Il faisait beau aujourd’hui. Hier peut être aussi ? Je ne m’en rappelais pas vraiment. Je ne sortais pas souvent du château. Je passais mes journées à m’occuper avec tout ce que je pouvais. Je travaillais parfois le jour, d’autre fois la nuit. Je n’avais pas de rythme, plus aucun. Mes seuls moments de répit étaient lorsque j’allais voir mes enfants et il m’arrivait régulièrement de finir par tomber de sommeil dans leur chambre. Cette fois là ne faisait pas exception.  Installée sur le tapis posé au sol, je lui avais lu des histoires jusqu’à ce qu’elle s’endorme… Et que je ne le fasse  à mon tour, bercée par sa respiration régulière et ce calme qu’elle dégageait. J’avais vaguement le souvenir qu’on était venu nous couvrir, mais sans vraiment me rappeler exactement de qui et quand. Ma fille lovée contre moi, son corps si chaud, si plein de vie, je m’étais laissée aller comme je le faisais rarement. J’avais aussi entendu Aeden râlait mais j’avais été bien incapable d’ouvrir un œil. Kora était présente, ainsi que d’autres domestiques. Il était entre de bonnes mains. J’étais épuisée. Le sommeil était peu réparateur. Je mangeais peu, uniquement lorsque Kora me forçait à le faire. Je savais que mes traits étaient tirés, fatigués et que j’avais perdu du poids. Chaque jour un peu plus. Je ne pouvais pas faire grand-chose. Mon bras encore immobilisé, j’étais des plus limitées. Je ne dessinais plus. Je ne jouais plus de musique. Je ne pouvais même pas écrire seule.  J’étouffais ici, loin de ce ciel qui me manquait tant.

Je me réveillais paniquée. Elle n’était plus là. Un court instant, je pensais l’avoir perdu, un court instant, juste le temps de l’entendre gazouiller et la voir plus loin, dans les bras de Torrhen. Un rayon de soleil les éclairait. Mon cœur battait à la chamade. Torrhen ? Non ce n’était pas possible. On m’avait indiqué qu’il n’arriverait pas avant la fin de la journée. J’avais explicitement demandé à ce qu’on vienne me trouver s’il devait arriver plus tôt. J’étais forcée de constater que je n’avais pas été écoutée. Même si je ne rendais pas de compte sur mes déplacements, la garde impériale devant la chambre de mes enfants indiquait clairement où je me trouvais. Aeden dormait plus loin paisiblement dans son berceau. En dehors de nous quatre, il n’y avait personne d’autre, pas même Kora. J’inspirais plusieurs fois pour me calmer avant de me lever. Je m’approchais du Nordien, hésitais un instant avant de déposer un léger baiser sur son front. Depuis quand es-tu arrivé ? Tu aurais dû me réveiller. Je m’éloigne pour aller me servir un grand verre d’eau que j’avalais d’une traitre avant de lui demander. Tu en veux un ? Le voyage a dû être éprouvant. Je vais demander à te faire couler un bain. avant de le faire et sortir de la pièce, je viens lui tendre la coupe et ajoutais Comment cela s’est-il passé dans le Val ? Il m’avait écrit et je connaissais les grandes lignes oui. Au fond, ce qui m’intéressait c’était de savoir comment il allait, mais j’étais bien incapable de lui poser directement la question. Je ne devais pas le faire. Torrhen méritait mieux que ce que j’avais à lui offrir. Lui envoyer des signaux, de faux espoirs n’étaient pas une bonne chose. Je devais rester en retrait et laisser Isla s’enquérir de sa santé et être cette figure affective dont il avait besoin.

Avaler un verre d’eau m’aide à me reprendre. Je préférais de l’alcool, du courage liquide mais je ne pouvais pas me le permettre. Pas alors qu’Athynea et Aeden étaient là. Ils étaient ce qui me restaient de plus précieux. Les mettre en danger ? Ne pas être apte à les défendre ? Ne pas avoir tous mes moyens ? Hors de question. J’étais pitoyable mais pas à ce point-là. J’avais déjà failli à mon rôle avec leur petit frère. Je ne le ferais plus. Je les préserverai coûte que coûte, même de moi-même si cela était nécessaire. Si Kora restait toujours lorsque je venais les voir, ce n’était pas pour rien. J’avais peur, peur de moi-même, peur de leur faire du mal. Torrhen ne l’avait surement pas congédié. Elle avait du quitter la pièce toute seule quand il est arrivé. Elle ne partageait pas mes craintes. Elle ne me voyait pas comme j’étais réellement : un danger pour mes enfants, des enfants dont j’étais incapable de rester loin. Ils m’avaient tellement manqué, et à leur contact, je me sentais… Mieux. La perte d’Aerion ne me quittait jamais, mais Athynea et Aeden me donnaient une raison de continuer. Pour eux. Pour eux, je devais continuer le combat. C’était la promesse que je leur avais faite.

