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 All the way [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyDim 17 Nov - 13:52





 
Chateau de Hautjardin
Semaine 2, mois 9, An 1


Je fis un sourire au garde, et le laissais frapper trois coups à la porte avant de me l’ouvrir. Je le remerciais tout en avançant dans la pièce, tout en portant le plateau de victuailles. Je ne savais pas si je devais me féliciter ou avoir peur de ce que cela signifiait. S’il m’avait fallut plus d’une semaine pour pénétrer dans le château, une fois à l’intérieur, je n’avais eu aucun mal à me glisser parmi le rang des servantes et d’accéder à la suite du Roi. Cela avait été très simple, et c’était, quelque part, un problème. Mon frère n’était pas aussi en sécurité qu’il le devait, même si je savais qu’il était capable de se défendre. La pièce était encore plongée dans le noir. Le soleil était à peine levé et il était sans doute en train d’effectuer sa toilette dans le cabinet non loin. Déposant le plateau sur la table, j’ouvrais les lourds rideaux, laissant entrer un peu plus de lumière. Même si ce n’était réellement à moi de le faire, je disposais les différents mets sur la table et servais à boire à Manfred, me rappelant ce qu’il buvait le matin. J’avais toujours eu une bonne mémoire, même si cela faisait maintenant de nombreux mois que j’étais partie. Cela fait, j’ouvrais ses draps, les lissant avec soin,   puis commençait à ranger les deux trois affaires qui traînaient. En entendant du bruit dans la pièce à côté, je me glissais derrière le paravent pour masquer ma présence. Son valet de pied réajusta sa tenue, ou la compléta – je ne pouvais pas voir de là où j’étais – avant de le saluer et de sortir de la pièce, laissant seul le Roi.

Je sortais de mon abris de fortune, sans crainte. Manfred avait dû se rendre compte que j’étais là. Lorsque j’avais été au service de sa maisonnée, j’avais déposé chaque matin une fleur des champs dans un verre à côté de sa nourriture et je n’avais pas fait exception aujourd’hui. C’était là ma manière de lui signifier que j’étais de retour. Face à lui, je m’inclinais avec respect comme tout servant l’aurait fais. Je ne savais pas si je pouvais le faire autrement ainsi optais-je pour la prudence, pour ne pas l’importunité. Je relevais ensuite la tête pour venir lui faire un sourire sincère. J’étais heureuse de le revoir, vraiment. Vous semblez en forme… Votre Majesté. lui soufflais-je. Pouvais-je l’appeler Manfred et le tutoyer alors qu’il se trouvait face à moi ? Je n’en étais pas certaine. Nos lettres avaient été plus informelles, mais elles se devaient de l’être entre un frère et une sœur qui correspondaient. Permettez moi, une fois de plus, vous féliciter pour vos victoires et votre couronne. Personne ne pourrait mieux gouverner ce pays que vous. et je le pensais. Ce n’était pas de vaines flatteries pour flagorner son égo. On dit que votre épouse n'est plus très loin de la délivrance...

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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyMar 26 Nov - 0:58

La situation était grave au nord, encore. Mes éclaireurs et mes espions m’indiquaient sans cesse des nouvelles plus inquiétantes les unes que les autres. Il y avait les avancées militaires de nos ennemis, tout autant qu’il y avait les missives venues d’autres royaumes avec lesquels il nous fallait discuter. Il y avait quantité de choses à faire et à dire, et j’avais donc encore une fois veillé particulièrement tard. J’avais toujours eu besoin de sommeil pour être efficace, mais en dormant bien j’étais toujours assuré de pouvoir travailler à toute vitesse et sur quantité de problèmes différents sans m’arrêter, sans prendre le temps de me poser sur chacun d’entre eux de façon calme et isolée. En me levant ce matin-là, j’avais encore d’autres problèmes en tête. Mon épouse, la Reine du Bief, était plus que jamais indisposée par sa grossesse qui se trouvait sur la fin. Maussade donc, je me trouvais à anticiper déjà une dure journée de labeur loin du soleil et de l’amusement, et bien plus proche des soucis comme des pots d’encre de seiche pour les innombrables missives que j’allais encore devoir produire sans le moindre doute possible.


Alors qu’un valet m’aidait à enfiler mes vêtements le plus rapidement possible, je me retrouvais finalement à constater l’efficacité des servants de la maisonnée en remarquant que la table du petit-déjeuner était déjà dressée et plus loin, les draps du lit étaient déjà changés. Je notais la fleur dans un petit pot, indiquant à tous un message bien incompréhensible puisqu’il n’était voué qu’à moi, et à moi seul. Difficile autrement de partager cette information, car elle était primordiale pour moi. Source de problèmes et de dangers. Mais il n’y avait rien de grave pour autant. Au contraire, il s’agissait de quelque chose que je pouvais gérer. Et que je devais le faire seul, sans attache ni contrainte, sans problème ni sans la moindre perturbation venue de l’extérieur. Dans tous les cas, il s’agissait de quelque chose que je devais accomplir seul.


Ma sœur met un moment à me contacter. Lorsqu’elle apparaît sous mes yeux, la danseuse se fait on ne peut plus respectueuse, avide sans doute de voir et de constater qui était devenu son frère aujourd’hui. Quoiqu’il arrive, c’est moi qu’elle salue, et mon sourire la toise de haut en bas surligné de mes propres yeux, et la voilà qui s’incline et fait preuve de respect. Je m’essuie la bouche, petit déjeuner à peine entamé et déjà prêt pourtant à faire ce qu’il faut pour que cette journée soit productive.



| Ma sœur… Quelle « surprise »… Je ne vous attendais pas si tôt. |


Mi-figue, mi-raisin, car cela faisait longtemps que j’avais demandé à ma sœur de revenir en ses terres d’origine afin qu’elle se montre sous son meilleur jour et à disposition de ce qui ferait aujourd’hui son rôle, et peut être son avenir. Je lui tends la main, pour que comme le veut la coutume elle s’agenouille et la baise, alors que sa douce voix la fait respectueuse de ce que je suis devenu… Ainsi que ma femme.


| Et l’on vous dit vous plus que jamais éloignée de votre propre sang et de vos obligations, ; est-ce vrai, ma dame ? |


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyDim 15 Déc - 14:44

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Je regardais le sol, et non l’homme qui se tenait devant moi et dont j’étais allée à la rencontre. Cela faisait longtemps maintenant que je ne l’avais pas vu, oui longtemps. J’avais beaucoup voyagé depuis mon départ de ce château, allant au grès de ses besoins, et de ses envies. Cela m’avait changé oui. J’étais devenue plus forte, plus efficace aussi. Lors de mon dernier voyage, mon teint s’était légèrement halé et n’abordait plus cette blancheur qu’il avait toujours eu. Mes cheveux avaient encore plus blondi du fait du soleil de Dorne même si, comme pour ma peau, je savais qu’ils finiraient par retrouver leurs teintes habituelles, la même que celle qu’abhorrait l’ancienne Reine du Bief, Tricia Gardener. Si je devais un jour être aussi apprêtée qu’elle, j’étais certaine que notre lien filial serait plus que flagrant, même si mon visage différait légèrement du sien, ayant hérité de certains traits de ma mère. Mais heureusement pour nous tous, cela n’arriverait jamais. Si j’arrivais à considérer Manfred comme étant membre de ma famille, cela était différent avec sa… Enfin notre sœur. Je n’avais pas la même relation avec elle, et cela était de mon propre fait. Elle avait essayé mais je n’avais pas été réceptive et je n’étais pas certaine de vouloir que les choses changent. J’avais toujours été quelqu’un de solitaire. Manfred et Anders étaient les deux seules exceptions à ce jour. Pourquoi eux ? Je ne savais pas vraiment quoi répondre à cette question si ce n’était qu’ils étaient arrivés, l’un et l’autre, de manière différente, à me toucher, à m’atteindre.

