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 Tour 10 – La Bataille de la Baie des Naufrageurs - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4

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MessageSujet: Tour 10 – La Bataille de la Baie des Naufrageurs - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4   Tour 10 – La Bataille de la Baie des Naufrageurs - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4 EmptyJeu 31 Aoû - 20:46

La Bataille de la Baie des Naufrageurs
Orage Fédéré



Sixième bataille de la Troisième campagne de l’Orage, entre les forces du Roi Manfred Hightower et celles de l'Impératrice Rhaenys Braenaryon, du Prince Orys Baratheon

L'Orage était presque tombé. L'Empire, qui avait déjà sacrifié plusieurs cohortes de réserve pour renforcer l'armée Durrandon, était maintenant arrivé en force. L'Empereur et l'Impératrice, réunis pour la première fois au combat depuis près d'un an. Ils conjuguaient leur armée personnelle, venue du Trident et de toute sa région, avec l'Ost de Peyredragon durement éprouvé en bientôt trois ans de guerre, mené par le Prince Orys Baratheon. Des Dragons les accompagnaient et ils étaient transportés par une armada plus vue depuis l'époque des Rhoynar, ou des grandes conquêtes Hoare sur le continent. Des centaines de navires naviguaient sous les ordres de l'amiral Velaryon... En face, le Bief restait relativement circonspect, avec peu d'informations sur ces armadas lâchées contre lui. Accalmie était toujours encerclée, sans que l'on sache vraiment si les bieffois de Lord Stackhouse étaient là pour jouer le rôle d'appât et forcer l'ennemi à se dévoiler, ou si l'étreinte navale de Lord Bulwer autour de la capitale orageoise servait à la faire tomber dans un dernier élan.

Quoiqu'il arrive, la bataille semble alors inévitable pour tous les bélligérants ; le Bief est allé trop loin pour reculer sans au moins tester son adversaire, tandis que l'Empire, arrivé trop tard pour sauver la liberté -et peut être le trône- de la Reine Argella, se doit maintenant d'intervenir. C'est dans cet état d'esprit que Peyredragon passe à l'attaque. Orys Baratheon conçoit un plan avec l'amiral Velaryon, sous le contrôle de l'Impératrice. Deux flottes sont envoyées dégager Accalmie, et détruire les escadres de Lord Bulwer. Une première, sous Lord Garfton, un amiral valois, et secondé d'Orys lui-même, passe le long de la côte, droit sur la capitale. Le second groupe, sous Velaryon et l'Impératrice, contourne par le versant occidental des rivages de Torth et court sus aux arrières de l'ennemi. Forcément, la manœuvre de contournement plus lointaine nécessite plus de vitesse, notamment pour se rabattre... On attend donc que les vents poussent vers le large pour filer sud sud-est, tandis que la flotte de galères d'attaques attend son heure. Tout est prévu pour assurer les liaisons, y compris les patrouilles de dragons au-dessus de l'océan pour renseigner sur les dispositifs de l'ennemi.

La flotte du Bief a toutefois l'avantage de croiser loin au large avec ses patrouilles, tout en ayant établi un certain nombre de postes de surveillance... Y compris sur l'île de Torth. Averti très tôt par d'agiles navires légers, Bulwer comprend qu'il est dans une position trop aventureuse ; le hasard veut que les ordres de la Reine Eren, vouant à se séparer d'une partie de sa flotte pour une mission secrète, ai permis aux navires en partance d'observer de loin dans la brume des files ininterrompues de vaisseaux ennemis contournant par l'Est. Aveugles à cause du mauvais temps, dragons en difficulté par les nappes de brouillard épais, les navires impériaux peinent à deviner les intentions ennemies. Quelle déveine ! Des semaines de beau temps dans la Baie des Naufrageurs, bien loin des orages de la Baie de Crabes ou des Iles de Peyredragon, changées en deux jours en une mélasse épaisse qui camoufle l'essentiel des mouvements. Bulwer perd toutefois du temps à rassembler sa flotille, gêné par les rocs et bancs de sable dans les environs d'Accalmie, qui perdent à leur tour les navires de Peyredragon à cause de la mauvaise visibilité. Conscient qu'une attaque terrible se prépare, mais ne sachant pas précisément où et quand, ni comment, Bulwer vit des instants compliqués... La flotte elle-même est proche du sauve-qui-peut quand se répand la rumeur d'un dragon aperçu vers Amberly.


