Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé]
Sujet: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mar 5 Jan - 13:59
Les coudes posés sur la table et la tête posée sur mes mains, je regardais sans vraiment le voir l’énorme ouvrage ouvert devant moi. Je commençais à voir trouble à la longue et la lueur de la bougie n’était plus suffisante pour que j’arrive à discerner quoi que ce soit. Et puis, je n’arrivais même plus à me rappeler depuis combien de temps j’étais assise là, à répéter encore et encore ce que me racontait un Mestre de moins en moins patient.
Je m’étais toujours crue plutôt intelligente mais, depuis qu’Harren s’était pris de la lubie de m’apprendre à lire et à écrire pour que je sois en capacité de lui envoyer des comptes rendus intelligibles, j’avais de plus en plus l’impression d’être la dernière des idiotes. Non pas que je ne sois pas de bonne volonté, enfin cela dépendait des jours, mais il me demandait de retenir tant de choses en si peu de temps que j’avais surtout l’impression de ne plus savoir où donner de la tête alors qu’il fallait que je reste aussi concentrée que possible. Trop de choses en dépendaient et je n’avais pas un temps infini à ma disposition. La patience d’Harren avait des limites que je n’avais guère envie de connaitre.
Plissant des yeux en direction de l’ouvrage, je le refermais pourtant bruyamment avant de souffler, sursautant à l’écho de ma propre voix qui brisait un silence des plus pesants.
"Il faut que je fasse une pause."
Arquant un sourcil dans ma direction, le vieil homme laissa échapper un soupir dépité. Il était encore moins ravi que moi d’être ici, à disposition d’une catin qui commençait tout juste à savoir écrire plus de deux mots de façon à peu près lisible. Voilà qui semblait être une véritable punition pour lui et, à la réflexion, c’était surement le cas. Je ne connaissais pas encore bien Harren mais, à mesure que le temps passait, j’avais comme le sentiment qu’il était capable de tout lorsqu’il était mécontent.
Je me relevais sans même attendre sa réponse et m’étirait tant bien que mal, grimaçant alors que je sentais mes os craquer. Je n’appréciais définitivement pas de rester assise de la sorte pendant des heures et il fallait que je me change les idées avant de faire la sottise de claquer la porte d’Harrenhall dans un mouvement d’humeur.
Il y avait plusieurs jours que je n’avais croisé aucun membre de la famille Hoare, à mon grand soulagement. Si mes talents m’avaient aidée à me faire apprécier de Joren, ce n’était pas le cas pour tout le monde et je n’étais pas des plus rassurée quand il m’arrivait de les croiser dans les couloirs du château. Aucun d’eux ne savait les raisons précises de ma présence en ces lieux et ce n’était pas plus mal. Il était plus facile de gérer des rumeurs non fondées que des vérités pour le moins conséquentes.
Perdue dans mes pensées, je m’avançais tant bien que mal en direction des jardins, cherchant un peu d’air frais. Tout était très calme, pour mon plus grand plaisir et il ne me fallut guère de temps pour sortir de là. Mais la chance n’avait pas l’air d’être de mon coté et je plissais des yeux pour être bien sûre de reconnaitre la silhouette qui se détachait de l’obscurité à quelques pas de moi.
Je me figeais, un peu mal à l’aise. Je n’avais pas eu l’occasion de recroiser Myria Hoare depuis l’incident dont j’avais été témoin la veille à peine et j’avais réussi à faire en sorte de ne pas avoir à en parler, que ce soit avec Harren qui, fort heureusement pour moi était parti, ou avec elle. Là, la chose risquait d’être un rien plus compliquée. Je ne baissais pourtant pas les yeux et je soufflais, esquissant un semblant de révérence.
"Votre Altesse. Je ne pensais guère croiser des gens à cette heure avancée, encore moins ici."
Et encore moins des membres de cette famille. Je guettais sa réaction, un peu inquiète alors que je finissais par me mordiller la lèvre nerveusement et me demandant vaguement si je devais l’appeler de cette façon ou pas. Voilà de quoi rajouter une chose de plus à la longue de ce que je devais retenir avant de partir.
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mer 13 Jan - 22:05
Je referme soigneusement la porte derrière moi, veillant à ne faire strictement aucun bruit. Les gardes font mine que je n'existe pas, et depuis le temps, j'ai confiance en leur loyauté. Je savais de toute façon qu'Harren n'aurait jamais pris le risque que nous prenions s'il n'avait pas eu assez confiance en ceux qui gardaient ses propres appartements, bien qu'au début, j'avais tout de même été un peu suspicieuse. On ne pouvait m'en blâmer, mais passons. Que je sache, aucune rumeur ne courrait sur la Princesse qui tromperait son époux, ou le Roi qui entretiendrait une mystérieuse amante secrète... Je me tenais assez informée des murmures qui circulaient dans les sombres couloirs d'Harrenhal pour que de telles rumeurs me soient parvenues, si elles existaient. Mais rien, fort heureusement. Alors nous continuons, et j'appréciais toujours plus ces moments passés avec lui. Parce qu'il était si semblable à ce que j'étais, parce que je sentais tellement d'ambition noire en lui, que je m'y sentais attirée naturellement. Et que je l'admirais, bien sûr. Mais je ne prendrais pas un tel risque pour rien, ou juste pour cela. Il fallait bien que je tienne le Roi d'une manière ou d'une autre, surtout face à une belle sœur particulièrement virulente, qui serait capable de beaucoup contre moi. Bref. Je me faisais discrète, en sortant de ses appartements, comme toujours. A pas feutrés, ne me sentant pas l'âme de chercher le sommeil seule dans un lit froid, je prends doucement le chemin des jardins.