Cela ne fait pas longtemps que mon époux est rentré. J’aurais dû aller à son encontre, lui souhaiter la bienvenue… Et retrouver Meraxès. Il me tardait d’aller rejoindre ma sœur. Mon bras ne me permettrait pas de voler, mais au moins pourrais-je écouter son cœur battre sous mon oreille, caresser ses écailles et être avec elle, tout simplement. Je demande un bain et souris à peine quand il annonce qu’Athynea a sali son lange. Avant que je n’aie le temps de la récupérer pour la changer, il le fait. C’est étrange de voir ce meneur d’homme, cet empereur faire une tache aussi ingrate et simple. Je ne lui propose pas mon aide, alors qu’il se mord la lèvre. S’il a besoin, il saurait me demander. Il finit par s’en sortir et la laisse au côté de son frère qui, c’était certain, ne tarderait pas à se réveiller à son contact. J’étais étonnée qu’il dorme encore, tant ils étaient liés l’un et l’autre. Je l’écoute me répondre concernant le Val et les qualités d’Isla. Bien. J’imaginais qu’elle n’avait pas dû tout défendre mais au moins a-t-elle eut le cran de secouer le nordien sur les points, j’imaginais, les plus importants. J’en saurais plus sans aucun doute plus tard. Je hoche la tête sans le questionner plus à ce sujet-là.  Il me questionne sur mon état et affirme qu’il aurait voulu m’avoir à ses côtés. C’est faux. Nous le savons aussi bien l’un et l’autre. Je n’avais rien à lui apporter. La Peyredragonnienne si. Cela se soigne.  Je devrais retrouver l’usage entier de mon épaule, et voler d’ici peu. Ou du moins c’était ce que j’espérais. D’après Kora, la blessure cicatrisait bien. C’était elle qui s’occupait de mes soins. Je ne permettais à personne d’autre de le faire. Encore moins ces mestres. Aeden a fait quelques pas il y a deux jours. Il est tombé et s’est cogné. Depuis il n’ose plus se lancer, mais cela viendra. Athynea est plus prudente. Elle refuse de lâcher une main ou un meuble pour avancer. Et cela m’allait. Elle était encore si fragile, bien plus fragile que son frère. Je me fige légèrement quand il décide de s’avancer puis de m’attirer contre lui. Je ne bouge pas. Pas d’un pouce. Mon cœur s’emballe. Plus personne ne  m’approche de cette manière. Plus personne. Kora a bien trop de retenu pour cela. C’est dérangeant… C’est sécurisant. Tout et son contraire. Je le laisse faire autant que je peux le supporter avant de me dérober et m’éloigner de quelques pas. Aeden m’en donne la parfaite excuse en se mettant à râler, debout dans son berceau. Je le récupère pour le poser à terre et le voir avancer à quatre pas jusqu’à son père en balbutiant. Athynea reste, pour sa part allongée, occupait à discuter avec l’une de ses peluches. Je ne réponds pas aux derniers mots de Torrhen parce qu’ils ne sont pas sincères. Il avait Isla avec lui. Il n’avait pas besoin de moi. Et je ne lui ais surement pas manqué.   Ebryon et Meraxès ont été conciliants ?

