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 Break our mind [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptyMar 21 Mai - 22:45

Je l’avais prévenu, dès le lendemain matin de son annonce publique. Satisfait de ses excuses, satisfait des mots employés. L’homme savait se montrer humble et honorable, après toute l’amertume et la rancoeur qu’il avait su illustrer. J’étais simplement venu le voir, vêtu de cuirs de bataille, de pièces d’armure légères et me permettant aisance de mouvement à cheval comme à pied. Je ne boitais presque plus, mais l’oeil averti verrait bien ma démarche un peu raide. Epée au côté, cette magnifique lame dont le pommeau avait été changé, qui avait autrefois appartenu à son illustre frère. Paré pour la guerre, somme toute.


| Roi Kevan ? C’est l’heure. |


C’est simplement là-dessus que nous avions commencé. Il n’était pas cinq heures. Trois heures plus tôt que le moment où la vie commençait à s’activer dans le château. Ca n’avait rien de facile, cinq heures. Pas quand on travaillait jusque très tard. Mais je n’avais pas le choix. Si au printemps je voulais être prêt, je devais moi aussi me remettre à l’entraînement.


| Vingt-cinq ans de guerres ininterrompues, Sire. Vingt-cinq ans et voici où j’en suis, avec ma trogne, ma patte et mes mains. A Eysines, j’ai tout gagné. A Paege, avant ça. Et en d’innombrables batailles, petites ou grandes. La seule chose que j’ai appris de tous ces combats, c’est que personne n’est plus dangereux que nous-mêmes. Notre égo, notre fierté, notre honneur ou nos désirs. Un guerrier doit se montrer raisonnable, s’il veut survivre. C’est ça que nous allons chercher ; de la raison. Par le travail. |


Et ça avait commencé aussi sec, alors qu’il neigeait et qu’il faisait nuit. Les températures étaient basses. Les Demalion au « repos » pour ces trois prochains jours étaient partis pour l’entraînement avec nous. Deux cent hommes au complet. Certains à cheval. D’autres à pied. Le tout obéissait aux tactiques énoncées par leur commandant, et s’inspiraient essentiellement des modes nordiens de combat et d’aguerrissement. Ca commençait par de vieux chants guerriers, alors qu’on nous donnait baluchons de fourrures, manteaux amples. Arme d’hast au point, à laquelle fixer tout notre fourniment. Vivres, eau douce, armes et une toile de jute roulée à l’extrêmité, sous laquelle s’abriter la nuit venue. Marche de trente kilomètres, dans la plus épaisse des neiges, et droit vers le nord. Marche de trente kilomètres, quand des soldats en campagne, par ce temps, n’en font pas plus de 15 dans la même journée. Les Demalion ont été recrutés pour ça ; leur participation à au moins trois campagnes complètes, ce qui veut dire des années et des années d’entraînement, et une vie vouée à la guerre, contrairement à l’essentiel des soldats de nos armées féodales. C’est éreintant. On ne marche pas plus vite que d’autres, mais plus longtemps. Pauses réduites. Le bieffois ne se rebiffe pas, mais il est impossible de se tromper ; c’est insultant que d’exiger de lui ce genre d’efforts parmi la troupaille. Un chevalier ne marche jamais bien longtemps. On l’entraîne à endurer de longues chevauchées, mais l’effort n’est pas le même. Plus douloureux pour le bassin et le dos, alors que la marche lui laisse les pieds en sang, des pieds qu’il n’a jamais eu l’occasion de faire comme le reste de la troupe. De même, on ne lui a jamais demandé de porter autre chose que son équipement de combat, le reste du temps, un chevalier a entre deux et quatre montures supplémentaires et un certain nombre d’hommes pour l’appuyer dans ses préparatifs ; il ne fait pas les repas, ni l’entretien de ses armes, et n’apprend le combat qu’à la lumière de l’exploit individuel, des performances physiques.


Ici, la seule performance physique qu’il apprendra, c’est l’endurance à la souffrance. Le chevalier est entraîné à donner la mort, tout en la refusant. Le piéton nordien de métier, par essence, est entraîné à endurer la mort peu importe qui elle frappe. La philosophie n’est pas meilleure ; elle est différente. Jamais je ne pourrais apprendre Kevan Gardener à être un meilleur combattant, sans doute. Mais je pourrais en faire un meilleur Roi. Peut être. S’il était prêt à souffrir comme ceux qui allaient souffrir sous nos ordres. S’il était prêt à gagner ses lauriers par le respect de ses hommes, voire un respect teinté de peur, plutôt que par sa naissance. Ici, personne ne lui obéirait par rapport au nom qu’il portait, contrairement à ce qu’il avait connu durant toute son existence. Ici, mes hommes avaient leurs ordres. Et je ne serais pas non plus ménagé.