La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant sur Harrenhal. Une nuit noire, totale, sans étoile. Joren était parti, superviser des chantiers assez importants dans les îles de fer, et les enfants devaient être plongés dans un profond sommeil. J'ai eu tout mon temps avec Harren, je l'ai tout autant pour une petite balade nocturne. L'air est frais mais reste bon, supportable. Et surtout, règne autour de moi un calme absolu. IL n'y a que ma respiration, le bruit de mes pas que je tente de faire le plus discret possible. Concrètement, personne ne peut me reprocher d'être ici ; je suis princesse, et j'ai le droit de me promener de nuit, pour une raison x ou y qui ne regarde que moi. Parce que je ne trouve pas le sommeil, tout bêtement. Mais le silence est tellement parfait, que même sachant cela, je ne peux le briser en faisant du bruit en marchant. J'avance lentement, prenant le temps de respirer, de profiter de la douceur de l'air et de la noirceur de la nuit, qui de toute façon, couvre largement ma présence.
Ou pas, finalement. Je finis par m'arrêter, alors qu'une silhouette qui se profile dans mon champ de vision me gêne. Je plisse les yeux, la vois arriver vers moi assez rapidement. Petite, fine, elle ne m'est pas totalement inconnue, et j'arrive bien vite à mettre quelque chose de plus précis qu'une impression de déjà vu dessus, peut être parce que le déjà vu est plutôt récent. Je me mords la lèvre. Elle nous a vu, hier, je le sais. Elle ne s'est pas attardé, le Roi ne l'a pas retenue, mais peu importe. Ce soir en revanche, les choses se profilent un peu différemment... Elle me salue respectueusement, même si sa révérence n'est pas des plus réussies. Je ne sais trop comment l'appeler, ne sachant véritablement qui elle est. Une bâtarde, je crois. Pas une noble en tout cas, sinon je pense que je le saurais. Je préfère ne pas l'appeler... Ce sera plus simple.
« Bonsoir. Surprise partagée, croyez moi. Je profitais de la douceur de l'air, le sommeil ne voulant semble t-il guère de moi. Et vous même ? »
Qu'elle me croie ou pas m'importait peu. Après tout, avec ce qu'elle avait vu hier, elle avait de quoi supposer. Je garde un ton totalement cordial, bien que mes intentions ne le soient un peu moins, je le confesse.
« Vous appréciez beaucoup sortir tardivement à ce que je vois, et vous trouver là où on ne vous y attend pas. Pardonnez mon ignorance, mais mon beau père le Roi ne m'as pas encore éclairé sur les raisons de votre présence ici. »
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mar 19 Jan - 8:48
Alors que j’observais la princesse, je réalisais que j’étudiais sa posture et sa façon de parler. Vu qu’il fallait que je me comporte comme quelqu’un d’un minimum habituée à ce genre de monde, autant que je travaille là-dessus aussi non ? Ne pas passer pour la première gueuse venue, voilà ce que Hoare n’avait eu cesse de me répéter depuis mon arrivée. Je m’étais quand même vaguement vexée, estimant que je présentais quand même mieux que les catins qui relevaient leurs jupons derrière le chantier d’Harrenhall pour une pauvre pièce mais, visiblement c’était loin d’être suffisant.
"C’est vrai qu’il fait bon ce soir. Rester enfermé par un temps pareil est tout simplement affreux."
Je laissais échapper une grimace avant de reprendre, essayant de garder un ton que j’estimais plus ou moins adéquat et qui ne me demandait tout de même pas trop d’efforts.
"Le sommeil n’est pas au programme, que j’le veuille ou non. Mais je suis incapable de rester assise au même endroit aussi longtemps alors j’ai fui lâchement. De toute façon, les taches que j’ai à faire seront toujours là mon retour."
Difficile d’être plus vague quant à ce que je pouvais bien faire dans le château. Harren n’avait pas été bien clair sur ce que je pouvais dire ou non. De toute façon il n’était clair sur rien, autant le dire tout de suite. Et il m’intimidait beaucoup trop pour que j’ose dire quoi que ce soit. Il m’avait promis monts et merveilles si je faisais ce qu’il me demandait alors, docile, je m’exécutais. Après tout, il n’avait pas demandé à ce que je fasse je ne sais quoi dans son lit mais, après avoir vu qu’il n’avait qu’à se servir dans le lit de son propre fils, il était facile de comprendre pourquoi.
"Oh m’ssire Harren vous a pas dit pourquoi j’étais là ? Euh… sa majesté… son altesse… ne vous a pas dit… enfin, peu importe. Savez-vous comment je dois parler de lui ? Le nommer quand il est pas là, voyez…"
Si je n’avais jamais vraiment parlé comme la première pouilleuse venue, ma mère mettant un point d’honneur à me reprendre à chaque fois que j’avais tendance à mal m’exprimer, ce qui était bien plus fréquent que je le voulais, j’étais, là encore, bien loin des résultats attendus par Harren.
De toute façon, difficile de savoir ce qu’il attendait quand je n’étais même pas sûre exactement des finalités mêmes de tout ça. Il m’avait donné quelques indices, attendant probablement de moi que je réfléchisse et que je trouve toute seule mais, pour le moment, j’avais plutôt envie de m’arracher les cheveux devant ces mots alignés qui n’avaient pas le moindre sens ni le moindre intérêt dans mon esprit.
