Un peu que je me sens concerné ! À cause de cette foutue guerre, j'ai bien failli finir dans une geôle du fond du Bief, à croupir sur un chevalet de torture, alors bien sûr que je me sens concerné ! Pour autant, si la situation me paraît tendue, elle ne saurait être pire, pour moi, que celle que j'ai traversé lors de ma faillite, il y a plus d'un an maintenant. Car sachez-le, perdre sa fortune, dans les Cités-libres, quand on est un prince-marchand, c'est pire que perdre la face ! Alors, oui, j'en conviens, c'est dangereux la guerre, c'est sale la guerre, ça tue la guerre... mais je laisse aux nobles de Westeros le soin de la conduire avec toute la virilité qu'il faut pour ces choses-là. Moi, Jace Ormollen, j'ai pris le parti de feu le roi Aegon, et désormais je sers les intérêts de la reine Rhaenys, dans l'espoir de voir mes propres intérêts récompensés quand elle aura étendu son empire sur l'ensemble du continent. C'est un pari risqué, j'en conviens, mais que serait la vie sans son contingent d'aventures formidables, sans son lot de périlleux dangers, etc ? J'ai des goûts simples, j'espère beaucoup de ma participation à l'effort de guerre, alors advienne que pourra.

Avant toutes choses, je crois moins à la loyauté qu'à la temporaire communauté d'intérêts ; pour autant, il y a chez les Targaryen un rien de majesté qui m'inspire confiance et me pousse à ployer le genou devant eux... quitte à miser sur un cheval, pour la course à la couronne qui s'annonce, autant miser sur le bon ! Certes, mes ambitions n'ont point changé et j'espère bien que mes bons et loyaux services seront un jour récompensés. Je ferai d'ailleurs au mieux de mes capacités pour mériter les lauriers qu'on posera un jour sur ma tête parfumée. Pour autant, puisque vous le demandez, la reine Rhaenys sait pouvoir compter sur ma loyauté, du moins je l'espère. Il est vrai qu'elle et moi, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de nous fréquenter plus avant. Mais je vous assure qu'elle n'aura pas à regretter d'avoir reconduit mes services auprès de son Conseil.

Eh bien... la guerre a déjà touché le royaume de Peyredragon, n'est-ce pas ? Elle y promenait ses robes de fer bien avant même que je n'y arrive pour rallier la cause des Targaryen. Alors franchement... il y a quelques mois, j'aurais pu rester à Lys, m'enfermer chez mon frère aîné, vivre sur sa bourse, pleurer le départ de ma femme et de mon fils dans les bras des plus coquines courtisanes, me goinfrer des nourritures les plus délicieuses, m'enivrer des vins les plus doux … bref, couler des jours heureux jusqu'à ce que cette mauvaise vie me rattrape et me tue. Or, comme vous le constatez, j'ai choisi de prendre mon courage à deux mains, de quitter Lys avec les derniers lambeaux de ma fortune et de mon amour-propre, d'aller jusqu'à Peyredragon et d'offrir mes services aux plus improbables des prétendants à la souveraineté des trop nombreuses couronnes de Westeros... et quand j'aurais pu, encore, rentrer à la maison pleurer dans les basques de mon aîné... j'ai choisi d'aller dans le Bief, où, comme vous le savez, j'ai failli me faire scalper... voilà qui devrait répondre à votre question.

C'était une manœuvre honteuse mais fort habile. Enfin... je veux dire, quel acte abominable ! L'embuscade était odieuse. Harren le Noir mérite sûrement son surnom et sa réputation. Il faut assurément considérer le bonhomme avec lucidité : c'est un ennemi retors qui a fait preuve d'une cruauté implacable, et j'espère qu'à Peyredragon on sait désormais à quoi s'attendre de la part de ces barbares de Westeros. Si d'aventure mes missions me conduisaient à espionner ce fou furieux, d'ailleurs, j'espère ne jamais tomber entre ses griffes, sinon je ne donne pas cher de ma peau... Je suppose d'ailleurs que ce geste aura eu pour lui des conséquences assez graves, vu qu'à travers le continent un tel acte, au regard des traditions et de la foi commune... piteuse consolation pour la reine Rhaenys, je suppose, que de savoir qu'elle suscitera peut-être la compassion de ces chiens galeux d'Ouestriens...

▪▪ Trichelin ▪▪ 26 ans ▪▪ Un honnête 16/20 ▪▪ Je lorgne dessus depuis longtemps mais je ne me souviens plus de l'origine de la trouvaille... ▪▪ L'envie de donner sa chance à un projet de personnage que je mûris depuis longtemps. ▪▪ Le manque de temps et les risques passés de démotivation. ▪▪ J'aime les cookies. ▪▪

Je m'appelle Jace et j'ai un grave problème. Je suis seul, en pleine campagne, entre Villevieille et Hautjardin, et je n'ai personne vers qui me tourner.