Je reprends le bieffois, la première fois qu’il veut boire. Car le soir venu, il faut garder de cette eau pour se rafraîchir, pour cuisiner, et pour s’hydrater. Les portions sont réduites. Logiquement, la marche a laissé ses stigmates sur lui, comme sur nous tous. Egratignures. Gerçures et blessures à cause du froid, visages meurtris. Pieds en sang, et pour le coup, plus les siens que les nôtres. Le lendemain est plus dur encore. Car les cavaliers, armés de batons de bois, nous attaquent par les flancs à mesure de l’avancée de la marche. Personne ne retient ses coups, et nous sommes épuisés par la marche de la veille, la nuit sans tente et dans le froid. Les sergents et capitaines nous guident, parfois à coups de ceps de vigne, pour nous faire reformer les rangs plus vite à chaque attaque, à chaque cri de guerre que l’on entend dans le brouillard et dans la neige qui tombe, qui recouvre tout. Des hommes sont blessés. Doigts abîmés, nez ensanglantés, coupures. Certaines chutes de cheval, quand nous repoussons les agresseurs, font mal aussi. Je montre de meilleures capacités de formation et de commandement, de combat aussi, ce qui me rassure. Les hommes écoutent, mais aujourd’hui, je ne suis que sergent. Je houspille mon escadron de piétons, quand nous subissons une nouvelle attaque en fin de journée. Deux hommes tombent de fatigue et abandonnent leurs armes. Kevan peine à se mettre correctement en formation. La seule qu’on apprend à des cavaliers, c’est celle des étriers contre ceux des voisins ; la ligne de cavalerie, ou la pointe, mais qui repose sur la même organisation par bannière. Là, il ne doit sa réussite qu’à la solidité de son lourd bouclier, qui défend autant sa personne que l’homme à sa gauche, pour lui laisser le champ libre de frapper de sa pique de la main droite. Il peine ; ce n’est pas un équipement, ni une façon de se battre qu’il connaît. Ni l’état de fatigue avec lequel il doit s’excuser, ni les vexations infligées par les vétérans de plus de guerres que lui, qui ne tolèrent que peu l’imprécision des gestes ou ce qu’ils suspectent être un maillon faible. Il doit apprendre à se corriger. A écouter. Il doit apprendre à tenir sa place comme un anonyme, à mourir comme un fils de berger, s’il le faut. Il doit apprendre à compter sur les autres, quelque chose qui va à contre-courant de son expérience depuis sa désertion des rangs du Bief.


L’homme, toutefois, apprend à accepter à ne pas être le meilleur. A rester dans les rangs. Pour ça, il en a pris, des coups. Des insultes, des jurons. Mais peu à peu, il apprend à ne plus tenir que par volonté pure d’en finir. Ca reste une forme de détermination… En trois jours, nous avons marché cinquante kilomètres autour de Fort-Darion, sur la rive nord du Trident. Subi plus de quinze attaques. Les plaies, bosses et engelures légères se comptent par dizaines quand on rentre à Fort-Darion. La troupe se disperse après une dernière revue d’armes durant laquelle la troupe me salue et hisse les couleurs de l’escadron sur le corps de garde. Je demande au Roi du Bief de venir me voir, sitôt qu’il sera décrassé de deux nuits dehors dans le froid, de dizaines de kilomètres de marche dans la boue et la neige épaisse, et des contusions de toutes ces escarmouches. Lorsqu’on le fait entrer, il est tard, mais je n’ai eu que le temps de me débarbouiller moi-même et d’embrasser Rhaenys et les enfants, avant de venir voir quelles nouvelles j’avais ratées. L’homme entre. Je n’attends pas de lui qu’il s’incline ; nous sommes pairs, et non suzerain et vassal.



| Sire, le bonsoir. Je ne saurais que vous conseiller un godet, après cette marche. |


Aussi peu manger, pour autant marcher et se battre, dans un froid glacial, ça amaigrissait et ça rompait les corps. C’est pourquoi on ne se battait pas l’hiver, de tradition. Même dans le Nord, on évitait, même avec l’équipement adéquat.


| Je voulais simplement vous dire que votre tenue lors de l’exercice de marche de campagne a été très bon, globalement. Mais pour que l’expérience s’imprime en vous, pour que ce que je souhaite vous inculquer comme discipline, il faudrait que nous la réitérions. Etes-vous toujours partant? |


Je nous sers deux godets, et lui en tends un. Je me rappelle d’un détail, des insultes et vexations qu’avaient subies le Gardener, le premier jour le temps qu’il apprenne les bases, les autres quand le capitaine avait estimé qu’il n’était pas assez bon dans sa « nouvelle peau ». Le sudien s’était fait copieusement insulté. Je me rappelais d’autres imprécations, tout aussi insultantes et vexatoires, du style de « c’est moins facile de protéger ton copain que de baiser une beauté du sud aux yeux de biche hein ? », sans parler de ses présupposés sur les amours virils des hommes du sud. Plusieurs fois, le bieffois avait tâté du bâton, comme presque tout le monde certes, mais lui ça devait bien être la première fois qu’il le subissait. Au début, les choses avaient failli dégénérer, avant qu’il n’accepte les rigueurs de la discipline extrême de ce corps.  


| Le capitaine Thyram n’est pas un tendre. Il ne faut pas lui tenir rigueur de ses insultes, de ses coups. C’est son travail, que d’endurcir les âmes en même temps que les corps. Il a déjà dû faire crucifier ou lapider des hommes, en campagne. Au fond, la seule chose qui l’intéresse, est la survie des hommes qu’il forme, et que jamais leur étendard ne soit foulé au sol. Je crois qu’il y a trente ans, quand il faisait partie de nos précepteurs à mes frères et moi, il nous a nous aussi humiliés devant la Garde-Loup de mon père en nous rossant à tour de rôle. A l’époque, il n’était qu’un jeune guerrier doué, remarqué par mon père. Aujourd’hui, il n’y a aucun loup plus gris ni plus couturé de cicatrices que lui dans mes armées. Le genre à instiller le désir irrépressible de se battre et de montrer de quoi on est capable, vous voyez ce que je veux dire ? |


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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptySam 8 Juin - 18:15