J’évite de répondre franchement à Torrhen. Mes mots ne sont pas ceux qu’il veut entendre, qu’il a besoin d’entendre. Je n’arrive pas à faire face. Je n’arrive pas à remonter la pente. Je m’accroche à nos enfants mais je sais que, bientôt, cela ne suffira plus. Je travaille jusqu’à ce que la fatigue ne m’emporte de force. Je bois lorsque j’ai vraiment besoin de repos, jusqu’à tout oublier, ma souffrance, ma colère, qui je suis. Je sombre, chaque jour un peu plus. Un matin, je n’arriverai plus à me lever. Je le sais. Je ne peux pas me le permettre alors je ne gagne plus mon lit. Je ne suis pas cette force de la nature qu’ils pensent tous que je suis. Loin de là même. Je prends chaque jour comme il vient, même si je sais, je ressens au fond de moi qu’il sera encore plus dur que le précédent. Je préférais le temps où la colère m’animait. Seuls les petits plaisirs de mes enfants arrivaient à me faire entrevoir un peu d’espoir et de lumière. Mais, plus le temps passait, plus je devais me forcer à sourire, à aller les voir, à voir le monde avec leur regard innocent. Ce n’était pas bon pour eux de rester avec moi. C’était une évidence. Je manquais d’attention et sans Kora, ils auraient été blessés d’une manière ou d’une autre, par ma faute. Je le savais, mais je ne pouvais rien faire pour remédier à cela. Je n’en avais pas la force. Je ressentais le besoin de partir. Où ? Je ne sais pas. Partir tout simplement et oublier, tout oublier. Mais je ne le pouvais pas. Parce que j’avais des responsabilités. Parce que j’étais désormais clouée littéralement au sol. J’étouffais mais personne ne voyait à quel point. Qu’importe. Cela était le mieux. Lorsque je partirai, cela ne laisserait pas une très grande perte. Orys avait désormais un nom, un titre et fonderait sa famille et dynastie d’ici peu. Athynea et Aeden étaient là l’un pour l’autre et avaient Torrhen. Torrhen lui avait Isla. Meraxès… C’était pour elle que je m’en faisais le plus. Ebryon aussi. Il était encore trop fougueux, trop impatient. Je devais encore aider mon Valonqar à lui faire entendre raison. Je lui lèguerai cet héritage Peyredragonnien qui reposait uniquement sur moi, et qu’il transmettra à son tour à Athynea. Cela fait, plus rien ne me retiendrait ici. Visenya, Aegon. C’était eux qui auraient dû survivre. Pas moi.

Je hoche de la tête. Je ne sais quoi lui répondre. Je n’aime pas voler. Je suis un Dragon. Je suis faite pour voler. Les cieux sont mon royaume. C’est là où je me sens le plus à l’aise, le plus entière. J’ai toujours volé. D’abord avec mon père, puis Aegon sur Balerion et ensuite sur Meraxès, que je n’avais plus quitté dessus. Ce sang qui coulait dans mes veines n’était pas fait pour le plancher des vaches…. Alors je parle de nos enfants à Torrhen, de ce qu’il a pu rater pendant son voyage dans le val. Il dit nous et je ne relève pas alors qu’à mes yeux, il devrait dire « je ». Je ne me projette plus dans ce futur qu’il entrevoit. Il sait de toute façon de quoi il parle. Il a déjà eu des enfants, adultes désormais. S’il a pu faire des erreurs avec eux, je sais qu’il a acquis cette expérience précieuse et qu’il ne fera pas les mêmes avec Athy et Ae. Je pose ce dernier par terre et il s’avance à toute vitesse en riant vers le nordien qui l’accueille avec une certaine fierté et un amour qui ne fait aucun doute. Oui, ils n’avaient plus besoin de moi, et cela était… Rassurant. Il me parle du Val, de ce que cette victoire représente. Je m’approche de la fenêtre et laisse mon regard se perdre au loin, comme cela est devenu une habitude désormais. Ce sera leur héritage. Et non le mien. Je n’ai pas ma place dans cet avenir qu’il imagine. J’imagine que les pourparlers se sont bien déroulés, à l’avantage de l’e… je m’interromps pour tourner mon regard vers Athynea. Elle se tient debout, assez instable, accrochée à ma robe. Je m’accroupis pour venir l’installer sur mes genoux. Je n’ai plus la force de la porter. Elle se saisie de l’une de mes mèches de cheveux, sur laquelle, elle tire avant de rire et de recommencer. Cela la chatouille, sans aucun doute Mais nous aurons tout loisir d’en discuter plus tard. Nelya Omble a organisé les festivités comme à ta demande. Tout est prêt et elle a soigné chaque détail. Je ne pense pas que tu seras déçu. J’ai organisé la sécurité de nos enfants avec Gawain, même s’il ne sera pas de garde ce soir-là. Ebryon sera à leur côté. Et Meraxès sera non loin, au-dessus du château, sans doute. elle ne pouvait pas entrer, mais elle restait une guerrière et un atout. Goldwyne échappe décidément à la mort à chaque fois.

