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 La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyLun 10 Juin - 18:07

Je tapote des doigts sur la table, la mine fermée, alors que j’essaie de faire passer l’agacement que la venue de Beron entre nos murs a faire naître chez moi depuis plusieurs jours déjà. J’ai essayé d’écouter le Mestre pourtant et de me détendre, pour que l’enfant se porte au mieux. Et, au vu des coups auxquels j’ai droit depuis mon réveil, je peux garantir que cette petite chose va particulièrement bien. Et qu’il a de la chance de ne pas être encore né.

J’ai un regard en direction de Manfred, essayant de détecter quelque chose derrière ce masque de neutralité cordiale qu’il a enfilé, comme à chaque fois que nous allons avoir une discussion délicate. Parce que nous attendons notre cher neveu pour déjeuner. S’il daigne manger quelque chose, cela va sans dire. Il m’a annoncé vouloir partir au lendemain de notre entretien mais je le lui ai refusé. Je ne pouvais pas le laisser partir dans cet état d’esprit, qui aurait fait de lui un martyr au mieux, un idiot de plus mort sur le champ de bataille, plutôt que ce Roi que j’aurais aimé deviner en lui.

Je ne sais plus quoi penser de cette famille et, après m’en être ouverte à mon mari, il a été décidé de le laisser dans ses appartements pendant quelques jours. Il n’est pas emprisonné, cela va sans dire. Et il peut sortir, sous bonne garde. Mais il ne peut pas quitter le château dans l’immédiat. Pas tant qu’il sera dans cet état d’esprit. Après tout, il est encore l’héritier du Royaume de mon Père. Royaume qui ne fait que s’effriter à mesure que passent les jours, à mesure que mes frères prennent les pires décisions et que l’Empire s’acharne à vouloir les écraser.

Je sens mes mâchoires se contracter à cette pensée et je souffle, en direction de Manfred, d’une voix moins assurée que je l’aurais cru. « Je crois que c’est la première fois que je doute de la marche à suivre, de ce qui va se passer. C’est… plutôt désagréable comme sentiment. » Et j’effleure l’arrondi de mon ventre, alors que l’on peut voir qu’il est déformé par les coups du bébé. « Et votre enfant semble avoir un regain d’énergie aujourd’hui. » Je ne sais pas si j’apprécie ou non, n’ayant toujours pas décidé de ce que je pensais de cette naissance à venir, d’autant que les paroles de mon neveu continuent de résonner dans mon esprit de m’agacer encore un peu plus à chaque fois que j’y pense.

La porte finit par s’ouvrir sur la jeune servante qui s’incline et laisse entrer mon neveu. Je ne me lève pas. Je n’en ai ni la force, ni l’envie de toute façon. Et je désigne le siège en face du mien, de nous deux même. « Bonjour Beron. Prend place. J’espère que tu ne nous feras pas l’affront de ne pas manger avec nous. » Ma voix est un peu sèche, plus que je ne le voudrais mais peu importe. Et je me cale dans mon siège, attendant de voir qui ouvrira les hostilités. Peut-être moi, allez savoir. En tout cas, je suppose qu’il doit bouillir depuis ces derniers jours. A sa place, je serais totalement enragée et prête à sauter à la gorge du premier venu. Mais il n’est pas mon fils et ne pense pas comme moi, ça, j’ai eu l’occasion de le voir lors de notre première entrevue.

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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyLun 10 Juin - 21:32

La situation se tend plus encore avec ce qu’il reste du Conflans et des Iles de Fer. Eren a fait garder son neveu, de ce que j’en sais. Et moi, j’ai fait surveiller la troupe qui a servi d’escorte à lui, ou aux autres enfants Hoare. Au cas où. Le Roi des Fleuves et du Crépuscule n’a pas seulement changé de nom ; il passe son temps à changer de doctrine, soufflant le chaud et le froid. Eren n’a pas réussi à se prévaloir de son rang et de son expérience pour conserver la Flotte de Fer, mais cela n’augurait que le plus grand désordre à venir. La Flotte du Bief elle-même était sur le qui-vive, et nos armées se renforçaient. Rien n’était vraiment joué, dans cette guerre à venir. Et la situation se compromettait chaque jour plus violemment. L’Ouest refusait toujours de bouger, et le Val était dans le même genre de situation. Dorne n’honorait pas encore sa part du contrat dans les combats à venir… Il fallait se renforcer, convaincre les indécis. Tout allait tellement vite. Mais rapidement, j’avais vu le Roi Hoare comme un impétueux plus qu’un stratège, qui modifiait ses plans à mesure de ses caprices, et d’informations parfois contradictoires comme chaque conflit en générait. Il avait alterné missives mielleuses et courriers incendiaires, à la limite de l’affront concret. Un tel roi ne pouvait pas dominer longtemps, d’autant qu’il jetait toutes ses forces pour la défense d’un bourg, quand sa force venait de la mer. Son neveu, fils de la princesse Deria, m’avait fait drôle d’impression lui aussi. Ses mots n’étaient pas ceux d’un enfant, ni d’un homme fait. J’avais eu le sentiment de lire des courriers de mestres, lorsqu’il me réclamait audience. Comment pareille famille avait-elle pu engendrer des rejetons tous aussi différents les uns que les autres….


La réponse je ne la connaissais pas, mais je serais curieux de la connaître compte tenu de ma propre différence avec mes parents ou avec ma sœur.


Apparemment, Eren avait eu des difficultés avec ce même neveu, avec Beron. Elle avait été scandalisée par les propos tenus, et par les idées sous-jacentes. Elle n’avait pas caché la conception riveraine de sa famille, elle qui se sentait tellement fer-née et avait déjà les plus grandes peines à se faire accepter au sein du Bief. Nous avions chez nous l’héritier du trône d’Harrenhal, et même si la capitale avait été incendiée par un dragon, ce n’était pas rien. Avoir l’héritier du trône chez nous faisait un précieux atout ; nous pouvions au choix soutenir Beron contre son oncle si celui ci se montrait encore plus aléatoire et abscons à nos yeux, ou au contraire nous pouvions le garder ici pour éviter tout conflit à son oncle, si celui-ci finissait par montrer quelques signes de fiabilité. En attendant, Beron resterait. Je n’allais pas le maltraiter, loin de là. Il avait eu accès aux bibliothèques, aux jardins, aux promenades. Entouré de chevaliers au service de la Maison du Roi. Hôte de marque, et pion d’importance sur ce plateau de cyvosse.


Eren n’est pas au mieux de sa forme, quoiqu’il en soit, et je crains d’avoir trop exigé d’elle…



| Vous êtes Reine du Bief, Princesse des Iles de Fer et commandante de la Flotte de Fer. Vous êtes ce qu’il reste d’éclat au Sautoir, Dame, alors ne vous en laissez compter ni par votre neveu, ni par cette bataille qui se joue en vous. Pour un combat comme pour l’autre, je suis ici, avec vous. |


Drôle de connivence que la nôtre, alors que je savais qu’elle n’hésiterait pas à me planter une dague entre les côtes si ça pouvait sauver sa propre vie, mais j’étais néanmoins présent. Et pour ce que ça comptait, j’en avais au moins autant à son sujet. Je glisse mon regard vers son ventre.


| Plaise au Père d’en Haut que ça soit un fils. |


Une servante entre et laisse place au prince du Conflans. Ma femme reste assise, mais je me porte à sa rencontre, attendant comme le veut l’étiquette qu’il mette genou à terre, me plaçant devant lui, légèrement décalé sur le côté, en face de l’âtre qui réchauffait la pièce. Eren l’accueille avec la dureté qui la caractérise ; je ne m’en formalise pas.


| Le bonjour, Prince. Je suis ravi de faire enfin votre connaissance en face-à-face. Comment vous portez-vous ? Que pensez-vous de ce palais, d’Hautjardin? |


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Manfred Hightower
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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyLun 10 Juin - 22:34

previously in Hautjardin

La famille, c'est sacréEren, Manfred & Beron



The world evolves. We must not fear change, but model it according to the aspirations of the multitude.

Après l'entrevue avec ma tante et l'issue de celle-ci, était arrivé ce à quoi je m'attendais. J'avais été assigné à résidence, certes, avec tous les égards dus à mon nom et ma parenté, mais assigné tout de même. Le repas prévu le soir-même avait été ajourné, sans doute pour me laisser le loisir de méditer sur notre échange de vues. Sans doute aussi pour lui laisser le temps de se reposer. Si la patience de l'enfant impulsif que j'avais été par le passé aurait été mise à rude épreuve par cette injonction mâtinée de bienveillance, la mesure dont je faisais preuve depuis que j'avais pris la résolution de me dédier à l'oeuvre qui consistait à servir la voix des oubliés de Westeros m'aida à affronter cette attente et à la rendre utile à mes convictions.

Banot avait aussi grandement contribué à apaiser ma fougue qui s'était parfois envolée face à ma tante. Si je ne pouvais m'ouvrir de tous les propos confidentiels échangés avec elle à mon écuyer, non que je ne lui fis pas confiance, mais d'une part pour ne point l'inquiéter de trop et surtout parce qu'un potentiel futur Roi ne peut pas s'ouvrir de tout à l'un de ses sujets, je lui avais quand même fait part de l'orientation étonnante de notre échange.