Le réveil n’est pas aussi difficile qu’il aurait pu l’imaginer. Kevan a néanmoins une idée assez précise de ce qui l’attend. Il n’est pas animé par l’angoisse. Maintenant que le Collège Impérial et que les excuses publiques se trouvent derrière lui, il ne reste que ce périple en compagnie de l’Empereur. Il a eu le bon sens de choisir son armure de cuir et de s’alléger comme il le pouvait avec l’équipement à sa disposition lors de son départ du Bief. Kevan finit de placer son épée à sa taille et s’incline devant l’Empereur une fois celui-ci retrouvé à une heure aussi indue. « Majesté. » Gardener se relève paisiblement, considérant ce départ nocturne comme une nécessité. Ce n’est pas la première fois qu’il constate la rudesse de certaines de ses obligations. Ses départs de Hautjardin en tant que Chevalier, Connétable se sont parfois faits de nuit. Mais, dans un tout autre contexte et avec un confort bien meilleur. « Je vous suis, Majesté. Allons travailler. » dit-il pour se concentrer sur l’essentiel. Plus vite il sera parti, plus vite il sera revenu, n’est-ce pas ?

A la sortie de Fort-Darion, le bieffois débute une marche en compagnie de deux cent autres âmes. Si Kevan n’est pas le chevalier le plus conforme à l’image que l’on s’en fait, il est en délicatesse avec ces pratiques de troupiers. Il a appris à se battre sur une monture de guerre tout en bénéficiant du soutien de quelques hommes, d’écuyers durant ses campagnes. Le corps tend à se raidir progressivement alors qu’ils s’éloignent progressivement. Gardener ne dit mot pour autant. Il observe autour de lui ses compagnons de route et ne se décourage pas. Il n’est pas des plus costauds mais la nature en a fait un homme de bonne constitution. Bien sûr, la nuit tombée, il s’occupe de panser ses pieds rougis par ces manœuvres. La douleur est vive et tenace mais il conserve sa contenance.

L’entraînement se poursuit avec des attaques de cavaliers. Il est étrange pour lui de se retrouver en position de piéton. Il devrait se trouver à la place de ces assaillants, du moins c’est ainsi qu’il a été conditionné et qu’il s’est battu jusqu’à présent. Alors, il tente d’oublier les désagréments causés par cette aventure et cette marche pour se concentrer sur son positionnement, pour tenter de garder sa place même si il n’y a rien de très habituel pour lui. Ces oppositions lui ont causé des écorchures et un agacement certain devant ces insultes et ces remontrances. L’aventure pédestre se termine avec le retour de la troupe à Fort-Darion. Une dernière réunion où le bieffois se retient de se montrer sur les rotules et il est enfin libre de rejoindre ses appartements d'une démarche délicate.


L’Empereur demande toutefois d’échanger quelques mots avec lui. Kevan prend juste le temps  de se décrasser et rejoint Torrhen avec un visage et des pommettes présentant les stigmates de cette aventure éprouvante.
« Je vous remercie, Majesté.  Comme vous le dîtes, il s’agit d’une expérience. Je ne suis pas contre l’idée de vivre cette aventure à nouveau mais… » L’homme récupère le godet tendu par Torrhen pour le porter à ses lèvres. L’eau est presque aussi agréable que le vin dans cet état de fatigue. « Je crois que vous ne me connaissez pas. Vous pensez que les choses ont été aisées pour moi. Pour ma part, j’ai un avis plus nuancé. J’ai passé mon temps à repousser des attaques contre les dorniens et les fer-nés. » Il me parle ensuite d’un de ces hommes les plus rugueux qu’il présente comme un précieux formateur. Kevan inspire tranquillement en se souvenant des mots portés à son encontre. « C’est un homme énergique et redouté ce Capitaine Thyram.  Son but est noble…Peut-être est-ce une façon supplémentaire d’envisager le combat pour moi…même si je ne manque pas de raisons pour vouloir me battre.» dit-il d’un air mesuré. Gardener a eu le temps de nourrir une réflexion sur la culture nordienne. Il rajoute à titre de comparaison.  « Mon père ne m’a rien appris et je n’ai pas eu le temps d’être humilié devant lui vu qu’il a disparu lors de la bataille de Castral Roc. Mon frère était probablement moins porté sur les pratiques martiales.  »



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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptyLun 10 Juin - 18:33

L’homme du Nord n’est jamais un tendre, parce que les dangers sont légion. Ca n’en fait pas un maître de guerre, mais ça en fait une bête résiliente, une créature prête à endurer pour compenser la qualité de son équipement, ou de l’expertise du maniement des armes. Au Nord l’approche de la guerre était totalement différent, et la manière de s’y battre n’était pas semblable à ce que l’on voyait ailleurs. Ce n’était sans doute pas aussi perturbant que de passer au système dornien, où l’on se battait essentiellement à cheval, et avec quantité d’armes de jet. Tout le contraire du Nord ; j’aurais sans doute été bien en peine de m’entraîner à la dornienne ; rien que savoir tirer à l’arc à cheval était totalement inconnu de nos gens, et c’était en plus considéré comme une pratique déshonorante. En cela peut être, nous étions proches des sudiens. L’homme, s’il reconnaît la rigueur de cet entraînement, ne me fait pas encore l’effet d’avoir compris ce que nous avions fait, et surtout, pourquoi nous nous étions infligés cela. Ca viendrait, si on nous en laissait le temps. Car déjà, le voilà qui se met sur la défensive.