Il fallait dire qu’il avait plutôt l’air occupé à tout autre chose qu’à la discussion mais il me semblait peu opportun de rajouter ça, quand bien même c’était la vérité. Je laissais alors filer, incapable de m’en empêcher, un léger sourire se dessinant alors sur mes lèvres.
"Et bien, c’est en partie pour ça qu’il m’a faite venir au château. Pour ma capacité à me trouver là où on ne m’attend pas. A croire que c’est encore plus efficace que prévu m’lady. Majesté... princesse..."
Cette répartie n’était peut-être pas la plus intelligente qui soit mais, si Harren ne m’avait pas encore jetée dehors suite à l’incident d’hier, il était peu probable qu’il le fasse. Soit parce que je me montrais plus studieuse que prévu, soit parce qu’il comptait agir différemment. A la pensée de cette deuxième option, je laissais échapper une grimace. Les rumeurs qui courraient sur lui n’étaient pas franchement rassurantes. Enfin, d’un autre coté, c’était aussi le cas pour son fils et, jusqu’aux dernières nouvelles, je n’avais jamais eu de problèmes avec lui. Je jetais alors un autre regard à la jeune femme, me demandant si elle savait d’ailleurs pour son mari et si ça avait la moindre importance à ses yeux. Et, brusquement, mon sourire se fit plus large.
"Vous n’avez pas la moindre idée de qui j’suis hein, c’est ça."
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mer 27 Jan - 20:34
Encore dehors à des heures peu recommandables. Décidément, je vais finir par croire qu'elle fait exprès de toujours se trouver là où je ne l'attends pas, surtout sur ma route. Je l'intéresse ? Non, je ne vois pas pourquoi. Elle est au service d'harren. Et s'il veut m'espionner, il se débrouillerait plus subtilement que par une bâtarde. Non, c'est ridicule. Mais que fait elle là... Je doute d'arriver à arracher l'information au roi, s'il tient vraiment à la garder secrète. Ce qui est sûr, c'est que c'est lui qui l'a faite venir, et qu'il attend quelque chose d'elle. Est-ce qu'elle y réussit, j'en doute, je ne sais si lui révéler avoir une liaison avec sa belle fille faisait partie de ses plans... Quoi qu'il en soit, elle est là, devant moi. Et même si j'avais envie d'être tranquille ce soir avant de regagner mes appartements, maintenant que je l'ai devant moi, je ne vais pas passer mon chemin. Qui sait, peut être arriverais-je à éclaircir un peu son cas. Il faudrait, sachant ce qu'elle sait désormais sur moi... Même si apparemment, elle n'est rien. Qu'une bâtarde insignifiante, qui sait à peine faire la révérence et qui hésite sur le comportement à adopter. Alors, pourquoi Harren s'intéresserait à elle ? C'est sa fille, peut être ? Ca ne serait même pas étonnant, mais passons. J'esquisse un sourire qui tente de se vouloir compatissant. Alors comme ça, programme chargé ? De plus en plus intriguant.
« Vraiment ? Que peut il donc bien vous vouloir, pour vous donner autant de travail ? »
Je voyais bien qu'elle ne voulait pas trop m'en dire, mais qu'elle ne savait elle même pas trop comment faire... NI comment m'appeler. Elle me fixait, me dévisageait presque. C'était amusant. Ca ne l'aurait pas été avec quelqu'un d'autre, en d'autres circonstances mais en l'instant je préférais m'en amuser. Et me dire que j'avais sûrement une chance de lui tirer les vers du nez. Décidément, bien une bâtarde, surtout une fille du peuple. Pas habituée à la cour et à l'étiquette, alors que j'ai grandi pour monter sur un trône. Que j'attends toujours... Passons. Je tente de me montrer souriante, avenante. Pour faire passer la pilule de ce qui a pu se passer hier soir. Si elle n'a pas l'air comme un poisson dans l'eau ici, elle doit tout de même être intelligente et bien se douter ce que je faisais là bas. Si elle était la dernière des imbéciles, je ne vois pas du tout pourquoi Harren s'intéresserait à elle. Je souris, amusée.
« Son Altesse, Sa Majesté, le Roi... Vous avez le choix. Mais ne vous en faites pas, je ne vous en voudrai pas trop si vous commettez une petite incartade concernant l'étiquette, il faut bien commencer un jour. Et nous ne sommes qu'entre nous, il n'y a personne d'autre ici. »
Et tout ce qu'elle dirait restera entre nous, aussi. Harren ne pouvait avoir des oreilles partout. Si je pouvais être les siennes, parfois, ce n'était que rarement le cas, et encore m oins en l'instant. Peut être voulait il se servir d'être pour cela. Mais pourquoi perdre son temps à éduquer une jeune bâtarde alors qu'il avait tout de même d'autres personnes à disposition pour faire ce genre de travail, pour qui il aurait moins à dépenser de temps en apprentissage ? J'avais au moins quelques indices. Sur qui elle était, ce qu'elle faisait. Me manquait le but. Me manquait la certitude qu'elle tiendrait sa langue. Je pouvais aisément la menacer, mais si je pouvais l'amadouer, cela pourrait peut être même me servir un jour... Ne cracher sur aucune opportunité. Il serait tout à fait temps de hausser le ton si je voyais qu'il n'y avait rien à tirer d'elle. Mais si Harren trouvait qu'il y avait quelque chose, alors je pouvais trouver aussi.... J'ouvre attentivement mes oreilles, alors que je la vois sourire. Et c'est reparti, sauf que maintenant, c'est moi qu'elle ne sait comment me nommer. J'aime bien le « Majesté », mais je ne vais pas faire preuve d'autant d'inconscience... J'acquiesce.
