais raison. Il allait devoir rester tranquille bien plus longtemps que moi et je le plaignais sincèrement. Nous n’étions pas ce genre d’hommes à rester alités ! D’ailleurs ce n’était pas un comportement masculin d’après moi. Mais peu importe mes dernières pensées, je ne lui en faisant pas part car elles étaient inutiles et il ne servait à rien de le faire parler pour rien. Mon silence permit à l’Empereur de me faire une proposition en or mais qui impliquait de plus grandes responsabilités.
Je n’eus pas besoin de réfléchir pour accepter. Je suivais cet homme depuis tellement d’années que je ne les comptais plus ! Sa cause était devenue la mienne et je ne comptais pas le lâcher maintenant. Je n’oubliais pas ma famille pour autant mais j’avais la chance d’avoir leur soutien, bien que mon père n’était pas ravi de mon manque d’engagement auprès du futur de notre maison. Il serait d’autant plus déçu lorsque je lui apprendrais que j’allais dorénavant faire une croix sur le fait de reprendre sa succession. En parlant d’avenir j’évoquais Nelya… Je devais l’épouser mais je n’étais plus certain que cela se fasse. Non pas que je renonçais à cette idée mais la brune voulait un mari et pas un fantôme. J’avais déjà imposé mes absences à Teora et l’idée que cela recommence ne m’enchantait guère. Il n’y avait pas de doute quant au fait que j’étais un rustre mais imposer mes choix de vie à une autre personne n’était pas ce que je voulais. Que cela concerne une femme !
- Attendre l’avis d’une femme ? répétais-je avant de rire. Tu m’as bien regardé ? Et il me semble avoir déjà accepté ta proposition, précisais-je. Je vais informer Nelya de ce changement pour qu’elle sache à quoi s’attendre si le mariage a lieu. Il semblerait qu’elle veuille un époux et non un fantôme à ses côtés.Puis je devenais plus sérieux.Les nobles ne sont que des pleutres, grognais-je. Incapables de faire ce qui doit être fait… Certains sont même des poids morts dont la seule utilité est l’or qu’ils possèdent.
Beaucoup de nos combattants valaient plus que ces soi-disant hommes. Ils étaient près à donner leur vie pour cette cause qu’ils avaient choisi de suivre. Mes hommes avaient à mes yeux plus d’importance que ces nobles et Torrhen le savait. Je m’étais toujours fichu des rangs ! Je préférais me battre au coté de simples soldats dont le courage n’était plus à prouver qu’auprès d’un noble chevalier qui fuirait dès qu’il le pourrait. Mais tout cela je ne le formulais pas car l’Empereur connaissait mon point de vue. Et puis j'abordais un sujet me tenait à cœur et les premières réponses concernant Mathie entraînèrent d’autres questions. Je fronçais les sourcils en entendant et comprenant les paroles de Torrhen au sujet mon ancienne amante. Je hochais la tête…
- Effectivement, cela n’a rien de naturel. Je ferais ce qu’il faut pour en apprendre le plus possible, déclarais-je pensif. Je marquais une pause, et hésitais.Torrhen devait se reposer mais…Que comptes-tu faire maintenant ? Te concernant, tu dois te remettre mais je suis de nouveau sur pied. Nos hommes aussi et il n’est pas bon de les laisser se reposer trop longtemps sur leur laurier.