| Campagnes courtes que je connais. Les fer-nés sont venus plus souvent et plus en nombre sur les côtes du Nord que sur celles de n’importe quel autre royaume depuis vingt ans, à cause des vélléités de conquête d’Harren le Noir. Je n’ai pas pour autant dit qu’elles avaient été aisées ; je sais à quel point ces chiens de mer sont de bons combattants individuels. Mais c’est bien là que le bât blesse, m’est avis. Un chevalier n’est rien de moins qu’un combattant individuel exceptionnel. Mais l’Empire est chose collective. Rien à voir avec ce que nous avons fait ces derniers jours ; ça n’avait rien d’une aventure, ça n’avait rien d’un tournoi où l’on brille à la lance ou à l’épée, c’était un entraînement de formation. |


Je m’enfile la totalité de mon verre d’un seul coup, me ressers et recommence. Je me retourne à nouveau vers lui quand il me parle de Thyram, l’un des premiers Demalion. Et je hoche la tête en guise d’acquiescement.


| En effet, vous avez aujourd’hui plus de raisons que quiconque de vous battre. Et vous avez donné votre parole de ne plus gaspiller votre énergie à vous battre contre l’Empire, mais avec lui. Faisons en sorte d’utiliser au mieux cette énergie positive, désormais, et de nous assurer que vos tendances morbides appartiennent au passé. |


Il n’y avait pas pire commandant de troupes ou seigneur qu’un homme qui n’a rien contre le fait de mourir dans son aventure. Tant que je n’étais pas sûr qu’il soit fiable, autant pour lui que pour les hommes qu’il commanderait, ou pour les autres royaumes fédérés, je ne le laisserais pas partir d’ici. Ce serait une faute stratégique autant qu’une tâche sur mon honneur. Les hommes qui mourraient pour l’Empire méritaient certes des commandants qui pouvaient mourir à leurs côtés, mais pas par dépit, ni pour une autre raison que la force de l’ennemi. Plus encore, la révélation choquante qu’il avait pu nous faire n’était pas qu’un signe de faiblesse personnelle, mais aussi une insulte à la face des dieux, les siens comme les miens. Heureusement qu’aucun soldat n’ait entendu pareille confession, et qu’elle soit restée entre les murs du conseil. Ca ne voulait pas dire que le bieffois avait réduit à néant ses chances de sortir d’ici, mais simplement que je ne lui confierais plus sans certitudes de commandements dans l’Empire. Je précise ma pensée.


| Etre humilié devant son père n’est pas un pré-requis pour gouverner, ni pour faire un bon chef de guerre. Mais il y a de l’humilité à prendre dans beaucoup d’expériences. Pour moi, ce fut les brimades, et la royauté venue trop jeune, avec les erreurs qui ont suivi. La pire fut sans doute d’aller défier Harren le Noir sur son propre terrain de jeu, quand je n’étais encore qu’un jeune homme alors que la défense face à l’agression était le seul choix à faire. Votre propre expérience n’est pas moins terrible, entre la désertion et vos vœux brisés pour une femme qui ne peut ni ne veut vous épouser, en sus du fait de vous être même battus contre l’armée de votre frère, bataille qui l’a vu ensuite mourir de ses blessures. Nous avons tous nos croix à porter. |


Je fais signe à Kevan qu’il peut prendre place dans l’un des sièges en face du feu de cheminée, et m’asseoie sur l’un d’eux à mon tour.


| Je ne dis pas tout cela pour vous blesser, mais c’est un fait. Chaque personne qui fait partie du Collège Impérial a souffert. Ca ne commence ni avec moi, ni ne se termine avec vous. La philosophie de l’entraînement passé ensemble n’est pas forcément de faire de nous des amis. Mais des compagnons d’armes. Nous n’avons pas besoin de tous nous aimer les uns les autres, mais nous devons tous nous respecter, et ne rien nous cacher qui concerne le collectif. Au printemps, nous irons ensemble dans l’Orage, afin d’y lancer une offensive qui je l’espère, vous remettra sur le trône qui est le vôtre. Mais nous ne pouvons y arriver que si vous cessez de voir l’Empire que comme une contrainte, alors que des milliers d’orageois, de nordiens, de peyredragoniens et d’impériaux vont mourir pour vous y couronner pour de bon, et ce faisant, ils vont aussi tuer de vos compatriotes. Notre position à tous deux est différente, mais elle n’est guère aisée. Nous devons faire en sorte que cela fonctionne, mais pour cela, je dois faire en sorte de gagner votre confiance et votre respect, et vous devez réussir à me convaincre que vous êtes mûr pour ce défi de géant. Votre avenir ne repose ni sur vous, ni sur moi, ni sur les autres. Mais sur ce que nous serons capables de réaliser ensemble. Je vous fais confiance pour apprendre de vos erreurs, comme j’ai dû apprendre des miennes à votre âge, quand mes décisions avaient déjà voué trois de mes frères à la mort, et mon royaume assiégé de toutes parts. |


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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptyMar 11 Juin - 20:40


Gardener écoute avec une grande attention l’Empereur lorsque celui-ci évoque la valeur des chevaliers. Si Kevan était réellement perçu comme un combattant exceptionnel, pourquoi tant de personnes se sont déclarées volontaires pour l’affronter en duel ?  A moins que l’issue du combat aurait été convenue par une quelconque manœuvre ou un quelconque artifice. Kevan considère néanmoins cette hypothèse peu probable. Pour lui, aucun d’entre eux ne voit en Kevan de telles aptitudes. Ils voient juste un frère cadet arrogant qui n’a jamais manqué de rien et qui s’est retrouvé au pouvoir. « Et bien, je crois que les fer-nés se sont rendus un peu partout depuis de nombreuses années. Je peux comprendre que votre vision des chevaliers soit celle-ci mais même eux participent aux batailles en s’intégrant dans l’ost de leur royaume. J’ai par ailleurs occupé le titre de Connétable et je comprends l’importance de la cohérence et de l’unité dans la manœuvre. Le problème n’est pas là. »