« Princesse, oui. Peut être Majesté un jour, mais pas encore. Bien, en effet, on dirait que pour l'instant, vous remplissez bien votre fonction. Peut être même un peu trop bien, mais ce n'est pas à moi d'en juger. »
Allusion à hier soir, bien sûr. Cette fois, concrètement, je n'avais rien à cacher. L'autre fois, cependant... Ce qui est fait est fait. Ce qui m'étonne est qu'Harren n'ait pas jugé nécessaire de la recaler, ou même de la mettre dehors. Ou tout simplement de la faire terre. Elle doit vraiment avoir un intérêt assez important, pour lui... Je lâche un rire, alors qu'elle fait sa maligne.
« Hmm... Tu es une bâtarde, certainement, et en tout cas, tu as grandit dans des milieux plutôt pauvres. Tu n'as pas vraiment reçu d'éducation, mais notre Roi est en train d'y remédier. Il attend de toi que tu furetes, que tu laisses trainer tes oreilles. »
Un sourire s'étale sur mes lèvres, miroir du sien.
« C'est déjà un début. En revanche, je ne sais pas dans quel but. Tu vois, contrairement à ce que l'on peut dire sur moi, je ne sais pas toujours tout. »
Presque toujours. J'avais bien le droit de jouer un peu, aussi.
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mer 17 Fév - 19:11
Je me demandais brusquement quelles étaient les chances pour que je tombe sur elle, surtout à cette heure avancée de la journée. Ou de la nuit. A dire vrai, je commençais à perdre toute notion du temps et j'avais l'impression d'avoir passé mon existence entière entre ces quatre murs. Si j'avais espéré me changer les idées, j'allais être servie même si j'essayais tant bien que mal d'ignorer cette inquiétude qui m'avait gagnée lorsque je l'avais reconnue. Elle n'allait rien me faire non ? Ce n'était pas le genre des femmes nobles d'agir de front. J'espérais en tout, je n'étais pas sûre d'être de taille à l'affronter.
Son sourire compatissant n'était pas naturel ou alors, j'étais bien trop sur mes gardes pour le voir. Dans un cas comme dans l'autre, le sourire que je lui offris en retour était empreint d'une ironie que je ne cherchais même pas à dissimuler. Je n'étais peut-être guère éduquée mais voilà quelque chose que je maitrisais plutôt bien.
"Il me veut bien des choses vous savez. De quoi occuper mes journées, mes soirées et mes nuits si je le laissais faire."
Lui avouer que j'essayais vainement d'apprendre à lire était pour le moins délicat et mon amour propre aurait eu du mal à supporter la moindre moquerie, surtout après cette soirée où j'avais simplement eu l'impression d'être la dernière des idiotes du pire village de pêcheurs de Westeros. Si elle voulait vraiment le savoir, elle m'interrogerait plus avant, peut-être ne faisait-elle ça que par politesse, pour la conversation. Voilà encore une chose sur laquelle il faudrait que je travaille vraiment, donner l'impression que j'étais vraiment intéressée par ce que racontait la personne face à moi. La Hoare se débrouillait particulièrement bien mais je n'avais jamais vraiment eu à faire des efforts bien longtemps, avec qui que ce soit. Mais cette facilité n'allait probablement pas de soit partout et je devais bien le garder à l'esprit.
"Son Altesse ? Et en s'adressant à lui, j'dois l'appeler comme ça ? Ca sonne un peu bizarre non ? Et oui, il n'y a effectivement personne d'autre que nous."
J'avais pris un ton plus précautionneux à mesure que je m'adressais à elle, me demandant si c'était une menace ou plutôt une façon de me rassurer quant à la façon dont je me comportais. Difficile pour ne pas dire impossible de le savoir. Si je me vantais d'arriver à déceler les humeurs des hommes sans trop de problème, c'était une toute autre histoire avec la femme qui me faisait face. Et ce devait être le cas de bien des femmes de son milieu. Voilà encore une chose sur laquelle il me faudrait travailler et pourquoi pas m'exercer là, tout de suite ? Je jouais probablement avec le feu mais c'était le cas depuis que j'avais mis les pieds dans ce château et accepté la proposition d'Harren, enfin si l'on pouvait dire que j'avais réellement accepté autre chose que suivre ses instructions à la lettre jusqu'à ce qu'il me juge prête à faire ce qu'il voulait.
"Mais j'avoue que l'étiquette est vraiment un truc… et bien qui n'est pas mon truc. Peut-être qu'il faut avoir été plongé d'dans tout jeune ou que c'est dans le sang, allez savoir. Enfin, ça, c'est pas le cas, vu qu'il semblerait que j'ai un peu de sang noble de par mon père. Si c'est bien celui que je pense."
Je fronçais les sourcils à cette pensée avant de reprendre, avec un sourire malicieux, juste après qu'elle ne m'ait confirmé la façon dont je devais m'adresser à elle. Là encore, je supposais un jeu subtil dans la façon de traiter les uns et les autres et j'espérais que sa Majesté Harren n'en attendait pas autant de moi sinon il risquait d'être déçu. Et je n'étais pas sûre de vouloir être la cause de sa déception.
"Majesté, cela viendra, à n'en pas douter. J'avoue que j'aurais aimé remplir un peu moins bien ma fonction, mais puisque l'on m'apprend à fureter discrètement, il faut bien que je m'exerce non ?"
