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 Tour 10 – Son Dernier Ordre - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4

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MessageSujet: Tour 10 – Son Dernier Ordre - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4   Tour 10 – Son Dernier Ordre - Année 2 - Mois 6 - Semaine 4 EmptyJeu 31 Aoû - 20:40

Son Dernier Ordre
Le Mur



Le Lord Commandant Joramun Joare tient bon. Ses hommes aussi. Ils ont franchi le Col Museaux deux jours plus tôt, sur les traces d'un grand groupe de Cannibales des Fleuves Gelés. Leurs montures ont commencé à montrer des signes de faiblesse. Plusieurs meurent empoisonnées par des flèches lâchées dans le silence et la pénombre des sous bois gelées. D'autres glissent et dérapent sur les sommets gelés, et la rocaille. Très vite, la troupe s'amoindrit.

Les hommes aussi tombent malades.

Et toujours ils suivent le sillage de profanations de corps sauvageons, de tribus rivales. Corps démembrés, parties clouées aux arbres ou suspendues aux branches bases, rituels interdits pratiqués sur des organes d'enfants transpercés sur des menhirs couchés... Les hommes durs et obstinés de la Garde de Nuit en ont vu beaucoup, pour la plupart d'entre eux. Ce sont des vétérans. Ils ont connu beaucoup de combats et d'horreurs, mais même les plus vieux en viennent à soutenir que jamais ils n'avaient vu pareille sauvagerie. Le fanatisme cruel des indigènes leur file à tous des cauchemars.

Et la colonne poursuit.

On arrive au loin en vue de l'océan. De vastes étendues gelées, de la toundra. De mémoire de Garde, jamais les Lord Commandants successifs ne sont allés aussi haut dans le Nord Véritable. Les hommes ont peur mais sont fiers de faire partie de la première expédition à pourchasser le mal aussi loin au Nord.

C'est en fin d'après-midi alors que le soleil décline rapidement que le premier incident survient. La colonne passe entre deux pans de sapins gigantesques, plongeant les flans dans l'obscurité. Un hululement guerrier. Un guerrier peint d'une matière épaisse, formant comme une croûte blanche, crayeuse, sur tout son corps, alternant des motifs bleutés soufflés sur ses yeux, ses lèvres et son torse. Arme d'os au point, il jaillit sur la colonne depuis les ténèbres, et égorge un Garde avant d'être abattu. Un fou, un éclaireur ? Pourquoi avoir attaqué seul ? Le Lord Commandant est alerté, de même que les capitaines. Un autre cri, à l'arrière. Deux chevaux ciblés de flèches, lâchées à bout portant. Hennissements terribles ; un poison parcourt déjà leurs veines. Un autre Garde est frappé en plein front par un projectile qui le tue sur le coup, quand l'agresseur est à son tour abattu d'un tir d'arbalète.

Toute la colonne est cernée de cris aigus, de clameurs hullulées en direction des cieux qui commencent à se parer d'étoiles. On allume des torches et la colonne fait face, dos à dos, en deux files étirées. Et bientôt, les tribus anthropophages chargent. Le Lord Commandant brandit son épée bien haut et remonte ses lignes en haranguant ses hommes d'une grande clameur. Des nuées de guerriers bleus et blancs, apparemment insensibles au froid. Tous brandissent des armes d'os ou de bois, de pierre. Beaucoup portent plumes et masques, des museaux de loup portés en chapeau, ou têtes de corbeaux figées sur leur couvre-chef. L'impact est violent. L'acier de la Garde chante et danse, et s'abat sur la masse dénuée de toute protection sérieuse. Les premiers rangs sont impitoyablement fauchés par les anciens bagnards, tueurs et violeurs, voleurs et bandits de la  Garde de Nuit. Le sang rougit la neige et le givre, l'ichor détrempe d'humeurs des combattants. Les plus sauvages des cannibales sont les jeunes piqueuses, qui abattent les Gardes à coups de poignards et de triques en os ; les gorges sont tranchées, les artères perforées et les corps jetés au sol.


Et puis, en pleine fureur, le silence.

Où l'ennemi est-il passé ? Le vent froid amène quelques flocons épars, faiblement illuminés par les torches qui se meurent. La Lune se lève tout à fait. Et à l'unisson, les hurlements et appels à la guerre recommencent d'une seule voix. Les cris d'alarme des Gardes remontent la ligne éreintée, le sol parsemé de corps blancs, bleus, noirs et détrempés de sang. Les minces rangs de la Garde se resserrent. Et dans la nuit chargent les prédateurs anthropophages. Joramun Hoare abat ennemi sur ennemi. Ses hommes aussi. Un coup de masse lui ouvre le front. Un coup de lame tranche quelques doigts. Sa propre épée éviscère une jeune guerrière. Et il en plante un par le coup. Puis un autre, crâne fendu d'un revers, et encore un, transpercé en pleine poitrine. Son épée se coince et jappant, vociférant, les sauvages le lardent de coups de poignard d'os et d'épieux. Le reste de la colonne ne tient pas cinq minutes.

Une patrouille de la Garde, sans nouvelle de la colonne principale, retrouvera les lieux du combat.

Pas un corps. Mais des bruits de milliers de pas gelés, des traces de sang, mais c'est tout. Plus loin, ils retrouveront tout ce qui n'aura pas servi aux agresseurs, au milieu d'une plaine baignant de sang ; bouts d'os impropres, lacs de sang et de viscères, effets trop endommagés ou impropres à être consommés...

Leurs camarades ont été soigneusement dépecés, mais on ne retrouva aucun membre ou trophée en guise d'avertissement.

La patrouille rapporte la nouvelle à Chateaunoir. Un nouveau commandant doit être élu.

La Garde de Nuit reste puissante, avec encore des milliers de soldats notamment tous les prisonniers envoyés par les Royaumes Fédérés depuis deux ans, ainsi que les condamnés de plusieurs royaumes. Le moral des troupes reste toutefois extrêmement précaire ; rarement dans son histoire la Garde de Nuit n'aura eu à absorber aussi vite autant de recrues tout en subissant de lourdes pertes chez ses patrouilleurs et combattants les plus expérimentés, précieux pour intégrer les nouveaux.  Le moral n'est pas forcément au beau fixe, de récents nobles arrivés dans la garde ayant réussi à obtenir des postes importants et ce n'est pas au goût de vétérans restants qui ont énormément donné pour s'élever dans l'ordre. Plusieurs désertions des deux côté du Mur sont à noter et lorsque les déserteurs sont rattrapés, ils le paient très chers. Une tentative de mutinerie est matée à la forteresse de "Le Sablé", lorsqu'une troupe d'une quarantaine de membres de la garde essaient de se rebeller contre le capitaine de la Forteresse pour imposer leur loi.

On écrit à tous les souverains, impériaux, indépendants, ou étrangers, en Westeros. On évoque le fait qu'il faut craindre de nouvelles attaques car l'ennemi a massé d'énormes forces, de nouvelles tribus entières notamment dans les Gorges de l'ouest, mal couvertes par le Mur et ses défenseurs. Précisément l'endroit utilisé deux ans et demi plus tôt par la précédente invasion sauvageonne...





Le Cyvosse
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