[Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé]
Sujet: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Dim 6 Mar - 23:39
Décidément, nous enchaînons les mariages en ce moment… Après celui de Jeyne et Lyman Lannister, c'est au tour de Bowen. En même temps je le comprends, avec la guerre contre les sauvageons, les occasions de faire la fête se sont réduits ces derniers temps. Et Bowen en a souffert plus que les autres. Il a perdu gros quand l'ennemi a envahi Motte-la-forêt et il doit se reconstruire. J'espère que Dame Maedalyn réussira dans cette mission.La seule chose que je regrette dans cette histoire, c'est que je vais devoir mettre mon entraînement de côté pendant quelques jours…
Nous sommes partis de bon matin, après le déjeuner nous avons pris la route. Nous avons un peu de route avant d'arriver à Blancport. Le futur fief de Bowen étant détruit, il a pensé qu'y organiser ses noces aurait été malvenu. C'est très noble de la part de Lord Manderly d'avoir proposé d'organiser l'union de son beau-frère en son domaine, même si je trouve ça dommage. Le symbole aurait été d'autant plus fort si le mariage avait eu lieu à la motte. Monté sur Quartz, un cheval gris tacheté de noir. Je chevauche en tête de la colonne, avec Père et Jon. Comme à mon habitude, je reste silencieux. Je ne parle pas, mais j'écoute, j'écoute tout ce qui arrive à mes oreilles. Le bruit des sabots de Quartz, les voix de père et de notre cortège. Parfois, une plaisanterie arrive à mes oreilles et m'arrache un léger sourire. Mais en dehors de ces petits moments, mon regard semble ailleurs. Je me contente de hocher la tête ou de répondre par des phrases courtes quand on m'interpelle, juste pour montrer que je suis bien là. De temps en temps, je lance un coup d'œil vers Père ou Jon, mais détourne le regard dès que l'un d'eux s'en rend compte.
Au bout de plusieurs heures de chevauchés, je remarque que tout le monde semble s'être arrêté. J'étais tellement pris dans mes pensées que je n'avais pas remarqué qu'on avait sonné le repos. Je dois avouer que ça tombe à pic. Même si je ne l'avouerais à personne, j'ai encore du mal avec ces longues chevauchées de plusieurs heures. Lors de la campagne pour aller au Bois-aux-Loups, j'avais les jambes en compotes… Le Bois-au-Loups, à cette pensée un frisson parcours ma nuque. Pour l'instant je ne l'ai dis à personne, mais savoir qu'Oncle Bran est mort a quelques mètres de moi et que Père a failli le rejoindre auprès des Dieu… C'était violent… Pas grisant comme je m'y attendais, mais violent. J'ai parfois des images qui me reviennent. Mais je ne suis plus un enfant, je sais que la guerre à son lot de violence et qu'elle est malheureusement inévitable pour protéger les siens. C'est notre responsabilité.
Alors que tout le monde se réunit pour une pause, je descends de scelle et attache Quartz sur une branche d'arbre, en retrait du groupe. Je reste quelques minutes auprès de Quartz, à flatter son encolure. Je dois avouer que c'est en ces moments que Jeyne me manque. Je n'ai plus personne à qui partager quoi que ce soit. Certes elle et moi partagions beaucoup moins de choses depuis quelques temps, mais je savais que si j'en avais besoin, elle serait là… Mais maintenant elle n'est plus là. Aussi, je reste éloigné des autres. Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'être avec eux, juste que je ne saurais pas quoi dire… Je sais que je ne sentirais pas à ma place parmi eux. Je ne sais toujours pas où est ma place… Je jette un coup d'œil vers le groupe, vers Père et Jon, puis retourne mon attention auprès de Quartz.
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Sam 19 Mar - 16:02
Je suis encore barbouillé des ripailles du mariage de Jeyne. Déchiré à l'intérieur par son départ. Dévasté par ce que j'ai fait, au nom du devoir et du Nord. Me séparer de ma fille. Quelque part, me séparer de Sigyn, pour de bon cette fois ci, aar je n'aurais plus jamais quiconque pour me la rappeler aussi fort que ma fille. Pourtant, je savais que j'avais fait ce que j'étais sensé faire. C'était suffisant, pas à mon bonheur, c'était certain, mais à ma satisfaction en tous cas. Je cheminais en tête de colonne, accompagné de mes fils. Incapable de leur parler, car les choses étaient toujours aussi compliquées avec Jon, mais surtout je n'avais pas grand chose à lui dire. Pas aujourd'hui. Walton, c'était pareil. D'ordinaire, quand les loups de Winterfell partaient quelque part, c'était Brandon qui faisait la conversation, chevauchant et riant avec mes enfants, alors que je m'occupais de mon côté de l'organisation, du suivi de mon royaume. Pas aujourd'hui. Je n'avais pas le cœur à l'ouvrage, même si je savais que je ne pouvais pas laisser traîner un certain nombre de choses. Je chevauchais en silence, me demandant ce que ressentait Jeyne sur la route vers son nouveau chez elle. Sans doute de la peur, de l'appréhension, mais aussi le cœur gonflé à la perspective d'une nouvelle vie. Je ne pouvais que comprendre ça. Elle allait découvrir pour la première fois un nouveau monde, rien qu'à elle, en dehors de tout ce que j'avais pu décider pour elle tout au long de son existence. Avec moins de responsabilités familiales, et plus de responsabilités tout court. Quelque chose à elle, rien qu'à elle, pour la première fois de son existence.
Je me la rappelais à tant d'événements... Quand petite, elle courrait sur les marches de la grande porte pour me rejoindre au pied du castel de Winterfell, criant mon nom, se jetant dans mes bras. Plus grande, quand elle s'enfermait dans cette attitude digne mais triste au moment du décès de sa mère. Ces manies et attitudes qu'elle avait vite prises de se comporter en maîtresse de maison, en dame de Winterfell... Tout cela allait me manquer. Et je me rendais compte que ce n'était pas seulement à ma ville et à ma fille que je venais de dire au revoir. C'était à tout un pan de ma vie, qui allait déboucher sur quelque chose de plus dur et plus cruel que tout ce que j'avais pu affronter jusque là dans mon existence. Au moment de la halte, je me sentais toujours chamboulé à l'intérieur, et je fus tenté un instant d'aller échanger quelques mots avec Sharra Arryn, pour me changer les idées, pour noyer le départ de ma fille dans un ou deux godets de vin et pourquoi pas, dans un conin royal. J'inspirais un grand coup, chassais mes pensée d'une longue lampée prélevée dans l'outre que j'avais attaqué à mes fontes. Puis je me dirigeais vers mon plus jeune fils, alors que tout le monde s'organisait pour faire chauffer le repas du midi.
| Fils. | lâchais-je simplement en arrivant à son niveau
Je le regarde, le contemple. Mon petit garçon a beaucoup changé aussi, avec la guerre, avec le départ de sa sœur également. Il ressemble beaucoup à Brandon et Rickard plus jeunes. Avec ses tâches de son, son regard d'acier. Petit garçon bien sérieux, pourtant. Je ne savais pas trop comment aborder les choses. Je flatte l'encolure de son cheval.