J’attends. J’attends le moindre signe de sa part, la moindre parole, en réponse aux miennes. Je ne suis pas anxieuse bien qu’un peu impatience malgré tout. Je ne me sens pas en danger ici, pas en sa présence en tout cas. Je souris quand il m’appelle par notre lien, qui s’efface quand il se dit surpris. Non, il ne l’était pas. Ou du moins pas totalement. Il m’avait surement attendu plus tôt, bien plus tôt. Je n’avais pas pu me résoudre à partir si tôt de Dorne. Puissiez-vous me pardonner ce retard… Je n’avais pas l’argent nécessaire lorsque vous m’avez répondu. Et quelques affaires m’ont retenu. Je ne lui mentais pas. Je ne lui mentirai pas. Jamais. J’avais conscience qu’il ne serait pas ravi, encore moins par ce que je comptais lui dire. Mais je ne lui mentirai pas pour autant. Je jouais la comédie devant tous les autres mais pas lui. Ni devant Anders. Il me tend sa main et je l’embrasse comme il s’attends que je le fasse. Puis il m’interroge. Je reste le dos courbé, mais prend le temps de réfléchir bien que cette position ne soit pas la plus confortable qu’il soit. Il ne m’avait pas demandé de me relever alors je ne le faisais pas. J’avais bien trop de respect pour lui, et surtout, je connaissais ma place. C’est à la fois un mensonge et une vérité votre Majesté. répondis-je dans un premier temps avant de souffler. Un mensonge car ma fidélité et ma vie vous sont acquises. Je ne vous nuirais jamais. Et une vérité parce que vous n’êtes pas le seul dont je me préoccupe. Je laissais quelques secondes de silence s’écouler avant de lui dire.  J’ai appris de nombreuses choses pour vous, pour le bien de votre royaume. Mais avant de vous livrer tout cela, j’ai aussi appris une chose en arrivant ici… Vous n’êtes aussi en sécurité que l’on puisse le penser. Il m’a fallut une semaine pour pouvoir me glisser entre ces murs, avec le concours de l’un des gardes. Je ne vous ferais aucun mal, jamais. Mais tous n’auront pas les mêmes intensions que moi. Un homme n’entrera surement jamais… Mais un femme semblant inoffensive et fragile si… Or, nous savons tous deux que je ne suis ni l’une ni l’autre. J’aurai pu introduire une arme ou un poison ici, sans que l’on m’arrête, sans qu’on ne me soupçonne. Je ne suis à votre service que depuis peu… Je n’ose imagine ce qu’une autre femme bien plus entrainée que je ne le suis aurait pu chercher à faire. lui dis-je non sans effroi, un véritable effroi. Cela n’avait pas été simple, oui. J’avais dû charmer des jours durant le garde. J’avais dû jouer de mon corps, de cette innocence que je dégageais pour qu’il finisse par me laisser entrer. J’avais eu bien moins de mal dans l’Orage c’était certain. Pour autant j’étais arrivée à entrer malgré tout. Et la sécurité de Manfred me préoccupait réellement.

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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyMer 18 Déc - 13:23

J’étais heureux de revoir ma sœur, la bâtarde de mon père. La jeune femme avait déjà eu peur de moi. J’avais déjà pensé à de terribles choses à son encontre, à cause des démons qui se lovaient souvent autour de mon cœur et le rendaient si noir que je ne pouvais pas toujours retrouver la raison. Mais j’avais réussi à les surmonter, à les utiliser le temps nécessaire pour pouvoir la tester et utiliser mes capacités pour faire le tour des siennes. Dans tous les cas, j’avais plusieurs fois flirté avec une limite dont soit elle n’avait pas conscience de par sa condition de bâtarde et de roturière, soit elle la connaissait mais l’acceptait. Solvej était forte. Plutôt forte, oui. Elle avait pu encaisser toutes les difficultés liées à sa situation et au fait que je la découvre, et avait montré la force de caractère pour exécuter les premières missions que je lui donnais ; de l’ordre de la surveillance de ma propre maisonnée notamment. La jeune femme n’était pas sans talent pour se faire accepter des autres, et son extraordinaire bienveillance, quand elle savait en user pour sa propre image, se révélait sans doute des plus redoutables. Il y avait cela et bien sûr, son corps. Athlète professionnelle, danseuse renommée dans le monde des forains et des spectacles, elle était svelte et gracieuse.


Combien de fois avais-je voulu explorer ce corps pour en connaître les secrets, et parfaire mes connaissances tout en satisfaisant ma curiosité et d’autres si noires pulsions ?


Sans doute beaucoup trop.


La jeune femme a changé, physiquement. Plus mature, les cheveux plus clairs aussi. Elle semblait avoir pris le soleil un peu plus longtemps que ce dont elle avait l’habitude. Elle n’en était que plus belle en réalité, plus exotique aussi. Nous n’avions finalement rien en commun ; je n’étais pas beau, quand elle l’était assurémment, et elle n’avait pas le même genre d’intelligence que la mienne. C’était peut être du fait de nos différences que nous en étions venus à avoir cette drôle de relation ; je n’aurais pas supporté avoir à côtoyer mon identique.



| Je ne sais si vous le méritez. Tout dépend j’imagine de ce que vous me rapportez en présent pour combler le manque de votre absence, ma très chère sœur. |


Très chère oui, car les gens de sa loyauté étaient trop rares en ce royaume, surtout en connaissant l’essentiel de ma nature. Solvej m’explique que l’on n’a pas menti quand je parle de son éloignement. Elle m’explique que je ne suis pas le seul dont elle se préoccupe. Une part de moi crève de jalousie, et voudrait lui infliger le cruel rappel de ma possessivité et du fait que nous sommes Hightower et que nous primons sur tous les autres. Mais je me contiens, même quand l’ombre passe avec évidence sur mon visage. La jeune femme m’explique les failles de ma sécurité. Je hoche la tête.


| Et nul doute qu’avec votre regard de biche, votre décolleté avantageux et votre chute de reins travaillée par tant de souplesse sportive, vous auriez vite pu accéder à plus encore en séduisant le plus loyal des gardes en apparence, n’est-ce pas ? Nous y travaillerons. Avec vous, si vous comptez rester. Mais j’aimerais d’abord savoir qui est l’objet de cette loyauté disputée, alors. Quelque amour de terrain, peut être ? |


Je crevais d’une jalousie maladive mais d’un ton neutre et froid qui ne laissait rien dégouliner de cette possessivité contrariée.



