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 Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 25 Juil - 19:27

Aux portes de l'une des plus puissantes forteresse de Westeros un petit groupe d'hommes approche. Parmis eux trois hommes en arme, à la tête du convoi. Le premier est un vieil homme. C'est avec une pointe au cœur que le vieux guerrier revenait dans ce château au sein duquel il avait vécu longtemps. A l'époque il était plus difficile d'y entrer et plus difficile d'attenter à la vie d'un Lannister. Mais les temps changent et les hommes avec. Passé ce premier sentiment de nostalgie, le visage de Cornelion se ferma à nouveau, il n'était pas ici pour le plaisir, mais car quelque chose allait de plus en plus mal dans ce royaume et qu'il ne souhaitait plus rester simplement à observer le Royaume de son défunt ami. Accompagné de la bannière à l'arbre brûlant Edwin chevaucha jusqu'au château de la maison Lannister, il avait envoyé à son départ un corbeau, annonçant aux Lannister son arrivée à Castral-Roc, sans plus précisé pourquoi le vieux guerrier revenait au fort de la maison Lannister.

Lorsqu'enfin il arriva dans la cour du Roc, des regards se tournèrent. La famille Marpheux n'était pas celle qu'on voyait le plus souvent. Dans les faits, hormis lors de son bref séjour à Castral-Roc pour le retour du Roi, Edwin n'avait plus quitté son domaine depuis que son ancien écuyer, Rickard Crakehall, était devenu chevalier. Depuis lors on disait de lui qu'il était devenu aigri, voir fou, voir malade. Les rumeurs des petites gens allaient de bon train sans qu'il ne prenne jamais la peine de démentir ce qu'autrui pense. Alors certains regards étaient étonnés de voir la bannière flambante de Cendremark. Tant mieux, qu'ils aillent colporter plus de rumeurs, si les vautours étaient alimentés par les « on dit » alors qu'ils continuent. Edwin n'en avait cure.

Il mit pied à terre, laissant à ses gens le soin de soulager les destriers et de déballer ce qui en avait besoin. D'un pas décidé, accompagné d'un autre vieux vétéran, il quitta la cour. Il fallut peu de temps pour qu'un serviteur, joliment habillé et visiblement habitué du château ne le rejoigne, stoppant un Edwin grincheux dans son avancée vers la salle du trône. Le regard du Seigneur de Cendremark se posa sur le serviteur.

« Lord Marpheux, c'est un plaisir de vous recevoir au Roc et... »
« Cessez cela, trouvez-moi la Reine ou le Prince, je ne suis pas venu pour me faire cirer les pompes. »

Le serviteur, d'abord décontenancé, puis bientôt apeuré par l'attitude presque hostile du vieux Seigneur s'en partit quérir un Lannister. A côté d'Edwin son homme d'arme cachait un sourire étrange, il connaissait son seigneur, le serviteur imaginait peut-être le vieux Marpheux comme les autres nobles. Pourtant l'étiquette n'était pas sa spécialité. Edwin se retourna vers son homme de main, les bras croisés et visiblement impatient, tapotant son bras droit de l'index gauche.

« Par les sept, ne peut-il pas se dépêcher un peu ? »

« La Reine et le Prince sont probablement occupé Lord Marpheux, vous voulez vraiment les voir de suite ? »
« Plus vite ce sera fait, plus vite je serais fixé sur ce que je ferais ensuite. Et je hais perdre mon temps. »

Et la route vous a rendu grognon, pensa l'homme d'arme. De son côté Edwin observa un peu les alentours. Les hommes d'armes portaient de belles armures frappées du symbole du Lion, les serviteurs de jolis vêtement aux tons rouges et or. Tant de rappel de la puissance des Lannister. Pourtant ils n'avaient connus encore aucun véritable lion, pour la majorité d'entre eux. De son côté Edwin était habillé d'un simple pourpoint de cuir, sans porter le symbole de sa famille. Pour ceux l'ayant un jour vu, l'air aigri et dur sur son visage suffisait à soupçonner qui il était.

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 23:09

Lyman savait un certain nombre de choses sur sa mère, mais il avait une véritable certitude : personne ne convoquait Jordane Lannister pour une entrevue, et surtout pas un vassal. Dès qu’il avait vu les serviteurs un rien paniqués expliquer que Lord Marpheux s’était présenté à Castral Roc et exigeait la présence d’un Lannister, il en avait donc conclu deux évidences : que le seigneur de Cendremarc ne verrait pas la couleur des royaux jupons avant un bon moment, et qu’il y avait une chance relativement élevée que la dame des lieux, courroucée, ne charge son princier rejeton de faire attendre l’impudent un certains temps avant de l’envoyer l’accueillir. Manifestement, ses dons de voyance auraient pu le faire passer pour un enfant de la forêt, puisqu’il obtint rapidement la confirmation que le fier oncle de la Reine allait patienter, et qu’il se chargerait de le recevoir en temps voulu. Et de toute manière, ce n’était pas comme s’ils étaient effectivement relativement occupés par les événements récents … Soupirant, le Prince commanda donc d’apporter des rafraichissements à son grand-oncle, de lui indiquer des appartements où il pourrait éventuellement se débarrasser de ses vêtements de voyage s’il le désirait, et de lui faire dire qu’il viendrait pour le saluer officiellement … quand il le pourrait. Ce qui offrait un éventail horaire large. Et il se replongea dans les rapports des interrogatoires fournis par les agents royaux, la jointure de ses mains blanchissant au fur et à mesure de sa lecture, ce qui acheva de le mettre de fort méchante humeur.