Le bieffois est déçu. Déçu de ne renvoyer que l’image d’un combattant individuel. Il n’est jamais parti combattre seul aux frontières pourtant. Gardener jette un coup d’œil à son godet tandis que sa gorge se noue. Ce trop plein d’énergie s’exprimera d’une façon ou d’une autre.  Il veut voir Villevieille en lambeaux. Il veut voir tous ces seigneurs bieffois redouter une colère insoupçonnée chez lui. Peu importe la Foi, Hightower, l’Empire, il ressent cette envie de violences et de massacres. Ses yeux se reportent sur Torrhen et le bieffois répond de manière concise. «  Je ne me bats pas contre l’Empire. J’ai déjà révélé qui étaient mes ennemis, Majesté. »    Gardener a eu vent de ces batailles qui ont eu lieu plus au nord. Il réalise à quel point la crainte d’une défaite face au Noir pouvait être prégnante. Les conséquences auraient été terribles.

« L’ampleur de la tâche était conséquente pour vous face à Harren le Noir mais il faut parfois privilégier un mauvais choix que s’abstenir de réagir. Sinon, nous ne faisons plus rien. Je saurai vivre avec ma propre expérience sans requérir à la compréhension des autres. » Rigide, il en oublie presque ses écorchures et ses courbatures. Quelques réminiscences de cette escapade reviennent à son esprit au moment de s’asseoir sur un siège face à la cheminée. Le feu, c’est ce qui consume son cœur et son âme. Il a tout fait pour s’en prémunir mais, au final, il n’est qu’un homme. Gardener est prêt pour le défi malgré toute la déception et l’énervement qu’il peut ressentir à l’égard des hommes et des femmes du collège. Il ne fera toutefois pas de zèle et s’arrêtera strictement à ce qui est attendu de sa part. « C’est bien ainsi que nous parlons d’alliés et pas d’amis. Autour de cette table, je n’ai pas d’amis. Je n’ai que des alliés. Mon frère n’aurait jamais parlé ainsi…cependant, cela lui aurait peut-être évité de nouer cette alliance. Soyez rassuré sur le fait que le roi du Bief fédéré se battra aux côtés des forces de l’Empire. Pour moi, tout ceci est très simple. Je suis prêt à vous faire confiance Empereur Braenaryon. Je ferai confiance à mes compagnons d’armes lorsque nous devrons nous battre côte à côte. Cependant, ces orageois, nordiens et peyredragoniens ne vont pas mourir uniquement pour moi. Je ne suis pas le plus expérimenté dans le jeu politique mais je vous assure que j’ai une bonne perception de la situation.  » Son regard se perd dans ces volutes enflammées puis se reporte sur l’Empereur. Un léger silence s'installe le temps de réfléchir à ce qu'il souhaite confier depuis un moment à l'Empereur.


« J’ai bien compris que vous avez tous soufferts. J’ai bien compris que vous me toisez de haut et je ne dis pas ces mots à titre personnel mais parce qu’il convient de se dire entre hommes d’une même troupe la vérité. La seule preuve que j’ai à donner, ce sera à l’égard de l’Empire. Ce sera dans la bataille. Par ailleurs, je n’ai pas à accepter que l’on remette en cause ma légitimité et je vous promets sur mon honneur d’homme que le prochain qui entreprend une telle initiative fera face à ma volonté d'obtenir réparation. Je n’ai aucune envie d’y recourir car comme je vous l’ai dit, mon ennemi est ailleurs. Une fois que nous aurons vaincu dans l’Orage, j’emploierai toute cette énergie sur le Bief et je ne me fixerai aucune limite pour rappeler…cette légitimité. »



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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptyMar 18 Juin - 16:42

Je ne savais pas s’il comprenait. Je voyais dans son regard, dans son attitude, que rien n’avait encore changé, vraiment. J’estimais notre manœuvre comme n’étant pas dépourvue d’effets, mais je n’étais pas non plus convaincu qu’elle ait eu les effets que j’escomptais. L’homme semblait dubitatif. Je n’avais pas l’habitude de tergiverser dans mes actes, ni dans mes mots. Soit le Roi du Bief Fédéré était prêt à collaborer, soit il ne l’était pas. Ce qui était certain en revanche, c’est que je ne tenais pas assez à qui que ce soit pour tolérer un nouveau scandale. Je n’aime pas non plus la contradiction. Sauf quand je ne m’estime pas bon dans un domaine que je ne maîtrise pas, comme la géographie d’un royaume étranger, ou les techniques de navigation par exemple, de construction navale… Mais pour le reste, j’avais prouvé que je savais des choses, et j’avais été élevé depuis toujours comme un Roi. Sûr de ses qualités, conscient de ses faiblesses. La frontière était parfois ténue entre certitude et arrogance, mais je savais que je les maîtrisais malgré tout.


| Le problème est bien là, puisque vous êtes à ce jour incapable de fait de vous battre côte à côte des autres souverains fédérés, ce dont vous nous avez récemment apporté la preuve. Mais si vous avez raison et que les chevaliers sont les combattants collectifs que vous vantez, le problème n’est pas tant que vous ne savez pas jouer en équipe, mais que vous ne le voulez pas. Si vous ne le voulez pas, je ne perdrais pas mon temps plus longtemps. |