| Nous avons marché à bonne vitesse, ce matin. J'espère que nous continuerons à progresser aussi rapidement. Nous avons beaucoup de choses à faire à Blancport, Walton. Nous y attendent un mariage, nos troupes... Et nous n'aurons pas moins de trois souveraines à gérer. J'aurais besoin de toi pour gérer à ma place un certain nombre de menues affaires. Ton frère va bientôt mener des troupes à la guerre en compagnie de nos meilleurs hommes, et je partirais moi-même avec une autre partie de mes troupes. Je vais avoir besoin de toi, fils. |
Je soupirais, détournant le regard un instant, avant de raffermir ma volonté et de le fixer à nouveau. Ce que j'allais dire allait m'arracher trois mètres d'entrailles, mais je n'avais pas trop le choix.
| Je suis sincèrement désolé, Walton. Tu n'es déjà plus un garçon, malgré ton jeune âge. Tu n'as pas été préparé comme je le voulais à ce qui va suivre, et tu es déjà un homme malgré tout. Tu as goûté au sang avant connu le goût d'une femme. Je m'en veux, concernant la manière dont les choses ont tourné. Mais il est trop tard pour les regrets. Maintenant que tu es un homme, que je le veuille ou non, tu es un des loups de Winterfell. Avec ta sœur partie, je vais avoir besoin de toi, plus que jamais. Est-ce que je peux avoir confiance en toi pour m'obéir, à l'avenir? Est-ce que tu garderas mes secrets, et resteras garant de ma volonté ? |
C'était une question honnête. Lors de la campagne contre les sauvageons, Walton était sensé servir d'écuyer à son frère. Il avait pourtant chargé avec les autres. Il m'avait désobéi et s'était mis en dangr contre ma volonté. J'avais besoin de mon fils, je le savais assez mûr et intelligent pour ce qui suivrait. Mais j'avais besoin de lui faire confiance avant de lui confier des responsabilités qui en théorie, auraient dû échoir à son frère aîné.
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
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Messages : 51796 Membre du mois : 342 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Ven 1 Avr - 23:43
Père s'approche de moi, sans que je le remarque au premier abord. Après avoir flatté l'encolure de Quartz, il prend la parole. Je dois avouer que ça m'étonne un peu. Il n'a pas desserré la mâchoire depuis le début du voyage. Moi non plus certes, mais bon… Au début il parle de notre progression, mais enchaîne rapidement sur ce qu'il veut. Gérer de menues affaires ? C'est-à-dire ? Si c'était les tâches habituelles d'accueil des nobles, je l'ai déjà fait plusieurs fois… Je n'ai pas le temps de m'interroger plus longtemps, car rapidement le couperet tombe… Jon va partir et lui aussi…
Mon coeur se serre alors que Père dis ces mots. Jon… Lui… Mais pas moi. Je ne serai pas de la prochaine campagne… Je ne suis pas bête, je n'ai pas besoin qu'il le dise directement. Il cherche quelqu'un pour tenir les rennes du château durant la guerre. D'une part parce que le royaume ne s'arrête pas de tourner pendant la guerre et d'autre part parce que s'il devait arriver quelque chose, il faut qu'un Stark puisse reprendre la couronne. Je devrais le prendre pour une marque de confiance. Aussi, loin que je m'en souvienne, ce rôle a toujours été tenu par Oncle Bran ou Jeyne, des gens en lesquels Père avait confiance… Pourtant… au fond de moi je le vis… Comme une punition…
Oui, une punition pour mon comportement à la Mort-au-Loup. Même s'il dit s'en vouloir, au fond je sens bien qu'il m'en veut encore et qu'il ne sait pas s'il peut me faire confiance... Mais là je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. J'ai été naïf de croire que je serais félicité pour avoir pris l'initiative de la charge. Mais comme il le dit lui même, il est trop tard pour les regrets.
Je le laisse parler sans l'interrompre, à la fois par respect mais également pour prendre le temps de digérer le discours. J'essaie de rester stoïque, mais je pense que mon visage a du mal à cacher ma déception. Je ne dis rien et prend sur moi, c'est la meilleure chose à faire. D'une part parce que je doute que Père se laisse apitoyer et d'autre part parce que c'est l'occasion rêvée de montrer que je suis un homme et que je suis digne de confiance. J'ai promis à Jeyne avant son départ que je me rapprocherais de Père. Il vient de faire le premier pas à ma place. Maintenant à moi de faire le second.
« Ce qui s'est passé au Bois aux Loups n'arrivera plus Père. J'ai appris la leçon. Je saurais me montrer digne de la maison Stark. »
Je le regarde dans les yeux alors que je dis ces mots, essayant tant que possible de me donner l'air résolu, mais calme. Et puis… Et puis plus rien… Que dire de plus ? Je n'ai pas l'habitude de parler à Père. Pourtant, je sais que je devrais. Mais quoi lui dire ? C'est plus compliqué que ce que je pensais. Je ne sais pas comment faisait Jeyne, mais pour moi le Vieux Loup reste un mystère pour moi. Non pas que ça me décourage, mais ça me rend la tâche plus compliquée. Avant que le malaise ne s'installe, je laisse s'échapper involontairement un léger soupire. Je reprends la parole.
« Si je comprends bien, je vais rester à Winterfell pendant cette campagne ? »
Je connais déjà la réponse, mais je veux l'entendre de sa bouche. Autant aborder tout de suite le sujet qui fâche, histoire de ne pas me faire de faux espoirs. Mais alors que je prononce ces mots, quelque chose m'intrigue. Pourquoi maintenant ? Lors de la guerre contre les sauvageons, il n'avais pas jugé utile de me laisser à l’arrière, pourtant la situation était la même. Jeyne était déjà fiancée, donc le fait qu'elle soit encore là n'aurait rien changé, nous risquions autant de perdre les deux héritiers mâles… Visiblement quelque chose a changé depuis la Mort-aux-loups… La confiance qu'il avait en moi serait-elle rompue a ce point ? Je ne sais pas, mais cette question me perturbe. J’essaie tant bien que mal de ne pas le montrer, en espérant que Père ne s'en rendra pas compte. Je change le sujet. Il ne faut pas que je montre que je m’inquiète. Père veut savoir s'il peut me faire confiance, pas me voir geindre.