Une bonne heure plus tard, il fit signifier à Lord Marpheux qu’il était fin prêt, et arriva donc dans la salle du trône, entouré de gardes, comme presque toujours désormais en raison des risques encourus, avant de se placer devant ledit trône, sa silhouette longiligne mais fine n’en masquant pas les côtés rutilants. Le Prince y siégeait très rarement, et même quand il aurait pu le faire, il préférait rester devant, considérant qu’il s’en saisirait le jour où il en serait le possesseur légitime – perspective qui, en ces jours particuliers, se rapprochait un peu plus vite que ce qu’il avait envisagé. Sa vêture était simple, quoique riche, conformément à son rang. Mais dans ces moments d’incertitude et de douleur intime, le Jeune Lion préférait les ensembles de couleur sombre, tirant sur le moiré, sans pour autant porter explicitement le deuil, ce qui eut envoyé un message pour le moins gênant. Loren Lannister était en vie, et se battait férocement pour le rester. Pour autant, on avait attenté à sa personne. Deux fois. A la personne la plus sacrée du royaume. Et ce simple état de fait, ces deux tentatives de régicides, incitaient à la mesure … et, au fond de son cœur, à la férocité. Son visage, d’ailleurs, n’avait toujours pas retrouvé son sourire débonnaire et affable. Définitivement, l’air froid de sa mère avait laissé des traces en lui, puisqu’il arborait un masque semblable au sien, qui durcissait ses traits pourtant ordinairement harmonieux et joyeux. Sans ciller, Lyman attendit que le Lord s’incline, comme le voulait la coutume. Une fois ceci fait, le jeune homme parla :

« Lord Marpheux, votre présence sur les terres royales est une vue devenue fort rare, ces derniers temps. Que vaut à la famille Lannister le plaisir de vous recevoir ? Nous ne vous attendions point. Y a-t-il des affaires à Cendremarc qui nécessitent l’attention de la Couronne ? »

Ce n’était même pas une pique, mais un constat, dit d’un ton plat et sans fioriture, quoique sans chaleur excessive comme il en avait eu l’habitude l’essentiel de son existence. Deux tentatives d’assassinat sur un paternel, donc une vécue en direct, cela vous tannait le cuir, manifestement. Curieux, non ? Dans tous les cas, il ne faisait qu’énoncer un fait : son grand oncle maternel n’avait plus été un familier du Roc depuis l’accession au pouvoir de son propre père. Peut-être préférait-il rester sur ses terres et revivre la gloire amassée du temps de son grand-père, le redouté et sanguin Arwin Lannister, dont il était l’un des favoris, si ce n’était le général préféré, de ce qu’il avait entendu de cette époque bien antérieure à sa naissance. Certes, la famille royale n’était pas entièrement sans nouvelle, essentiellement parce que sa mère en avait eu un certain temps quand son oncle Rickard avait fait son écuyage à Cendremarc. Alors, il attendait, curieux, de savoir pourquoi l’homme reparaissait, surtout en de telles circonstances. Non pas qu’il le soupçonnât. Mais le timing de sa visite excitait la curiosité, qu’il s’efforçait pour le moment de contenir pour ne pas la voir se transformer en méfiance. Malgré toute sa bonne volonté, la paranoïa le gagnait parfois, ces derniers jours … ces dernières semaines.

« Vous avez toute mon attention. »

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyVen 2 Aoû - 20:35

Les Lannister étaient les souverains de l'Ouest. Il est difficile de l'oublier en ces lieux. Le vieux guerrier attendait, plus ou moins patiemment, que les lions daignent le recevoir. Tandis qu'il attendait, les nouvelles vinrent. Plutôt qu'un Lannister, ou que qui que ce soit d'officiel, un messager vint. Celui-ci lui annonça simplement que le Prince le recevrait, d'ici quelques temps. Si le Seigneur de Cendremarc fut agacé, il n'en fut pas pour autant surpris. Les lions du Roc étaient souverains en ces terres. Edwin soupira. Plus résigné que d'accord il se laissa guider jusqu'à ses quartiers. Il n'avait plus l'aura qu'il avait jadis, de plus il était évident pour tous qu'aujourd'hui les Lannister avaient autre chose à faire qu'écouter un vieillard sortit des livres d'histoires. Même s'il le savait Edwin ne pouvait se résoudre à se dire qu'il allait simplement attendre. La patience n'était pas vraiment son fort et il n'appréciait pas l'atmosphère bourgeois qu'avait la cours du Roc depuis la montée sur le trône de Loren Lannister. Malgré cela, il se contenterait de ce qu'on lui donnait, après tout il n'avait rien à dire, ni le droit, ni la raison de le faire. Le vieil homme était simplement un peu aigri. L'homme d'arme quitta son seigneur pour aller déposer ses propres affaires, Edwin profita de cet interlude pour déposer ce qui n'allait pas lui servir. Son pourpoint, bien lourd pour une simple entrevue fut le premier à le quitter.

Lorsqu'il en eut terminé le Seigneur de la Maison Marpheux souffla. Pas question de se débarrasser de son épée, ni d'aller fureter dans les couloirs en attendant que les Lannister se décident à le recevoir. Pendant quelques minutes il tourna en rond, observa la forteresse depuis une fenêtre, avant de se décider à se poser. Il sortit un livre sur de vieilles batailles de son sac et entama sa lecture. Non pas qu'il n'avait jamais lu cet ouvrage, mais chaque fois qu'il repassait une page il y découvrait de nouveaux détails et une nouvelle façon d'entrevoir les conflits détaillés naissait chez lui. Et quoi de plus plaisant pour un vieux guerrier que les récits de grandes guerre qu'il a manqué de quelques dizaines voir centaines d'années ?

Désormais plongé dans son récit le Seigneur de Cendremarc ne leva le regard que pour observer un serviteur arrivant. Le même que celui qu'Edwin avait envoyé baladé plus tôt. Le jeune homme hésita brièvement, avant que le regard du vieux guerrier ne lui signifie de se dépêcher, au risque de recevoir une nouvelle brimade. Ces petits jeux de timidités ne font qu'énerver le vétéran. Comprenant rapidement qu'il était donc son intérêt de parler, le serviteur expliqua que le Prince Lyman allait recevoir Lord Marpheux dans la salle du trône. Edwin ne répondit pas, il déposa son livre, puis se leva. Il quitta la pièce, sans vraiment se soucier de si le serviteur le suivait ou non. Cornelion connaissait la forteresse, il savait se rendre jusqu'à la salle du trône, à ses côtés le serviteur n'osait pas vraiment parler. Le trajet fut fait dans le plus grand mutisme. Lorsque finalement Edwin atteint la salle du trône il y trouva le jeune Lion debout devant le trône, entouré d'une garde personnelle assez importante, judicieuse mesure.