Bulwer parvient à maintenir la cohésion de sa flotte. Fuyant la nasse d'Accalmie le plus vite possible, il longe vite la côte sud de l'Orage... Avant que le temps ne se dégage un brin et ne cède à un épais manteau de nuages bas, mais plus jusqu'au niveau de la mer. Au loin, une flotte qui a fini sa manœuvre de flanquement se précipite à sa rencontre, alors que Baratheon et Grafton semblent distancés... En filant sud-est, Bulwer s'est éloigné de la menace la plus proche, mais se prend l'autre de plein fouet ! Le pire a peut être été évité, car d'autres manœuvres auraient pu laisser Bulwer immédiatement pris entre deux feux... En attendant, les flottes du Nord, de Peyredragon, de l'Empire et de l'Orage sont prêts à venger la Biche d'Accalmie.



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Plan de Bataille de l’Empire

Le Prince Baratheon a formé avec l'Amiral Velaryon un plan assez complexe à réaliser en mer ; pousser l'ennemi à la bataille et l'encercler par un côté. Tous les plans s'éprouvent dans la douleur face à l'ennemi, mais c'est pire encore quand la météo s'en mêle. La flotte partie vers l'Est n'a rencontré aucun ennemi et a poursuivi sa route, tandis que celle de Baratheon s'est retrouvée ralentie par les conditions de navigation et par les bancs de sable et de rocs à éviter dans la région d'Accalmie... Ce qui fait que la flotte impériale parvient à tomber sur la flotte du Bief, mais seulement avec une partie de ses forces au début du combat. Pis, l'Impératrice, qui vole au dessus du gros temps et pique parfois en dessous, a perdu de vue les différentes flottes dans la purée de pois !

Seul mais en supériorité numérique, confiant dans ses marins, cherche la destruction la plus complète possible de la flotte ennemie, et lui infliger des pertes significatives !


Plan de Bataille des Bieffois

Le Roi du Bief a donné des directives auparavant strictes à son amiral auréolé des premières victoires contre Dorne puis l'Orage ; accabler le pays des tempêtes, et servir de convoi aux troupes de Lord Stackhouse. Arrivé à point nommé depuis la mer sur les arrières des troupes impériales, Stackhouse avait eu l'occasion de détruire plusieurs armées et de prendre des villes d'importance des mains impériales, précipitant le pays vers son destin. Depuis, Bulwer s'est seulement vu indiquer de préserver sa flotte et de maintenir le blocus. Il décide de prioriser son premier ordre et de partir pour ses bases de Rocvert, sur l'île d'Estremont. Il ne veut pas se laisser couper la retraite par l'Empire, et voir sa flotte détruite, et lui y perdre la vie. Il entend depuis des semaines les rumeurs de renforts, d'ententes avec la Foi, l'Ouest, avec Dorne... Il espère pouvoir sauver un maximum de navires et reprendre par la suite la lutte dans de meilleures conditions.

Il espère sauver un maximum de navires de l'étreinte impériale ; une moitié au minimum de sa flotte éprouvée.


Premier Tour ; Tentative de percée


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La bataille commence en manœuvre ; les deux flottes cherchent à déséquilibrer leur vis-à-vis et malheureusement, le vent tourne énormément dans la région. Il pousse d’abord les bieffois droit sur la flotte impériale, qui peine à manœuvrer contre le vent. Les plus grosses unités navales, les caraques notamment, peinent à garder le cap et surtout à avancer comme il faut vers l’ennemi. Les galères et dromons, mûes par la force de leurs bancs de rameurs sont plus agiles… Et puis, se pose la question de l’expérience. La flotte du Nord, durement éprouvée par la campagne précédente, a perdu Lord Chateauneuf en mer et beaucoup de navires, n’a pas su capitaliser son expérience. L’Orage a mené de bons combats, tout comme Peyredragon. La flotte impériale jouit des traditions de plusieurs royaumes, mais n’a pas encore combattu à pareille échelle… Et cela se voit. Les équipages contre le vent ont les plus grandes peines à changer de formation et chaque commandant fédéré fait tout pour éviter le risque de collision avec les autres flottilles, ce qui les pousse à conserver leur formation de route le plus possible.

