Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné?
Dire que la situation est tendue, après le Conclave, est un doux euphémisme. Au vu de ma place auprès de Lyman, je ne peux que me sentir concerné même si, en soit, je n'ai jamais été particulièrement intéressé par la politique. Je ne sais pas vraiment de quoi l'avenir sera fait mais il est certain que nous allons marcher vers la guerre. Quant à savoir de quel coté, tout sera en fonction des alliances conclues par les Lannister.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre?
Ma loyauté est celle de ma famille est toute entière dévolue aux Lannister et ce, d'aussi loin que je e souvienne. Mon père a pris part aux combats auprès du Roi de l'Ouest et il a élevé chacun des membres de sa famille pour que nous suivions le même chemin que lui. Je ne sais ce que pense réellement le reste de ma fratrie mais, pour avoir grandi à Castral Roc, je sais où se trouve mon devoir.

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction?
Je prendrais les armes, tout simplement. Il n'y a guère de question à se poser à ce sujet. J'ai été préparé depuis ma plus tendre enfance à assister le prince, surtout en cas de combat et, s'il doit se battre sur les terres de l'Ouest, je serais à ses cotés, sans faillir. Et, si la guerre ne touche pas notre région, j'ai comme l'impression que c'est nous qui marcheront vers elle. Toute autre issue semble inévitable, même si j'espère être tout simplement trop pessimiste.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte? Et bien, le geste d'Harren a été cruel et particulièrement odieux. Je n'ai jamais eu d'intérêt particulier pour la famille Targaryen mais leur colère est tout à fait légitime. Pourtant, il faut bien l'avouer, il a fait preuve d'audace et cela prouve surtout qu'il est prêt à tout pour devenir le Roi de tout Westeros. La méfiance est de mise, quoi qu'il arrive.

Salut moi c'est Tisse J'ai découvert BC en cliquant sur la barre des raccourcis J'aime beaucoup la lecture, le rp, le ciné, les jeux, tout ça, tout ça ^^ Sur Bc, j'aime bien rien, c'pour ça que je fais un nouveau compte mais j'aime pas trop par contre euh… rien non plus ça marche ? J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

"C'est un garçon lady Kenning, félicitations."

Je suis né il y a 22 ans à Kayce, dans les terres de l'Ouest. Dernier né d'une fratrie déjà nombreuse, on ne peut pas dire que je puisse manquer d'attention ou de soins. Mes deux sœurs, de trois et cinq ans mes ainées me pouponnent littéralement jusqu'à l'âge de cinq ans, se trouvant là probablement une vocation qui sera vite comblée. Après tout, j'ai aujourd'hui nombre de neveux et nièces, à tel point que j'en oublie parfois leur nom. Je sais juste que je me demande parfois s'il humainement possible d'être aussi petit et bruyant en même temps.

Mes deux frères, plus âgés de quatre et huit ans finissent tout de même par prendre le relai, jugeant qu'il est temps de me défaire de l'emprise toute féminine d'Alysane et de Maryssa. Ils m'apprennent tout ce qu'un garçon doit savoir, et je finis par lancer des pierres avec une rare précision, ou encore cracher presque aussi loin que Tybolt et ils sont tellement fiers de moi qu'ils finissent même par me faire découvrir la trompe de Sarocq dans le plus grand secret. Secret bien vite éventé qui nous vaut une sacré correction de la part de Père mais peu importe, cela en valait la peine.

Mon univers est aussi limité que pourrait l'être celui d'un enfant mais je suis heureux et je n'en changerais pour rien au monde. Et pourtant…


"Gareth, tu vas découvrir Castral Roc et, si tout se passe bien, tu vas vivre là-bas. Et tu feras honneur à ta famille. Nous sommes fiers de toi."

Ma mère semble émue, mais je ne comprends pas vraiment pourquoi. Ce n'est pas la première fois que Père nous emmène mes frères et moi-même si cette fois-ci, je suis seul avec lui.

Autant le dire tout de suite, du haut de mes huit ans, il est peut probable que je saisisse tout l'honneur qui est fait à ma famille. Ca ne viendra que bien plus tard, quand je comprendrais le rôle de mon père à la bataille de Port Lannis, les liens qu'il a pu tisser avec le Roi du Roc et la loyauté indéfectible de la famille Kenning pour les Lannister. Pour remercier lord Kenning, j'ai été convié à grandir aux cotés du tout jeune héritier, cette petite tête blonde qui me dévisage avec une curiosité au moins équivalente à la mienne. Je lui souris, un peu timidement alors que son visage à lui s'illumine.