Sans jamais mettre en avant ses propres convictions, il s'était efforcé de temporiser mes sentiments quelques peu passionnés quant à cette entrevue. Quand je disais "ma tante", il me répondait "la Reine du Bief", quand je disais "potentielle alliée", il répondait "fille d'Harren le Noir". Finalement il avait réussi à me faire prendre conscience que je tentais de convaincre quelqu'un qui n'était pas perméable à mes convictions, du moins, pas à toutes.

Si j'avais l'opportunité de les exposer au Roi Manfred Hightower, je devrais n'user que d’arguments qu'il soit en mesure d'accepter comme valides, car si j'avais pu espérer une connivence de vue sur la grandeur de ma vision avec une femme qui était ma parente, une parente éprouvant une affection réelle à mon égard, si j'avais pu penser qu'elle partagerait ma passion pour des gens aussi simples et courageux que ceux qui avaient servi sous ses ordres, il en allait sans doute différemment de Manfred, mon oncle par alliance et roi du Bief.

J'avais envoyé un corbeau au Grand Septon, et c'était la seule correspondance que je m'étais autorisé, ayant à cœur de trouver dans ma démarche une sorte de voie différente de celle de ma mère, qui en outre, ne m'aurait certainement pas répondu, et de mon oncle, Yoren, sans doute trop occupé et qui d'ailleurs, m'avait consciencieusement tenu à l'écart de ses décisions politiques depuis des mois. Quant à Heda, notre dernière entrevue n'avait que trop marqué la fin de tout échange et j'en assumais la responsabilité entière étant bien le seul à entretenir des sentiments qui n'avaient pas leur place dans nos statuts respectifs. J'attendais donc une réponse du grand Lycaon, en me disant qu'il était fort possible qu'elle ne me parvinsse jamais.

C'était la seule manifestation de l'extérieur que j'attendais dans ma tour d'ivoire et d'isolement. Pour autant, je ne me sentais pas prisonnier le moins du monde. Je voyais ce délai imposé à ma cause comme une épreuve de plus. Certes, ils me retenaient physiquement, mais que pouvaient-ils faire pour captiver mes pensées, mes rêves les plus intimes ? Mieux, je les comprenais. Je comprenais la défiance et la déception de ma tante à me voir emprunter une voie si différente de celle de son père, et plus loin, de celle de tous les Hoare ayant régné. Je comprenais la précaution de mon oncle Manfred pour préserver la sérénité de sa Reine et analyser cet agitateur que je devais figurer à ses yeux. Il convenait de laisser reposer la lie avant de tirer le vin.

J'avais la prétention, et c'était bien la seule, d'avoir un esprit ouvert et une intelligence assez souple pour entendre les avis de chacun et moduler mes réponses en tenant compte de leur vision sans pour autant me départir de mes convictions les plus fortes. C'était peut-être l'apanage de la jeunesse que d'avoir cette plasticité de vue là où les vieux briscards expérimentés se reposaient sur leur expérience et leur savoir monumental pour opposer un mur à la nouveauté. L'adaptabilité, voilà ce qui assurait la survie dans ce monde dont l'évolution allait de plus en plus rapide. Sans pour autant renoncer aux fondamentaux qui nous guidaient. Et c'est ce qui manquait singulièrement à cette ère. Aucune souplesse d'esprit, aucune vision à long terme. Nous n'avions que des blocs qui s'entrechoquaient brutalement et dont les bords s'effritaient à chaque collision. Bientôt il ne resterait que des miettes.

J'achevai de consigner ces pensées dans mon journal lorsqu'un domestique frappa discrètement pour remettre un pli à Banot qui me le transmit immédiatement. J'en pris connaissance et me laissai aller en soupirant contre le dossier de mon fauteuil.

- Le Roi et la Reine du Bief souhaitent ma présence au dîner. Mentionnai-je laconiquement à mon écuyer. Allons, Banot, voyons ce que j'ai dans mes malles comme tenue qui ne soit pas trop royale mais pas trop simple.

La moustache de Banot frémit et il réfléchit un instant.

- Cette tenue en velours noir et rehaussée sur les bords de fines broderies bleues et vertes me semble parfaitement de circonstance. Le bleu pour les îles, le vert pour le continent. Et puis le noir vous vieillit avantageusement mon prince.

J’acquiesçai me félicitant d'avoir choisi la sobriété dans mes bagages personnels avant d'ajouter:

- Je porterai également mon épée avec la ceinture arborant l'emblème du Sel et du Roc. Et n'oublie pas également de sortir de la cantine le présent pour ma cousine ou mon cousin à venir. Ainsi que le cadeau pour le couple royal !

A l'heure convenue, je me présentai, accompagné de deux gardes devant les appartement royaux. La jeune servante m'ouvrit et m'introduisit, m'adressant un regard toujours aussi agréable. Je répondis par un sourire en la remerciant.

-  Vos Majestés,
dis-je en m'inclinant devant ma tante et mon oncle. Je suis honoré de partager cette soirée avec vous. Je vous remercie de votre bienveillante et généreuse hospitalité.

La voix tranchante de ma parente contrastait étonnamment avec la mine avenante de son époux et me prit quelque peu au dépourvu. Pas très longtemps cependant.

- Etant l'hôte de votre époux, et ayant accepté cette invitation à dîner, je me garderai bien de jeûner. Il ne s'agit plus là d'une simple conversation entre deux noblesses de la maison Hoare. Nous ne sommes pas qu'entre Fer- Nés et j'ai assez d'éducation pour accepter de bonne grâce l'hospitalité du Bief, ma Tante. Et celle de mon oncle, souverain de ce Royaume.

Tenant contre moi mes deux présents, je m'avançai dans la pièce. Puis, répondant à l'aimable propos du Roi du Bief:

- Je me porte fort bien, et j'espère qu'il en va de même pour votre royale personne et celle de ma tante. Hautjardin est ... aussi magnifique qu'un jardin paradisiaque et aussi grandiose qu'un bastion de noblesse qui s'élève sur les plaines du Bief, Majesté. Une civilisation remarquable et une culture tout à fait unique !

Le protocole voulait que je m'agenouillasse, et j'hésitai un court instant à le faire. Mon oncle Yoren n'aurait point eu ce dilemme, étant roi lui-même. Je n'étais que Prince, mais j'aurais dû être Roi. Que ma mère, Myria Hoare, fût écartée par Harren, était fort compréhensible. Elle avait partagé la couche de son traître de fils, et, quels que fussent les liens entre ma génitrice et mon défunt aïeul, je connaissais suffisamment la paranoïa de ce dernier au sujet des trahisons, pour comprendre son geste. En revanche, qu'il eût choisi d'inverser les rôles ainsi, en nommant celui qui aurait dû être mon conseiller, Roi et moi, rien du tout ... me paraissait assez troublant. Bien sûr, ce vieux bouc avant maintes raisons de ne point m'apprécier. Mes frasques de jeune blanc-bec, pissant sur ses gardes royaux du haut des créneaux d'Harrenhall, mon idylle avec une petite paysanne, n'avaient certes pas contribué à l'image qu'il se faisait d'un héritier. L'âge, faisant oublier les frasques de la jeunesse aux vieux souverains, il pardonnait peu les miennes. J'en fis la cruelle expérience.

Cette réflexion intérieure m'amena sans que j'en eus conscience à me demander si Manfred Hightower avait traversé ce passage où la verdeur du bois dont on est fait nous fait commettre bien des infractions au foutu protocole. Mes renseignements pris, m'avaient un peu éclairé sur quelques rumeurs, mais les rumeurs étaient ce qu'elles étaient. Elles suintaient des bouches avides d'auditoires peu avertis comme le lait coule du téton d'une nourrice. Nourrissant les esprits peu mâtures, mais guère appétant pour ceux qui ont besoin de la consistance des preuves. J'avais pour principe de ne jamais juger un homme sur la réputation qui le précède. Je l'avais appliqué à Yoren, je pouvais l'accorder à un autre oncle royal, même si ce n'était que par alliance.

Je m'immobilisai devant le Roi du Bief, mais me tournai de façon à présenter un profil à chacun des deux protagonistes présents dans la pièce. Ne devais-je pas, selon ce fameux protocole, m'agenouiller autant devant le Roi que la Reine, qui se tenait assise près de la table, tandis que son époux avait fait un pas vers moi, du côté de la cheminée ? De ma seule main libre, je tirai mon épée, lentement, de son fourreau, puis, m'agenouillant face à la fenêtre qui nous offrait un magnifique panorama nocturne de Hautjardin, je m'agenouillai, plantant doucement ma lame dans l'épais tapis et prononçai ces mots.

- Vos Majestés, je jure solennellement que cette lame servira le peuple du Bief aussi bien que ceux des Iles de Fer et du Conflans !