Ce n’était pas une menace. Kevan Gardener était un homme, non un garçon. Je n’avais pas d’efforts à faire ; l’homme n’avait pour notre cause montré que le seul mérite d’obtenir la reddition d’une ville, certes importante, encerclée par une énorme armada et vers laquelle convergeaient quantité de troupes. Pour l’instant, l’histoire ne retenait pas les modestes escarmouches frontalières ; on parlait du Roi du Bief essentiellement pour la part jouée contre son propre frère, y compris dans la bataille, sans commandement spécifique, qui avait mené à la mort de son propre sang. Si le Gardener montrait des efforts et une réelle recherche de rédemption, je lui donnerais ce que je donnais aux autres. S’il ne montrait rien, je n’aurais aucun scrupule à le déposer et à le faire enfermer. La sécurité de mon peuple, des royaumes fédérés, et de ma propre famille, tout cela passait bien avant toute autre forme de considération. Le bieffois se réclame de l’Empire, désormais. Pourtant, rien dans ses mots ne semble montrer qu’il comprend que l’Empire est œuvre à construire et à développer de façon commune. Je l’écoute, alors qu’il continue ce drôle de constat de se tenir dans le groupe, et en dehors à la fois. J’acquiers presque aussitôt la conviction que quoi que l’on fasse, l’homme ne changerait pas. Fut-il nordien qu’il aurait déjà fini en garnison, ou loin en tout cas de toute responsabilité.


| Je vous toise de ma position, c’est exact. Si vous n’êtes pas prêt à endurer quelque regard maussade provoqué par votre seul comportement, abdiquez. Il faut montrer plus de cran, si vous comptez un jour être rétabli dans vos droits de naissance. Vous dites que vous êtes prêt à œuvrer avec des alliés, sans montrer la plus petite estime pour eux, ni la moindre confiance. Personne au sein du conseil n’a remis votre précieuse légitimité de naissance en question, notez bien. C’est votre bêtise qui a provoqué toute cette situation. Plus que tous les griefs personnels que vous avez accumulé contre vous, et qui vous fut reproché au Collège, vous avez traité l’Empire, et ce que vous saviez de lui –ce qui est plus précieux que tout ce que vous possédez en propre à ce jour- avec une désinvolture non seulement stupide, mais aussi coupable. C’est un fait qu’aujourd’hui, plus personne n’a confiance en vous. Je vous offre une chance, par votre travail et un peu d’effort d’auto-discipline, d’y remédier. Il n’est pas question pour vous de faire seulement amende honorable, c’est bien insuffisant. Nous autres nordiens considérons les excuses comme creuses si elles ne servent pas à corriger les erreurs commises. Et pourtant, dès notre conversation suivante vous… Vous quoi, au juste ? Vous parlez de remettre des idées de duel sur la table, à la moindre pique ? Du nerf, Sire. Ce n’est pas en vous battant ou en vous plaignant à la moindre occasion que quiconque vous respectera. En vérité, personne ne doute de votre talent à l’épée, ni de votre maîtrise d’une force militaire quelconque. C’est votre individualisme et votre égoïsme qui sont en question. Vous progresserez, et marcherez sur votre capitale,  uniquement si vous êtes capable de dépasser votre orgueil, et de museler votre inconséquence. |


Je me redresse, prends du vin et me rapproche du feu, mains en avant. Je soupire, avant d’effleurer le pommeau de mon épée du bout des doigts. Mes mots sont durs, je les assume.


| J’ai moi aussi déjà péché par orgueil. Je vous en ai parlé. Il y a eu ma première guerre contre le Noir. Il y a eu ma confiance aveugle donnée dans la parole du Val. Les accords arrachés lors du dernier Conclave. Il y a eu Buron, où je pensais pouvoir battre un ennemi immensément plus nombreux sans les informations adéquates. Je ne me suis pas plaint, quand on m’a arraché le visage. Je n’ai pas menacé Peyredragon, ni l’Orage, quand je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Ne punissez pas les gens de douter de vous, quand vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous. Personne ne vous a forcé à aller voir toutes ces femmes. Personne ne vous a menacé, provoquant votre fuite de Fort-Darion. Le travail collégial demande de la patience, et de la retenue. Si vous êtes prêt à changer, je me fais fort d’apaiser les tensions avec les autres royaumes. Le Roi Lyham et la Reine Argella se satisferont de vous savoir avec nous pour de bon. Mon Impératrice, qui vous a couronné en personne, attendra de vous plus de zèle, mais votre travail collectif, votre implication, pourrons convaincre tout le monde. Mais pour cela, Roi Kevan, vous allez devoir vous investir. |


Je me retourne face à lui, mains sur le ceinturon.

| Mes mots sont durs. C’est vrai. Mais ils sont ma vérité ; je n’accepterais pas de demi-mesure. Soit vous êtes avec nous, et vous dépassez votre ressentiment. Soit vous tentez à nouveau de fuir, en acceptant les conséquences de ce geste. Impossible de le nier, vos mots sont éloquents. Vous ne passez pas outre. Ce sera ma dernière main tendue, Sire. Mais avant de vous laisser méditer à ce que vous voulez, j’ai une question. Pensez-vous que les gens doutent de votre légitimité plus ou moins que vous n’en doutez vous-même ? |


J’en étais convaincu. Et cette conviction m'évitait de me fâcher, de gronder de colère. J'étais resté calme tout du long. Froid, comme on me le disait souvent. Factuel. Tout ce que je disais, je le pensais, et sans besoin d'être ulcéré pour cela. Pas de passes-droits, pour qui que ce soit. J'avais pu m'égratigner dans des échanges avec d'autres souverains fédérés, mais la confrontation ne me tétanisait pas, surtout sur cette base.