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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 19 Déc - 18:21





 
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Je le relevais doucement la tête pour faire face à Manfred. Il n’avait pas changé, je devais bien le reconnaitre et retrouver ces traits familiers me rendait heureuse. J’appartenais à sa famille. Je le savais et cela était réconfortant. Je me sentais en sécurité ici, parce qu’il était là tout simplement. Il avait eu l’occasion de me faire du mal, ou de me tuer. Cependant il ne l’avait pas fait. Il n’avait pas cherché à se débarrasser de moi là où cela aurait été pourtant si simple à faire. Oh, il n’était pas dénué de défaut, mais quelle importance ? Tout être vivant en a après tout, moi la première. Ce que je retenais c’était ses qualités, et il était loin d’en avoir si peu, même si beaucoup semblait le penser. Au fond, qui pouvait se vanter de bien le connaitre ? Même moi je ne saurais le faire. J’avais encore à apprendre de lui et sur lui. Ce n’était pas quelque chose qui me posait problème, bien au contraire. Je considérais Manfred comme faisait parti de ma famille, une famille que finalement, je n’avais jamais eu. Et, je savais qu’il me considérait aussi comme faisant parti des siens.

J’eu un instant peur, avant de lui sourire sincèrement lorsqu’il m’indiqua que j’avais pu lui manquer, mettant en avant notre lien filiale. Soyez assuré qu’il en est de même pour moi. Si vous me le permettez, sachez que je suis heureuse de vous revoir et que vous aussi, vous avez m’avait manqué. Lui dis-je doucement et sincèrement avant d’ajouter, me faisant plus sérieuse. Je lui indiquais tout ce que j‘avais pu apprendre par ci par là. Comme je lui avais indiqué, j’espérais sincèrement que cela l’aiderai même si je n’étais pas certaine qu’il ne possède pas déjà ses informations là. Manfred était un homme intelligent. Nul doute qu’il avait d’autres informateurs et des informateurs sans doute bien plus doué que moi dans ce domaine.

Je n’avais pas que des informations à lui donner sur des royaumes étrangers, mais aussi sur le sien, sur cette ville et sur la sécurité de ce château. Il ne l’était pas, en sécurité. Et cela devait changer. Sur ce point là, je pouvais l’aider. Comme je lui indiquais, j’étais certaine qu’un homme ne pourrait pas entrer, mais une femme, c’était une tout autre question. Au fond, je n’avais mis qu’une seule semaine à appréhender le garde et je laissais me glisser entre ces murs. Et à peine quelques heures pour me mettre dans la peau d’une servante et vagabonder dans ces lieux, sans être inquiétée outre mesure. Sans doute certains avaient reconnu mon visage ? Quant bien même, je n’aurais pas dû pouvoir avoir aussi facilement libre quartier et accéder ainsi à la chambre du Roi. J’écoutais sa réponse, et laissais échapper un léger rire, qui n’était nullement de la moquerie. Je suis bien loin d’être aussi jolie que vous le décrivez Majesté…. Mais en effet, votre garde s’est laissé bercer par ma féminité et par quelques cabrioles. Soyez certains que, si vous le désirez, je vous apporterai toute l’aide dont je serai capable. Puis-je pousser ma chance et demander s’il serait possible de loger au château dans un premier temps ? Auriez-vous un quelconque débarrât dans lequel je pourrais m’installer sans que cela ne puisse poser de problème. Je vous rembourserai, bien évidemment. Je n’avais pas besoin de grand-chose. Je savais me contenter de peu, mais j’avais besoin d’un toit sous lequel dormir et devant renoncer à danser, j’allais avoir bien du mal à me procurer de l’argent pour pouvoir subvenir à mes besoins. Ou plutôt à nos besoins.  Je ne mentirai pas à Manfred, mais dire que je n’appréhendais pas sa réaction sera un mensonge. Vous allez m’en vouloir. Et cela me terrifie de devoir vous décevoir Lui dis-je doucement et tristement. J’hésitais à baisser les yeux au sol, mais il y avait des choses qui devaient se dire face à faire. Pas quelque amour, mais toujours le même. J’imagine que vous devez détester Dorne. Ils vous ont déclaré la guerre, et vos sujets sont morts à cause d’eux… Vous considérez les Martell comme les coupables et vous avez raison. Tout cela je le sais… Je connais aussi mes faiblesses, et plutôt que de les fuir j’ai préféré les affronter. Anders… Anders a toujours été l’une d’elle. Ou du moins il l’était. Plutôt que d’en avoir peur, j’ai décidé d’en tirer une certaine force, à l’image de celle que vous me donnez. Vous êtes mon frère, ma famille, et j’espère que vous savez que j’ai une grande affection envers vous. Mais j’aime aussi Anders, d’une manière différente. Ni plus, ni moins que vous, simplement de manière différente. Cela ne change rien quand à ma loyauté. Cela n’a jamais mené à rien et je l’ai toujours sur. Je suis une fille du peuple. Je suis née sans nom et je n’en aurai jamais. Je n’ai aucune importance dans ce monde et je pourrais mourir sans que cela ne l’affecte, ne serait-ce qu’un peu. Je connais ma place, je l’ai toujours connu. Lui dis-je en toute sincérité, sans lui mentir, sans rien lui cacher. Je vous aiderai toujours Majesté autant que mes maigres ressources me le permettront. Votre bonheur et votre sécurité resteront mes priorités. J’espère sincèrement que vous accepterez de me garder à vos côtés, de continuer à voir en moi un membre de votre famille, aussi fou que cela puisse être… Et que vous accepterez d’en faire de même avec l’enfant que j’attends. Je ne saurais renoncer à lui-même si cela est sans doute ce que vous risquez de désirer. J’ai… Déjà connu la perte d’un enfant et je ne pourrais de nouveau le supporter, et cela même si cette situation n’était pas voulu. Finis-je par lui dire, toujours en le regardant droit dans les yeux. Il pouvait tout voir, combien j’avais peur, autant que combien je tenais à lui. Manfred comptait énormément à mes yeux et je ne voulais pas le perdre… Ou plutôt les perdre. Ainsi me mis-je à genou devant lui et lui souffler. Pardonnez moi Majesté.



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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptySam 21 Déc - 17:44

J’étais furieux, jaloux, possessif. Pour moi, la jeune femme avait fait une cruelle erreur. Elle avait mélangé travail et plaisir, et avait oublié son devoir pour laisser parler son cœur et son âme. Forcément, cela voulait dire aussi que je ne pouvais laisser passer cela. Heureusement toutefois, elle s’était quand même rappelée de l’importance vitale qu’incarnait sa mission aux yeux de la Couronne. Que la couronne se soit moi qui la porte n’y changeait rien ; il fallait impérativement que les choses évoluent et que je sache en substance ce que faisait Dorne pour faire évoluer notre cause et notre amitié déclarée. Enterrer la hache de guerre n’était pas si dur auprès d’un peuple vaincu mais ce n’était pas pour autant qu’il ne fallait pas contrôler tout ce que ces gens pouvaient dire ou faire, ce dont ils pouvaient se rendre capable pour grapiller argent et avantages. La jeune femme se fait rusée et contourne mes propos en se flattant de m’avoir manqué. Elle n’était sans doute pas loin de la vérité, s’il y avait toutefois des sentiments à peu près humains qui pouvaient habiter mon cœur et mon âme.


