La guerre gronde à l'horizon, terrible orage au quel personne ne peut échapper. C'est une occasion inespérée pour montrer la force des Hommes du Nord, pour faire par de leur bravoure, de leur honneur. Les rois du Sud qui n'ont pas pris la peine de s'allier à nous ont tout intérêt à se cacher au fond de leur château. Nous ferons payer aux Îles de Fer leur comportement lâche. Nous marcherons sur leurs ports pour faire cesser leurs pillages.

La maison Karstark a été fondé par des Starks, ce sont en quelques sortes des cousins très éloignés. Mais nous sommes des vassaux loyaux à l'égard de la maison régnante dans le Nord. Nous les reconnaissons comme étant nos seuls vrais dirigeant, et ils nous honorent de leur confiance.

Les Karstark sont des Hommes du Nord, je me battrai avec honneur pour défendre l'intégrité et les valeurs de ma maison. Si la guerre s'abattait sur le Nord, je me rangerai du côté de mon suzerain. Je ne prêterai en aucun cas allégeance à un dirigeant autre qu'un Stark à la tête du Nord.

Venant de la part d'une personne qui se vante d'être la plus puissante au monde, c'est assez affligeant. S'il est si puissant, pourquoi ne pas l'affronter directement ? L'homme le plus puissant du monde serait un lâche ? Je n'éprouve que du mépris et de la pitié pour un tel acte, et je condamne fermement cette manière d'agir.
     

▪▪ Lanesra ▪▪ 19 ans ▪▪ 14/20 ▪▪ Top site ▪▪  L'activité et la possibilité de pouvoir faire changer les choses ▪▪ J'ai l'impression que y'a pas mal d'info à enregistrer et j'avoue être un peu perdu ▪▪ Avec votre système de relation on se croirait presque dans Total War, je vais pas m'en plaindre. ▪▪

     

Certains voient le jour lors de nuit sombre, à peine éclairés par l'astre nocturne. D'autre naissent dans des vents glaciales et semblent marqués à jamais par cette première épreuve fournis. Arnaut, lui, vit le jour au petit matin. Alors que les premiers rayons solaires venait caresser l'épais manteau glacial, le réchauffant, donnant une allure confortable à ce paysage pourtant si froid et si mort. Car rien n'est plus mort que l'hiver, pas de récoltes, pas d'arbres aux nombreuses feuilles pour s'abriter, et si par malheur vous veniez à vous perdre une nuit de tempête, il faudrait attendre le nouvel été pour retrouver votre corps à moitié dévoré et gelé. C'est dans un milieu hostile, bien que protégé par d'épais mur de roc, qu'il vit le jour. Une période bien trouble pour un nouveau né, au Sud les querelles pour des bagatelles se multipliaient, on se rendait coup pour coup, et si on pouvait affaiblir un peu par une messe basse on sautait sur l'occasion, et au Nord, les Sauvageons tentaient de s'imposer avec une vigueur renouvelée. Eux qui avaient vécu durant de nombreuses années semblaient plus motivés que jamais pour retrouver leurs terres d'antan. C'est plein d'espoir qu'Arnaut arriva sur la terre des Premiers Hommes, tel un Soleil qui percerait les intempéries, illuminant le Nord, aveuglant le Sud. Après tout, l'espoir fait vivre.


Dix ans se sont écoulés. Que s'est-il passé en dix ans ? Il a fait ses premiers pas. Il a chevauché pour la première fois. Il a bu sa première bière. Il a tenu sa première épée. Il a tué pour la première fois. Mais je vous vois venir, monter sur vos grands chevaux, rassurez vous, redescendez sur terres, Arnaut n'était point un meurtrier, encore moins un psychopathe. La région qui entourait Karstark n'était pas riche de son agriculture. Les terres y étaient désolées, brûlées par les hiver successifs. Alors quand l'occasion se présentait, il fallait savoir la saisir. Arc en main, flèche dans le dos et corne à la hanche, ils avançaient. Le plus jeune des deux n'était pas des plus discret, pourtant il n'était pas le plus imposant, il devait encore grandir, mais il avait la tête ailleurs. Lui désirait tuer un sanglier, un ours, ou même un loup. Il fallait une lance pour ces animaux, un arc n'était que trop peu puissant et aléatoire. Adulte comme enfant stoppèrent leur progression. Dans un cadre quasi-idyllique, une colombe plantait son bec avec acharnement dans le sol à la recherche d'un ver susceptible de la substenter. Arnaut savait quoi faire. A défaut d'être le plus discret des hommes, c'était un fin tireur. La flèche fila entre les arbres, comme si elle était destinée à accomplir se tir. Elle transperça l'oiseau sans pour autant lui ôter la vie. Père et fils se retrouvèrent rapidement au côté de la proie qui gis, ici bas, et alors que l'enfant soulevait fièrement son trophée qui se débattait tant bien que mal, une main ferme lui saisit le poignet, lui sommant de reposer la colombe.