« Quelque sois votre décision, je m'y plierait. Je ferrais honneur à la famille Stark. Vous pouvez me faire confiance »
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Dim 10 Avr - 0:00
Mon fils ne sait jamais vraiment comment se comporter avec moi. Je le sens bien. J'en ai bien conscience. Il est du genre à tâter le terrain, à se demander ce qui lui arrive. Je ne lui en veux pas pour ça, pour cette retenue, cette forme d'hésitation. Il me semble logique que le petit ne sache trop comment se comporter ; nous ne nous connaissons pas si bien que cela après tout. Je n'ai jamais été là pour lui. Beaucoup de raisons à cela. Aucune sur laquelle je souhaite m'appesantir. C'est comme ça. Je ressens tout de suite la déception de mon gamin quand je parle d'un commandement accordé à mon aîné, peut être s'attendait il à s'en voir confier un aussi ? Je ne savais pas trop. Il était jeune, trop jeune. Walton était un fils tout ce qu'il y avait de plus capable mais il était infiniment trop jeune. A son âge, il fallait que je puisse poursuivre sa formation sur d'autres aspects, que je puisse l'éveiller à d'autres problématiques que celles de la seule guerre qu'il ne connaissait déjà que trop bien. Il n'avait que douze ans. A son âge, je n'apprenais qu'à me battre, endurant bien des vexations, des coups et d'autres brimades, pour me modeler comme un futur Roi guerrier. Mais je n'avais pas encore goûté au sang, ni aux femmes, ni à rien d'autre en fait que l'entraînement, encore et toujours l'entraînement. Walton n'avait jamais que douze ans. Ca me détruisait déjà de le savoir si fort avancé sur le chemin de la guerre et de la violence. Je pensais que c'était un passage obligé pour un Stark, pour un Prince du Nord. Mais pas si tôt. Chaque chose en son temps. Les événements ne nous laissaient pas fort le loisir d'améliorer les choses, mais je devais tout de même essayer de faire aller les choses dans le bon sens. Le jeune homme encaisse sans broncher, comme un Stark. Comme un guerrier. Je ne sais pas si je dois en être fier ou avoir encore un peu plus le cœur serré. Probablement un peu des deux.
Je hoche la tête quand mon fils s'excuse pour son comportement au Bois Aux Loups. J'hésite un instant, et pose ma main, large et calleuse, sur son épaule. J'essaie de me montrer compréhensif. Car moi aussi j'ai souffert, bien des années plus tôt, des décisions de mon père. De ce qu'il m'a fait, de ce que j'ai fait au mien. Rien n'ira jamais vraiment comme il le faudrait, c'est certain.
| Que les choses soient claires. Tu as fauté à la bataille en ne suivant pas mes ordres, en te mettant en danger. Si j'étais tombé, si ton frère était mort, et toi aussi, tout le Nord aurait chancelé et se serait enfoncé dans le chaos. Quant au reste, tu es digne, plus que digne même, de notre maison. Tu n'as que douze ans, Walton. Et tu as chargé. Tu as montré que tu étais déjà un homme. C'est beaucoup. Mais tu dois apprendre à être plus raisonné. |
Facile pour moi de dire ce genre de choses, encore fallait-il que je me montre l'exemple que devrait suivre Walton. Pas si sûr n'empêche, quand on constate comment les choses évoluent, les erreurs que je peux faire. J'avais perdu Motte-La-Forêt, j'avais perdu d'autres choses, des opportunités. Je n'étais pas infaillible, mais mon fils devait apprendre à l'être. Le petit a semble-t-il la gorge serrée lorsqu'il me demande s'il va rester à Winterfell pendant la campagne. J'opine lentement du chef, confirmant ce qu'il semblait craindre. Je ne souhaitais pas plus que ça me montrer cruel alors que Walton avait attendu plus de cet avenir sombre. Il voulait des responsabilités, il voulait prouver sa valeur. Ce n'était pas incompréhensible, quand on connaissait son père.
| Oui. Il doit toujours rester l'un d'entre nous là-bas. Certains y voient une tradition, mais je pense que c'est un point de vue stupide. La légitimité de notre règne s'appuie certes sur le respect du passé, mais aussi sur les impératifs qui sont les nôtres. Si Jon mène une armée et moi une autre, il me faut quelqu'un de confiance, quelqu'un de mon sang, pour tenir ma forteresse, organiser les renforts, collecter nos revenus, tenir le Nord. Ce quelqu'un, ce sera toi. Tu seras bien entouré et bien conseillé, mais j'ai besoin de toi là bas. |
Ce n'était pas une punition. Mais Jon en tant qu'aîné avec ses propres batailles à mener, ses propres preuves à faire. Il avait d'autres impératifs que ceux de Walton. Il avait eu moins de temps pour grandir, pour mûrir, et déjà je me devais de le jeter dans la tourmente. Walton avait déjà goûté au sang mais il avait beaucoup d'autres choses à apprendre. C'était comme ça. Cela ne voulait pas dire que son rôle était limité, ou de second ordre. Rien de tout ça.
| Je vais me remarier, fils. Parce que le Nord a besoin d'alliés dans la plus grande guerre que le Royaume aura connu depuis des siècles, sinon des millénaires. Rhaenys Targaryen deviendra ma femme. Jeyne nous assure l'Ouest. Ton frère sera sans doute destiné au Val. Je vais devoir chevaucher plein sud pour éviter que l'ennemi n'emporte la mise avant que les Loups n'aient l'occasion de se jeter dans la bataille, ton frère devra aussi se mesurer à l'ennemi. Mon entreprise comme la sienne seront condamnées si à Winterfell, tu nous manques. Tu n'auras pas la tâche facile ; les fer-nés vont probablement reprendre leurs raids. Le risque d'invasion n'est pas négligeable et il y a toujours des sauvageons qui rôdent dans le Bois-Aux-Loups. Tu devras garder l'ensemble des maisons unies quand je serais loin. Tu devrais assurer la cohésion de tout ce monde, leur protection aussi. Tu devras tenir Winterfell pour moi, et accomplir ton devoir autant que ton frère, ta sœur et moi le ferons. Est-ce que tu comprends? |
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Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Sam 16 Avr - 1:03
« Père… Je … mais... »
Je suis totalement estomaqué. Pas par son monologue sur le devoir, mais bien par cette première phrase. Que dire face à cette révélation… Père… Remarié… Et pas avec n'importe qui, avec Rhaenys Targaryen, la Reine de Peyredragon et Reine auto-proclamée des 7 couronnes de Westeros… Cette nouvelle éclipse toutes les autres. Le fait que Père veuille que je reste à Winterfell ? Oublié. Sa remarque comme quoi j'ai été digne de la maison Stark, mais que je dois être plus raisonné ? À peine remarquée. Son couplet sur mon devoir envers la famille Stark et ceux de Jeyne et Jon ? Limite entendue. Tout ce qui occupe mon esprit, c'est ce mariage. Je ne sais pas quoi en penser. Enfin plutôt, si, je sais ce que j'en pense… Mais ce que je ne sais pas, c'est comment réagir. Je sais bien que c'est la guerre qui a contraint mon père a prendre cette décision, comme toujours. Et je me doute que cette décision a été mûrement réfléchie et qu'il a pris toutes les précautions pour ne pas se faire dévorer par le Dragon, mais pourtant… Une petite voix dans ma tête n'arrête pas de répéter « Il a oublié Mère… Elle ne compte plus pour lui, peut-être n'a-t-elle jamais compté pour lui… Il vous abandonne, une fois de plus… Il t'abandonne pour cette dragonne... ». Cette petite voix, c'est celle de l'ancien Walton, celui qui avait peur de n'être rien qu'une ombre. J'ai beau essayer de le raisonner, rien n'y fais. Jusqu'à ce que je laisse échapper, d'une voix à peine audible :
« et Mère ? ... »
Mais rapidement je me rends compte que ces deux petits mots, prononcés sans réfléchir, ne sont pas ceux d'un homme, mais ceux d'un enfant. Aussi, je reprends rapidement la parole, en essayant d'adopter un ton assuré et sérieux, avec un succès mitigé. Je ne laisse pas à Père le temps de réagir, en espérant qu'il n'ai pas entendu.