Les bieffois voient ainsi leur moral déficient remonter. Aucun signe de dragon à l’horizon. Et l’ennemi semble pataud. Leur infériorité numérique saute aux yeux de Lord Bulwer, toutefois. Le hunier l’alpague en disant qu’il compte deux cent voiles à l’horizon. Ca fait beaucoup… Et de toute évidence, la flotte impériale a été plus construite pour la bataille que le transport, au contraire de la flotte du Bief qui dispose de nombreux cogues. Les bieffois restent confiants, et disciplinés. Ils ont battu Dorne et le Tigre, pris le contrôle de la mer orageoise. Leurs grandes unités navales, les grandes caraques de bataille, apparaissent monumentales à côté des lestes navires impériaux. Les vaisseaux se rapprochent… Et Bulwer, profitant du vent nord, vers d’abord lofer dans cette direction ses escadres, avant demander de se mettre sous le vent et de virer plein Est. Ses escadres de galères se déploient au son des tambours et des lignes d’agiles navires à rame se précipitent contre les rangs serrées des dromons renforcés de l’Empire, ou des galères de Blancport. Les premiers tirs échangés voient peu de dégâts infligés aux deux flottes… Mais si on enregistre peu de casses, de nombreux hommes d’armes ou rameurs des galères au pont ouvert sont frappés de traits mortels. Des sergents impériaux sont percés des arcs longs bieffois, tandis que les arbalètes impériales ou dorniennes criblent les proues des galères de Villevieille…

Jusqu’au choc. Et le mauvais vent du nord alors que le combat se joue d’Est en Ouest perturbe les manœuvres. Plus expérimentées, les galères du Bief essaient de bifurquer plein nord au dernier moment et impacter les navires ennemis de flanc… Mais ça échoue largement. Les coques renforcées de chêne des dromons font glisser les galères. Quatre des bieffoises sont surprises par la vélocité des rameurs impériaux, qui sont près de deux fois plus nombreux par dromon et déploient une vitesse terrifiante ; ces navires sont perforés, ou renversés sur le flanc. Des centaines de marins sont jetés à la baille, et certains navires impériaux mettent en panne pour les capturer. D’autres, plus alertes, voient des navires bieffois par dizaines se préparer à tirer…

Au sud, le choc avec les nordiens est plus terrible encore. Deux galères nordiennes sont envoyées par le fond mais cette fois ce sont bien elles qui prennent le vent en bifurquant sous les bourrasques à temps, et trois galères bieffoises sont transpercées ; la « Esprit de Bouclier » est même rompue en deux, les flots gris avalant aussitôt les équipages ! Les nordiens subissent des pertes aussi, et la « Reine Sigyn » est coulée, de même que la « Port-Terrible ».

Les escadres se rapprochent… Et les impériaux, confiants dans leurs premiers succès, voient s’avancer les mastodontes de la flotte du Bief quand les leurs restent à la traîne. Le ciel, lui, continue de s’éclaircir enfin !

Pertes Flanc Nord –  Impériaux, Orageois et Peyredragoniens
- Les impériaux perdent 120 hommes dont 2 galères endommagées
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 200 hommes dont 2 cogues détruites
Le moral reste stable.

Pertes Flanc Est - Impériaux
- Les impériaux perdent 800 marins dont 10 dromons endommagés
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 800 marins et 4 galères détruites, 8 endommagées
Le moral reste stable.

Pertes Flanc Sud - Nordiens
- Les impériaux perdent 320 marins nordiens et 2 galères détruites, 2 endommagées
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 600 marins et 4 galères détruites,  4 endommagées
Le moral reste stable.

Pertes Totales
- Les impériaux perdent 1240hommes dont 920 marins impériaux (10 dromons endommagés, 2 galères endommagées), 320 marins nordiens (2 galères détruites, 2 endommagées), pour un total de 2 navires détruits et 14 endommagés.
- Les bieffois perdent  1600 marins, 10 navires détruits dont 8 galères et 2 cogues, 12 navires endommagés dont 12 galères.