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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyMer 3 Juil - 9:02

Je soupire longuement, l’esprit plein de pensées qui fourmillent dans tous les sens. Cela ne me plait guère en vérité. Depuis que je suis forcée au calme, pour que l’enfant se porte bien et, parait-il, pour paraitre un tant soit peu digne de mon rang, je réfléchis beaucoup trop. La vie était bien plus simple lorsque que mon plus gros problème était de choisir quel village côtier piller ou comment mener au mieux certaines batailles. Songeant vaguement que mon épée va finir par rouiller si la situation n’évolue pas bientôt, je me fends tout de même d’un sourire qui ne masque pas ma fatigue à l’attention de mon royal époux. « Je ne me laisserais compter par personne, soyez-en assuré. Cet enfant devra vite apprendre qu’il ne pourra pas décider à ma place non plus. » Malgré tout ce que j’ai pu entendre sur les joies de maternité, j’ai peine à croire que ce petit être qui m’empêche de vivre ma vie pourra vraiment changer quelque chose sur le point de vue que je me suis forgé depuis bien longtemps.

J’effleure mon ventre sans même y songer avant de répondre, un peu plus amusée. « Si c’est une fille, il nous faudra recommencer jusqu’à ce que vous obteniez satisfaction. Peu m’importe en vérité, cet enfant sera fort et sera notre digne héritier, qu’il soit fille ou garçon. » Et l’idée de porter d’autres enfants de Manfred ne me rebute plus autant qu’avant. Comme quoi, les gens peuvent réellement changer.

Preuve en est avec celui qui entre dans la pièce et me plonge dans une profonde circonspection depuis notre première discussion. Je lève un sourcil à l’accueil de Manfred, bien plus civilisé que moi, grand bien lui fasse, et je souffle, non sans une ombre de sourire. « Et bien, ravie de voir que tu as encore assez d’éducation pour ne pas l’insulter lui aussi. » Il a tout de même raison, cette discussion va plus loin qu’une conversation entre une tante et son neveu. Pour autant, j’ai du mal à deviner où elle pourra bien nous mener. Je me contente de toussoter quand il décrit Hautjardin. Si je me suis habituée aux lieux, la mer et les iles de fer continuent de me manquer. Et je rétorque, après un instant de silence. « Haujardin est magnifique oui. Mais n’oublions pas que la rudesse des iles de fer nous permet d’apprécier davantage encore les trésors sur lesquels nous pouvons tomber. Ici, à force de côtoyer la grandeur et la beauté au quotidien, nous finissons parfois par oublier que rien n’est aisé à conquérir. »

J’ai un temps quand je vois Beron qui finit par s’agenouiller devant nous et par planter sa lame dans le tapis, non sans jeter un regard en direction de Manfred, curieuse de voir sa réaction. « Comment comptes-tu servir chacun de ces peuples Beron ? » J’ai du mal à l’imaginer, surtout après les échanges que nous avons pu avoir. Mais j’attends, presque sagement, surtout d’entendre Manfred.

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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyLun 15 Juil - 14:09

Je ne me serais jamais attendu à des échanges particulièrement chaleureux entre eux. Eren était une femme forte, une terrible guerrière qui m’avait menacé plusieurs fois et qu’il avait fallu que j’apprivoise à ma manière, en me rendant compte des qualités qui étaient les siennes et que je ne trouverais que difficilement chez d’autres femmes. Elle avait avec elle la légitimité de l’épée, quoiqu’il en soit. Et la légitimité d’une filiation toujours assumée vis-à-vis des fer-nés et de leurs traditions, ce qui lui valait autant de respect auprès de son peuple qu’elle en perdait auprès du mien. C’était ainsi que les choses se passaient en Westeros ; il ne pouvait jamais y avoir autre chose qu’un mouvement de balancier, d’équilibre, entre les différents avantages et inconvénients qui émanaient de chaque situation, de chaque peuple ou de chaque culture. Le Bief n’était lui-même qu’un agglomérat plus ou moins bancal, et ne tenait que par la valeur accordée aux serments de vassalité. Son armée pouvait être terrible mais à seule condition d’être unie. Dans toute autre situation les choses ne manqueraient pas de se ternir rapidement, et de prendre une tournure autrement plus dangereuse.


De fait, Eren avait pour elle beaucoup de choses, mais certainement pas son talent trouble pour la diplomatie. Elle n’en était pas dénuée, mais il lui fallait bien des efforts pour requérir pareil genre d’occupation. Mince sourire poli quand le jeunot me remercie de mon hospitalité, et cadre assez posément ce qu’il veut comme tempo, et comme échanges, avec sa tante. Eren se rembrumit perceptiblement derrière moi ; je sais qu’elle considère son neveu plus comme un continental qu’un insulaire. Femme toute en paradigmes, forcée d’accepter un continental comme époux tout en ne révérant rien d’autre que sa propre culture d’origine. Ce que je voyais de mon côté n’était pas tant un jeune prince que l’héritier déchu par son grand-père d’un trône qui lui revenait de droit, forcé d’être le successeur présumé et non le chef de sa lignée. Un grand-père dans sa façon de parler, si calme, si posée, si diplomate. Je ne m’inquiétais pas de son intégration à Hautjardin, mais je comprenais aisément ce qu’Eren trouvait à y redire de son point de vue à elle. Il était évident que le sang riverain avait beaucoup irrigué l’arbre généalogique des Hoare, et que leurs apprentissages les éloignait de plus en plus des fer-nés, jusqu’à leur manière de parler, de négocier, de transiger même avec une Foi qu’ils avaient longtemps haï et combattu par le fer et par le feu. Pour l’instant, je réservais mon jugement.


Tout en sachant très bien que je n’allais pas laisser repartir facilement un atout pareil ; le roi légitime d’un royaume voisin, allié, héritier malgré tout en l’absence d’enfant mâle de son bâtard de rival. Sourire qui s’élargit, en l’entendant louer les mérites de la ville.



| Et vous n’avez encore rien vu, Prince, mais j’espère pouvoir vous montrer les véritables joyaux du Bief. Hautjardin est une belle ville, verdoyante, et bien située. Mais ma propre cité, Villevieille, est d’une majesté renforcée par la Citadelle, ou le Grand Septuaire. D’autres cités ou paysages valent le détour. Je suis quoiqu’il en soit heureux que votre gîte vous convienne. |


je souris aux paroles de ma Dame. Egale à elle-même, comme toujours.


| Comment pourrait-on oublier que la conquête est difficile, mon aimée, quand la tâche principale d’un Roi du Bief en guerre est de manœuvrer des monstres de contingents d’hommes et de chevaux, de dépenser tant de fortune d’or et de sang ? La beauté, vous le savez, est chose qui ne ravit que les yeux, et flatte les égos, mais qui peut tout autant s’avérer dangereux comme une lame. Vous en êtes l’incarnation même, Votre Grâce. | m’inclinais-je main passée dans le dos en signe de respect mais qu’elle prendrait inévitablement comme une forme de boutade, de taquinerie.


Je le regarde avec attention, alors qu’il semble un court instant hésiter avant d’adopter une attitude toute aussi polie, mais plus respectueuse encore en venant présenter ses respects. Qu’elle n’est pas ma surprise lorsque le jeune homme tire sa lame et la présente pour la mettre aussi bien au service du Bief que des Iles de Fer ou du Conflans. Intérieurement, je me demandais à quoi cette proposition rimait. Emballement d’un jeunot encore sans expérience, volonté de s’affranchir de la tutelle relative de son bâtard d’oncle, ou autre motif de calcul ? Je ne le connaissais pas assez pour trancher, pas même pour savoir s’il ne s’agissait pas encore d’autre chose.


| Holà jeune Prince, que d’empressement à user de votre épée pour le Bief ! En règle générale les défenseurs du Bief sont plutôt des chevaliers oints ou pieux gens du peuple. Je me suis d’ailleurs esquinté à ce sujet avec votre oncle, récemment. Vous avez votre Dieu Noyé dans vos îles, mais ici les ecclésiarques sont d’une puissance bien plus tangible, vous pouvez m’en croire. Si toutefois c’est votre volonté, la même question que celle de sa Majesté la Reine me brûle les lèvres, peut-être pourriez-vous nous régaler de vos idéaux le temps que l’on achève les préparatifs du dîner en cuisine ? |


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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyLun 15 Juil - 16:54

previously in Hautjardin

La famille, c'est sacréEren, Manfred & Beron



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Toujours agenouillé, car aucun des deux souverains ne m'avait permis de me relever, j'avais la main appuyée sur le pommeau de mon épée, celle de feu mon père, le Prince Joren et dans l'autre je tenais toujours les deux présents au couple royal. Un doux sourire étira mes lèvres en constatant la dichotomie des paroles royales. D'un côté ma tante me traitait sans aménité, comme le faisaient les fer-nés même avec leurs proches, de l'autre, son époux se montrait bienveillant et cordial. Cependant dans leurs propos respectifs pointait la même curiosité face à l'animal diplomatique ou politique qui se présentait devant eux. Bien entendu, ils ne me voyaient pas encore vraiment ainsi, à cause de mon jeune âge, de mon héritage et de mon manque d'expérience des combats. Je perçus dans les derniers propos de Manfred que la Foi constituait encore un autre fossé à combler.