J'avoue, la première nuit a Castral Roc est encore pire que ce que j'ai pu imaginer. Dans cette chambre inconnue, loin des miens, je ne sais même pas comment je me retiens de réclamer mes parents. Mais je tiens bon et personne ne fait de commentaires sur mon oreiller mouillé de larmes le lendemain ou mes yeux gonflés de larmes. Je me souviens juste du sourire du Roi du Roc et, même si je n'ai pas eu souvenir d'avoir jamais été aussi triste, je suis aussi plus fier que jamais de ne pas avoir craqué.

Je me familiarise peu à peu avec les coutumes du château et je commence à passer du temps avec le lionceau. Je ne peux même pas dire que je suis agacé par sa présence, c'est même tout le contraire. Je suis ravi d'avoir quelqu'un qui me permette de jouer au grand frère et c'est avec un plaisir non dissimulé que nous commençons à déambuler dans les couloirs de Castral Roc.

J'apprends à me battre à ses cotés, à monter à cheval, à chasser, à tenir une épée. Si j'ai quelques difficultés à manier cette dernière, je me découvre un talent certain à l'archerie et mes entrainements virent presque à l'obsession alors que j'arrive enfin à mettre dans le mille aussi souvent que je le souhaiterais.  

Si les enseignements théoriques que nous pouvons recevoir ne m'intéressent guère en tant que tels, je les écoute et j'emmagasine autant d'informations que possible avec cet entêtement qui est le mien. Qui sait, peut-être que ces choses pourront servir tôt ou tard ? Mais les journées sont parfois longues, même si elle sont largement compensées par l'amitié que je développe avec le jeune héritier. Il est d'ailleurs affublé de deux jeunes sœurs désormais, aussi jolies et charmantes que fatigantes, enfin c'est surtout le cas pour Nymeria qui aimerait visiblement s'entrainer avec nous plutôt que d'avoir le nez planté sur sa couture.

Le temps passe et je finis par me sentir bien plus chez moi à Castral Roc que j'ai jamais pu l'être à Kayce.


"Allez bois. Je te garantis qu'après les choses te paraitront bien plus simples et plus faciles à faire. En tout cas, ça a été le cas pour moi."

Poussant devant lui la chope pleine de bière à ras-bord, j'ai un large sourire que j'espère encourageant. J'hésite à lui parler de ma propre expérience, après tout que lorsque c'est arrivé, j'étais à peine plus vieux que lui. Mes frères m'ont entrainé dans le bordel de la ville lors d'une visite chez mes parents et je n'ai compris ce qui m'arrivait que lorsque j'ai fini le nez dans la poitrine opulente de la catin qu'ils m'avaient payée. J'en garde ma foi un souvenir fort agréable même si je n'ai guère apprécié leur rire et leur mine satisfaite lorsque je suis redescendu. Me promettant de ne pas faire la même chose avec le lionceau, je lui désigne une charmante blondinette dont les attributs ne devraient pas lui déplaire.

Il hésite, je lui tapote doucement l'épaule et, avant que l'un de nous ne puisse dire quoi que ce soit, elle semble comme apparaitre sous ses yeux et elle lui tend la main, souriante.

Je vois Lyman avaler sa chope d'une traite, se lever brusquement et la suivre. J'avoue, il m'est difficile de ne pas sourire en le voyant partir et je me cale un peu plus confortablement sur ma chaise alors que je m'apprête à l'attendre sagement, prêt à cueillir ses impressions une fois le grand moment passé. Mais c'est sans compter sur la charmante petite brune qui s'installe directement sur mes genoux avec un gloussement qui me fait oublier toute idée de rester sage alors qu'elle me chipe mon verre, le regard provocant.
Après tout, je peux en profiter aussi non ? Il faut bien fêter la nuit où Lyman devient un homme.


Je prends une profonde inspiration, je me concentre et je tire. En plein dans le mille. J'entends un rire derrière moi alors que j'encoche une autre flèche et je jette un regard en direction du lionceau, lui accordant un sourire même si je garde ma mine concentrée.

