Sujet: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Lun 4 Mai - 19:40
Il faisait chaud. Lyman avait beau être habitué au Sud, il faisait tout de même chaud. En tendant l'oreille, il pouvait entendre ronfler le garde devant sa porte. En tant que Prince du Roc, il avait hérité d'une chambrette de dimension bien plus inférieure que celle qu'il avait a Castle Roc mais il ne pouvait pas dire qu'ils étaient mal acceuillit. Loren avait préféré loger au château où la protection était bien meilleure plutôt que dans une auberge. Après tout ses deux soeurs les accompagnait. Néanmoins, allongé sur sa paillasse, les volets ouverts pour laisser l'air frais de la nuit entrer, Lyman regardait le plafond, les bras croisés derrière le crâne.
Le voyage avait été rapide, peu confortable mais rapide et c'était tout ce que Loren voulait. Lyman avait trouvé le voyage agréable contrairement à ses soeurs. La poussière ne le dérangeait pas outre mesure et il avait l'habitude de chevaucher sur de grands trajets. Cela dit, tout fatigué qu'il soit, impossible de s'endormir, il n'arrivait à rien. Compter les moutons, inutile, compter les bleus qu'il portait encore après son dernier entrainement avec Aléinor, inutile aussi.
Les chandelles qui illuminaient sa chambre jetaient des ombres sur les murs et observer leur danse n'était pas plus soporifique que le reste.
Finalement, il se redressa d'un coup en jurant, passant ses doigts dans ses boucles et balançant ses jambes hors du lit. Une bonne bière, voilà ce qu'il lui fallait. Une bière si possible fraîche et le Val possédait des recettes très vantées, alors autant les gouter non ? Cela dit, songea-t-il en serrant un peu le lacet tenant sa chemise de lin, il n'avait pas envie de bouger les domestiques pour un simple service. Il était assez grand pour aller chercher sa boisson tout seul et vu le soin avec lequel la Reine Régente avait veillé a leur protection, il savait qu'il ne risquait rien dans les couloirs. De même vu son accoutrement, on ne risquait pas de le prendre pour un noble en promenade.
Bien décidé à aller étancher sa soif, Lyman se dirigea donc vers la porte et se faufila comme une ombre dans les couloirs faiblement éclairés en ce milieu de nuit. C'était un exercice facile, il l'avait tant fait a Castle Roc, rien que pour rejoindre une maitresse en toute discrétion. Il ne s'affichait pas par égard pour sa mère même si il savait qu'elle n'était pas dupe du tout, mais c'était là une marque de respect.
Il esquiva une ou deux patrouilles en bénissant du nom de Sept, les lourdes tentures décoratives accrochées au mur qui lui permettait de se dissimuler et s'enfila dans les étages inférieurs. Bien, les cuisines ne devaient plus être très loin n'est ce pas ? Amusé, il enjamba un jeune garçon de cuisine qui dormait devant un poêle et continua jusqu'à la réserve.
Ce n'est que lorsqu'il en passa le seuil avec, déjà dans la bouche, le gout amère de la bière qu'il s'apperçu de la silhouette venant en contre sens et qui le percuta. Quelque chose de pointu rentra dans son flanc, pile là où Aléinor avait frappé avec sa lance...
"Outch..."
Juste un son étouffé mais qui voulait tout dire. Et bien, il n'était pas le seul petit rat affamé du château apparemment. Se frottant légèrement le flanc, il croisa le regard sombre d'une...euh...Servante ? Demoiselle ? Difficile de le dire. Néanmoins, il se reprit bien vite et posa un index sur ses lèvres :
"Chut ! Il y a un jeune garçon qui a besoin de sommeil par là et il serait mal vu de le réveiller. Dites moi, mademoiselle, vu que vous avez visité le ventre sombre des cuisines du château peut être sauriez vous où ils entreposent la bière du Val ?"
Gêné d'être prit la main dans le sac ? Ce serait mal connaitre l'héritier Lannister, en fait, il arborait même un sourire canaille et amusé.
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mar 5 Mai - 11:17
Quel dépaysement avec la froideur du Nord. Le Val était verdoyant, le soleil chaud. J'avais abandonné mes fourrures pour des robes plus légères. C'était... agréable. Du moins, ça l'était au début, parce que la sueur qui vous colle à la peau était vite gênante. Engoncée dans mes robes, je n'avais qu'une envie : les enlever. C'était avec bonheur que je m'étais retrouvée en chemise de nuit légère. Nous avions été accueillis comme des rois. Père nous avait été enlevé par la reine. Elle était vraiment aussi belle que les rumeurs le disaient. Elle devait avoir quantité de prétendants... Mais qui voulaient l'épouser pour elle ou pour son royaume ? C'était le problème pour nous autres, princesses et reines... Qu'importe notre personne, seul comptait ce que nous représentions... Et c'est ainsi que je repensais à ma discussion avec mon père.
Mon mariage.
Il en parlait depuis un moment bien sûr. J'étais une femme, il était temps pour moi de trouver un époux, de sceller une alliance, surtout en ces temps troublés... C'était là le destin de toutes les femmes. Était-ce pour cela que je devais accepter qu'on choisisse ainsi pour moi sans broncher ? Que j'accepte de n'être qu'un objet de transaction ? Je ne valais guère mieux qu'une vache ou une pouliche ! C'était révoltant ! Et ce n'était pas parce que c'était ainsi qu'allait le monde que je devais me conformer aux usages de gaieté de cœur. Mais j'avais beau tempêter, Père était inflexible... Et j'étais coincée entre ma révolte et mon respect pour lui. Et la conscience aiguë de mon devoir, même s'il ne me plaisait pas. Mais le comble avait été d'apprendre à qui il voulait m'unir. L'héritier Lannister. Rien que ça. La réputation de son père et de sa mère n'étaient plus à faire. Elle, femme froide et inflexible, la tête sur les épaules et une volonté d'airain. Et lui, bon vivant, amateur de femmes...
Je ne pouvais que trembler sur ce que ce mélange pouvait donner... Un jeune homme arrogant et froid, qui butinait les femmes, sûr de son charme et de son pouvoir. Et si je savais qu'un mari était rarement fidèle, cela n'empêchait pas que je n'aimais pas du tout l'idée que le mien aille voir ailleurs ! Malgré la dure réalité, il y avait une part en moi qui espérait tomber un jour amoureuse... être heureuse. J'avais été bercée par le modèle de mes parents, même s'ils n'avaient pas été parfaits, même s'ils avaient eu des difficultés. Mais ils s'étaient aimés...
Je me redressais, incapable de dormir. Trop de pensées en tête. J'avais soif et j'avais faim. Décidément, mes incursions dans nos cuisines m'avaient donné de sales habitudes. Je soupirais, hésitant quelques instants, avant de prendre ma décision. J'enfilais une robe simple à la hâte (si chez moi, je n'enfilais qu'une robe de nuit, là, je préférais conserver une certaine contenance) et me glissais en dehors des appartements qui m'avaient été aloués. C'était l'avantage d'être une femme et la seule de ma famille, j'étais seule. Il y avait des gardes dans les couloirs, mais je me fondais dans les ombres, à la recherche de la cuisine, me prenant au jeu de ne pas me faire repérer, comme quand j'étais petite, avec Jon. Et si je me faisais prendre ? Et bien, je dirais la vérité, que pouvait-il bien m'arriver ? Rien du tout !