« La nouvelle de cette union me prend au dépourvu, mais j'ai confiance en votre jugement. Si vous estimez que c'est pertinent, alors je vous suivrais. J'imagine que cette décision est mûrement réfléchie »
Et j'enchaîne à nouveau, devenu très loquasse d'un seul coup. Je ne veux pas lui laisser la parole. Si je le laisse parler, il risque de me donner les raisons de cette décision et je ne veux pas les savoir. Je ne veux pas l'entendre me donner ne serait-ce qu'une raison qui pourrait laisser croire que ce mariage est autre chose qu'une union politique. Je préfère rester dans l'illusion que de lui laisser la moindre chance de me dire qu'il est guidé par autre chose que la guerre. Ho, il est peut-être heureux de cette union, qu'importe, je préfère ne pas le savoir. Je préfère croire qu'il est malheureux mais qu'il pense encore à Mère que de l'imaginer heureux avec une autre femme. Je sais que c'est puéril comme réaction, mais c'est plus fort que moi et c'est la seule façon de faire taire cette petite voix : ne pas lui donner un seul indice qui pourrait lui faire croire qu'il a raison.
« Quoi qu'il en soit, je tâcherais de me montrer à la hauteur des tâches que vous me confiez. Je ne vous décevrai pas. Je comprends à présent pourquoi il faut que je reste. Je m'efforcerais d'être le Stark de Winterfell, avec l'aide de vos conseillé bien entendu. »
Oui, changeons de sujet. Revenons sur ce qui est important. J'ai déjà pris trop de temps pour penser à cette minuscule phrase alors que ce n'était clairement pas le message de père. Son message était qu'il avait vraiment besoin de moi et que ma tâche ne serait pas des moindres. Et d'un seul coup, j'ai le sentiment que mon soupçon se confirme. La situation n'est pas la même qu'à la Mort-Au-Loup… Il a bien parlé d'échec… Il a parlé d'une guerre comme le royaume n'en avait plus connu depuis des siècles. La situation est-elle grave à ce point ? Au point que Torrhen Stark, le Roi Invaincu du Nord, puisse imaginer une défaite ? Alors que cette idée traverse mon esprit, je prends soudain conscience de la situation. Ce n'est pas une simple bataille contre des sauvageons ou des raids Fer-nés… mon visage s'assombrit alors. Je prends à nouveau la parole, sur un ton beaucoup plus lent et posé que les phrases précédentes. Cette fois-ci, l'ancien Walton n'a plus voix au chapitre. Je ne parle plus pour fuir, je ne parle plus pour meubler la conversation. C'est l'homme qui parle. Je le fixe droit dans les yeux à nouveau.
« Père… La situation est-elle si grave au Sud ? Peut-être pouvons-nous en parler en privé plus tard si vous ne voulez pas inquiéter les hommes, mais j'ai besoin de savoir si je veux accomplir ma tâche au mieux… »
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Mer 11 Mai - 22:13
Mon fils m'avait écouté avec attention, et il m'avait écouté jusqu'au bout. Je savais bien qu'il aurait préféré écouter d'autres mots que les miens, mais je ne lui avais pas laissé le choix. Il était totalement stupéfait par la force et la puissance des révélations que je venais de lui faire. Il n'arrivait tout simplement pas à appréhendait la totalité de ce que je venais de lui annoncer. Je sais très bien ce qu'il se passe dans la tête de mon fils à cet instant précis. Il ne doit plus beaucoup penser à la guerre, aux honneurs ou à quoi que ce soit d'autre qu'au fait que son paternel allait bientôt partager la couche d'une autre femme. Oh, Walton était un garçon intelligent. Il devait avoir compris que les hommes avaient des besoins, et qu'il leur fallait les épancher en agréable compagnie. Mais j'étais bien placé pour savoir qu'il y avait un gouffre entre une plaisante compagnie et une épouse, ne serait-ce que par la foule de devoirs que cela impliquait. Et voilà que je l'entends, de sa voix encore de jeune garçon, me demander ce qu'il advenait de sa mère. Cela me comprima le cœur, mais j'accusais le coup. Je posais ma main sur l'épaule de mon fils, rare geste de proximité sinon de tendresse.
Le jeune Prince du Nord essaie de reprendre contenance, pas de faire le fier mais d'incarner à nouveau le Prince qu'il est sensé être, la stature royale qu'il se doit d'incarner malgré son jeune âge. Nous savons très bien pourtant qu'il n'a pas le ventre pour donner le change de la sorte, pas avec si grave nouvelle à la clé.
| Ta mère restera toujours ce qu'elle est dans mon cœur et dans le tiens, fils. Mais le Nord ne peut pas rester isolé. Quant à ta question, dois-je vraiment y apporter une réponse? |
Si je n'aurais pas réfléchi, j'aurais épousé Sharra Arryn, me serait proclamé Roi du Nord et du Val tout en confortant son fils sur son propre trône et Jon sur le mien. Mais j'avais anticipé, observé, j'avais beaucoup réfléchi. Et j'avais opté pour un pari, pas forcément un choix de raison mais il y avait beaucoup de réflexion derrière malgré tout. Je ne m'épanchais pas en détails superflus. Walton était jeune et il n'avait pas encore le recul ou la maturité pour appréhender mes plans dans leur ensemble, tout comme je n'en avais pas forcément parlé à Jon, pourtant plus âgé. Mon fils reprend sa morgue toute princière et m'assure qu'il s'efforcera de remplir ses devoirs au mieux.
| J'ai bien peur que mes conseillers partent pour la plupart à la guerre eux aussi, jeune Loup. Ce qui profile déjà ta première épreuve ; régner entouré d'une cour et de quantités de femmes. Les dieux soient avec toi mon garçon. | souriais je dans ma barbe.