Ce qu’on défendait toujours le plus, de la cour du château familial jusqu’à la fin de notre vie, était ce qu’on craignait le plus. C’était toujours ainsi. Il n’avait que ça à la bouche, depuis des semaines. Droits, honneur, légitimité. Sa légitimité si précieuse, puisqu’il n’avait plus que ça aujourd’hui. Je défendais mordicus l’Empire et la construction collective qu’il était, puisque c’était quelque chose de fragile, qu’il fallait rafistoler en permanence. Rhaenys défendait sa famille avant tout à cause de la mort de tous ses proches, ou peu s’en faut. Argella défendait son honneur, car il était tout le temps attaqué en tant que femme et l’échec de son premier mariage avait entaché son blason. Et ainsi de suite. Tant que Kevan ne se faisait pas un minimum confiance en lui-même, et qu’il en nourrisse autant pour les autres dans un subtil équilibre, alors il ne serait d’aucune utilité, ni pour le Bief, ni pour l’Empire.


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptySam 22 Juin - 11:11

Il s’attendait à tenir un jour cette discussion avec lui. Tout cela n’est pas très productif et Gardener ne compte pas outrepasser ses limites. Un travail en équipe impose des compromis et une vraie place pour chacun et non cette situation. Chacun préfère voir les conséquences plutôt que les causes parce que cela va dans le sens du courant dominant au sein de cet Empire. Le fait d’avoir participé à la bataille contre Mern accentue la rancœur qu’il peut nourrir envers lui-même.  Ses souvenirs et les sensations ressenties se bousculent dans son esprit. Aujourd’hui, il est harassé physiquement mais cette usure liée aux manœuvres sur le terrain n’occupent pas son esprit.

« Avec toute l’estime que je peux avoir pour vous, je dirais que c’est un sujet qui impose davantage de nuances. »

Il n’ira pas plus loin sur ce sujet. Ce n’est pas tant une question de fierté en tant que chevalier ou en tant qu’homme. Ce travail en équipe proposé depuis le tout début n’en est pas vraiment un. Gardener déglutit et termine son godet en écoutant l’Empereur. Kevan l’observe minimiser les mots portés à son encontre et sa tête s’incline légèrement sur le côté. Interdit, Gardener écarquille un bref instant les yeux.

« Abdiquer ? C’est bien ce que je pense, vous ne me connaissez pas. En ce qui concerne ma légitimité, elle a été remise en question lors de ce conseil. Nous avons entendu ces mots tous les deux et je refuse de nier ce que j’ai entendu. J’ai pris mes responsabilités en reconnaissant mes torts mais ceux-ci ne légitiment pas les écarts des autres.»

Kevan déglutit tandis que Torrhen se lève pour se rapprocher du feu. Le bieffois se relève lorsque l’Empereur se retourne pour lui faire face. Certaines douleurs se réveillent mais Gardener reste concentré sur la réponse qu’il souhaite apporter.

« Je ne doute pas de ma légitimité. Ils n’ont pas fait preuve de la moindre compréhension à mon égard, alors, je ne leur donnerai pas plus. Ils doivent mesurer leurs paroles comme je dois mesurer mes actes. Là où vous voyez une forme de rancœur, je n’y vois qu’une évidence. Je serai aussi intransigeant qu’on l’a été à mon égard. »

Le bieffois s’incline légèrement vers l’avant en signe de respect. Il annonce ainsi ses envies de prendre congé et de mettre fin à cette discussion.

« M’autorisez-vous à me retirer dans mes appartements suite à cet entraînement ? »



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MessageSujet: Re: Break our mind [Tour VII - Terminé]   Break our mind [Tour VII - Terminé] EmptyDim 23 Juin - 10:35

Davantage de nuances. Je le regardais et le dévisageais sans vergogne, le toisant. De haut, comme il aurait dit, puisqu’il n’était pas en mesure d’affronter le regard des autres. Plus je le côtoyais, et plus le respect que j’avais pour cet homme se muait, selon ce que je découvrais de lui. J’avais toujours respecté l’homme, et le titre. Quoiqu’il ait fait pour le mériter, ce qui se portait ou non à son crédit à lui. L’homme, essentiellement pour ce qu’il promettait. J’avais vu un chef, dans la reprise de Fort-Darion. J’avais vu un homme qui pouvait aller plus loin qu’un succès tactique, facile à remporter à ce moment-là. Il avait repris la ville sans effusion de sang. Et plus que tout, j’avais confiance en Rhaenys, en son jugement. Mais le voilà qui me parlait de nuances. J’étais nordien. Sans doute un peu buté. Je dirigeais depuis longtemps un pays farouche, en guerre presque permanente, et j’avais vu couler des torrents de sang depuis plus de vingt-cinq ans. Je n’avais jamais apprécié les frivolités depuis que je m’étais marié ; finies les fêtes fastueuses et la séduction, finies les oeillades et les faveurs quelconques, aux femmes comme aux bannerets. Sigyn avait changé ma vie. Rhaenys l’avait changée à nouveau. Mais au fond de moi, tout prêt que j’étais à aller plus loin et plus fort dans ma vie d’adulte que la simple exécution d’un devoir nécessairement sanglant, je restais nordien. Et têtu. Je n’avais pas toujours été vertueux, mais j’avais toujours appris à assumer. Qu’il s’agisse des gifles paternelles que des attaques de l’ennemi, dues à mes propres erreurs.