Après un temps qui me sembla interminable, je trouvais les cuisines et me servis une tranche de pain avec du miel. Je bus un peu d'eau, récupérais une pomme et décidais de rentrer dans ma chambre. Sur la pointe des pieds, je filais, mais c'était sans compter une obstacle imprévu que je percutais, je retins un petit cri de surprise, récupérant ma pomme que j'avais lâché, au vol, avec une adresse que n'aurait pas renié un jongleur professionnel (et beaucoup de chance) et je regardais le jeune homme blond que j'avais percuté. Il se massait le flanc et je haussais un sourcil un peu ironique. Oh, ça va, je ne lui étais pas rentrée dedans si violemment quand même ! Petite nature !
Il posa alors un doigt sur ses lèvres, m'incitant au silence et m'expliqua qu'il y avait un garçon qui dormait, avant de me demander de le guider vers un peu de bière. En voilà une heure pour boire... Enfin. Nous étions en pleine nuit et cette rencontre impromptue m'amusait. Je me sentais l'âme d'une petite fille. Je ne devais pas être là. Lui non plus. Il n'était pas d'ici puisqu'il ne connaissait pas les cuisines... Je l'observais rapidement. Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi. Il était très agréable à regarder, même à la lueur des torches qui lançaient des reflets fauves dans ses cheveux blonds et bouclés. Il semblait lui aussi s'amuser de la situation. Je ne savais pas qui il était et en fait, je ne voulais pas le savoir. Nous étions ainsi sur un pied d'égalité... C'était agréable.
« Hum, il me semble bien en avoir aperçu quelques fûts lors de mon exploration... »
Je me tapotais le lèvre d'un air songeur, avant de lui lancer avec un sourire et une regard pétillant de malice :
« Mais pourquoi vous l'indiquerais-je monsieur ? »
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mar 5 Mai - 13:44
Je haussais à mon tour les sourcils d'incompréhension. Quoi ? Je ne feignais pas ! Certes, le coup n'avait pas été très fort, mais causé directement sur une blessure un peu plus profonde. Evidemment la force de cette jeune personne n'avait rien à voir avec celle de la Chienne. Mais c'était assez amusant de la voir relever un sourcil noir teinté d'ironie.
"Sachez, demoiselle, que j'ai un énorme bleu grâce a vous dorénavant."
Et il suffirait que je remonte un peu ma chemise pour le prouver. Enfin prouver que j'avais un bleu pas que c'était elle qui me l'avait fait bien évidemment. Mais cela étant dit, je n'étais pas là pour échanger des paroles avec une demoiselle dans la pénombre des cuisines. Bien qu'elle ne semblait pas manqué de répartie et puis, le statut partagé de petit chapardeur faisait de nous des complices dans le crime. Oh et puis avouons le ! Enfin quelque chose de palpitant, d'amusant et d'intriguant depuis que nous étions arrivés. Mes soeurs n'avaient fait que se chamailler, Père avait été accaparé par ses obligations et, même si il aurait tenu à ma présence, j'avais esquivé pour le premier jour. J'aurais assez à faire dans les jours prochains. En tant qu'héritier, certain s'attendait à mon soutiens, une façon d'influencer mon Père dans ses décisions. Si il était vrai que Père m'écoutait, je n'étais pas assez arrogant pour espérer exercer mieux que lui l'art subtile de la politique. Je tenais certes de ma mère pour cela, mais Père avait l'expérience des pièges tendus sous couvert d’amabilité. Moi tout de même un peu moins. Autant ne pas tenter le diable avec la fatigue en prime.
Donc disons le, cette rencontre fortuite était la bienvenue. Je souriais même déjà de bonheur lorsqu'elle me dit savoir où était la bière avant qu'une pointe de surprise mêlée de rire ne traverse mes yeux bleus. Oh mademoiselle était donc une joueuse ? Je fis une petite moue d'enfant sage :
"Pourquoi ? Et bien, par gentillesse ? Par bonté d'âme ? Par piété ? Pitié peut être ?"
J'avançais ma lèvre inférieure :
"Vous auriez le coeur de me laisser mourir de soif ? Regardez moi ! La poussière m'a desséchée le gosier, la moiteur de la nuit va finir par m'achever. Faites preuve de grandeur et pointez ne serait ce qu'un index dans la bonne direction, il en va de ma survie voyez vous ?"
Mon sourire s'élargit jusqu'a en devenir angélique.
"Devrais je me jeter à vos genoux ?"
Parce que j'en étais capable. J'étais léger, très souvent même et cela cachait bien efficacement mes capacités d'analyse. Généralement, on ne faisait pas vraiment attention à moi et dans ce cas là, les mots dérapaient. Des mots que je prenais au vol. Enfin pour l'heure pas d'entourloupe, ni même d'intention malsaine.
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mer 6 Mai - 11:23
« Oh vraiment ? »
Une note d'amusement transparaissait dans ma voix alors qu'il affirmait arborer un bel hématome là où je l'avais touché.
« Et bien, je devrais peut-être songer à participer au tournoi, il semblerait que je sois une adversaire redoutable... A moins qu'il ne faille plutôt vous recommander de voir un Mestre pour être si sensible à mes terribles attaques ! »
J'étais d'humeur légère ce soir, cette rencontre inattendue n'était pas pour me déplaire et je décelais chez ce jeune homme la même envie que moi de faire fi des convenances. Il semblait enclin à plaisanter lui aussi. Qu'importe qu'il soit valet ou grand seigneur, je ne cherchais même pas à savoir. Nous étions deux jeunes adultes qui chapardaient dans des cuisines inconnues. Je me demandais si c'était également une habitude chez lui. En tous les ces, cela me changeait agréablement les idées. Avec ces histoires de mariage avec l'héritier Lannister, je n'avais cessé de ruminer et de chercher un moyen de ne pas tenir cet engagement, sans pour autant créer un incident diplomatique. Bien entendu, je n'avais trouvé aucune idée lumineuse.
Il déduisit alors que j'avais déjà visité les cuisines et me demanda de lui indiquer où trouver le fameux breuvage qu'il convoitait et je décidais de le faire languir un peu, joueuse. Mon sourire fin s'élargit quand il commença à énumérer nombre de qualités qui pourraient me pousser à lui faire cette révélation.
« Mais je suis une redoutable brute qui vous a déjà martyrisé ! Vous pensez bien que gentillesse, bonté d'âme et pitié ne font pas partie de mon vocabulaire. »
Il fit alors une moue d'enfant suppliant. Je le soupçonnais d'avoir du déjà arborer cette petite bouille quand il avait 10 ans. L'effet n'était sans doute pas tout à fait le même que maintenant, et je dus me mettre la main devant les lèvres pour ne pas éclater de rire et réveiller le jeune garçon endormi un peu plus loin.