Le jeune homme semble aussi impatient que retenu ; il se demande quelle situation assez grave peut expliquer que son père et son aîné partent à la guerre, et visiblement pas au même endroit. Je sens qu'il mesure très bien toute la gravité de la situation.
| La situation est grave, oui. Martell et Durrandon seront bientôt en état de siège et s'ils se sont mis tous seuls dans ce pétrin, je ne peux pas laisser les plus gros royaumes de Westeros engloutir des fiefs aussi puissants que ceux de ces royaumes. Beaucoup se jouera au sud. Pour Westeros, pour le Nord et pour notre famille. L'armée va s'y porter et j'aurais besoin que tu organises le royaume, que tu le gardes en sécurité et que tu pourvoies aussi bien aux besoins du peuple que de mes armées. J'ai aussi besoin que tu rappelles à tous à qui ils doivent obéissance. Tu auras une liberté inédite, Walton, mais je te demanderais de ne jamais en abuser ; le respect de ceux qui te suivent dépend de celui que tu leur accordes. Est-ce bien compris? |
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Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Ven 3 Juin - 0:06
Je hoche la tête quand Père me demande si j'ai compris. Même s'il me manque des éléments pour appréhender la situation dans son ensemble je pense en savoir assez pour en saisir les grandes lignes. Durrandon et Martel. Les Terres de l'Orage et Dorne. Je n'aurais jamais cru que des événements se passant si loin puisse nous affecter autant. Pire, que ce soit les mauvaises décisions prises par d'autres souverains qui ont des conséquences chez nous. C'est du moins ce que laisse entendre Père. J'ai peu d'expérience du Sud. Jusqu'à peu, mon univers s'arrêtait aux Griseaux. Le reste était nappé d'un épais brouillard et de légende. Bien sûr on m'a donné des cours sur la géographie de Westeros, on m'a fait étudier des cartes. Mais je n'y prêtais pas grande attention. Après l'assassinat des Targaryen par Harren le Noir, j'ai commencé à me renseigner sur ce qui se passait au-delà de nos frontières, pour comprendre. Mais ce n'est que maintenant que je prends vraiment conscience des conséquences des décisions que doit prendre Père. Comme les Martels et les Durrandons, ses décisions ont des conséquences sur le continent tout entier.
Quelque part, cela me rassure vis-à-vis de ce mariage. Il ne le fait pas par amour, mais encore une fois parce que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Pour le Royaume, pour le Nord. Il n'agit pas en tant que Torrhen Stark, l'homme ; mais Torrhen Stark, le Roi du Nord. Il a toujours agi comme ça, autant que je m'en souvienne. Et cette pensée associée aux mots qu'il a prononcés tout à l'heure au sujet de Mère me calment un peu. Il aura une nouvelle épouse, je vais devoir m'y faire, mais c'est une union militaire uniquement. Parce qu'il est le Roi du Nord et que ses décisions affecte tout le continent.
Et maintenant, en me mettant à la tête de Winterfell le temps de cette campagne, ce n'est pas seulement le Nord qu'il met sa responsabilité, mais toute la coalition contre Harren le Noir, voir l'ensemble de Westeros. Une responsabilité partagée, certes, mais tout de même. Et cette perspective me grise autant qu'elle m'effraie. Comme il l'a dit tout à l'heure, Jeyne nous assure l'Ouest, lui-même nous garantit Peyredragon. Maintenant à moi de nous assurer le Nord. Ce n'est probablement pas cela que les livres de Mestres retiendrons dans cette campagne, mais cette marque de reconnaissance et la liberté qui en découle m'aide un peu à me ressaisir. La voix du petit Walton apeuré continue de raisonner, mais elle devient de moins en moins puissante.
Toutefois, même si j'attends depuis 2 ans cette chance de faire mes preuves, je n'arrive pas à m'en réjouir vraiment. Je n'oublie pas la gravité de la situation. Même si contrairement à Père je n'ai aucun doute sur nos chances de sucés, j'ai conscience de l'importance de l'enjeu. Aussi, je garde mon attitude grave et la stature aussi princière que possible, afin qu'il comprenne que j'ai bien saisi toute l'importance de la mission qu'il me confie.
« J'ai bien compris Père. Je vais faire de mon mieux pour le Nord. Tant que je serais le Stark de Winterfell, je ferais au mieux pour gérer le royaume. Dans le respect des maisons et des gens du Nord. »
Je dis ces mots comme on prononcerais un serment. J'ai conscience d'avoir fait une erreur au Bois-aux-Loups et je compte bien les faire oublier. Je compte bien les faire oublier. Alors oui, je le prononce je le prononce comme un serment, une promesse. Pas seulement la promesse d'un fils à son père mais également d'un prince à son roi. Sas compter que si les histoires de Jeyne m'ont appris quelque chose, c'est que toutes les bonnes légendes commencent avec un serment. Tout est mieux avec un serment.
Je me retourne ensuite vers Quartz. Que dire de plus? A nouveau les mots me manquent. Je ne sais tout simplement pas quoi dire pour apprivoiser le vieux loup. Probablement car nous sommes tous les deux des loups solitaires. Il nous faudra du temps avant de se dompter l'un l'autre. Mais je dois faire un effort, sans quoi nous n'y arriverons pas, et Jeyne m'a confié une mission. Je n'échouerais pas. Je pourrais lui parler de Mère, mais j'ai peur que cela le referme, surtout avec son remariage. Il va avoir assez à penser lors de la campagne au sud pour ne pas lui rajouter l'impression que son fils est incapable de surmonter la mort de sa mère. Le problème c'est qu'en dehors de Mère et de la guerre, j'ignore ce qui pourrait l'intéresser. Finalement, une idée me vient. Le Mur. Depuis que j'avais combattu les sauvageons, la curiosité me titillait. Je voulais voir ce qu'il y avait là haut. Mais avec les préparatifs pour le mariage de Jeyne et maintenant celui de Bowen, je n'ai pas eu l'occasion d'en faire part à Père. Finalement, l'occasion est peut-être là. Je plonge mon regard d'acier dans les siens et reprend la parole :
« Père. A votre retour, serait-il possible que je me rende au mur ? Notre famille est une amie de la Garde de la Nuit et je pense qu'il est temps que ce serait une bonne chose que je vois le mur et ce qu'il y a au-delà de mes propres yeux. »
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Mer 8 Juin - 22:15
Difficile d'apprendre quoi que ce soit à mon fils avec le temps qui m'était ainsi compté. Chaque minute de chaque jour, je passais beaucoup de temps à gérer quantité de choses, tracas du royaume, avenir de la famille, déploiements militaires, événements divers. J'avais la tête ailleurs. J'avais toujours aimé de manière formidable ce pouvoir et cet impact qu'avaient chacune de mes décisions sur les événements, tout comme je n'avais jamais cessé de détester cette même couronne pour le poids qu'elle laissait sur mes épaules. Vous pouvez me croire quand je vous dis que ce n'était pas de tout repos d'être Roi, même si on avait ainsi une vie à l'abri du besoin, un avenir pour ses enfants, de l'or, des femmes, de la gloire. Le contrecoup de tant de bienfaits était logiquement le don de soi à un niveau absolu. Du moins, pour celui qui entendait être suivi au plus fort de la bataille par ses hommes, quoiqu'il en coûte. J'espérais que mon plus jeune fils n'aurait jamais à l'apprendre à la dure, plus encore du fait qu'il ne pourrait être Roi, pas tant que son propre frère serait en vie. Imaginer ce genre de scénario catastrophe n'avait véritablement rien de plaisant.