Second Tour ; Eaux rouges et grises


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C’est le moment où l’on espère que le vent tourne enfin et qu’il réponde à nos prières, que tous les dieux, anciens et nouveaux, sont priés et appelés avec ferveur… Car c’est le choc. Au sud, les nordiens sont engagés avec les galères de l’escadre de Ser Mortaron. Le ballet est mortel ; les deux escadres se rendent coup pour coup. Les capitaines sont à la manœuvre et cherchent à déborder leurs adversaires pour les envoyer par le fond, transperçant les coques ou brisant les rangs de rames avec leur rostre de bronze. Les galères nordiennes avaient initialement pris l’avantage et poussent, poussent encore. Les équipages bieffois, encadrés de tous côtés, voient leur pont balayé de tirs d’arcs et d’arbalètes. Leurs équipes sont laminés, incendiés, et plusieurs navires paraissent pris par les nordiens. Et puis, une escadre de vaisseaux lourds de Lord Serry vient à la rencontre des hommes de Blancport. Catapultes et balistes réglées, piérrières et rangs d’arbalétriers bien en ordre. A bord, deux rangées d’archers longs allument leurs projectiles dans des braseros amenant le danger chez eux comme chez l’ennemi. Et d’un signal lumineux ; une flèche envoyée dans le ciel, c’est l’enfer qui s’abat sur les nordiens. Les ponts sont ravagés ; des boulets de pierre ou carreaux transpercent les ponts et les gaillards arrières ; le pont des vaisseaux nordiens est ravagé par la grêle de tirs et les hommes tombent à la mer, emportés par les projectiles. La mort macule les vaisseaux et de nombreux sont rompus et coulent, ou perdent leur voilure qui s’embrase sur les équipages. Les caraques du Bief sont entrées en action. Elles sont six seulement contre une trentaine de navires… Mais ont déjà infligé aux galères nordiennes, qui empêtrées avec celles du Bief n’ont pu chercher à éperonner, des pertes outrageusement supérieures…


Au nord de la zone de combat, les impériaux se sont rapprochés. Même contre le vent, leurs navires à rames, dromons et galères progressent rapidement et présentent un front uni contre deux escadres bieffoises ; une de cogues de transport, l’autre de grosses unités lourdes, des caraques. La faible vitesse impériale les handicape ; peu de navires arrivent à prendre assez de vitesse pour éperonner les bieffois et ceux-ci harassent la ligne impériale de tirs. Encore une fois, les caraques font la différence, et même si les dromons prouvent la solidité de leur conception… Plusieurs navires impériaux sont toutefois impitoyablement incendiés par les projectiles lourds expédiés par les catapultes et armes de bord des caraques bieffoises. Lord Velaryon parvient à faire prendre un peu de vitesse à sa propre escadre de dromons de Peyredragon, mais contourne la ligne bieffoise qui loin d’esquiver, rentre frontalement contre la formation impériale. On se tue à l’arbalète et au grappin ; de nombreux navires sont abordés. Les dromons impériaux sortent des passerelles d’assaut et prennent pied sur le bord de nombreux navires bieffois. On se tue au couteau, au sabre d’abordage et  la pique, le bois des vaisseaux baignant de sang. Les impériaux parviennent alors à remonter quelque peu les lourds dégâts reçus à distance ; le « Vengeur d’Ambre » est ainsi livré aux flammes après que les assaillants aient répandu les braseros préparés dans les entrailles du navire. Le « Esprit de Hautjardin » est capturé, son équipage décimé par les haches et glaives d’abordage et captif, envoyé à fond de cale du « Garce de Lamarck ». Le combat est inégal ; les impériaux subissent des pertes lourdes, mais quand ils attrapent dans leurs grappins un vaisseau bieffois, celui-ci est souvent condamné par les assauts féroces des équipages Braenaryon.

Au centre, c’est la ligne de dromons impériaux qui flanche. D’abord, ces vaisseaux prennent de la vitesse, et affrontent chacun une pluie de flèches et d’arbalètes lâchés par la principale force de transport du Bief ; des dizaines et des dizaines de cogues dont les équipages crient leurs défis à l’Empire. Les rameurs des dromons prennent de la vitesse sous le son cadencé des tambours, et plusieurs dromons sont sévèrement endommagés ; l’un d’eux prend feu et donne du gîte, enflamme sa suivante qui le percute. La catastrophe sème le désordre, mais la discipline est maintenue coûte que coûte. Plusieurs cogues sont éperonnées à leur tour. Les équipages, accrochés aux bastinguages ou cordages des navires, sont parfois passés par-dessus-bord. Les impériaux accablent de traits les équipages des navires touchés pour les empêcher de manœuvrer, de s’échapper ou de combattre efficacement. Les pertes sont importantes ; les deux flottes sont alors largement imbriquées l’une dans l’autre et l’on se tue d’un bord à l’autre avec les armes de traits, tandis que les équipages de part et d’autres tentent les abordages. Les navires impériaux essuient des pertes, mais la coque renforcée des dromons leur permet de renouveler leurs assauts et de couler plusieurs vaisseaux bieffois plus fragiles.