J'entrepris de formuler des réponses qui puissent éclairer mes deux interlocuteurs royaux, cependant bien conscient que ma tante avait probablement, partiellement du moins, rapporté notre échange à son époux.

- Ma très chère tante, mon éducation et mon caractère me permettent par leur dualité de m'adapter aux situations et vous le savez mieux que moi, la capacité d'adaptation est un atout dans notre monde, pour qui tente de s'y faire une place.  Chacun doit composer selon les circonstances et une personne qui prétend à des responsabilités de gouvernance, encore davantage, car elle sert non pas ses intérêts, mais celui de son peuple. Je gage que vous ne parliez pas à vos équipages de la même façon que  vous le faites ici, n'est-ce pas ? J'en ai même le souvenir. dis-je en me tournant vers ma tante tandis qu'un sourire sincère étirait mes lèvres à l'évocation de nos rencontres jadis. Je poursuivis en tournant à présent la tête vers mon oncle Ce que certains voient comme un faiblesse et un défaut me concernant, je l'envisage au contraire comme un atout majeur pour comprendre les composantes de la situation actuelle... et je ne parle pas simplement des dualités qui se jouent entre nous, mais plus largement, entre les peuples.

Puis mes yeux se tournèrent à nouveau vers la fenêtre derrière laquelle pulsait l'activité nocturne de Hautjardin, cosmopolite, bourdonnante, fertile et riche. Banot lui-même n'avait-il pas réussi à retrouver quelques natifs d'Essos et plus précisément de Pentos, sa ville d'origine ? Cette diversité faisait du Bief un creuset culturel et un réceptacle mémoriel désigné qui dépassait encore celui du Conflans dont le camaïeu se déterminait surtout par la position du curseur entre l'insularité et le terroir. Le Conflans était riche des ses fleuves et vallons, de ses lacs et de l'étendue de ses terres arables. Le Bief avait en plus la mémoire d'un continent entre ses mains et l'étoffait d'années en années à Villevieille, une citadelle qui m'avait toujours fasciné à travers les propos que mes précepteurs avisés m' avaient tenu à ce sujet, mais surtout des lectures que je m'étais procurées à Harrenhall.

Lorsque j'étais l'apprenti d'un grand-père exigeant et froid, la lecture que je m’octroyais le soir dans ma chambre était bien le seul moyen d'échapper à une vision monolithique du monde et surtout de le découvrir à travers les récits d'érudits et non plus seulement les percepts d'un tyran prisonnier du royaume qu'il avait lui-même bâti. Restait-il une once d'humanité en Harren le Noir à cette période ? Je ne le saurais jamais et peut-être, dans mon inclinaison naturelle à la bonté, souhaitais-je que non. Car s'il était encore humain pour une once, combien avait-il du souffrir de son isolement aux instants où il se retrouvait face à lui-même, doutant de tous, terrifiant la multitude et sans aucun le chérissant ou à chérir. "les Rois n'ont pas d'amis"  était une sorte de leitmotiv maternel. Pourtant il suffisait parfois d'une rencontre, d'un lien qui se tisse pour changer le cours d'un destin, et un destin qui infléchit sa trajectoire peut parfois présider à l'avenir d'un peuple. Banot me disait souvent que l'équilibre d'un homme tient dans ce qu'il aime et ceux qui l'aiment. Mais il ajoutait sagement, "un souverain doit voir au delà de ses sentiments privés et les mettre de côté pour l'intérêt de tous, comme le ferait un père de famille. Il n'en reste pas moins qu'il se nourrit de l'amour qu'il reçoit du peuple mais surtout assoit sa légitimité dans l'amour qu'il lui voue."  

Je fermai les yeux puis les ouvris à nouveau pour répondre aux questions de mes oncle et tante.

- Le monde vaudrait-il qu'on se batte s'il ne renfermait de telles beautés ? La beauté prend des aspects bien divers qui ne s'adressent parfois qu'à quelques yeux et je pourrais en citer tant qui ont pour écrin les Îles de Fer et son peuple, ma tante. Parfois la beauté se cache dans les endroits ou les situations les plus inattendues. Il m'a fallu vivre Eysines et sa curée pour le comprendre. Au cœur même du chaos et de la mort, de la cruauté et de la haine, j'ai vu une certaine beauté en bien des choix, des comportements, des allégeances, des sacrifices. Dans l’âpreté des choses elle se terre parfois et il faut un certain regard pour l'appréhender. C'est comme si elle voulait nous rappeler qu'elle est fragile et forte à la fois, qu'elle ne se débusque pas facilement mais qu'il ne faut jamais douter de son existence. Elle peut résider dans l'âme la plus noire selon les circonstances ou faire défaut à la plus innocente.

Mais je me devais de répondre à la question légitime et fatidique que j'attendais finalement. Comment deux souverains adultes et en charge d'un Royaume tel que le Bief pouvaient-ils envisager qu'un prince aussi jeune que moi, et peu aguerri au combat, serve trois Royaumes efficacement ?

- Votre question conjointe est plus que légitime, vos Majestés. Comment, moi, Beron Hoare, Prince du Sel et du Roc, puis-je servir le Conflans ? Ce n'est certes pas encore grâce à ma science des batailles, ni au regard plein d'expérience des vieux généraux. C'est tout le contraire dans un sens. La nouveauté. Un regard neuf sur la situation, nourri par ses propres observations de l'époque et des conflits, des enjeux et des blocages. Un regard sans a priori autre que d'empêcher la tyrannie de régner à nouveau sur Westeros. Une vision plus globale qui se débarrasse de tous les antagonismes qui ont bloqué ou bloquent encore ses prédécesseurs.

Toujours agenouillé, je songeais à cet avantage que me procurait mon jeune âge. Au moins je ne resterai pas bloqué par les rhumatismes quand il s'agirait de me relever.

- Confiez-moi une partie de la Flotte de Fer ou encore un contingent de fantassins et de cavaliers lourds et laissez-moi ouvrir la voie, construire un pont entre les îles et le Conflans, entre fer-nés et continentaux. Que je rallie les îles ou que je parte du cœur du Conflans, le chemin que je dessinerai sera le même dans un sens ou dans l'autre. Il bâtira un front de résistance à l'envahisseur. Le Nord sait voir en ses enfants leur relève. Ferez-vous moins que le Nord, à ce sujet ?


J'entrevoyais déjà les objections de ma tante se souvenant de mes révélations au sujet de mes convictions mais puisque mon oncle m'invitait à les développer, pourquoi ne pas saisir cette occasion... Avec des pincettes ...

- Mes Idéaux sont fort simples et compréhensibles au plus grand nombre, mon oncle. Les guerres ont jeté sur les routes bon nombre de démunis, d'exilés, dont certains sont devenus des hors-la-loi, des renégats, des déserteurs à différentes bannières. Je crois que chacun peut s'amender et trouver sa voie pour peu que quelqu'un lui en donne l'opportunité. Je reprends l'exemple de Bravoos, une cité qui a connu la gloire et la richesse. Elle a été fondée par des exilés, des renégats des affranchis. Si elle a sombré, c'est par manque d'objectifs à moyen et long terme. Je ne demande rien de plus qu'une chance de prouver que tous ces repris de justice qui vous contenez dans vos geôles, peuvent, bien encadrés par une armée de métier et avec un but en ligne de mire, former la base d'une nouveau contingent.  

Je soupesai sous ma cape le poids des cadeaux que j'espérais pouvoir offrir à leurs Altesses.


- Quelques officiers, quelques troupes, ou quelques navires, pour former ces recrues et je me charge du reste. Qu'avez-vous à perdre à part des bouches à nourrir qui vont grever vos récoltes et des troupes que vous hésitez à envoyer dans le Conflans ou dans l'Ouest ? Confiez en une petite partie à votre neveu ! Je pense que la voie maritime est la plus avisée, mais j'accepterai aussi bien celle qui me ramènera dans le Conflans pour y mener une guerre de l'ombre.

Je fronçai les sourcils pour finir avant de prononcer ce qui me brûlait les lèvres depuis trop longtemps.

- Le temps s'achève ou je suis trop riverain pour commander aux fer-nés ou trop fer-né pour commander aux riverains. Je prouverai que si je suis fer-né avant tout dans mon cœur et mon âme, ma raison, nourrie des deux apports, peut être un atout et non une faiblesse. Ce que d'autres n'ont su voir en moi, j'espère que vous le percevez.

Puis, tendant les deux petites boites recouvertes de soie, j'achevai:

- Mais permettez-moi de vous offrir ces modestes présents avec retard, pour votre union et avec avance pour la naissance qui la scellera.

La première contenait une fort belle boussole que j'avais fait  personnaliser dans une boutique de Hautjardin et orner d'inclusions de métal provenant des Iles de Fer. Sur le dessous étaient gravés enlacés les prénoms d'Eren et Manfred  en sursoit des contours du Bief et des Iles de Fer. Le second était un hochet en bois sculpté dont le manche figurait la Tour de Villevieille et la partie résonnante et creuse emplie de petits grains de sable des Iles de Fer était travaillée en forme de sirène.

boussole:

hochet:


:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyMer 17 Juil - 20:25

Il est difficile de garder un équilibre. Le couple que je forme avec Manfred est atypique, symbole d’une alliance improbable. Et pourtant, nous y arrivons et nous devons plus grands, plus forts ensemble. C’est pour ça que je me dis qu’ensemble, nous sommes capables de tout, du meilleur comme du pire. Mais, quand je fais face à Beron, quand je repense à nos derniers échanges, outre un mal de crâne qui commence à pointer le bout de son nez, je me demande comment nous allons pouvoir agir avec ce qui reste de ma famille. Ils m’inquiètent, bien plus que je ne saurais l’avouer, surtout au vu des échanges que j’ai pu avoir avec eux ces derniers jours.