"Je sais ce que tu vas dire. Au lieu de m'entrainer sur ce que je maitrise, je devrais plutôt me concentrer sur ce qui me fait défaut. Comme l'épée."

Si Lyman ne dit rien, je sais qu'il n'en pense pas moins. Pourtant, il reste là, bras croisés, attendant visiblement que je rate ma cible ou que je finisse par craquer. Ce qui ne tarde pas. Je lance une dernière flèche et je repose l'arc avant d'aviser les deux épées posées sur le coté.

"C'est le moment où son Altesse va encore me faire tomber par terre ? Evite de me toucher au visage cette fois-ci, je tiens à rester beau pour ma prochaine virée en ville."

J'ai pourtant bien progressé avec une épée mais je n'apprécie toujours pas particulièrement d'en manier une, sans bien arriver à saisir pourquoi. Avec le temps, j'ai fini par gagner le droit de faire partie de la garde rapprochée de Lyman, ce qui en soit ne change pas grand-chose vu que je passe la plupart de mon temps à proximité de lui lorsque la situation semble dangereuse. Sauf une fois. Une seule. Et il s'en est fallu de peu pour que les choses virent au drame. Mais ça ne se reproduira plus. Si je n'ai pas particulièrement de commentaires en arrivant sur les lieux ou plus tard, je me suis promis de ne plus faillir à ma tâche et que rien ni personne ne viendrait m'en distraire.


"Nous allons bientôt partir Lord Kenning."

Je jette un bref regard à la servante et lui adresse un sourire absent. La nuit a été particulièrement longue et je n'ai pas fermé l'œil. Nous avons déambulé dans les rues de Goeville, profitant des derniers instants de répit et de festivités avant de reprendre la route. Si Lyman s'est montré particulièrement raisonnable et nous a abandonnés en cours de route, ignorant nos quolibets sur son statut de nouveau fiancé qui ne l'autorise pas à la défection, ça n'a pas été le cas de ses compagnons et j'ai pour ma part profité de tous les plaisirs que pouvait offrir la ville.

Enfin, je n'ai guère participé aux festivités. J'y ai assisté bien évidemment, en retrait, n'ayant pas particulièrement envie de briller ou de me ridiculiser, que ce soit aux joutes ou aux mêlées. Lyman ne s'est pas trop mal débrouillé aux joutes d'ailleurs, même si je suis un peu déçu qu'il n'ait pas gagné. Il aura droit à sa petite pique, il le sait bien mais je suis déjà content de voir qu'il s'en est sorti indemne ou presque.

J'ai pu apercevoir de loin la fameuse fiancée du Nord. Elle a l'air charmante, tout comme les demoiselles qui l'entouraient et j'espère que ce n'est pas qu'une impression. Toutes ces histoires m'ont quand même fait penser à ma propre situation avec une absence totale d'enthousiasme, bien évidemment.

Mère m'a laissé en paix jusque là mais j'ai comme un doute, avec les récents évènements, sur le fait que la chose continue de la sorte. Il va falloir me décider avant qu'on ne décide à ma place, quand bien même j'aurais la stupidité de réellement croire que j'ai le choix. Mais mes parents ont toujours eu ce don incroyable de me faire croire que je pouvais choisir ma vie. Tout en prenant les décisions pour moi, bien évidemment.

Je me relève et je m'étire, essayant d'avoir l'air un peu plus alerte que je ne le suis réellement. Lyman va partir dans le Nord et malgré ses réticences, je l'accompagne. J'ai insisté, sans bien arriver à lui dire pourquoi. Je lui ai argué que c'était par simple esprit de contradiction et pour pouvoir m'enivrer autant que possible à ses noces. Mais l'idée même de savoir le lionceau seul face aux sauvageons sans être capable de lui venir en aide était tout simplement inconcevable. Alors j'ai eu gain de cause. Je me suis contenté d'une brève missive pour Kayce, en espérant que mes parents ne le prennent pas trop mal.

Je soupire profondément, mes doigts se crispant alors que je m'appuie sur la table. Je suis incapable de savoir de quoi demain sera fait, je n'arrive même à m'imaginer dans le Nord, parmi les sauvageons. Mais je secoue la tête. Inutile de me torturer à propos de choses à propos desquelles je n'ai pas la main.

Il est temps de partir pour le Nord.