Le vieux guerrier s'inclina face au jeune Lion. Quand bien même certains pouvaient douter de la loyauté du Marpheux, absent de la cour depuis une vingtaine d'années, lui connaissait la vérité. Il avait juré de suivre la famille Lannister il y a des années et ne comptait pas briser ce serment. Sa loyauté était plus qu'importante pour lui, quand bien même il n'appréciait pas vraiment le monarque au pouvoir. Le jeune Prince prit rapidement la parole. Fidèle à lui même Edwin jugea. De beaux mots, des mots de diplomates. Pas vraiment le discours que tenait le seigneur de Cendremarc. Pour autant, il resta figé. Les formalités d'usage faites, le Lion chercha à connaître la raison de la présence de l'ancien général d'Arwin au Roc. Il demanda si Cendremarc avait besoin de l'attention de la couronne. Edwin secoua calmement la tête de gauche à droite, puis répondit.

« Ne vous inquiétez pas mon Prince, il n'y a nul problème à Cendremarc, il n'y en a pas eu depuis des années. »

Il fit une pause. Il n'y avait pas eu grand chose à Cendremarc depuis des années en vérité. Si Edwin était un homme de guerre il n'avait en revanche jamais laissé de côté son devoir de seigneur de la place forte.

« Je ne suis pas là pour quérir votre attention ou votre soutien. Depuis avant même que votre père, sa majesté le Roi, ne naisse j'ai juré de servir la maison Lannister. A la mort de feu le Roi Arwin, j'ai laissé mon rôle actif auprès du Royaume pour la jeune génération. Si durant près de 20 années je n'ai été là c'était car je n'en avais aucune raison. Je ne suis pas homme de paix. »

Il marqua une pause à nouveau. Son regard se posa sur le trône derrière le jeune Prince.

« Mais aujourd'hui alors que je vois la Maison que je sers et le Royaume pour lequel j'ai saigné être à nouveau menacé par le sang et l'acier, alors que j'entends dire que des impudents s'en prennent au Roi, je ne peux rester passif comme je l'ai été depuis tant d'années. »

Il s'arrêta, son regard se portant sur les hommes protégeant le prince, ils avaient un rôle plus qu'important en ce monde. Chacun avait une place, Edwin pensait la sienne obsolète depuis la mort d'Arwin. Mais aujourd'hui il changeait d'avis. Le Royaume de l'Ouest pourrait avoir l'utilité d'un peu de la furie du défunt Roi.

« Je ne peux vous offrir que ce dont je dispose mon Prince. Des années de combats et un peu de la fureur qui fut jadis celle du Roi. Plus que jamais, je vous offre mon soutien dans ces temps troubles. Si vous avez une quelconque utilité en un vieux guerrier comme moi, mon Prince. »

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptySam 12 Oct - 18:35

Visiblement, le vieux conseiller d’Arwin Lannister n’était pas venu pour un énième problème de gestion locale, comme il y en avait trop eu ces derniers temps dans l’Ouest. Si Lyman masqua son soulagement, il ne put s’empêcher de trouver cela relativement rassurant. Après la paysannerie, la Foi, les nobles, il se demandait ce qui allait bien pouvoir encore leur tomber sur la tête, surtout pour faire sortir le Lord Marpheux de sa tanière et le contraindre à faire le voyage jusqu’à Castral Roc. Une part de lui, néanmoins, avait étreint le fol espoir d’obtenir quelques informations, mais non. Certes, c’eut été un rien trop heureux, mais enfin, on pouvait toujours espérer. Là encore, il ne s’agissait pas de cela. A vrai dire, à mesure que son visiteur s’exprimait, le Prince devinait, bribe par bribe, où il voulait en venir. Ainsi donc, les temps devaient vraiment paraître des plus sombres pour en venir à ce que les ombres des temps anciens reviennent sur les terres du Lion prêter à nouveau allégeance et offrir leur assistance. En même temps, il admettait sans mal que vu d’un œil un peu extérieur, la situation ne semblait guère glorieuse : un attentat, c’était une infamie, un régicide autant qu’un parricide selon les lois divines. Et il était probable qu’un homme ayant parcouru les champs de bataille et ayant réussi à supporter la compagnie d’un être tel que l’était son grand-père n’était pas fait pour rester en dehors des ennuis quand ces derniers se manifestaient avec trop de violence.

A vrai dire, le jeune Lion éprouvait une curiosité sincère maintenant qu’il savait ne devoir rien trancher dans l’immédiat. Il n’avait que très peu vu ce grand-oncle finalement relativement inconnu, dont il ne connaissait guère que les haut-faits racontés dans les annales du royaume afférentes au règne de son grand-père. Des tentatives d’insurrection matées, essentiellement. Voilà qui était à propos. On parlait encore de l’affaire Sarchamps-Pruhn parmi les érudits, et certains soldats de la maison Lannister, dont le maître d’armes, aimaient à rappeler sa défense des côtes ouestriennes contre les assauts fer-nés. Là encore, avec Myria Hoare sous les verrous, ce n’était pas une information inutile, quoiqu’il espérait fortement tirer au clair cet imbroglio dont le royaume se serait bien passé. Mais il était vrai que l’essentiel avait été balayé par l’invasion du royaume et la terrible bataille de Castral Roc dans les mémoires. Oui, Lyman avait bien davantage entendu parler de ce qui avait sonné le glas d’Arwin Lannister, et la gloire de son fils, son propre père. Lui n’aurait pas, si Loren devait trépasser maintenant, un tel fait d’armes sur lequel s’appuyer pour assurer son avènement. Mais il n’aurait sans doute pas non plus de tels ravages à effacer. En vérité, il était probable qu’il aurait plutôt des embruns à affronter, car la tempête lui semblait devant eux, et non derrière. Ils n’avaient essuyé que les premiers tremblements du déferlement qui agitait tout Westeros. Des hommes de la trempe d’Edwin Marpheux pouvaient servir, à n’en pas douter. A quoi, c’était toute la question. Tandis qu’il réfléchissait à la question, le jeune homme répondit, une fois le discours de son invité terminé et ses motivations exposées :