Je garde le silence quelques instants, écoutant les échanges entre mon mari et mon neveu, non sans froncer quelque peu les sourcils quand Manfred prend la parole. Et si je pensais me crisper lorsqu’il pose sa main dans mon dos, en vérité, j’ai le sentiment de me détendre instantanément. Je sais qu’il sera là pour m’appuyer, que je ne suis pas seule et, même s’il est probablement le pire ennemi que j’aurais jamais, il reste pour l’heure mon meilleur allié. Le seul que je suis capable d’écouter pour le moment. Je souffle tout de même, non sans claquer ma langue sur mon palais. « Les hommes n’ont que la beauté aux lèvres. Tellement qu’ils sont capables du pire pour pouvoir la ravir et dire qu’ils ont réussi à la conquérir. Alors qu’ils devraient comprendre que souvent, c’est un leurre et qu’il faut savoir regarder au-delà. C’est stupide. »

Au moins, la réaction de Manfred fait écho à la mienne quand il pose le genou à terre. Je réprime difficilement un soupir, mon attention entière sur Beron alors que j’attends de voir ses réactions, que je les guette avec une certaine appréhension. « La façon dont je parle à mes hommes n’est pas le sujet ici. J’étais un capitaine de boutre avant de devenir une Princesse, puis une Reine Beron. Mais je resterais toujours cette fer-née qui se dresse sur le pont de son navire avant tout le reste, quand bien même je sais m’adapter. Qui es-tu Beron ? Si tu ne devais garder qu’une face de toi, quelle serait-elle ? »

Mais, quand il se met à vanter les mérites de la beauté de ce monde, je me pince l’arête du nez alors que le mal de tête a pris le pas sur tout le reste. Pour être parfaitement honnête, je n’ai même pas envie de lui répondre, de disserter sur la beauté qui se cache même dans les recoins les plus sombres. Et j’ai un regard presque désespéré en direction de Manfred, espérant qu’il prenne le relai, tandis que je bois de longues gorgées de mon verre d’eau, non sans m’appuyer d’avantage contre la main qu’il a toujours dans mon dos. Je l’écoute alors répondre à notre question, un sourcil levé alors que je pose mes deux mains sur mon ventre arrondi. Et quand il parle de présents, je finis par laisser échapper un profond soupir. « Relève-toi Beron par tous les dieux. Que l’on puisse discuter sans avoir l’impression d’être face à un vassal qui fait preuve de bien trop d’humilité pour être honnête. C’est énervant. »

Mon regard s’attarde un instant sur les présents offerts et j’effleure la boussole, la mine pensive, avant de me saisir du hochet, me faisant un rien dubitative alors que j’ai du mal à imaginer que l’enfant que je porte pourra s’en saisir un jour. « Merci pour les présents. Pour le reste... » Je grimace avant de reprendre, essayant de ne pas être aussi sèche que j’ai pu l’être jusque-là. « Est-ce de la nouveauté ou de l’inexpérience ? La différence est subtile mais elle peut mener à la défaite au lieu d’aller à la victoire. Tu nous demandes beaucoup Beron, tu en es conscience ? Quelles sont les actions que tu pourrais mener qui seraient nouvelles, qui changeraient la donne ? Et est-ce que tu es conscient que tes propos donnent le sentiment que tu nous considères comme des tyrans qui n’agissent pas de la bonne façon ? »

J’ai un temps, me retenant de lever les yeux au ciel, guettant la réaction de Manfred à sa demande mais, surtout, à sa vision des parias, des exilés et j’en passe. Je l’ai déjà entendu et j’avoue ne pas avoir encore décidé s’il était fou, stupide ou visionnaire. Quant au reste, il est vrai qu’il est trop fer-né, trop riverain et qu’il n’arrive pas à trouver sa place, c’est une évidence. Reste à savoir s’il va vraiment réussir à faire une force de ce qui m’apparaît comme une faiblesse et s’il va réussir à nous convaincre qu’il n’a pas juste perdu l’esprit ou qu’il n’essaie pas simplement de se démarquer pour se détacher de sa famille. De la mienne donc.

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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyDim 21 Juil - 0:20

Je n’avais jamais vraiment compris les objectifs poursuivis par les Hoare, leurs stratégies, ni même leur façon de gouverner. J’étais en réalité un grand débutant dans la chose de gouverner. Je n’avais eu qu’une courte expérience dans la gestion des affaires de ma maison, avant que Père ne se rétablisse et lorsqu’il vieillissait trop, c’était ma sœur qui désormais prenait la rênes. Il y avait eu le service au sein de la flotte de Villevieille, contre les fer-nés et les pirates dorniens. Il y avait eu ce rôle d’Amiral, et de fondateur d’une grande compagnie commerciale. J’avais toujours eu de l’ambition. Beaucoup. Dès que j’avais compris que j’étais d’une intelligence peu commune, non par sa grandeur, qui était courante, mais par les horizons que j’entrevoyais sans me borner comme les autres.


Je n’avais jamais eu aucun problème avec la trahison, la manipulation, le mensonge ou l’omission. Je n’avais aucun souci avec le meurtre, ni avec le fait d’user des gens comme bon me semblait. Cela ne voulait pas dire que je n’avais pas de principes, mais j’avais tout de même peu de limites, et peu de liens qui me retenaient. Les Hoare quant à eux avaient tout. Deux ans auparavant, ils étaient victorieux de l’Orage, et avalaient toutes les terres au nord de la Néra, ainsi qu’au sud jusqu’au Bois du Roi. Ils avaient la plus vaste armée du monde connu, la plus puissante flotte. Ils avaient deux royaumes, presque trois en comptant leur conquête. Ils avaient manqué de faire tomber l’Orage aux débuts de la guerre, lâchant la Néra pour tuer le Roi Durrandon et enchaîner les victoires. Joren Hoare avait failli prendre seul un royaume. Mais il avait abandonné le Bief à son sort, et avait provoqué une ire de mon pays qui avait largement provoqué mon entrée en lice sur la scène politique, en « soutien » du Roi. Ils avaient commencé par vaincre, au Nord. Pouce-Flint, et même Moat Cailin, qui avait failli tomber dans un assaut précipité. Ils avaient mis à genou la flotte de Dorne et l’orgueilleuse capitale de la Principauté en une nuit. Cette succession de victoires au Nord, dans l’Orage et à Dorne aurait pu précipiter la fin du conflit, la victoire était là… Joren sous les murs d’Accalmie, Harren devant les Epois, Eren pleine de tout ce qu’elle emportait de Lancehélion en flammes, avec son bâtard de frère Yoren. Et d’un coup, plus rien.


Joren avait eu les dents longues et avait cru l’emporter seul face à l’Empire. Il avait trahi son père, cherché dans le soutien inconditionnel de l’armée, els armes pour battre son géniteur et l’Empire naissant à la fois. Il avait échoué. D’abord contre son père, ensuite contre, si la rumeur était vraie, sa propre femme. Puis, il y avait eu le bâtard, qui avait totalement changé de stratégie, s’était mis sa sœur à dos, et la Flotte de Fer. Il avait même voulu désavouer la flotte toute entière, des dizaines de navires, de seigneurs, et des milliers de marins. Je n’y avais pas cru mes yeux, en lisant la missive.


A chaque fois que ses ennemis étaient face à un défi insurmontable, le Sel et le Roc trouvait un moyen infaillible pour se saborder lui-même. Tensions internes impossibles à contenir. Faillite d’un système où les nobles d’épée ont trop de pouvoirs et trop de droits. Faillite d’un pays qui tantôt avantage une de ses populations, tantôt une autre. De beaux idéaux jamais suivis d’actes, qui mécontentent tout le monde devant les promesses plus juteuses du camp ennemi. Si j’avais appris des guerres de Dorne et de l’Orage, j’avais plus encore appris du Sel et du Roc. En spectateur, avec les explications d’Eren, je comprenais surtout ce que je ne devais pas faire. Comme l’Empire, avec Kevan…


En réalité, il y avait beaucoup de fruits à récolter d’un certain attentisme. Pendant que le Bief se renforçait en silence, beaucoup de royaumes alentours étaient déstabilisés par leurs propres actions. Pas de prises de risques inutiles. La déliquescence des relations entre Hoare s’illustrait encore sous mes yeux, et me confortait dans l’idée d’un pouvoir personnel, d’une structure claire où chacun a son rôle, avec un seul type de responsabilités.