| Il n’y a pas de nuances au comportement d’un homme qui met en danger l’armée à laquelle il appartient de fait ; les nordiens ont été très clairs à ce sujet, lors du Collège de votre retour. Les femmes ne voient dans l'affaire, j’en ai bien peur, que bien peu de nuances elles aussi, à l’homme capable de piétiner toute dignité de nos rangs, ainsi que ses vœux de chevaliers quant à la courtoisie indispensable à la bonne gestion des affaires d'amour, pour une hypothétique conquête féminine. On récolte tous ce que l’on sème. Vous comme moi. La seule différence semble être dans ce que nous sommes capables l’un et l’autre d’accepter et d’assumer comme conséquences de nos actes. Ainsi que sur le terrain des risques choisis. |


C’était rare, de toute manière, que je rencontre quelqu’un qui comme moi était en capacité d’avouer erreurs et dangers, de faire acte de contrition. J’avais été le premier à aller voir les officiers après Buron ; non pour m’excuser, mais pour montrer et ma responsabilité dans la défaite, et ma responsabilité personnelle dans la poursuite des opérations. J’avais perdu, oui, sur une décision venue de moi et moi seul : attaquer. Mais la poursuite des hostilités reposait elle aussi sur mes épaules… Etais-je prêt à endurer d’autres Buron, contre la réussite de l’idéal que je défendais ? Oui. Tout aussi dur et sanglant que cela puisse paraître. Je n’avais pour seule limite que les miennes. Et c’était là la vraie nuance ; mes limites n’étaient pas celles d’un autre.


Kevan Gardener était un Prince comme Lord Forel évoquait à propos de ses mises en gardes pour l’avenir de l’Empire ; un homme qui avait été entraîné à soutenir et aider, mais jamais à commander véritablement. Dans l’ombre de son frère, toujours. Je savais ce que c’était pour l’avoir vu chez mes propres collatéraux. Des frères, j’en avais eu quatre. Aujourd’hui, il ne m’en restait plus aucun.


Gardener avoue donc l’absurde situation dans laquelle il s’est fourré ; incapable d’assumer la moindre de ses positions jusqu’au bout, ni sa désertion, puisque c’en était une, ni son retour, ni les excuses qu’il a faites devant le peuple et la noblesse. Cela l'avait couvert de ridicule en même temps que cela portait atteinte à l’image de l’Empire. Personne n’était ressorti grandi de l’affaire. Avais-je seulement eu le choix? Les nordiens m'auraient pris pour un faible si je n'avais pas pris de lourdes sanctions, mais d'autres sudiens, s'ils réclamaient sa tête, l'avaient fait sans requérir de violences. Il avait été dur de trancher, et en absence de violence directe, il avait fallu viser à hauteur du symbole. Il était totalement incapable d’avancer ; il restait prisonnier de cette image qu’il avait donné de lui-même aux autres, tout en se plaignant, encore et toujours, de cette même image. Kevan Gardener aurait sans doute pu régner à la place de son frère, mais c’était là où nous avions fait l’erreur de lui accorder du crédit ; il n’allait pas régner à la place de son frère. Il allait régner en son nom propre, dans un nouveau système, dans un nouveau monde. Nouveau monde qu’il n’avait pas su atteindre, et qui le rejetait maintenant tout à fait pour ses faiblesses béantes, et désormais publiques. L’homme était un désavantage pour l’Empire, et non une opportunité. Il y avait des dispositions à prendre ; l’entraînement du moins, n’avait pas été inutile… Mais il l’avait bien plus été que cette discussion, sous l’avancée d’une souffrance commune et partagée, fragile passerelle qui m’avait suffi à faire le tour de l’homme. Je fais les deux pas depuis le buffet qui me séparent de la porte, l’ouvre et d’un regard, appelle les Demalion qui encadrent la porte, avant de me retourner.



| Vous voilà bien téméraire de réclamer un traitement égal, quand ce n’est qu’à la faveur de l’égalité de vos pairs que vous êtes encore libre ; tout autre homme que vous eut été envoyé en disgrâce pour son comportement avec une Reine, et tout autre homme que vous aurait été bastonné, pendu ou crucifié par ses camarades pour sa désertion selon son armée d’origine. Mais soit, c’est vous qui voyez, Sire, ce que vous êtes capable de supporter au regard de votre propre comportement. Le Bonsoir, ces hommes vont vous raccompagner. |


L’homme est raccompagné par les Demalion et déjà, je me ressers un verre en tournant mon regard vers l’âtre. Rhaenys allait partir combattre. Tout comme Forel, Baratheon, Omble. Ne restait que moi pour gérer la situation. Plus que les accusations perpétuelles d’un homme trop fier pour voir et assumer ses faiblesses, qui sous-entendait beaucoup de choses à chacun de ses mots tant sur des individus plus méritants que sur ceux qui l’avaient accueilli comme un pair sans contrepartie, c’était finalement les faiblesses de l’homme qui me poussaient à agir. Je ne mettrais pas l’Empire en danger pour la fierté d’un garçon qui tient une épée trop grande pour lui. J’avais subi La-Mort-Aux-Loups, j’avais vaincu Paege, et bien d’autres. J’avais subi Buron. Combien de milliers d’hommes étaient morts sous ma bannière ? Bien trop pour que je prenne le moindre risque, ou que je subisse un affront de plus.


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