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Sam 4 Nov - 19:33
Je prenais sur moi et sur ma volonté pour essayer de durer le plus longtemps possible aux côtés de mon ami, qui avait fait l’effort de venir me voir et de me veiller en partie. Il n’a pas l’air plus étonné que ça de ma proposition, se doute-t-il donc qu’il s’est largement rendu indispensable au fur des années et des pertes cruelles qui frappaient aussi bien mon armée que ma famille, nous privant de chefs que nous devions constamment remplacer ? Je n’en savais rien. Je voulais tout de même que mon plus vieil ami encore en vie puisse prendre sa décision en son âme et conscience ; il était évident à mes yeux qu’il était du genre à foncer tête baissée quand je lui proposais de rester proche aussi bien des combats que de ma propre personne. Cette réflexion me faisait penser jadis à ce qu’avait pu me souffler mon père, quand je lui exprimais des doutes quant à ma capacité à commander sur un champ de bataille des hommes qui soient plus forts ou plus âgés que moi, parfois les deux. Il avait répliqué vertement en m’en collant une bien sentie qui m’avait cinglé la joue et la douleur cuisante n’avait pas été adoucie par la leçon du jour ; « l’ordre du monde est façonné depuis la nuit des temps. Il y a différents types de loups dans une Meute. Ceux qui commandent, ceux qui obéissent, et les plus solides qui souvent relaient les ordres de leurs chefs par loyauté ou par un manque quelconque qui les prive du pouvoir. Cela ne veut pas dire que ceux qui relaient ou ceux qui obéissent sont moins importants que ceux qui commandent, simplement que tu ne dois jamais douter d’utiliser quiconque ; chacun à sa place, et chacun doit agir en fonction d’elle ». Et j’en avais repris une un peu plus tard pour avoir été moins concentré sur la leçon d’épée, repensant toujours à l’injustice de la naissance.
J’avais muselé ces états d’âme là depuis bien longtemps pour me ranger finalement de l’avis de mon père. Chacun avait sa place en ce monde. Cherchez à trop en changer et les tuiles vous tomberont dessus les unes après les autres. Conrad était fait pour commander des troupes, mais pas pour faire de la politique ou de la diplomatie, ou pour gérer des domaines. C’était un guerrier ; un chef de meute de chasse. Cela ne le rendait pas moins indispensable pour le Nord que moi. Sans un homme tel que lui pour les mener, nos armées seraient bien en peine de prendre le dessus sur des adversaires aussi sauvages que les nôtres. Bref. Je ne voulais malgré tout pas forcer la main à Conrad, car lui plus que quiconque avait gagné le droit de choisir comment passer le reste de sa vie. S’il voulait même tout quitter, et rentrer chez lui, je ne me voyais pas plus lui imposer de rester. Il se battait depuis si longtemps, toujours volontaire, alors que comme beaucoup il aurait pu rentrer dans son foyer entre chaque conflit. Mais non, il était resté à mon service. L’homme ricane quand je lui parle de sa femme, et ma bouche se tord en un sourire douloureux.
| Bien. Nous officialiserons ça prochainement… Par Décret. Ta mission et tes… Attributions… Resteront à définir. Nelya est une femme… Compliquée. Je crois qu’elle a toujours voulu… De l’influence. Et elle aime les… belles choses. Elle pourra te donner… Des fils.. Ca, elle sait faire. |
Je ne répondais pas à propos des nobles ; il était évident que tous ne partageaient pas sa loyauté mais qu’importe, je savais en prenant cette voie de l’Empire que tout le monde ne me suivrait pas par pureté des convictions. Il me faudrait convaincre. C’était ainsi. Et ça me semblait dans l’ordre des choses, d’ailleurs. Conrad connaissait Mathie, lui aussi. Je l’avais punie en la forçant à se rendre dans les appartements de mon ami. Depuis le nombre d’années passées ensemble, je savais très bien que les goûts de Conrad en matière de sexe étaient brutaux, réprouvés par la morale. J’avais déjà reçu des plaintes, souvent formulées à demi-mots. Mathie était donc devenue sa maîtresse. Mais elle savait s’adapter… Et Conrad avait été un peu touché, d’après moi, par la jeune femme. J’espérais qu’il se montre moins faible vis-à-vis d’elle que moi. Le chapitre de Mathie est clos, faute d’en savoir plus pour le moment. Mais il me demande ce que je vais faire, maintenant. Je relève les yeux vers le plafond, évitant son regard et déglutissant avec difficulté ; je savais déjà dans mes tripes quelle serait la suite. Si je survivais.