« Votre survie ? Hum, je peux tout aussi bien vous indiquer le broc d'eau, je suis certaine que cela fera aussi bien l'affaire pour apaiser votre soif dévorante, non ? »
Je trouvais cette situation cocasse et j'adorais l'idée de pouvoir avoir un peu de pouvoir, même de façon aussi futile. Surtout que ce jeune homme me le laissait bien volontiers. Vraiment agréable. Il n'était pas arrogant ou pédant et je trouvais cela rafraîchissant. Malheureusement, j'avais fréquenté nombre de nobles qui pensaient que de par leur naissance, l'arrogance était forcément un trait de caractère à avoir. Je détestais cela. Bien sûr, il m'arrivait aussi d'être hautaine ou méprisante, mais c'était surtout pour remettre certaines personnes à leur place... Ou parce que j'étais contrariée.
Mais quand il me proposa de se jeter à mes genoux, je fus séduite par l'idée... Etait-il noble ? Un seigneur proposerait-il de s'humilier de la sorte face à une jeune fille qui pouvait aussi bien être une servante ? Bien sûr tout cela était un jeu, mais certains n'avaient aucun humour.
« Hum, c'est tentant. Sans oublier de me baiser les pieds, bien entendu. »
Mais avant qu'il ne prenne mes paroles au sérieux, je capitulais :
« Bien, je sais récompenser les hommes qui réussissent à chasser les pensées qui me tourmentent. Suivez-moi vers votre précieux breuvage ! »
Je fis demi tour, me glissant de nouveau dans la réserve, jusqu'au précieux tonneau que je lui montrait fièrement.
« Et voici votre récompense valeureux chevalier ! »
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mer 6 Mai - 18:45
Je posais une main théâtrale sur mon coeur, comme mortellement blessé par tant de cruauté.
"Par les Sept ! Un visage si avenant peut il donc cacher autant d'ignominie ?"
Puis, je soupirais légèrement en entendant le mot tournoi. Contrairement a certains, je n'étais pas plus excité que cela par cet événement. Je trouvais le divertissement un peu simpliste, si on voulait voir du sang et de la violence, autant se faire la guerre. Mais j'étais tenu d'y participer c'était comme ça. Il ne restait plus qu'a espérer que les leçons d'Aléinor est porté leurs fruits et que je ne m'étale pas dès la première joute. Normalement non, mais allez savoir ! Enfin ce n'était pas vraiment important, si je devais mordre la poussière, ce serait le destin choisit par les Sept, voilà tout.
"Soyez heureuse de ne pas y participer, il n'y a rien de réjouissant à mordre la poussière devant un parterre d'applaudissement, laissez donc ce petit plaisir aux hommes arrogants tel que moi."
Un léger sourire ombra mes lèvres et le rire se lisait facilement dans mes iris. La seule femme que je connaissais heureuse de s'enfoncer dans cette exposition de violence et capable de s'en sortir était la Chienne de mon père, sinon, je ne donnais pas cher de la jeune demoiselle face à moi.
Cette rencontre était totalement fortuite mais bienvenue, je devais l'avouer, la légereté était présente et plaisante, il serait bien assez tôt d'être sérieux demain en portant haut la bannière de Père.
J'éclatais d'un rire silencieux lorsqu'elle me proposa de l'eau. Certes, c'était aimable mais pas vraiment ce que je cherchais.
"De l'eau ? Qu'est ce donc que cette chose étrange ?"
fis je mutin avant de lui proposer de me jeter à ses pieds pour avoir gain de cause. Et je fus ravi de la voir me répondre, entrant dans mon jeu avec malice.
"Alors cela dépend si ils sont petits, fins avec de tout mignons orteils rosés."
Non je n'étais pas un fétichiste des petons mais c'était amusant de le tourner de cette manière. Cela dit, elle fini par avoir pitié de moi et fut même récompensée par un sourire éclatant. Je la suivis donc en silence, jetant un dernier coup d'oeil derrière moi, m'assurant que l'enfant dormait toujours.
"Amplement mérité si vous voulez mon avis !"
Exagérais je avant de lever les yeux pour chercher un broc de bois. Trouvant ce que je cherchais, je le dépoussièrais un peu avec me chemise avant de me servir.
Un soupir de satisfaction plus tard, je me frappais le front :
"Mais où avais je la tête !? Vous en voulez ? Vous verrez, c'est très léger en bouche et agréable. Et par dieu, cela fait un bien fou par cette moiteur."
Je me saisis d'un second broc que je nettoyais avant de verser quelque centilitres de boisson mielleuse dedans et de le lui tendre. Penchant légèrement la tête, j'ajoutais avec un sourire en coin :
"De plus c'est parfait pour oublier des pensées un peu trop sombres."
Je lui portais un toast silencieux et amusé. A vrai dire, je ne savais pas ce qui pouvait l'agiter et je ne voulais pas lui poser la question. L'heure n'était guère aux tourments n'est ce pas ? Avisant un tonneau posé dans un coin, je m'y juchais, sirotant tranquillement ma boisson.
"Voilà ce que j'appelle le paradis. Voyez rien de bien compliqué, un broc de bière, une compagnie complice dans le crime et un léger ronflement enfantin. Demain, il sera assez tôt pour les ronds de jambes n'est ce pas ?"
Parce que personne ne se leurrait. Ce tournoi était un prétexte rêvé pour sceller des alliances, parfois légitimes, parfois non. Un vrai nid de vipère sous couvert de soierie.
"Tenez moi compagnie voulez vous ? Vous verrez je ne mords pas et nous diviserons gaiement sur nos impressions concernant les participants de ce fabuleux tournoi."
J'eus une idée soudainement que je qualifierais de lumineuse, ou presque. L'épinglant d'un coup d'oeil matois, j'esquissais un sourire malicieux :
"Que diriez vous de faire quelques paris sur nos favoris ?"
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Dim 10 Mai - 16:51
Je me retins de rire alors que le jeune homme jouait la comédie et me taxait d'ignominie derrière un beau visage. Malgré moi, je fus heureuse qu'il me trouve jolie, sans savoir qui j'étais. Parce que naturellement, personne ne se serait risqué à dire autre chose à la fille de Lord Stark. Du coup, comment savoir si c'était la vérité ? On disait que ma mère était une vraie beauté et que je lui ressemblais, mais... Parfois, je doutais. Depuis mon arrivée ici, j'avais croisé tant de belles femmes... Grandes, blondes, solaires... Certaines a la peau ambrée, exotique. Je me trouvais triste, pâle. Fade. Même si mon caractère, heureusement, était loin d'être ainsi.
« Mais justement, c'est là tout le talent ! »
Je plaisantais alors concernant le tournoi et ma force qui avait réussi à blesser un fringuant jeune homme. Alors certes, j'avais déjà vu plus impressionnant, mais il me rappelait Jon par sa carrure et je savais que Jon était plus solide qu'il n'en avait l'air. Il ne se plaignait jamais, même quand il aurait du d'ailleurs ! Bien sûr, cet homme exagérait et ce n'était là que matière à badiner un peu. Ce qui n'était pas pour me déplaire. Cependant, il ne semblait pas enthousiasmé par le tournoi et me livra une vision très terre à terre.