« La Couronne vous remercie pour ces mots et pour votre offre de mettre à nouveau votre lame à notre service en dehors de la levée de l’ost, Lord Marpheux. Il est agréable d’entendre que dans votre âme brûle toujours la flamme de l’amour de notre royaume comme du temps de mon grand-père. »

Se détachant du trône et approchant de son aîné, le Prince ajouta :

« Je vais vous raccompagner jusqu’à vos appartements, mon oncle. »

Intimant au Lord de le suivre, Lyman le conduisit dans un des salons qu’il affectionnait le plus dans Castral Roc. Une fois la porte refermée, il se tourna vers le vieil homme et déclara :

« Bien, nous serons plus à notre aise pour discuter convenablement ici, maintenant que toute la cour sera au courant dans une dizaine de minutes que vous avez publiquement offert votre aide à la Couronne et renouvelé vos vœux d’allégeance. Laissons à ceux qui n’auraient pas la conscience en paix le soin de se torturer sur l’apport que vous allez apporter à notre maison, Lord Marpheux. »

Le compagnon d’Arwin était redouté par certains notamment les seigneurs du Sud qui avaient encore en mémoire ses interventions contre eux dans l’enquête sur la tentative d’enlèvement de son grand-père, de nombreuses années auparavant. Et alors que le Roc était entièrement bouclé et l’atmosphère plus lourde que jamais, Lyman n’entendait pas relâcher la pression. S’asseyant dans un fauteuil et invitant Edwin à en faire de même, il croisa ses doigts devant sa poitrine et, après un léger silence, demanda :

« Puis-je vous demander d’abord quelles sont vos réelles pensées sur les événements récents ? Dites-moi les choses comme vous les auriez dites à mon grand-père. »

Autre raison pour avoir quitté la salle du trône : il était des choses qui ne devaient pas être prononcées en public. Et à l’heure des faux semblants et de la suspicion, au moment où le trône se rapprochait dangereusement, Lyman cherchait autant de nouvelles perspectives qu’à jauger ceux qui sauraient peut-être le servir … ou pas.

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 17 Oct - 22:17

De toute sa vie Edwin n'avait jamais vraiment mâché ses mots, ni caché sa pensée. Son soutient au Lannister n'avait jamais vraiment impliqué de ne pas donner son avis. Jamais, sauf une fois. Sauf lors du siège de Castral-Roc. En un sens il avait manqué à son devoir en restant silencieux. Longtemps il s'était posé la question. Avait-il bien agit ? Pourquoi avoir agit ainsi ? Cette réponse était sombre, il n'y avait pas vraiment pensé avant récemment. Peut-être était-ce par dépit, ou bien par peur. A l'époque le vieux Lion avait montré une fureur plus grande que jamais et son vieil amis n'avait put qu'accepter la colère du Lion. Cet incident était très étrange, presque honteux pour le vieux seigneur, lui qui avait toujours élevé la voix, avait tenu tête au vieux lion et avait toujours été franc il ne savait comment se souvenir de ce moment. Le jeune Lion n'avait pas la carrure d'Arwin, mais il avait déjà plus de prestance que Loren à son âge.

Lyman remercia Edwin pour ses mots, puis accepta son soutient. Edwin hocha la tête. Il n'avait ni le pouvoir, ni la réputation qu'il avait jadis, mais au moins il avait toujours sa loyauté et les Lannister reconnaissaient cela. Malgré une absence quasiment totale durant 20 ans de la cour, il n'avait jamais perdu ce qui l'avait mené à devenir le bras droit du Roi. Maintenant que la situation était devenue si difficile il ne pouvait s'empêcher de finalement remettre un pied dans ce monde d'envie et de faux-semblants. Suite à ses remerciements le prince se proposa de raccompagner Edwin jusqu'à ses quartiers. Bien que surpris le vieux noble acquiesça.

Sur le chemin des appartements Lyman prit une direction qui n'était guère celle des quartiers. Edwin ne dit rien, il n'était pas difficile de comprendre que le fils de la Lannister était autant un animal politique qu'elle et qu'il n'avait simplement pas envie d'exposer leur conversation aux yeux de tous. Patiemment le Marpheux suivit l'héritier de l'ouest jusque dans un petit salon privé, dans lequel il put s'isoler avec son oncle. Une fois la porte fermée, la conversation pouvait reprendre. Mains dans le dos Edwin fit quelques pas, attendant que le Lannister ne reprenne la parole. Savoir exactement ce qu'il souhaitait. Le prince exposa le fait que certains pouvaient craindre le soutien du vieux Marpheux. Il n'avait pas tord sur ce point, seul les traitres avaient quelque chose à craindre de lui. Les plus jeunes seraient probablement plus enclin à le considérer comme un vieillard sénile parmi tant d'autres, tant mieux, cela ne rendra que plus aisé leur chute. Les prochains mots de Lyman surprirent le vieux général, le jeune lion voulait avoir le ressenti, le plus franc possible, de l'ancien conseiller d'Arwin. Il lui demanda d'exposer les choses comme l'aurait fait Edwin à son vieil amis. Edwin n'avait jamais mâché ses mots avec le Lion, sans pour autant n'avoir jamais été irrespectueux envers lui.