Le sort de la bataille est dans la balance. Et alors que le soleil luit dans le ciel, une ombre grandit dans l’astre lumineux et déploie ses ailes sur la mer.

L’Impératrice pique sur une flotille bieffoise des lignes arrières ; inquiète pour ses navires que l’éclaircie et ses patrouilles ont enfin permis de repérer, Rhaenys Braenaryon pique du ciel avec Meraxès, de la taille d’un énorme moulin. Les bieffois voient la menace juste avant que le feu se répande, quand toute la flotte les a vus tomber du ciel en retenant leur souffle.

Une nappe de flammes recouvre instantanément le premier navires ; des dizaines d’objets enflammés passent par-dessus bord et continuent pourtant de brûler, les équipages alentours reconnaissant leurs camarades. Meraxès n’écoute pas sa maîtresse et se pose alors sur une seconde cogue, la « Gloire de Ventris » qui tangue dangereusement, dispersant des hommes d’équipages dans l’eau alentours alors que l’escadre entière entend les hurlements portés par la surface aqueuse. Le monstre lacère et déchiquette des marins par poignées entières, et attrapent ceux des cordages et voilures à grands coups de mâchoires. L’Impératrice elle-même doit tirer l’épée pour empêcher des bieffois armés de harpons de piquer sa monture depuis les filins ; la belle finit trempée de sang d’un homme qu’elle éventre d’en bas. Meraxès continue de défoncer le navire ; sa gueule s’enfonce dans la nef du vaisseau et avale ou découpe les membres d’équipages à coups de crocs ; le pont se macule de membres déchiquetés, de corps ravagés et de hurlements d’agonie des infortunés repas humains à demi dévorés. D’un bond, Meraxès reprend son envol, abandonnant la coquille de noix qui coule avec ses restes humains. Tétanisés dans leur réponse, les navires alentours sonnent l’alerte de la façon la plus désordonnée possible et s’égayent, espérant dans leur dispersion ne plus capter l’attention du monstre. L’Impératrice, elle, fait survoler la masse de la flotte du Bief et du Nord, au sud du champ de bataille, brandissant sa crinière blanche rougie de sang et son épée luisant au soleil alors que Meraxès renvoie des cris caverneux du fond des âges, soulevant des clameurs sous son passage.


Pertes Flanc Nord –  Impériaux, Orageois et Peyredragoniens
- Les impériaux perdent 650 marins impériaux, 6 galères impériales détruites, 1 endommagée, 1 dromon endommagé.
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 520 marins, 1 caraque endommagée, 4 cogues détruites, 2 cogues endommagées
Le moral passe ébranlé pour les vaisseaux légers.

Pertes Flanc Est - Impériaux
- Les impériaux perdent 720 marin, 6 dromons détruits, 2 dromons endommagés,
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 1160 marins, 8 galères détruites, 6 cogues détruites
Le moral reste stable.

Pertes Flanc Sud - Nordiens
- Les impériaux perdent 510 marins nordiens, 4 galères détruites, 2  galères endommagées
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 560 marins, 1 caraque endommagée, 5 galères détruites, 2 cogues détruites
Le moral reste stable.

Pertes Totales
- Les impériaux perdent 3120 hommes dont 2290 marins impériaux (6 dromons détruits, 13 dromons endommagés, 6 galères détruites, 4 galères endommagées), 830 marins nordiens (6 galères détruites, 4 endommagées), pour un total de 18 navires détruits et 21 endommagés.
- Les bieffois perdent  3840 marins, 23 navires détruits dont 21 galères et 2 cogues, 9 navires endommagés dont 2 caraques, 3 galères, 4 cogues.