« Plaisir qui n'en est plus un, une fois que vous avez mordu la poussière sous un parterre d'applaudissements, non ? »
Malicieuse, j'ajoutais :
« Je pense que cela fait le plus grand bien aux égo démesurés. Je n'ai jamais assisté à un tournoi, je suis curieuse de confronter la réalité aux images romanesques que les itinérants et conteurs ont fait naître en moi. »
Je savais que c'était violent, brutal, qu'il y avait des blessés et même des morts, mais je n'étais pas une petite fleur fragile, j'étais une femme du Nord ! Pas une damoiselle délicate. J'en étais fière et pourtant... Pourtant, j'étais un peu jalouse aussi. Tout était embrouillé depuis que nous étions arrivés au Val. Je n'étais peut-être pas prête à affronter le monde... Mais j'allais y être précipitée malgré moi. Et un jour, je ne rentrerais pas à Winterfell. Un jour, je me rendrais au Roc pour y demeurer... Je secouais la tête pour ne plus y penser. C'était plus agréable de ne pas être Jeyne Stark. Juste être moi. Et chambrer le jeune homme en lui proposant de l'eau au lieu de la bière convoitée, ce qui eut l'effet escompté.
« Oh, vous savez, normalement, c'est ce qui sert aussi à vous laver... Cela vous arrive parfois, non ? »
A sa proposition de se jeter à mes pieds, je fis mine de réfléchir, avant de lui épargner cela. Je ris pourtant à sa réponse, avant de me stopper en me rappelant qu'il valait mieux demeurer discrets.
« Ah cela seigneur, vous ne le saurez pas. »
Mais je rendis les armes et le conduisis vers son précieux breuvage, avec amusement. Je l'observais se servir et déguster sa bière, avant qu'il ne me propose de l'imiter. J'hésitais à peine. Oh et puis zut, cette nuit, je pouvais faire ce que je voulais !
« Avec plaisir ! Je me dois de goûter un breuvage si savoureux qu'il vous aurait conduit à me baiser les pieds ! »
Il me servit et s'installa alors que je trempais les lèvres dans la bière et me les léchais ensuite comme un chat, savourant les arômes. Pas mauvais du tout. Je préférais le vin, mais cette bière était bonne aussi. Il reprit la parole, résumant parfaitement la simplicité agréable de la situation et je hochais la tête doucement.
« Il n'est pas difficile de créer quelques petits moments de bonheur. Même volés. »
Demain... Je serais de nouveau Lady Jeyne Stark et je tiendrais de nouveau mon rôle. Je finirais bien par rencontrer mon futur époux... Le lionceau du Roc était forcément de la partie. Mais mon acolyte me tira encore de mes pensées mélancoliques et révoltées pour me proposer de rester avec lui, de discuter du tournoi et de... parier. Parier ? Vraiment ? Je me pris au jeu :
« Et qu'avez-vous donc à parier ? »
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Dim 10 Mai - 18:22
Mes lèvres se plissèrent en rire contenu :
"Très bien Demoiselle, je vous l'accorde, vous êtes maitresse en votre art."
Bien que la dissimulation et le mensonge n'ai pas l'air gravé sur les traits qui me faisaient face. Mais il n'y avait aucune certitude n'est ce pas ? Si cela se trouvait, j'avais face à moi la pire des Mélusines...Et bien soit ! Je n'étais pas transit de peur. Pas du tout. Néanmoins, j'étais fort intrigué, muselant cette curiosité pour ne garder que la magie d'une rencontre fortuite et hasardeuse.
"Tout dépend du sens que vous donnez au mot plaisir voyez vous."
Répondis je taquin avant de hausser les épaules, désinvolte.
"Oh mon égo va bien, il est réaliste surtout. Et un peu fleur bleue, il ne vous parlera pas de la joute et vous laissera la découvrir comme il se doit."
Et, honnêtement, un rien de machisme en moi rebutait à voir les Dames voir cet étalage de violence. Cela dit, ces même dames étaient capables de vous trancher la gorge pour peu que vous menaciez ses enfants. Mère en était un exemple parfait. La Lionne n'avait aucune pitié. Mais pour l'instant ce n'était pas ce qui m'accaparait. Non ce qui m'intriguait était ce petit bout de donzelle à la langue aussi pendue que sa beauté était sombre. Elle n'avait pas l'éclat des femmes du Sud mais elle n'avait rien a leur envier, songeais je de par moi.
"Oh moi, je ne me lave qu'au lait de brebis, très bon pour la peau et à la hauteur de la réputation des sudistes..."
fis je en singeant des manières inexistantes d'ordinaire. Je savais que ce que l'on disait du sud dans les autres contrées et sans doute lui donnais je même un indice sur mon pays d'origine. Mais même avec cela, difficile de voir en moi l'héritier Lannister. Et je pouvais donc laisser libre court à mes enfantillages trop souvent bridés par ma position. J'étais ravi de trouver une partenaire à ma hauteur et je souris largement :
"Serait ce un défi ?"
Bien que je n'avais aucunement l'intention de la basculer contre un mur et soulever ses jupes pour voir ses pieds. Les Dieux m'en garde ! Je n'étais pas un soudar tout de même !
Quelque minutes plus tard, je l'observais tandis qu'elle acceptait ma chope avec bonne humeur, esquissant un sourire amusé devant sa répartie pleine d'esprit :
"Si je devais baiser quelque chose vous concernant...Je préférerais votre esprit, ne vous en déplaise."
Et je savais pertinemment qu'elle pouvait prendre cette remarque du bon comme du mauvais côté, c'était une chose récurente chez les femmes et cela me permettrait de savoir à quel saint me vouer la concernant...Même si je devais avouer que sa conversation me plaisait.
"Volé ? Mais on ne vole rien ma chère ! On emprunte ! Tout est dans la subtilité du mot ! Et si celui ci doit vous apporter un peu de bonheur et bien qu'il en soit ainsi !"
Et je me laissais entrainer par l'instant. Après tout, nous n'étions rien l'un pour l'autre, juste des connaissances sous couvert de ténèbres, alors je pouvais me permettre un pari. Pari que je tiendrais cela dit, parce que ma parole ne devait souffrir d'aucun parjure.
"Cela dépend, que vous plairai-t-il ?"
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Lun 11 Mai - 20:38
Je me fendis d'une petite révérence quand il me concéda que j'étais maîtresse en mon art de tromperie et duplicité. Heureusement que c'était là un jeu innocent parce que sinon, je ne me serais pas glorifiée de recevoir cette distinction... Je détestais le mensonge et la tromperie, cela n'était pas dans nos valeurs. Père était un homme droit et intègre et il avait fait en sorte que ses enfants grandissent dans les mêmes valeurs. C'était aussi pour cela que j'étais outrée du comportement de Harren Hoare... Les valeurs de mon père étaient-elles obsolètes ? Me rendaient-elles naïve ? Je ne pensais pas... Je n'étais pas ingénue pour autant et je savais me méfier des autres. Mais j'étais peinée et révoltée par la trahison... Et il y en avait tant autour de nous...