J’écoutais surtout ce qu’elle avait à dire donc, sur son retour et surtout sur ce qui l’avait précédé, cette mission que je lui avais confiée et donc, mesurer les résultats qu’elle avait pu obtenir sur le terrain. Forcément, ces quelques informations comme elle dit me passionnent. J’étais assez content de savoir que le peuple voisin restait désuni et sa tête, encore décriée. Comment pourrait-il en être autrement sachant qu’elle avait largement conduit son pays à la ruine et au déshonneur ? Ce genre de nation n’était pas apte à pardonner facilement. Je notais les rumeurs, que j’avais eues par des commerçants se rendant eux aussi dans la Principauté. Je retenais de tout cela que je devais être prudent vis-à-vis de Dorne, et que je ne pouvais pas me montrer trop gourmand non plus. Je notais les informations à caractère militaire, mais rebondissait sur quelque chose.



| Le Bâtard a eu un bâtard ? Savez-vous qui est la mère ? Difficile de savoir si cette information peut servir à quelque chose, il n’a pas de prétentions sur le trône de sa sœur. Mais on ne sait jamais comment les choses peuvent tourner, et même s’il était présent aux défaites de Dorne, il était également là lors des victoires. Et il aura appris. Que savez-vous de l’homme ? |


Parce que j’avais déjà pu prendre la mesure de la Princesse Deria et de son frère le Prince Roward, mais je connaissais assez mal la fratrie au complet ; les bâtards étaient par définition une nuisance bien secondaire, mais pourtant bien réelle selon les circonstances. Mais la colère enfle avant que l’on achève le tour d’horizon du sujet. La belle rit, toutefois, nie sa beauté et dit que mes gardes se sont laissés avoir par sa jolie bouille et la souplesse de son corps. Je lève les yeux au ciel, avant de la dévisager assez roidement.


| Vous pouvez avoir des appartements discrets auprès du personnel de la maisonnée, et vous n’aurez que peu à vous montrer auprès des gens de ma maison. Ne soyez pas stupide, vous n’allez pas payer pour dormir chez votre frère, Solvej, quand bien même vous ne seriez de mon sang qu’à demi. Vous pourrez ainsi vous délasser un peu avant de repartir. |


Parce qu’il n’était pas forcément question de la garder à vie sur place, bien au contraire ; elle avait prouvé ses aptitudes à l’espionnage et il était temps d’aller plus loin maintenant. La jeune femme me confie être apeurée à l’idée que je lui en veuille, et elle prend l’air contrit de ceux qui ont quantité de choses à se faire reprocher. Elle parle de son amour. Apparemment, qui dure. Et elle remet le nez sur ce fameux Anders Martell. Je l’imaginais beau, sudien, agile comme elle et adroit avec une épée. Je sais que mes espions l’ont dit amoureux des femmes, mais je ne savais pas que cela impliquait de ma sœur. Je ne me laisse pas décontenancer par l’amour que Solvej me porte ; il n’y a plus que la rage et la haine, qui me font blêmir et me donnent le sentiment intense d’avoir été trahi. Elle insiste, elle sait bien que je l’aime différemment d’une sœur, du moins d’une façon différente que le commun des hommes tenait à ses collatérales. Elle s’agenouille alors que mortifié, nauséeux, je me rendais compte qu’un bâtard avait possédé ma sœur, et l’avait souillée. Elle, dont les veines étaient essaimées de sang Hightower. Le silence dure. Longtemps. Je me relève, et marche vers elle. Deux minutes pour deux pas. Mains sur sa tête baissée, sans la toucher. Main qui tremble de rage. Dents serrées.


| Ma… Ma sœur… Souillée… Par un Martell ? Déshonorée par un fils de putain de Lancehélion ? |


Je déglutis, ivre de rage. Manque de m’étouffer à moitié. Pose ma main sur ses cheveux, à plat sur sa tête.


| Comment pourrais-je avoir encore un jour confiance en vous, Solvej ? Je vous aime tant, et vous faisais tellement confiance. Un dornien. Un ennemi. Un bâtard. Et un bébé. |


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyVen 3 Jan - 18:58





 
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Je connaissais ma place et les devoirs qui étaient les miens. Je ne me forçais pas à servir Manfred. Je le faisais parce que je le désirais, parce que je voulais aider mon frère. Il était ma famille, et cela représentait bien plus qu’il ne pouvait se l’imaginer à mes yeux. Je ne le trahirais pas. Jamais. J’étais revenue, même si les bras d’Anders m’avaient poussé à rester à Dorne. J’avais été plus que tentée, mais j’avais pris le bateau puis les différentes diligentes pour arriver jusqu’ici. Ma place était ici. J’aimais Anders, mais il n’était pas mon avenir. Lui et moi étions d’accords sur ce point. Manfred, c’était différent. J’étais remplaçable oui, mais il ne me traitait pas pour autant ainsi. Il me donnait l’impression d’être importante pour lui, de compter. Il ne demandait que peu en retour et j’étais prête à lui donner tout ce que je pouvais. Mes informations étaient maigres, mais je le vis les écouter avec attention, et intérêt. Je n’étais pas assez intelligente pour savoir ce que cela pourrait lui apporter. Mais je pouvais voir à la lueur de ses yeux que, pour lui, elles étaient importantes. Je secouais doucement la tête quand il m’interrogea sur Anders. Je l’ignore même si je pense que lui-même le sait parfaitement même s’il s’en défend… Sinon il n’aurait pas pris ce fils sous son aile. De cela j’en étais persuadée même si je n’avais pas poussé plus loin. Sur le frère de la Princesse et ses prétentions, bien peu de choses. Sur L’homme, plus de choses. Il n’a pas pour ambition de diriger Dorne. Il connait sa place et sait qu’il est un Pion entre les mains de la Princesse. Il s’est fait une raison depuis bien longtemps. lui répondis-je honnêtement. Je ne cherchais pas à préserver Anders en disant cela. Je disais les choses telles qu’elles étaient. Il ne se rebellerait jamais contre Deria. Et il la servira quoi qu’il arrive, peu importe ce que cela pouvait lui en couter. Sur ce point, nous nous ressemblions.