| Je vais guérir. Je vais laisser les hommes reprendre des forces. Nous reformerons des divisions… Et nous repartirons nous battre. La guerre ne s’est pas terminée… A Buron. J’y ai perdu des hommes… Des amis.. Mais gagné de nouvelles forces. Baratheon nous suivra, et il apprendra. Nous irons bientôt finir ce que… Nous avons commencé. |
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Mer 8 Nov - 0:19
Sans savoir pourquoi, alors que je regardais l’Empereur et surtout mon ami. Tout me revint à l’esprit ! La première où je l’avais vu, il n’était qu’un gamin mais j’avais vu son potentiel. Je ne m’étais pas trompé en le suivant et en lui donnant ma vie. Car c’est ce que j’avais fait ! J’avais commencé par le protéger en me disant que je reprendrais le cours de ma vie par la suite mais cela n’avait rien changé. Même après mon mariage et même en constatant quel guerrier il était devenu, j’étais resté combattre à ses côtés. Je l’avais fait sans me forcé ! J’étais un guerrier et jamais je ne pourrais être autre chose. J’aurais du m’en rendre compte avant mais je n’y avais jamais vraiment réfléchi. Maintenant la question se posait quand bien même j’avais accepté la proposition de l’Empereur. Mais cette interrogation n’était pas de mon fait mais du sien. La réponse ne fut pas longue à venir. J’aurais presque éclaté de rire en tentant de m’imaginer en train de faire de la politique. Visiblement, éviscérer les connards qui ne nous donnaient pas des réponses satisfaisantes ne se faisait pas ! Et gérer un domaine ? Celui qui me revenait pourtant… Je m’ennuyais déjà rien qu’en y pensant. Non ! Ce genre de chose n’était pas fait pour moi. Mon éducation y était pour beaucoup mais j’étais persuadé que j’avais cela dans l’âme. Alors après cette brève réflexion, j’acceptais la proposition et renonçais à mon héritage. Que cela plaise ou non à ma future femme d’ailleurs. Et je ne cachais pas cette information à celui qui avait arrangé cette future union. Le sourire, certes crispé, de Torrhen me rassura légèrement et je souris en retour. Je hochais la tête quand il m’informa que ma nouvelle mission serait officialisée prochainement. Il allait donc falloir que je trouve Nelya au plus vite… Avec le caractère qu’elle avait je préférais la prévenir moi-même de ce changement de situation.
- Commence déjà par te remettre avant de penser aux déclarations officielles, déclarais-je simplement. Puis j’eus un léger rire.Elle aime les belles choses et c’est à moi qu’elle va se marier… Elle est sûrement aussi folle que moi alors !
Pour ce qui était des fils je ne relançais pas le sujet. Après tout, Torrhen n’avait peut-être pas tort et ce sujet de conversation ce n’était pas avec lui que je devais l’avoir. D’ailleurs, nous avions d’autres points à aborder de mon point de vue. Comme le retour de Mathie ! Les rumeurs allaient vite mais certaines me semblaient folles. Ce fut moins le cas lorsque mon ami me confirma des choses que j’avais cru entendre. Tout ceci ne me plaisait guère et je comptais bien en apprendre plus. Il était hors de question que des problèmes viennent ralentir la convalescence de l’Empereur. Bien sûr, je me contentais de répondre que j’allais faire surveiller la belle sans pour autant préciser que j’allais jouer au chien de garde pour que personne ne l’approche de trop près. Et puis il devait s’en douter. Alors j’abordais un dernier point… Les événements qui allaient suivre ! Avait-il déjà pensé à cela ? Sûrement. Aussi je hochais la tête avec un air entendu face à ses propos.
- Effectivement ! NOUS finirons ce qui a été commencé, déclarais-je déterminé. Il était hors de question que je reste en arrière une nouvelle fois. Des coups furent frappés. Je me tournais brièvement dans la direction avant de regarder à nouveau Torrhen.Mais il faut que tu guérisses avant et il me semble que je suis rappeler à l’ordre par nos très chers mestres.