Aymon - « Ce que tu vas apprendre aujourd'hui, tu devras t'en souvenir chaque jour jusqu'au dernier. Certains hommes, dans leur vanité, dans leur stupidité, et parce que leur société met en valeur cet atout, se vante de tuer à tout va, d’ôter la vie, d'être le grand décisionnaire d'autrui. Fils, retient cela. La mort est une fatalité, certains hommes se doivent de la donner, pour la protection de leur famille, pour l'entretient de leur maison, pour l'honneur de leur royaume. Mais que ce soit dans la chasse ou à la guerre, tuer ne devient pas un plaisir. En récupère de la gloire et de l'honneur de faits d'armes. Mais on n'acquiert le respect et la loyauté que par le pardon et la grâce. Cette colombe donne sa vie pour que tu puisses manger ce soir, témoigne lui du respect, remercie la, honore la. »


Encore une. Pendant un temps il n'y a pas cru. Mais finalement elle a criée. Onze années séparaient l'aîné des Karstark de la cadette. Presque en même temps qu'Arnaut est arrivée Sigyn, d'un an sa cadette, plusieurs années après, alors que le garçon pensait que rien ne pouvait briser sa complicité avec sa sœur qui était presque une jumelle pour lui, arriva Joris. Enfin il y eu Théa. Il observa rapidement un rapprochement entre sa soeur la plus âgée et les deux autres. Comme s'ils en étaient responsables, le plus vieux d'entre eux mena la vie dur à ses cadets. C'était sa sœur, pas la leur, ils la lui volaient, il les détestait. Cette rancœur évolua avec le temps. Au commencement, elle n'était que haine, par la suite, cela se transforma en de l'exaspération à l'égard de ces êtres même pas capable de tenir une épée en bois. L'accumulation de cette rancoeur se transforma à tel point qu'elle intégra Arnaut, c'était devenu une habitude plus qu'autre chose. L'âge lui avait appris l'amour fraternel ainsi que les liens du sang. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de se comporter comme un petit tyran. Parfois, il se surprenait à les espionner, enviant leur proximité, leur complicité. Mais il était trop tard.


Nous bondissons dans le temps comme un lièvre le ferait dans la neige. Durant ses douze années, Arnaut a appris l'art de la guerre. Un temps écuyer, il assumait à présent pleinement les fonctions qui sont siennes. Tout ceci était de bon augure, lui qui devait un jour devenir Lord Karstark. Après avoir obtenus un titre de noblesse, il fallut le marier. Certains échouaient sûr de mauvais rivage dans ce domaine. Vivant une longue vie de couple chacun de leur côté, du à un mariage arrangé qui a mal tourné. Force est de constater que ce ne fut pas le cas. Tel un conte de fée, les deux vécurent heureux, sans éprouver le besoin d'aller voir ailleurs. Du moins c'est ce que savait Arnaut. La guerre, fut une épreuve à laquelle il fut fondamentalement préparé. Depuis sa plus tendre enfance, ses jeux, ses jouets, s'articulaient autour du conflit armé entre plusieurs puissances militaires.  Il n'avait pas peur. Il savait ce qu'il faisait. Mais ses jeux ne l'avaient pas mis en garde sur les émotions, ni sur ce qu'il infligeait à ses proches. Sa femme savait, depuis quelques années déjà elle imaginait son jeune mari partir au combat. Mais qu'en était il de leur jeune fille ? Quatre ans à peine et elle voyait déjà son père partir. Comment lui expliquer qu'il ne s'agit pas simplement d'une visite à Winterfell ? Comment lui expliquer un concept si ancrée dans la réalité mais qui, pour une enfant, était si abstrait ? Arnaut s'en voulait, il était tiraillé entre son devoir de représenter la maison, et celui de rester auprès de sa famille. Même s'il n'avait pas le choix, et il le savait, il se sentait lâche d'ainsi abandonner sa fille et sa femme enceinte. Le félon qui avait déclenché cette guerre allait lui payer les années qu'il lui prenait en compagnie de sa famille. Le futur Lord rejoignit Winterfell, rejoignant son père qui siégeait au Conseil du Roi du Nord. A 23 ans seulement, il dirigerait des troupes. Tout comme son ami, son frère d'arme, Torrhen Stark, le Roi du Nord. Les deux hommes se connaissaient depuis leur plus bas âge. De la même année, leur complicité n'était renforcée que par la distance qui séparait leurs maisons. Ensemble ils s'étaient entraînés, et avaient franchis les étapes de la vie. Et si aujourd'hui Torrhen a obtenu une place bien plus prestigieuse que celle d'Arnaut, ce dernier ne lui en tient absolument pas rigueur, entretenant même la relation entre les deux familles. Les voilà qui allaient au combat contre le Roi du Sel et du Roc, ce dernier convoitait les terres du Nord, toutes les maisons se sont regroupés vers la plus prestigieuse d'entre elles, confiant le sort du Nord à un roi de 23 ans. Arnaut comme les autres, s'était agenouillé face à sa légitimité.