Je poussais probablement un peu ma chance et il était possible qu'elle me remette à ma place, comme ne manquerait pas de le faire Harren quand il prendrait du temps pour moi. Cette idée m'angoissait un peu, beaucoup même, mais il était hors de question que je le laisse paraitre. Je n'étais coupable de rien après tout dans cette histoire et il n'allait pas risquer de perdre tout le temps déjà investi sur ma petite personne non ?
A ma répartie, elle commença à me décrire et mon sourire se fit plus large.
"Une simple bâtarde oui. J'ai grandi dans un village non loin d'ici. Un village qui n'a aucun intérêt d'ailleurs avec une seule mère pour élever deux enfants. Un charmant petit tableau n'est ce pas ? Quant à mon éducation…"
Je laissais filer un silence mutin. Je me demandais pourquoi il tenait tant à m'apposer un tel vernis et pourquoi il semblait persuadé que j'étais capable de le faire. J'avoue, j'était plutôt fière quand il m'avait évoqué que je pouvais viser haut, très haut si je le voulais et me sortir de ma condition si je m'en donnais les moyens. Mais de là à apprendre par cœur une série de blasons d'un Nord que je ne connaissais que de nom… Quelle drôle d'idée. Le silence laissa alors place au rire alors que je soufflais, non sans malice.
"Oh on dit pas beaucoup de choses sur vous … princesse. En fait, les gens ont l'air d'avoir un peu peur de vous pour être franche. Et j'ai comme qui dirait l'impression que c'est justifié non ? Enfin, quand on a peur d'un truc, on évite de trop en parler quoi."
L'idée que je la compare à un truc n'était peut-être pas flatteuse mais il était vrai que les gens n'étaient pas vraiment disposés à parler de la famille Hoare, Myria ni plus ni moins que les autres à bien y réfléchir. Les rumeurs allaient bon train les concernant, comme pour toute famille importante, en tout cas je le supposais, mais rarement dans les détails. Comme s'ils n'osaient pas, comme s'ils pensaient qu'on pouvait les entendre. Et c'était peut-être le cas en fait.
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Mar 8 Mar - 19:32
Elle m'intriguait. Elle m'intéressait. Si Harren lui manifestait autant d'attention, c'était bien qu'il devait y avoir quelque chose... Je ne savais ce qu'il préparait avec elle, mais il y mettait les moyens apparemment, et cela semblait également assez important pour qu'il ne la reprenne pas trop, pas devant moi en tout cas, alors qu'elle nous avait surpris ensemble à des heures peu recommandables. De quoi me mettre tout de même un peu la puce à l'oreille... Et connaissant mon beau-père et son génie sans faille, je pouvais facilement me faire un milliard d'hypothèses, sans pour autant qu'une seule ne soit à la hauteur... J'exagérais, tout de même. J'avais toujours été moi aussi rusée et intelligente, et j'apprenais vite. Depuis toutes ces années passées aux côtés des Hoare, j'avais pu encore grandir. Et je grandirai encore, cela ne faisait aucun doute. Il ne pouvait en être autrement. Pour l'instant, ma curiosité me hurlait de creuser du côté de cette jeune femme, et de découvrir ce qu'il y avait à savoir... Elle ne manque pas d'aplomb, et son manque d'éducation l'excuse quand elle dépasse les bornes. Décidément... J'ai envie de jouer un peu, aussi, avec elle. Parce qu'elle ne se laisse pas démonter ni trop impressionner. J'esquisse un sourire amusé. Teinté d'ironie.
« Mais vous devez le laissez faire, il est votre souverain après tout. »
Je la taquinais, guettant ses réactions. Vraiment, Harren semblait avoir trouvé là une belle perle... Et qui savait mon énorme secret, qui plus est. Secret qui concernait aussi le Roi, je suppose qu'il veillera donc lui même à ce qu'elle tienne sa langue. Je n'aime pourtant pas me reposer sur les autres, même sur lui, par pur principe, et puisque j'ai la jeune femme sous la main, autant lui faire comprendre, au moins implicitement, à qui elle s'expose si elle ouvre la bouche. Elle semble intelligente malgré son manque d'éducation, les deux n'allant pas forcément de pair, il fallait que je sois prudente. Et elle comprendrait, donc, comme le ferait toute personne intelligente. Je n'ai guère l'habitude de ses tournures familières, qui sonnent grossièrement à mes oreilles mais je ne lui signale rien. Ce n'est pas à moi de faire son éducation, j'ai déjà bien assez à faire comme cela. Non. Je veux simplement... En savoir plus. Elle sait déjà quelque chose qu'elle ne devrait pas savoir sur moi, à mon tour de prendre des cartes contre elle si jamais elle joue aux imprudentes. Je satisferai ma curiosité, par le même coup. Bâtarde, donc, oui, comme elle me le confirme. Bâtarde... D'Harren ? La chose n'est pas impossible, mais pas certaine non plus. Elle pensait en tout cas avoir la réponse à cette question, sans en être sûre.
« Celui que vous pensez ? »
Demandais-je l'air de rien. J'avais déjà été plus fine, tout de même.