Je regarde mon demi-frère et m’incline devant lui alors qu’il m’offre le gite sans attendre de compensation en retour. Je n’en attendais pas tant. Je n’étais pas certaine d’en mériter autant d’ailleurs et ne me cachais pas de lui en faire la confidence. Je vous remercie et n’en attendais pas tant. Mais laissez-moi vous servir et vous aider dans la mesure de mes moyens, de vous donner un retour, aussi maigre soit-il. Je ne pouvais pas vivre à ses crochets. Je m’y refusais. Je n’avais jamais été dépendante de personne et surtout, je ne voulais pas être un fardeau pour lui. Surtout avec cette situation qui était désormais la mienne. Je savais qu’il allait être en colère. Et je lui dis combien j’avais peur qu’il puisse m’en vouloir pour cela. Il ne dit rien pendant un bon moment. Je ne bouge pas, le regard rivé vers le sol, les genoux pliés, le cœur tourmenté. Sans doute allait-il me chasser d’ici. Je le redoutais. Je le méritais sans aucun doute. Mais je n’abandonnerai pas cet enfant à venir. Je sens des larmes perler à mes yeux en l’entendant finalement prendre la parole. Il est en colère. Très en colère. Je suis désolée… Si désolée de vous décevoir autant… lui dis-je, peinée. Je ne mérite pas que vous puissiez m’aimer comme une sœur…Mais, vous êtes mon Frère. Je ne vous trahirai jamais. Quoi que vous puissiez en penser, je vous suis fidèle… J’avais relevé la tête pour qu’il puisse voir combien je suis sincère avant de la baisser de nouveau. Il n’est pas un ennemi… Et Je ne suis qu’une fille du peuple, lui non. Il est de rang supérieur au mien. Il l’a toujours été et le sera toujours. Il ne m’a pas déshonorée, ce serait plutôt le contraire. Je me taisais un instant avant d’ajouter. Nous n’avons jamais rien attendu l’un de l’autre. Anders… Ne le sera jamais. Il est voué à épouser une femme de noble naissance… Je ne suis peut-être qu’une petite chose mais j’ai bien trop de fierté pour n’être qu’un second choix juste bon à réchauffer de temps à autre sa couche et son cœur… Car je ne serai jamais plus. Oh, il avait de l’affection pour moi oui, je n’en doutais pas. Mais je ne saurais supporter le voir épouser une autre femme et qu’il ne vienne me voir que de temps à autre, jusqu’à ne plus venir du tout, lassé. Je n’étais pas sotte. Je n’étais pas assez exceptionnelle et jamais il ne m’aimerait. Vous… Vous êtes mon avenir… Et même si vous ne désirez plus me faire confiance, je resterai toujours à votre service et vous prouverez que ma fidélité vous est acquise... Vous m’avez aidé Manfred. Vous m’avez rendu plus forte. Vous m’avez ouvert votre maison. Vous m’avez offert une famille. Jamais je ne pourrais rembourser cette dette que j’ai à votre égard, pas même en m’interposant si besoin entre vous et une lame… Vous êtes ma famille, une famille que je n’ai jamais eu avant de vous rencontrer.


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 14:55

Le poison de la jalousie et de l’envie me parcourait les veines sans retenue, le fiel de la colère faisait gonfler mes muscles, faisait palpiter mon cœur et remuait chacun de mes nerfs. Je n’avais jamais aimé que les femmes que je rencontrais et que j’appréciais, pour une façon ou une autre, ne se tournent vers d’autres hommes, que ce soit par amitié ou par luxure. C’était quelque chose qui m’était insupportable ; je vivais cela comme un abandon, une remise en question tant de l’intérêt que l’on pouvait me porter que de mes qualités intrinsèques. Dans tous les cas, ce n’était pas quelque chose que je pouvais apprécier. De plus, je ne m’y étais pas attendu de la part de Solvej. Elle était ma sœur, elle ne connaissait personne, ne côtoyait personne non plus, et n’avait pas d’avenir en dehors de celui que j’écrivais pour elle à chaque missive. Et pourtant… Il avait fallu qu’un de ces foutus Don Juan de Dorne, un bellâtre à l’épée aussi vive que son esprit ne l’était pas, ne vienne la souiller de sa vile semence, et n’enfante un bâtard qui sera lui aussi l’enfant d’une sans nom. C’était indicible, et cela remuait dans mes tripes le mal qui y couvait depuis toujours. Tout plutôt qu’un homme comme lui. Tout plutôt qu’un enfant de Dorne. Et mieux aurait valu que ce soit moi qui comble ce manque dans sa vie qu’un parvenu sans avenir et sans cerveau.


J’étais en train de perdre le contrôle des battements de mon cœur, autant que de mes inspirations qui se faisaient dans un rythme et à une cadence totalement erratiques. C’était perturbant, et c’était surtout la porte ouverte aux démons qui profitaient de la moindre incartade pour se faufiler dans les tréfonds de mon âme et filer tout droit vers mon esprit pour le gangréner de bien sombres pulsions. J’essaie de rester concentré. Ca n’a rien de facile, loin de là. Parce que les assauts de mes noirceurs me font chanceler et abolir toute raison. C’est ainsi. Je n’y peux rien. Je dois résister… Les paroles de Solvej sonnent en moi avec distance, comme si c’était étouffé par le bruit de l’eau, ou dans le brouillard le plus épais qui soit. Je me sentais près du point de rupture, incapable comme je l’étais de pouvoir repousser mes démons des deux poings. La voix est rauque. Des gouttes de sueur apparaissent sur mon front, mes yeux rougissent et s’humidifient alors que je me sens déchiré de l’intérieur, laminé, sanguinolent et trempé d’une transpiration glacée.


Elle dit qu’elle est désolée. Désolée, que je ne devais pas l’aimer. Non, je ne devais pas. Mais pourtant je l’aimais malgré tout. Et plus, sans doute, que je ne le devais en tant que frère, ou en tant qu’homme. Solvej se justifie, raconte son histoire, mais je dois me tenir en appui sur le dossier de mon siège, sans m’y asseoir, tremblant de fureur, dents claquant d’une terreur sourde, de ce que je pouvais faire si je laissais mon corps de voiler de mes ténèbres. J’ai le goût du fer dans la bouche, et je redresse les yeux vers elle, après un long moment. Un regard fou.



| Tu t’es compromise… Tu t’es laissée toucher et souiller… Dans la Fange ! |


Je la regarde de longs instants. Je succombe, lentement. Je sais ce que je dois faire. En tant que frère, en tant que roi, et en tant que tout. Je sais ce que je dois faire. Je dois lutter… Et serre les dents pour les éviter de claquer. Je déglutis, reprends mon souffle. Et sans la regarder tout de suite, j’inspire profondément avant de re-parler.


| Déshabilles-toi. Déshabilles-toi tout de suite. |


Et ça sonnait comme un ordre que l’on ne pouvait pas discuter, alors que sans relever le visage, reprenant mon souffle, je lui glisse un regard par le dessous.


| Fais-le. |


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 16:16





 
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Manfred était en colère, mais cela, je m’y étais attendue. Je ne suis pas surprise, ni blessée. Je suis triste, sans aucun doute, pourtant ma décision est prise. Sa réaction ne se fait pas attendre et ses mots sont aussi tranchants que la lame d’une épée. Qu’importe. Je prends sur moi, et les encaisse. Je sais que, peu importe ce que je pourrais lui dire, en cet instant, il serait bien trop en colère pour les prendre en considération… Tout comme je suis certaine qu’une fois passée, qu’une fois la nouvelle digérée, les choses iront mieux. J’en étais persuadée même. Nous étions une famille et il ne me laisserait pas tomber. J’en avais la certitude.