Les obstacles seront nombreux sur la route de Walton. Entre seigneurs belliqueux qui chercheront à profiter de la guerre et de mon éloignement, raids fer-nés et tout le reste, le danger n'allait pas tarder à être véritablement partout. Il allait devoir résister à l'impulsion de chevaucher à la tête de la garnison de Winterfell pour combattre les menaces les plus évidentes. Paradoxalement, je faisais bien plus confiance à mon cadet qu'à mon aîné dans cette tâche. Jon avait trop de sang de son père pour faire un chef mesuré, même si j'espérais que la campagne à venir allait le trouver dans une meilleure disposition à cet égard, à celui de la tempérance. Walton s'était toujours montré plus réfléchi, plus avisé. Du moins, jusqu'à ce que je ne découvre qu'il avait chargé comme les autres à la bataille du Bois-Aux-Loups, et qu'il avait mis par là même toute notre lignée en danger, plus encore que ce que j'avais fait jusque là en permettant à mes propres fils de me suivre en campagne.
| Bien. Tu es trop jeune pour mesurer pleinement l'étendue de ton futur pouvoir, ni pour en mesurer toutes les conséquences. Ecoute mestre Rorshar avec toute ton attention et suspend les décisions les plus difficiles si elles ne sont pas vitales. Il n'y a pas de honte à ne pas savoir ; je préfère que tu prennes une décision temporaire maintenant le statu quo plutôt que te risquer à quelque aventure juridique ou symbolique. |
J'étais clair à ce sujet. Je n'avais rien contre les initiatives tant qu'elles sauraient rester mesurées. Mon fils semble hésiter avant de poursuivre. Il me parle du Mur, de son envie de s'y rendre. Je ne peux masquer mes réserves, car je crains pour sa sécurité déjà à Winterfell, alors au Mur...
| Nous étudierons la question à mon retour, jeune loup. Si tu t'es montré digne de ta charge, les chances seront de ton côté. Mais je ne te promets rien. |
Je pose la main sur l'épaule de mon fils, soudain plus grave.
| J'espère que tu te rends compte, Walton, que peu importe ce qu'il se passera à partir de maintenant, plus rien ne sera jamais comme avant... Je vais épouser une nouvelle femme que j'aimerais que tu apprennes à connaître à Blancport. Avec elle, si nous survivons elle et moi aux batailles à venir, j'aurais d'autres enfants, qui seront tes demi-frères, bien qu'ils ne porteront pas le nom de Stark. Ton frère aussi se mariera. Et si je meurs, il deviendra Roi. Et si nous mourrons tous les deux, ce sera toi qui le deviendra. Je ne dis pas cela pour t'accabler ; je compte tout faire pour que nous rentrions en vie. Mais tu dois te préparer. Tu dois grandir plus vite que je ne l'aurais voulu, comme ton frère, comme ta sœur. Est-ce que tu te sens capable de la mission qui t'es confiée, fils ? Est-ce que tu te sens capable de prendre la relève ou alors, de vivre deux pas derrière ton aîné, d'accepter une nouvelle femme dans ma vie et potentiellement,une famille élargie? |
C'était important pour moi qu'il comprenne toutes ces possibilités politiques, ces nécessités. Il serait peut être amené à les connaître un jour.
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Mer 6 Juil - 20:48
Je hoche la tête quand Père me demande si je suis capable d'accepter une famille élargie et de vivre deux pas derrière Jon. Clairement, ça ne me fait pas plaisir, loin de là. Je ne suis pas sûr d'être capable d'accepter de voir Rhaenys Targaryen auprès de Père, et encore moins d'avoir des demi-frères Targaryen. Mais ça, je le garderai pour moi et j'essaierai quand même d'apprendre à connaître la dragonne, mais uniquement pour Père et pour la mission que m'a confié Jeyne. Quant à Jon… concrètement être deux pas derrière lui ne me dérange pas vraiment tant qu'il ne m'empêche pas de m'accomplir. Quoi qu'il arrive, il restera mon grand-frère, puis mon roi. Je n'ai pas l'intention de remettre ça en cause. Et si je vois plus grand qu'être juste son ombre, cela restera toujours pour lui et pour le Nord. Mais je ne veux pas prendre le risque que Père interprète mes propos dans le mauvais sens, aussi je ne lui dis pas tout ça. Ce n'est pas ce qu'il veut entendre. Ce qu'il a besoin d'entendre, c'est que je suis prêt et que j'accomplirais la tâche qu'il m'a confiée, qu'il peut se reposer sur moi. Mais même si j'acquiesce du chef, je suis quasiment sûr que mon visage me trahis.
« Oui Père, j'en suis capable. Je suis capable d'être le Stark de Winterfell, avec l'aide de Mestre Rorshar et ceux qui resteront à la forteresse. Et même si je ne le souhaite pas, je serais capable de prendre la relève. Je suis bien conscient de la difficulté de ces tâches et que je ne pourrais pas les accomplir seuls, mais je ferai tout ce que je peux pour les accomplir. Pour Dame Rhaenys, Je ne prétends pas qu'il me sera facile d'accepter sa présence, mais je vous promets de faire un effort pour apprendre à la connaître… »
Je me retourne ensuite auprès de Quartz, n'ayant rien de plus à ajouter. J'ai encore des questions, notamment de savoir s'il a des directives plus précises en cas d'attaque de sauvageons pas exemple, mais je pense qu'il vaut mieux attendre d'être en privé pour les poser. Les mots de Père trottent encore dans ma tête. Il me faut grandir plus vite qu'il ne l'aurait voulu… Ces mots m'arrachent un rictus. Comme si je n'en étais pas conscient. Comme si je n'avais rien fait pour… J'ai l'impression d'entendre Jon… Le plus ironique, c'est que Jeyne, qui est probablement la personne avec qui j'ai été le moins proche ces dernières années, est la seule à avoir remarqué que j'avais grandis. Les autres ne l'ont tout simplement pas vu. Père, Jon, aucun d'entre eux. Mais Jeyne n'est pas là pour en témoigner. Elle est en route vers l'Ouest, vers son nouveau rôle. Je n'ai d'autre choix que de prendre moi-même la parole. Je laisse échapper un soupire d'exaspérèrent avant de reprendre la parole, à moitié à destination de Père et à moitié pour moi-même.
« Que faut-il que je fasse pour que vous et Jon réalisiez enfin que je n'ai attendu aucun de vous deux pour grandir ? »
Je me retourne ensuite vers lui, je ne vais pas continuer à visage couvert. Mon regard se fait dur comme l'acier et plonge dans le sien. Ma tête, forcement redressée pour pouvoir le regarder dans les yeux est aussi droite que possible. Mes jambes sont légèrement écartées et ma position stable. Mon dos bien droit me grandis un peu plus. Je sers les poings en reprenant la parole. Ma voix ne porte pas un ton de colère, et mon visage n'en a pas les traces. Je ne dégage que de la détermination.
« Que dois-je faire de plus ? Combien de coup je dois donner à l'entraînement ? Combien je dois en recevoir ? Combien je dois mettre de flèche en pleine cible ? Et combien à côté ? Combien d'heure je dois me brûler les yeux sur des livres, à apprendre la politique, l'histoire du Nord, la stratégie militaire ? Combien de fautes je vais devoir faire puis reconnaître ? Combien de temps je dois rester silencieux face aux réprimandes de Jon ? Combien de souvenir de Mère je dois refouler ou laisser piétiner ? Combien de tout cela pour qu'on arrête de voir le petit Prince du Nord, le cadet du Roi Torrhen, pour qu'on voit enfin Walton Stark ? Combien ? »
A cette dernière phrase, je hausse légèrement le ton. Je pousse un nouveau soupire, de soulagement cette fois. Soulagement d'avoir enfin crevé l'abcès. Soulagement d'avoir parlé sans calcul pour une fois. Soulagement d'avoir dit ce que j'avais sur le cœur. Je pense que Père n'en a jamais autant appris sur moi qu'en cet instant. Je lui laisse un peu de temps pour digérer tout ça, avant de reprendre sur mon ton calme et neutre habituel.