« L'étiquette s'apprend, bien entendu. Lorsque vous l'apprenez dès votre naissance, cela revient à peu près à dire que c'est dans votre sang, en effet... Mais d'après ce que vous me dîtes, c'est plus ou moins ce qu'essaye de vous inculper le Roi. »
Petit sourire en coin. Elle aussi, me sourit, d'un air malicieux, plein d'aplomb, pas vraiment décontenancé contrairement à ce à quoi j'aurais pu m'attendre. J'ai toujours eu plus ou moins la réputation d'imposer le respect, tout de même. Ce qui ne veut pas dire que je ne connaisse pas la politesse, je suis une personne particulièrement aimable... Ou tout son contraire, selon mes désirs. Aucune utilité de me la mettre à dos dès maintenant, en tout cas. Ses paroles suivantes me plaisent moins, cependant. Mon sourire s'agrandissant quelque peu, regard en biais, je me contente de lui répondre :
« Faites tout de même attention jeune demoiselle, faites attention... »
Inutile de m'énerver ou de l'attaquer de front. Sa langue se délie, alors que je commence à émettre des hypothèses sur elle, son passé, sa vie. Je l'écoute avec attention. Rien de transcendant, mais tout est bon à noter. Je la fixe, encore, curieuse de savoir ce qui va sortir de cette petite bouche bien affirmée. Je lâche un léger rire.
« Peur ? Les gens de cuisine, peut être, mais je ne me qualifierai pas comme un être particulièrement... Terrifiant. C'est mal me connaître, et cela est fort dommage... Quoi qu'il en soit, vous semblez avoir la langue bien acérée. On devrait faire attention à vous également, surtout si vous comptez parcourir chaque nuit le château à ces heures. »
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Lun 21 Mar - 18:19
Je n'avais que peu entendu parler de Myria Hoare avant de mettre les pieds au château. Il fallait dire que je n'étais guère intéressée par la famille régnante, ayant bien d'autres préoccupations pour occuper mon quotidien. Pour autant, depuis que j'étais là, j'avais été gagnée par la curiosité et maintenant que je lui faisais face, autant dire que ça n'allait pas en s'arrangeant. Je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise idée de vouloir en savoir plus, j'en savais déjà probablement beaucoup trop pour mon propre bien mais peu importait. Si Harren m'avait épargnée après les avoir croisés c'est que j'avais visiblement ma chance non ?
Mais pour l'heure, je n'avais pas envie de songer aux conséquences de ce petit tête à tête, qui ne manqueraient pas j'en étais persuadée. Je me contentais de l'observer, de chercher à retenir ses gestes, certaines de ses mimiques qui me feraient probablement paraitre moins… frustres face à ces gens que le Roi voulait me faire côtoyer.
Je laissais filer un sourire que j'essayais de rendre identique au sien.
"Vous savez pour nous, gens du peuple, qui est notre souverain importe peu. Ce n'est pas ça qui remplit notre assiette vot'grâce. Mais vous avez raison, je dois le laisser faire, c'est pas trop le genre à apprécier qu'on le contrarie hein ?"
Je lui jetais un regard en coin, malicieux, guettant sa réaction. Harren n'était évidemment pas un homme que l'on souhaitait avoir comme ennemi, c'était certain et je n'avais pas particulièrement envie de ne pas être dans ses bonnes grâces. Après tout, il pouvait m'apporter bien des choses si j'arrivais à saisir ses desseins et à comprendre ce qu'il attendait de moi. Mais le retour de bâton pouvait s'avérer tout aussi rude. Pourtant, je n'avais pas grand-chose à perdre dans cette histoire, surtout quand je songeais dans quel endroit je vivais.
A l'évocation de mes possibles origines paternelles, sa répartie m'arracha un rire avant de que je ne rétorque, mutine.
"C'est comme ça qu'on pose des questions subtiles chez les grands d'ce monde vot'grâce ?"
Je poussais peut-être la provocation un peu loin. Si je m'étais pour le moment tirée sans dommage de ma rencontre de la veille, cela n'allait peut-être pas durer, surtout qu'il était évident que je n'avais pas devant moi la dernière des imbéciles.
Je hochais alors la tête au reste de ses propos, reprenant une posture un peu plus en retrait, quand bien même j'étais tentée de l'asticoter un peu plus.
"C'est effectivement ce qu'on tente de m'apprendre oui. J'me suis toujours crue patiente mais là, je découvre mes limites bien plus vite que j'l'aurais cru."
Enfin j'arrivais encore à faire bonne figure et je pensais ne pas trop mal m'en tirer pour une simple fille de pute. Après tout j'étais tout de même en train de discuter avec une princesse sans avoir l'impression d'être en train de passer totalement à coté de la conversation, c'était plutôt une bonne chose non ?
Mais son regard à ma répartie était suffisant pour que je me freine, mon instinct de survie me soufflant que je savais où étaient les limites de la Hoare. Retenant difficile un sourire, je me contentais alors de répondre, à mi-voix.
"Je suis particulièrement prudente vot'grâce. C'est bien le premier truc que j'ai appris en arrivant ici. Que si je voulais survivre dans votre monde, il fallait faire vraiment attention."
La tête penchée sur le côté, je la fixais, curieuse, me demandant jusqu'où pouvaient aller les menaces voilées. Oh je n'étais pas totalement stupide et je me doutais qu'elle ne pouvait trop rien dire ouvertement, mais la subtilité n'était pas encore vraiment mon rayon. Avec le temps peut-être, mais pas aujourd'hui en tout cas. Au reste de ses propos, je me tapotai le nez, pensive.
"Peur c'est p'tet pas le bon mot alors. Impressionnante ? Les gens ont l'air de pas avoir envie d'vous contrarier et ils savent que vous êtes influente. Y a un mot pour ça ? Et pour ce qui est de l'usage que je fais de ma langue… j'suis pas sure que ce soit le but premier que notre Roi a en tête en fait. Mais j'vois pas pourquoi vous devriez faire attention à moi. Je sais quand j'dois me taire ou quand j'dois parler. Et là, clairement, c'est pas dans mon intérêt de dire quoi que ce soit."