Troisième Tour ; Vents Favorables


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La bataille est désormais sur un point d'équilibre très précaire, en particulier pour les bieffois. Ceux-ci ont obtenu par des vents moins défavorables que l'Empire un certain ascendant. Surtout, une flotte plus homogène par type de navires déployés en escadres claires et vouées au seul but de s'enfuir, leur donne l'élan nécessaire pour donner du fil à retordre à une flotte impériale certes supérieure numériquement et qualitativement, mais dont les lignes sont incroyablement étirées. Le génie de Velaryon a été de poursuivre sa route loin au sud quand ses vaisseaux ne repérèrent aucune flotte quittant Accalmie, mais cette manœuvre s'est aussi payée d'une dilution des escadres impériales sur un front plus large, et par l'impéritie chronique des navires hauturiers à voile de la flotte, contrebattus par les vents violents qui leur étaient totalement contraires.

Et pourtant, le Bief ne faillit pas à son courage, et tente sa chance. Au sud, les combats sont terrifiants. Les galères nordiennes encadrent le « Vengeance », première galéasse du Bief et vaisseau-amiral de Lord Bulwer. Les « Elan de Terreur » et « Croc de Givre » ratent l'éperonnage, mais hissent grappins en râclant la coque de l'immense galère de guerre. Il faut se hisser sur le vaisseau amiral, copieusement arrosé de traits d'arbalète. Les corps à corps sont terrifiants ; les archers du Bief se penchent par dessus le bastingage pour transpercer le col ou le torse de ceux qui montent à l'assaut tandis que les nordiens chargent, cris de guerre aux lèvres, tonnant de fureur en se ménageant un passage à coups de lames et de haches. On se tue sur le pont, les yeux dans les yeux. La fureur du Nord contre la bravoure du Bief ; flèches à bout portant qui fauches les marins hirsutes, piques et hallebardes de bord qui les repoussent, loups qui les repoussent et abattent les sergents avec leurs lames tels des gladiateurs. L'étendard de Lord Bulwer s'agite à destination de la flotte, et la nef arrière est prise d'assaut. Les derniers archers longs lâchent une volée, et les marins du Roy se battent dans les escaliers menant au gaillard arrière. Les nordiens progressent malgré les pertes, et l'on se tue sur les marches à coups de cris rageurs et d'orions de fureur. Bulwer recommande son âme à la Mère et se prépare à livrer son dernier combat. D'un regard, il se tourne sur son arrière ; plusieurs galères nordiennes soumises aux flammes de ses vaisseaux lourds se rompent quand leurs coques les percutent, et dispersent leurs derniers marins dans les eaux. Il voit que les caraques « Gloire du Roy » et « Reine Eren » accusent réceptions des ordres envoyés par fanion : « Sauvez-vous ». Les porte-enseignes des deux vaisseaux-frères sont d'un coup noyés dans les flammes, et un cri déchirant l'âme de ceux qui l'entendent.

Bulwer voit une ombre le recouvrir, et ses derniers hommes avec. Et s'abattre sur les deux navires. Une tornade de feu les recouvre, et c'est un concert de hurlements qui s'ensuit, les torches humaines se jetant de leurs postes de combat dans les eaux grises de l'océan. Le « Reine Eren » explose littéralement, envoyant des débris alentours et des morceaux de corps, libérant les flammes qui s'accumulaient en torrent dans ses cales d'une éruptive expansion. Le « Gloire du Roy » est éventré par les immenses serres du dragon, et l'homme voit l'Impératrice sur son dos, proche du bastingage, abattre les marins passés sous le ventre du monstre pour tenter de l'atteindre. Les lances ripent, se coincent dans ses écailles. La lame de la guerrière trouve plusieurs cous, le dragon se chargeant de dévorer cruellement les autres, ou de sectionner leurs membres et de les laisser là, d'en carboniser d'autres. Le dragon se dresse alors sur ses pattes arrières, se tend en direction du mât forçant l'Impératrice à déloger à coups d'épée les tireurs sur les huniers alors que sa monture dévore ceux sur la plateforme de tir la plus élevée du vaisseau. Plusieurs choisissent de sauter dans le brasier quinze mètres plus bas plutôt que d'être dévorés vivants... Ainsi hissé, Meraxès pousse un nouveau hurlement déchirant, sinistre avertissement pour ses proies qui comptent sur le crépuscule naissant pour s'enfuir.