Cinq années. Cinq ans sans voir femmes ni enfants, sans calme, sans sérénité quant au lendemain. Aujourd'hui enfin il retrouve sa demeure, ces allés qu'il a arpenté, ces murailles qu'il a escaladé, ses escaliers qu'il a dévalé. Sa femme n'a pas changé, l'attente de la revoir ne l'a rendu que plus désirable et belle à ses yeux. Ses enfants ont grandis, ils ont passés plus de temps à vivre sans lui, qu'avec lui. Sa petite Lynara a 9 ans, elle est grande à présent, assez pour aller à l'Ouest, rejoindre Winterfell et en apprendre un peu plus sur le monde. Il aimerait la retenir, la garde avec lui. Apprendre à la connaître, à lui faire découvrir le monde. Il a peur de devenir un étranger pour elle. La guerre a été si long qu'il en avait oublié le visage des siens, remplacé par des hommes qu'il avait mutilé et qui venaient troubler son sommeil. Lui, le guerrier Karstark était déstabilisé par des rêves. Il y a ses deux fils, eux étaient encore jeunes et Arnaut comptait bien rattraper le temps perdu, pendant cinq ans ils ont attendue de savoir qui était leur père, et aujourd'hui il était devant eux. Sans doute appréhendait-il plus qu'eux, de peur de ne pas être à la hauteur. Mais la joie le submergea, comme autant de vagues de bonheur lorsqu'il vit leur visage s'illuminer.


Ce furent de biens triste années. Un an après la fin des hostilités, sa sœur la plus âgée, qui avait tout juste 28 ans, mourut. Elle entraîna dans sa chute son mari, mais aussi sa cadette. Ces derniers ne perdirent pas la vie mais restèrent marqué de cet événement, tandis qu'Arnaut marquait ses distances pour éviter de montrer une quelconque forme de faiblesse. Partagé entre deux cités, Arnaut multipliait les allés retour pour soutenir son ami et souverain de toujours, il le savait déjà affecté par la mort des membres de sa famille, il ne lui restait plus que ses enfants. Sa plus jeune sœur semblait ne plus vouloir vivre, c'est à peine si le sang circulait encore dans ses veines déjà bleuis. Seul Joris semblait apte à la conserver en vie. Leur famille pourtant si préservée à son habitude, affichait des signes de faiblesse. Comme si au contact des Starks, elle avait perdu un peu de sa superbe. Au milieu de ce chaos organisé, Arnaut tentait de faire bonne figure. Ses fils retrouvèrent le Nord, bien que ce ne fut pas à Karhold, sa fille se trouvait à Winterfell et ne semblait pas désireuse d'en partir. Lui, devait combattre les sauvageons, donnant jusqu'à son sang pour le Nord, abandonnant encore une fois sa femme. Mais cette fois, il ne partait pas seul au combat, ses deux fils l'accompagnaient. Certes, ils ne seraient pas sous sa protection directe, placés aux côtés de Lords Nordiens, il n'avait pas de quoi s'en faire. Mais lorsque l'un de ses fils fut renvoyé au domaine familiale, trop blessé pour continuer le combat, il commença à prendre des dispositions pour que la mésaventure ne se répète pas auprès de son autre fils. Mais de nouveau, la guerre grondait à l'horizon, l'appel du Roi du Nord faisait office d'aimant, l'attirant de nouveau, lui qui venait d'être fraîchement nommé à la tête de la cavalerie de réserve. Au milieu de cet Hiver de Ténèbres, Arnaut de Karstark tentait de briller et de faire briller.