Etre aussi directe n'était peut-être pas la meilleure des méthodes mais, au moins, elle saurait que je n'avais pas l'intention d'aller parler. Et à qui pourrais-je bien le faire ? L'espace d'un instant, je m'imaginais raconter la chose à Joren et, à cette pensée mais surtout aux conséquences d'une telle confession, je me mordillai la lèvre, un rien nerveuse. Là encore, il fallait que j'écoute mon instinct de survie plutôt que de faire n'importe quoi.
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Dim 3 Avr - 22:22
[HJ] Désolée, c'est pas top ON peut peut être aller sur la conclusion, non ?
La jeune femme était loin d'avoir sa langue dans sa poche... Cela me plaisait. M'énervait, aussi, dans un sens, mais me poussait de fait à vouloir tester ses limites. Elle était la protégée du rien, et de fait, je ne pouvais réellement rien contre elle. Cette pensée me faisait mal quelque part ; j'aimais le pouvoir, j'aimais être au dessus de tout... Mais non. Il restait encore quelqu'un, aujourd'hui, en ce monde, qui me soit supérieur et qui puisse m'imposer sa volonté. Y compris indirectement, ici face à une bâtarde, et la dernière des inconnues. Alors autant jouer un peu, non ? Je finirai bien à en apprendre plus. Il le faut. Savoir des choses précises sur ceux qui vous entourent, c'est avoir des cartes contre eux, au besoin. C'est déjà un moyen de contrôle sur ce qui vous entoure. Oh, sur une fille du peuple comme elle, il ne doit pas y avoir grand chose à apprendre... Au départ. Jusqu'à ce qu'elle vienne à Harrenhal, jusqu'à ce qu'elle se révèle assez importante pour que le Roi en personne daigne lui accorder son attention. Et pourquoi... Je ne comprenais pas, non. Ou plutôt si, il pouvait y avoir tant de raisons... Mais je ne pouvais vérifier aucune de mes hypothèses pour le moment. Bref. Je taquine doucement la jeune femme, qui, sans perdre sa répartie, me répond avec un sourire. Bien sûr, je comprenais ses propos, mais désormais, elle était sous le toit du Roi... Elle frôlait les limites, sans jamais vraiment les dépasser. Je comprenais qu'Harren puisse lui porter un certain intérêt, mais pourquoi ? Dans quel but ? Je le connaissais assez pour savoir qu'il n'agissait jamais au hasard, sans idée précise et construite dans sa tête.
« Non, il n'apprécie guère cela. Et si, dans votre village, ou je ne sais où vous avez grandi, votre Roi n'avait guère d'importance... Vous vivez aujourd'hui sous son toit et il semble vous apporter toute son attention... Qui est votre souverain devrait donc commencer à avoir une importance. »
Mais quoi qu'il en soit, Harren ne prendrait pas le risque qu'on le trahisse, s'il attendait quoi que ce soit de la jeune femme. Son regard est vif, son ton sûr. Oui, Harren devait apprécier cela. Mais dans quel but ? Et comment l'avait il déniché, aussi ? Que de questions... Je ne pourrais sûrement avoir la réponse à toutes, mais j'essaierai de lui tirer le plus d'éléments possibles. Même avec des pièces détachées du puzzle, qui semblent insignifiantes isolées, on peut arriver à quelque chose. Je lâche un rire à sa question suivante.
« C'est le bas de gamme, disons... Mais il se fait tard, et quand mon esprit est fatigué et qu'il n'est pas nécessaire de faire en finesse, je ne le fais pas. Je note tout de même que vous avez habilement détourné ma question. »
On m'aurait sûrement trouvé laxiste, ce soir... Mais aucune envie de me mettre la nouvelle protégée du roi à dos, et ce n'était pas non plus la bonne solution pour lui arracher des informations. Je me comportais de la manière qui me semblait la plus judicieuse pour arriver à mes fins. Un succès limité, pour le moment... Mais je ne baissais jamais les bras. Jamais entièrement. Ce qu'elle m'apprend, je pouvais déjà m'en douter, mais il est toujours bien d'avoir confirmation de ses hypothèses, même les plus évidentes. Ca commence par là. Je la regarde en biais, un instant.
« Vous semblez vous débrouiller relativement bien pour le moment, tout de même. Et même si vous pensez avoir atteint vos limites, je ne pense pas que mon beau père revoie ses plans à votre égard, quels qu'ils soient. »
Il faudra donc qu'elle s'adapte et qu'elle comble les exigences du Roi. A quel niveau... Je n'en savais rien. Mais même si je ne devais pas tout apprendre ce soir, ce serait déjà un début et je pourrais approfondir mes recherches dans les jours à venir. Alors qu'elle ne montrait aucun signe d'intimidation jusque là, mes paroles suivantes semblent bien l'atteindre, et ce n'est qu'à mi voix qu'elle me répond. J'aime un peu inspirer un tel respect, je l'avoue, et surtout, arriver à lui faire comprendre qu'elle ne doit pas parler. Surtout pas. Elle s'en doute... Mais il est toujours mieux de marquer le coup, pour qu'elle ne l'oublie pas. J'acquiesce, satisfaite.