Je n’ai pas fini ma phrase mais Torrhen comprendrait. Je m’installais à même le sol pour pouvoir prendre sur mes genoux notre si petite fille. Sa santé m’inquiétait. Elle était en forme, grandissait bien mais elle restera marquée par cet empoisonnement que j’ai subi. Par ma faute, elle restera de petite constitution et sa peau légèrement abimée. mère indigne. J’étais arrivée à nuire à deux de mes trois enfants et redoutais ce qui pourrait arriver à Aeden. L’une des vieilles dames de compagnie de ma mère aimait répéter qu’il n’y avait jamais « deux sans trois ». Chaque jour après l’autre. Je n’avais pas assez de force pour anticiper ce qui allait arriver. J’écoutais, j’entendais même. Mais je n’arrivais pas à me projeter. Mon esprit n’était pas assez reposé et lucide pour cela. Je ne réponds pas concernant les festivités à venir. Je n’ai pas envie de m’y rendre. Je n’ai pas envie de faire la fête alors que je suis à des lieux de cela. Je veux simplement oublier. Oui oublier et qu’on puisse me laisser le faire de la manière que j’avais choisi. J’étais lasse d’être une poupée qui doit sourire alors qu’elle souffre atrocement. Le poids de cette couronne qu’avait posé mon frère sur ma tête. J’aimais Torrhen. Je ne regrettais pas mon choix de l’avoir choisi comme époux. Je ne regrettais pas qu’il soit le père de mes enfants. Mais j’avais toujours aspiré à autre chose, à un bonheur sans nuage, sans tempête si ce n’était celle déclenchait par les ailes de Meraxès. Je n’avais pas été formée à surmonter tous ses maux.

Nous parlons de Golwyne et cela écarte un peu mes pensées sombres. Je ne l’aime pas. Et je ne serai sans doute jamais capable de l’aimer. Peu importe ce que l’on pouvait me dire à son sujet. Je n’y arrivais pas. Il m’avait volé Yesaminda. Elle n’était pas morte par sa faute, j’étais d’accord sur ce point. Cependant il me l’avait prise malgré tout. Elle était un trésor qu’il m’a ravi. Et je ne pourrais jamais lui pardonner. Elle était trop bien plus lui. Et s’il n’était pas entré dans sa vie, j’étais certaine que, non seulement, elle serait toujours en vie, mais mon enfant aussi. Parce qu’elle, elle aurait su quoi faire. Parce qu’elle avait de l’or dans les mains quand il était question de médecine… Pour tout cela, non, je ne pourrais pas aimer cet homme. Si tu le dis me contentais-je de répondre. Il n’arrivera pas à me convaincre.

Je lui parle finalement de l’une des conditions du ralliement de Roward à notre cause, demandant son expertise. Je suis fatiguée et je ne suis pas douée pour les affaires de ce genre. Nelya et Isla sont dignes de confiance mais s’il doit y avoir un travers, il le verra immédiatement. J’avais foi en lui et son jugement, bien que je m’étais attendu à ce qu’il m’indique qu’il n’était pas pour ce genre de procédés. Il change rapidement le sujet de conversation, me perdant. Je ne pense plus comme lui. Je ne vois pas les choses ainsi. L’Empire n’a nullement besoin de moi. Non. L’Empire a besoin de lui. Et d’Isla sans doute, puisqu’elle était son choix. Il prend ma main, doucement. Je ne m’écarte pas vivement parce qu’Athynea et Aeden sont avec nous. Je ne veux pas les brusquer, les effrayer plus que je ne devais déjà le faire. Notre fils comment à grimper sur son père qui s’amuse de cela. L’espace de quelques secondes, j’oublie tous ses tourments qui sont les miens. Si un sourire ne nait pas sur mes lèvres, il n’est pas loin. Bien évidemment, Athynea sort de mon giron pour essayer de faire la même chose que son frère. Elle est trop frêle pour y arriver alors je l’aide et savoure son rire si innocent, si spontané. Je rattrape le cascadeur avant qu’il ne finisse la tête la première sur le sol et il en profite pour venir me tirer les cheveux et y enfouir ses doigts. C’est son dernier jeu. Avec le soleil qui perce par la fenêtre, ils brillent. Cela semble le fasciner. Ses gestes ne sont pas doux, mais ce n’est pas grave. Ce n’est rien comparé à cette douleur que je ressens tout au fond de moi. Comment s’est passé le voyage du retour ? Je ne savais pas de quoi parler alors j’abordais un thème superficiel. Je ne voulais pas qu’il s’en aille parce que nous ne discutions pas. Je savais qu’il allait très vite devoir retourner aux affaires d’état, puis auprès d’Isla. Egoïstement, je ne voulais pas briser ce tableau que nous formions tous les quatre. Quelques minutes de plus. Encore un peu d’apaisement avant de retourner à la réalité.