Je retins de nouveau un rire alors qu'il me rétorquait que tout dépendait du sens donné au mot plaisir quand on parlait de chutes violentes lors du tournoi. J'imaginais qu'être désarçonné avec une armure devait faire un fracas terrifiant et résonner dans les os du malheureux. Je penchais la tête quand il me répondit qu'il me laisserait découvrir les plaisirs de la joute avec un ton un peu trop... léger. Qu'en pensait-il réellement finalement ? Allait-il jouter ? Se pourrait-il que je le revois à la lumière du jour, prêt à rabattre son heaume sur son visage et à s'élancer face à son adversaire ? Il était peut-être chevalier après tout. Si c'était le cas... Je prierais qu'il ne lui arrive aucun mal.
Nous plaisantâmes sur les vertus de l'eau que mon compagnon nocturne semblait ne pas connaître. Je lui rappelais alors que cela pouvait aussi servir à faire ses ablutions et il me rétorqua qu'il ne se lavait qu'au lait de brebis, se moquant ainsi lui-même de certains raffinements du Sud... De nouveau, un rire dansa sur mes lèvres, que je retins.
« Oh je comprends mieux alors, monsieur est un délicat. Navrée d'affubler ce corps si soigneusement entretenu d'un affreux bleu. »
Petite allusion à notre rencontrer percutante et à sa façon de se plaindre de ma brutalité. J'espérais quand même que ce n'était là qu'exagération et que les gens du Sud n'étaient pas si... précieux. Ils étaient plus raffinés que nous autres du Nord et c'était bien ce qui m'inquiétait dans cette alliance avec le fils Lannister, des inquiétudes confiées à mon père, mais qui ne pesaient pas dans la balance, malheureusement... Quand je lui rétorquais qu'il ne saurait jamais comment étaient mes pieds, il me demanda si c'était là un défi.
« Pour que cela en soit un, il faudrait que je vous autorise à vérifier en cas de victoire, non ? »
Et c'était hors de question. Il était des choses que je ne pouvais permettre même cette nuit. Parce que ce moment volé à la réalité resterait unique... A moins que je ne le croise de nouveau à la faveur de la nuit et d'un petit creux dans ces mêmes cuisines une nuit prochaine ? Mais je ne me faisais aucune illusion et je pensais sincèrement qu'il serait préférable que les choses ne se reproduisent plus... De toutes façons, il apprendrait vite qui j'étais. Serait-il horrifié de s'être montré si familier avec une Lady ? Hum, j'en doutais, il n'avait pas l'air de connaître les remords. Tant mieux.
Nous commençâmes à boire de concert alors qu'il m'invitait à faire comme lui et je l'observais juché sur son tonneau. Ah, si j'avais été plus jeune et sur mes terres, je lui aurais montré que je savais tout aussi bien grimper que lui, mais ce n'était pas convenable pour une dame n'est-ce pas ? Et quelle importance après tout, je n'étais pas une dame pour lui... Ce qui ne fit aucun doute quand il lança un trait d'esprit sur le fait qu'il préférerait baiser mon esprit plutôt... qu'une quelconque partie d emon anatomie. Alors, certes, c'était sans doute une façon de rester courtois et de ne pas être trop tendancieux, mais j'étais novice dans les jeux de séduction... Et... Je sentis le rouge me monter aux joues. Malgré ma répartie et mon aplomb, certaines choses me mettaient mal à l'aise. Et alors qu'il se montrait relativement poli et louait mon esprit, je me sentis attristée qu'il ne me trouve pas... désirable ? Oh par les Sept, je perdais la tête d'avoir de telles pensées ! Au moins, il savait conserver une certaine dignité, LUI.
Il proposa alors de parler de nos favoris, voire même de nous laisser aller à quelques paris, non sans m'avoir assuré que nous ne volions rien mais empruntions.
« Oh alors si nous empruntons, il faudra nous rendre cela un jour ou l'autre, c'est bien la différence avec le larcin ? »
Oh c'était un peu scabreux si l'on prenait cela au sens premier... Ce qui rentrait allait ressortir. Et l'alcool me montait à la tête ou quoi ? Cette bière était-elle plus forte que je ne le pensais ou bien était-ce ce mystérieux jeune homme qui me tournait la tête ? Je me concentrais plutôt sur les favoris, voire sur des paris. Qui disait pari, disait gage pour le perdant. Et que miser dans ce cas ? Ce qu'il me plairait...
« Beaucoup de choses, mais qui ne sont pas en votre pouvoir hélas... »
Me libérer de mon futur mariage... Si j'avais su qui il était, gagner aurait été une jouissance absolue s'il n'était parjure... Grisée par le moment, je me permis de céder aux petits jeux que j'avais pu aimer plus jeune.
« Un baiser ? »
Mais... et si je tournais la langue sept fois dans ma bouche au lieu de parler ?
« Chaste bien sûr ! »
J'avais ajouté cela très rapidement. De toutes façons, cela ne portait pas à conséquences ! Nous ne nous recroiserions pas seul à seule... Et un valet ou même un chevalier ne pouvait embrasser une Lady ainsi...
« Et vous, que mettez-vous dans la balance ? »
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mar 12 Mai - 8:57
Ah qu'il était plaisant de badiner sans devoir faire attention à mes mots. Quoique, je n'étais pas pour autant insultant ou vulgaire, ce n'était pas le but, mais la pénombre et l'anonymat ôtaient des barrières trop souvent levées. Surtout lorsque l'on portait un titre.
"Affreux, c'est tout à fait le mot ! Je n'ose même regarder."
Une étincelle malicieuse semblait avoir élu domicile dans mes iris pour un certain temps et j'aimais cette légerté de parole, c'était un fait. Néanmoins, j'étais bien le contraire de ce que je disais, délicat ? Plus depuis l'âge de 4 ans. Le jour où Père me colla une épée dans les mains. Même si je dois avouer que je désespère d'un jour l'égaler une arme à la main, je dois dire que j'ai pris assez de coup pour savoir les parer lorsqu'il le faut. Fort heureusement, pour l'heure l'Ouest était en paix. Une paix sans doute illusoire et factice pour l'heure mais tout de même. J'avais de la chance de ne pas être né dans le Nord par exemple. La sauvagerie de la région n'avait rien d'une rumeur hélas, de plus sa frontière commune avec le pays sauvageon en faisait une région particulièrement délicate à administrer. Mais revenons à nos moutons ou plutôt l'échange amusé qui m'occupait :
"Si fait, demoiselle et je gage que vous ne le ferez pas ! Soit, tant pis, je saurais faire face à ma deception."