« Alors il semblerait que vous ayez compris l'essentiel. »
Elle m'observe, me détaille. Je suis princesse, elle n'est rien. Pourtant, nous nous tenons face à face, sur un pied apparent d'égalité pour tout personne extérieure qui viendrait à voir la scène sans connaître nos rôles. Seulement, nous, nous les connaissions. Moi en tout cas. Elle aussi,, mais elle était joueuse. Croisant les mains derrière mon dos, je la laisse m'observer, me répondre. Je sais que ses paroles ne sont pas en l'air. Parce qu'elle n'est pas une imbécile.
« Ce n'est pas dans votre intérêt, en effet. Vous semblez être une jeune femme intelligente, et je ne doute donc nullement de vous pour agir selon ce qui sera le mieux pour votre survie. Je suis certainement impressionnante, mais j'espère en tout cas que vous ne garderez pas un trop mauvais souvenir de moi. »
Petit sourire en coin. Qui sait, peut être un jour pourrait elle m'être utile ?
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé] Ven 15 Avr - 17:16
Spoiler:
Si ça te va on peut conclure là-desssus ;) Merci pour le rp, il était bien cool ^^
Jamais, avant de mettre les pieds à Harrenhal, je n'aurais cru possible de me retrouver en train de parler de la sorte à une princesse, à la future Reine du Conflans et des iles de Fer. Oh il était évident qu'elle brûlait de me renvoyer à la place qui était la mienne, en tout cas c'était l'impression que j'en avais, mais je devais suffisamment l'intriguer pour qu'elle ne le fasse pas dans l'immédiat. Ou, alors, c'était uniquement lié au fait qu'Harren m'avait pour l'heure sous son aile. Et il fallait absolument que je fasse tout pour que cet état de fait perdure.
Sans bien savoir pourquoi, je lui adressai alors un large sourire en réponse à son affirmation. Oh oui, j'avais bien compris quelle importance il avait et la déférence que je devais lui montrer, mais c'était bien quelque chose dont je n'avais pas l'habitude. Les hommes n'étaient que des rustres de manière générale, à quelques rares exceptions près, et je n'avais de respect pour aucun d'eux. Il allait pourtant me falloir commencer même si je ne pus m'empêcher de rétorquer, la mine mutine.
"Allez savoir, c'est p'tet ça qui lui plait Princesse, que j'sois pas à ses pieds uniquement parce qu'il est le Roi."
Elle continuait de me scruter, comme si elle pouvait lire sur mon visage ce que j'étais venue faire ici. Satisfaire les petits plaisirs d'Harren ? Elle était visiblement mieux placée que moi pour ça d'après ce qu'il m'avait été donné de voir la veille. Sauf si elle lui refusait des choses mais j'avais comme dans l'idée que l'on ne disait que rarement non à ce souverain et que, quand c'était le cas, c'était à ses risques et périls.
A son rire, je laissai échapper un haussement d'épaules, mon sourire se faisant malicieux.
"Je note que vous ne jugez pas nécessaire d'agir en finesse avec moi. Il va donc falloir que je travaille le sujet. Et la réponse à votre question n'a aucun intérêt, je vous l'assure. Mais je vous accorde le fait qu'il soit tard et que vous auriez certainement mieux à faire que converser avec le petit peuple."
Je poussais probablement un peu trop loin ma chance mais peu importait. Si la Hoare avait dû agir, elle l'aurait fait et j'aurais déjà la marque de sa main sur mon visage. La violence ne m'était pas inconnue et j'avais appris à m'en accommoder depuis longtemps mais je commençais à entrevoir que j'allais devoir bientôt affronter des dangers bien plus grands, qui ne toucheraient pas forcément mon intégrité physique, ou pas seulement en tout cas.
Je lui rendis donc son regard, essayant de ne pas trop me focaliser sur ce qui m'attendait et je soufflai, à mi-voix.
"Je vous remercie du compliment votre Altesse. Je ne saurais dire si j'suis arrivée à mes limites ou pas pour de vrai, il parait qu'au pied du mur on s'trouve toujours des ressources insoupçonnées. J'espère que ce sera mon cas parce que visiblement, le… notre Roi ne saura pas se contenter de ce que je lui propose, c'est bien ça ?"
Et, au reste de ses propos, je continuai, toujours sur le même ton.
"J'apprends vite et je retiens ce qu'il faut. Et ce qui importe pour ma survie. Je n'oublie pas ce qui est important soyez-en assurée."
Nulle menace dans mes propos, ou peut-être un peu. Je ne dirais rien de ce que j'avais pu voir mais pour autant, je ne l'oublierais pas. Je tenais quelque chose d'important, sans bien être sûre d'arriver à en saisir toute la teneur, il faut dire que cela ne m'intéressait guère dans l'immédiat, et je ne comptais pas me laisser intimider par cette femme, toute princesse qu'elle pouvait être. Je tenais à ce qu'elle le sache, d'une façon ou d'une autre. J'étais peut-être stupide de penser de la sorte, voire totalement inconsciente des conséquences mais je savais que j'étais sur le point de commencer à jouer un jeu des plus délicats. Autant le faire à ma façon non ?
"J'agirais comme il se doit votre Altesse, n'vous en faites pas. Et je garderais un très bon souvenir de vous. Qui sait, p'tet même que nous aurons l'occasion de nous recroiser, allez savoir."
Il allait être plus que temps pour moi de prendre congé. Avant qu'elle ne change d'avis et qu'elle décide que finalement elle était prête à subir les conséquences de finir par me jeter au cachot. Et j'allais devoir retourner à mes études. Cet interlude avait été, ma foi, le bienvenue, même si l'ombre de la princesse allait planer sur moi, à n'en pas douter.
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Sujet: Re: Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé]
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Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un [Flashback - Terminé]