Toujours à genou devant lui j’attends, le regard rivé vers le sol. Je n’ai pas répondu à ses premiers mots, mais ses seconds me font tressaillir. Son ordre suivant me fait me relever. Lentement, je déplie mon corps, jusqu’à me retrouver face à lui. Je ne le regarde pas. Je n’en ai pas besoin pour connaitre son humeur. Ses mots, son ton parlent d’eux même. Je recule d’un pas, puis d’un autre. Non lui répondis-je doucement. Je ne suis plus une chose entre les mains des autres. C’est à lui que je ne le dois. Il m’a appris à m’émanciper, à me dépasser. Je relève la tête vers mon frère. Vous êtes en colère, je le comprends. Je vous ai déçu et c’est un fardeau avec lequel je vais devoir vivre. Ma présence vous insupporte, je le conçois parfaitement. lui dis-je, avant de reculer une fois de plus d’un pas, sans le quitter des yeux. Je vous suis fidèle et dévouée. Je le serai toujours. Demain, dans un mois, dans un an dus-je attendre tout ce temps là pour que vous puissiez me pardonner. Ma voix était légèrement plus forte, déterminée. Je pensais chacun des mots que je lui disais. Vous êtes ma famille et je me battrais pour vous, soyez en certain… Même si cela signifie de pas accéder à vos requêtes, semblables à la précédente. Je n’ai pas à me déshabiller devant vous pour vous aider, et, vous êtes fidèle. mon corps était mien et il n’y avait aucune justification à ce qu’il me demandait. Vous voulez sans doute tester ma détermination à votre encontre mais ce n’est pas ainsi que je vous prouverai que mes paroles ne sont pas que des mots. Non, je le ferai en partant, avant que vous ne puissiez faire ou dire des choses que vous pourriez regretter. Je le saluais respectueusement. Je logerais deux nuits supplémentaire au Sanglier Fumé. C’était une auberge miteuse mais je ne pouvais dépenser le peu d’argent que j’avais inutilement. En lui livrant cette information, je lui donnais la possibilité de me retrouver aussi aisément qu’il le désirerait dans les deux prochains jours. Ensuite ?... Et bien devais-je me trouver un autre endroit où dormir. Sans doute un parc, ou un pont. Je n’étais pas encore fixée et je me devais de trouver un lieu en relative sécurité. L'argent allait bientôt à me manquer et je me devais d'en garder pour me nourrir, pour nous nourrir.


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 30 Jan - 20:27

Je tremblais de fureur de la tête aux pieds. Je suffoquais littéralement sous le poids de la rage, et la prise des démons qui m’habitaient se renforçait de l’intérieur, autour de mon cœur. Ils le comprimaient littéralement et il ne fallait pas alors s’étonner de me voir fusiller ma sœur du regard, et nourrir une haine laide et terrible contre le sale type qui l’avait engrossée, profitant de la part de jeunesse et d’innocence qu’il restait en elle. Dans ce maelström de destruction qui m’habitait l’âme, il n’y avait rien pour me servir de lumière, de phare. Les nuages nimbés de flammes qui m’abîmaient la conscience étaient du genre à occulter absolument tout ce qui n’était pas de ma propre conscience. Dans ces conditions, Solvej était en danger. Le savoir ne la mettait pas plus à l’abri, car j’avais dépassé tous les caps que je connaissais pour me tenir droit. Elle semble triste.


C’est une victime, une proie facile. Détruis-la, Manfred.


Non. Elle reste ma sœur. Elle n’est pas de sang pur, et elle est une tâche au blason de mon père, mais comment lui en vouloir à elle ? Si le paternel était incapable d’utiliser des boyaux de porc ou de se finir ailleurs que dans la matrice d’une jouvencelle, il méritait bien son propre déshonneur pour lequel je pouvais totalement me dédouaner. Elle avait couché avec un dornien, et alors ? J’avais moi-même baisé n’importe quoi, fourré mon chibre dans des endroits incongrus de femmes qui l’étaient toutes autant.


Mais elle était ma sœur. Elle était Hightower. Elle était faible, aussi. Je devais la protéger. De ce salopard qui avait profité d’elle, qui l’avait souillée, qui avait profité d’elle.


Et elle qui s’était laissée faire. Qui était amoureuse, même. Je le sentais au plus profond de mon cœur. Et la rage me faisait fulminer, souffler du nez, pupilles dilatées, comme les drogués des bas fonds de Villevieille, ceux qui utilisaient ces herbes « médicinales » venues d’autres pays qui commerçaient alors avec l’Orient. Elle finit par se redresser, par me faire face.


Elle refuse. La rage explose. Je suis à deux doigts de me saisir la tête entre les deux mains et de hurler, mais non. Je me contiens, comme toujours. Je reste raide, immobile. Je suis blafard. Le cœur au bord des lèvres. Qui cogne ma poitrine. Je sens le goût du sang dans ma bouche, l’odeur dans mon nez. Je vrille totalement mais je me contiens, et c’est le malaise ; des fleurs de sang éclatent devant mes yeux. Le point de rupture n’a jamais été aussi près. Je n’entends qu’à moitié ce qu’elle me raconte. Elle entame quand même un mouvement de repli. Je baisse les yeux. Les ferme. Inspire profondément, au bord d’un malaise qui me jetterait à genou. En sueur, ça doit se voir maintenant.



| Non. |


Ferme, neutre, définitif.


| Tu seras ici. Tu seras près de moi. Et tu feras ce que je te dis. |


Je redresse les yeux.


| Tu ne sais pas encore ce que je suis, mais tu vas le découvrir si tu ne fais pas ce que je te dis. Déshabilles-toi. |


Elle le faisait maintenant, ou je lui ferais vraiment du mal. Le petit garçon en moi, mort il y a longtemps, aurait hurlé d’obéir, que je ne lui ferais jamais de mauvaises choses. L’homme lui, était fou. Il attendait qu’elle s’éxécute, ou alors, il le ferait lui-même.


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyMer 16 Sep - 15:33





 
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Manfred est en colère. Mais je le comprends. Je l’avais anticipé d’ailleurs. Je savais que cette nouvelle ne l’enchanterait pas. J’avais pesé les pours et les contres avant de me décider de mener à terme cette grossesse. Les circonstances n’étaient pas bonnes, loin de là même. Et cet enfant subirait ce que j’avais subis plus jeune. Ce serait un enfant sans nom, un enfant sans père… Et cela même si Anders décidait de faire tout de même partie de sa vie, à la mesure de son possible. Il ne sera jamais un enfant reconnu. Il ne sera jamais affilié officiellement au Dornien. Egoïstement, j’imposais mon choix à cet enfant qui n’était pas encore né. Mais y renoncer ? Je n’en étais pas capable. Car malgré tout cela, il allait naitre d’un amour sincère que je portais à Anders, un amour non réciproque, ça aussi je le savais, mais un attachement certain tout de même. Je ne m’étais jamais fais d’illusion à ce sujet-là et je ne m’en ferai jamais. Le sudiste avait peut-être reconnu son premier enfant bâtard comme le sien, mais il n’en ferait pas de même avec celui que j’attendais. Cela serait trop compliqué et si je n’étais pas prête à renoncer à cet être qui grandissait en moi, je ne l’étais pas non plus à cette famille aussi étrange soit-elle qu’est Manfred à mes yeux. Je venais de lui dire, je lui restais dévouée et fidèle. Je ne le trahirai pas, jamais.