Le jeune Beron avait douze ans, et il s’avançait en disant qu’il comprenait les peuples. Ca semblait présomptueux, alors qu’il n’était jamais allé dans plus de la moitié des couronnes du continent et qu’il n’avait vu aucune bataille, ni aucun grand événement de ce monde entre royaumes. Sa façon de parler me faisait penser aux jeunes mestres que je côtoyais jadis à la Citadelle, quand je cherchais un remède plus permanent aux démons qui étaient les miens, et qui risquaient aujourd’hui encore de tout remettre en question du jour au lendemain. Ah, si, il avait vécu une bataille, visiblement. Eysines. Philosopher sur la guerre en revanche, ce n’était pas mon genre. La guerre sent le sang et la merde, et la victoire va au plus retors, au plus nombreux, ou à celui qui est le prêt à tout perdre s’il le faut. Ni plus, ni moins. La guerre n’est qu’un moyen de faire la politique.


Quoiqu’il en soit, je ne contenais pas un sourire quand le jeune garçon parlait de combattre la tyrannie. Pour un jeune homme apparemment formé par son grand-père, il avait dû en garder un souvenir idéalisé, car Harren n’était pas devenu le Noir, et la némésis de presque tous les royaumes contemporains, sans la moindre raison, et le ralliement en masse de riverains à la cause impériale témoignait aussi de sa manière d’exercer le pouvoir ; tant que ses généraux étaient unis, son armée était invincible. Dès que l’on séparait de trop riverains et fer-nés, chaque partie se défiait de l’autre. Je gardais le silence un bon moment, laissant Eren prendre les devants et poser ses questions. Dure, mais juste. Nous étions trop semblables pour avoir un avis différent sur ce genre de question.



| Je vous remercie pour vos présents. Ils sont très beaux, et très bien choisis. |


Je poursuivais en me resservant du vin. Pas d’échansons ce soir ; je n’avais pas encore tout à fait confiance au personnel de feu le Roi Mern et n’avais pas encore pu ramener tous mes gens, plus habitués aux secrets de mes rencontres.


| J’en ai pour vous, aussi. Comme je n’ai pas su m’y prendre assez tôt et que mon épouse, malgré toutes ses qualités, n’est pas encore une maîtresse de maison… Je vous ai fait envoyer dans votre chambre les ouvrages de la Citadelle sur vos ancêtres, des tréfonds des âges aux origines, jusqu’aux conquêtes de votre grand-père. Ca doit peser lourd, mais cela devrait être de bonne lecture. |


Cadeaux, car j’avais commandé les copies de ces ouvrages avant de les envoyer, en vérité, et à l’origine c’était un cadeau pour Harren lui-même en retour de ses présents… Mais Harren était mort pendant la phase de copie, alors autant user de ses lèvres pour l’un des derniers rejetons de la maison. Geste d’apaisement pour Eren, qui n’a pas de patience. J’étais encore curieux de ce qu’avait à dire le jeune Hoare. Très entreprenant. Très idéaliste aussi. Et avide de faire ses preuves. Cela transparaissait de chacune de ses actions…


| Le Nord voit en ses enfants son avenir parce qu’il n’a pas le choix. On dit que le Stark, enfin, le Braenaryon, a mobilisé ses forces en faisant déserter champs, forêts et collines, de l’essentiel de leur population masculine. Et ce ne sont pas leurs enfants qui conduisent les combats. Mais votre aguerrissement paraît important pour vous. Je l’entends. Encore que vous n’avez que douze ans, et que les missives parvenues de votre mère, comme du Roi votre oncle, ne nous pousseraient pas à vous mettre en danger. Pis encore dans une guerre de l’ombre comme vous dites, où l’on mutile l’ennemi et où l’on massacre les prisonniers. Ni le Bief, ni je pense votre royaume, n’auraient à coeur de risquer un héritier potentiel au trône dans des embuscades pour voler quelques moutons à l’ennemi. La guerre de toute façon, connaît un temps mort, pardonnez moi le jeu de mot. L’hiver est propice aux regroupements, et ici, il neige encore en quantités. Mais je dois vous reprendre, Prince, sur le choix de vos mots. Je n’ai pas hésité à envoyer des hommes vers Pierremoutiers. Vingt mille hommes y sont en route, mais doivent faire face à une situation complexe dans les régions traversées, en plus d’une météo difficile. Ces hommes reviennent de Dorne, et doivent parfois rappeler qui est le nouveau Roi. Le défaut de sujets récalcitrants, peu adeptes de changements, que doit aussi connaître votre oncle… Enfin, c’est le lot de beaucoup de souverains récemment couronnés. |


Regard gourmand pour mon épouse, avant de reporter le regard vers le jeune homme.


| Mais voyons, votre Grâce. Nous SOMMES des tyrans. Par définition. Par essence. Regardez où en sont les factions où le pouvoir est partagé ? L’Empire se déchire de l’intérieur et finira par s’effondrer. Yoren Hoare a failli déclarer la guerre à sa propre flotte. A Dorne tout le monde s’est cru meilleur que la Princesse et nous les avons mis à genoux. L’Etoile à Sept Branches est très claire. Les hommes doivent être gouvernés. Par ceux qui sont choisis. Ca ne nous rend pas meilleur, le Père sait combien de monarques ont été mauvais, mais ça nous donne une mission malgré tout, défaire nos ennemis. Pour l’instant, Prince Beron, vous êtes jeune. Très jeune. Ici on vous formerait pour la guerre avant de vous y envoyer. Et vous comprendrez que ce n’est pas le moment pour nous, quoiqu’il en soit, de nous mettre en porte à faux avec la volonté de votre oncle ou de votre mère ; nous sommes déjà taxés de lâcheté, de tromperie, voire de trahison. Nous n’allons pas en rajouter en vous mettant à la tête d’une armée, ce que le Roi Yoren prendrait comme une rivalité sans aucun doute insupportable, tant il craint pour son image et son pouvoir. Je dois ménager mes alliés, si je veux que mes armées n’arrivent pas au printemps dans une embuscade tendue par nos anciens amis. Vous faire servir dans un poste pour apprendre, à Dorne ou dans la flotte de défense, pourquoi pas. Nous en reparlerons en temps utile. En attendant, nous assurerons la suite de vos apprentissages avec les meilleurs mestres, généraux et chevaliers que compte le Bief, comme le veulent vos aînés. |


Intermède. La première entrée est servie. Un poil trop tôt. Poissons du fleuve, avec extravagances en accompagnement et légumes d’hiver. C’est odorant, et c’est bon. La Treille Auré arrose le tout.


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Through dark and light I fight to be / So close / Shadows and lies mask you from me / So close / Bath my skin the darkness within / So close / The war of our lives no one can win / Running After My Fate (c)codage - Kanala - texte (c)So Close, Olafur Arnalds


Manfred Hightower
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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyDim 21 Juil - 5:49

previously in Hautjardin

La famille, c'est sacréEren, Manfred & Beron



The world evolves. We must not fear change, but model it according to the aspirations of the multitude.

Salve de questions et tentatives de déstabilisation. Ce traitement me prouvait bien que si je n'étais point un simple prisonnier soumis à la torture, je n'étais plus considéré comme un simple membre de la famille, invité en cette demeure. Un sourire empreint de sérénité éclairait cependant mon visage. J'étais ici où je devais être en cet instant. Quelle que soit l'issue de mon séjour, j'aurais porté mes convictions pour les mettre au service de mon peuple, des peuples de Westeros, et peut-être au delà.

Je portais en moi un message, mais peut-être arrivait-il trop tôt, peut-être ceux à qui je l'adressais n'étaient-ils pas prêts à l'entendre ? Comment pourrais-je leur en faire grief alors qu'ils n'avaient grandis, vécu, combattu que sous ce joug ? A présent je voyais ma Tante Eren, mon oncle Manfred sous un autre jour. Mais ce n'était pas un regard déçu ou frustré que je posais sur eux, malgré les fins de non recevoir qu'ils opposaient à mes requêtes. Bien au contraire, mon regard se fit doux tandis que j'écoutais leurs paroles en songeant au sacrifice ultime que l'enfant qu'ils voyaient avait consenti. Peut-être savaient-ils déjà les résolutions que j'avais pris face à l'entêtement de mon oncle Yoren, pour tenter de sortir ceux de mon peuple qui étaient condamnés à périr dans le siège de Pierremoutier. J'avais envoyé des corbeaux à Heda, ma chère Renarde Sanglante, qui était avant, celle de mon Roi.

Ensemble nous nous étions résignés à l'inconcevable pour tenter de sauver ces âmes perdues du Conflans. Jamais je n'aurais cru qu'elle puisse se résoudre à aller à l'encontre de son Roi et à accepter ma main tendue pour éviter le carnage. Pourtant elle l'avait fait. Elle avait résolu de s'allier à un jeune Prince qui n'avait pas encore fêté ses treize printemps. Elle l'avait fait par amour de son peuple. J'avais envoyé des corbeaux à tous les fer-nés  sans certitude qu'ils arriveraient à destination et seraient lus. J'avais franchi la ligne et choisi le peuple fer-né plutôt que son Roi. Je m'étais condamné à l'opprobre de certains, de la plupart probablement, je l'avais fait par amour pour mon peuple.