« J'ai rarement vu le Roc dans un tel état. Entre les gueux se pensant tout permis, les nobles s'imaginant pouvoir outrepasser le pouvoir royal, les religieux pensant avoir une autorité équivalente à celle des Lannister et les puissances étrangères oubliant de craindre le Roc... Sans compter ces tentatives d'assassinat sur sa majesté. Pour résumer cela simplement, c'est la merde. »


Edwin resta un instant muet, hésitant à continuer. Puis il se décida.

« Je ne vous mentirai pas mon prince, tout comme je n'ai jamais menti à votre grand-père. Je ne pense pas que le côté laxiste de sa majesté le Roi soit étrangère à cette situation. De ce que je vois, il est tant de mettre un terme à la gentillesse apparente de la royauté. Il n'existe pas mille façon de punir de tels actes. Les coupables doivent payer le prix fort. »

Le vieux Marpheux fit quelques pas, cherchant ses prochains mots.

« Chose étrange mon Prince, j'aurai conseillé à votre grand-père de se retenir, tant sa fureur était terrible, tandis que je ne puis m'empêcher de penser que je n'ai pas besoin de vous dire cela, mais bien l'inverse. En vingt ans de paix et de prospérité certains ont oubliés de craindre votre bannière. C'est ainsi que je vois les choses. La gentillesse de votre père, le Roi, a finit par entacher le symbole de toute puissance du Lion d'or. »

Edwin soupira. Certains mots d'Arwin lui revenaient en tête tandis qu'il avait l'impression de dénigrer le Roi.

« Je n'irai pas jusqu'à penser ou dire ce que feu le Roi Arwin a dit ou pensé, mais je puis vous dire que sa main ferme est aujourd'hui ce qui manque pour stabiliser votre grand royaume. »

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyLun 18 Nov - 16:03

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, et à ce que certains sûrement d’ailleurs, pensaient, Lyman appréciait la franchise. Du moins, chez les autres : il avait coutume de dire que les gens aimaient davantage faire part de leurs idées librement que les entendre critiquer, qui plus est par un Prince. Il ne s’était jamais, cependant, offusqué de l’obséquiosité de quelques nobles à son endroit, parce que cela faisait partie du jeu de la cour, et qu’il valait mieux des chiens domestiqués que des molosses, par moment. Et puis, cela permettait de faire le tri entre les compagnons d’amusement et les conseillers fidèles. Après tout, ce n’était pas forcément le même cercle, et c’était peut-être tant mieux. En ce qui concernait Edwin Marpheux, le Jeune Lion considérait que le vieil homme rugueux n’avait plus grand-chose à prouver, et tant qu’il ne se permettait pas d’outrepasser leurs rangs respectifs ou de ternir la gloire Lannister, il pouvait lui dire le fond de sa pensée. C’en serait même instructif, car rien ne valait un œil à la fois expérimenté et extérieur, comme son grand-père, même si Lord Seymon, parfois, avait tendance à vouloir montrer le meilleur des réalisations de sa fille, quitte à oublier que la question n’était pas de savoir ce qui était bien, mais ce qu’il y avait à améliorer. En entendant les pensées, franches en effet, du vieux seigneur des montagnes, le Lannister ne put que constater combien cette assertion était vraie.

Pendant vingt ans, afin de se relever du désastre de la guerre contre le Bief, la couronne s’était préoccupée d’économie. Elle avait encouragé les artisans et les commerçants à innover, à produire, pour que le royaume ne manque jamais d’or dans ses caisses, misant sur le pouvoir de l’argent afin de contenter le peuple en considérant que des paysans bien nourris ne se rebellaient pas. Et cela avait été vrai, pour un temps. De même, la politique de Loren avait été au-delà du laisser-aller que semblait sous-entendre le Marpheux : il avait couru les tournois et les banquets pour s’assurer les grâces des nobliaux, en flattant leur goût pour la camaraderie virile, et souvent pour la gueuse. Sauf que la paix et la prospérité faisaient oublier la faim et la misère. Et ce qui était acceptable le ventre vide devenait un outrage. Pareillement, ce qui était impensable lorsqu’il fallait tomber la lance au côté ne paraissait plus si déshonorant. Et ainsi, on se retrouvait avec des paysans qui se plaignaient, parfois à juste titre de son point de vue, de leur traitement, quitte à oublier leur véritable place, tandis que les nobles, pour s’occuper, commençaient à comploter contre leurs voisins en ruminant les vieilles rancunes. L’affaire Potter-Malefoy n’était somme toute que le résultat d’anciennes haines macérées et purulentes, qui avaient trouvé à éclater dans le climat actuel. C’était probablement le cœur du problème ouestrien : contrairement aux autres royaumes, qui avaient des ennemis bien dessinés et clairs, capables de souder le peuple tout entier, eux n’en avaient pas réellement. Ou du moins, personne ne s’accordait sur qui étaient les vrais adversaires. Oh certes, les Lannister avaient désigné le Tigre. Mais il était loin, ce bougre, et ce qui ne pillait vos maisons et ne violait vos femmes n’avait pas la même résonnance que le gueux bien vivant d’en face.

Au moins, ce début d’entretien avait permis de dégager quelques lignes de force : Edwin Marpheux n’aimait guère la Foi, ni les Réclamants, ni forcément les nobles un peu vindicatifs. Eh bien, le pauvre, son existence dans le royaume devait être un calvaire, ces derniers temps ! Mais en soi, il était agréable de constater que l’ingérence des uns et des autres dans le pouvoir royal pesait à certains, même s’il fallait raison garder quant au caractère exemplaire du personnage. Il restait un proche, par le sang et les anciennes amitiés , des Lannister, quoiqu’on puisse en dire. Même si son vocabulaire n’était pas exactement le sien, de cela, l’on pouvait être certain. Il avait au moins le mérite de lui avoir arraché quelques sourires, par son phrasé coloré.