J’amorce un départ pour laisser le Roi en paix et apaiser sa colère, mais il ne l’entend pas de cette oreille. Son non est ferme et définitif, stoppant tous mouvements de ma part. Je sens son regard se poser sur moi, qui pour ma part, fixe toujours le sol. J’hésite. J’hésite à faire ce qu’il attend de moi. Ce n’est pas une bonne idée, j’en suis persuadée mais quelle autre option avais-je ? Je retiens un soupir, qui, je le sais, ne ferait que l’enrager un peu plus. Je reste quelques instants sans bouger avant de me tourner et lui présenter mon dos. Je ne suis pas pudique lorsque je danse... Uniquement lorsque je danse. Je ne suis pourtant pas une femme voluptueuse qui a beaucoup à cacher. Mon corps est élancé, plus en muscles qu’en chair. Je suis plutôt plate, l’arrondi de mes seins et de mes fesses n’étant que minime. Et, ne mangeant que peu et le strict nécessaire pour maintenir mon corps en forme, je ne suis absolument pas ronde. Je ne porte pas des vêtements qui mettent en valeur le peu d’atout que je puisse avoir, préférant depuis toujours me fondre dans la masse, et ne pas attirer l’attention. Là les aillons de servante que je portais étaient d’ailleurs un peu trop grands pour moi, ce qui avait ajouté du réalisme à ce rôle que j’avais endossé pour parvenir jusqu’ici. La robe retombe rapidement sur le sol, me laissant dans une vulgaire robe droite, abimée, rapiécée à plusieurs endroits, et tachée également. Elle était à ma taille parce que j’avais cousu et coupé le surplus de tissu Je n’avais jamais pris la peine de la changer depuis toutes ses années. Tant qu’elle pouvait me servir, elle me servirait. Chaque sous, aussi minime soit-il était important, d’autant plus avec ce voyage de retour que j’avais effectué. Le peu d’économie que j’avais pu posséder s’était envolé et il me restait uniquement de quoi me loger et me nourrir ces prochains jours, moins d’une semaine. Je savais qu’il me faudrait danser dès ce soir pour gagner de nouveau de quoi tenir. Ma vie avait toujours été ainsi faites. J’hésitais encore un instant avant de la faire glisser de mes épaules et la laisser retomber à mes pieds. Je gardais les bras le long de mon corps qui se soulevait à mes respirations et aux battements frénétiques de mon cœur. Obéir. Ma mère m’avait appris à obéir, peu importe ce que cela pouvait impliquer. Obéir envers et contre tous, obéir même à mon propre détriment. En quelques mots, Manfred venait de me renvoyer des années en arrière. Et je détestais ça. Oui, je détestais cela. Il m’avait rendu les ailes, pour mieux les attacher aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 17 Sep - 15:38

Pas de place pour le doute, pour la pitié ou la compassion. Aucun espace pour la moindre vertu, étouffée et maîtrisée depuis longtemps. On ne prend aucun risque avec l’imposition de ma puissance, de mon contrôle… De tout, en réalité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ma propre sœur, même si elle était bâtarde, avait osé trahir son pays en se compromettant avec l’héritier de l’absence totale de vertu de son propre père, le vieux Mors Martell. Ce vieux dégueulasse avait sans doute ensemencé dans toute la principauté et voilà que son fils faisait pareil. En osant souiller ma propre sœur, mon propre sang, elle-même venue au monde suite aux insuffisances de mon propre père. C’était comme une gifle, une colère froide. Et un sacré révélateur aussi, sur ce que je ressentais pour Solvej, sur ce qu’elle éveillait chez moi. Je n’étais pas fier de tout cela, car je ne la connaissais qu’à peine. En sus, il fallait quand même avouer qu’elle n’était qu’une bâtarde et que je cachais son existence à quiconque.


Elle était souillée. Avilie. Traitée comme une exutoire, un simple sac à foutre, par le dernier résidu d’une lignée médiocre qui n’avait eu que pour seule compétence de naissance d’être beau et bon parleur, de savoir se mettre en avant. Je le haïssais. Et elle aussi pour sa faiblesse. C’était ma sœur. Moi qui l’avait sortie du caniveau, de l’espèce de cirque ridicule où elle avait vu le jour et avait grandi pour en faire un soutien pour son royaume, sa patrie, pour sa famille et son nom. Je lui avais donné un sens à sa vie, ni plus, ni moins. Elle m’appartenait, toute entière.


Et elle avait tout détruit. Elle avait pissé sur ce cadeau que je lui avais offert, sans véritable besoin et sans obligation. Elle avait pissé sur ma bonté, sur ma miséricorde. Moi qui lui avais tout donné. J’en tremblais de fureur et de haine. Anders Martell allait mourir. Sans le moindre doute. Et le pire encore, c’était que cette traîtresse, cette garce, l’aimait. Ca en crevait les yeux. La bile me montait dans la gorge, et je détestais ce à quoi j’assistais, ce que je ressentais. Cette rage sourde me laissait pantelant, vidé de mes forces et les muscles comme les membres pourtant animés de cette bonne vieille aide qui me faisait bouger et évoluer.


La jeune femme a compris qu’elle ne pouvait pas jouer avec moi. Elle se fige, se stoppe totalement et me tourne le dos. Je ne l’attrape pas. Je la regarde. Intensément, je la fixe. Mon regard ne la relâche pas un seul instant.


Elle est magnifique. Elle est sale, pourtant. Salie par ce dornien et ses horribles attentions. Ce corps si parfait, si discret, avait excité les sens de ce putain de sauvage sudien.


Je la regarde, totalement nue. Et ça me fait quelque chose. Je me déteste pour ça, mais je la déteste encore plus d’avoir tout sacrifié pour un amour étranger et éphémère. Je me rapproche. Lentement. La respiration chevrotante, comme un gosse fatigué qui a peur. Mais je n’ai pas peur, sinon de ce que je pourrais faire. La folie bat mes tempes et m’empoisonne le myocarde, elle me rend les genoux flageolants. Je plie les genoux, et m’assied contre elle. L’enlace. Serre mon visage contre ses cuisses. Et je la tourne. Doucement, mais les mains fermes. Je ne lui laisse pas le choix. J’étudie son ventre. Je le regarde. Je le palpe, sans brutalité. Je l’écoute, longuement, calmant ma respiration en essayant de distinguer les bruits de son cœur à elle, et vu le temps qu’elle a mis pour me rejoindre, de son cœur à lui. J’aurais besoin d’instruments, mais je n’en ai pas sous la main. Alors je l’écoute, et je me calme, mains à moitié sur ses fesses et sur le bas de son dos. J’écoute.


Et je pleure de frustration, de migraine, de folie, contenant à grand peine le déchainement de violence qui m’étreint.


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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 12 Nov - 17:33





 
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Je ne dis rien. Je ne bouge pas. Je ne sais pas ce qui va arriver. Manfred est en colère. Et je ne le blâme pas pour cela. A ses yeux, je l’ai trahi. Et s’il n’a pas raison de penser cela, je ne peux pas lui reprocher. J’ai fauté et je sais que cette grossesse imprévue n’est pas une bonne chose. Pourtant, y renoncer ? Non je n’en étais pas capable. Malgré tout ce qui avait pu se passer entre nous, j’aimais toujours Roward et cet enfant était le sien. Je n’étais pas croyante mais si le destin voulait que j’aille au bout et que je mette au monde un être vif et en forme alors qui étais-je pour m’y opposer ? … M’opposer à quelque chose que je désirais au fond de moi ?