Que je vous rafraîchisse la mémoire... il y a trois jours, je marchais d'un bon pas vers les jardins des Sept sanctuaires, sur la rive ouest de l'Hydromel. Je devais y rencontrer l'un de mes petits camarades, Jarvis, comme moi espion au service de la reine Rhaenys. Malheureusement... j'avais à peine mis un pied sur la pelouse des jardins que j'ai vu, à cent mètres, une petite troupe des hommes du guet fondre sur le pauvre Jarvis, qui n'eut pas même une seconde le temps de réfléchir à la moindre fuite... pour ma part, j'ai tourné les talons en espérant faire profil bas. Sauf que bien sûr, la chance n'était pas du côté de votre serviteur ce jour-là ! Il y avait des patrouilles un peu partout dans les environs, qui beuglaient avec cet horrible accent du sud du Bief : « Trouvez l'autre ! » Forcément, l'autre, c'était moi...

Là, j'ai fait une bêtise, je n'ai pas pris le temps de réfléchir... en pressant le pas vers une des planques que je savais ou croyais sûre, j'ai vu une carriole que deux ânes conduisaient – trois, en comptant le charretier. Je lui ai montré l’œil brillant d'une pièce d'argent, où somnolait l'effigie d'un roi Gardener. Le brave homme la fourre dans une poche, me fait un signe de la tête, et moi je saute à l'arrière du chariot. Belle erreur ! J'étais trop affolé, je n'ai rien remarqué, pourtant j'ai du nez... bref, disons que le vieux type, dans sa charrette, il transportait un bon gros tas de purin bien chaud.

Je l'ai quitté quand il arriva chez lui. L'odeur me poursuit encore. J'en ai les narines... détruites. C'est fou ce qu'on peut se sentir tout drôle, privé d'odorat. C'est un peu comme si le monde perdait de ses couleurs. Contrairement à ce qu'on dit, non, mes yeux n'ont pas pris le relais, et mes oreilles s'en tiennent à leurs performances habituelles. Mais j'ai franchement d'autres soucis, là, je crois et je me demande bien comment j'ai fait pour en arriver là... Les dieux d'ici et d'ailleurs ont un grand sens de l'humour. Hier encore j'étais Jace Ormollen, grand maître d'une compagnie maritime au succès incontestable. Ma femme m'aimait, mon fils me ressemblait. Aujourd'hui, je suis Jace, un rien du tout perdu au milieu des champs du Bief, le manteau bruni de merde et les cheveux sales. Ah, mes cheveux... ils sont toujours là malgré mon âge et mes soucis, c'est toujours ça que R'hllor ou un autre ne m'auront pas encore pris !

D'autant plus qu'ils ont la douceur et les nuances propres à ma si chère famille... ah, grande famille ! Je vous adore et qu'est-ce que vous me faîtes bien chier. Bon, il fera bientôt nuit. Prenons un instant pour réfléchir. Là, allonge-toi sur l'herbe, Jace. Tu te souviens, il y a vingt ans, quand tu t'allongeais sur le pont des navires de ton père, dans le port de Lys, tandis qu'il parlait avec ses capitaines ? C'était le bon temps. Choyé comme un prince, à l'époque ! Entouré de ta famille, de tes précepteurs, des amis et parasites de l'entourage familial, dans le palais des Larmes, la grande demeure de tes ancêtres... et aujourd'hui, c'est ton scélérat de frère aîné qui dort dans le grand lit de papa, qui se branle dans la baignoire de maman... bon, allez, arrête avec la bile et la rancœur, c'est mauvais pour la peau.

Tout n'est pas si noir autour de moi, après tout... j'ai de l'allure, j'ai des savoirs utiles, j’œuvre pour une cause noble et importante... puis si la Targaryen réussit, j'aurai une chance d'associer mon nom à son succès... Me refaire une petite santé financière à moindre coût, c'était l'idée, mais pour le moment, ça ne marche pas très bien... Je devrais peut-être revoir un peu ma façon de faire... et ôter mon manteau, c'est clair, l'odeur est insupportable. Je l'aimais bien, pourtant, ce manteau. C'est Leonar qui me l'a offert quand j'ai lancé ma compagnie, huit ans plus tôt... j'étais un homme important à l'époque. Meilleur duelliste de ma génération, grand connaisseur des poètes et littérateurs de l'Orient, amateur d'astronomie et de musique, flûtiste accompli... bon, j'exagère un peu, j'étais ni plus ni moins qu'un fils de prince-marchand de Lys, avec toutes les étiquettes et toutes les casseroles que ça implique. Sauf que je n'ai plus rien à cuisiner dans ces casseroles et que connaître ses constellations, ça ne nourrit pas en rase campagne quand le ventre rugit...