« La merde … voilà en effet un agréable résumé. Certes, nous sommes les pieds dans une fosse à purin, de fait. L’ennui, c’est qu’il est difficile de savoir qui nous le déverse sur la figure. Et qu’à peu près personne n’a la même réponse. Ce qui nous y fait patauger davantage, certes. »

Le sourire chaleureux, Lyman reprit la parole, un air avenant sur le visage :

« Faites-moi une faveur mon oncle : ne parlez point ainsi devant dame ma mère, elle ne serait guère heureuse de savoir que sa politique est assimilée à du … laxisme. Et en ce moment, un rien la contrarie. Ce que veut le Roi, veut la Reine après tout. »

Chassant négligemment quelques grains de poussière sur la manche de son pourpoint, le Prince poursuivit :

« Néanmoins … soyez assuré que si quiconque considère que la poigne du Lion s’est relâchée, nous saurons rassurer. Par des exécutions … exemplaires. Pour les comploteurs de tout poil qui pullulent dans ce royaume et qu’il est temps de faire taire, mais également pour ceux qui se croient au-dessus des lois de la Couronne.
C’est l’influence de mon épouse sans doute : le Nord n’est point tendre avec la traîtrise, et leurs mœurs sont fort efficaces en la matière. »


Croisant les doigts, le jeune homme conclut :

« Dites-moi, Lord Marpheux, avez-vous entendu du procès que j’ai présidé il y a peu au Roc, entre Lord Potter et Lord Malefoy ? »

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyLun 25 Nov - 20:00

Peu de nobles se souvenaient vraiment du temps d'Arwin Lannister. Le faste du règne de Loren avait éclipsé les souvenirs sanglants de feu sa majesté le vieux Lion. Pour Edwin cet idéal paraissait aujourd'hui n'être qu'un vague souvenir qui ne pouvait devenir réalité. Un Roi jeune, bien plus jeune, fêtard, loin d'avoir le sérieux éxigé par son rang, tous ces facteurs tendaient à lui donner raison. Il pouvait difficilement imaginer l'actuel souverain faire preuve de la force d'Arwin Lannister, de sa furie et de son audace. Par pure rage le vieux Lion aurait put faire brûler les châteaux des félons. Par pure rage il aurait put massacrer une famille entière. De son temps le sang coulait en réponse à sa rage. Et pour ceux qui avaient vécu lors de cette glorieuse époque le nom d'Edwin Marpheux était associé à ce sang. Il était l'outil du Roi, sa lame la plus aiguisée.

Pourtant en coulisse il était celui qui parvenait à persuader le souverain que ses mesures étaient disproportionnées. Plutôt que brûler toute une famille il se contentait d'en punir le seigneur. Plutôt que de massacrer un village il affrontait les coupables. Mais peu de personnes savent cela, pour la majorité des gens il était le bras exécuteur du Roi et cet réputation lui convenait à merveille. Aujourd'hui les plus jeunes avaient oubliés sa réputation et ne voyaient en lui qu'un vieillard sénile et presque fou.

Au fond le Cornelion était satisfait de voir que le Prince ne pensait pas cela. Il était globalement d'accord avec le Seigneur de Cendremarc, la situation actuelle du royaume était loin d'être reluisante. Les termes crus du vieux Marpheux contrastait avec son attitude en public, bien plus solennel et poli. Le jeune Lion avait néanmoins demandé à son Grand-Oncle d'employer les termes qu'il offrait à Arwin Lannister, un franc parlé qu'il n'avait pas pratiqué depuis des années, si bien qu'il devait être un peu rouillé. Preuve en est, le lionceau prit cela plutôt bien et sourit, demandant au Marpheux de ne pas tenir un discours si cru face à la Reine. Respectueusement Edwin hocha la tête. Etrange calme que celui du Prince, feu le Roi Arwin ne manquait pas de s'emporter face aux dires de son ami, jusqu'à ce que le Marpheux ne force la raison jusqu'à lui.

Lyman assura que les traîtres seraient châtier avec force et conviction, par exécutions et autres joyeusetés. Edwin acquiesça. Belles paroles que celle-ci, il espérait voir néanmoins rapidement les actes plus que les mots. Le Marpheux garda pour lui sa remarque. L'influence du Nord pour la férocité et la sévérité. Fine naïveté que celle-ci. Pour le Seigneur de Cendremarc, l'Ouest n'avait rien à envier au royaume des Stark, après tout le Lion est au sommet de la chaîne alimentaire. Et les années sous le règne du Roi Arwin lui avaient apprit qu'être étranger à l'Ouest n'était pas preuve d'une plus grande poigne. Mais comment le reprocher au jeune Lion ? Il n'avait connu ses temps qu'à travers contes et légendes. Dans tous les cas il semblait avoir une force de caractère qui manquait à son père.

Tandis que la discussion continuait, un nouveau sujet arrivait. Le Prince demandait à Lord Marpheux ce qu'il savait du procès présidé il y a peu entre Lord Potter et Lord Malefoy. Edwin resta muet quelques instants, fouillant dans sa mémoire.

« Bien peu hélas mon prince. Je n'ai entendu que quelques rumeurs et bruits. Je ne sais seulement que l'on parlait de croisés, de rivalité et de sang versé. Pourquoi cela ? »


Edwin était curieux, qu'est-ce que cela pouvait avoir à voir avec lui ?

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 23:32

« J’ai condamné Lord Malefoy au Mur pour le meurtre de Lord Potter, de la plupart des siens et de ses gens, suite au duel judiciaire que son champion a perdu. Lord Malefoy a cru qu’il lui serait aisé de profiter de la présence des croisés pour régler un vieux contentieux qui l’oppose à la famille Potter et sous couvert d’accusation d’hérésie, a orchestré le massacre.