Et pour cause. Partout les deux flottes sont étroitement imbriquées. Les dromons impériaux sont cruellement endommagés, mais plusieurs parviennent encore à détruire des vaisseaux ennemis. Les navires lourds de l'Empire et du Nord entrent dans la danse, alors que des galères de l'Orage et d'autres vaisseaux de transport bardés de tireurs arrosent les bieffois qui se perdent et se faufilent. Partout les navires se longent et tentent d'incendier les mâtures et voilures de leurs adversaires. Les ponts se tapissent de corps et de mourants. Malheur aux navires qui sont attrapés par les grappins et passerelles d'assaut ; les corps à corps sont encore d'une violence terrible. Le couchant s'illumine en autant de chandelles qu'il y a de navires livrés aux flammes. Mais alors que le glas semble sonner pour la flotte du Bief, le vent bifurque violemment et forcit de minute en minute. Il n'est plus direction nord, nord-est, il va plein Est, et de toute force ! La rumeur se répandait de vaisseau en vaisseau que Bulwer était mort et que la flotte avait reçu l'ordre de se sauver. Les capitaines les plus courageux, souvent issus de la Flotte du Ponant, prirent les devants et tentèrent de percer les lignes impériales, maintenant totalement contre le vent. Plusieurs navires furent incendiés ou coulés, pris d'assaut dans la manœuvre car elle impliquait des risques insensés ; il fallait se faufiler entre des lignes successives de navires impériaux, dont des lourds ! La cogue de transport « Amiral Rork » finit à la dérive, son équipage massacré par les centaines d'arbalétriers des caraques nordiennes « Winterfell » et « Belle Amie », tandis que la « Grâce de Villevieille » voulut se rendre mais son équipage fut froidement abattu par la caraque impériale « Furie de Fort-Darion » pour que le navire en panne entrave les cogues suivantes qui tentaient de forcer les lignes pour s'enfuir... Les pertes bieffoises furent terribles, les impériales encore lourdes. Trois petites escadres endommagées et éprouvées parvinrent à s'enfuir dans l'obscurité gagnant depuis l'Est ; Ser Fand et plusieurs caraques du front nord, quelques cogues marchandes du centre, et la galère du capitaine Andret qui guida une flotille légère vers le sud, longeant la côte. L'Amiral Velaryon, en arrière-garde, parvint à rattraper plusieurs fuyards car son tour des lignes du Bief lui avait permis de se mettre sous le vent ; il parvint ainsi à capturer de nombreux navires ennemis, tandis que d'autres, à la vue du dragon, capitulèrent également.

La victoire impériale était acquise, et alors que les bieffois filaient toutes voiles dehors vers la nuit, ils aperçurent vers le coucher le dragon survoler la flotte victorieuse, les hurlements perçants du dragon couvrant à grand-peine l'immense clameur des marins des royaumes fédérés.


Pertes Flanc Nord –  Impériaux, Orageois et Peyredragoniens
- Les impériaux perdent 300 marins orageois, 1 galère détruite, 3 endommagées, 480 marins impériaux, 1 dromon détruit, 2 endommagés, 3 galères perdues.
Le moral passe ébranlé
- Les bieffois perdent 920 marins, 3 caraques perdues, 1 caraque endommagée, 1 galère endommagée, 5 cogues perdues
Le moral reste stable.

Pertes Flanc Est - Impériaux
- Les impériaux perdent 800 marins, 2 caraques endommagées, 4 dromons perdus, 6 cogues endommagées
Le moral passe ébranlé
- Les bieffois perdent 2520 marins, 24 cogues perdues, 3 endommagées
Le moral passe déroute

Pertes Flanc Sud - Nordiens
- Les impériaux perdent 710 marins nordiens, 3 galères perdues, 1 endommagée, 7 cogues endommagées
Le moral reste table.
- Les bieffois perdent 960 marins, 1 Galéasse détruite, 6 caraques perdues, 6 cogues endommagées
Le moral passe en déroute

Pertes Totales
- Les impériaux perdent 5410 hommes dont 3570 marins impériaux (11 dromons perdus, 15 dromons endommagés, 2 caraques endommagées, 9 galères perdues, 3 galères endommagées, 6 cogues endommagées), 1540 marins nordiens (9 galères perdues, 5 endommagées, 7 cogues endommagées), 300 marins orageois (1 galère détruite, 3 endommagées), pour un total de 30 navires perdus et 41 endommagés.
- Les bieffois perdent  8240 marins, 62 navires perdus dont 1 galéasse, 9 caraques, 21 galères et 31 cogues, 18 navires endommagés dont 1 caraque, 4 galères, 13 cogues.