Ah, si je n'avais pas fait faillite, je n'en serais pas là... obligé de me rouler dans du fumier pour échapper au guet de Villevieille... qu'est-ce que dirait Sereneï,  qu'est-ce que dirait Fregar, mon fils ? Je l'ai nommé d'après ce cher vieux papa et sans doute qu'il a honte de moi, lui aussi. Sereneï... douce fleur de Volantis... tu me manques, tu sais ? Tu n'aurais pas dû partir comme ça, sans un mot, m'abandonnant à ma ruine... nous aurions pu reconstruire quelque chose, et je n'en serais pas là. Enfin, là, justement, tu aurais eu de bonnes raisons de me quitter pour rentrer chez toi. Maintenant je n'ai plus personne pour me pleurer... vu que ces bouseux n'ont même pas été capable de mener à bien leur mission d'espionnage... je me demande si d'autres ont pu s'enfuir, comme moi... ils sont tellement empotés, je suis sans doute le seul à avoir anticipé cette catastrophe. Il faut que je prévienne la reine. Elle sera sans doute informée avant que je ne la retrouve. Elle me croira mort, peut-être. Dire que j'ai encore quelques bateaux à Peyredragon... bah, qu'elle les garde, je n'en ai pas besoin au milieu de ce champ... de ce champ de quoi, d'ailleurs ?

Une vraie friche. Mais il fait froid. Si je dors ici, je risque un rhume atroce. Finalement, au chaud dans le purin, ce n'était pas si mal... enfin, Jace, du nerf, un peu de poigne ! Réveille-toi, tu ne vas pas te laisser abattre, tu as une mission à accomplir et c'est vers Rhaenys ou Orys que tu dois maintenant te diriger. D'autant que si je reste dans le Bief, je risque un peu ma tête, et je tiens à rester vivant, ouais... il faut bien qu'un jour je puisse rentrer à Lys en triomphateur ! Tu as un mauvais surnom à faire oublier d'ailleurs. Le Lys Poisseux. Quelle honte... enfin, tu es immunisé, maintenant, t'a voyagé trois heures durant dans un bain d'excréments, tu peux tout te permettre ! J'ai raison. Je ne peux pas me laisser abattre. Après tout, quand j'étais au plus bas, j'ai le cran d'aller avec mes dernières voiles et mes derniers sacs d'or jusqu'au pied d'Aegon pour lui proposer mes services. Eh oui, moi, Jace Rien-du-Tout Ormollen, j'ai porté haut mes valseuses, et j'ai fait ça !

J'ai regardé le dragon dans les yeux, moi ! Bon, j'exagère encore. Je l'aurais fait, cela dit... tout plutôt que d'aller mendier chez mon frère ! Il peut toujours attendre s'il croit que je vais revenir la queue entre les jambes à la maison pour vivre à son crochet tel le parasite qu'il pense que je suis. En fait, je crois qu'il s'en fiche, mais qu'importe ! Pour ma propre santé mentale, j'ai besoin d'être ce salopard qui se fixe des objectifs en fonction de ce frère qu'il jalouse et méprise, qu'il envie et admire. C'est petit, je sais, mais que voulez-vous, je suis un vilain garçon, j'ai reçu une excellente éducation mais on ne m'a jamais enseigné la sagesse de l'humilité fraternelle... Faisons plutôt un état des lieux. J'avais senti le vent tourner, j'ai bien fait de prendre mes affaires sans mon sac, mais que vais-je faire sans cheval, sans idée de là où je me trouve, sans grande fortune pour graisser la patte de tous les promeneurs de purin des environs ? Je crois que je suis dans le pétrin...

Bon, là-bas, c'est le gourbi de mon chauffeur. Une pièce d'argent, c'était beaucoup pour le voyage, malgré le bain de merde en prime... je vais aller le voir et faire appel à sa générosité. Prie-t-il les Sept ? Je vais prier les Sept. Tout le monde dans le Bief prie les Sept. Il ne pourra rien refuser à un coreligionnaire en déroute... et puis, au pire, j'ai toujours mon stylet. Un coup bien placé, et je récupère ma pièce d'argent. Hum... Non, ce serait trop horrible, et trop peu discret. Quitte à se faire oublier pour le moment, autant que ce soit sous les traits d'un voyageur insignifiant, et non sous ceux d'un tueur de vieux grigou. Puis si j'en crois ce que j'ai vu, il a de quoi laver mon manteau... oui, dormir sous un toit de chaume, c'est sans doute préférable à une sieste à la belle étoile, surtout qu'à voir ces gros nuages, je crains qu'il ne pleuve. Allez, Jace ! C'est encore l'occasion pour toi de prouver que tu aurais fait une belle carrière dans les théâtres de Braavos...

       

Savais-tu qu'un jour, il a perdu son alliance et que depuis, c'est le bordel dans la terre du milieu? Arhem excuses-moi, mais c'est que... C'est mon idole !
BREF !


Car oui, te voilà validé ! La classe hein ! Mais ne te repose pas sur tes lauriers trop vite, aussi confortables soient-ils, car il y reste encore quelques lieux à visiter, et dans lesquels tu dois poster. Nous t'avons fait une petite liste ci-dessous qui n'est pas exhaustive, mais qui t'indique les sujets les plus importants que tu dois aller voir absolument.

Les démarches post-Validation ▪▪



Favoriser son intégration ▪▪



Connaître en profondeur Torrhen, Sharra et Deria le background du forum ▪▪