Quelques soudards tiennent encore le castel, et je vais dépêcher un contingent de soldats Lannister pour aider le nouveau seigneur Potter à reprendre possession de ses domaines et faire appliquer la justice royale. Afin de montrer que personne, peu importe au nom de quoi il commet ses forfaits, n’est au-dessus de l’autorité royale en ces terres. »


Le procès entre Malefoy et Potter résumait à peu de choses près beaucoup des maux qui rongeaient l’Ouest ces derniers temps : des nobles qui oubliaient leur féauté, des gueux qui outrepassaient leurs droits, et la Foi qui tentait de s’arroger un pouvoir que les Lannister lui refusaient. Sa mère avait tenté de ménager le Grand Septon, et Lyman avait rongé son frein, mais il considérait de plus en plus que raisonner avec ce vieux fanatique n’avait rien de faisable : il se voyait au-dessus d’eux, et une part de lui n’arrivait pas à s’ôter de la tête que le Hightower utilisait cette baderne pour pousser le Roc sur une pente qu’il n’avait pas nécessairement envie d’emprunter, du moins, qu’il aurait pu choisir de son propre chef, pas contraint et forcé par les événements. Les Lions n’aimaient pas qu’on leur force la main. Au contraire, plus l’on se risquait à pareil traitement, plus il y avait de chance pour que l’animal, blessé dans son orgueil, sorte les griffes. Restait à savoir qui ces derniers trancheraient. En attendant, Lyman avait en tête de remettre un peu d’ordre sur ses terres, et cela passerait par des exécutions destinées à ramener le calme et à montrer le caractère implacable de la justice des Lannister, et aussi par le fait de mener à bien le jugement prononcé contre les Malefoy. Il était temps que plus personne ne conteste ses ordres. Quelque part, le Prince avait également un compte personnel à régler avec ceux qui considéraient que sa parole ne valait pas celle de ses parents. L’affaire Falwell était encore inscrite dans sa chair en lettres de sang. Jamais il n’oublierait la déception dans le regard de sa mère, et l’humiliation de voir sa parole remise en question par des nobliaux qui avaient oublié leur rang. Le simple fait que son père ait pris ce petit merdeux de coquelet dans son conseil le rendait fou. Il serait le premier à déguerpir, sous un prétexte ou un autre, si le Jeune Lion accédait à la couronne. Alors, il n’aurait pas deux fois prononcé un jugement, fait des promesses, pour vois sa personne bafouée. Il s’agissait aussi de préparer la succession. Et en l’occurrence, cela impliquait de s’assurer des loyautés, et de la bonne tenue de ses décisions.

« Ni mon oncle, ni mon beau-frère ne peuvent quitter pour le moment Castral Roc, puisqu’ils traquent les derniers séditieux découverts. Et j’apprécierai qu’une personne de confiance veille au fait que la justice royale soit appliquée. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de reprendre son castel à la place de Lord Potter. Plutôt de s’assurer qu’il le reprenne. Si vous voyez ce que je veux dire. »

Lyman préférait éviter de braquer le jeune homme en donnant l’impression que les Lannister agissaient sans lui, et davantage suivant leur intérêt que le sien. Il eut été dommageable de perdre la confiance d’un vassal que l’on aidait, après tout. Le signal devait donc être subtil : les troupes Lannister se rendraient partout où elle le faudrait, pour soutenir les légitimes seigneurs dans leurs besoins, et pour châtier ceux qui allaient outre la loi royale. Mais elles ne se substituaient pas aux reprises en main légitime des Lords, bien entendu. Après tout, chaque seigneur veillait jalousement sur son pré carré de droits, et c’était bien naturel. Il était donc primordial d’apparaître comme une main ferme mais secourable.

« Je sais que, sous son règne, vous avez été plus d’une fois l’artisan de la justice royale édictée par mon grand-père. Vous savez donc comment procéder dans ce type de configuration. Et j’ai pensé que rester à palabrer dans ce château ne sierra point à votre envie de mettre votre lame une nouvelle fois directement au service de la maison Lannister.

Est-ce qu’être mes yeux et mes oreilles, si besoin ma main, dans cette reconquête de Godric Hall serait à votre convenance, Lord Marpheux ? »

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptySam 28 Déc - 1:19

Le jeune Lion expliqua au vieux général la situation. Affaire de nobliaux en manque d'intérêts donc. De fous qui s'imaginent avoir le droit d'agir sans l'aval de leur suzerain. Fous qu'ils sont. Les principaux coupables avaient déjà été punis et il s'agissait aujourd'hui de faire passer le message dans son ensemble, en envoyant les forces du Roi reconquérir ce qui a été prit. Quelques soudards occupaient encore la place malgré la défaite de leur Seigneur. Des fous, des brigands plus qu'autre chose donc. Le but de l'envoi d'une force Lannister était de faire tomber ces derniers résistants afin que le Seigneur du Castel retrouve ses droits.

Le Prince continua, expliquant que ses principaux seconds, son oncle et son beau-frère étaient occupés à traquer les dernières nouvelles concernant les tentatives d'assassinat sur le Roi. Un instant durant Edwin sourit. Rickard Crakehall était donc occupé là-dessus ? Grand bien alors, au moins Edwin pouvait être sur qu'une personne efficace s'occupait de ces affaires de trahison. Le prince continua. Il avait besoin que quelqu'un de confiance assure que Lord Potter réussisse, sans prendre le commandement mais en conseillant celui qui devait être un jeune seigneur sur une voix vers la réussite. Éduquer la prochaine génération pour qu'à son tour elle gagne. C'était quelque chose que le vieux Marpheux pouvait faire.

Le jeune Lion connaissait les antécédents du Cornelion, son passif aux côtés des Lannister et la réputation qu'il avait jadis. Edwin était un vieux soldat et son expérience pour Arwin Lannister ressemblait à peu près à ce dont parlait le Lannister. A une différence prêt, par le passé le Marpheux devait également tempérer les ardeurs de feu Arwin Lannister, qui avait tendance à faire brûler et massacrer tout ce qu'il n'aimait pas. Aujourd'hui Edwin était probablement l'un des hommes les plus violents et radicaux de l'Ouest, drôle de chose quand on pense qu'il était plus médiateur pour le défunt Roi qu'autre chose. Le jeune Lion continua, proposant au Marpheux d'être son représentant, ses yeux et oreilles lors de cette reconquête en assistant Lord Potter.