EPILOGUE

La victoire était complète. La plus grande bataille navale de la guerre était impériale dans sa conclusion, mais il s'en était fallu de peu pour que les circonstances ne soient pas dramatiques. L'Impératrice apprendrait plus tard, par les éclaireurs de Lord Velaryon, que toute la flotte bieffoise n'était pas présente au blocus, il restait plusieurs dizaines de navires gardés en réserve ou subissant des réparations dans la base navale d'Estremont, sur l'île de Rocvert capturée par le Bief des mois plus tôt. En sus, les propres éclaireurs de Bulwer avaient repéré suffisamment tôt la flotte Velaryon et avaient choisi de battre en retraite le plus loin possible pour briser l'encerclement naval qui se profilait. Si Bulwer était resté sur place, il aurait combattu la flotte Baratheon-Grafton, mise en difficulté par le brouillard sur les bancs de sable et hauts-fonds des environs d'Accalmie, et l'Empire aurait pu y subir une cuisante défaite. La chance s'était équilibrée en quelque sorte, dans la succession d'événements ; Bulwer avait échappé au piège mortel de deux flottes qui l'auraient écrasé pour n'en affronter qu'une, et avait été aidé par des vents favorables...

Malgré cela, la flotte impériale restait monstrueuse à tous points de vue. En taille, d'abord, car même qu'une seule partie de celle-ci restait deux fois plus large que le corps de bataille naval bieffois. En sus, elle était généreusement dotée en navires de premier plan ; chaque royaume entretenait une force de galères d'attaque et de caraques lourdes. Les Braenaryon avaient aussi massivement investit dans les dromons, qui avaient tenu la dragée haute sur le centre impériale malgré le puissant assaut bieffois. Les marins impériaux manquaient encore d'expérience contre la flotte aguerrie du Bief, et leurs amiraux de coordination. Mais la flotte restait particulièrement redoutable, d'autant que la flotte valoise et l'essentiel des forces d'attaque de Peyredragon n'avaient pas donné dans la bataille.

Evidemment, la présence du dragon était un atout stratégique maître, en mer, car autant le roulis que l'inclinaison possible des armes lourdes, la vitesse en espace ouvert du monstre ailé, le rendent incroyablement difficile à toucher. Il reste vulnérable en se posant, mais en pleine bataille et sous le feu ennemi, comment l'atteindre ? Ses flammes auront ravagé six navires de guerre, dont trois lourds, et massacré des centaines d'hommes par le feu ou les crocs. L'Empire avait perdu ou s'était retrouvé endommagé sur 71 navires, pour plus de la moitié simplement abîmés. Le Bief avait subi 82 navires perdus dont une vingtaine se trouvaient endommagés.

Les conséquences tactiques étaient importantes ; la flotte impériale compensait une partie de ses pertes par de nombreuses captures ; plus d'une quinzaine de cogues s'étant rendues, quelques galères à l'abordage et la galéasse de l'amiral prise d'assaut par les nordiens. Cela accrut la balance en faveur des Braenaryon. Surtout, ce furent les circonstances stratégiques qui furent largement à l'avantage de l'offensive impériale. Accalmie n'était plus sous blocus maritime et la cité pouvait donc être ravitaillée par mer. De la côte, des reconnaissances pouvaient de plus être lancées à l'intérieur des terres, jusqu'à imposer la puissance impériale aux barons félons de l'Orage, et menacer Dorne par le nord.

L'offensive impériale pour tenter de reprendre l'Orage se développait, mais le chemin serait encore long et pavé de carnages car l'essentiel des forces bieffoises restait terrestre...

L'Empereur fut rapidement mis au courant par son épouse de la situation de la capitale de l'Orage, et l'on dit que l'armée ne tarderait pas à venir y chercher la confrontation.


Points de l’Empire
+20 pts victoire importante
+5pts objectif rempli
+5 pts circonstances (amiral tué, capture de la galéasse)

Points du Bief
-20pts défaite importante
+5pts objectif rempli (évacuation d'une portion significative de la flotte
-5pts perte de l'amiral et de son vaisseau moderne



Le Cyvosse
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