J’avais conscience des difficultés qui m’attendaient. Je n’étais pas bien née. Je n’avais que très peu d’argent et je le gagnais surtout au jour le jour. Me loger, me nourrir alors que je ne pourrais plus danser ? … J’avais besoin que Manfred m’aide, aussi égoïste que cela soit. Mais je le rembourserai plus tard. J’avais besoin de son aide pour m’avancer. Cependant j’avais toujours été indépendante et je payerais mes dettes, avec un supplément si cela était ce qu’il exigeait. Je n’attendais pas la charité. Je ne faisais pas m’aumône non plus. Alors oui, je ne pouvais pas en l’état me débrouiller seule mais je comptais bien changer cela dès que cela me serait possible. J’assumerai ma décision et cet enfant à venir. Il ne connaitra pas la même enfance que la mienne. Jamais. C’était une promesse que je me faisais. Et je savais que si cela était nécessaire, même s’il ne pourrait jamais être le Père qu’il mériterait, Anders le prendrait en charge et ne l’abandonnerait pas. Après tout il avait bien recueilli un fils déposé aux portes du palais de sa sœur, un enfant qui lui aura la chance de grandir auprès de son père et reconnu par lui contrairement à celui que je portais. Et c’était aussi pour cela que Manfred n’avait pas de raison de s’inquiéter. Cet enfant sera bieffois et non Dornien même si, à mon image, il n’aura aucun nom de famille, aucun lignage paternel.

Le roi se rapproche de moi, petit à petit. Sa respiration est hachurée, à l’image de cette colère qu’il ressent. Je ne bouge toujours pas, le regard fixé sur le sol. Je ne le vois pas, mais je l’entends. J’ai appris à écouter. Je reste de marbre, telle une statue. Que pouvais-je faire d’autre ? Rien. Je ne suis personne après tout et lui est un monarque. Je finis par voir ses chaussures puis ses genoux alors qu’il s’assoit devant moi. Mon corps tressaille quand il m’enlace, et pose son visage contre ma peau nue. Je ne m’attendais pas à cela, loin de là même. Je ne sais pas comment réagir alors je ne fais rien, encore une fois. Le silence n’est brisé que par son souffle qui se calme peu à peu, même si je sens contre mes cuisses de l’eau couler. Il pleure. A genou devant moi. Ma culpabilité redouble. J’hésite un temps puis je finis par poser mes mains sur ses épaules. Je lui souffle que je suis désolée, une fois, deux fois, trois fois, plus encore. Je suis sincère. Je ne lui mets pas. Et je m’excuse aussi. Je m’excuse de ne pas avoir été à sa hauteur, de l’avoir déçu. Puis je finis par lui demander, peinée Que puis-je faire pour vous apaiser, pour me rattraper ?

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MessageSujet: Re: All the way [Tour VII - Terminé]   All the way [Tour VII - Terminé] EmptyVen 4 Déc - 11:55

Il y a des moments où le démon est plus fort que moi. Où il emporte tout sur son passage, comme un raz de marée qui est impossible à arrêter. Je n’ai jamais aimé ce sentiment. Pas même un peu. C’est toujours quelque chose qui me grise, d’ordinaire, mais pas cette fois. Aujourd’hui j’y succombais avec un goût âpre, un goût de sang dans la bouche. Ferreux, métallique. Le genre de goût qui vous alarme que quelque chose ne va pas, ni dans votre tête ni dans votre corps, et que vous n’allez pas tarder à sévérement douiller. Je ne peux pas vous garantir, en aucune manière, que je saurais me contrôler… Pourtant le corps nu de Solvej, non offert mais quelque part abandonné, suffisait à me donner au moins un peu de souffle. Je ne pouvais pas dire que ça me calmait tout à fait mais ça y contribuait malgré tout. Je me retrouvais dans l’attente… Que je me calme. Ca ne viendrait sans doute pas tout seul mais j’avais évidemment peu de contrôle sur moi-même en cet instant. Sentir ma sœur nue mais crispée contre moi maintenant un drôle de statu quo entre nous, et j’avais peur que le rompre nous précipite dans des abysses qui seraient bien compliqués à contrôler…


J’étais perdu dans un océan de haine et de tristesse, dans des abysses d’une solitude que jamais rien d’autre ne comblait que le sang et le pouvoir. J’étais fou, je le savais depuis toujours. Mais que cette tare me frappe devant ma jeune sœur bâtarde était quelque chose auquel je n’étais absolument pas préparé, c’était un fait. J’imaginais qu’en cet instant Solvej devait être tétanisée de peur et d’horreur à l’idée de ce que je serais capable de lui faire. Je n’en savais rien. Je le pressentais. Les signes de son corps trahissaient son appréhension, et sa gêne extrême. Elle s’abandonnait au Roi, mais elle comme bien d’autres ne manquerait pas de bientôt haïr son frère.


Elle frémit quand je la touche. De dégoût et de répulsion, sans doute. A sa place, j’imaginais que n’importe quelle femme normalement constituée ressentirait la même chose. Le même abattement, la même crainte viscérale de l’horreur. Le temps passe, alors que je craque contre elle. Les tempes battent le rythme des rires du démon qui m’inclinent à faire du mal à Solvej, à profiter de mon ascendant pour la punir, pour lui montrer qui est l’homme qu’elle devrait aimer, pour lui montrer qui était le chef ici. Le fait que pragmatiquement j’ai déjà conscience qu’elle n’en doutait pas n’y change rien : savoir que je pouvais tout lui faire sans retenue suffisait à me gargariser de mon emprise sur le monde.


Elle me prend par les épaules, et me souffle qu’elle est désolée. Cela ne fait que rugir le démon en mon for intérieur, et mes mains se positionnent sur ses fesses, plaquées de façon possessive. Ma respiration repart d’un sifflement rauque, comme celui d’une bête blessée, rendue folle par la douleur. Mais je ne souffre pas. Ni elle. Pas encore. Elle me demande ce qu’elle peut faire pour se rattraper, pour me consoler.


Comme un enfant.


Je suis un enfant.


Je redresse un regard rougi droit dans le sien, yeux écarquillés, comme si c’était la première fois que je la voyais. Mais je déglutis. Encore ce goût de fer dans la bouche.



| Il n’y a rien que tu puisses faire. |


Je secoue la tête, la repousse doucement d’abord, puis plus fermement, mais sans toucher à son ventre.


| Hors de ma vue, inconsciente, où il t’en cuira, fuis-moi si tu as un minimum d’instinct de survie ! Pour toi, comme pour cet enfant à naître ! |


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Through dark and light I fight to be / So close / Shadows and lies mask you from me / So close / Bath my skin the darkness within / So close / The war of our lives no one can win / Running After My Fate (c)codage - Kanala - texte (c)So Close, Olafur Arnalds


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