Pourquoi Eren ne voyait-elle pas l'urgence qu'Heda avait su voir ? Que j'avais ressenti au plus profond de mon être ? Pourquoi me retenait-elle ici alors que je brûlais d'aller aider mon sang, notre sang dans la dernière bataille ?  Parce que son esprit pragmatique l'empêchait de voir au delà de ma simple vie ? Que vaut une vie, quand des milliers sont en jeu ? J'aurais pu objecter frontalement, mais ce n'était pas dans mes habitudes et je commençais à comprendre que c'était là notre différence. Même dans la joute verbale, je n'aspirai pas à écraser mais à expliquer et convaincre. Bien que l'envie me brûle les lèvres d'aller au plus court, et de répondre aux dernières objections de mes oncle et tante, je me retins et mis un point d'honneur à donner ma version face à chacun de leurs arguments.

Je me relevai après avoir tendu mes présents et rengainai mon épée. Puis je fis face à mes deux détracteurs qui se tenaient près de la cheminée. J'étais à présent le dos à la fenêtre et en me retournant pour leur faire face, j'avais vu le clair de lune au dessus de la cité qui sombrait à présent dans l'indolence de la nuit. Sa clarté laiteuse avait un court instant caressé mon visage et, à présent que j'étais retourné pour les affronter, je vis ma silhouette dans le miroir qui trônait face à la fenêtre au dessus d'une console en bois précieux. Le halo de l'astre de la nuit nimbait ma chevelure de blé, mes épaules et ma cape. Mes traits se creusaient d'ombres et seul l'éclat de mon regard transperçait le clair obscur. Ma voix s'éleva après qu'ils eurent fini de parler. J'avais pris soin de ne point les interrompre.

- La beauté n'est en rien stupide. Ni l'amour qu'on lui porte. Vous le comprendrez un jour ma Tante, quand vous tiendrez contre vous ce petit être que vous portez. Peut-être ne serais-je jamais père, mais j'ai assez vu de regards maternels quand je me promenais parmi le peuple et la cour pour savoir que c'est une beauté partagée par tous ceux qui sont "humains" du plus innocent au plus corrompu. Rien n'est plus beau que le regard d'une mère ou d'un père sur son enfant.

Mes yeux s'attardèrent sur le ventre de ma tante puis captèrent tour à tour son regard et celui de mon oncle.

- Cet enfant vous changera tous les deux.

De ma main, je caressai ma boucle de ceinture frappée du Sel et du Roc et glissai sans m'en rendre compte mes deux pouces sous ma ceinture, comme le faisait Joren quand il haranguait les foules. Je fixai ma parente avec intensité tandis que les larmes me montaient aux yeux

- Oui, ma Tante, vous êtes toujours la même au fond... Et une autre aussi. Tout comme je suis encore l'enfant que vous avez connu et pourtant un autre. Chacun de nous se souvient de ce que l'autre était. Chacun est devenu ce qu'il devait devenir. Le monde, les êtres, évoluent sans pour autant changer en profondeur. Ils évoluent pour ne pas mourir, parce que ce qui est figé est voué à mourir.

Je restai immobile dans le contre jour diaphane et me tus un instant. Ma tante semblait lasse et fronçait les sourcils, mon oncle restait en attente de mes paroles. Seul le crépitement des flammes dans l'âtre vint troubler ce moment suspendu.

- Qui suis-je, ma Tante ? Vous osez la question alors que vous détenez déjà la réponse. Je suis Beron Hoare, fils de Joren Hoare, petit fils de Harren Hoare...

Je me tournai alors vers la fenêtre et pris appui sur l'embrasure avant de poursuivre.

- Je suis Prince du Sel et du Roc ... Je suis tout cela ...

J'embrassai une dernière fois la clarté de la lune avant de me retourner et de poursuivre.

- Mais tout cela n'est rien, tout cela n'est qu'un battement d'aile ...Je suis ... une idée ... Et c'est cela qui traversera les âges . C'est cette face de moi qui restera ... Une idée ... Une vision ... Peut-être est ce votre enfant qui la mettra en oeuvre, ou l'enfant de votre enfant ... Ou un autre. Peu importe ... Cette idée s'est déjà envolée vers d'autres cœurs, d'autres esprits... Elle se répandra comme s’égrainent les semailles. Un jour elle lèvera et formera un champ qui sera récolté. Nous ne serons peut-être plus là pour le voir. Qu'importe les enfants de nos enfants ou leurs enfants le verront. C'est l'essentiel ...

Je relevai la tête et souris au plafond où dansaient les ombres.

- Je ne suis qu'un vassal, tout comme vous. Nous le sommes tous ! Nous essayons chacun à notre façon de servir ... la vie ! Il ne me pèsera jamais de rester à genoux face à un de mes semblables pour la servir !

Mes deux hôtes examinèrent mes présents et, comme je m'y attendais, Manfred y accorda plus de considération que ma tante. Du moins en apparence, car je savais son éducation bien plus policée que celle de son épouse. Je m'avançai cependant, rompant le flottement que mes mots avaient pu provoquer et amorçai un sourire plein de chaleur en expliquant

- La boussole, c'est pour guider votre union dans chaque tempête et vos deux peuples aussi. Le hochet est aussi un symbole de l'union de vos deux cultures. Vous avez ouvert la voie. Aussi devez-vous comprendre que mon coeur n'abandonnera jamais  le Conflans même s'il veut sauver les Iles de Fer. De même que je ne mettrais jamais en péril le Bief ou aucun peuple sur cette Terre. Demande-t-on à un père ou une mère de choisir entre ses enfants, lequel il ou elle va sacrifier pour les autres ? Jamais je n'accepterai.

Je m'approchai doucement du couple qui me faisait front et m'agenouillai à nouveau devant eux.

- Quelle action pourrais-je mener pour le Bief, le Conflans et les îles de fer ? Ma tante, je vous en ai longuement entretenu, au point de vous provoquer sans doute des migraines. Je vais réformer le Conflans, les îles de fer, et tous les royaumes dont les peuples sont soumis au joug des tyrans. Ne vous rangez pas dans le lot, ou alors tranchez moi la tête avec ma propre épée. Si vous étiez des tyrans, vous m'auriez déjà exécuté ! N’interprétez pas mes paroles ! Je viens vous proposer de les faire abdiquer et non vous insulter !

Je me relevai cette fois sans attendre de permission et m'adressai à mes deux interlocuteurs.

- Vos alliés d'aujourd'hui, ceux que vous citez, sont ma famille, ma parentèle. Jamais je ne lèverai la main sur eux. Mais ils sont enferrés dans une situation sans issue à Pierremoutier et je les sauverai d'eux-mêmes pour les sauver de l'Empire ! Je suis Prince du Sel et du Roc, j'ai grandi dans l'ombre d'Harren le Noir et je devrais le revendiquer. Oui, car c'est mon héritage et peut-être même est-il mon père et non mon grand-père. J'ai bien des raisons de le penser. Pourtant, et je l'affirme devant vous, je serai tout son contraire envers mon peuple et mes alliés, je serai aussi féroce que lui envers ceux qui menacent la liberté et la souveraineté des peuples. Quant à mon oncle Yoren que vous mentionnez, j'ignore tout de ses discordes avec le Flotte de Fer. Pour tout vous dire, je suis tenu totalement à l'écart de la vie politique du Royaume auquel j'appartiens. Jamais je ne suis consulté, ne serait-ce que pour donner un simple avis. En revanche les suggestions que j'ai faites à mon oncle ont été largement reprises pour inspirer ses réformes. M'y a-t-on associé pour autant ? Non, j'ai le regret de vous avouer que non. Et c'est en partie ce qui m'a décidé à venir m'adresser à vous pour prendre une part active à aider mon peuple.  

Je souris à mon oncle lorsqu'il mentionna les présents qu'il avait fait préparer à mon attention. Je m'inclinai en signe de gratitude avant de poursuivre.

- Si vous estimez que cela puisse contribuer à m'aguerrir, je lirais, que dis-je, je dévorerais ces volumes avec passion. Je vous remercie de ce présent inestimable qui prouve que vous me connaissez mieux que je ne le pensais. Je m'entraînerais avec vos chevaliers et m'instruirais avec vos Mestres pour devenir un digne combattant et un érudit. J'irais à Dorne si vous pensez que je puisse y faire mes armes afin  de devenir un meilleur Prince et un guerrier digne de ce nom. Les hommes doivent être gouvernés par ceux qui sont choisis, les Sept ont raison et je serai un Roi choisi par son peuple, pour ses faits d'arme et son cœur.

Ainsi était-ce l'exil auquel on me destinait, ainsi étaient-ce les méandres de mon destin que d'aller vers le sud alors que mon cœur appartenait au Sel et au Roc ? Je me redressai  déjà conscient de ce que j'allais devoir accomplir pour être celui que je devais être, celui qui apporterait la lumière dans un monde rempli de ténèbres. Je la porterai aussi loin que je pourrai et je m'éteindrai pour laisser la place à celui qui le mériterait, je préparerai la voie.