J'écoute ce que Torrhen a à me dire. Je fronce les sourcils quand il évoque mon Valonqar et son futur mariage. Ce n'est pas, à mes yeux, un véritable sujet. J'avais déjà poussé par le passé Orys et cela nous avait coûté très cher. Je ne referais pas deux fois la même erreur. Si il voulait prendre épouse, je le soutiendrai. Si il voulait attendre, je le soutiendrai aussi. Il était prince de Peyredragon oui. Et je voulais qu'il puisse transmettre son nom oui. Mais à son rythme. C'était un homme, il avait le temps finalement. Peyredragon avait sa nouvelle Reine. Athynea gouvernera plus tard mes terres natales et raminera la famille Targaryen. Elle en avait le physique, avec ses longs cheveux argentés. Avec son jumeau à la tête de l'empire, cela renforcera les liens avec Peyredragon. Jon était le Roi du Nord. Lui aussi avait un lien filial avec l'empire et Peyredragon. Je ne m'en faisais pas pour la stabilité de ces trois entités. Non loin de là même. La véritable question concernant Orys était quelles terres nous pourrions lui donner pour installer son fief. Il me faudra lui en parler et voir avec lui ce qui était possible ou non de faire. Je n'ai pas le temps de lui dire qu'il pousse ses propos tout en aidant Aeden de rejoindre mes bras. Je me fige et tourne mes yeux vers lui. Je laisse notre fils attraper mes cheveux et tirer dessus. non dis je simplement. Je me redresse, le petit dans les bras qui rit quand mes cheveux le chatouillent. J'ai mise en garde Isla à ce sujet. Et c'est non. Il ne manque pas d'anciennes amantes Peyredragonniennes. Je lui en parlerai. il n'y avait aucun débat possible, aucune possibilité de ce côté là.  Je l'avais dis à l'insulaire avant son départ.  Elle devait faire un choix, un choix qu'elle avait fait à mes yeux : Torrhen ou Orys. Elle avait choisi le nordien. Je ne l'empêcherai pas d'épouser un homme mais pas mon Valonqar, pas connaissant le passé de Torrhen. Je n'étais même pas certaine qu'elle le veuille de toute façon. Et puis je connaissais mon Frère. ne prend pas cela au sérieux.  Orys est observateur. Tant que vous ne vous ôterez pas de la tête cette rivalité qui n'a pas lieu d'être, vous continuerez à vous chercher l'un l'autre. Vous n'avez pas à vous battre pour quelque chose qui n'a aucune valeur. Il faut que vous cessiez cela et le plus tôt sera le mieux. cela m'agaçait prodigieusement. Je n'étais pas un objet,  pas un trophée. Et Torrhen le savait en m'épousant. J'avais été honnête avec lui. Je posais notre fils dans ses bras. et si tu as vraiment besoin de ça, ou lui, saches que tu as "gagné". Tu es le père de nos deux enfants. Cela ne suffit pas ? Que dois je donc faire pour que vous arretiez d'agir comme deux gamins? j'étais en colère.  Je pensais que cela était réglé depuis bien longtemps maintenant. Pas seulement pour Torrhen mais aussi pour Orys. J'aurai une explication avec lui aussi plus tard. Pour le bien de tous, il fallait vraiment qu'ils arrêtent leur enfantillage. Pour le reste, je suis désormais trop en colère pour répondre.  Je laisse le silence s'étirait, devenir de plus en plus épais, uniquement interrompu par les jeux,  rires et ralages de nos enfants. Le nordiste me connaît assez pour comprendre que je ne suis plus apte à discuter.