« C'est toujours un honneur de servir la maison Lannister mon prince. »

Edwin se baissa en prononçant ses mots. Bien entendu qu'il acceptait, jamais il n'avait refusé un ordre d'un Lannister et ne comptait pas commencer aujourd'hui.

« Vous n'avez pas à me demander, ordonnez et j'obéirai. Je serais vos yeux et vos oreilles à Godric's Hall alors soit. Si il vous faut du soutien pour une quelconque affaire par la suite mon prince, n'hésitez pas. Qu'importe la demande, le lieu ou le défi. Je répondrais présent à votre appel. »

Et il était probable qu'il reprenne du service actif au sein du Royaume. L'Ouest était sa maison, l'avait toujours été. Mais plus que tout, les Lannister étaient ses souverains et il les soutiendrait jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un lointain souvenir dans l'esprit des gens.

« Si nous en avons terminé mon prince. Je vais aller me préparer pour le voyage à venir. »


Il s'inclina, se préparant à quitter la salle dès que le Prince lui aura donner son accord.

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MessageSujet: Re: Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé]   Un Ancien dans la cour aux Lions [Tour VII - Terminé] EmptySam 28 Déc - 22:06

Un instant, Lyman sourit en entendant son grand-oncle lui dire qu’il n’avait pas à lui demander quoi que ce soit, car il se contenterait toujours d’obéir, peu importe la teneur de la demande. Voilà un discours qui aurait plu à sa mère. Lui-même, s’il avait été vrai, l’aurait apprécié également. Mais il ne l’était pas : le Prince avait pris cette habitude de se faire rond, affable, suave, afin de se réserver une place particulière entre ses parents, entre la jovialité débonnaire de son père, et la froideur imposante de sa mère. Il avait cette amabilité parfois sans aspérité, mais où affleurait l’autorité sans se départir de son air délicat, comme lorsqu’il avait déconseillé au Marpheux de critiquer la politique royale en sa présence en de tels termes. C’était un conseil, mais aussi un avertissement, dit poliment, et posément. Un Prince n’avait pas besoin d’élever la voix, ni forcément de faire entière démonstration de son autorité : il avait à observer, et à jauger les caractères. Et c’était au Roi de trancher, de rappeler sa force. Les positions étaient différentes. Peut-être que s’il avait été élevé différemment, et avec une mère moins … Jordane que Jordane, il aurait eu un comportement différent. Ce n’était pas le cas. Lorsqu’il aurait une couronne sur la tête, il se demandait si les choses changeraient. S’il développerait cette aura qu’avait son beau-père, cette sorte d’autorité immanente qui se passait de mot, qui, en effet, faisait passer toute phrase normale comme à la fois un ordre ne souffrant pas d’un refus, et une demande caressante, comme si c’était là l’évidence même. A moins que ce ne soit une qualité qui venait avec l’expérience du pouvoir.

Au moins, l’acceptation rapide du vieux guerrier lui enlevait une épine dans le pied ce qui, en ces temps troublés, n’était point un luxe. Il y avait suffisamment à faire en raison de cette période d’instabilité, de doutes, d’attente, pour ne pas s’ajouter des soucis pour les suites de ce qui, in fine, demeurait une querelle de voisinage à l’issue tragique, assaisonnée de la folie religieuse et d’une bonne dose d’opportunisme mauvais. Au moins, avec le Cornelion de présent pour guider le jeune Potter, Lyman était certain que son jugement serait respecté, et que le calme reviendrait sur les terres du sud. Là encore, avec les problèmes Clegane, puis Falwell, et encore les Frondeurs, tout retour à la normale ne pouvait qu’être salué. Chaque parcelle de stabilité était une victoire en soit, dans ces temps troublés, douloureux et volages. Est-ce que, quand le Lord reparaîtrait devant lui, d’ici quelques semaines probablement, l’histoire n’aurait pas encore avancé et que la partition du Chaos n’aurait pas encore raisonné ? Impossible de le savoir. Finalement, il revint à la réalité, chassant ces multiples interrogations de ses pensées, pour finalement déclarer :

« Je suis heureux d’entendre de telles paroles, Lord Marpheux. Je vous sais gré de votre diligence présente, et saurai me souvenir de votre offre le moment venu. »

Lyman se leva, signifiant que l’entretien était terminé, étant donné que son invité semblait pressé d’accomplir sa tâche. Au début comme à la fin de l’entretien, Edwin Marpheux se révélait d’une constance admirable : il n’aimait pas, comme le jeune homme l’avait remarqué, les longs discours et était un homme d’actes. Voilà qui dépareillait quelque peu avec les courtisans habituels du Roc. Était-ce affaire de caractère, le fruit d’une mentalité d’un autre temps, ou simplement l’une des rares vertus que le Lannister accordait aux hommes d’armes, à savoir leur capacité à aller droit au but et à ne pas se perdre en interrogations sans fin. Cela avait un côté reposant : peu importe si l’on provoquait plaisir ou déplaisir, au moins, on savait toujours où l’on se situait. Et encore une fois, en cette période d’incertitude, avoir quelques îlots de tranquillité mentale, avec un but clair … il n’y avait rien de plus précieux.

« Venez mon oncle, je vais vous raccompagner jusqu’à vos appartements. Et j’espère qu’avant votre départ, vous honorerez mon épouse et moi-même de votre présence à notre table. Nous pourrons lui faire découvrir le temps de mon grand-père ainsi que vos exploits.

Sinon, ce dîner attendra votre retour, mais l’impatience aura augmenté d’autant. »


Et tandis que Lyman parcourait avec Edwin les couloirs de Castral Roc, il notait avec amusement les bouches des plus vieux serviteurs s’arrondir avec surprise en voyant à nouveau le Lord Marpheux accompagner un Lannister et deviser avec ce dernier comme si le temps n’avait pas eu de prise sur lui … ou si l’histoire connaissait un de ces recommencements dont elle avait le secret.

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