Fis je avec une petite moue parfaitement maitrisée, même si je ne cachais pas mon amusement. Elle eut tôt fait de retourner l'usage de mes propres mots contre moi et cela me fit sourire avec un peu plus de satisfaction :
"Nous rendons, ma chère, nous rendons. Notre jugement sur la boisson et le confort de l'endroit, sans compter que ce que vous avez dans les mains ne sera pas gâté et remplira son office non ? C'est du donnant-donnant, un très bon procédé selon moi."
Assis sur mon tonneau et un godet de bière à la main, je me permis d'entrainer mon amie de l'ombre sur la piste falécieuse d'un pari. Et je fus ravi de la voir me suivre avec enthousiasme. Voir audace. Son gage me fit hausser un sourcil. Un baiser ? Et même si elle se reprise assez rapidement, je ne pus m'empêcher de rire :
"Durant un instant j'ai cru devoir faire face à l'audace faite femme ! Heureusement votre prudence sauve ma pudeur."
Je la regardais par dessus mon broc, les iris pétillantes de rire contenu :
"Soit Demoiselle, si je perds, je vous devrais donc un chaste baiser."
Puis, je réfléchis à ce que je pourrais réclamer en cas de victoire. C'était amusant d'une certaine façon parce que j'avais tout ce que je voulais ou désirais. Sans que cela ne soit exceptionnel ou grandiose d'ailleurs.
"Que pourrais je donc réclamer aurpès d'une jeune demoiselle...Hmm...Le souvenir d'une rencontre improbable et bienvenue. Ce qu'il vous plaira d'offrir en mémoire de cela."
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Mer 13 Mai - 18:47
A la réplique du jeune homme qui n'osait regarder l'étendue des dégâts, je me retins de lui répliquer que je pouvais bien y jeter un regard à sa place pour le rassurer, mais même si j'étais un peu plus libérée en n'étant personne, je n'étais pas non plus une demoiselle délurée qui faisait des propositions totalement indécentes. Même s'il était peu vêtu. Il n'avait que ses braies et sa chemise, légèrement entrouverte à cause de la chaleur. Je me devais de conserver quelques limites et c'est ce que je fis en lui assurant qu'il ne verrait jamais mes pieds, ni mes orteils, puisque je n'étais pas prête à mettre cela en jeu lors d'un défi.
« La frustration est excellente monseigneur. »
J'avais répondu avec malice. Et pourtant, combien de fois dans mon enfance j'avais pu bouder parce que je n'avais pas eu ce que je voulais et devais faire avec ? C'était cela la frustration. Et cela apprenait aussi la pondération et la dure réalité de la vie entre ce qu'on voulait, ce dont on avait vraiment besoin et la façon de s'en passer... Je me demandais un peu quel enfant il avait du être... Sans doute un brin charmeur, à se servir de son visage d'ange pour faire passer quelques couleuvres et se faire pardonner quelques bêtises. Je l'imaginais bien galopin... La preuve alors qu'il chipait allègrement dans les réserves de bière, tout en me servant généreusement et en continuant d'appeler cela un emprunt. Je chipotais d'ailleurs à ce sujet, mais je n'aurais apparemment pas le dernier mot alors qu'il rétorquait allègrement.
« Je vois que monseigneur est doué en rhétorique. »
Et que j'avais là un adversaire intéressant.
« Mais ne tentez pas de brouiller mon jugement par de belles phrases monseigneur ! Même ce délicieux nectar ne saurait m'engourdir l'esprit ! »
Bon alors ça, c'était de la vantardise, parce qu'en fait, si, j'avais l'esprit embrouillé alors que je demandais à ce jeune inconnu un baiser si je gagnais, avant de vite me reprendre pour que cela demeure dans les limites de la décence... Ah si mon père me voyait, il serait fortement contrarié. Et Jon demanderait réparation à cet homme pour avoir osé se montrer si léger avec moi. Mon frère était adorable et m'aimait, mais il pouvait parfois être un peu emporté et obtus. Et je n'avais pas besoin d'être protégée. En tous les cas, ma demande sembla surprendre l'inconnu, avant qu'il se ne reprenne et ne rit, sa réponse me faisant sourire à mon tour.
« Je m'en voudrais de vous donner des sueurs froides à ce sujet ! »
Cela dit, il se moqua l'air de rien en concédant le gage et en me confirmant que j'aurais mon chaste baiser si je gagnais. Bien. Au moins, les choses étaient claires. Et de toutes façons, nos rangs respectifs empêcheraient sans doute l'accomplissement du gage... Dommage... Je lui demandais pourtant ce que lui voudrait et il esquiva quelque peu le propos en me laissant choisir.
« Ma foi, si je dois estimer le présent à la hauteur du souvenir que peut me laisser cette soirée... »
Je m'étais tapotée la lèvre, comme pour estimer ce que cela valait et laisser sous entendre que cela pouvait ne pas valoir grand chose. Mais je jouais la comédie et c'était visible. Néanmoins, je sursautais quand j'entendis soudainement du bruit. Et au vu du pas, ce n'était pas le jeune garçon endormi qui se réveillait. Je reposais la choppe, mettant un doigt sur mes lèvres cette fois.
« Qui va là. »
J'attrapais la main du jeune homme, nous guidant en dehors de la réserve, avant qu'une nouvelle interpellation ne me fasse retrousser mes jupes de ma main libre et me mettre à courir en entraînant le jeune homme à ma suite, le cœur battant, mais avec une folle envie d'éclater de rire alors que j'étais une gamine prise en flagrant délit !
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Ven 15 Mai - 13:54
"Non ma chère, c'est sa satisfaction qui l'est."
répliquais je avec un sourire en coin. La frustration n'était bonne que lorsqu'elle disparaissait. Sinon, elle était harceleuse, ténèbreuse et blessante.
Je haussais un sourcil faussement surpris devant ses paroles avant de laisser une étincelle pétillante illuminer mon regard.
"Tel n'est pourtant pas le but, Demoiselle...Quoiqu'il est toujours gratifiant de troubler un esprit affuté."
Mais après tout, la chose était facile surtout lorsque l'ambiance se prêtait au jeu. La nuit était prémice d'évenements plaisants, parfois, déplaisants le plus souvent. J'étais ravi que pour une fois, cette dame de la nuit se montre clémente avec moi.
Bien que la demoiselle ne soit pas qu'intelligence, il semblerait qu'elle soit aussi audacieuse, du moins, jusqu'a un certain point. Cela me fit rire et je préférais ménager son honneur en ne prenant pas sa demande première au sérieux, feignant une peur qui n'existait pas réellement. Je m'inclinai légèrement, la main sur le coeur :
"Votre sollicitude me va droit au coeur, ainsi j'ai à faire avec une femme d'honneur, me voilà rassuré."
Bien que techniquement, le seul pouvant attenter a l'honneur de l'autre soit encore moi. Mais ce n'était pas mon intention, aussi belle soit elle. Mère m'avait tout de même inculqué certains principes. Je n'étais pas un saint mais pas un goujat non plus. Et puis vivre avec deux soeurs vous enseignait un certain respect pour les femmes. Aussi ne lui demandais je que ce qu'elle pouvait offrir, ainsi il n'y aurait aucun malentendu n'est ce pas ? Je l'observais s'interroger avec malice, laissant un sourire complice se teinter sur ma bouche. Je n'étais pas dupe de sa comédie, mais elle m'amusait et je gageais qu'elle aussi s'amusait comme une enfant.