« Je sais que j'ai fait une faute au bois-au-Loup. Une faute qui aurait pu avoir des conséquences très graves, j'en suis conscient. Mais je ne suis pas un incapable pour autant. Je ferai probablement d'autres erreurs, mais plus celle de mettre notre famille en danger par des comportements imprudents. Mais c'est injuste de me dire de grandir maintenant alors que c'est ce que je m'évertue à le faire depuis deux ans. C'est trop tard pour me le dire. Je ne demande pas à être traité comme un homme fait, mais au moins qu'on reconnaisse les efforts que je fais pour en devenir un aussi vite que je le peux. Je ne veux plus qu'on voit en moi un enfant qui doit grandir. Cet enfant, ça fait deux ans que j'essaie de le tuer. Mais je ne pourrais pas en venir à bout tant que vous, Jon et tous les autres ne verrez que lui. »
Je me retourne une fois de plus, me mettant dos à Père. Je sens une boule se former dans ma gorge, et les larmes me monter aux yeux. La fatigue, c'est ça, la fatigue. Je parviens néanmoins à les contenir. La réaction de Père m'effraie un peu, mais je tâche d'avoir l'air le plus calme et sûr de moi possible. Il ne me prendra pas au sérieux sinon. Autant quelques minutes plus tôt j'étais très soulagé d'avoir vidé mon sac, autant maintenant, je suis assez nerveux de l'avoir fait. Je réalise que je ne connais pas assez Père pour anticiper sa réaction. Peut-être ai-je eu tort. Peut-être aurais-je du tout garder pour moi, comme je le fais d'habitude… Il aurait bien fallu que je le dise un jour je pense, ne serait-ce que pour être honnête et pouvoir partir sur des bases saines avec Père. Mais ce n'est probablement ni le lieu ni le moment… Certes nous sommes en retrait, et je n'ai pas parlé assez fort pour que l'on puisse distinguer clairement ce que je viens de dire, mais bon… J'aurais dû réfléchir un peu plus…
Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Mer 6 Juil - 23:08
Je sais bien que j'ai des mots durs, des paroles directes. Je sais que je pourrais les emballer de plus d'amour, de douceur, de compréhension. Mais ce ne serait pas moi. Ce n'est pas ça, le Nord. Ce n'est pas ça, d'être Roi. Il y a des vérités cruelles à entendre. Difficiles à accepter. Personne ne saurait jamais le nier. J'inculquais cette leçon là aussi à Walton. Car jamais il ne règnera, sauf s'il doit vivre drame sur drame. Ce qui serait plus terrible, infiniment plus terrible, que le seul poids de la couronne. Cela ne veut pas dire qu'il ne gagnera jamais rien à exister dans le giron de son frère. Loin de là. Brandon a connu mieux mes enfants que moi. Il a géré Winterfell plus longtemps que moi. Il a vécu autant qu'il n'a gouverné, ce que j'éai toujours été incapable de faire. Le jeune homme a l'air déçu, il a l'air piqué au vif. Je ne veux pas lui infliger la moindre peine. Mais il vaut mieux qu'il sache qu'elle est sa place. Et quelle chance il a malgré tout de l'avoir. Cela, je ne me leurre pas, il s'en rendra probablement plus compte en vieillissant. Il faut de la maturité pour accepter de se mettre en retrait. Comme il en faut pour faire un bon roi. J'opine lentement du chef quand il accède à mes requête, quand il accepte la leçon et ses implications. Mon cœur se gonfle de fierté. Chacun des Stark sait maintenant quel est son devoir. Que cela lui plaise ou non. Les Anciens Dieux fassent qu'ils prennent plus de plaisir et retirent plus de bonheur à accomplir leur devoir que je n'en ai jamais eu.
| Je n'en demande pas moins, fils. Et j'ai confiance en toi. Je te confie le Nord et ses millions d'acres de bonne terre. Son peuple, ses communautés, ses forteresses. Prends en le plus grand soin. Et fais toi aider. Il n'y a nulle honte à cela. Quant à ta future belle-mère, je pense qu'elle est aussi mal à l'aise que toi à l'idée de se retrouver avec les enfants d'un autre mariage. Elle a conscience qu'elle ne remplacera jamais ta mère. |
On pouvait l'espérer en tous cas. Je n'avais pas envie d'être trompé à nouveau. Au moins les choses étaient claires dès le départ avec Rhaenys, et nous avions plus de choses en commun que je n'en avais eues avec Sigyn. Mais nos différences étaient paradoxalement plus creusées. Elle y voyait un avantage. Moi aussi. Plus quelques limites. Mais je relativisais, comme toujours. J'entends le petit marmonner. Il en a gros sur la patate et me vide son sac. Après Jon, après Jeyne, le petit dernier. Bien. Je commence à être habitué. La faute à moi-même. Je n'avais qu'à être là. Il argumente, il insiste. Il se sent près. Je plisse les yeux. Je ne suis pas en colère. Je reste calme. Mais déterminé. Sérieux. Il m'aurait fait rire à Winterfell, rire devant tant de courage et d'ironie. Le fils qui rappelle au père certaines vertus de l'emportement. J'écoute tout ce qu'il a à dire, son impatience qu'il manifeste, mais pas que. J'écoute ce qu'il me dit à propos de La-Mort-Aux-Loups et de la bataille qui l'a vu infiniment trop s'impliquer. Je pose ma main sur son épaule. Je l'attire contre moi dans une étreinte père-fils trop rare. Qui ressemble plus à une accolade virile entre soldats, mais je ne sais pas faire autrement.
| Bien sûr que j'ai vu que tu grandissais, fils. | lâchais je d'une voix étranglée entre le rire et la fierté, un rien d'émotion devant sa propre détresse.