La table était dressée, le premier plait servi. Je pris place après ma Tante et mon Oncle. Devant cette table garnie de victuailles, mon regard se perdit dans les flammes de la cheminée à laquelle je faisais face et mes pensées  s'envolèrent vers Grand Wik et le petit village côtier qui était le fief de la maison Sparr. Je retins mes larmes en songeant à mes amis, aux fer-nés que j'avais croisés lors de mon périple. Il y avait presque deux ans. Je me souvenais de leur simplicité, de leurs espoirs, de leur vie faite de rudesse et de batailles. Je me souvenais de ce jour sur l'île d'Harloi où j'avais cru mourir. En réalité, je le savais en arrivant à Hautjardin, le vrai danger n'avait jamais été  de côtoyer ces rudes guerriers. Il résidait à présent au cœur de ma famille qui n'aspirait qu'à ma mort, du premier au dernier. Silencieux, je considérai mes hôtes et affichai sur mon visage une expression impénétrable. Aucun met ne pourrait franchir ma bouche, quand bien même j'avais faim, je le savais. Je portai ma main à mon côté et mon visage se tordit de douleur.

- Je crois que j'ai trop abusé des friandises que Banot m'a acheté ce matin au marché. Je suis désolé, je crois que je vais devoir me rédimer ce soir.  

La vision du jeu de Cyvosse de mon enfance auquel je jouais contre Harren le Noir  s'imposa à moi dans toute sa lumineuse évidence. Il se jouait à présent en grandeur réelle et j'étais l'un des pions qu'on voulait abattre. Prince aux idées dérangeantes, j'étais un potentiel adversaire à éliminer pour ma tante Eren qui devait convoiter les Iles de Fer depuis qu'elle était en âge de gouverner, quoi qu'elle ait pu m'en dire, elle n'avait jamais accepté l'éviction dont Harren l'avait accablée pour la jeter en pâture à Kevan puis Manfred, même si on pouvait se demander lequel des deux parties était la pâture de l'autre. Elle ne laisserait pas un neveu lui souffler la couronne sous le nez. Yoren, quant à lui, ne m'avait épargné que pour plaire à ma mère et la mettre dans son lit, mais maintenant que c'était fait, et qu'il avait compris qu'elle ne m'aimait pas, il n'avait aucune raison de retenir son coup, d'autant que nombre de ses réformes lui avaient été inspirées par notre conversation des premiers jours à Pierremoutier, juste avant que nous ne combattions des loups. Il était plus sûr pour lui, d'éliminer le jeune conseiller dont il s'était inspiré, avant qu'il ne lui prenne idée d'aller le raconter en exhibant ses carnets de notes datés. Mon oncle m'avait toujours soigneusement tenu à l'écart de ses décisions et dans l'ignorance de ses réformes alors même que j'avais manifesté clairement mon envie d'investir pleinement mon rôle d'héritier présomptif. Je comprenais à présent que j'étais un encombrant neveu sur la route de ses ambitions, et à plus long terme, de ses possibles héritiers.

Quant à ma mère, Myria. Elle m'avait toujours détesté en vérité,, parce que je n'étais pas docile comme Aenarion ou sage comme Euron. Parce que je n'étais pas le fils qu'elle aurait voulu, utile à sa soif de pouvoir, instrument de son ascension, faire valoir de sa mégalomanie. Parce que je savais  de quoi elle était capable, parce que j'avais sondé la profondeur de sa noirceur et senti qu'elle me cachait quelque chose, qu'elle se refusait à avouer. J'étais presque certain qu'elle avait été la maîtresse d'Harren et si je ne savais quand avait commencé leur liaison, le doute s'était insinué dans mon âme et m'éloignait encore davantage de celle qui m'avait donné le jour.

Concernant mon oncle par alliance, le  Roi Manfred, ses raisons  de vouloir ma mort m'étaient obscures, si ce n'était peut-être justement pour complaire à ceux qu'il disaient ses alliés. Si Yoren, Myria et sa propre épouse lui réclamaient ma tête, pourquoi n'accéderait-il pas à leur requête? Tous voulaient ma mort. Ils ne l'obtiendraient pas aussi facilement. J'étais déterminé à vendre chèrement ma vie.

- Je ne me sens pas très bien, l'émotion de cette conversation sans doute. Si vous le permettez, je vais aller prendre du repos afin d'être sur pied pour commencer mon entrainement  militaire auprès de vos chevalier dès demain mon oncle. Ma tante je vous souhaite à tous deux bonne nuitée. Merci encore pour vos présents que je découvrirai avec un immense plaisir, c'est trop d'honneur que vous me faites !

Je me levai et m'apprêtant à me diriger vers la porte, je constatai que j'avais véritablement la nausée. Cela n'avait rien à voir avec ce que j'avais dans l'estomac mais plus avec ce que j'avais sur le cœur.

 
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MessageSujet: Re: La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé]   La famille, c'est sacré... [Tour VII - Terminé] EmptyMer 7 Aoû - 19:58

Et bien voilà, cette discussion m’a définitivement donné mal à la tête. Et dire qu’elle me met les nerfs à rude épreuve est un doux euphémisme. Je n’ai pas été éduquée comme eux, prête à disserter pendant des heures sur tout et rien. Si j’ai fait bien des progrès en matière de diplomatie et que j’ai arrêté de sauter au cou de mes interlocuteurs, quand bien même c’est parfois très tentant, ce genre de situations me donne envie de hurler.

J’essaie pourtant. Ne serait-ce que pour prouver à Beron qu’il a tort et que je ne suis pas si fermée qu’il semble le croire. Pourtant, chacune des paroles qu’il prononce à le don de m’énerver un peu plus. Je lance quelques piques, non sans être partagée entre l’envie de sourire ou de frapper mon royal époux. Et je les écoute. Avec la plus grande attention. Parce que si je ne cautionne en rien la façon dont Beron voit les choses, j’ai besoin de comprendre. Pour mieux le contrer par la suite, pour être à même de démolir pierre par pierre tout ce qu’il croit savoir et connaître. Et peut-être, avec un peu de chance, il en restera quelque chose. Suffisamment pour qu’il comprenne qui est sa famille, ce qu’il doit faire en tant que Hoare.

Et si je laisse parler mon époux sans l’interrompre, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel et de souffler, plus sèchement, à l’attention de Beron. « Cesse de parler comme si c’était toi l’adulte et moi l’enfant par le Dieu Noyé. Tu ne sais pas ce que j’ai pu vivre et éprouver, que ce soit vis-à-vis de l’amour ou de la maternité. Alors cesse de te poser en donneur de leçons, il n’y a rien de plus exaspérant. Tu ne sais pas ce que nous fera cet enfant. Ou alors tu es devin. » Je me redresse un peu, non sans grimacer de douleur avant de continuer, sur le même ton. « Alors je t’interdis d’en parler tant que tu ne seras pas toi-même devenu père. Là peut-être écouterais-je le point de vue de quelqu’un qui a une véritable expérience en la matière et qui ne se contentera pas de dire « je l’ai vu alors je sais ce que c’est ». C’est bien compris ? » J’avoue que la mimique qu’il reprend à Joren, que je l’ai vu si souvent faire me serre le coeur. Et je me retiens à grand peine de me lever pour le gifler.

Je me contente de pencher la tête sur le côté à ses propos et d’esquisser un sourire alors qu’une fois de plus, il se pose en donneur de leçons. « Tu m’as vu avec les yeux d’un enfant jusqu’à aujourd’hui Beron. Tu ne savais pas vraiment qui j’étais avant. Juste une vision idéalisée ou massacrée selon les jours. Alors que je t’ai toujours vu en étant une adulte. Ne l’oublie pas non plus. » Et, quand il reprend, décrivant ce qu’il est, je serre mon poing sous la table pour éviter de montrer à quel point ses paroles me donnent l’impression qu’il a perdu la raison. Il n’a pas changé d’idée depuis son arrivée et c’est même pire. Je réalise qu’il faudra que je parle en privé à Manfred et que rien ne sert d’épiloguer avec lui sur le sujet. Je me contente alors de souffler, à mi-voix. « Tu n’es qu’un homme Beron. Et tôt ou tard, tu t’en rendras compte. Les idées, les visions et tout cela… tout s’envolera quand tu comprendras. »

Et nous passons à table. Les échanges continuent, me déplaisant de plus en plus, jusqu’à que Beron ait la parole de trop. Je plisse des yeux à son encontre et je souffle, d’une voix neutre. « Tu m’as dit que tu ferais honneur à notre table. Tu savais que tu serais invité et pourtant, tu t’es restauré avant. Tu n’as aucun respect pour nous Beron. Alors ne t’attends pas à ce que nous en ayons pour toi. Et tu nous insultes en faisant croire que tu es malade. Tu aurais pu avoir la décence de nous dire la vérité. J’ai honte de toi. Vraiment. Hors de ma vue. » Et je désigne la porte vers laquelle il a commencé à se diriger d’un bref mouvement de la tête. Nous aurons fort à discuter avec Manfred. Mais une chose est sure. Le jeune homme que j’ai eu sous mes yeux n’a rien du Roi qui pourrait être nécessaire aux Iles de fer. Loin de là même. Et ça ne présage rien de bon pour notre avenir.

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