Las, ce petit moment ne dura guère et je sautais déjà au bas de mon tonnelet de fortune lorsqu'elle m'intima le silence avant de m'entrainer dans une course silencieuse. Tiens donc ! Devions nous réellement fuir ? Ah...Moi je ne craignais rien mais peut être n'était ce pas le cas de cette Demoiselle. Et bien soit, je serais aussi son complice dans la fuite. Cela dit nous sauver dans les couloirs où patrouillait les gardes n'était pas l'idée du siècle, aussi répérais je assez rapidement une alcôve.
"Par ici !"
chuchotais je avec un large sourire, tirant sur la petite main qui serrait la mienne tout en reculant précipitamment derrière un voile sombre et léger, nous enfonçant dans l’alcôve tout en la recevant dos contre ma poitrine. Pile au bon moment d'ailleurs, parce que la voix des gardes se fit entendre a quelques pas seulement.
"T'as rêvé, y a personne !" "J'te dis qu'non, j'suis pas sourd." "P'tete une fille de cuisine v'nue se faire lustrer en cachette ?" "Ah ! Dommage qu'on ai raté ça si c'est le cas !"
Dans l'ombre je grimaçais légèrement devant le langage grivois et posai mes mains sur les oreilles de la demoiselle. Par les Sept !
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Sam 16 Mai - 0:18
J'ouvris la bouche pour rétorquer, mais je la refermais, ne trouvant rien à ajouter. Il avait raison le bougre. C'était effectivement le fait de pouvoir enfin satisfaire la frustration qui était une bonne chose. J'aimais cet échange plein d'esprit. Malheureusement, j'avais côtoyé quantité de chevaliers qui étaient peut-être valeureux sur le terrain, mais qui n'avaient guère de conversation au delà des politesses d'usage... Pour chanter des chants grivois une chope à la main, se vanter de quelques exploits guerriers ou de conquêtes, là, il y avait de la verve, mais dés qu'il fallait être un peu plus subtil, c'était le néant. Et malheureusement, nombre de chevaliers du Nord n'étaient pas très fins. Rustres. Primitifs. Certains bannerets aussi. Je me demandais si c'était partout la même chose ou si nous en avions une concentration plus élevée au Nord. Je savais bien ce que disaient les autres royaumes de nous. Cela ne me vexait pas, tout n'était pas faux. Et puis, qu'ils se moquent, qu'ils se trompent, cela ne pouvait que nous servir de passer pour des barbares sauvages. Cela rendait les ennemis imprudents, trop sûrs d'eux. Père était souvent taciturne, mais je l'avais déjà vu discuter avec de hauts dirigeants, il pouvait être spirituel. Bien que terre à terre. Et manquant souvent de délicatesse. Mais on ne pouvait pas être parfait.
Je souris quand il me répondit ensuite qu'il était gratifiant de troubler un esprit affûté, bien que cela ne soit pas son intention. Cela me plaisait qu'il apprécie ma conversation, comme j'aimais la sienne. Ce qui me mettait d'ailleurs suffisamment en confiance et à l'aise pour aller jusqu'à lui réclamer un baiser en cas de victoire de ma place. Un baiser, rien de plus. Rien de compromettant, n'est-ce pas ? Que je me reprenne l'amusa et j'entrais dans son jeu, saisissant ainsi la perche offerte tandis qu'il me disait femme d'honneur. Je posais le poing sur ma poitrine à l'emplacement du cœur, comme pour le confirmer, avant de souffler :
« Certains diraient que femme et honneur ne peuvent aller de paire. »
Après tout, beaucoup d'hommes nous pensaient fourbes, menteuse, usant de nos charmes pour obtenir ce que nous voulions. Puisque nous n'avions la force et le pouvoir, il fallait se montrer plus rusées... Ce n'était pas forcément faux, mais j'étais Nordienne, j'étais la fille de mon père, alors autant dire que j'avais un sens aigu de l'honneur. Et lui aussi, parce qu'à aucun moment il ne tenta quoique ce soit contre moi. Ce serait dangereux, cela dit, je pouvais hurler, même une fraction de secondes. Cela attirerait l'attention. Et puis, j'avais la chope dans la main et je n'hésiterais pas à m'en servir ! Mais non, même s'il pouvait se laisser aller à quelques allusions, jamais rien qui ne dépassa les limites de la bienséance... Chevalier ? Peut-être même davantage que cela. Je commençais de plus en plus à en douter. Il semblait éduqué.
Mais quand un bruit se fit entendre, il se montra fort leste, descendant de son perchoir avec souplesse. Il était loin d'être ivre. Heureusement, avec une seule chope. Je l'attrapais alors pour fuir, peu désireuse d'être trouvée dans les cuisines, en pleine nuit, en train de boire de la bière et en compagnie d'un inconnu. Ma réputation risquait d'en prendre un coup. Non, je n'avais pas envie d'être prise. Mais alors pourquoi est-ce que je l'embarquais avec moi ? Réflexe stupide. Il aurait pu rester et se débrouiller, c'était un homme, et au moins sa présence aurait expliqué le bruit et permis de m'éclipser l'air de rien. Mais c'était plus amusant aussi de fuir. Plus excitant.
Mais beaucoup moins sage.
Je l'entendis chuchoter et me sentis soudainement tirée en arrière, stoppée brutalement dans ma course, alors qu'il m'attirait à lui dans un recoin sombre et que je m'écrasais contre son torse, le cœur battant. Je plaquais mes mains devant ma bouche pour respirer moins fort alors que mon cœur s'affolait. A cause de la course bien sûr. Pas parce que j'étais plus proche de cet inconnu que de n'importe quel homme dans ma vie hormis mes frères...
Les voix se rapprochèrent et je sentis soudain les mains du jeune homme sur mes oreilles pour m'empêcher d'entendre une conversation haute en couleur. Je ne dis rien, attendant qu'ils s'éloignent et qu'il retire ses mains. Je fis alors volte face, toute proche de lui et chuchotais :
« Vous savez, je ne vais pas m'évanouir d'entendre des hommes parler de ce genre de choses... »
Mes mains s'étaient posées à plat sur sa poitrine et je sentais battre son cœur sous mes paumes. Moins rapide que le mien. Plus habitué à l'exercice sans doute.
« Vous avez l’œil monseigneur, vous nous avez évité des explications embarrassantes. »
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Sam 16 Mai - 22:45
"Certains devraient réviser leur jugement."
Parce que les femmes avaient leur propre code et si il était vrai qu'elles usaient plus de ruse que d'arme, elles le faisaient souvent avec une intelligence démoniaque et un sens de l'honneur qui échappait bien souvent aux hommes. Mais là était un débat théorique qui n'avait pas sa place dans cette rencontre imprévue, bien que la Demoiselle soit d'un esprit pointu et plaisant.