Je le relâche, garde mes mains sur ses épaules. Sourire aux lèvres.
| Tu n'es peut être pas marié, tu n'as peut être pas encore connu l'amour d'une femme. Mais tu es un homme, Walton. Aucun vétéran de La-Mort-Aux-Loups ne sera jamais traité comme un gosse. Pardonne juste à ton père de te voir toujours comme le mouflet qui courrait vers son cheval dès qu'il rentrait à la maison. Tu as pris du plomb dans la tête, tu es jeune mais déjà bien plus solide que je ne l'étais à ton âge. J'ai confiance en toi, mais ça ne veut pas dire que je te pense infaillible. Je ne le suis pas moi-même. Quant à toutes tes questions, je répondrais comme d'habitude. Tu dois te donner toujours plus, te préparer à ne jamais arrêter de recevoir. Tu es un Stark, et plus encore tu es mon fils. Tu seras un bon gouverneur du Nord en mon absence. J'enverrais ordres et édits au fur et à mesure, mais toute la gestion quotidienne te reviens. Comment te prouver autrement ma confiance ? Tu seras gouverneur du Nord. Et bientôt, nous devrons te trouver à te marier. Ca ne veut pas dire que tu n'as pas tes preuves à faire. Comment crois-tu que je me sente alors que je me lance dans la plus dangereuse campagne que le Nord ait connu depuis la Longue Nuit? Faisons tous ce que nous avons à faire. Et revenons entiers pour fêter ça. |
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Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: [Route Winterfell-Blancport] Même le loup solitaire reconnais sa meute [Tour II - Terminé] Jeu 29 Sep - 15:30
Je reste immobile, comme interdit par la réaction de père. Non, interdit n’est pas le bon terme. Surpris plutôt, oui c’est ça, totalement surpris par cette réaction à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Pendant les quelques secondes entre ma dernière phrase et sa réaction, plusieurs scénarios se sont succédé dans ma tête. Qu’il soit en colère par ce discours à la limite de l’insolence. Qu’il ignore tout simplement mes paroles, comme si je n’avais rien dit. Qu’il ne comprenne pas… Mais sa réaction, je ne l’avais vraiment pas imaginée. Alors qu’il m’attire contre lui, je l’entends dire ces mots « Bien sûr que j’ai vu que tu grandissais, fils. ». Ces mots, j’ai l’impression que ça fait des mois que je les attends, sans même jamais les avoir réellement espérés. Finalement, peut-être que Jeyne avait raison en disant qu’il nous regardait de loin. Pendant quelques secondes je reste silencieux face à cette étreinte si rare et si inattendue. J’en profite le temps qu’elle dure. Quand Père m’a-t-il pris dans ses bras pour la dernière fois ? Pas au cours des deux dernières années ça c’est sûr. Et avant ? Qu’importe que cette accolade soit plus celle d’un soldat que d’un père, car c’est déjà plus que ce que j’espérais de la part de ce père si souvent absent. Quand il me relâche, je le vois sourire, alors que mon visage est lui encore un peu hagard.
Je le regarde alors qu’il reprend la parole. Je n’en reviens pas. Il a tout écouté, tout ce que je lui ai dit. Et plus encore, il a compris… Je me sentirais limite coupable de l’avoir accusé d’être aveugle si je n’étais pas assailli par ce soupçon d’orgueil et cette impression d’être, enfin, apprécié à ma juste valeur. Bien sûr, j’ai bien compris que ça ne voulait pas dire que je devais arrêter de faire des efforts, bien au contraire, mais au moins ça montre que je ceux que j’ai faits jusque-là ne sont pas passés inaperçu. Si même Père a pu les voir, alors peut-être qu’un jour Jon et les autres le verront aussi. Je hoche la tête régulièrement, incapable de prononcer quoi que ce soit, la gorge nouée par cette boule qui n’a pas dégrossi, au contraire.
Quand Père me demande ce que je pense qu’il récent au moment d’entrer dans en guerre, je reste quelques minutes sans réponses. Avant la Mort-Aux-Loups, j’étais très excité à l’idée de faire mes preuves, et d’enfin avoir un peu d’action. Et en même temps, j’avais une trouille bleue. Une peur terrible. À tel point que quand la charge a sonné, j’ai cru pendant une demi-seconde que je resterais paralysé et que j’allais rester planté là. J’avais également peur d’être surpris juste avant l’attaque. Je savais qu’une fois que l’attaque serait lancée, on ne pourrait plus me forcer à rester en arrière, mais si je me faisais surprendre avant, on m’empêcherait de participer au combat et cela risquait de perturber toute l’attaque. Mais que peux bien ressentir Père ? Est-ce qu’il a encore cette excitation du combat ? J’en doute sérieusement. Il n’a plus vraiment quoi que ce soit à prouver maintenant… Est-ce qu’il aurait… peur ? Non, ce n’est pas possible. Torrhen Stark, le Roi du Nord, ne peut pas avoir peur. Il est le Roi Loup, l’invaincu. Pourquoi aurait-il peur ? Certes la guerre n’est pas sans danger, la mort d’Oncle Bran montre bien que personne n’est à l’abri, mais… Mais quelque part, je n’arrive pas à imaginer Père avoir peur. Finalement, c’est Père qui me donne la réponse : « Faisons tous ce que nous avons à faire. Et revenons entiers pour fêter ça. » Comme toujours chez Père, c’est le devoir qui prime, et si clairement la guerre ne lui fait pas plaisir, c’est son devoir en tant que Roi, et il a l’intention de la gagner. À ces derniers mots, je hoche la tête et réponds.
« Oui, et Winterfell attendra votre retour ! »
Ma gorge se serre une fois de plus. Une pensée vient de me traverser l’esprit. Derrière l’assurance qu’il reviendra, et qu’une grande fête sera organisée, l’idée qu’il puisse finir comme Oncle Bran vient de s’immiscer. Mais je la chasse rapidement. Non, il ne peut pas ne pas revenir, pas après que nous ayons enfin tout mis cartes sur table. J’ai l’impression de ne jamais avoir autant parlé avec Père… Non, je n’ai jamais autant parlé avec Père. Lui et moi nous connaissons finalement peu… Lors de notre dernière rencontre, Jeyne se demandait si nous avions vraiment laissé à Père une chance d’entrer dans nos vies… Maintenant je suis presque sûr que non… Et je pense qu’il me faudra encore du temps pour lui trouver une place, autre que celle d’un observateur qu’il a visiblement pris de lui-même. Mais je pense que nous avons fait chacun un petit pas aujourd’hui… Ne voyant plus rien à ajouter, je laisse le silence s’installer. À nouveau, la situation devient pesante pour moi… Je ne suis pas vraiment du genre à me confier. Jeyne est la seule exception. Aussi m’ouvrir autant à Père… Il fallait le faire, plutôt que de rester sur des non-dits. Mais j’ai dû quitter ma zone de confort… Je me retourne à nouveau vers Quartz, me refermant à nouveau sur moi-même pour reprendre mon calme. D’une voix à peine audible, j’ajoute plus pour moi que vraiment pour répondre à père.
« … Et moi aussi, j’attendrais… »
Après quoi, je me retourne une nouvelle fois vers Père, avec un léger sourire, un peu malaisé, mais un sourire malgré tout.
« Merci de me faire confiance Père. Et merci de m’avoir écouté. »
Derrière nous, les aides de camp ont fini de préparer les repas, et semblent attendre. Ils doivent attendre Père, j’imagine, et n’osent pas interrompre une discussion privée entre le Roi et un de ses fils. Je le remarque immédiatement alors que je recherche une occasion pour quitter ce tête-à-tête. L’occasion est trop belle pour que je ne m’en saisisse pas. Je reprends la parole, avec un très léger sourire, montrant que je suis rassuré.
« Peut-être devrions-nous rejoindre les autres. Sinon nous allons prendre du retard pour nous rendre à Blancport »