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Sujet: Re: The Haunted Ocean [Tour V - Terminé] Jeu 9 Nov - 21:23
J’étais fatigué et je savais bien que j’avais déjà un peu trop tiré sur mes forces, et que j’allais devoir en payer le prix par un surcroit de repos. Quoiqu’il en soit, j’avais bien compris la position de Conrad et je savais que lui aussi n’allait pas me laisser m’épuiser à la tâche, en tout cas pas tout de suite. J’étais déjà pressé, à peine réveillé, de reprendre ma tâche et mon travail, être Empereur était, je le savais déjà, absolument contraire à toute idée de repos. Mais si je voulais survivre, je n’allais sans doute pas avoir le choix. Je pouvais le cacher pour le moment grâce aux nombreux stigmates qu’il y avait sur mon corps et sur mon visage, mais la douleur sur la partie droite de mon visage était cuisante ; pour qu’elle chauffe par à-coups sans être un expert, je ne pouvais que comprendre malgré cela que ce n’était pas normal. Mon corps vieillissait, et je l’avais durement éprouvé depuis un an. La campagne contre les sauvageons d’abord, qui m’avait laissé blessé par une flèche en plein entre les côtes, qui m’avait bien abîmé dans mes chairs et qui m’avait empoisonné, car le fichu peuple libre ne manquait jamais une occasion d’enduire ses flèches de toutes les saloperies qu’ils pouvaient trouver. Ensuite il y avait eu Paege, et cette charge pour l’honneur de Ser Tully, avant qu’il devienne Roi Fédéré, qui m’avait terrassé sous la puissance de la charge. Plusieurs nobles du Conflans avaient été dessoudés par Glace, avant qu’un coup ne m’envoie bouler au sol. Il y avait eu Wayfarer mais cette fois, c’était moi qui avait tiré Conrad d’un mauvais pas. A le voir sur ses deux pieds, souriant, difficile de croire qu’il avait failli mourir le mois dernier, une lance ayant trouvé la faille de son armure lors de notre charge finale. J’avais ferraillé comme un furieux pour le dégager, tout comme j’avais foncé droit vers Baratheon lorsque je l’avais vu en danger. J’ai un mince sourire envers mon camarade quand il plaisante.
| Dépêches-toi surtout… De lui faire… Plein de petits Omble. |
Car c’était bien là l’essentiel pour s’attacher quelqu’un comme Nelya. Je ne doutais pas Conrad, s’il y mettait du sien, serait capable de s’attacher à une femme. Mais il n’en restait pas moins qu’il se retrouvait sur le front à chaque instant de sa vie et qu’il était également un homme à femmes. Elles lui rendaient assez peu cet amour, mais c’était sans nul doute parce que mon vieil ami avait toujours eu une façon bien à lui d’exprimer et d’exploiter ses attirances. Cela lui avait valu des inimitiés, mais je ne l’avais jamais rabroué à ce sujet. Avec sa réputation qui pourtant se résumait en bien peu de mots, qui voulaient tout dire et leur contraire, comme « brutal » et « vorace », il n’avait pas toujours été l’ami ou le défenseur de la gente féminine. Je ne l’avais jamais jugé pour ça, car je savais aussi que voir les horreurs et y participer, comme nous le faisions depuis plus de deux décennies, ça vous changeait un homme. Je ne nous définirais pas comme des bêtes mais il était clair que nous n’étions pas les plus doux des hommes, et lui sans doute encore moins que quiconque. Conrad me fait comprendre qu’il sera avec moi pour veiller à la chute du Roi. Je ferme les yeux et hoche à peine la tête, autant que j’en suis capable, pour marquer mon assentiment.
| C’est ça… On le fera… Ensemble. Et on créera… Ce nouveau… Monde… Où il n’y aura… Plus besoin… De types comme nous. |
Je regarde Conrad battre en retraite devant mestre Luwin qui se précipite à moitié, ses aides sur les talons. Sans doute mon vieux camarade avait-il peur que le mestre n’y regarde à deux fois à la personne qui parlait avec moi quelques instants auparavant et qui, sans nul doute, était encore en convalescence…
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