La curiosité me titillait la concernant mais aucune question ne franchissait la barrière de mes lèvres. Il y avait quelque chose de réconfortant dans l'anonymat qui nous entourait. Et je supposais, peut être à tord, qu'elle risquait bien plus que moi à être découverte ici.Helas, cet instant de grâce ne dura guère lorsque nos discutions attirèrent la garde vers notre refuge. Si il est vrai que mon premier reflexe n'aurait été la fuite, je me surpris a sourire tout en me laissant entrainer derrière la fuyarde.
Mais je n'avais pas la fuite idiote et je pris rapidement les rênes pour nous cacher aux yeux indiscrets des gardes. Gardes qui, ignorants de la présence d'une demoiselle, y allait gaiement de leur hypothèse. Pour un peu, ils me mettaient mal à l'aise tiens !
Finalement, les pas s'éloignèrent et je lâchais un soupir silencieux. Ma complice ne tarda pas a se retourner pour me faire face et dans l'exiguité de l'endroit, un peu trop proche de moi. Du moins, aux yeux de la convenance.
Baissant les yeux, je souris légèrement dans la pénombre a ses mots :
"Laissez moi donc quelques illusions voulez vous ? Je vais finir par croire que vous êtes bien plus brave que je ne le serais jamais, c'est très déstabilisant voyez vous."
Elle était réellement ravissante et son esprit totalement intriguant. Je me pris a regretter que cette rencontre ne demeure qu'unique car il y avait fort peu de chance que nos chemins se croisent de nouveau. De plus, je n'étais pas sensé m'intéresser à une autre femme que ma fiancée, par égard pour elle et le nom des Lannister.
Jusqu'ici j'avais fait un sans faute, mais apparemment, il suffisait d'un joli minois et d'un répondant plein d'intelligence pour me faire oublier ses principes là. Ce regard pétillant de vie et ces circonstances aussi improbables me poussèrent donc à la faute de manière sûre tandis que je cédais à la tentation d'embrasser doucement cette bouche pulpeuse et douce. Néanmoins, je fus délicat et ce baiser eut presque un gout de regret.
"Merci pour ce moment hors du temps, Demoiselle."
Et il était clair que j'en garderais un souvenir impérissable. Il y avait des instants où il m'arrivait de maudire ma position et ce moment était l'un d'eux. J'eus un léger sourire avant de me glisser hors de l'alcôve avec adresse :
"Retournez a votre chambre en toute quiétude, je vais faire diversion pour couvrir votre fuite."
Un dernier sourire amusé et je m'avançais au devant de la garde dont le tour les faisaient revenir vers nous...
"Excusez moi mes braves..."
Et le reste se perdit dans la direction par laquelle je les entrainais, les pensées emplies d'un regard sombre et d'une voix amusée.
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Sujet: Re: Il est un petit lion qui erre [Tour I - Terminé] Dim 17 Mai - 12:13
Il faisait chaud dans ce minuscule espace. Trop petit pour nous deux, du moins, si nous tenions à être à l'aise. Et nous ne l'étions assurément pas alors que j'avais conscience de son torse dans mon dos et que les battements de mon cœur me semblait anormalement rapides et surtout bruyants. Nous allions être découverts, ce n'était pas possible autrement. J'essayais pourtant de ne plus respirer, ou du moins pas de manière bruyante. Mais j'entendais tout et fus presque amusée que mon acolyte pense que je sois choquée d'entendre les propos grivois de quelques gardes Arryn. C'était... prévenant. Et il agissait comme si j'étais une Lady. Parce qu'une servante ne serait sûrement pas offensée de ce langage. Mais il avait sans doute compris que je n'étais pas du bas peuple, ma façon de m'exprimer m'avait probablement trahi.
Quand nous fûmes de nouveau seuls, je me retournais vers lui, non sans l'épingler à propos de sa délicatesse à mon égard, même si je n'avais pas besoin d'être protégée de ce genre de choses. Bien sûr, certains propos me faisaient rougir jusqu'à la racine des cheveux, mais je pouvais passer au dessus de ça. Je n'étais pas une idiote fragile. Je souris quand il me rétorqua qu'il allait finir par me penser plus brave que lui. Vil flatteur et beau parleur, en voilà un mélange destiné à faire des ravages. Encore fallait-il avoir un minimum d'esprit bien sûr, au risque de ne rien y comprendre. Mais il devait adapter son verbe à ses interlocuteurs sans doute.
« Juste pas aussi délicate que vous ne le pensez. »
Il était plus grand que moi. Pas aussi imposant que père, plutôt comme Jon. Mais je devais naturellement lever les yeux et le visage vers lui pour le regarder. Et c'est avec incrédulité que je vis soudain son visage déjà proche avancer encore vers moi. Et sans davantage de réaction que la stupeur, je le laissais m'embrasser. C'était la première fois qu'un homme accédait à ce privilège et je pensais sincèrement le réserver à celui qui partagerait un jour ma vie. Dans l'idéal à celui que j'aimerais, mais il n'était point d'utopie en ce monde, surtout pas en amour.
Moi qui me pensais... libre, sauvage... Je fus bien déçue en constatant que j'étais pétrifiée, incapable de réagir. Une partie de moi avait envie de ruer, de m'écarter pour lui coller une gifle dont il se souviendrait pour cet outrage. Pour qui me prenait-il ? Une simple servante qu'on lutine n'importe où ? Une fille facile ? C'était insultant ! Mais une autre partie, sournoise, elle, était ravie qu'il me trouve suffisamment jolie pour me voler un baiser. C'était interdit. C'était excitant. Et quelque chose remua en moi sous la caresse de ce baiser. Je comprenais un peu les bavardages joyeux de mes servantes quand elles parlaient de ce genre de chose et j'effleurais grâce à cet inconnu les sensations que cela pouvait éveiller.
Et c'était agréable.
Étourdie, je le laissais donc faire et y mettre fin, avant qu'il ne rompe le charme et me remercie pour ce moment. C'était un adieu. Encore saisie, je battis des paupières, le regardant se glisser en dehors de l'alcôve en m'offrant un moyen de diversion. Je sentis le rouge me monter aux joues et je pris alors conscience de ce qu'il venait de se passer. Je jurais mentalement, d'un langage imagée qui l'aurait sans doute outragé de la part d'une dame, avant de passer la tête pour vérifier qu'il n'y avait personne. La colère me prit. Colère de l'avoir laissé faire et de m'être montrée si faible, colère qu'il ai osé m'embrasser et gâcher ainsi ce moment par un acte tout masculin.
Et en colère d'avoir aimé cela.
Je me faufilais dans les couloirs, devant me faire violence pour rester discrète et ne pas courir. Je rejoignis enfin ma chambre et m'allongeais sur mon lit, furieuse. Le sommeil tarda à me prendre et quand il le fit, ce fut pour envahir mes songes d'un sourire rieur et de yeux malicieux. Et d'un baiser tourmenteur.
RP TERMINE
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